Avant la cérémonie de mariage, le 'hatan couvre le visage de la kala avec un voile.
L’idée, derrière cela, est qu’en couvrant le visage de la kala, le 'hatan démontre que sa principale préoccupation n’est pas son attirance physique mais plutôt ses qualités spirituelles.
[d'après le haKtav véhaKabbala,]
Si seulement nous réalisions la valeur inestimable de chaque mitsva que nous accomplissons, cela changerait la façon dont nous les observons.
Jamais nous ne les verrions comme des obligations, mais plutôt comme des opportunités inestimables qui nous sont accordées par Hachem.
Le monde entier, avec tous ses plaisirs sans fin, est insignifiant comparé à la récompense qui nous attend pour l'accomplissement de la plus petite mitsva de ce monde.
[rabbi Tsvi Hirsch Broide de Kelm - (1865-1913)]
"Plus nous sentons l'amour qu'a Hachem pour nous, plus nous nous engageons à l'aimer"
[rabbi Akiva Eiger]
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-> Rabbi Akiva Eiger développe :
Nous récitons une bénédiction le matin et le soir où nous déclarons l'amour qu'a Hachem pour nous ("ohèv ét amo Israël").
Cette bénédiction introduit notre récitation du Shéma Israël, dans lequel il nous est ordonné d'aimer D.
L'amour est une émotion réciproque. Une fois que je sais que quelqu'un m'aime, mon coeur s'ouvre pour lui rendre cet amour.
Par conséquent, notre déclaration selon laquelle Hachem nous adore nous incite à davantage lui consacrer notre coeur, notre âme et notre puissance (bé'hol lévavékha, bé'hol nafchékha, ouvkhol méodékha).
Lorsque vous surmontez une forte tentation [du yétser ara] d'interrompre votre étude [de Torah], alors du Ciel vous recevrez en récompense une nouvelle réussite dans votre étude.
[rabbi Yossef Shalom Eliyachiv]
Parfois, 2 personnes s'aiment (s'apprécient beaucoup), et la raison en est que finalement leurs descendants se marieront [ensemble], et leurs âmes le ressentent [déjà]. C'est pourquoi ils éprouvent cet amour l'un pour l'autre.
[Séfer 'Hassidim - 540]
-> Grâce au fait de prodiguer [de la bonté à autrui], un homme verra ... sa descendance bénie et il méritera d'avoir des enfants bons et vertueux.
['Hatam Sofer - paracha Noa'h (commentaire sur Téhilim 89,3)]
-> De même, selon le Sforno (Noa'h 6,10), le fait de prodiguer du bien à autrui est un remède pour avoir des enfants vertueux.
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-> Le 'Hatam Sofer ajoute également que celui qui prodigue le bien à autrui "méritera également la bénédiction, l'abondance et une longue vie, en étant bon avec autrui, à l'instar de Noa'h qui mérita de reconstruire le monde grâce à la bonté qu'il prodigua à tous les animaux."
Les lettres du mot "bita'hon" (בטחון - la confiance en D.) sont les mêmes que celles de l'expression "tov 'hèn" (טוב חן - la bonne grâce).
Il est écrit : "La grâce et l'honneur, Hachem les donnera, Il n'enlèvera pas le bien de ceux qui vont dans l'intégrité (Téhilim 84,12)".
On peut l'expliquer ainsi : Car ceux qui sont intègres, ce sont ceux qui ont confiance en Hachem (et grâce à) cette confiance, ils attireront sur eux une abondance de grâce et de bienfaits.
C'est ce que dit le verset : "La grâce et l'honneur Hachem les donne" et aussi "Il n'enlèvera pas le bien" ; et tout cela Il l'accorde "à ceux qui vont dans l'intégrité"."
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Bétsa 16a]
"Avraham courut vers le bétail" (Vayéra 18,7)
-> Bien qu'Avraham eût de nombreux serviteurs, il courut en personne pour servir ses invités. L'ange Raphaël le suivit discrètement et prit l'apparence d'une vache. En effet, le nom Raphaël (רפאל) peut s'écrire également : פר אל (la vache de D.).
Lorsqu'Avraham s'est approché de cette vache pour la saisir, celle-ci s'enfuit jusqu'à la grotte de Makhpela.
Avraham suivit la vache et vit sur place Adam et 'Hava. Le Gan Eden inférieur fut créé 1365 ans avant le monde que nous connaissons aujourd'hui. Notre monde a une dimension d'un 60e du Gan Éden qui se trouve au sud-ouest tandis que le guéhinam lui se situe au nord de notre monde. Les anges de destruction et les mazikim y résident.
