Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Voici la Loi de l'homme qui meurt dans la tente" ('Houkat 19,14)

-> Le Avodat Israël commente :
"Il semble que l'on peut expliquer [ce verset] grâce à l'enseignement (guémara Béra'hot 63b) qui affirme que : "La Torah ne se maintient que chez celui qui se tue lui-même pour elle'', à savoir chez celui qui tue son ''soi-même'', et qui est convaincu dès lors, que tout provient d'Hachem, et que c'est Lui qui donne la force de réussir, l’intelligence et la compréhension nécessaires pour Le servir.
C'est ce que le verset vient suggérer par les termes "l’homme qui meurt dans la tente" = l'homme qui n'attribue rien de ce qui arrive dans ce monde à la force humaine, mais qui sait que tout vient d'Hachem, un tel homme se trouve dans la tente d'Hachem".
[plus on tue de notre égo, plus on laisse de la place en nous pour que Hachien vienne y résider! ]

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Entre parenthèses, on peut voir dans les termes de la guémara rapportée plus haut ("qui se tue lui-même") une autre allusion : c'est seulement lui-même qu'il doit tuer, en s'abstenant de penser à lui-même ; en revanche, son cœur doit toujours être en éveil pour prodiguer du bien à autrui de toutes les manières possibles.

Le livre de Dévarim

=> Quel est la particularité du ‘Houmach Dévarim?

-> Le Séfer Dévarim, appelé aussi Michné Torah (répétition de la Torah), est une révision de ce qui a été déjà enseigné dans les 4 premiers 'Houmachim [guémara Guitin 2a - Tossefot].
Moché a répété les Commandements des Livres précédents de la Torah afin d’avertir Israël de les accomplir. Il les a également expliqués, et en a ajouté quelques autres. [Ramban]

La majorité du Séfer Dévarim est dévouée à l’élaboration et à l’explication des Commandements qui ont été donnés précédemment. Donc, le Livre de Dévarim exige de la Nation de peiner dans l’étude de la Tohra afin de comprendre les nuances de la Torah Écrite et d’élucider les leçons implicites. Ce niveau d’analyse est appelé Talmud. [Netsiv]

-> Sur plusieurs points, le ‘Houmach Dévarim se distingue des quatre autres ‘Houmachim, parmi lesquels :
1°/ Concernant le Séfer Dévarim, "Moché le prononça de lui-même" [Comme l’enseigne la guémara à propos des Malédictions de Ki Tavo - guémara Méguila 31b], "en étant inspiré par D." [Tossefot].
Quant aux quatre premiers Livres, Moché les a prononcés de la "Bouche de la Puissance [divine]", c’est-à-dire qu’il ne fut que l’émissaire de D. [Rachi].

2°/ En ce sens, pouvons-nous comprendre cet enseignement : La différence entre le Séfer Dévarim et les 4 autres ‘Houmachim est comparable à la différence qui existe entre la Torah Orale et la Torah Écrite (le Séfer Dévarim - Paroles - est la Source de la Torah Orale - selon abbi Tsadok haCohen - Pri Tsadik). [Zohar II 261a]
Ainsi le Sfat Emet (Dévarim 5661, 5662, 5663) nous explique pourquoi nos Sages se réfèrent à ce Livre de Dévarim sous le nom de "Michné Torah" : "Comme son nom l’indique, il incorpore une double Torah : la Torah Ecrite et la Torah Orale. Tandis que les 4 autres Livres ne sont que la Thora Ecrite".

3°/ Les 4 premiers ‘Houmachim : Béréchit, Chémot, Vayikra et Bamidbar, font allusion, respectivement, aux 4 Exils : Babylone, la Perse, la Grèce et Rome.
Le Séfer Dévarim fait allusion à la Délivrance finale. Ainsi, le Maharal de Prague (Guévourot Hachem 23) nous explique que le chiffre "quatre" symbolise l’Exil puisqu’il fait référence aux 4 coins cardinaux, auxquels ont été dispersés les juifs au cours de leur histoire (c’est pourquoi, nous dénombrons également 4 Exils d’Israël : Babel, Perse, Grèce et Rome).
A contrario, le chiffre "cinq" symbolise la Délivrance : le point situé au centre des 4 coins cardinaux, rassemblant autour de lui, et faisant ainsi référence au rassemblement des Exilés sur leur terre.

