Aux délices de la Torah

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Diminution de la Torah suite à la destruction du Temple

+ Diminution de la Torah suite à la destruction du Temple :

-> "Le monde tient sur 3 choses : la Torah, le Service Divin (Avoda), et les actes de bonté (guémilout 'hassadim)" (Pirké Avot 1,2).

-> Il y a une tradition rapportée par le Sfat Emet (sur Pirké Avot 1,2), de rabbi Elimélé'h de Lizhensk : dans les jours passés, le monde tenait sur l'étude de la Torah, mais à partir de l'époque du Arizal, il tient sur les actes de bonté.
D'une façon similaire, le rabbi Mena'hem Mendel de Kotsk dit que la véritable Délivrance ne viendra que par le mérite de la tsédaka, comme le prophète Yéchayahou l'écrit : "Sion sera sauvée par la justice, et ceux qui retournent vers elle par la tsédaka" (Yéchayahou 1,27).

=> Cela est difficile à comprendre car on sait que la Torah est "kénéged koulam" (équivalente à toutes [les mitsvot]), et donc qu'elles dépassent toutes les autres mitsvot. Alors, comment la tsédaka et le 'hessed peuvent devenir des piliers du monde plus élevés que la Torah, au point de devenir les piliers sur lesquels le monde va tenir et qu'ils vont permettre de faire mériter la Délivrance?

-> Le Gaon de Vilna (dans son commentaire Chir haChirim 6,4) enseigne que tandis que la Avoda (Service Divin) a cessé avec la destruction du Temple, la Torah a également été significativement réduite à cause de la destruction du Temple, et le 'hessed lui est resté dans sa forme originelle.
C'est pourquoi, le pilier du 'hessed qui n'a jamais été affaibli et compromis par l'exil (galout), continue de soutenir le monde comme il l'a toujours fait.

-> Cela peut être ce que le Séfer 'Hassidout veut nous signifier : ce n'est pas tant que les mérites de la tsédaka et du 'hessed sont plus grands que le mérite de la Torah. L'étude de la Torah restera toujours "kénéged koulam" et la mitsva suprême de l'observance juive. Cependant, les mitsvot de tsédaka et de 'hessed sont uniques en ce qu'elles restent de nos jours sous la même forme pure qu'ils ont toujours été.

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=> On comprend logiquement que le Service Divin (Avoda) a diminué avec la destruction du Temple. Mais en quoi cela est-il également valable pour la Torah?

-> "Car l'homme de la maison n'est pas chez lui, il est parti pour un voyage lointain. Il a emporté la bourse d'argent avec lui ; il rentrera à l'heure dite" (Michlé 7,19-20).
Le Gaon de Vilna (Biour haGra sur ce passage) interprète que le roi Shlomo s'adresse au talmid 'hakham : "car l'homme de la maison". Le Temple a été détruit, et Hachem ne réside plus dans Sa maison, le lieu d'où émane toute la Torah.
"Il a emporté la bourse d'argent avec lui" = cela fait référence à la Torah elle-même qui est regroupée et fermée. Elle est scellée et inaccessible.
Le Gaon de Vilna ajoute : même si quelqu'un devait fournir des efforts considérables, il serait incapable d'acquérir une connaissance adéquate de la Torah, comme le verset l'affirme : "son roi et ses princes vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah" (malka vécharéa bagoyim, én Torah - Eikha 2,9).

=> Que veut signifier le Gaon de Vilna en déclarant que nous n'avons plus de Torah après la destruction du Temple?
On a depuis les 6 ordres de michna, la guémara Bavli et Yérouchalmi, un nombre énormes de livres de Torah, des juifs qui sont engagés dans la Torah tout autour du monde, ...
Quel est le sens de : "[les juifs] vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah"?

-> Rabbénou Chimchon méKinon (1260-1330), un des Baalé Tossefot [Kinon = en français : Chinon, dans la vallée de la Loire], dans son Séfer haKéritout, décrit la période des Tanaïm.
Hillel et Chamaï ont été les premiers destinataires de la Torah Orale, et ceux qui ont appris d'eux ont été les piliers de la michna.
Jusqu'à l'époque de Hillel et Chamaï, il y avait 600 ordres de michna (Sidré Michna), et à l'époque de Hillel et Chamaï ce nombre a été drastiquement diminué à 6 ordres de michna.
Hillel a vécu 100 années avant la destruction du 2e Temple (décédant en 32 avant l'ère vulgaire).
A l'époque de Hillel et Chamaï, période menant à la destruction du Temple, la grande majorité de la michna a été perdu au début de l'exil.

-> Le Séfer Séder Tanaïm vaAmoraïm (imprimé au dos du Ma'hzor Vitri), enseigne de même que depuis les jours de Moché jusqu'à ceux de Hillel, il y avait 600 ordres de michna.
La michna complète (tous les 600 sédarim) a été donnée à Moché sur le mont Sinaï.

A partir d'Hillel, le monde a été laissé sans ressources dans le sens où l'immensité de la Torah a été sévèrement réduite et la gloire de la Torah affaiblie, puisque seulement 6 de ces ordres ont été transmis aux générations futures.

-> On trouve une référence à cela dans la guémara.
Le traité 'Haguiga (14b) décrit une dispute (makhlokét) entre Rav Papa et les Sages (Rabbanan).
Un était d'avis qu'il y avait 600 ordres de michna, tandis qu'un autre soutient qu'il y avait en fait 700.
Rachi s'empresse de souligner que ces chiffres étonnants (600 ou 700) étaient le nombre d'ordres à cette époque.
Nous n'avons cependant plus accès à la plupart de ces sédarim (ordres).

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+ Les "shin" des téfilin de la tête :

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada 'Haguiga 14b) enseigne :
la couronne des juifs est la michna, et ses commentaires la guémara.
Les 2 lettes "shin" (ש) qui sont présents sur les téfilin de la têtes font allusion aux 600 sédarim de michna.
La lettre "shin" a une guématria de 300, et les 2 "shin" font un total de 600.
Un des "shin" a 4 branches (au lieu de 3) par respect pour l'opinion de la guémara affirmant qu'il y avait en fait 700 sédarim de la michna.

De nos jours, nous n'avons plus les 600 ordres de michna, qui équivalent à la guématria des 2 "shin", mais plutôt nous avons le nombre qui serait lu si nous placions les 2 "shin" l'un à côté de l'autre, et lu comme le mot : "שש" (chéch = soit 6 en hébreu).

Il y a une notion que 1/100 est annulé, est considéré comme inexistant.
En comparaison des 600 ordres de michna que nous possédions initialement, les 6 que nous avons actuellement, nous laissent relativement comme si nous n'avions plus de Torah. Ceci explique le verset : "[ils] vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah (én Torah)" (Eikha 2,9).

-> Le Chla haKadoch fait référence au Séfer haKéritout, lorsqu'il avance également l'idée que les 600 sédarim de michna ont été réduit à 6.
Cependant, le Chla diffère légèrement en écrivant que ce n'était pas à l'époque de Hillel et Chammaï que les 600 sédarim ont été réduit à 6, mais cela a plutôt été 310 ans plus tard, à l'époque de Rabbi Yéhouda haNassi.

