Aux délices de la Torah

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Le soir du Séder

+ Le soir du Séder :

-> Le Chlah Hakadoch écrit :
La sainteté de cette nuit (du Séder), avec toutes les hala'hot et les coutumes, est extrêmement élevée.
En cette nuit, Hachem nous a choisis parmi toutes les nations et nous a sanctifiés par Ses mitsvot.
Il convient donc de veiller à ne prononcer aucune parole banale ce soir-là et d'en informer sa famille.
Rien ne doit interrompre l'attachement d'une personne avec Hachem, même un instant. Il faut plutôt se plonger dans les mitsvot de la nuit et raconter l'histoire des miracles à sa famille.

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-> Les décisionnaires (poskim) disent que "Mah Nichtana" doit être récité sous forme de questions - réponses, une personne posant la question et une autre répondant. Mais même si une personne est seule, elle doit se poser la question et répondre à elle-même.

Le rabbi de Plotzk (séfer Bir'hat Hachir) explique, en citant le Zohar ('helek 2, 40b), que lorsque le peuple juif raconte le récit de la sortie d'Egypte la nuit de Pessa’h, Hachem rassemble ses anges pour l’écouter.
Cela signifie qu’une personne n’est jamais vraiment seule cette nuit-là. Elle est avec Hachem et de nombreux anges qui viennent l’écouter. [on doit réellement s'imaginer que notre papa Hachem est comme assis en face de nous, fier et joyeux de nous voir faire Sa volonté. ]
Ainsi, même sans personne, on peut poser nos questions, et c’est comme si on les posait à l’assemblée Céleste qui nous accompagne en cette nuit.

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-> Le 'Hozé de Lublin disait qu’en racontant le récit de la sortie d'Egypte, on peut accomplir des miracles et des prodiges.
En effet, nos séfarim Hakédochim disent que parler des miracles des générations passées réveille leur influence et permet aux miracles d’aujourd’hui de se produire, et cela s’applique particulièrement aux miracles de Pessa'h.

-> Le Maguid de Zlotchov disait que réciter les paroles de la Torah concernant la sortie d'Egypte ravive la puissance de ces miracles, car tout réside dans les paroles de la Torah.

-> Le verset dit : "Quand tu te diras : Ces nations sont plus nombreuses que moi ; comment pourrai-je les chasser? Tu ne les craindras pas. Tu te souviendras certainement de ce que Hachem, ton D., a fait à Pharaon et à toute l’Égypte" (Ekev 7,17-18).

Le Bné Yissa'har (Nissan - maamar 5 - ot 10) déclare : "C'est une ségoula pour être sauvé de toutes les nations et les vaincre. En évoquant les miracles accomplis par Hachem pour vaincre les égyptiens, on pourra être sauvé de toutes les nations, de toute souffrance et de toute douleur."

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-> Le Beit Aharon de Karlin explique pourquoi Pessa’h est appelé "Zman 'hérouténou" en précisant que le mot 'hérout, peut signifier "gravé" (comme dans Ki Tissa 32,16 : 'hérout al halou'hot - gravé sur les lou'hot).
Il écrit que Pessa’h est un moment propice pour graver d’importantes leçons dans nos cœurs afin qu’elles nous accompagnent tout au long de l’année à venir.

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+ Se sentir libre :

-> Le rav Tsadok HaCohen de Lublin explique pourquoi cette fête de Pessa'h est appelée "zman 'hérouténou" en disant qu'en ce jour, une grande lumière est créée dans le cœur de chaque juif.
Cette lumière nous permet de voir que nous sommes des hommes libres, libres de toute influence terrestre.
Certains prétendent être tellement "accros" à la faute et aux désirs terrestres qu'ils ont perdu leur libre arbitre. C'est une pure erreur, comme le montre l'histoire de la nation qui a quitté l'Egypte. Ils étaient tombés à un niveau spirituel très bas, mais Hachem a eu pitié d'eux et les a relevés de leur dépravation vers la sainteté.

La grande lumière de cette délivrance se renouvelle chaque année à Pessa'h. Elle nous permet d'être des hommes véritablement libres, de nous connecter à Hachem et de Le servir.

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-> Le séfer Yisma'h Israël (Pessa'h - ot 85) enseigne que même si un père a un fils racha, il peut le ramener à la téchouva (donc vers le bien), grâce aux influences (la grande lumière spirituelle) de la nuit de Pessa'h.

-> Le séfer Tiféret Shmouel (Pessa'h - ot 24) dit qu’il est clair que le récit de la sortie d'Egypte inspire positivement le cœur de chaque personnes. Même ceux qui sont très bas (spirituellement), qui vivent dans l’obscurité et dont la vie peut être comparée à la "nuit", sont touchées par ce récit.
[le récit de la sortie d'Egypte apporte de la lumière spirituelle à tous les juifs, même le plus racha. ]

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+ Ressentir la sainteté même sans se débarrasser de l'impureté :

-> Chacun peut ressentir la sainteté de cette nuit. Le rabbi Kossov (séfer Torat 'Haïm) explique les deux premiers simanim du Séder : Kadech et Our'hatz, en disant que toutes les autres nuits, il faut d’abord se laver de son impureté avant de tenter d’atteindre la sainteté (kédoucha). En revanche, à Pessa’h, nous commémorons comment Hachem a élevé la nation [juive] du 49e degré d’impureté et l’a amenée à un niveau élevé de sainteté.
De même, chaque année à Pessa'h, il faut avoir la émouna afin que, même sans s’être complètement préparé en éliminant toute trace de faute, on puisse devenir saint.
Ainsi, nous pouvons faire "Kadech" (se sanctifier) et nous élever à un niveau élevé de sainteté avant même de faire "Our'hatz" et d’éliminer l’impureté (symbolisé par le fait de se nettoyer les mains).

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+ Un moment de grand amour d'Hachem pour tout juif :

-> Le Sfat Emet écrit que si l'on peut atteindre de grandes hauteurs spirituelles à Pessa'h, même sans avoir complètement éliminé nos impuretés (issues de nos fautes), c’est parce que Pessa’h représente "ahava" (amour).
Au moment de Pessa'h, l'amour d’Hachem pour le peuple juif augmente (spontanément) et l'amour déforme la perception des choses (ex: l'amour rend aveugle) . Ainsi, Hachem accroît notre niveau de sainteté, même si nous ne le méritons pas.

