Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Ségoulot de Pourim

+++ Ségoulot de Pourim :

+ Annulation même des pires décrets :

-> Le séfer Maor vaChémech (parachat Shékalim) écrit que durant le mois d'Adar "les bontés d'Hachem sont révélées" et que l'on peut même "déraciner des décrets sévères par leurs racines".
A l'époque de Mordé'haï et d'Esther, le peuple juif a mérité d'être miraculeusement sauvé (d'un décret d'anéantissement) et de se voir accorder une nouvelle vie.
L'influence de ce miracle revient chaque année et nous permet d'être miraculeusement sauvés de décrets sévères.

<--->

+ Pourim expie même pour ceux qui ne se repentent pas :

-> Il est dit dans le Tikouné Zohar (tikoun 21) que "Pourim est nommé d'après Yom Kippour".
Le rabbi de Rouzhin (Ner Israël léPourim) déclare que bien qu'il semble, d'après les mots du Zohar, que Yom Kippour est plus grand que Pourim, puisque Pourim est seulement "nommé après" Yom Kippour : "je dis que Pourim est encore plus grand que Yom Kippour".
Il tire cette conclusion du fait que Yom Kippour est appelé Yom kéPourim, un jour "comme Pourim", ce qui indique qu'il est apparenté à Pourim mais pas tout à fait aussi grand.

Il explique pourquoi il en est ainsi en disant que le jour de Yom Kippour expie seulement pour ceux qui font téchouva mais pas pour ceux qui ne le font pas (comme il est dit dans Rambam - Hilkhot Chégagot 3,5 et Choulkhan Aroukh - Ora'h 'Haïm 606), alors que le jour de Pourim expie même pour ceux qui ne font pas téchouva, comme le disent nos Sages (Yérouchalmi Méguila 1,4) : "Quiconque tend la main est pourvu", même s'il ne le mérite pas.

Nous voyons que nos Sages savaient que le jour de Pourim est encore plus puissant que le jour de Yom Kippour. Comment nos Sages ont-ils su cela?
Le rabbi de Rouzhin explique qu'ils l'ont compris d'après le verset qui dit : "Ils l'ont accomplie et ils l'ont acceptée" (Esther 9,27). Nos Sages (Méguila 7a) comprennent que cela signifie que ce qui a été accepté dans ce monde a été accompli au-dessus (au Ciel).
Dans ce monde, le peuple juif a accepté de donner des Matanot la'evyonim à quiconque le demande, sans chercher à savoir s'il le mérite ou non, et dans le monde Supérieur, il a été accompli que tout le monde recevrait l'expiation (pardon de nos fautes), sans chercher à savoir s'il le mérite ou non.

-> Nos Sages (Yoma 85b) citent l'opinion de Rabbi selon laquelle Yom Kippour expie à la fois pour ceux qui font téchouva et pour ceux qui ne le font pas.
Le Méor Enayim (parachat Haazinou) demande comment est-il possible de dire que Yom Kippour expie pour ceux qui ne se repentent pas, puisque nos Sages (Bava Kama 50a) enseignent que "si quelqu'un dit qu'Hachem pardonne (ce qui signifie qu'Il pardonne les fautes sans qu'il soit nécessaire de faire téchouva), il renonce à sa vie".
Il répond qu'en réalité, Yom Kippour n'expie pas les fautes de ceux qui ne font pas téchouva. L'intention réelle de la guémara est que, comme le dit le Zohar, certaines fautes sont si graves qu'elles "endommagent les fondations du monde", et ces fautes ne peuvent généralement pas être expiées.
Cependant, à Yom Kippour, il est même possible d'expier des fautes qui sont normalement "au-delà de la téchouva".

On sait que lorsque le rabbi de Vilednik a entendu le Méor Enayim prononcer ces mots, il a raconté qu'il avait entendu une déclaration du Beit Din Shel Maala disant : "La halakha est comme Na'houm". (le Méor Enayim s'appelle rav Ména'hem Na'houm de Tchernobyl).

=> Nous voyons une fois de plus que Pourim est plus grand que Yom Kippour dans le sens où Yom Kippour expie seulement pour ceux qui font téchouva, alors que Pourim expie même pour ceux qui ne se repentent pas et même pour le type de fautes pour lesquelles la téchouva ne fonctionne généralement pas.