-> Rabbi Avigdor Kara (Séfer haPliya), qui est décédé à Prague 1439, donne une explication sur la réponse souvent utilisée par la guémara : il y a des mots ou des phrases qui manquent, et ceci est comment la michna devrait être lue.
Rabbi (Rabbi Yéhouda haNassi, le compilateur de la michna) n'a pas omis accidentellement des mots de la michna. Il n'y a pas d'erreur dans le texte que nous avons.
La guémara nous dit :
- "il y a des mots ou des phrases qui manquent" ('hatouré mi'hasra) = dans notre michna actuelle, il manque des mots du texte orignal.
- "et ceci est comment la michna devrait être lue" (vé'hakhi katané) = cela signifie en réalité : "et ceci est ce que la version originale de la michna a effectivement dit".

Rabbi a délibérément consolidé la michna sous une forme abrégée. Il n'a fait aucune erreur dans la rédaction des 6 ordres de la michna. Il a été capable de réduire la michna de 100 fois le contenu orignal, sans perdre aucun des composants essentiels.
"ceci est comment la michna devrait être lue" = la guémara nous révèle qu'il y a un texte manquant.

-> Le rav Shlomo Algazi explique la différence entre :
- une michna = c'est ce qui a toujours été dans le corpus de la michna de tout temps, et qui le reste de nos jours ;
- une braïta = c'est un enseignement tanaïque qui était parmi la majorité des michnayot qui a été perdue lorsque Rabbi a rédigé uniquement 6 ordres (au lieu de 600).
Les braïtot commencent par les mots : "tanou Rabbanan" (nos Rabbi enseignent). Quand est-ce qu'ils ont enseigné la braïta?
Dans la version originale de la michna, qui contenait 600 sédarim.
[le Shvilé Pin'has fait remarquer que l'initiale de "tanou Rabbanan" est ת"ר, a une guématria de 600. C'est une allusion au fait qu'une braïta était une partie des 600 michna d'origine.]
- une tossefta = c'est une information complémentaire qui n'apparaissait pas même dans les 600 michna d'origine.

-> Le rav 'Haïm de Brisk dit qu'il y a une différence entre la Torah enseignée dans les 600 ordres et la Torah enseignée dans les générations suivantes.
Tout ce qui est enseigné dans la michna ou la guémara est soumis au principe : "élou vaélou divré Elokim 'haim" (celui-là et celui-là sont tous deux les mots du D. vivant). Même si en apparence il y a plusieurs points de vue (parfois très différents), en réalité chacun est considéré comme correct et comme une partie de la Torah que nous avons reçue au mont Sinaï.
Le rav de Brisk ajoute que cependant, lorsque 2 Roché Yéchiva débattent, par exemple sur le sens simple d'un Rambam, nous n'appliquons pas ce même principe. Alors que tout est définitivement considéré comme de la Torah, il ne peut y avoir qu'une seule interprétation correcte du Rambam.
Le principe de "élou vaélou" ne s'applique pas de la même façon au mots des Géonim, Richonim et A'haronim, comme il s'applique à la Michna et au Talmud.
[il en découle que la destruction du Temple, a conduit à une réduction par 100 de la michna (notre Torah Orale), et que nous avons beaucoup d'incertitudes quant à retrouver le texte originel.
(sans le "élou vaélou" + voir les paroles du Gaon de Vilna : actuellement la Torah est scellée et inaccessible par rapport à avant la perte du Temple.)]

-> [b'h, j'ai pu voir l'enseignement précédent, rapporté de la façon suivante ] :
Lorsque le ‘Hafets ‘Haim et Rabbi ‘Haim de Brisk séjournaient dans la même auberge, ils discutèrent de ces 594 sédarim perdus de michnayot (passant de 600 à 6). Le ‘Hafets ‘Haim souligna les efforts des Richonim et des A’haronim, rachei Yechiva, Rabbanim des nombreuses générations depuis l’époque d’Hillel et Chamaï. Leurs délibérations, leurs ‘hidouchim et leurs explications faisaient tous partie des 600 Sédarim originaux. Par exemple, les commentaires de Rachi, des Tossafot, du Rif, du Roch, du Rambam, du Maharcha, de Rabbi Akiva Eiger, Rav Baroukh Ber et ainsi de suite servirent tous à restaurer les sedarim manquants. Chaque sefer de ‘hidouchim remplit le contenu manquant qui faisait partie des michnayot perdues. Toutes les idées de la Torah développées et présentées au cours des siècles depuis que les Chicha sidrei Michna ont été ‘expurgées’ font partie des 600 sedarim originaux.
Le rav ‘Haim de Brisk ne fut pas d’accord et dit qu’il y avait une distinction fondamentale entre les 6 sedarim originaux et la Torah enseignée dans les générations suivantes. Tout ce qui est enseigné dans la michna ou la guémara est soumis au principe de "élou vé'élou divré Elokim 'haïm" (ואלו אלו דברי אלהים חיים - littéralement : ceux-ci et ceux-ci sont les paroles du D. vivant - guémara Erouvin 13b), où même face à de multiples points de vue, chacun est considéré comme correct et fait partie de la Torah que nous avons reçue sur le Sinaï.
Cependant, lorsque 2 Raché Yechiva débattent par exemple de ce que dit le Rambam, nous n’appliquons pas cela. Bien que ce soit incontestablement considéré comme la Torah, il ne peut y avoir qu’une seule interprétation correcte du Rambam.

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-> Le Beit Yossef (Kalé haGuémara) est d'avis, comme le Chla haKadoch, qu'il y avait 600 sédarim de michna jusqu'à ce que Rabbi les a condensés.

-> Le Rama de Pano (Guilgoulé Néchamot) révèle que Rabbi (Rabbi Yéhouda haNassi) était la réincarnation (guilgoul) de Métouchéla'h.
Métouchéla'h a enseigné 600 sédarim, tandis que Rabbi a rédigé 6 sédarim de michna, avec chaque ordre (séder) englobant 100 des ordres initiaux.
[le Yalkout Chimoni (Béréchit - remez 42) cite un avis que Métouchéla'h a en réalité enseigné 900 sédarim de michna.]

-> Le Yalkout Réouvéni (Yitro) est d'accord avec le Séfer haKéritout, indiquant que les 600 sédarim ont existé uniquement jusqu'à Hillel, qui a réduit la michna en 6 sédarim.

-> Le 'Hida présente également l'idée que la michna a été réduite de 600 à 6 sédarim, en citant les 2 points de vue quand à savoir quand cela s'est passé : à l'époque de Hillel et de Chamaï (soit en -32 avant l'ère vulgaire) ou bien 310 ans plus tard, lorsque Rabbi a rédigé la michna.

