Aux délices de la Torah

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La bonté Divine est parfois cachée dans la rigueur

+ La bonté Divine est parfois cachée dans la rigueur :

-> Le Nom divin représentant le strict jugement est le Nom : Elokim (אלהים).
En réarrangeant ces lettres, nous remarquons qu’il s’écrit : מלא י-ה (malé youd hé), la plénitude de י et ה.
En épelant de façon pleine (מלא) les 2 lettres י et ה , qu’obtenons-nous?

Le "youd" (י) s’orthographie "youd, vav, dalet" = יוד, et la lettre hé (ה), "hé, alef" = הא.
En additionnant ces lettres, nous arrivons à un total de 26, comme le Tétragramme יהוה , c’est-à-dire le Nom divin de Miséricorde.

=> On a donc là une allusion au fait que ce qui nous apparaît comme de la rigueur, le Nom אלהים , est en vérité de la bonté cachée.
[rav Yéhochoua Alt]

Celui qui respecte et honore le Shabbath comme il convient, aura la crainte de D. durant les 6 jours de la semaine.
[Zohar - tikoun 9 daf 24b]

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-> Ainsi, le Shabbath est une ségoula pour la crainte du Ciel, comme nous l'enseignent nos Sages : "La crainte du Shabbath se troue même chez un ignorant" (guémara Yérouchalmi Dmaï פ"ד ה"א ח).

La force de reconnaître : « j’ai fauté »

+ La force de reconnaître : "j'ai fauté" :

"Bilaam dit à l'ange d'Hachem : j'ai péché" (Balak 22,34)

-> Il ressort de ce passage de la Torah une preuve établie que celui qui confesse ses fautes même s'il n'est pas sincère, sera épargné des souffrances et des accusations. Comme cela est rapporté dans le midrach (Bamidbar rabba 20,13) sur : "Bilaam dit à l'ange d'Hachem : j'ai péché". Bilaam était un grand racha dénué de bonnes actions et savait parfaitement que face au repentir, la punition ne peut se tenir.
Tout celui qui a péché et qui dit : "j'ai péché", ôte la permission à l'ange de le frapper.

Pour appuyer cet enseignement du midrach, voici ce qui est écrit dans le Zohar haKadoch : "Un homme doit devancer le Satan en exprimant ses fautes ce qui empêchera ce dernier de porter des accusations contre lui" (Zohar ח"ג רלא).
Ce tut le cas de Bilaam dont la confession était uniquement motivée par la crainte du châtiment et non par un quelconque repentir.
=> S'il en est ainsi concernant un racha, à plus forte raison pour le juif qui est le fils bien-aimé du Créateur et qui lorsqu'il exprime juste ses fautes, même s'il ne ressent pas encore la force du repentir sincère le bouleverser, se crée indéniablement un bouclier qui le préserve des souffrances et des accusateurs.

" Le Shabbath est la paix pour les créatures des mondes supérieurs comme du monde inférieur, et tout celui qui est contre le Shabbath se coupe du monde."
[Zohar - Kora'h 176b]

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-> Toutes les bénédictions d'en haut et d'en bas dépendent du 7e jour [Shabbath].
[Zohar - Yitro 88a]

-> "[Shabbath] est la source de toutes les bénédictions" (ki y mékor abéra'ha - chant du Lé'ha Dodi)

-> Selon le midrach (Béréchit rabba 10,9), le monde était incomplet et instable durant toute la Création jusqu'à ce que le Shabbath arrive.
De même, l’enfant n’a pas les forces pour la brit mila jusqu’à ce qu’il vive un Shabbath complet, et les 8 jours permettent de garantir cela.
Le Ohr ha’Haïm haKadoch (Vayikra 12,3) dit à ce sujet : "Shabbath amène une âme de vie au monde, donnant à l’enfant la capacité de survivre".
[de même, le Shabbath est tellement la source des bénédictions, que selon le Ohr ha'Haïm haKadoch, c'est grâce à lui que le monde a les énergies et bénédictions nécessaires pour exister encore 6 jours jusqu'au Shabbath suivant. Et cela fonctionne ainsi depuis le 1er Shabbath de la Création! ]

-> "6 jours durant, le travail sera effectué" (Vayakél 35,2)
Le verset nous enseigne que le fait de traiter le Shabbath comme il le faut, aura pour conséquence de nous rendre les 6 autres jours de la semaine plus faciles.
[Rabbénou Bé'hayé]

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-> Le Shabbath est la source de toute la kédoucha (sainteté) et de toute la spiritualité.
Seul le Shabbath peut assurer le développement spirituel."
[Rabbi de Slonim - Nétivot Shalom]

Roch Hachana – Le saviez-vous?