<--->

+ Toutes les fautes sont pardonnées :

-> Le séfer Shem M'Shmouel (parachat Tétsavé 5675) écrit qu'un décret a été scellé pour éradiquer le peuple juif, comme il est dit : "Une lettre écrite au nom du roi et scellée du sceau du roi ne peut être annulée" (Esther 8,8).
Mais ils reçurent une nouvelle vie des mondes supérieurs par l'intermédiaire de Mordé'haï et d'Esther. Ils étaient désormais considérés comme des nouveau-nés, c'est-à-dire que tous leurs fautes antérieures n'étaient plus liées à eux, et il ne peut y avoir de plus grande source de joie que cela.

Cette influence demeure pour toutes les générations. À Pourim, nous recevons une nouvelle vie qui remplit nos cœurs de la plus grande joie possible.

<--->

+ Atteindre le niveau du Kohen Gadol à Yom Kippour :

-> Le séfer Divré Yé'hezkel écrit que la raison pour laquelle Pourim est plus important que Yom Kippour est que, à Yom Kippour, seul le Cohen Gadol atteint le plus haut niveau de sainteté (kédoucha), alors qu'à Pourim, chaque juif peut atteindre le même niveau de sainteté que le Cohen Gadol a atteint à Yom Kippour.

<--->

+ Les prières à Pourim = montent au plus Haut au Ciel, et font monter toutes les prières de l'année :

-> Le verset dit : "As-tu encore une demande à présenter, elle te sera accordée ; un souhait en plus à exprimer, il sera réalisé (ouma bakachaté'h od vétéach)" (Esther 9,12).

Le rabbi de Kreitchnif explique que le mot "en plus" (od) fait référence au "mosrot" (ce qui est du luxe), qu'une personne désire mais dont elle n'a pas vraiment besoin pour survivre.
En général, il est difficile de demander à Hachem de telles choses. Cependant, le jour de Pourim, toutes les portes du Ciel sont ouvertes à nos prières et l'on peut même Lui demander du luxe.

Le rabbi de Kreitchnif explique également le verset comme signifiant que Pourim est un moment propice pour que tous nos prières et demandes de l'année entière soient acceptés par Hachem, même s'ils n'ont pas pu monter jusqu'à présent parce que ce n'était pas un "eit ratson" (moment très propice).

-> Le rabbi de Kamarna (séfer Nidvot Pi - Moser Hashékalim - p.8) écrit :
"Nous avons une tradition selon laquelle, le jour de Pourim, une âme simple peut monter dans la chambre d'un grand tsadik, sans que rien ne l'en empêche. De même, toutes les prières montent vers 'le kéter' (au plus haut au Ciel, proche d'Hachem), sans aucune obstruction ...
C'est pour cette raison que le nom de Mordé'haï a été changé après le miracle en 'Pesachya', pour symboliser que toutes les portes du Ciel ont été ouvertes pour que chacun puisse y monter sans être jugé."

<--->

+ Même un racha peut être proche d'Hachem :

-> Le séfer Divré Shmouel explique les mots que nous récitons dans la chanson de Shoshanat Yaakov "et aussi 'Harvona devrait être rappelé pour le bien" (végam 'Harvona za'hour létov), comme suit :
Pourim est une période où Hachem envoie de nombreuses bonnes influences dans le monde. C'est une période bénie qui, d'une certaine manière, est plus élevée que tous les autres jours de l'année, y compris le Shabbath.
Shabbath est un jour "plus béni que tous les jours et plus saint que tous les temps", mais Pourim a son propre niveau de sainteté qui permet à chaque individu de se rapprocher d'Hachem.
Même si une personne se trouve au niveau de " 'Harvona", qui est appelé un racha (guémara Méguila 16a), elle peut également être "rappelée pour le bien" à Pourim.
A Pourim, même le plus grand racha se voit insuffler de la bonté.

<--->

+ Une délivrance même pour ceux qui n'ont aucun mérite :
+ Pourim = Hachem aime tout juif :

-> Dans Shoshanat Yaakov, nous récitons les mots "téchou'atam hayita lanétsa'h vétikvatam lé'hol dor vador", leur salut sera éternel et leur espoir sera pour toutes les générations.
Le Sfat Emet (Pourim 5635) explique que le décret visait à éradiquer tous les juifs pour toujours. Par conséquent, le salut (délivrance) est un miracle éternel qui touche toutes les générations, puisque nous ne sommes tous en vie que grâce à ce miracle.