4°/ Les quatre premiers ‘Houmachim correspondent aux Téfilin de la tête (4 parachiyot sur 4 parchemins), tandis que le Séfer Dévarim correspond aux Téfilin du bras (les 4 Parachiyot sur un seul parchemin, à l’instar du Michné Torah qui récapitule les 4 ‘Houmachim).
Ainsi, le Séfer Dévarim comporte des reproches, car ceux-ci rapprochent le coeur des hommes vers D. ; le coeur étant la partie du corps vers laquelle sont dirigées les Téfilin du bras. [Sfat Emet]

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+ Dévarim = LE livre de moussar :

-> Selon le rabbi Bounim de Pschisha : "Il n'y a pas de meilleur livre de moussar [que le livre de Dévarim] !".
[Chem miChmuel - Devarim ; Pri Tadik - Devarim]

-> Le rabbi de Satmar Rebbe dit : "En été, les gens voyagent vers leurs maisons d'été, et il est difficile d'emporter beaucoup de livres de moussar. Mais ils emportent un 'houmach Dévarim, et c'est suffisant parce que le 'houmach Dévarim est le meilleur livre de moussar".

-> Le Chla haKadoch (Vaé'hanan) écrit : "Pourquoi devons-nous chercher du moussar? Tout le livre de Dévarim est rempli de moussar".
C'est le moussar que Moché Rabbénou a dit aux Bné Israël [à 120 ans] avant sa mort.

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-> Le premier verset du livre de Dévarim déclare : "Celles-là sont les paroles que Moché a adressées à chaque juif" (élé adévarim acher dibèr Moché él kol Israël - Dévarim 1,1).
Le 'Hozé de Lublin explique que : "él kol Israël" (à chaque juif - אֶל כָּל יִשְׂרָאֵל) est à comprendre de façon littérale. Moché Rabbénou a adressé ce 'houmach de Dévarim à destination de chaque juif, y compris aux juifs vivants des milliers d'années plus tard.
Ainsi, dans le séfer Dévarim, Moché nous parle personnellement et nous enseigne le moussar que nous avons besoin d'entendre à notre génération.

Nos Sages disent que Moché Rabbénou était le plus grand prophète.
Tous les prophètes disent : "ko amar Hachem" (Hachem a dit ceci), alors que Moché disait : "zé adavar" (ceci est ce que Hachem a dit). Cela signifie que Moché avait une vision claire de la prophétie et pouvait répéter les messages d'Hachem exactement comme Hachem l'a dit.

Rabbi Tadok haCohen explique que Moché a dit sa prophétie au moment où il l'a reçue. Lorsqu'il s'adressait à la nation, il lui disait : "zé adavar" = ceci est la prophétie que je reçois pour vous en ce moment même.
Moché ne nous a pas parlé il y a 3 000 ans. Moché nous parle aujourd'hui, et il nous dit : "zé adavar acher tsiva Hachem" = voici ce qu'Hachem vous dit en ce moment même.
Nous pouvons recevoir ces prophéties et découvrir les leçons et les messages qui s'appliquent à nous [comme si Moché nous parlait directement] lorsque nous étudions les parachiot du livre de Dévarim.

La lumière spirituelle latente de la méguilat Esther est en réalité plus grande et plus honorable que celle de la Torah elle-même.

['Hatam Sofer - drouch 37 Adar
- chéOr kadoch akaloul baméguila ou mamach yotèr gadol vénikhbad miToraténou aKédocha bé'atsma]

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-> Le midrach (Béréchit rabba 17,5) enseigne qu'il y a des choses dans ce monde qui sont des semblants d'éléments complets : le sommeil est un semblant de la mort, le rêve est un semblant de la prophétie, le Shabbath est un semblant du monde à Venir (méen olam aba).

-> En ce sens, la guémara (Béra'hot 57b) rapporte : "Le feu correspond à 1/60e de l'enfer, le miel à 1/60e de la manne, le Shabbath à 1/60e du monde à venir, le sommeil à 1/60e de la mort, et un rêve à 1/60e de la prophétie".