Le caveau de Makhpéla étant une porte ouverte vers le Gan Eden, il permet aux néchamot (âmes) d'y accéder sans être affectées par les mazikim. Adam et 'Hava sachant ce secret, ont fait en sorte d'y être enterrés, et depuis le jour de leur enterrement, l'ouverture de la grotte de Makhpéla fut fermée aux yeux des créatures afin de leur cacher cet endroit si élevé.
Ainsi, le jour où Avraham saisit deux vaches pour servir leur langue en repas aux anges, qui est la viande la plus tendre, la troisième vache s'enfuit jusqu'au caveau de Makhpéla.
Lorsqu'Avraham arriva sur place, il sentit l'odeur du Gan Eden et souhaita y être enterré. Lorsqu'il retourna dans sa tente, il n'y avait que 2 vaches. Lui manquant la troisième, il décida de créer la 3e vache par l'intermédiaire du sefer haYétsira pour ne pas retarder davantage le repas de ses invités. Car s'il devait chercher une vache dans son troupeau, l'heure du repas serait passée. C'est pour cela qu'il est écrit : "oubén abakar achèr assa".
"Et le veau qu'il avait fait" (Vayéra 18,8) = à présent nous comprenons comment Avraham notre Patriarche a pu donner à ses invités de la viande avec du lait, car cette viande ressemblait effectivement à de la viande mais n'en n'était pas réellement.
Notre Patriarche fit une allusion aux anges lorsqu'il dit : הבקר (le veau - abakar), on peut également l'écrire : הקבר (la tombe - akéver).
En d'autres termes, Avraham dévoila aux anges sa mésaventure avec la troisième vache qui le conduisit jusqu'au caveau de Makhpéla et qui le contraint à créer ce veau qui est permis à la consommation avec du lait.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou]
Shabbat = une délivrance du corps et de l’âme
+ Shabbat = une délivrance du corps et de l'âme :
-> "Les Bné Israël reçurent 10 mitsvot à Mara : les 7 qu'ont acceptées les descendants de Noa'h, plus les lois monétaires, le Shabbat et l'honneur dû aux parents" (Sanhédrin 56b)
Nos Sages nous apprennent que la mitsva de Shabbat fait partie des mitsvot données aux Bné Israël à Mara, avant le Don de la Torah.
=> Pourquoi Shabbat a-t-il été enseigné au peuple juif avant même qu'il ait reçu la Torah?
Pour quelle raison Mara a-t-il été choisi comme l'endroit où les Bné Israël recevraient la mitsva de Shabbat et quel est le lien entre le Shabbat et Mara?
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-> Le Shabbath est lié à la sortie d'Egypte, et le Kidouch appelle le Shabbat "le début des convocations saintes, souvenir de la sortie d'Egypte".
Le Chem miChmouel (Bechala'h 5674) écrit : "Le Shabbat est un rappel de la sortie d'Egypte et doit certainement contenir certains éléments spirituels relatifs à la sortie d'Egypte. De même que la libération d'Egypte était à 2 niveaux, dans l'âme et dans l'intellect, le Shabbat doit aussi amener un certain degré de rédemption à l'âme et à l'intellect. Telle est la signification de zakhor et chamor : l'un se rapporte à l'intellect et l'autre à l'âme."
-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) enseigne :
De même que les juifs ont connu une libération physique de l'esclavage par la sortie d'Egypte, le Shabbat aussi apporte un élément de rédemption physique.
Le Shabbat, nous avons la capacité de nous libérer, même physiquement, des chaines qui nous attachent au matérialisme pendant la semaine shabbat; nous pouvons nous libérer de l'asservissement à nos désirs physiques et aux traits de caractère qui manquent de raffinement. Tout cela est inclus dans l'affirmation : Shabbat est "un rappel de la sortie d'Egypte".
De plus, il semble que les 2 aspects de l'observance de Shabbat, zakhor et chamor ; correspondent à chacun des 2 aspects de la rédemption qu'apporte le Shabbat.
- Dans le verset «"zakhor èt yom haShabbat lekadécho" (Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier), la Torah nous enseigne le commandement positif de se souvenir du Shabbat et de le sanctifier. Ce précepte est lié à la rédemption de l'âme : en ressentant la sainteté de Shabbat, l'âme s'élève, "se libère" de son yétser ara et devient une nouvelle création.