Le Sfat Emet ajoute qu'il est dit dans nos saints séfarim qu'Hachem nous a miraculeusement sauvés alors que nous ne le méritions pas. Il nous a envoyé notre salut uniquement parce que nous sommes sa nation élue bien-aimée et qu'Il souhaitait nous sauver.
Par conséquent, cette fête est un jour d'espoir et d'encouragement pour nous tous, car elle symbolise la façon dont Hachem nous aide et nous sauve simplement en raison de l'amour qu'il nous porte.

Le Sfat Emet conclut que c'est peut-être aussi la raison pour laquelle il nous est ordonné de célébrer Pourim "jusqu'à ce que nous ne fassions plus la différence".
Cela symbolise le fait qu'Hachem nous sauve par amour pour nous, même si nous ne le méritons pas et que, pour ainsi dire, nous "ne savons pas faire la différence entre le bien et le mal".

[on doit arriver à ne pas faire la différence entre "Béni soit Mordé'haï" et "Maudis soit Haman". L'idée est qu'Hachem aime tellement chaque juif, et cela est valable peu importe si à l'instant présent nous sommes plutôt un racha (comme Haman) ou un tsadik (comme Mordé'haï).
Tout juif est constamment important aux yeux d'Hachem, qui désire nous combler du meilleur. ]

Pourim – Jeûner à Pessa’h

+ Pourim - Jeûner à Pessa'h :

-> Le verset dit : "vaya'avor Mordé'haï" (Esther 4,17).
La guémara (Méguila 15a) interprète ce passage comme signifiant que Mordé'haï a été "over" (transgressé) le premier jour de Pessa'h en jeûnant ce jour-là.
Le rav Yissa'har Dov de Belz demande pourquoi il a déclaré un jeûne spécifiquement ce jour-là.

Il répond que l'intention de Mordé'haï était que s'il avait déclaré un jeûne un jour normal, cela n'aurait pas créé d'agitation au Ciel, car il est courant pour le Klal Yisroel de jeûner lorsqu'il est confronté à un danger.
Mais comme Pessa'h est habituellement une période de réjouissance, où personne ne jeûne, il a spécifiquement établi le jeûne ce jour-là afin que l'on demande au Ciel pourquoi les gens ne fêtent pas comme d'habitude, et que l'on réponde que Mordé'haï a déclaré un jour de jeûne et de prière pour la délivrance du peuple juif.

-> Le Tiféret Shlomo (Yom beit léPessa'h) demande également pourquoi Mordé'haï a déclaré le jeûne le premier jour de Pessa'h, plutôt que d'attendre un jour jusqu'à 'Hol Hamoed.
Il répond de la même manière que le premier soir de Pessa'h, lorsque les tsadikim mangent des matsot et du marror, rapportent le récit de la sortie d'Egypte et accomplissent toutes les mitsvot de la journée, ils créent une grande agitation dans les cieux, et le monde ne peut exister que lorsque les tsadikim créent des influences (hachpaot) aussi extraordinaires dans les mondes supérieurs.
En demandant aux gens de jeûner à Pessa'h, Esther et Mordé'haï ont éveillé l'amour d'Hachem pour Sa nation en Lui montrant, pour ainsi dire, à quel point chaque monde serait vide sans les mitsvot du peuple juif.
Et, en effet, lorsque la nuit de Pessah arriva et que les Cieux manquèrent de ces mitsvot, cela créa une grande perturbation et suscita la miséricorde d'Hachem.

C'est dans cet esprit que le Tiféret Shlomo explique le verset qui dit que "cette nuit-là, le sommeil du roi fut troublé". Les Chazal (Megillah 15B) disent que cela fait référence à Hachem, le roi du monde. Cette nuit-là, il fut dérangé par les mitzvos manquantes et demanda donc « d'apporter son livre de souvenirs » des mitzvos qui avaient été accomplies dans le passé. Il y trouva écrit « Mordekhaï a raconté », ce qui signifie qu'Il se souvenait de la façon dont Mordekhaï avait raconté la Haggadah et accompli les mitzvos de Pessa'h dans le passé, et cela éveilla Sa miséricorde.