Le Rambam (dans son livre des égarés 2,36) explique que bien qu'il soit inapproprié de faire un lien entre 2 concepts totalement différents, métaphoriquement cela ressemble à un bourgeon qui correspond au fruit à un état non développé.
Comme dans la cacherout, la quantité de 1/60e, est la mesure minimale permettant de ressentir quelque chose.

-> Ce midrach (Béréchit rabba 17,5) conclut par l'exemple suivant : la Torah est un semblant de la sagesse d'en-Haut ('hokhma chél ma'la).

-> Le rav Daniel Glatstein commente :
Cela est une déclaration révolutionnaire! En effet, on pourrait penser que la Torah est la forme la plus élevée de la sagesse ('hokhma), et cependant le midrach nous enseigne qu'elle n'est qu'un semblant de la sagesse d'en-Haut.
Bien qu'il s'agisse de concepts mystiques qui dépassent nos capacités limitées, néanmoins on peut simplifier ainsi ce concept.
La Torah que nous apprenons a été filtrée pour pouvoir être assimilée par l'esprit humain. Mais dans sa forme originale, la sagesse d'Hachem est beaucoup plus élevée et sanctifiée.

=> Est-ce qu'il y a un moyen pour que nous, simples mortels, puissions accéder et profiter de la sagesse d'Hachem dans sa forme originale (sans cette énorme déperdition en raison du filtrage)?

Le rav Aryié haCohen (dans son Tour Bérékes), qui est un des élèves du Arizal, révèle que la méguilat Esther provient de la sagesse d'en-Haut ('hokhmat haEliyona). [sans filtrage]
La lecture de la méguila repousse l'étude de la Torah et des autres mitsvot, car elle a une source plus sublime et a la dimension rare de la sagesse d'en-Haut.

-> Le rav Daniel Glatstein ajoute que c'est la raison mystique qu'à Pourim selon la guémara (Méguila 3a) même si on est en train de faire la plus grande de toutes les mitsvot : étudier la Torah, on a l'obligation d'arrêter d'étudier pour aller écouter la lecture de la Méguila.
[la guémara ajoute que la mitsva de la lecture de la méguila supplante le service Divin (Avoda) dans le Temple.]

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-> Le Arizal (Pri Ets 'Haïm - chaar aPourim chap.5) enseigne que la lumière avec laquelle Hachem a gracieusement illuminée les juifs à Pourim était sans précédent et inégalée.
Elle a même surpassé la lumière du Shabbath et des Yom Tov.
Mais Hachem a voulu que cette lumière incomparable brille pour toujours pour les juifs le jour de Pourim, et c'est pourquoi : "Ces jours de Pourim ne quitteront jamais le peuple juif" (Méguilat Esther 9,28).
Chaque année le jour de Pourim, cette lumière [spirituelle] incomparable et inégalée brille de nouveau pour les juifs.
C'est une lumière éternelle, qui ne s'affaiblit jamais.
D'ailleurs, le Arizal conclut : "car c'est une lumière comme il n'en a jamais existée" (ki hi aora acher méolam lo niyé kamohou).

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-> Le rabbi de Radomsk (Tiféret Shlomo - Moadim - Ramozé Pourim) explique que la lumière que nous recevons à chaque Pourim provient du monde à Venir, et elle est remplie d'une sainteté si puissante qu'elle ne sera jamais annulée.
Chaque année, Pourim est un jour d'élévation pour tout juif, peu importe le niveau auquel il se trouve.

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Pourim - Kédoucha richona) enseigne que le mot "méguila" montre qu'à Pourim on nous a dévoilés (mégalé) une révélation du don de la Torah d'une ampleur supérieure à celle qui a eu lieu au mont Sinaï.

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-> Selon le Zohar (Tikouné Zohar 21,57b), Yom haKippourim (Kippour) peut se comprendre : "yom kéPourim (un jour semblable à Pourim [dans le sens où Pourim lui est supérieur]), car c'est à Pourim que nous pouvons atteindre des niveaux plus élevés de sainteté.
Le rav 'Haïm Chmoulévitz explique que cela est atteint par les mitsvot d'unité qui embellissent ce jour.
[la méguila doit être lue en public avec le plus de monde possible, les échanges de michloa'h manot, la tsédaka aux pauvres, un repas de fête tous ensemble, des costumes unissant les jeunes, ... ]
Le rav Chmoulévitz dit que pour que les juifs atteignent le niveau de recevoir la Torah, ils doivent être unis (au niveau du cœur et de l'âme).
Grâce à l'unité de Pourim, les juifs ont mérité un niveau de don de la Torah plus élevé que celui initial au mont Sinaï.