Le verset le suggère : "Nous le mangeons avec des matsot et du marror" (Béaaloté'ha 9,11). Cela signifie que même si une personne est "comme le marror", c’est-à-dire qu’elle contient encore des éléments amers du yétser ara, elle peut néanmoins bénéficier des bienfaits du Korban Pessa'h.

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+ Hachem révèle Son amour :

-> En cette nuit du Séder, le peuple juif reçoit une dose supplémentaire d'amour de la part de Hachem.
Le Tiféret Shlomo écrit que cette nuit, Hachem "embrasse", pour ainsi dire, chaque juif.

Le verset dit : "A minuit, je sortirai au milieu de l'Egypte" (Bo 11,5). Toutes les nuits à minuit, Hachem entre au Gan Eden pour se connecter aux Tsadikim (Zohar II 36:20), mais cette nuit-là, au lieu d'aller au Gan Eden, il vient chez nous pendant que nous célébrons le Séder.

Le verset dit : "Et Hachem a sauvé cette nuit-là" (Béchala'h 14,30). Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi) écrit qu'il y a des jours où Hachem comble de bienfaits le peuple juif et manifeste Son amour (juste par le fait que nous sommes Ses enfants), et le jour où cela se ressent le plus est "cette nuit-là" de Pessa'h.

[nos Sages disent que lorsque Hachem est passé sur les maisons des premiers-nés juifs (sans les tuer à la différence des égyptiens), Il dansait de joie sur chaque juif qui se trouvait dans cette maison.
D'une certaine façon cela se reproduit chaque année, au Séder Hachem se réjouit et aime davantage chaque juif.
En plus de recevoir des bénédictions avec largesse, il y a le principe de l'eau qui renvoie notre visage (reflet), ainsi ce surcroît d'amour d'Hachem pour chaque juif, fait que nous avons dans notre cœur un surcroît d'amour et d'affection réciproque pour papa Hachem. ]

-> Le midrach (Bamidbar rabba 11,3) rapporte qu'au moment de la sortie d'Egypte, le sang du korban Pessa'h se mêla à celui de la circoncision (Mila). Hachem prit alors chaque juif, les "embrassa" et les bénit.
[d'une certaine façon, cela se reproduit chaque année à Pessa'h, où tout juif est embrassé d'amour infini par Hachem. ]

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+ Eveiller la miséricorde Céleste :

-> Le Rama miPano (séfer midrach Bé'Hidouch) écrit que raconter le récit de la sortie d'Egypte suscite la miséricorde Céleste.
A ce moment-là, Hachem dit à Ses anges : "Mes enfants méritent que de nouveaux miracles soient accomplis pour eux. Voyez comme ils expriment encore leur gratitude pour les miracles que j'ai accomplis pour eux il y a tant d'années! Ils s'en souviennent chaque année!"

C'est pourquoi nous disons que quiconque consacre davantage de temps à raconter le récit de la sortie d'Egypte est digne de louanges. Plus on la raconte, plus la miséricorde Céleste (d'Hachem) s'éveille.

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+ Comme le Cohen Gadol :

-> La sainteté que nous pouvons atteindre à Pessa’h est similaire à la sainteté du Cohen Gadol lorsqu’il entre dans le Kodech Kodachim (le Saint des Saints).
Le Maharal écrit que la raison pour laquelle certains ont la coutume de porter un kittel (tunique blanche) au Séder est de montrer que cette nuit-là, chaque juif peut atteindre le niveau du Kohen Gadol et que chaque maison est comme le Kodech Kodachim.

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+ Protection pour toute l'année :

-> Le séfer Tiféret Shlomo explique que cette nuit (du Séder) a le pouvoir de protéger chaque nuit de l'année. Le mot "shimourim" (littéralement "protections") est écrit au pluriel pour indiquer qu'il désigne chaque nuit de l'année à venir.

-> Le Sfat Emet (Pessa'h 5652) écrit que la protection de la nuit de Pessa'h demeure toute l'année et perdure jusqu'à aujourd'hui.
Il ajoute que si nous mettons de côté un morceau de l'Afikoman, c'est pour symboliser qu'un morceau de cette protection est mis de côté pour durer éternellement.

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+ Protéger sa bouche pour toute l'année :

-> Le verset dit : "Afin que la Torah de Hachem soit dans ta bouche" (Bo 13,9).
Le rabbi d'Izhbitz (Mé Hachiloa'h - parachat Bo) explique que le premier soir de Pessa'h, Hachem nous ordonne de purifier notre bouche en mangeant des matsot et en buvant les 4 verres de vin.
Ce faisant, notre bouche est sanctifiée pour toute l'année et nous sommes protégés de mettre par inadvertance toute chose interdite dans notre bouche.
Nous récitons également le récit de la sortie d'Egypte, qui sanctifie notre bouche jusqu'aux paroles que nous prononçons.
Une fois le récit de la sortie d'Egypte récité, notre bouche est protégée des paroles interdites. Par conséquent, le verset affirme que la Torah d'Hachem sera dans notre bouche et que ces paroles la sanctifieront et la protégeront de la faute.

-> Le Maor Vachémech écrit que c'est la raison pour laquelle cette fête est appelée "Pessa'h", ce qui peut se lire : "pé sa'h", la bouche parle, car nous utilisons notre bouche ce jour-là pour sanctifier nos paroles et nous protéger de tout ce qui est interdit.
Il poursuit en affirmant que manger de la matsa est un remède qui protège chaque juif, tout au long de l'année, de la consommation du " 'hamets pour l'âme". La sainteté de la matsa nous protège de l'absorption de tout ce qui pourrait nuire à notre âme.

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+ Rectifier ce qui a été dit toute l'année :

-> Le Ben Ich 'Haï ('hélek 4 - drouch pour Shabbat Hagadol 3) écrit que lorsqu'on accomplit la mitsva de la Torah de raconter de la sortie d'Egypte, on peut expier toutes les fautes commises oralement tout au long de l'année.
Par conséquent, il faut penser à la téchouva pendant la réalisation de cette mitsva et s'efforcer de ne plus prononcer de telles paroles à l'avenir.

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+ Une élévation pour toute l'année :

-> Le verset dit : "Et Je traversai le pays d'Egypte cette nuit-là" (Bo 12,12).
Le Tiféret Shlomo dit que nous "traversâmes" dans le sens où nous passâmes inaperçus (aux yeux de d'Hachem).
Cela indique qu'Hachem ignore nos défauts cette nuit-là (du Séder) et ne considère que nos bons côtés.
Cette nuit est appelée "Pessa'h", ce qui signifie "sauter" (passer au-dessus), car Hachem ignore nos fautes cette nuit-là et ne voit que notre bonté.
Ainsi, nous pouvons recevoir une aliya (élévation spirituelle) à Pessa'h qui dure toute l'année à venir.