Mordé’haï a vaincu Haman grâce à son attitude de bonté envers Esther

+ Mordé'haï a vaincu Haman grâce à son attitude de bonté envers Esther :

-> Le verset (Esther 2,11) indique que Mordé'haï se rendait chaque jour dans la cour du roi pour savoir comment allait Esther.
Le Sfat Emet (Pourim 5637) écrit que puisque tout ce qui est mentionné dans la Méguila est lié au miracle, celui-ci doit également avoir un certain rapport. Il explique que pendant les années qui ont suivi l'arrivée d'Esther au palais, Mordé'haï s'y rendait chaque jour pour l'encourager et s'assurer qu'elle allait bien. Comme elle était orpheline, qu'elle avait été emmenée contre son gré et forcée de vivre dans une maison non juive, il s'inquiétait beaucoup pour elle.

Le miracle s'est produit grâce à l'intérêt que Mordé'haï portait à Esther. Comme il allait chaque jour encourager Esther, l'orpheline, il mérita de vaincre Haman et de sauver tout le peuple juif.

Pourim est une période d’expiation de nos fautes

+ Pourim est une période d'expiation de nos fautes :

"Aharon obtiendra réparation sur ses cornes une fois dans l'année, du sang de l'offrande de réparation, une fois dans l'année, il fera réparation dessus pour vos générations" (Tétsavé 30,10)

-> Le Imré Noam demande pourquoi les mots "une fois dans l'année" sont répétés dans ce verset.
Il répond en citant le Tikouné Zohar (57b) et le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Pourim), qui disent que le jour de Yom Kippour est un jour qui est "comme Pourim", dans le sens où après l'arrivée du machia'h, Yom Kippour sera un jour de réjouissance comme Pourim.
Puisque ces deux jours sont comparés l'un à l'autre, nous pouvons en déduire que Pourim est un jour d'expiation des fautes, tout comme Yom Kippour.

En conséquence, le verset dit qu'Aharon (le Cohen Gadol) a fait l'expiation des fautes une fois par an, à Yom Kippour, et qu'il y a un autre moment dans l'année où l'expiation sera faite pour les générations futures, qui est à Pourim.

Dans le monde à Venir, la révélation d'Hachem sera perçue différemment par chaque individu.
Ceux qui ont vécu une vie de sainteté auront les moyens pour percevoir cette lumière d'une manière qui guérit.
Ceux dont la vie est impure vivront cette révélation comme une force destructrice.
[Baal Chem Tov]

Chacune des 10 paroles Divines utilisées pour la création du monde était en fait un canal qui canalisait la lumière Divine dans la création.
De la même manière que la parole humaine limite le flux de la pensée en même temps qu'elle le révèle, ces paroles limitent la lumière infinie d'Hachem dans le processus de révélation de la création.
Ces canaux sont les lettres et les mots par lesquels Hachem crée.

[selon la guémara (Méguila 21b), le mot "Béréchit" est aussi une de ces 10 paroles Divines créatrices. ]
Le mot Béréchit fait référence à un niveau antérieur à la création des lettres. C'est le monde dans l'esprit d'Hachem, pour ainsi dire, avant la contraction de Sa lumière en lettres et en canaux. Il transcende donc tous les moyens de perception.

Le verset "béréchit bara Elokim ét" = Hachem créa au commencement (béréchit) les lettres allant de aléph à tav, soit : "ét" (את).
Le mot "béréchit" précéda la création des lettres.

[rabbi Tsvi Elimélé'h Shapira de Dinov - Bné Yissa'har - 'Hodech Kislev - Tevet 4:49 ]

Lag baOmer

+++ Lag baOmer :

+ La force de Rabbi Chimon d'annuler les mauvais décrets :

-> Lag Baomer, jour empreint d’une redoutable sainteté, resplendit d’une lumière spirituelle immense.
C’est le "jour de Rachbi", comme il l’a lui-même enseigné (Hidra Zouta Haazinou 291b), le jour où il a quitté ce monde.
Même le soleil a lors retardé sa course afin de lui permettre d’achever les enseignements ésotériques de la Torah qu’il désirait dévoiler : "Ce jour ne s’est pas écoulé comme les autres car il est tout entier à moi", déclare Rabbi Chimone dans le Zohar.