[Hachem est tellement heureux de voir Ses enfants qui sont unis, qui se retrouvent ensemble, qu'Il donne avec largesse des bienfaits. ]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2021/01/12/32050

Les parents doivent faire très attention à ne pas effrayer leur enfant en pleurs en leur disant qu'un chien ou un chat viendra le prendre s'il ne se tait pas.
Ils ne doivent surtout pas feindre d'appeler un animal pour prendre l'enfant car il existe des créatures spirituelles malfaisantes (mazikim) qui portent des noms d'animaux et qui peuvent nuire à l'âme de l'enfant.
[Méam Loez -Vaét'hanan 4,9]

Le Ciel et la terre sont mes témoins que Hachem est assis et attend que le peuple juif fasse téchouva, plus qu'un père attend son enfant ou une femme attend son mari, afin qu'Il puisse amener la guéoula, reconstruire le Temple qui ne doit plus jamais être de nouveau détruit.
[Tana déBé Eliyahou - fin du chap.31]

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-> Le rav 'Haïm Palaggi (moéd lékol 'haï - ט"ו ג) écrit :
Crois ce que je dis : à chaque fois que je lis cet extrait spécial, mes yeux ne s'arrêtent pas de pleurer.
Comment est-il possible que le Roi de l'honneur (mélé'h hakavod) [Hachem] est [actuellement] en train d'attendre que nous fassions téchouva afin de nous accorder tellement de bonnes choses, tout le bien possible dans ce monde, et tout le monde va après son cœur sans se préoccuper de cela, et personne ne se soucie assez pour dire : "lé'h vénachouva él Hachem" (allons et retournons vers Hachem).

Le monde à Venir dépend de nous

+ La forme qu'aura le monde après la venue du machia'h dépend de nous :

-> Au niveau le plus basique, les jours du machia'h signifient simplement une libération du joug des nations du monde.
Mais en réalité, plus nous nous préparons avant sa venue, plus nous prions, et plus ces jours seront totalement différents.

-> "Et arriveront des années où tu diras : "Je n'ai aucune envie d'eux [de ces jours]" (véigui'ou chanim acher tomar : én li baém 'hefets - Kohélet 12,1)
Rabbi Chimon ben Elazar (guémara Shabbath 151b) explique : il s'agit des jours du machia'h, durant lesquels il n'y aura ni mérite, ni obligation.

=> Ainsi, nos Sages nous apprennent que les jours d'après l'arrivée du machia'h sont appelés : "des jours qui sont indésirables" (yamim ché'én baém 'héfets).
L'idée est qu'une fois arrivé, on ne pourrait plus se changer et prendre une nouvelle identité : un tsadik ne deviendra pas un racha, ni un racha ne deviendra un tsadik.

-> Par exemple nous ne pourrons plus faire téchouva.
Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,4) enseigne : "Une personne qui a fait téchouva est aimée et chérie par D., comme si elle n’avait rien transgressé."
Selon les Pirké avot (4,17) : "Une heure de téchouva (repentir) et de bonne action en ce monde est plus belle que toute la vie du monde à venir".
Le 'Hidouché haRim de commenter : "Cela est également la punition du monde à venir.
Combien grande sera notre honte lorsque nous réaliserons ce que nous aurons alors perdu : une opportunité d'obtenir [pour l'éternité] une chose meilleure que tout le monde à venir."

-> Une fois que le machia'h sera là, il sera trop tard (plus de téchouva, plus de possibilité de gagner des récompenses infinies souvent très facilement, ...).
Cette réalité est valable aussi bien à un niveau individuel que collectif.
[ ex: chaque mitsva est une possibilité d'être pour l'éternité davantage proche de notre papa Hachem. Ainsi, plus nous sommes méritants, plus nous permettons à Hachem d'être proches de nous, de davantage pouvoir le percevoir, qu'Il puisse nous verser davantage d'infinies bénédictions, ... (et ce pour l'éternité du monde à Venir!)
ex: les mitsvot que nous faisons dans ce monde seront nos habits dans le monde futur, alors imaginons la honte que nous pouvons faire à Hachem d'avoir un peuple si mal habillé!
Ce monde est un bref moment de préparation, qui va définir de notre aspect spirituel pour toujours.
Tant que le machia'h n'est pas là, en une seconde de téchouva sincère tout est réparé, sinon par exemple on pourra sentir mauvais éternellement à cause de certains actes contraires à la Torah qu'on aura pu faire sans s'amender dessus.
(ou bien on aura pleins de tâches immondes)