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+ L'empreinte de Pessa'h pour toute l'année :

-> Nous récitons dans la Haggada : "C'est une mitsva sur nous de raconter le récit de la sortie d'Égypte".
Le rav Yé'hiel Alexander explique que le but principal de cette mitsva est de laisser une empreinte durable sur celui qui l'accomplit. Ainsi, la mitsva est "sur nous", car elle est censée nous améliorer et nous élever. Son empreinte est censée nous accompagner toute l'année qui suit.

-> De même, le verset dit : "Ou'sfartem la'hem mima'horat haShabbath" (et vous compterez pour vous-mêmes à partir du lendemain de Shabbat - Emor 23,15).
Le Avodat Israël explique que le mot "ou'sfartem" signifie "saphir" (diamant). Ainsi, le verset nous invite à nous illuminer en faisant téchouva pour toutes nos fautes. Il nous est recommandé de le faire "dès le lendemain de Shabbat", en référence au premier jour de Pessa'h.
Il nous est demandé de saisir la sainteté de ce jour (du Séder) et de lui permettre de laisser en nous une empreinte lumineuse (spirituellement) qui perdurera pendant les semaines à venir.

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+ Ouvrir la porte :

-> Le rav Volf de Strikov demande pourquoi nous ouvrons la porte à Éliahou Hanavi, à Shéfokh 'hamaté'ha à la fin du Seder. Pourquoi ne pas l'ouvrir et l'inviter à entrer dès le début, lorsque nous invitons tout le monde à entrer et à dire : "Quiconque a faim, venez manger"?

Il répond qu'il s'agit d'une importante leçon de spiritualité. Le soir du Seder, les portes du Ciel sont ouvertes à absolument tous les juifs, et chacun peut acquérir de grandes choses spirituelles.
Lorsque nous disons que quiconque a faim peut entrer, nous n'invitons pas réellement des invités. Ce que nous voulons dire en réalité, c'est que quiconque désire se sanctifier peut obtenir ce qu'il désire.
Cependant, chacun doit ouvrir la porte de lui-même pour laisser entrer les grandes influences spirituelles, en signe de sa volonté de faire sa part.

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+ La sainteté arrive d’un seul coup, et il faut s’y préparer :

-> Il faut se préparer pour être digne de recevoir la sainteté du jour (de Pessa'h - Séder).
Il faut comprendre que la sainteté arrive soudainement, d’un seul coup, comme l’écrit l'Avodat Israël (Inyané Pessa'h) pour expliquer la supériorité de Pessa’h sur tous les autres yom tovim.
Le Avodat Israël affirme que, sur toutes les autres fêtes juives, la sainteté (kédoucha) n'arrive pas d'un seul coup. Elle se produit progressivement, au fur et à mesure des prières d'Arvit, de Cha'harit et de Min'ha.
En revanche, à Pessa'h, elle arrive d'un coup. Il faut donc se préparer à l'avance. Il compare cela à un soleil brûlant qui apparaît dans le ciel. Il a le pouvoir d'illuminer une maison, mais il faut quand même ouvrir les volets soi-même pour profiter de la lumière.

-> Le séfer Négid Ou'Mitsva (page 140) écrit de la même manière que lors des autres fêtes juives (yom tov), la lumière commence faiblement et grandit progressivement, contrairement à Pessa'h où toute la lumière arrive d'un coup.
Le verset (Réé 16,3) dit que le peuple juive quitta l'Egypte à la hâte.
En un instant, ils se jetèrent dans la sainteté. C'est ainsi chaque année à Pessa'h.

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-> Le Sidouro Chel Shabbath ('hélek 2 - Hadrouch Harichon) explique cela avec un roi qui sait que quelqu’un a une grave plainte contre son fils et qu’il veut lui en faire part. Le roi sait qu’il doit écouter chaque plainte, même si elle concerne son propre enfant bien-aimé, mais il ne veut pas non plus se retrouver dans une situation où il pourrait devoir le punir.
Le roi sage élabore un plan. Il dit à ses gardes qu’à l’arrivée du plaignant, ils devraient commencer à chanter et à danser avec lui. Ils devraient le rendre si heureux qu’il oublierait sa plainte et partirait.

L'allusion (nimchal) est que lorsqu'Hachem a voulu faire sortir nos ancêtres d’Égypte, Il savait qu’il y aurait une plainte affirmant que la nation était indigne. Ces plaintes ont effectivement été formulées lors de la mer Rouge (ex: ils sont aussi idolâtre que les égyptiens!), mais à ce moment-là, la nation avait le mérite de croire et de faire confiance à Hachem et de Le suivre dans le désert, et ce mérite a pu faire taire la plainte.
Cependant, à ce moment juste avant de sortir d'Egypte, cependant, ils étaient encore à un niveau inférieur et ne possédaient aucun mérite.
Que fit donc Hachem? Il fit soudain briller une grande lumière de sainteté sur le monde et les mondes supérieurs, ce qui poussa les plaignants à fermer la bouche et à partir.

C'est ce qui explique l'utilisation du terme : 'hozek yad (main forte) pour décrire comment Hachem nous a fait sortir d'Egypte.
Dans une démonstration de force, Hachem a envoyé une immense lumière au monde afin de faire taire les plaintes. Nous répétons ces mots à maintes reprises lorsque nous louons Hachem pendant le Seder, afin d'exprimer notre gratitude pour avoir sauvé le Klal Israël d'une manière si puissante et surnaturelle.

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+ La lumière que l'on peut obtenir à Pessa'h :

-> Le Kaf Ha'haïm (Hilkhot Pessa'h 474:152) écrit que toutes les lumières divines révélées la nuit où les juifs quittèrent l'Égypte se révèlent à nouveau chaque année à Pessa'h. C'est pourquoi chacun se sent illuminé et joyeux à Pessa'h, plus qu'à tous les autres jours de l'année.

-> Le séfer Zéra Kodech écrit que les niveaux élevés de compréhension que l'on peut atteindre le premier soir de Pessa'h dépassent même les niveaux de compréhension que le peuple juif a pu atteindre lors de la mer Rouge.