-> La guémara (Soucca 45b) rapporte que Rabbi Chimon (bar Yo'haï) affirme : "Je peux acquitter le monde entier de la Midat Hadin (Attribut Divin de Rigueur)".
Certains commentateurs (Sifté Tsadik Lag Baomer ; Chéélot Ou Téchouvot Maharcham) expliquent que, chaque année, le jour de sa Hilloula à Lag Baomer, il se tient devant le Tribunal Céleste pour intercéder en faveur des Bné Israël et les acquitter en annulant tous les mauvais décrets.
De plus, le jour où il rejoignit le monde de la Vérité, une voix retentit, alors que son corps, entouré de flammes, pénétra dans son caveau à Mérone, et proclama : "Voici celui qui fait trembler la Terre, énerve les royaumes! Combien d’Accusateurs se taisent dans le Ciel en ton honneur!" (Fin de la Hidra Zouta dans le Zohar 296b).
Chaque année, en ce jour (de son décès - lag baOmer), toutes les accusations prononcées dans les Cieux se taisent à nouveau par le mérite de Rachbi (rabbi Chimon bar Yo'haï).

<--->

-> Le Zohar 'Hadach (midrach Ruth 104a) enseigne que, lors de ses pérégrinations, Rabbi Chimon bar Yo'haï entra dans la ville de Lod. Ses habitants vinrent lui raconter qu’une terrible épidémie de peste y sévissait. Rachbi fit le tour de la cité et aperçut de nombreux corps qui gisaient sur le sol, sans vie.
Il s’écria alors : "Comment se fait-il que l’épidémie persiste alors que je suis ici? Je décrète qu’elle cesse!"
Au même instant, une voix céleste retentit qui ordonna aux mauvais anges (chargés de répandre l’épidémie) : "Sortez de cet endroit où Rabbi Chimon se trouve, car Hachem décrète, et lui, il annule les décrets!"

A ce moment-là, Rabbi 'Hanina était présent dans la ville et fut témoin de ce phénomène. Il vint alors le relater à Rabbi Méir, qui s’exclama : "Qui est capable de compter les louanges de Rabbi Chimone!"
Et il rapporta alors les versets : "Et Moché dit à Aharon : "Prends l’encensoir, mets-y du feu provenant de l’autel, et jettes-y des encens". Aharon prit l’encensoir ... et voici que l’épidémie avait commencé à frapper le peuple. Il se tint entre les morts et les vivants et l’épidémie cessa" (Kora'h 17,11-13).
Rabbi Méir ajouta alors : "Moché eut besoin de tout cela alors que Rachbi a annulé par sa seule parole le décret d’Hachem!"

-> Le Zohar (Chémot 15a) enseigne que Rabbi Chimon fait trembler tous les mondes supérieurs et que c’est à son sujet qu'il est écrit : "Lorsque le lion rugit, qui n’est pas saisi de frayeur?"

<--->

-> Dans un autre passage (Hachmatote), le Zohar rapporte l’histoire qui suit :
Une fois, Rabbi Chimon sortit et vit de son regard empreint de sainteté qu’une grande obscurité et d’immenses ténèbres s’abattaient sur le monde. Il dit à son fils Eléazar : "Viens avec moi et voyons ce que Hachem veut faire de son monde à présent!"
Ils s’en allèrent et trouvèrent un ange gigantesque comme une haute montagne, de la bouche duquel sortaient 30 flammes.
- Qu’as-tu l’intention de faire?, lui demanda Rabbi Chimon.
- Je dois accomplir le décret du Créateur, lui répondit l’ange. A chaque instant, 30 justes (tsadikim) sont nécessaires dans le monde afin qu’il se maintienne, comme il est dit : "véAvraham ayo yiyé" (ואברהם יהיה היו - Vayéra 18,18) [le mot יהיה a une valeur numérique de trente], et à présent, il y en a moins de trente. C’est pourquoi le Créateur m’envoie pour détruire le monde.
- Je te demande une chose, lui dit Rachbi, retourne de grâce chez Hachem et dis-lui : "Bar Yo’haï est présent dans le monde!"
L’ange s’en retourna chez D. et lui dit : "Maître du monde, Tu sais ce que m’a dit Bar Yo’haï!"
- Va-t’en détruire le monde, lui répondit Hachem, et ne prête pas attention à ce qu’il t’a dit!