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-> On a vu précédemment l'enseignement du Gaon de Vilna que suite à la perte du Temple : même si quelqu'un devait fournir des efforts considérables, il serait incapable d'acquérir une connaissance adéquate de la torah, comme le verset l'affirme : "son roi et ses princes vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah" (malka vécharéa bagoyim, én Torah - Eikha 2,9).
Ainsi, dans la prière nous disons : "chéyibané beit haMikdach bim'éra béyaménou véten 'helkénou béTorata'h" (que le Temple soit reconstruit rapidement de nos jours, et donnes-nous notre part dans Ta Torah) = nous lions le Temple et la Torah. En effet, puisque nous avons perdu la majorité de la Torah avec la destruction du Temple, lorsque nous demandons à Hachem de reconstruire le Temple nous Lui demandons simultanément de restaurer toute la Torah qui a été perdue.

Le Gaon de Vilna a écrit un commentaire de michnayot (Chénot Eliyahou), et son élève principal, le rav 'Haïm de Volozhin a écrit une introduction à cet ouvrage où il écrit que la barrière protectrice de la Torah et ses principaux concepts sont contenus dans la Torah Orale.
"son roi et ses princes vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah" (Eikha 2,9) = nous n'avons plus la Torah Orale. Le rav 'Haïm de Volozhin se lamente sur le fait que nous avions 600 ordres de michna, mais la plupart d'entre eux a été perdus et il nous en reste que 6.
Il ajoute que cependant, lorsque Rabbi a rédigé les 6 ordres de michna que nous avons actuellement, il a inclut en eux le contenu des ordres (sédarim) perdus.

Ainsi, le rav 'Haïm de Volozhin, élève du Gaon de Vilna, nous dit clairement que la tragédie de "son roi et ses princes vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah", qui a eu lieu au moment de notre exil suite à la destruction du 1er Temple, est synonyme du fait que nos 600 ordres de michna ont été réduits à 6.
[d'une certaine façon de même que le Temple a été détruit, de même notre trésor qu'est la Torah Orale a fondu par 100 fois moins.]

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-> "Il [l'ange] me dit: "Que vois-tu?" Je répondis: "Je vois un rouleau qui vole ; sa longueur est de 20 coudées et sa largeur de 10 coudées" (Zé'haria 5,2)
Le rouleau dans la vision de Zé'haria était composé de 200 amot au carré, mais lorsqu'il était étalé il avait 400 amot au carré (20 amot de longueur et 20 amot en largeur). [guémara Erouvin 21b]

Qu'était-il écrit sur ce rouleau volant? Le traité Erouvin révèle que la Torah Orale était écrite sur ce document.
Le Gaon de Vilna fait alors le calcul suivant.
Le document original de la Torah Orale qui contenait 600 ordres de michna, avait une taille 400 amot au carré.
Actuellement, réduit à 6 ordres de michna, plus que 4 amot au carré sont nécessaires pour l'écrire.
Le Gaon de Vilna écrit que c'est ce que signifie l'enseignement de la guémara (Béra'hot 8a) : "Depuis le jour où le Temple a été détruit, la seule chose que Hachem a dans ce monde est les 4 amot de la Halakha".
[Péninim miChoul'han haGra]

-> Ainsi les 4 amot de la halakha ne font pas référence à un espace occupé par une personne étudiant la Torah, mais plutôt cela fait référence au document d'à peine 4 amot, qui est tout ce qu'il nous reste du document original qui faisait une taille de 400 amot.
4 amot est tout ce qu'il est nécessaire pour contenir l'entièreté de ce qu'il reste de la Torah Orale.
Le Gaon de Vilna affirme clairement que la réduction de la michna en 100 fois moins de sa taille initiale a eu lieu au temps de la destruction du Temple.
Dans un cours le rav Daniel Glatstein dit qu'il est possible que ce processus de perte de la michna a été graduel, commençant au moment de la destruction du Temple et se terminant au moment de Rabbi, et cela permet de réconcilier les 2 points de vue abordés précédemment.
Ce processus a eu comme fait générateur la destruction du Temple, et au final nous nous retrouvons avec une perte de 594 ordres de michna. Ainsi, la Torah a subi un coup terrible au moment du 'hourban du Temple, résultant d'une perte si importante.
Ainsi, pour véritablement connaître et comprendre la Torah, nous avons besoin du Temple, et sans lui c'est comme si la Torah n'existe pas.
[voir les paroles du Gaon de Vilna : actuellement la Torah est scellée et inaccessible par rapport à avant la perte du Temple]

"L'homme doit toujours anticiper la prière avant d’être confronté aux moments de détresse ou à tout problème"
[guémara Sanhédrin 43b]

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-> "Un homme devra toujours invoquer la miséricorde Divine avant de tomber malade. Parce que lorsqu’il tombe malade, on lui dit : 'Apporte tes mérites et sois acquitté'" [guémara Shabbath 32b]

Le rav Elimélé'h Biderman commente :
celui qui prie avant de tomber malade prévient ainsi les accusations qui pèseraient sur lui et empêche la maladie de s'installer. Il est ainsi exempt de beaucoup d'épreuves, bien plus facilement que si celles-ci étaient déjà arrivées.

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-> b'h, voir également : Hachem désire et attend nos prières : https://todahm.com/2018/12/09/hachem-desire-et-attend-nos-prieres

Etre toujours reconnaissant envers Hachem

+ Importance et grandeur d'être toujours reconnaissant envers Hachem (même dans nos souffrances) :

"Et vous murmurâtes dans vos tentes et vous dîtes : 'C'est par haine pour nous qu'Hachem nous a fait sortir d'Egypte' " (Dévarim 1,27)

-> "C'est à ce propos qu'il est dit : "La nation qui constituait Mon héritage ... elle a donné de la voix contre Moi, c'est pourquoi Je l'ai prise en haine" (Yirmiyahou 12,8)". [midrach Bamidbar Rabba 16,20]

-> Le Sfat Emet (5642) explique à propos de ce midrach que "Hachem ne pensa qu'à notre bien (en nous faisant entrer en terre d'Israël), mais à cause de l'ingratitude du peuple (qui se plaignit en disant : "C'est par haine pour nous qu'Hachem nous a fait sortir d'Egypte"), cette bienveillance d'Hachem se transforma en haine.
[on voit l'importance de toujours témoigner de la gratitude à Hachem, sous peine de transformer sa bonté en haine. ]

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Cela signifie que lorsque les Bné Israël se plaignirent qu'Hachem les avait éprouvés parce qu'Il les haïssait (à D. ne plaise), cela entraîna qu'il en fut comme ils avaient dit.
Car en vérité, Hachem n’agit qu’en pensant à leur bien, et c'est parce qu'ils dirent que c'était par haine pour eux que cela se transforma effectivement en haine (à D. ne plaise).
[...]
Heureux celui qui sait, même en période de 'voilement', affermir sa émouna dans le fait que tout ce qui lui arrive provient de son Père céleste et de Son amour infini pour lui.
Car si la plainte des Bné Israël, "c'est par haine pour nous qu'Hachem nous a fait sortir d'Egypte", transforma l’amour Divin en haine, on peut imaginer, à plus forte raison, combien cet amour se renforce lorsque l'homme se rapproche d'Hachem malgré les épreuves qu'Il lui inflige à l'instar d'un père avec son fils, comme il est dit : "Celui que D. aime, Il le réprimande" (Michlé 3,12).
Lorsque l'homme se comporte ainsi, l'amour d'Hachem se concrétise alors réellement au point de lui pardonner toutes ses fautes.