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+ La lumière de la sortie d'Egypte :

-> Si nous méritons cette grande lumière chaque année à Pessa'h, c'est parce que la lumière qui était présente au moment de la sortie d'Egypte revient chaque année.
Au moment de la sortie d'Egypte, le peuple juif est soudainement passé du 49e niveau d'impureté au 50e niveau de sainteté. Cette puissance revient chaque année.

Le séfer Heikhal Brakha (parachat Réé) écrit que lorsque le peuple juif a quitté l'Egypte, il a atteint le 50e niveau de sainteté, mais il n'a pas pu y rester durablement.
Pendant les jours de la Séfirah (compte du Omer), il a chuté de ce niveau ; cependant, chaque juif peut l'atteindre à nouveau chaque année à Pessa'h.

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+ De l'humilité aux hauteurs :

-> Dans ce sens, la Hagadah déclare : "Le racha, que dit-il? "Quel service te rend-il?" "À toi" et non à lui. Puisqu'il s'est retiré du public, il renie l'essentiel. Toi aussi, émousse-lui les dents et dis-lui : C'est pour cela que Hachem l'a fait pour moi lorsque je suis sorti d'Égypte. "Pour moi" et non pour toi. Si tu avais été ici, tu n'aurais pas été délivré."

Le Yisma'h Israël précise qu'il ne s'agit pas d'un racha à proprement parler. Il s'agit plutôt de quelqu'un qui a commis des fautes et qui désespère de faire téchouva, pensant être trop enfoncé pour se sortir de la boue. On l'appelle un "kofer ba'ikar" car il se retire du public (de la communauté juive) en pensant qu'il ne pourra jamais faire téchouva et les rejoindre.
On nous dit d'émousser les dents et de dire que Hachem m'a "sorti" d'Egypte.
En Égypte, la nation était également tombée dans un profond état d'impureté, mais Hachem l'a délivré.
De même, il peut délivrer tout juif et on est tenu d'y croire.

Ainsi, cette nuit-là du Séder, le pouvoir de relever une personne de sa bassesse spirituelle revient (Hachem nous aidant spontanément à se relever), et même celui qui est resté au plus bas (même du 49e niveau d'impureté sur 50, comme les juifs en Egypte) peut être ramené à la vie s'il croit en Hachem et lui fait confiance pour l'aider.

-> Un jour, le Yisma'h Israël rentra chez lui le soir du Séder et dit à la maison : "Quiconque ne croit pas que même le plus grand des Racha puisse changer cette nuit et devenir un Tsadik complet est le Racha dont parle la Hagadah!"

Un autre fois, il dit : Même si vous êtes accablé par vos fautes toute l'année, cette nuit, vous pouvez vous élever et atteindre une place [spirituelle] éminente.

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+ La lumière de son visage :

-> Les tsadikim atteignaient des niveaux de sainteté extrêmement élevés la nuit du Sefer.
On dit que le 'Hatam Sofer atteignait un niveau de sainteté très élevé cette nuit-là. Il criait si fort que sa voix était entendue à plusieurs pâtés de maisons autour de sa maison et que personne ne pouvait même regarder son visage, tant il brillait de la lumière de la sainteté, tout comme le visage de Moché après avoir reçu la Torah.

On raconte que lorsque sa belle-fille, l'épouse du Ktav Sofer, entendit parler de cela pour la première fois, elle pensa qu'il s'agissait d'une exagération. Cependant, lorsqu'elle passa son premier Séder en présence de son beau-père, elle constata que c'était parfaitement vrai et qu'aucun être humain ne pouvait regarder le visage du 'Hatam Sofer à ce moment-là.

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+ Le récit de la sortie d'Egypte chasse les mauvaises pensées :

-> Le 'Hozé de Lublin dit que la mitsva de raconter l'histoire de la sortie d'Égypte a le pouvoir de chasser toutes les mauvaises pensées de l'esprit et de les transformer en pensées pures et saintes.
Il explique que lorsque les juifs étaient en Egypte, ils nourrissaient des pensées idolâtres. (nos Sages (midrach Chémot rabba 15,2 & 21,7) disent que certaines personnes servaient des idoles. [influencées par l'atmosphère impure idolâtre environnante, par le stress d'un dur esclavage ] )
Hachem les a élevés du 49e degré d'impureté et les a élevés à un niveau extrême de sainteté, chassant ainsi ces pensées de leur esprit.
Lorsque l'on raconte ce récit à ses enfants, il rétablit cette influence et permet à leurs pensées de se purifier également.

C'est ce qui explique les paroles de la Haggada : "Quiconque parle beaucoup de la sortie d'Egypte est digne de louanges". On peut comprendre cela comme une référence à l'âme d'une personne. Comme elle parle beaucoup de la sortie d'Egypte, elle purifie son âme et ses pensées.

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+ Éliminer les mauvaises pensées grâce à la émouna :

-> Le rabbi de Rimanov écrit que Pessa'h est le temps de la guéoula ultime et qu’il est si sacré qu’il permet d’atteindre un niveau de pleine compréhension de l’essence d'Hachem.
Ce jour-là, on peut comprendre comment la grandeur de Hachem imprègne le monde entier, ce qui amènera une personne à avoir honte d’avoir des pensées erronées, car elle sait qu’Hachem est conscient de tout ce qu’elle pense.

Il y eut un moment, pendant la nuit de la sortie d’Egypte, où le peuple juif atteignit un niveau de parfaite émouna, et cette influence perdure de génération en génération. Aujourd'hui encore, si l'on veille à ne pas laisser ses pensées vagabonder pendant la nuit du Séder et à se concentrer sur la sainteté de cette nuit, on peut, le moment venu, atteindre le même niveau de émouna parfaite.
Seules nos pensées inconvenantes nous empêchent de ressentir cela.

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-> Le rav Bounim de Peshischa affirme que la Haggadah de Pessa'h a été écrite par nul autre qu'Eliyahou Hanavi.

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+ Un ignorant qui raconte le récit de la sortie d'Egypte est considéré comme un Gadol Hador (grand spirituel de la génération) :

-> Le 'Hatam Sofer (drachot 'Hatam Sofer) écrit qu'il a trouvé ce qui suit dans le Siddour du Yaabetz :
Un gouverneur romain était à Jérusalem et constata que, lorsque tout le monde venait apporter son Korban Pessa'h, personne n'honorait personne, pas même le roi David. Ils lui expliquèrent que cela visait à montrer qu'aucun homme n'est supérieur à un autre lorsqu'on sert Hachem. Devant Hachem, nous sommes tous égaux.