=> Il en résulte que maintenant nous construisons la réalité que sera le peuple juif, ainsi que nous personnellement, et cela pour l'éternité.
Hachem nous a promis la venue du machia'h et le monde à Venir, mais l'apparence que cela aura, cela dépend de notre comportement dans ce monde. Après il sera trop tard!]

-> Le 'Hafets 'Haïm, citant le Gaon de Vilna, dit que l'intervention Divine que nous recevrons lorsque le machia'h viendra va dépendre d'à quel point nous nous serons préparés auparavant.
Individuellement également, nous ne ressentirons pas tous d'une façon identique le machia'h, tout va dépendre d'à quel point on aura fait des efforts pour se préparer en étant un récipient apte à affronter les niveaux de sainteté très élevés que cette période va nous offrir.

-> Le Sforno (Chir haChirim 8,9-14) explique clairement que si nous ne modifions pas notre mauvais système de valeur de l'exil (celui des non-juifs) par celui des véritables priorités selon la Torah, alors même lorsque nous mériterons le Temple, nous ne le mériterons alors qu'à un niveau limité.
[on doit certes demander à Hachem de nous amener le Temple, mais on doit surtout prendre conscience qu'à chaque bonne action, chaque étude de Torah, chaque prière, chaque téchouva, ... en réalité nous sommes en train d'embellir davantage le Temple, et le monde à Venir (individuellement et collectivement).]

-> Le 'Hatam Sofer enseigne que la réelle manière dont le Temple sera construit et la qualité de la guéoula sont totalement dépendantes d'à quel point nous aurons aspiré à cela au préalable.
De cela, il explique pourquoi le 2e Temple a été fait par l'homme et était transitoire, et que le peuple d'Israël n'a pas mérité une guéoula complète à cette époque.
La raison est parce qu'avant la construction du 2e Temple, le peuple juif n'a pas suffisamment aspiré pour la guéoula.

Le 'Hatam Sofer écrit que c'est pourquoi, rabbi Yo'hanan ben Zakaï, qui a vécu après la destruction du 2e Temple, a institué de faire des choses "en souvenir du Temple" (zékher léMikdach), et ce afin de nous aider à se rappeler du Temple et nous obliger à le désirer.
A travers le souvenir, puis le désir, nous serons méritants du Temple qui viendra tout construit du Ciel, qui durera éternellement.

[on a tendance à demander : quand est-ce que le Temple sera reconstruit? quelle est la date du machia'h?
Mais en réalité, c'est notre fait d'y aspirer qui va permettre sa venue, et surtout lui donner l'aspect qu'il aura.
On voit que selon le 'Hatam Sofer si les juifs avaient davantage aspiré à avoir le 2e Temple reconstruit, il aurait pu l'être de façon éternelle (donc plus majestueux), et mériter la guéoula.
Le 'Hatam Sofer enseigne qu'à notre niveau plus nous travaillons notre désir du machia'h, du Temple, de la guéoula, ... , plus vite nous mériterons de les avoir et surtout sous une forme qui sera infiniment meilleure.]

[Ainsi, il est une réalité certaine : le machia'h, le Temple vont arriver.
Actuellement, par nos actions, pensées, ... de chaque instant nous avons la capacité d'en définir la forme.
A quel point la guéoula sera éclatante? A quel point personnellement nous sera capable de percevoir la guéoula, le machia'h? A quel niveau spirituel serons-nous, individuellement et collectivement, pour l'éternité suite à la venue du machia'h? ...
Tout cela est encore entre nos mains, et nous pouvons faire en sorte que cela soit le plus sublime possible, pour nous, mais surtout pour Hachem (car plus son peuple sera à un niveau spirituel élevé, plus il aura de beaux habits spirituels, de proximité avec D., et plus ainsi Hachem en sera glorifié devant le monde entier).
Ainsi, non seulement on doit aspirer toujours plus au machia'h, mais on doit aussi faire de notre mieux pour que cette réalité imminente soit la plus belle possible grâce à notre attitude actuelle!]