Lorsque l’ange partit, Rachbi l’aperçut et lui dit :
"Si tu ne t’en vas pas immédiatement d’ici, je décrèterai que tu ne puisses plus retourner d’où tu viens, en t’envoyant dans une terre reculée où se trouvent Aza et Azael (les anges déchus qu’Hachem avait jetés du Ciel après la création du monde ; cf. guémara Yoma 67b).
Retourne chez le Créateur du monde et dis- Lui : "Même s’il y a moins de 30 justes dans le monde, le mérite de 20 justes suffit pour le maintenir, comme il est dit : "Je ne détruirai pas (Sodome) grâce aux 20 (justes)." Et même s’il y en a moins de vingt, le mérite de dix suffit à sauver le monde, comme il est écrit : "Je ne la détruirai pas grâce aux dix."
Et si toutefois il y en avait moins de dix, les fondements du monde ne s’effondreront pas pour autant grâce au mérite de deux justes, moi et mon fils, comme il est dit : "La parole se maintiendra sur le témoignage de deux témoins" (Choftim 19,15), le mot "parole" (davar) suggérant ici "le monde", comme il est dit : "Par la parole, D. créa les cieux" (Téhilim 33,6).
Et si même, il ne se trouvait pas deux justes, il en existe un : c’est moi, comme il est dit : "Le juste est le fondement du monde!" (Michlé 10,25)".

A ce moment-là, une voix céleste retentit et proclama : "Heureux sois-tu, Rabbi Chimon, car Hachem décrète dans le Ciel et toi, tu as la force d’annuler Ses décrets ici-bas. C’est à son sujet qu’il est dit : "Il accomplit la volonté de ceux qui le craignent"."

<---->

+ Un jour similaire à Yom Kippour :

-> La sainteté de Lag Baomer est comparable à celle de Yom Kippour en ce qui concerne le pardon et la purification de l’âme des fautes.
Rabbi Yéhochoua de Kamenka a révélé un jour au Rav de Chinava qu’à Yom Kippour, Aharon HaCohen, qui représente l’attribut kabbalistique de : הוד (od - la "Splendeur") pénétrait dans le Saint des Saints qui, lui aussi, symbolise ce même attribut dans l’espace, si bien que son entrée dans le Saint des Saints suggère le niveau de : הוד שבהוד (od chébéOd - la "Splendeur de la Splendeur").

Or, dans le compte des 49 jours du Omer qui séparent Pessa’h de Shavouot, chaque semaine correspond à l’un des niveaux des sept sphères kabbalistiques ('Hessed, Guévoura, Tiférèet, ...), et chaque jour lui-même dans une semaine correspond à l’un de ces 7 niveaux.
Ainsi, chacun des 49 jours correspond à un "niveau (du jour) dans le niveau (de la semaine)", par exemple : 'Hessed du 'Hessed, Guévoura du 'Hessed, ...
Dans cette décomposition, le 33e jour (Lag Baomer) correspond justement au niveau de : Od du Od, exactement comme celui du Cohen Gadol qui entre dans le Saint des Saints une seule fois par an, le jour de Yom Kippour.

Ce constat confirme bien que la même influence spirituelle qui se réveille à Yom Kippour se réveille également à Lag Baomer, et cela, afin d’amener toutes les délivrances dont l’homme a besoin.

Après la faute du Veau d’or, Moché dit à Hachem : "Si tu veux bien supporter leur péché, mais si ce n’est pas le cas, efface-moi de ton Livre" (Ki Tissa 32,32).

-> En quoi est-ce un exemple de l'humilité de Moché, c'est-à-dire que sa mort devrait être une expiation pour la grande faute [du Veau d'or] ?

Il faut plutôt comprendre la nature de l'humilité de Moché. Il est facile de comprendre l'humilité d'autrui, c'est-à-dire l'insignifiance qu'une personne ressent par rapport aux autres. Cependant, Moché connaissait la racine spirituelle et la valeur de chaque âme juive, ainsi que la grandeur de sa propre âme, qui incluait en elle toutes les âmes d'Israël, comme l'ont dit les Sages : "Une femme en Égypte a donné naissance à 600 000 enfants en une seule fois = c'est Moché, notre maître" (Zohar I,25a).
Comment, alors, pourrait-il être humble?

Il est écrit : " Tous les juifs sont responsables les uns des autres" (guémara Shavouot 39a ; Sanhédrin 27b) = ce qui signifie qu'ils sont mêlés les uns aux autres, car ils partagent tous une même racine [spirituel].
Par conséquent, chaque fois qu'un esprit positif provenant de la source de la bonté et de la sainteté pénètre dans le monde, il affecte chaque juif, selon son niveau.
Un Tsadik sera fortement inspiré pour servir Hachem, avec une grande sainteté et un grand désir.
Une personne qui n'est pas un tel tsadik sera également inspirée, mais à un degré moindre.
Même une personne complètement racha sera amenée à se repentir, même si ce n'est que temporairement. Elle est tout de même un peu inspirée, ce qui peut l'amener à un repentir complet.