Il précise que cela s'applique spécifiquement au jour de Pessa'h. La mitsva consiste simplement à raconter le récit de la sortie d'Egypte, et à cet égard, tous sont égaux.
C'est pourquoi chaque juif s'accoude lors du Seder. À ce moment-là, personne n'est supérieur à un autre.
C'est aussi la raison pour laquelle "quiconque multiplie les récits de la sortie d'Egypte est digne de louanges". Même un ignorant qui raconte l'histoire de la sortie d'Egypte est aussi digne de louanges que le Gadol Hador, car en cette nuit, nous sommes tous égaux.

-> Il fut un jour révélé au Maharal de Prague qu'un simple porteur d'eau accomplissait les mêmes tikounim (réparations spirituelles) lors du Séder que lui. La seule différence était que le Maharal savait ce qu'il faisait et avait toutes les saintes kavanot (intentions) à l'esprit, tandis que le porteur d'eau n'en savait rien.
Au contraire, il accomplissait les mitsvot avec émouna simple (péchouta).

Nous apprenons ainsi que la émouna péchouta de tout juif peut créer les mêmes tikounim dans le Ciel que ceux créés en ayant à l'esprit toutes les saintes kavanot.

[ainsi, en faisant notre séder de notre mieux, avec une foi pure et totale en Hachem, nous pouvons faire un séder extrêmement élevé, générant des bénédictions pour nous et tous les juifs. ]

-> Le rav Yissa'har Dov de Belz disait : "Oui, (au Séder) on peut voir Eliyahou haNavi. Mais celui qui croit sans voir est bien plus élevé que celui qui le voit". [le plus important est d'avoir une émouna aveugle, simple et total en Hachem. ]

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+ Se rappeler qu'on peut prier Hachem en toute situation :

-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (séfer Pri Tsadik) écrit que l'essentiel à retenir à propos de la sortie d'Egypte est l'idée que même lorsqu'une personne se trouve dans une situation très difficile, si elle se tourne vers Hachem et prie vers Lui, Il nous sauvera de tout mal.
Nous l'apprenons du fait que lorsque le peuple juif était en Egypte, ils étaient englués dans les forces de l'impureté, mais Hachem les a sauvés et les a sortis de ce piège.
Chacun devrait tirer cette leçon et savoir qu'Hachem peut le sauver, quelle que soit la profondeur de sa chute spirituelle. Il ne faut jamais désespérer et toujours implorer Hachem de Son aide divine.

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+ La guéoula par le mérite de la émouna :

-> Le verset déclare : "C’est une nuit protégée par Hachem pour les faire sortir du pays d’Egypte. Cette nuit est protégée (leil chimourim) par Hachem pour tous les enfants d’Israël, de génération en génération" (Bo 12,42).
Le rav Moché de Kossov (séfer Léket Ani) écrit que ce verset contient une allusion à la possibilité pour chaque juif de sortir personnellement de l'esclavage et d'accéder à la liberté, aussi bien en terme spirituel que matériel.
Il est dit que cette nuit est protégée "pour toutes les générations", ce qui signifie que nous aussi pouvons vivre des miracles, d'une façon identique à celle des juifs au moment de la sortie d'Egypte.

Une condition est cependant requise (pour en bénéficier pleinement) : nous devons avoir la même émouna forte que le peuple juif lorsqu'il a quitté l'Egypte.
Bien que nous soyons une génération humble et basse (spirituellement), nous sommes néanmoins supérieurs à la nation qui a quitté l'Egypte, car ils étaient des esclaves sans Torah, alors que nous avons une Torah et avons été témoins des miracles du passé. Si nous avons la émouna et le bita'hon comme eux, nous serons certainement jugés dignes d'être délivrés comme eux.

[ Pessa'h (qui débute le 15 Nissan) est un moment si propice pour provoquer la guéoula, la guémara (Roch Hachana 11a) affirme que nous serons de nouveau délivrés en Nissan. ]

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+ La guéoula par le mérite de la tsédaka :

-> Le 'Hida (Haggada chel Pessa'h Pé A'hat) explique les paroles que nous récitons dans la Hagadah : "Si quelqu'un a faim, qu'il vienne manger ... Nous sommes actuellement ici ; l'année prochaine à Jérusalem", en citant les mékoubalim qui disent que lorsqu'une personne accepte d'aider les pauvres, la porte de la miséricorde s'ouvre pour elle au Ciel et elle est comblée d'une abondance de bénédictions avant même de faire son don aux pauvres.

Ainsi, (dès le début du Séder de Pessa'h) nous disons que toute personne dans le besoin est invitée chez nous. Nous disons ensuite que "nous sommes ici actuellement", signifiant ainsi que c'est ce que nous faisons (en ce moment) en tant qu'exil.
Cependant, nous acceptons de le faire l'année prochaine à Jérusalem, et par cette acceptation (sur le futur), les portes de la miséricorde nous sont ouvertes.
Par le mérite de notre tsédaka, nous serons des hommes libres l'année prochaine, ayant connu la guéoula ultime.

"Les hommes sont venus avec les femmes ; tous les hommes généreux" (Vayakel 35,22)

-> Le midrach (Chémot rabba 12,16) déclare : "Tout Israël se réjouissait des travaux du Michkan et chaque don était apporté avec joie et enthousiasme. Il est dit que les hommes sont venus avec les femmes. Ils se sont poussés les uns les autres à venir et ils sont venus en même temps."

Ceci est écrit en louange au peuple juif. Ils voulaient faire un don à la maison d'Hachem et le firent avec joie, à tel point que le yétser ara n'eut aucune influence sur eux et qu'ils purent venir, hommes et femmes confondus, sans commettre de faute.
[rav Itamar Rosenbaum]

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+ La grandeur d'un baal téchouva :

-> Le Sfat Emet, cite son grand-père le 'Hidouché Harim, qui explique ce verset en citant les paroles de nos Sages (guémara Sanhédrin 99a) : "Là où se tiennent les baalé téchouva, les tsadikim complets/parfaits ne peuvent pas se tenir".

Dans cette optique, il explique que les hommes avaient commis la faute du Veau d'or, mais qu'ils s'en étaient maintenant repentis.
Les femmes, quant à elles, n'avaient jamais fauté. C'est pourquoi les mots du verset signifient littéralement que les hommes étaient "sur les femmes" (vayavo'ou aanassim AL hanassim), ce qui signifie qu'ils leur étaient supérieurs, car ils étaient baalé téchouva.