C’est ce qu’expriment les termes du verset : "L'amour couvre toutes les fautes" (Michlé 10,12) On pourrait en effet se demander : si les fautes sont si nombreuses, comment l'amour pourrait-il les recouvrir toutes?
En réalité, lorsque l'homme accepte avec amour la réprimande et le châtiment Divins et dit : "Toutes ces épreuves proviennent de l'amour qu'Hachem éprouve pour moi", cet amour se révèle en retour, à tel point qu’il fait disparaître toutes ses fautes.
[ ainsi au-delà de mieux vivre nos difficultés (puisque dans les bras d'Hachem), en acceptant la réprimande, les châtiments et les épreuves avec amour, toutes les fautes disparaissent comme si elles n'avaient jamais existé. Car le fait de dire que tous les malheurs proviennent de l'amour qu'Hachem nous porte réveille effectivement Son amour immense pour nous. ]

-> Le Sfat Emet (5642) ajoute à ce sujet :
"et c'est l'explication essentielle de la Michna qui enseigne : "Celui qui aime les réprimandes" (Pirké Avot 6,6).
"Aimer les réprimandes" = consiste à être persuadé que celles-ci sont exprimées par amour. Lorsqu'il sait que celui qui le réprimande l'aime, un homme l'accepte et, grâce à cela, cette réprimande se transforme en un véritable amour ... C'est pour cela qu'il est écrit : "Allez vous faire réprimander, dit Hachem, vos fautes fussent-elles écarlates, elles seront blanchies comme la neige." (Isaïe 1, 18), afin de signifier qu'en acceptant la réprimande, les fautes sont pardonnées."

-> "Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir" (Vaét'hanan 6,5 - qui fait partie du Shéma Israël).
Nos Sages (guémara Béra'hot 54) le commentent ainsi : "De toute ton âme" : même s'Il te prend ta vie. "De tout ton pouvoir" : dans chaque mesure qu'Il t'inflige, remercie-Le.
=> A priori, ce commentaire demande explication : après l'ordre qui nous est donné d'aimer le Créateur de toute notre âme, même au prix de notre vie, faut-il continuer à nous ordonner à nouveau de Le remercier même dans les malheurs?
Y a-t-il une attitude plus grande que d'être prêt à donner sa vie en l'honneur d'Hachem, pour qu'il faille ajouter le devoir d'être reconnaissant à D. dans les épreuves?

Le Nétivot Shalom répond en disant qu'en effet, la Torah fait état de 3 niveaux d'amour pour Hachem. Car parfois, accepter un décret Divin rigoureux avec amour est plus difficile que de devoir donner sa vie pour Lui. C'est pour cela que la Torah nous ordonne de l'aimer même en cela.

[on a conscience de la grandeur de donner sa vie pour Hachem, alors nous devons nous travailler à tenir au moins autant en estime le fait de donner sa vie pour Hachem en Lui témoignant notre confiance et notre reconnaissance, et ce même au milieu des tempêtes de notre vie.
Lorsque nous tuons cette certitude naturelle affirmant que cela n'est pas juste ce qui nous arrive dans la vie, que Hachem nous oublie, qu'Il ne nous aime pas, nous veut du mal, ... en se convaincant qu'en réalité c'est pour notre bien ultime car venant avec précision et amour d'Hachem. Alors à chaque fois c'est équivalant voir bien supérieur à donner sa vie en l'honneur d'Hachem! Quelle grandeur!! ]

Avoir un regard bienveillant sur autrui

+++ L'importance d'avoir un regard bienveillant sur autrui :

"Comment donc supporterai-je seul votre labeur, et votre fardeau et vos disputes" (Dévarim 1,12)

-> Le Imré Noam rapporte ce verset en expliquant que Moché annonça aux Bné Israël : "Tout ce qui concerne la destruction (future) du Temple et la délivrance, j’en supporterai tout seul le joug, et il ne vous incombe que de réparer les disputes, la discorde et la haine gratuite qui règne parmi vous".
C’est ce qui est suggéré par les mots : "votre labeur et votre fardeau et vos disputes" = "votre labeur et votre fardeau consistent à réparer vos disputes, alors viendra le libérateur!"

-> Le ‘Hidouché haRim (Likouté haRim - Ben Hamétsarim) :
"Il faut s’efforcer durant cette période (entre le 17 tamouz et le 9 Av) de se débarrasser de la haine gratuite, ce qui signifie du regard malveillant que l’on porte sur les autres. Et même lorsque quelqu’un n’a pas un oeil bienveillant sur son prochain, cela aussi s’appelle la haine gratuite.
Tant que le Temple n’a pas été reconstruit de notre vivant, c’est comme s’il avait été détruit de notre vivant (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1), et c’est grâce à un regard bienveillant sur chaque juif qu’il sera reconstruit".

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-> Le Maharal de Prague (Nétiv Guémiloute 'Hassadim, 3) rapporte l’enseignement de la guémara (Baba Metsia 30b) : "Rabbi Yo’hanan dit : Jérusalem ne fut détruite que parce qu’on jugea les litiges selon la stricte justice sans accepter de renoncer à son droit".

Et il l’explique de la manière suivante :
"Bien qu’ils transgressaient d’autres fautes, la destruction ne serait cependant pas arrivée, et Hachem les aurait punis d’une autre manière. Mais puisqu’ils désiraient juger uniquement selon la stricte justice, ce fut donc la stricte justice Divine qui s’exerça, afin de les détruire.
Parce que s’ils s’étaient comportés avec indulgence, Hachem Lui aussi aurait été bienveillant à leur égard ...
Dès lors, s’ils avaient renoncé à revendiquer leur droit strict, le verset témoigne : "J’ai dit ‘la bonté construira le monde’" (Téhilim 89,3).
On peut d’ailleurs apprendre de là que s’éloigner de la bonté, c’est détruire le monde."

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-> Le Tana De Bé Eliyahou (Rabba 28) enseigne :
"Hachem dit à Israël ... : "Mes enfants bien aimés ..., que vous demandai-je si ce ne de vous aimer les uns les autres et de vous respecter les uns les autres".

"L'exil expie une faute"
[galout mé'hapérét avon - guémara Sanhédrin 37b]

-> Le Pélé Yoets (galout - ot guimel) écrit qu'il y a de nombreuses formes d'exil (galout).
Par exemple, le fait de voyager dans un but d'apprendre la Torah ou à des fins commerciales sont des formes d'exil. Par conséquent, lors d'un tel voyage, une personne devra dire : "Hachem s'il Te plaît, laisse ce voyage m'apporter l'expiation (kapara)". Plus le voyage est difficile, plus l'expiation sera grande.