+ Roch Hachana - Le saviez-vous?

1°/ Pleurer à Roch Hachana?

Il y a un différent quant à savoir si on est autorisé à pleurer sur le fait que ce soit Roch Hachana :
-> Le Arizal avait l'habitude de pleurer à Roch Hachana et il disait que si l'on ne pleure pas à Roch Hachana, cela indique une déficience de l'âme. [Béer Hétev - Ora'h 'Haïm 584:2]
On peut apporter une preuve de cette opinion d'Onkelos, qui traduit le verset : "Ce sera pour vous un jour du son de la corne [de bélier = le Shofar]" (Pin'has 29,1), par : "Ce sera pour vous un jour de pleurs".
-> Le Gaon de Vilna interdit de pleurer à Roch Hachana et apporte un soutien à son point de vue de l'histoire de Né'hémia dans laquelle Ezra et Né'hémia ont dissuadé la population de pleurer à Roch Hachana : "Ne manifestez pas de deuil et ne pleurez point ... Ne vous attristez donc pas aujourd'hui [Roch Hachana], car la joie en Hachem est votre force (ki 'hedvat Hachem hi maouzé'hém)" (Né'hémia 8,9-10).

Rabbi Moché Sternbuch (Téchouvot vé'anhagot 2:268) concilie ces opinions contradictoires en suggérant que pendant la prière, tout le monde est d'accord sur le fait qu'il est permis de pleurer, tandis qu'en dehors de la prière, tous conviennent qu'il est interdit de pleurer, comme nous le voyons dans l'histoire de Né'hémia.
La raison pour laquelle il est permis de pleurer pendant la prière est que ces pleurs ne viennent pas de la tristesse, qui est l'antithèse de l'essence de Roch Hachana, mais du désir de l'âme de s'attacher à Hachem (kirvat Elokim).

Certains apportent une preuve à cette distinction à partir de l'histoire de 'Hanna, qui suppliait en larmes Hachem d'avoir un enfant à Roch Hachana, malgré le fait qu'à Roch Hachana, il est également interdit de pleurer. Puisqu'elle a pleuré pendant sa prière, non pas de tristesse mais de désir intense pour Hachem, cela était permis. [Zé'her Yossef 192]

[plus on développe la crainte en s'imaginant en détail le jugement terrible, plus on peut alors développer à partir de cela une confiance sereine et joyeuse (quelle chance que ce soit papa Hachem, qui nous aime tellement!)]

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+ Roch Hachana : est-ce une fête ('hag)?

Il y a un débat parmi les Guéonim pour savoir si Roch Hachana est considérée comme une fête ('hag). Une différence pratique entre ces opinions est de savoir s'il y a une mitsva d'être joyeux à Roch Hachana, et si l'on doit réciter dans la Amida de Roch Hachana : "Et Tu nous as donné des fêtes pour se réjouir". [cf. le Roch - fin de Roch Hachana]

-> Certaines opinions sont d'avis que, bien que Roch Hachana soit un jour de jugement, il y a néanmoins une mitsva d'être joyeux ce jour-là. [Maharil 128 ; Achré haIch 14,15]
Ils tirent leur preuve que Roch Hachana est considérée comme une fête dans le verset : "sonnez le Shofar... au jour fixé pour notre fête (léyom 'haguénou)" (Téhilim 81,4).
-> Selon d'autres, puisque la Torah ne fait jamais référence à Roch Hachana comme d'une 'hag, les lois de joie (sim'ha) ne s'appliquent pas à Roch Hachana. [Malbim - Vayikra 23,39 ; Igrot Moché OH 5:43]
Bien que le verset des Téhilim appelle Roch Hachana une "fête", on ne peut pas dériver les lois de la Torah d'une phraséologie utilisée par les Prophètes et Ecrits, qui employaient couramment des expressions familières plutôt que des termes halakhiques techniques.