Il explique pourquoi les baalé téchouva sont supérieurs aux tsadikim complets en disant que celui qui a commis une faute se souvient du grand désir qu'il avait d'accomplir la faute et canalise cette passion pour servir Hachem.
Seuls les baalé téchouva ont un tel enthousiasme dans leur avodat Hachem. Les tsadikim qui n'ont jamais fauté n'ont pas le même feu, car ils n'ont jamais éprouvé une passion ardente pour la faute.

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+ Une épouse est la révélation de son mari :

-> Le séfer Akh Pri Tévoua écrit qu'il semble y avoir des moments où un homme veut accomplir une mitsva, mais où sa femme l'en empêche.
En réalité, c'est lui qui s'en empêche. S'il n'accomplit pas la mitsva, c'est parce qu'il n'en a pas vraiment envie, et c'est pourquoi sa femme s'y oppose.

En d'autres termes, ce qu'un homme ressent intérieurement, ses sentiments cachés, sa femme le lui exprime de manière révélée.

Le Akh Pri Tévoua cite le Méor Enayim qui dit que telle était l'intention des anges qui rendirent visite à Avraham et lui demandèrent : "Où est Sarah, ta femme?"
Les anges voulaient connaître le niveau spirituel d'Avraham. Ils lui demandèrent donc comment allait sa femme, car son comportement extérieur révélait sa nature intérieure.

Ainsi, le verset dit que tout le peuple d'Israël a fait des dons au Michkan de tout son cœur, ce qui explique pourquoi aucune femme n'a protesté.
Ainsi, le verset précise que les hommes sont venus avec les femmes, ce qui signifie qu'ils étaient tous d'accord tant les dons étaient sincères.

Le nom de Pessa’h

+ Le nom de Pessa'h :

-> Pourquoi cette fête (Yom Tov) est-elle appelée "Pessa'h" par le peuple juif?

Le Maguid de Mézéritch explique le verset : "oupassa'h Hachem al apéta'h", en se basant sur le midrach (Chir Hachirim 5,3) : "Hachem a dit au peuple juif : faites pour moi une ouverture de téchouva de la taille du chas d'une aiguille, et j'ouvrirai pour vous des ouvertures de la taille de celles qui permettent aux animaux et aux chariots de passer."

En Egypte, le peuple juif était à un niveau (spirituel) si bas qu'il n'était même pas capable de faire un trou [minuscule] de la taille du chas d'une aiguille pour faire la téchouva.
Hachem, dans Sa grande miséricorde, n'a même pas attendu que le peuple juif fasse ce petit effort et commence à faire téchouva. Il a envoyé un grand éveil (hit'orérout) pour aider le peuple juif à faire téchouva.
C'est le langage de "passa'h al péta'ho" ; en cette nuit de Pessa'h, Hachem "a sauté par-dessus la nécessité de faire une ouverture", et même sans que le peuple juif ne fasse quelque chose de son côté, Il a envoyé un éveil d'en-Haut pour que le peuple juif fasse téchouva.

Hachem l'a fait cette nuit-là en Egypte, et Il le fait chaque année cette même nuit. C'est un moment où l'on reçoit un éveil d'en Haut, même si l'on n'a pas fait sa part ici-bas. [en général, Hachem attend que nous fassions le premier pas vers Lui avant de nous aider avec largesse. A Pessa'h, il passe au-dessus de cette "règle" habituelle, et nous comble avec largesse nous donnant du boost pour s'éveiller à Lui, à la émouna, ... ]

Le Séder de Pessa'h est une nuit spéciale, même pour les gens simples (spirituellement parlant), et certainement pour les grandes personnes, afin de profiter de l'immense éveil qu'Hachem envoie cette nuit-là, même si cela n'est pas nécessairement justifié (sans action, mérite, de notre part le justifiant).
C'est un moment où l'on peut franchir de nombreux niveaux [spirituels] et atteindre de grands niveaux de sainteté en peu de temps.
C'est une bénédiction que Yaakov a reçue d'Its'hak, car en ce jour fatidique, comme nous le disent nos Sages, Its'hak a donné à Yaakov les bénédictions de la nuit de Pessah. [Yaakov a reçu les bénédictions, dans le sens où il a ouvert les canaux de bénédictions qui sont activés pour ses descendants chaque année à cette date-là, peu importe leur mérite. ]
[Béra'h Moché]

Rabbi Lévi dit : "Tout le bien qui entre dans le monde ne vient que par le mérite de la nation juive.
Toute la pluie qui tombe est par leur mérite. Toute la rosée qui tombe est par leur mérite."
[midrach Béréchit rabba 66,2 ]

Lorsque la Cour céleste veut infliger une punition à une personne, elle lui retire d'abord sa confiance en D. (émouna).
Il est donc sage d'implorer Hachem de renforcer notre confiance en Lui.
[Toldot Yaakov Yossef - Michpatim ]

-> Cet enseignement reflète une idée 'hassidique centrale selon laquelle la foi en D., en tant qu'unique et véritable maître de la création, peut réellement attirer Ses bontés dans nos vies.
Tant qu'une personne croit totalement en la Providence d'Hachem, aucune autre force dans le monde ne peut lui nuire.
Ainsi, lorsque le Ciel cherche à punir quelqu'un, il lui retire d'abord cette confiance.
[non seulement notre émouna créée un bouclier protecteur, mais elle attire les bénédictions d'Hachem. Cela est tellement puissant, qu'on doit nous faire douter, nous retirer notre pleine émouna, pour pouvoir nous nuire! ]

Le Dégel Ma'hané Efraïm (parachat Ekev) ajoute à cet enseignement (au nom du Baal Shem Tov), qu'Hachem n'envoie jamais de souffrance à une personne, à moins qu'Il ne la plonge d'abord dans la tristesse.
[ainsi, émouna et joie sont des boucliers protecteurs! ]

Dans la 'hassidout, le mot "da'at" (connaissance), a également une connotation d'union mystique.
L'utilisation du mot da'at pour désigner l'union [intime] se trouve pour la première fois dans la Béréchit (4,1) : "Adam connut 'Hava, sa femme" (Adam yada 'Hava, ichto).
Et concernant les jours après la venue du machia'h, le verset dit : "La terre sera remplie de la connaissance d'Hachem, comme la mer est couverte d'eau" (ki maléa aarets déa ét Hachem - Yéchayahou 11,9), faisant référence à une connaissance directe et [d'une union intime] mystique d'Hachem dont toute l'humanité fera alors l'expérience.