- A l'inverse, "chamor èt yom haShabbat lékadécho" (Garde le jour du Shabbat pour le sanctifier) désigne la mitsva de s'abstenir de tout travail interdit le Shabbat, ce qui représente la rédemption du corps.
Lorsque les Bné Israël quittèrent l'Egypte, la rédemption toucha à la fois leur corps et leur âme. En Egypte, ils s'étaient enlisés dans l'impureté de l'idolâtrie, mais la sortie d'Egypte les éleva au statut de peuple élu et saint de D.
Observer les 2 aspects du Shabbat peut amener la même rédemption et transformer l'homme en un être nouveau, doté d'une âme infiniment plus sainte et plus élevée.
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-> Cette approche explique aussi pourquoi la mitsva de Shabbat dut donnée au peuple juif à Mara. A leur libération d'Egypte, les Bné Israël vécurent une guéoula complète : ils échappèrent à l'esclavage physique d'Egypte et à l'asservissement au yétser ara et aux mauvaises voies apprises en Egypte.
Cependant, arrivés à Mara, les Bné Israël se plaignirent à Moché (Béchala'h 15,24) et mirent D. à l'épreuve (guémara Arakhin 15a).
Leurs actes érodèrent la rédemption spirituelle qu'ils avaient connue et leur fit perdre le niveau qu'ils avaient atteint à leur sortie d'Egypte.
Comme nous l'avons vu, le Shabbat étant un "souvenir de la sortie d'Egypte", les Bné Israël reçurent à Mara l'ordre de respecter le Shabbat parce que la mitsva de Shabbat a la capacité de ramener la libération spirituelle qu'ils avaient connue en quittant l'Egypte. Cette mitsva leur fut donnée pour qu'ils puissent retrouver le niveau spirituel perdu quand ils fautèrent à Mara.
Selon le Maharal (Gour Ariyé), seuls les commandements positifs de Shabbat durent transmis au peuple juif à Mara, alors que les actes interdits le Shabbat ne leur furent enseignés que plus tard, au don de la Torah.
On peut le comprendre ainsi : à Mara, le peuple juif n'avait pas besoin de rédemption physique; la guéoula physique qu'ils avaient connue à leur sortie d'Egypte n'avait été gâchée d'aucune façon. Dans le désert, ils n'avaient pas à faire face au besoin de gagner leur. Libérés de la nécessité de travailler, Hachem leur procurait tout ce dont ils avaient besoin.
Il n'était donc pas nécessaire qu'ils reçoivent les commandements négatifs du Shabbat. C'est leur âme qui avait besoin d'un certain degré de "rédemption". Ils reçurent donc les commandements positifs de Shabbat, qui ont la capacité d'élever l'âme et de la libérer de l'asservissement au mauvais penchant.
[Bien que la mitsva de chamor soit énoncée de façon positive, elle est classifiée comme un commandement négatif, ainsi que l'explique Ramban (Yitro 20,8) : "Car zakhor est un commandement positif, dans lequel il nous est ordonné de nous souvenir du Shabbat pour le sanctifier et de ne pas l'oublier. Chamor est un commandement négatif, car partout où la Torah emploie les mots "hichamèr pèn", ou "hichamèr al", il s'agit toujours d'un commandement négatif (guémara Erouvin 96a). ]
=> Il en résulte qu'observer les lois de Shabbat élève l'homme, le libère du mauvais penchant, affranchit son corps, son esprit et son âme et le recrée en tant qu'homme nouveau.
La sortie d'Egypte n'est pas simplement un événement historique du passé, mais un phénomène qui se reproduit chaque Shabbat, rendant le juif capable de connaitre un nouveau niveau de la rédemption de l'âme.
4 descentes en Egypte en préparation des 4 exils des juifs
+ Les différentes descentes en Egypte des enfants de Yaakov :
=> Nombre de descentes en Eypgte :
-> Les enfants de Yaakov sont descendus 4 fois en Egypte. S’appuyant sur l’enseignement de nos Sages : "Les actions des pères sont un signe pour les enfants" (guémara Sota 34a), l’Admour de Belz explique que les Chevatim (tribs les fils de Yaakov) effectuèrent ainsi une préparation aux 4 Exils à venir : Babel (Babylone), Madaï (Perse), Yavan (Grèce) et Édom (Rome), selon l’enseignement (midrach Vayikra rabba 13) : "Tous les Empires (des 4 exils) s’appellent Mitsraïm (Egypte) car ils ont martyrisé (Métsirine) les juifs".