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2°/ Les simanim :

-> Le soir de Roch Hachana, il est de coutume de manger en simanim certains aliments qui sont sucrés ou dont les noms évoquent des connotations de bénédictions et de bonté.
=> Quelle est la raison de cette coutume?

-> Le rav Shlomo Kluger ('Hokhmat Shlomo - OH 583:1) explique que la raison pour laquelle nous mangeons ces aliments est afin de démontrer notre foi ferme et notre confiance en Hachem.
Le "Yéhi Ratson" récité avant de prendre ces aliments n'est donc pas tant une prière que nous méritons une douce année, mais une proclamation de foi que c'est certainement ainsi que l'année se déroulera.
Par le mérite de faire confiance à la bonté d'Hachem, même si l'on devait mériter une punition dans l'année à venir (que D. nous en préserve), Hachem annule Son décret sévère et le remplace par la bénédiction.
On devra donc être joyeux à Roch Hachana et s'habituer à dire : "Tout ce que Hachem fait est pour le bien", à travers cela tout ira pour le bien.

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3°/ Manger de l'Etrog :

-> Il est coutume de manger une "tapoua'h" trempée dans le miel la nuit de Roch Hachana.
Alors, que "tapoua'h" est communément traduit par "pomme", le Targoum (Chir haChirim 2,3) le traduit par : "Etrog". [les Tossafot (Shabbath 88a ; Taanit 29b) identifient aussi "tapoua'h" comme le Etrog]
Selon le Tour (Ora'h 'Haïm 583), l'Etrog est inclus parmi les fruits que la guémara énumère et qui doivent être consommés à Roch Hachana pour représenter un bon présage.

=> Pourquoi l'Etrog est-il de bon augure pour Roch Hachana?

-> Le Pricha répond que puisque l'étrog s'appelle : "pri ets adar" (un beau fruit), c'est donc le signe d'une belle année.
-> La guémara (Béra'hot 57a) écrit que celui qui voit un étrog dans un rêve est beau aux yeux de son Créateur.
-> Il est de coutume de manger un étrog à Roch Hachana afin que l'on prie pour trouver un étrog convenable à Souccot. [Sdé 'Hémed - vol.9]
-> Selon certaines opinions, l'arbre interdit de la Connaissance dont Adam a mangé au Gan Eden était un étroguier. Réciter une bénédiction sur l'étrog à Roch Hachana rectifie le péché d'Adam qui a mangé de l'Arbre de la Connaissance ce jour-là. [Sdé 'Hémed - vol.9]
-> Lorsque Yaakov est apparu devant Its'hak pour recevoir ses bénédictions, il a enfilé les vêtements d'Essav, qui étaient à l'origine portés par Adam.
Its'hak a senti le parfum de ses vêtements et s'est exclamé qu'il avait le parfum du Gan Eden.
La guémara (Taanit 29b) commente qu'il sentait "comme le parfum d'un champ d'arbres à étrog". [selon l'avis des Tossafot]
[le Maharcha (Taanit 29b) écrit : les vêtements d'Adam ont absorbé l'exquis parfum du fruit de l'étrog qui poussait sur l'arbre de la Connaissance, et c'était ce parfum que Its'hak sentit des siècles plus tard.]

Le Sdé 'Hémed suggère que cette coutume est tombée en désuétude car il était difficile d'obtenir un étrog pour Roch Hachana en diaspora.