La grandeur de servir Hachem alors que nous semblons être bas spirituellement

+ La grandeur de servir Hachem alors que nous semblons être bas spirituellement :

-> Le travail du peuple juif est de faire ressortir la sainteté dans les 49 niveaux de ce monde physique. Certains niveaux de ce monde se prêtent à la sainteté : il n'est pas si difficile de transformer une vache en téfillin, du blé en matsa, ou de faire une bénédiction sur de la nourriture.
Ce qui est plus difficile, c'est de faire ressortir la sainteté dans les niveaux les plus bas de ce monde.
Comment les juifs rendent-ils les niveaux les plus bas saints ?

C'est en luttant pour atteindre la sainteté alors qu'ils se trouvent à ces niveaux inférieurs [qu'ils sont bas spirituellement].
Cela explique pourquoi une personne peut se sentir piégée et même incapable de surmonter certaines fautes, peut-être même dans une épreuve incompatible avec le niveau général de son avodat Hachem.
La raison pourrait être que ce niveau [spirituel] particulièrement bas du monde n'est pas encore devenu [assez] saint, et que sa lutte pour surmonter son épreuve à ce niveau rend ce niveau bas saint.

En effet, il a été choisi pour être la personne qui rendra ce niveau saint.
Lorsque, et si, il réussit à saturer ce niveau de sainteté par ses tentatives de croissance à ce niveau, il sera autorisé à quitter ce niveau et libéré de ce défi halachique.

C'est peut-être la profondeur de la réponse d'Hachem à Moché lorsqu'il affirma que le peuple juif ne le croirait pas lorsqu'il arriverait en Egypte et annoncerait leur rédemption (guéoula) : "vé'én lo yaaminou li" (Chémot 4,1).
Moché craignait que, compte tenu de leur faible niveau spirituel, les juifs soient incapables de concevoir qu'ils étaient sur le point d'être délivrés. Hachem répondit en transformant le bâton de Moché en serpent, symbole du mal, et en lui donnant la tsaraat (sorte de lèpre), symbole de l'impureté.
Hachem envoyait à Moché le message que leur condition inférieure avait un but, et que leur séjour en Egypte devait les préparer à recevoir la Torah.

Le travail du peuple juif est de révéler Hachem dans toutes les dimensions de la réalité, et même la plus basse des dimensions doit devenir un conduit pour la révélation, même le 49e niveau d'impureté (sur 50, niveau atteint par les juifs en Egypte, ce qui ne les a pas empêchés d'être délivrés et de recevoir ensuite la Torah, avec le 49e niveau de pureté).
Les signes du serpent et de la tsaraat étaient un message indiquant que c'était leur avoda nécessaire à présent.
La dimension basse (spirituelle) dans laquelle ils se trouvaient (49e niveau d'impureté sur 50) avait besoin d'eux pour la rendre sainte. Hachem les envoya aux niveaux les plus bas du mal ... et en supprimant les niveaux élevés de la avoda (service divin), Hachem a limité leur avoda à celui-ci.
Une fois qu'ils eurent réussi à révéler la sainteté du 49e niveau, les juifs furent prêts à quitter l'Egypte et à recevoir la Torah.

Chaque circonstance que nous traversons est une opportunité de croissance.
Il n'y a rien qui ne puisse nous faire grandir, et parfois la croissance vient simplement du fait que nous donnons le meilleur de nous-mêmes (même si nous sommes bas, et qu'on pourrait préférer agir avec plus de grandeur spirituelle, mais c'est actuellement le lieu et le défi qu'Hachem souhaite que nous traversions).
On n'est pas un raté parce qu'on lutte. C'est exactement ce qu'il est censé faire.
[le résultat c'est Hachem qui le donne, nous doit faire les efforts d'aller de l'avant en faisant au mieux. ]

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Vayéchev 5701 (1940) ]

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-> "Mi yaalé béhar Hachem, oumi yakoum bim'kom kodcho" (Téhilim 24,3).
Le rav Kalonymos Kalman Shapira (Déré'h haMéléh - Vayigach) explique que certains ont pour tâche de s'élever (yaalé) sur la montagne d'Hachem, et d'autres ne sont pas sur la montagne mais ont pour tâche d'essayer de s'élever (yakoum), et ce faisant, de rendre cet espace qui est bas [spirituellement] un lieu saint (bimkom kodcho).

-> Ailleurs, le rav Shapira (dans Mévo haChéarim - chap.8) fait référence à la chute spirituelle (néfila), comme d'un type d'avodat Hachem lorsqu'elle est suivie d'une croissance (à comprendre évidemment dans le contexte ci-dessus).

[c'est la notion de "yérida létsoré'h aliya". Hachem nous fait descendre spirituellement pour libérer des étincelles de sainteté qui sont dans les bas niveaux, c'est descendre pour être encore plus fort, plus méritant ensuite.
A priori, on ne doit pas aller dans les bas fonds en se mettant en risque de ne pas se relever, de fauter. Mais une fois là-bas (à postériori), on ne doit pas déprimer de notre situation de bassesse, mais accepter qu'elle vient d'Hachem qui souhaite qu'on y passe.
C'est pas ce qu'on aurait imaginé/voulu de notre vie, mais on doit se renforcer et quand même faire la volonté de D. de notre mieux dans la joie.
(Parfois Hachem désire voir notre réaction face à une situation où l'on ne peut pas faire notre spiritualité comme on le voudrait. Rien que le fait d'accepter que cela vient d'Hachem, est déjà énorme!) ]

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-> b'h, voir également : même de notre sommeil, échec, peut résulter de la grandeur : https://todahm.com/2025/01/24/tov-meod-meme-de-notre-sommeil-echec-peut-resulter-de-la-grandeur

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+ L'apparente bassesse spirituelle de notre génération fait que nous amènerons le machia'h :

-> En se basant sur les juifs en Egypte, le rav Shapira (Déré'h haMélé'h - Shavouot) écrit que ce concept explique comment une génération modeste comme la nôtre peut être celle qui apportera machia'h.
Les générations précédentes, dont les niveaux spirituels étaient plus élevés, ont fait ressortir la sainteté dans les dimensions supérieures (de la spiritualité).
Nous, à travers nos luttes au niveau inférieur, pouvons faire ressortir la sainteté dans les niveaux inférieurs.
Lorsque tous les niveaux seront devenus saints, le machia'h viendra. Par conséquent, nous ne sommes pas moins indispensables à la venue du machia'h que les générations précédentes, malgré notre niveau spirituel inférieur et nos luttes souvent basiques.