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-> Le plus nous ressentons l'obscurité et les difficultés de notre exil, le plus nous pourrons apprécier la transformation complète que le machia'h apportera.
[Maharal - Nétsa'h Israël - chap.1]

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-> Le rav Eliyahou Dessler explique que l'objectif de la période qui va précéder la venue du machia'h est de nous réveiller à davantage se préparer pour le machia'h.
Il est dit que le machia'h arrive d'une façon soudaine, avant que nous ne le réalisions et que nous nous y préparions.

[Le rav Israël Moché Sorotskin ajoute : Une des raisons pour lesquelles il est si vital de se préparer au machia'h, et que ce que nous percevrons suite à sa venue dépend de notre préparation.
Plus on se sera préparé en fonction de nos capacités, plus on pourra vivre cette expérience à un niveau spirituel plus élevé.
L'idée est que lorsque le machia'h arrivera notre âme ne sera pas transformée en quelque chose de plus élevée que ce qu'elle n'est à ce moment.
Ainsi, si nous désirons vivre les jours du machia'h au niveau le plus élevé possible, alors nous devons nous y préparer dès maintenant en exil.
Sinon, que D. nous en préserve, la venue du machia'h ne nous apportera que très peu de choses.

On peut comprendre cela d'une comparaison de gens qui prient au Kotel.
De nombreuses personnes y sont physiquement présentes proches les unes des autres, mais au niveau spirituel ces personnes peuvent être extrêmement éloignées. Certains seront très attachées à la sainteté (vidant leur coeur à Hachem, conscientes de la grandeur du lieu, ...), d'autres bougeront les lèvres tout en prenant des photos, et d'autres n'ont aucune attache à la kédoucha, n'étant là que physiquement dans un lieu touristique comme un autre.

Nous voyons de là qu'une personne peut se trouver dans les endroits les plus saints, avec une grande opportunité potentielle d'en être influencée positivement, mais pourtant ce qu'elle va en tirer, combien elle va gagner va dépendre d'à quel point elle va être un réceptacle capable d'absorber la sainteté de l'endroit.
On parvient à cela en combattant l'attrait de ce monde, et en élevant continuellement son aspiration vers la spiritualité.
[si nous ne travaillons pas de notre mieux pour développer en nous des capteurs, des réceptacles, à la sainteté, nous ne pourrons pas capter l'incroyable sainteté et spiritualité que la venue du machia'h amène au monde.] ]

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+ Enseignement fondamental du Maharal :

=> Cette réalité de ce que nous serons avec la venue du machia'h peut effrayer, et même nos Sages du Talmud disent que ce sont des : "jours qui sont indésirables".
En effet, nous sommes loin d'être parfaits, et cela peut faire peur d'arriver à un niveau très en-deçà de ce qu'on aurait pu faire de notre vie? De même, quelle honte aura-t-on également sur certains de nos actes sur lesquels nous n'aurions pas fait téchouva? ...
(car après tout on parle d'éternité et de jugement devant Hachem, dont rien ne Lui échappe (aucune de nos pensées, de nos actes, ...).

-> Le Maharal (Nid'hé Israël פמ"ו) fait une précision qui change tout :
après la venue du machia'h, certaines personnes auront toujours la capacité de se développer et d'élever leur niveau. Il s'agit des personnes, qui bien qu'en exil, se sont toujours efforcées de s'améliorer.
Lorsque les jours du machia'h arrivent, de telles personnes seront capables d'atteindre les niveaux, vers lesquels elles aspiraient tout en étant en gualout (exil), même si alors elles n'ont pas réussi à y parvenir alors.

-> Le rav Israël Moché Sorotskin commente à ce sujet :
Une personne doit être capable de déclarer en toute sincérité qu'elle désirait véritablement faire la volonté d'Hachem et qu'elle a fait tout ce qu'elle pouvait pour le faire dans les limites imposées par le fait d'être en exil.
Lorsque le machia'h viendra, Hachem dira à une telle personne : "Tu seras maintenant ce que tu aurais été sans les distractions et les difficultés, sans le yétser ara et l'esclavage de la galout (exil)".
Puisque son souhait le plus cher était de faire la volonté d'Hachem et qu'elle a essayé de son mieux, cette personne récolte les "fruits de son travail", quel que soit son niveau réel lorsque le machia'h arrive.