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4°/ Le jour le plus long :

-> Adam a été créé le jour de Roch Hachana, le vendredi, 6e jour de la création. Ce jour même, il a péché en mangeant de l'arbre interdit de la Connaissance. L'une des conséquences de son péché était que Hachem a caché la brillante lumière primitive qu'il avait créée.
Cependant, en l'honneur de l'approche du Shabbath, Hachem a reporté la punition jusqu'après le Shabbath (midrach Béréchit rabba 12,6).
Il en a résulté que le soleil a brillé pendant 36 heures consécutives (12 heures le vendredi, 12 heures le vendredi soir et 12 heures le jour du Shabbath.)
[midrach (Béréchit rabba 12,6) expose les mots "Hachem ori" (Hachem est ma lumière - Téhilim 27,1), comme faisant référence à Roch Hachana. Nous pouvons suggérer que la raison pour laquelle il y a une abondance de lumière à Roch Hachana est que l'homme possédait encore la lumière primordiale pendant son 1er Roch Hachana. Bien qu'elle ait été cachée par la suite, le jour de Roch Hachana conserve une empreinte pour toutes les générations futures. (rav Israël Greenwald)]

=> Est-ce que le vendredi soir de ce premier jour de Roch Hachana (où l'homme a été créé), la lune est apparue avec le soleil?

Il existe 2 approches divergentes :
-> Selon le Zéra Shimshon, la lune n'est pas apparue le premier vendredi soir, car il serait superflu que la lune donne de la lumière en présence du soleil (beaucoup plus brillant).
Ainsi, le jour de la création d'Adam a duré, dans un certain sens, 2 jours.
La Torah utilise donc l'article défini : "ה" (hé), en référence au 6e jour de la Création (יום הששי - Béréchit 1,31), car c'était le jour le plus long des 6 jours de la Création puisque le soleil a brillé consécutivement pendant 2 jours.

-> Le rav Yonathan Eibschutz (midrach Yonathan - Roch Hachana maamar 214) n'est pas d'accord.
Selon lui, la lune s'est levée normalement le premier vendredi soir. Il en est résulté que la date du mois lunaire arrivait un jour plus tôt que son homologue solaire.
Le Satan a voulu susciter des accusations contre Adam à Yom Kippour, qui tombe 10 jours plus tard, puisque c'est ce jour-là que le jugement de Roch Hachana est scellé.
Le Satan a compté 10 jours mais a mal calculé (en comptant les jours solaires au lieu de la date lunaire correcte), ce qui l'a amené à porter des accusations le lendemain de Yom Kippour!
Hachem a dit à Satan que tout comme il était inefficace pour porter des accusations contre Adam lors du 1er Yom Kippour, de même il sera impuissant à porter des accusations contre Israël à l'avenir, ce jour-là.

Les étincelles d'âmes de Moché se déploient dans tous les tsadikim de toutes les générations.
[Tikouné Zohar 69,114a]

Rabbi Chimon bar Yo'haï enseigne que tout celui qui étudie dans l'effort, ses paroles de Torah sont analysées dans les mondes supérieurs et représentées devant Hachem qui les utilisent pour en faire des défenseurs.
[Zohar - Vayichla'h 168a]

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-> La Présence divine ne peut résider sur terre avec le peuple juif que par la force de l'étude de la Torah.
[Zohar - Vaét'hanan 268a]

La téchouva par crainte et la téchouva par amour

+ La téchouva par crainte et la téchouva par amour :

-> "Quiconque accomplit une mitsva en ce monde verra son acte marcher devant lui dans le monde à venir, comme il est écrit : "Ta vertu marchera devant toi, et derrière toi la majesté d'Hachem fermera la marche" (Yéchayahou 58,8).
Quiconque commet une avéra (faute) en ce monde verra son méfait collé à lui et l'accompagner au jour du jugement."
[guémara Avoda Zara 5a]

-> La guémara (Yoma 86b) nous enseigne que par un repentir par crainte (ex: des punitions), les fautes volontaires sont transformées en fautes involontaires.
La guémara ajoute que par un repentir sincère, motivé par l'amour d'Hachem, on transforme les fautes volontaires en mérites.

=> Comment comprendre la logique sous-jacente à cette transformation de fautes volontaires en fautes involontaires?

-> Le midrach (Yalkout Chimoni נחום - rémez תקסא) analyse le verset suivant : "Hachem est bon pour tous, Sa pitié s'étend à toutes Ses créatures" (Téhilim 145,9). Le midrach explique : "Hachem est bon pour tous". Vraiment pour tous? L'Ecriture poursuit : "Sa pitié s'étend à toutes Ses créatures".