Le rav David Ashear illustre qu'en ce sens, si lors d'un tel voyage on avait prévu de prendre l'avion et qu'il a plusieurs heures de retard, alors plutôt que de s'énerver (pour rien), on devra se dire : "j'accepte cette forme de galout de Toi Hachem avec amour. S'il Te plaît, que cela puisse nettoyer mes fautes".
Si une personne accepte sa galout [personnelle] avec amour, alors l'expiation devient infiniment plus grande.

Le rav David Ashear ajoute :
Cela ne s'applique pas seulement aux longs déplacements. Si une personne se rend quotidiennement au travail, c'est aussi une forme de galout.
Le voyage difficile apporte expiation (kappara). S'il doit être dans les embouteillages, et l'accepte avec amour, la kappara est encore plus grande.
Le moindre inconvénient du voyage s'appelle : galout. [ex: d'une certaine façon devoir faire tout le trajet debout car il n'y a plus de place]. En effet, nos Sages disent que même aller de notre maison à notre Soucca est une forme de galout et apporte kappara.
=> Hachem est si bon, que même au sein de notre vie quotidienne (on est obligé par exemple de se déplacer), Il en profite pour purifier nos péchés. Mais la clé est que nous devons accepter la volonté d'Hachem et en être satisfaits.

Le Pélé Yoets écrit également que si une personne est amenée à déménager d'un endroit à un autre, c'est aussi de la galout.
Le Pélé Yoets écrit aussi que même lorsqu'une personne se rend à la synagogue pour prier ou pour étudier, elle devra également penser qu'elle obtient une kappara pour ce déplacement, aussi court soit-il.
Et s'il fait froid ou pluvieux, la kappara est plus grande.
S'il n'y a pas de place de parking et que la personne doit faire plusieurs fois le tour du pâté de maisons, la kappara augmente.
Si quelqu'un reste longtemps à la synagogue pour apprendre, au lieu d'être dans le confort de sa propre maison, ou même s'il est à la maison mais veille tard pour étudier se privant ainsi de son lit chaud, c'est aussi de la galout.
Avant Pessa'h, nous retournons notre maison, nous déplaçons des objets, nous ne sommes pas installés comme d'habitude, c'est aussi de la galout.

=> Ainsi, nous avons tellement d'occasions de nous purifier.
Profitons-en et ayons le bon état d'esprit, reconnaissons la bonté d'Hachem et remercions-Le pour les inconvénients de nos déplacements (par exemple). De cette façon, nous serons purifiés de la manière la plus simple possible.

[évidemment nous ne cherchons pas à vivre dans les conditions les plus désagréables, mais si nous n'avons pas le choix de mieux et que des contrariétés arrivent tout de même, plutôt que de se mettre en colère contre la vie, que d'être tristes, nous devons avoir une vision juive : absolument tout vient d'Hachem pour notre bien ultime.]

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+ On pense à tord que seules nos grandes souffrances/épreuves servent d'expiation, le reste est une sorte de naturalité propre à la vie :

-> La guémara (Arakhin 16b) détaille à quel point un petit ennui peut correspondre à la définition du terme "souffrance".
Rabbi El'azar dit que l'on peut affirmer que quelqu'un souffre lorsqu'il possède un vêtement tissé sur mesure, mais qui ne lui va pas parfaitement.
La guémara rétorque que le terme couvre des contrariétés encore plus petites que cela : si on avait l'intention de couper son vin avec de l'eau chaude, mais qu'on a utilisé de l'eau froide, cela est considéré comme un cas de souffrance.
D'autres exemples incluent le fait de mettre sa chemise dans le mauvais sens de sorte qu'il faut la retirer pour l'enfiler de nouveau ou celui de mettre la main dans sa poche dans le but de sortir 3 pièces, mais de n'en avoir retiré que 2.
La nécessité d'avoir à replonger la main dans sa poche pour s'emparer de la 3e pièce est qualifiée de "souffrance".

[Le Maharcha (Shabbath 77b) émet l'idée qu'au lieu d'envoyer des souffrances de la taille d'un rocher, pouvant écraser un individu, Hachem broie cela en de tous petits cailloux (ex: douleurs supportables, petits contretemps/malheurs) qui finiront par obtenir le même résultat, tout en l'importunant le moins possible.]

=> Ainsi, rien ne nous arrive par hasard, et même la plus petite contrariété de notre vie routinière est récoltée par Hachem pour nous permettre de diminuer les souffrances nécessaires à nous laver de nos fautes.

9 Av = reflet des larmes d’en-Haut

+ Le 9 Av = un reflet des larmes d'en-Haut :

-> Le jour du 9 Av, le coeur de chaque juif souffre.
Le rav Moché Wolfson écrit que même les gens ordinaires qui ne saisissent pas pleinement la gravité d'avoir perdu le Temple sont capables de pleurer de véritables larmes sur le 9 Av.
D'où cela vient-il? Comment se fait-il que chaque juif peut ressentir si intensément la douleur de la destruction du Temple en ce jour précisément?

-> Le Haflaa (Nétsa'h Israël - pérek 8 ), le rabbi du 'Hatam Sofer, dit qu'un phénomène incroyable se passe : "l'âme de chaque juif est connectée et est en phase avec ce que Hachem ressent envers nous".

Le roi David déclare : "Mon coeur a soif d'Hachem, du D. vivant" (tsaméa nafchi l'Elokim lékel 'haï - Téhilim 42,3).
=> Que veut dire le roi David par l'expression : "le D. vivant"?

Le Haflaa explique : lorsque le roi David se réfère à Hachem comme D. vivant, il fait référence au fait que Hachem a activement des sentiments de profond désir et d'amour envers chacun d'entre nous.
Le verset affirme : "Comme dans l'eau, le visage reflète le visage, ainsi le cœur de l'homme reflète le cœur de son prochain" (Michlé 27,19).
Nous reflétons alors ces émotions, et nos âmes ont soif d'Hachem, d'une relation avec Lui.
Nous apprenons ainsi un principe important : l'âme d'un juif est au diapason avec Hachem.

Le midrach (Eikha 1,1) nous dit que lorsqu'un roi humain est en deuil, il s'assoit et pleure.
De même, dit Hachem, Je pleure en deuil sur la perte du Temple. Comme le verset le dit : "Mon Seigneur Hachem/Elokim, Maître des légions, a déclaré que ce jour était pour pleurer et se lamenter, à vous raser la tête, à ceindre le cilice" (Yéchayahou 22,12).

Si nous devions monter au Ciel et voir comment Hachem passe Son temps le 9 Av, pour ainsi dire, nous trouverions Hachem et tout Son entourage pleurant des larmes amères, prenant le deuil sur le Temple et le peuple juif en exil.
Mais en réalité nous n'avons pas besoin de Le voir pour savoir que c'est ce qui se passe.