L'inverse est également vrai. Lorsqu'un esprit émane du côté du mal, il affecte également chaque personne.
Le racha tombera gravement et commettra une faute, tandis que le tsadik éprouvera une pensée [inappropriée], même si c'est momentanément.

Maintenant, lorsque nous voyons qu'une personne racha a effectivement commis une faute, nous devons nous demander qui est à blâmer.
Peut-être que le tsadik est à blâmer, parce que la pensée inappropriée lui est venue à l'esprit, et s'il avait immédiatement travaillé à l'annuler à la racine, la personne racha n'aurait pas fauté.
D'un autre côté, le racha est peut-être à blâmer parce qu'une fois qu'il a commis la faute, dès que la pensée lui est venue à l'esprit, le tsadik ne pouvait plus l'annuler.

Telle est l'essence de l'humilité de Moché.
Chaque fois qu'il voyait un mauvais trait de caractère chez un juif, il se blâmait lui-même, pensant que c'était très probablement de sa faute.
C'est dans cette intention qu'il dit : "efface-moi" = c'est-à-dire : "c'est moi qui suis coupable, pas eux!".
Mais Hachem lui répondit : "Celui qui a fauté contre Moi, Je l'effacerai de Mon livre." Ce qui signifie : "Je sais qui est à blâmer".
[Divré Moché - Chémini ]

<--->

-> Il y a deux aspects de la faute.
Le premier, c'est lorsque le chef de la génération a une pensée pécheresse, ce qui amène la population en général à pécher, à l'exclusion d'Hachem.
Le second est la faute du peuple, qui peut parfois amener le chef de la génération à avoir des pensées pécheresses.

La différence entre les deux est que dans le premier cas, le dirigeant ne peut pas prier au nom du peuple, puisque le mal a commencé avec lui.
Dans le second cas, le chef a été contraint par le peuple, et ses prières sont toujours efficaces.

C'est ce que dit Moché : "Et maintenant, si Tu pardonnes leur faute" = c'est-à-dire si Tu leur pardonnes [grâce à ses prières], alors je saurai que c'est leur faute, qu'ils ont commise eux-mêmes.
"Et sinon" = si Tu ne leur pardonnes pas et que mes prières ne sont pas acceptées, alors il est possible que mes propres pensées en soient la cause.
Par conséquent, "efface-moi, s'il te plaît".
Ainsi, le verset continue : "Hachem dit à Moché : Quiconque a fauté contre Moi, Je l'effacerai de Mon livre."
[Imré Tsadikim - au nom du rabbi de Berditchev (le Kédouchat Lévi)]

Tout comme la nation d'Israël tout entière connaît l'exil et la délivrance (guéoula), il en va de même pour chaque individu, comme le dit le verset : " Approche-toi de mon âme, sauve-la" (Téhilim 69,19).
Par conséquent, une personne doit d'abord prier pour la guéoula de son âme, avant de prier pour la guéoula de la nation.
[Toldot Yaakov Yossef - Chémini ]

<--->

-> Il existe 2 types d'exil : l'un est l'exil physique de la nation, et l'autre est l'exil spirituel dans le mauvais penchant (yétser ara), l'exil de l'âme. L'un découle de l'autre.
[Toldot Yaakov Yossef - p.175b ]

<--->

-> "Toute personne (juive) a une partie du machia'h en elle"
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan I,78]

"Comme une biche qui cherche de l'eau, mon âme crie vers Toi, ô Hachem ;
Mon âme a soif d'Hachem (tsaméa nafchi l'Elokim), du D. vivant"
[Téhilim 42,2-3]

<--->

=> De même qu'il est vital de boire pour être en bonne forme, de même notre âme à besoin de parler, de crier à Hachem, elle a besoin de mitsvot, de Torah, faites dans la joie.
Toute âme juive aime et veut davantage se rapprocher d’Hachem, et sinon elle en souffre.

[plus nous laissons exprimer nos sentiments envers Hachem (ex: je meurs de soif d'être davantage proche et de mieux Te connaître Hachem! Je T'aime et c'est dur d'être si loin de Toi!!), alors le plus Hachem nous aidera et nous rapprochera de Lui.
Certes on est vite prisonnier de notre routine quotidienne dans la matérialité de ce monde, mais prenant des moments pour laisser s'épanouir notre relation d'amour avec Hachem! ]