-> Le Hida interprète ce Midrach en s'appuyant sur la michna suivante : "Celui qui accomplit une mitsva acquiert un défenseur et celui qui commet une transgression acquiert un accusateur" (Pirké Avot 4,11) En d'autres termes, en réalisant une mitsva, nous créons un ange positif qui proclame les vertus de l'homme. À l'inverse, lorsque nous commettons une transgression, nous créons un ange accusateur qui expose nos méfaits.
Lorsqu'une personne se repentit par crainte, Hachem met fin à l'existence des accusateurs nés des transgressions commises. Cependant, puisqu'Hachem est bienveillant envers toutes Ses créatures, n'aurait-Il pas dû prendre en pitié cet ange et l'épargner?
Hachem ne fait preuve de miséricorde qu'envers "Ses créatures", celles qu'Il a lui-même créées. Mais l'accusateur, généré par les fautes de l'homme, n'est pas une de "Ses créatures".
Par conséquent, Hachem n'a pas pitié de lui et le fait disparaître du monde.

-> Le Arougat haBossem explique que cette manière d'agir, le Créateur ne l'accomplit que dans le cas du repentir par crainte car cette forme de repentir n'a pas le pouvoir de transformer les transgressions en mérites. Mais si le repentir est motivé par l'amour du Créateur, les accusateurs [anges de destruction] continuent d'exister car les transgressions sont transformées en mérites et les anges accusateurs en anges de bonté.
Ainsi, il se trouve que lorsqu'une personne se repentit par crainte, c'est comme si elle tuait l'accusateur par inadvertance et c'est précisément la raison pour laquelle nos Sages ont dit qu'à la suite du repentir par crainte, les transgressions volontaires deviennent des fautes par inadvertance, des transgressions involontaires. En effet, un homme qui se repentit par crainte devra apporter une réparation pour avoir mis fin à l'existence des accusateurs alors qu'il aurait pu les transformer en anges de miséricorde

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+ "Bonus" lié à la téchouva :

-> Le Zohar (Tikouké Zohar 62 - daf 94b) enseigne :
"Hachem D. appela l'homme [Adam] et lui dit : où es-tu?" (Béréchit 3,9)
La lettre ה (hé) est la dernière lettre du Nom divin (יהוה) est une allusion à la sainteté de la Présence divine et c'est le sens des paroles d'Hachem à travers l'emploi du terme : "où es-tu?" (ayéka - איכה).
Le mot איכה est composé des mêmes lettres que : איך ה (ékh hé) ce qui signifie : איך = "comment" as-tu pu endommager la lettre ה qui est la Présence divine?".

-> Le Mégalé Amoukot explique d'après ceci un des 3 avis des Sages de la guémara (Béra'hot 40a) sur la source de l'arbre de la connaissance : Rabbi Yéhouda a enseigné qu'il s'agissait du blé ('hita - חטה).
L'allusion se trouve dans le mot même : חטה (blé) est constitué des mêmes lettres que "חט ה" ('hét hé) qui signifie fauter envers la faute ה pour nous révéler que la faute d'Adam endommagea la lettre ה qui est la Présence Divine et qui éclaire constamment au-dessus de la tête de l'homme.

-> En ce sens, le mot "téchouva" (תשובה) est constitué des mêmes lettres que : "tachouv hé" (תשוב ה) qui signifie "réinstaure la lettre ה".
[la téchouva permet de restaurer la Présence divine au-dessus, que la faute commise a pu éloigner. ]