En effet, l'âme [de chaque juif] le ressent, nous sentons le deuil qui a lieu en-Haut, et nous répondant réciproquement : nous nous joignons à Hachem dans les pleurs et le deuil.
Le rav Moché Wolfson dit que nous pleurons parce que notre âme perçoit les pleurs d'Hachem.
Hachem pleure pour nous, et réciproquement nous versons de véritables larmes, en languissant et en aspirant à Lui.
[la condition est d'ouvrir notre coeur, et de lui donner la parole pour qu'il exprime ce que notre âme perçoit d'Hachem! ]

Le midrach (Eikha 1,1) décrit ensuite comment Hachem reflète le deuil d'un roi humain, qui s'asseoit par terre dans une réflexion silencieuse. De même, Hachem est assis par terre dans un silence de deuil, pleurant le peuple d'Israël.

Nous rejoignons Hachem sur le sol, prenant le deuil avec Lui.
"Répands ton cœur comme de l'eau à la face d'Hachem" (sif'hi kamayim libé'h no'hakh péné Hachem - Eikha 2,19) = nous déversons notre coeur directement en face d'Hachem. Nous n'avons pas à envoyer nos prières, nos cris, nos larmes jusqu'au Ciel. Hachem est juste là sur le sol avec nous.

Même le plus simple des juifs est capable de pleurer sur le 9 Av parce qu'il sent Hachem pleurer, et il pleure avec Lui.

"Sur les rives des fleuves de Babylone, là nous nous assîmes, et nous avons aussi pleuré au souvenir de Sion" (al naarot Bavél cham yachavnou, gam ba'hinou ... - Téhilim 137,1).
Qu'est-ce que le verset veut dire par : "GAM ba'hinou" (nous avons AUSSI pleuré)?
Le rav Wolfson explique qu'en plus de nos pleurs, Hachem pleure aussi avec nous.
Ainsi, le "AUSSI" fait référence à Hachem qui pleure avec nous.

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-> Le fait que Hachem pleure toujours pour nous après que plus de 2 000 ans se soient écoulés [depuis la destruction du Temple], nous donne un certain niveau de consolation. Il ne nous a pas oubliés.
Si nous sommes capables de verser des larmes amères sur la destruction du Temple, c'est uniquement parce que Hachem pleure toujours désespérément sur nous, aspirant à ce que nous retournions à Jérusalem [et que nous retrouvions cette incroyable relation de proximité apparente que le Temple permet]. Son amour et Son désir pour chaque juif n'a pas faibli d'un iota au cours des millénaires passés.

Une autre source de consolation réside dans le fait que nos âmes sont à l'écoute des pleurs d'Hachem.
Ainsi souillés, salis et recouverts que soient par nos fautes, quels que soient les fautes que nous avons pu commettre, et quelque soit la distance qui s'est créée entre nous et Hachem à cause de nos fautes, nous restons toujours connectés à Hachem.
Nos âmes sont loin d'être parfaites, et pourtant nous restons attachés à Hachem, et Ses émotions se reflètent en nous.
Nous restons connectés à jamais avec notre Père céleste.

Nous continuons à ressentir envers Hachem ce qu'il ressent envers nous. Ce lien ne s'est pas rompu, ni diminué du tout. Cela est aussi une consolation pour nous, alors que nous pleurons et s'endeuillons pour le Temple.

Notre D. est aussi notre Père!

+ La consolation : être persuadé que notre D. est aussi notre Père!

"Consolez, consolez Mon peuple, dira votre D." (Yéchayahou 40,1)

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Yéchayahou 245) rapporte à propos de ce verset l’enseignement de Rabbi 'Hanina Bar Papa :
"Les Bné Israël dirent au prophète Yéchayhou : ‘Rabbénou Yéchayhou, se pourrait-il que tu ne sois venu consoler que la génération dans laquelle le Temple fut détruit?’
Il leur répondit : "Je suis venu consoler toutes les générations", car il n’est pas dit : "Consolez Mon peuple, dit votre D.", mais "consolez Mon peuple, dira votre D."

Ce midrach signifie que, chaque année, après les jours de deuil sur la destruction du Temple et l’exil du peuple juif, une voix céleste retentit dans les hauteurs et proclame : "Consolez, consolez Mon peuple", et Hachem fait souffler un vent de consolation pour Son peuple et Ses fils bien-aimés.
Il les console, raffermit leurs coeurs endoloris et panse les blessures de leurs âmes.
Ce n’est pas tout : Hachem s’adresse à nous par cet appel : "Consolez, consolez Mon peuple", voulant nous dire : "Je vous demande de vous consoler et de vous ressaisir".

-> Le Beit Avraham (lettre 26) écrit à ce sujet que ce verset vient suggérer que si réellement le peuple juif accomplit l’ordre "Consolez (vous), consolez (vous)", alors Hachem, Lui, accomplit (la fin du verset) : "((Il) dira (Je suis) votre D".
Cela signifie que si un juif se console en acceptant avec amour le châtiment Divin et prend conscience que cela aussi est un décret d’Hachem, alors Hachem déclare : "Je suis son D."
Ce qui procure à ce juif l’occasion de s’élever considérablement.

-> Le ‘Hatam Sofer (sur le Choul'han Aroukh, 551) rapporte au nom de la guémara (Yérouchalmi - fin de Taanit) qu’après le 9 Av, débute un autre mois. Il explique ainsi le verset (que l’on lit dans la Haftara de Roch ‘Hodech) : "vayéhi midé 'hodech bé'hodech" (והיה מידי חודש בחודשו - litt. "Et il arrivera que le mois dans son mois" que l’on traduit habituellement "Et il arrivera qu’à chaque mois") : cela suggère en allusion qu’il existe un mois qui se renouvelle à l’intérieur d’un mois, "et il me semble, écrit-il, que pour cette raison, on a l’habitude d’appeler le mois d’après le 9 Av, Ména’hem Av.
Et c’est ce qui est écrit : "le mois dans son mois", pour signifier que jusqu’au 9 Av, c’est un premier mois appelé ‘Av’, et après cette date c’est un 2e mois nommé "Ména’hem".
Le ‘Hatam Sofer poursuit que c’est aussi, l’allusion contenue dans (la suite du verset) : "oumidé Shabbath béShabbato" (ומידי שבת בשבתו - "un Shabbat dans le(s) Shabbat") qui fait référence au Shabbat Na’hamou où, alors : "chaque chair viendra se prosterner sur la montagne de la Maison d’Hachem’’ (fin du même verset).

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-> Dans sa prophétie (lu dans la haftara du Shabbath suivant le 9 Av), Yéchayahou (40,1) exhorte les Bné Israël à la consolation : "Consolez, consolez mon peuple, dit votre D." (na'hamou na'hamou ami yomar Eloké'hem).