Mais une personne qui n'a pas un désir authentique d'être proche d'Hachem alors qu'elle est en exil, et qui n'essaie même pas d'atteindre cette proximité, alors une telle personne ne peut espérer atteindre la grandeur [spirituelle] après que le machia'h n'arrive. Il sera trop tard.

Le moment : c'est maintenant.
Aujourd'hui est l'opportunité de faire de notre mieux, de faire ressortir nos sentiments les plus forts et les plus profonds en servant Hachem du meilleur de nos capacités.
Cela nous permet d'un côté de se connecter avec les jours du machia'h, déjà maintenant tout en étant en exil, et également de récolter les fruits de notre travail lorsque le machia'h viendra.
A ce moment, Hachem va nous élever à ces hauteurs élevées vers lesquelles nous nous sommes efforcées d'atteindre alors que nous étions en exil, et Il va même nous récompenser pour L'avoir servi à ces hauteurs.

[on comprend pourtant le yétser essaie tant de nous pousser à désespérer (ex: regarde ton âge, c'est trop tard pour te mettre à fond dans la Torah, alors laisse tomber), à réduire nos attentes spirituelles (ex: pour qui tu te prends, tu n'es pas baba salé?!).
Mais tout ceci est complétement faux!

Au contraire, Eliyahou haNavi dit : "Chacun de nous est obligé de se demander : Quand est-ce que mes actions atteindront celles de mes Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov" (Tana déBé Eliyahou 21).
Au regard de ce qu'on vient d'aborder, cela prend une lumière incroyable : au niveau simple, en visant infiniment haut au final je vais arriver plus haut que sans ambition (car j'aurai investi davantage, et également du fait que Hachem aide dans le chemin où une personne s'engage [en bien ou en mal]).

Mais le sens plus profond est : si de même que j'attends tous les jours le machia'h, de même tous les jours mes actions aspirent à atteindre celles des Patriarches (Avraham, Its'hak et Yaakov), alors même si j'ai des capacités très faibles, le jour où viendra réellement le machia'h alors Hachem me donnera les possibilités d'atteindre réellement le niveau des Patriarches.
Si sincèrement et concrètement, je vis un accord avec cette haute aspiration en faisant de mon mieux pour Hachem, dans le cadre de la vie que D. m'a octroyé dans cet exil, alors grâce à cela j'aurai un monde à Venir où je serai en compagnie des Patriarches (puisqu'ayant alors un niveau tendant vers le leur).
A l'inverse, plus j'écoute mon yétser ara, qui fait que mes désirs/ambitions spirituels sont quasi inexistants, alors l'arrivée du machia'h fera que j'aurai un niveau qui restera le même qu'auparavant, je perds alors cette faculté d'ascension (puisque dépendante de nos ambitions spirituelles d'avant machia'h).]

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-> Sur le fait qu'avoir une grande ambition spirituelle peut nous faire gagner beaucoup, on trouve un exemple quelque peu similaire :
Il est écrit : "Vous vous tenez aujourd'hui, vous tous, devant Hachem votre D." (Nitsavim 30,9).

Le Toldot Yaakov Yossef explique que notre inscription dans le livre des tsadikim ou des réchaïm n'est pas basée sur le passé, mais plutôt sur nos plans actuels pour l'année à venir.
Quoiqu'on a pu faire de notre année passée, si à Roch Hachana nous exprimons à Hachem une sincère ambition de tendre autant que possible vers le tsadik qui est en nous, alors nous serons inscrit dans le livre des tsadikim.
=> Nous ne devons pas avoir de complexes, car le Jugement n'est pas sur ce que l'on a été, mais plutôt sur ce que nous voulons être.
Ainsi, plus nous développons notre envie sincère de grandir Hachem par nos belles actions pendant l'année à venir, plus Hachem les comptant pour déjà parfaitement réalisées, nous considérera à Roch Hachana comme un incroyable tsadik.

==> D'une façon similaire, nous devons attendre chaque jour la venue du machia'h avec d'énormes ambitions sincères dans la Torah, dans le service d'Hachem, dans le fait de s'améliorer, ... , car ainsi Hachem nous permettra d'être en mouvement vers ces ambitions, alors que sinon nous serons figés au niveau réellement atteint lors de la venue du machia'h.