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-> Le Beit Efraim (dans introduction au Chéélot Outechouvot) discute longuement de la supériorité du repentir provenant de l'amour (techoura méahava) sur le repentir mû par la crainte.
Le Beit Efraïm remarque que nos Sages (midrach Vayikra rabba 30,7) désignent le premier jour de Souccot comme "le début du compte des fautes". Il l'explique d'après le commentaire du Gaon de Vilna (Chénot Eliyahou) sur la Michna (Pirké Avot 3,1) : "Sache devant Qui tu devras rendre "din ve'hèchbon" [littéralement : un jugement et un compte]". Le Gaon de Vilna explique que l'expression "din ve'hèchbon" indique que l'homme est d'abord jugé pour les fautes qu'il a commises, puis puni pour le compte du temps qu'il a passé à commettre ces fautes au lieu de l'utiliser pour accomplir des mitsvot.
Ainsi, même si un homme n'est pas puni pour les fautes qu'il a commises, il peut être considéré comme négligent d'avoir gaspillé du temps qui aurait pu être utilisé pour de bonnes choses.
Souccot est une époque de "techouva provenant de l'amour", et nos Sages disent (guémara Yoma 86a) que lorsqu'un homme fait téchouva de cette manière, même les fautes volontaires qu'il a commises sont excusées en ce qui concerne "le compte des fautes" (soit le jugement divin pour la perte de temps qui aurait pu être convenablement utilisé), car elles ont été transformées en une source de mérite ; il ne sera donc pas tenu coupable pour ce temps-là.

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-> b'h, voir également : 4°/ La téchouva par amour : https://todahm.com/2021/12/21/la-techouva-quelques-beaux-enseignements

-> voir aussi : La grandeur de faire téchouva par amour : https://todahm.com/2019/09/30/la-grandeur-de-faire-techouva-par-amour

Nous remarquons que les 2 mots : "bémidbar Sinaï" (dans le désert du Sinaï - בְּמִדְבַּר סִינַי - Bamidbar 1,1) ont une valeur numérique de 378, équivalente à celle du mot : "béShalom" (dans la paix - בשלום), afin de nous enseigner que pour mériter la Torah, l'homme doit être en paix avec son prochain, dans l'amour et la solidarité.
[Imré Noam]

Le jugement à Roch Hachana – Le saviez-vous?

+ Le jugement à Roch Hachana - Le saviez-vous?

1°/ Un jour de jugement :

-> Le midrach (Vayikra rabba 29,1) écrit :
Le 1er Tichri, le premier homme a été créé. Ce jour-là, il a péché, a été jugé, et a été pardonné.
Hachem dit à Adam : "Ceci est un signe pour ta descendance. De même que tu t'es tenu devant moi en jugement en ce jour et que tu as été pardonné, de même tes descendants se tiendront devant moi en jugement en ce jour, et partiront de devant Moi en étant pardonnés.’’

=> Quel type de pardon Adam a-t-il reçu à Roch Hachana?
En effet au final, Adam a été banni du Gan Eden et il a apporté la mort et de nombreuses malédictions éternelles sur lui-même et sur sa postérité.

-> L'Alter de Slabodka (Ohr haTsafoun vol.3) explique que son pardon était qu'il soit maintenu en vie ; la vie elle-même est le cadeau ultime. Depuis qu'on a accordé à Adam des années supplémentaires, cela lui a donné l'occasion de se repentir et d'être l'ancêtre de tous les grands tsadikim à travers l'histoire de l'humanité.

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2°/ Se préparer à la guerre :

Selon rabbi Nathan Wachtfogel (Léket Réchimot), Roch Hachana est assimilé à un temps de guerre.
La Torah ordonne de sonner la trompette en partant en guerre (Béaaloté'ha 10,9).
Roch Hachana est appelé "zikhron téroua" (un souvenir de sonneries), afin que nous soyons conscients que ce jour est également une période de guerre. [Nétsiv (Haémek Davar - Emor 23,24)]
[Le Nétsiv explique aussi que : Roch Hachana est un "souvenir de téroua" puisque le souffle prédominant du Shofar de Roch Hachana est des sons alarmants de téroua pour éveiller la population à se préparer à la guerre spirituelle imminente.
A l'inverse, l'explosion de tékia qui l'accompagne a une connotation festive et réconfortante, et elle a pour objectif d'encourager les gens à ne pas perdre espoir de gagner la guerre.
(d'un côté on doit se dresser un tableau très noir (Roch Hachana tout est jugé dans les moindres détails), mais en parallèle à cela nous devons avoir une confiance rassurante qu'avec papa Hachem, qui peut tout, on sortira vainqueur.)]