[on peut noter que les 4 remontées d’Egypte préfigurèrent les 4 délivrances du joug de ces Empires : la 4e remontée (la Sortie d’Egypte), ne concerna pas les fils de Yaakov mais leurs descendants, faisant ainsi allusion à la longue durée du dernier exil].
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=> Correspondance entre les 4 descentes en Egypte des enfants de Yaakov et les 4 Exils.
- La 1ere descente en Egypte fut celle pour aller chercher de la nourriture en raison de la famine qui sévissait dans le monde. Il est dit à ce propos : "II (Yaakov) dit (à ses fils) : "J’ai ouï dire qu’il y avait vente de blé en Égypte. Allez-y, achetez-y du blé pour nous et nous resterons en vie au lieu de mourir".
Les frères de Yossef descendirent à 10, pour acheter du grain [de blé] en Égypte" (Mikets 42,3). Le mot שֶׁברֶ (Chéver - blé) signifie "casser" ; ainsi, le Ohev Israël nous enseigne que la raison profonde de la demande de Yaakov à ses fils de descendre en Egypte, était de "briser" les Klipot (écorces du Mal) retenant les "étincelles de sainteté" dissimulées dans le blé qu’avait accumulé Yossef durant les années d’abondance.
Outre le châtiment, le travail de tri des "étincelles" est la raison principale de l’exil, dont le premier (et prévu dernier s’ils avaient été méritants) fut celui de Babel.
- La 2e descente en Egypte coïncide avec celle de Binyamin : "Ces hommes (les 10 fils de Yaakov) se chargèrent du présent ... et emmenèrent Binyamin. Ils se mirent en route, descendirent en Égypte et se présentèrent devant Yossef" (Mikets 43,15).
Cette descente fait allusion à l'exil de Perse dont le libérateur du décret d’extermination d’Haman fut Mordé'haï, un descendant de Binyamin (en raison du fait qu’il fut le seul à ne pas s’être prosterné devant Essav, l’ancêtre d’Haman, au retour de Yaakov de chez Lavan, car il n’était pas encore né).
Ainsi, la guémara (Méguila 16a) voit dans le verset (Mikets 45,22) : "A tous il (Yossef) donna à chacun des vêtements de rechange, mais à Binyamin il donna… cinq changements de vêtements", "une allusion au fait qu’un
descendant issu de lui (il s’agit de Mordé'haï) sortirait de devant le roi vêtu de 5 vêtements royaux".
- La 3e descente des fils de Yaakov en Egypte marqua l’installation du Patriarche et sa famille à Gochène, cette province d’Egypte octroyée par le Pharaon à Sarah Iménou (et plus tard à la famille de Yaakov).
Ainsi, il est dit : "Yaakov envoya Yéhouda en avant, vers Yossef, pour qu’il lui préparât l’entrée de Gochène (Gochna - גשְֹּׁנהָ)" et Rachi de commenter : "Pour préparer les lieux et montrer comment s’y installer".
Elle caractérise l’exil de Grèce dont la délivrance est célébrée au travers de la fête de ‘Hanoucca.
Ainsi, avons-nous la coutume de jouer à la toupie à ‘Hanouka ; celle-ci est ornée des quatre lettres du mot גשְֹּׁנהָ (Gochena), constituant les initiales de la phrase : "נס גדול היה שם" (ness gadol haya cham - Un grand miracle a eu lieu là-bas).
[on peut noter que le Bné Yissa'har enseigne que ces 4 lettres nous rappellent les 4 royaumes qui tentèrent d’annihiler le peuple d’Israël, mais qui seront finalement vaincus par le Machia’h (משיח) dont la valeur numérique (358) est celle du mot גשְֹּׁנהָ (Gochena).]
- La 4e et dernière descente en Egypte fut celle du retour de l’enterrement de Yaakov dans la caverne de Makhpela : "Yossef, après avoir enseveli son père, retourna en Égypte avec ses frères" (Vayé'hi 50,14).
[ce dernier séjour en terre d’Exil prendra fin avec la Sortie miraculeuse d’Egypte, archétype de la Délivrance finale, comme il est dit : "Comme aux jours de ta Sortie de la terre d’Égypte, Je lui ferai voir des merveilles" (Mikha 7,15)].
Cette dernière descente symbolise donc le dernier exil, le plus long et le plus douloureux, à l’image de l’effet de la disparition de Yaakov, "quand les yeux et le coeur des juifs se sont fermés en raison de la souffrance de l’asservissement" (voir Rachi sur Vayé'hi 47,28).