-> Le Ohr Ha'Haïm haKadoch (Chémot 3,8) enseigne que c'est précisément parce que le peuple juif a atteint le 49e niveau d'impureté en Egypte qu'il était capable d'atteindre le 49e niveau de pureté avant d'obtenir la Torah (ce qui est le processus du compte du Omer).
Le Ohr Ha'Haïm écrit qu'avant la venue du machia'h, les juifs entreront dans le 50e niveau d'impureté. Il explique que c'est précisément ce qui leur permettra d'acquérir le 50e niveau de pureté lorsque machia'h viendra, un niveau encore plus élevé que celui de la génération qui a quitté l'Egypte.
Il explique que les juifs en Egypte n'auraient pas été en mesure d'atteindre le 50e niveau d'impureté, car ils n'avaient pas la Torah. Par conséquent, ils ont dû quitter l'Egypte pour éviter de tomber à ce niveau.
Nous, en revanche, sommes capables d'atteindre le 50e niveau, d'y survivre et d'en sortir grandis, puisque nous avons la Torah. La Torah nous rend capables de survivre et de rendre saint même le plus bas des royaumes.

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=> Nous voyons de là, que notre très faible niveau spirituel en comparaison des géants du passé ne doit pas nous pousser à déprimer, à baisser les bras. Au contraire, c'est exactement la volonté d'Hachem, qui veut que nous impactons la bassesse de ce monde matériel, pour en libérer les étincelles de sainteté.
Notre travail est aussi nécessaire que les générations précédentes qui ont élevé les hauteurs spirituelles de ce monde matériel.
D'une certaine façon nous avons encore plus de mérite car l'obscurité et la puanteur spirituelle dans les bassesses de ce monde est désagréable, peu valorisante.
Mais nous devons faire de notre mieux, dans la joie de faire ce que Hachem attend de nous, et nous provoquerons ainsi la venue du machia'h, avec tous les juifs réunis autour de leur papa Hachem!

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-> "Une fois avec de la souffrance (de l'effort) a plus de valeur que 100 fois sans souffrance."
[yafa paama a'hat bétsaar miméa péamim chélo bétsaar - Avot déRabbi Nathan 3,6]

["en fonction de l'effort sera la récompense" (léfoum tsaara agra - Pirlé Avot 5,23]

"Mais pour tout ce que nous ne pouvons pas saisir ['houka], nous devons renforcer notre émouna ...
Notre émouna est plus élevée que notre raison d'être [la émouna est au-dessus de ce monde physique de la raison d'être]. Par conséquent, lorsque nous nous attachons à Hachem dans une émouna complète, au-dessus de la justification, notre douleur, que nous ne pouvons pas comprendre, devient également adoucie (allégée, parce que nous avons transcendé ce monde, le lieu où réside la douleur, la souffrance, pour aller dans un monde supérieur où il n'y a pas de douleur)."

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Vayéchev 5701]

Comment savoir quelle décision prendre?

+ Comment savoir quelle décision prendre? :

-> "Tu M'as suivi dans un désert" (lé'htékh a'haraï bamidbar - לכתך אחרי במדבר - Yirmiyahou 2,2).

Si nous prenons le sens littéral (לכתך אחרי) les lettres qui composent le mot מדבר , voyons ce que nous obtenons après (a'haraï).
Après un מ il y a un נ ; après un ד un ה ; après un ב il y a un ג et après un ר il y a un ש. En additionnant la somme de ces 4 lettres (נ,ה,ג,ש 50 + 5 + 3 + 300), nous obtenons 358.
C'est aussi la guématria du mot משיח (machia'h).

C'est pourquoi ce verset nous fait allusion au fait qu'avec chaque décision que nous prenons, nous devons nous assurer qu'il s'agit d'une décision qui conduit à rapprocher le machia'h.
C'est le baromètre pour savoir si une certaine action doit être faite. Est-ce que cela nous rapprochera-t-il un peu plus de l'arrivée de machia'h?

[rav Yéhochoua Alt]

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=> On peut comprendre sous un autre angle la question qu'on nous posera après notre mort : "As-tu attendu la Délivrance (la venue du machia'h)?"
Cela implique : est-ce qu'à chaque moment tu as agi d'une manière à rapprocher la venue de la guéoula?

Accomplir les mitsvot comme Avraham

+ Accomplir les mitsvot comme Avraham :

"Parce qu'Avraham a obéi à Ma voix et gardé Mon observance, Mes commandements, Mes décrets et Mes enseignements" (Toldot 26,5)

-> Rachi explique qu'Avraham a observé les commandements de la Torah Ecrite et de la Torah Orale.
Comment cela est-il possible?

-> Le Dégel Ma'hané Efraïm (Tsav) écrit :
Nos Sages (guémara Nida 61b) disent que dans le futur, les commandements seront annulés.
J'ai entendu de mon grand-père (le Baal Shem Tov), en son nom ou au nom du Ramban, que dans l'avenir, les êtres humains feront l'expérience de la vitalité spirituelle qui réside dans chaque mitsva, et comment elle est la force vitale même de l'âme et de tous les mondes.

Telle est la signification du verset : "Si mon alliance n'est pas respectée jour et nuit, je n'ai pas établi les lois du ciel et de la terre" (Yirmiyahou 33,25).
"Mon alliance" fait référence à la Torah. Avraham a appréhendé toute la Torah par lui-même, non pas comme un commandement, car la Torah n'avait pas encore été donnée, mais il a compris comment la force vitale de chaque mitsva est la vitalité même de l'âme, et il a su qu'il devait les accomplir pour s'accrocher à la Vie de toutes les vies.

En ce qui concerne le monde futur, le verset dit : "La terre sera remplie de la connaissance d'Hachem, comme la mer est couverte d'eau" (Yéchayahou 11,9).
C'est aussi le sens du verset : "Tes yeux contempleront ton maître" (Yéchayahou 30,20). Car alors, tout sera révélé : la source des commandements et tous leurs secrets intérieurs, comment ils illuminent et vivifient les êtres humains et tous les mondes, et comment il est impossible d'atteindre la perfection humaine sans eux.

Alors, chacun comprendra le chemin de la vie, comme l'a fait notre Patriarche Avraham.