-> Lorsque la nation juive partait en guerre, elle sonnait du Shofar et des trompettes.
Le Séfer 'Hassidim (1,160) écrit que ces sons déclenchaient des éclairs jaillissant de l'Aron, et que les sons et les éclairs montaient vers les cieux et brisaient les représentants célestes des nations ennemies, détruisant ainsi ces nations sur terre.
De la même manière, notre Shofar que l'on souffle à Roch Hachana monte aux cieux pour déchirer les anges accusateurs, et cela est suggéré dans l'acrostiche des versets récités avant de sonner le Shofar : "kara Satan" (déchirer le Satan - קרע שטן).

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-> Le Zohar (vol.2 32b) expose le verset : "Et ce fût ce jour-là ... que le Satan vint se tenir devant (על - litt. sur) Hachem" (Iyov 2,1), comme faisant référence au jour de Roch Hachana.
Lorsque le Satan et ses légions portent des accusations contre les enfants d'Hachem (les juifs), cela équivaut à se battre contre Hachem Lui-même. [le mot על (al - sur) est aussi une expression de se lever au combat]

[d'une certaine façon à Roch Hachana nous ne demandons pas de choses directement pour nous, mais plutôt nous souhaitons, combattons pour que la Royauté d'Hachem soit la plus manifeste possible.]

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3°/ Faire taire les anges :

-> Quand Adam a été créé le jour de Roch Hachana : "il n'a trouvé personne pour lui venir en aide" (Béréchit 2,20).
Le Zohar (1:28a) explique cela comme signifiant qu'aucune des créations célestes n'était intéressée à l'aider.
Au contraire, tous les anges ont soulevé des arguments devant Hachem à savoir pourquoi l'homme ne doit pas être créé.
A partir de ce moment, c'est particulièrement à Roch Hachana que les anges suscitent des plaintes contre les actions de l'homme, et spécifiquement contre le peuple juif. [voir Zohar 2:32b]

Hachem souhaite faire preuve de favoritisme envers le peuple juif à l'occasion de Roch Hachana, en tant que telles, les accusations portées contre Israël sont en fait une attaque contre Hachem Lui-même, mais les anges célestes (qui représentent les nations du monde) incitent jalousement à des condamnations contre nous.
=> Comment pouvons-nous l'emporter contre l'assaut de ces anges accusateurs?

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - drouch 5) explique :
C'est précisément pour cette raison qu'Hachem nous ordonne de sonner le Shofar à Roch Hachana. L'appel du Shofar pousse le tribunal céleste à convoquer le jugement.
Lorsque nous soufflons le Shofar sur terre, cela provoque que le son du Shofar soit également entendu en-Haut dans les cieux.
Lorsque les anges entendent le Shofar, ils sont saisis de peur, comme il est dit dans la prière de Roch Hachana de Ounétané Tokéf : "le grand Shofar sonnera ... les anges se hâteront, un tremblement et la terreur les saisiront, et ils diront : 'Voici, c'est le jour du jugement pour rassembler les armées célestes pour le jugement!'"
Puisque les anges se trouvent maintenant jugés, ils oublient de porter des accusations contre Israël.

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=> Pourquoi les anges devraient-ils trembler devant leur jugement s'ils n'ont aucun libre arbitre pour pécher?

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - vol.1 drouch 2) répond que le péché d'un ange, c'est quand dans son grand désir de percevoir la gloire d'Hachem, il ose se précipiter pour contempler des perceptions spirituelles qui sont au-dessus de son niveau.
Ce fut aussi la faute de certains des grands de l'histoire juive, tels qu'Adam et 'Hava, Nadav et Avihou, qui mangèrent dans la hâte "des raisins pas mûres" (אכלו בוסר) de révélations spirituelles, au lieu d'attendre patiemment l'occasion apropriée.

-> Rabbi Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhma ouMoussar - vol.3) suggère une approche opposée.
Le péché ne réside que dans les sphères physique inférieures.
Les anges craignent de tomber de leur niveau spirituel élevé et de devenir ainsi susceptible de fauter. (voir Pirké déRabbi Eliézer - chap.22).
De même, même une personne spirituellement élevée devrait également craindre que le mauvais penchant ne réussisse à le faire tomber de son niveau élevé.