-> Le Sfat Emet (5656) commente ce verset de la manière suivante : "Comment vous consolerez-vous, mon peuple Israël? Par le fait même de savoir qu'Hachem est votre D.", en d'autres termes, en prenant conscience que la conduite du monde entier est uniquement entre Ses mains, ce qui inclut également tous les malheurs et les exils que subit notre peuple.
Néanmoins, le prophète Yéchayahou redouble son appel : "Consolez, consolez", afin de suggérer qu’outre cette prise de conscience qui en elle-même procure un réconfort, panse l'âme blessée et en soulage les souffrances, s'ajoute une autre consolation : celle qui provient de la émouna que tout est pour le bien. Car il arrive parfois que Hachem retire le voile qui dissimule la vérité et nous le montre. Et même lorsque ce bienfait nous demeure encore caché, nous avons néanmoins la émouna qu'il en est ainsi.
Ces deux pensées constituent l'élixir qui soulage l'âme et l'empêche de souffrir lorsque les épreuves surgissent.

C'est ce qui doit nous apporter la consolation après les 3 semaines et les jours de deuil. Seul le fait d’être convaincu que, même en exil, son sort repose entre les mains du Ciel et qu'Hachem ne l'a pas abandonné peut consoler l’homme de son exil et de ses malheurs, tant au niveau individuel que communautaire. Et même lorsque le Maître du monde se recouvre d’un double voile et inflige des coups à Ses enfants, tout cela ne provient que de Sa miséricorde et de Sa bonté, et tout ce qu'Il accomplit est pour leur bien.

"Tu les enseigneras à tes fils" (Vaét'hanan 6,7)

-> ''Tes fils = ce sont les élèves''. [Rachi]

-> "Nous sommes tenus de faire en sorte que nos enfants connaissent les mitsvot. Et comment les connaîtraient-ils sans que l'on ne leur enseigne?" [Ramban]

=> Tant d'après Rachi que d'après le Ramban, ce commandement nous enseigne la grande mitsva d'éduquer nos enfants aux mitsvot et à l'étude de la Torah, et de les initier à rester dans la voie d'Hachem, de manière que, même lorsqu'ils vieilliront, ils ne s'en écartent pas.

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-> Lorsque le rabbi Chnéour Zalman de Lyadi envoya son fils au Talmud Torah, il choisit comme maître un un des disciples du Maguid de Mézéritch, et il lui dit :
"Avant de commencer à étudier [avec mon fils], pense bien qu'il s'agit d'une tâche sacrée et que tu t'occupes d'un sujet de vie ou de mort, la vie et la mort spirituelles, qui sont bien supérieures à la vie et à la mort physiques, et que tout dépend de toi.
Si tu travailles avec intégrité et que tu lui inculques la vérité, tu gagneras grâce à cela, tous ses mérites et ceux de ses descendants, et tu peux en conclure que l'inverse est vrai également.
Sache que tout dépend du libre-arbitre de l'homme et si tu t'attèles à cette tâche avec tout le sérieux qu'elle exige, Hachem te viendra en aide et tu formeras des disciples vertueux et ta part sera parmi celle de ceux qui illuminent le Ciel et qui font acquérir des mérites aux autres".

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Et si, certes, ces paroles ont été adressées à un maître d'école, elles concernent également les parents, qui sont aussi les 'enseignants' de leurs enfants. Eux également s'occupent d'un sujet de vie ou de mort et eux aussi font partie de ceux qui font acquérir des mérites aux autres.

[à l'image des élèves, un parent doit voir dans son enfant les milliers de descendants potentiels, et avoir conscience de l'impact de ses actes comme exemplarité pouvant se transmettre pour le bien ou le mal! ]

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-> Ce qui suit montre jusqu'où va l'influence des parents sur leurs enfants durant toute leur existence :
la guemara (Pessa'him 96b) rapporte que Rabbi Yéhochoua déclara un jour : "J'ai entendu [deux décisions : une décision était] que la 'Temourat Pessa'h' est apportée en sacrifice et [une autre décision était] que la 'Temourat Pessa'h' n'est pas apportée en sacrifice, et je ne sais pas l'expliquer [dans quelle circonstance chaque décision s'applique]".
['Temourat Pessa'h' est une bête sur laquelle on a transféré la sainteté d'un sacrifice de Pessa'h], et
Rachi d'expliquer ''J'ai entendu'' : de mes maîtres ; ''je ne sais pas l'expliquer'' : j'ai oublié.

Le Pné Ména'hem explique à partir d'une autre guémara (Yérouchalmi Yébamot 1,6) qui enseigne que la mère de Rabbi Yéhochoua amenait son fils dans son berceau au beit hamidrach afin que "ses oreilles se remplissent de paroles de Torah".
D'après cela, on comprend ce que veut dire Rabbi Yéhochoua : ''J'ai entendu'', lorsque j'étais nouveau-né dans mon berceau ; "je ne sais pas l'expliquer'', je n'ai pas compris alors correctement ce que j'ai entendu.
=> Malgré tout, on apprend de là que les paroles de Torah qu'il entendit, couché dans son berceau, restèrent gravées dans son cœur durant de nombreuses années.
[La même explication est rapportée au nom de rav 'Haïm Kaniewski (Dére'h Si'ha - paracha Vayélekh).]

[certes nous n'avons pas une conscience développée comme Rabbi Yéhoucha, mais cela nous alerte sur le fait que toute chose que nos enfants vont voir, entendre, manger, ... peut potentiellement l'impacter et l'accompagner en bien ou mal, pour le restant de sa vie.]

"Et vous, qui êtes attachés à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4)

-> Dans Son immense bonté pour nous, D. nous a donné la Torah et les commandements afin que notre cœur s'attache à Lui.
Comme la flamme est reliée à la mèche d'une lampe, Hachem s'attache à nous à la mesure de notre attachement à Lui.
Un verset dit : "Comme une ceinture attachée aux reins d'un homme, Je suis lié à vous" (Yirmiyahou 13).

"Vous, qui êtes attachés à Hachem, votre D" : Pourquoi la Torah ajoute-t-elle "votre D."?
Car lorsque nous nous attachons à D., Il devient "notre D." et s'attache à nous en retour.

Bien que D. soit appelé un feu dévorant, quiconque s'attache à Lui voit ses jours se prolonger. Evidemment, un homme ne peut pas trop s'approcher d'un feu mais si une personne se lie à la Présence Divine, D. lui donne la vie, comme il est écrit : "Vous qui êtes attachés à Hachem votre D. êtes tous en vie aujourd'hui".
La Torah nous garantit non seulement la vie dans dans ce monde-ci mais aussi la vie après la résurrection. Ce verset nous promet que les personnes attachées à D. se lèveront à la résurrection.
"Vous êtes tous en vie aujourd'hui" = même lorsque le reste du monde sera mort, vous resterez aussi vivants que vous l'êtes aujourd'hui.

Lorsque les juifs restent fidèles au D. vivant , ils sont vivants pour toujours, mesure pour mesure. Ceux qui se sont accrochés à Baal Péor ont été anéantis mais ceux qui sont restés fidèles à D. vivent dans ce monde et dans le prochain ...

Lorsque Nabuchodonosor a jeté 'Hanania, Michaël et Azaria dans la fournaise ardente (Daniel 3,27), leurs vêtements également sont restés intacts car ils étaient portés par ces tsadikim.
De la même façon, quiconque s'attache à D. se lèvera à la résurrection.

Ce fut aussi le cas des bœufs que les princes ont offert lors de l'inauguration de l'autel (Bamidbar 7).
Ces bêtes ont vécu jusqu'à l'époque de Salomon parce qu'elles étaient liées à la sainteté du Tabernacle. Elles ont vécu 480 ans, jusqu'à ce que le roi Salomon les sacrifice à l'inauguration du Temple.
S'il en est ainsi d'animaux, à plus forte raison de la personne qui s'attache à Hachem.
[...]

"Et vous, qui êtes attachés à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" = les juifs [directement] sont liés à Hachem et non à un ange comme le sont les autres nations.
[...]

"Et vous (véatem - וְאַתֶּם), qui êtes attachés à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui"
Le mot : "atem" (vous - אַתֶּם) est composé des mêmes lettres que le mot : "émet" (vérité - אמת) : avec le mot "émet" (vérité), vous êtes attachés à Hachem votre D. et cela nourrit les 248 membres de votre corps.
[...]

"Vous, qui êtes attachés à Hachem, votre D." : nos Sages enseignent que seuls ceux qui font profiter les érudits [en Torah] de leurs biens connaîtront les bienfaits et les promesses de l'avenir du peuple juif annoncées par nos prophètes.
Faire un cadeau à un érudit, c'est comme offrir un présent à la Présence Divine ou offrir le sacrifice quotidien au Temple (korban tamid). Comme le sacrifice tamid faisait expiation pour les fautes, l'érudit fait expiation pour ceux qui ont fauté.

Si un homme est avare et ne partage pas sa richesse avec les érudits, ses yeux s'empliront de fumée au monde futur. Il ne connaîtra pas la réussite dans ses entreprises.
De là nous déduisons que toute personne faisant profiter un érudit de ses biens mérite la réussite et la bénédiction ...
Toute personne qui soutient financièrement un érudit de la Torah mérite la richesse et le bien dans ce monde ; de plus, sa table est dressée au monde futur.
[en donnant aux érudits en Torah, on se lie à D., et alors "vous êtes tous vivants aujourd'hui" (dans ce monde et dans le monde à venir!).]

"Le don d'un homme lui ouvre un accès facile" (Michlé 18,16). Nos Sages (midrach rabba Réé 4) expliquent que si un homme désire vraiment donner, alors D. lui ouvre les portes pour le lui permettre.
[...]

Comme le Shabbath et les fêtes sont saints, les érudits sont appelés saints et sanctifiés. Si un homme transgresse le Shabbath, s'il dénigre un érudit de la Torah ou l'utilise, il mérite la mort, en particulier si l'érudit a étudié le Talmud et rend des décisions halakhiques.
Puisque ces hommes sont très honorables, quiconque se sert d'eux est sévèrement puni ...

Hachem sauvera de tout malheur toute personne qui veille à [soutenir les érudits en Torah] ; l'attribut de justice ne lui portera pas atteinte. Lorsqu'elle quittera ce monde, non seulement le Satan ne pourra pas la tuer de façon douloureuse mais elle aura un bénéfice supplémentaire : si elle était ignorante, dans le monde futur on lui enseignera la Torah.
[Méam Loez - Vaét'hanan 3,23 ; 4,5]

"Moché désigna alors 3 villes à l'est du Jourdain, au levant, pour servir de refuge au meurtrier qui tue son prochain sans préméditation et sans haine. Il pourra se réfugier dans l'une de ces villes et survivre" (Vaét'hanan 4,41-42)

-> La Torah emploie l'expression : "au levant" pour indiquer qu'il faut éclairer les routes d'accès aux villes de refuge au meurtrier involontaire. Il faut que les directions soient aussi clairement indiquées que le soleil éclaire les hommes et leur permet de trouver leur chemin.
On disposait donc à chaque intersection des poteaux indicateurs en direction des villes de refuge portant l'inscription : "miklat" (refuge).
Ainsi, le meurtrier trouvait-il la route à suivre sans se perdre.

De plus, le tribunal rabbinique avait l'obligation d'élargir les routes et de les maintenir en état. Il fallait les débarrasser de leurs ornières et les aplanir. Si la route passait au-dessus d'une rivière ou d'un lac, on construisait un pont pour que le meurtrier involontaire puisse les traverser rapidement sans être retardé ni tué par le vengeur de sang. On aménageait des routes de 32 coudées de large.
Deux érudits accompagnaient le fugitif afin que le vengeur de sang ne puisse le tuer en route. S'ils rencontraient le vengeur de sang, ils lui disaient : "Ne l'abats pas du fait qu'il a tué [ton parent] involontairement".

Chaque année, le 15 Adar, les tribunaux envoyaient des ouvriers réparer les routes endommagées pendant l'hiver. Si le tribunal néglige de faire réparer les routes et qu'un vengeur de sang tue un fugitif, la Torah considère le tribunal comme coupable. En effet, le mauvais état des routes a permis au vengeur de sang de tuer le meurtrier involontaire.

Voilà pourquoi la Torah dit : "Il pourra se réfugier dans l'un de ces villes et survivre". Nous savons bien que sa fuite dans la ville de refuge a pour but de sauver sa vie, mais la Torah suggère que le tribunal a l'obligation de faire en sorte que le meurtrier puisse survivre dans ces villes.
Elles ne devaient pas être trop grandes : comme un grand nombre de gens y circulent, un vengeur de sang pourrait y pénétrer pour le tuer.
D'autre part, elles ne devaient pas être trop petites pour que le fugitif puisse y trouver un gagne-pain. Elles étaient donc de taille moyenne.

On établissait ces villes dans un endroit irrigué pourvu de marchés afin qu'on puisse y acheter de la nourriture. S'il n'y avait pas d'eau, il fallait prévoir des tuyaux d'irrigation pour apporter l'eau des rivières. La ville de refuge devait aussi être située à proximité d'autres villes.

Elle devait avoir une population assez importante pour que les vengeurs de sang ne puissent entrer en force dans la ville, maîtriser ses habitants et tuer le meurtrier involontaire. Aussi, si la population d'une ville de refuge diminuait, le tribunal devait l'accroître.

Selon certains Sages, il était interdit de vendre des armes dans ces villes pour qu'un vengeur de sang ne pût pas en acheter et tuer le meurtrier.

En règle générale, il fallait aménager ces villes de façon à ce que le meurtrier involontaire puisse vivre en paix et en sécurité.
L'expression : "et survivre" implique la responsabilité du tribunal de faire en sorte que le meurtrier puisse vivre dans la ville de refuge ...

Si un sage tue un homme involontairement, sa yéchiva est exilée avec lui afin qu'il puisse continuer à enseigner la Torah à ses disciples.

Si un meurtrier involontaire meurt avant d'avoir été exilé dans une ville de refuge, ses ossements y sont emportés. S'il meurt dans la ville de refuge, on l'enterre sur place puis à la mort du Cohen Gadol, on déterre ses ossements et on les transfère dans le cimetière familial.
[Méam Loez]