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-> La nature de notre libre choix après la venue du machia'h sera différente.
Le Zohar (paracha Dévarim) déclare que le repentir le plus aimé par Hachem est la téchouva entreprise spécifiquement pendant une période de "hester panim" (Hachem cachant Son visage, pour ainsi dire), lorsque la providence d'Hachem est la moins évidente.
Il semblerait qu'une fois qu'Hachem aura révélé Son honneur majestueux lors de l'arrivée du machia'h, le repentir ne sera plus efficace.

En revanche, si nous prouvons maintenant, alors que nous sommes encore en exil, que nous sommes prêts à servir Hachem avec dévouement à tout moment et dans toute situation, alors nous recevrons une grande récompense même lorsque le machia'h sera déjà là, et nous ne "perdrons" même pas un iota de l'arrivée du machia'h.
Puisque nous avons, pour notre part, prouvé que nous continuerions à surmonter les épreuves même pendant la période qui suivra la venue du machia'h, par conséquent, même si en pratique nous ne serons plus confrontés à de telles épreuves, néanmoins, Hachem nous versera une récompense comme si nous continuions à les surmonter.
[rav Moché Sternbuch - entendu du rav Yoel Teitelbaum (voir Ech Kodech 5775 - p.130)]

=> Avec la venue du machia'h, il y a une disparition du libre arbitre, et donc du fait d'avoir une récompense pour agir selon la volonté d'Hachem (on reste à la place acquise au moment de notre mort). Cependant, si nous aspirerons maintenant à faire du mieux de nos capacités, alors nous pourrons mériter éternellement des récompenses, de pouvoir continuer à s'élever/se rapprocher d'Hachem dans le monde à Venir.

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Nos Sages comparent la délivrance d'Egypte avec la délivrance finale (guéoula) :
-> Si en Egypte les 4/5e des juifs sont morts pendant la plaie de l'obscurité, pourquoi le 1/5e restant a-t-il été sauvé?
En effet, même ce 1/5e était ancré dans le 49e niveau d'impureté (sur un total de 50!). Quel a été leur mérite?
Le Chem miChmouël répond : c'est parce qu'ils désiraient être bons, et cela a suffit pour leur faire mériter des miracles.

[en ce sens même le pire racha qui a de la émouna, une envie sincère de s'améliorer, il pourra bénéficier de la guéoula. ]

-> Dans la paracha Bo : pourquoi Datan et Aviram ne moururent-ils pas durant la plaie des ténèbres comme tous les "mauvais" juifs qui moururent pendant ces 3 jours?

Le Roch explique que c'est parce que bien que réchaïm, ils ne désespérèrent jamais de la délivrance.
Cela pour nous enseigner que même un racha comme Datan ou Aviram, parviendra à se corriger entièrement s'il ne désespère pas de sa propre délivrance (la ''sortie d'Egypte'' personnelle de son
âme en exil).
Car : "Israël, bien qu'il ait fauté, s'appelle toujours Israël" (guémara Sanhédrin 44a).

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-> b'h, à ce sujet : nécessité de le demander : https://todahm.com/2018/08/08/construction-du-temple-venue-du-machiah

Tout le processus de l'histoire du monde, du début de la création jusqu'à sa toute fin, a pour l'objectif de développer la reconnaissance de : "ein od milévado" (Hachem est la Source ultime de toute chose).
[Ram'hal - Daat Tévounot (ot 34)]

Nécessité de demander le machia’h

+ Nécessité de demander le machia'h :

-> Nos Sages rapportent qu'à l'époque du roi David, il y a eu une épidémie qui a duré une heure, et qui a tué 70 000 personnes. (voir Chmouël II 24,15)
Une raison à cette punition est parce que le roi David a compté le peuple juif.
Mais nos Sages donnent également d'autres raisons à cela.

Le midrach Shocher Tov (Téhilim 17) et le Ramban (Kora'h 16,21) apportent la raison suivante :
à cette époque, le peuple juif n'avait pas encore eu de Temple, et ils ont fauté de ne pas avoir demandés qu'il soit construit immédiatement à leurs jours.

[le commandement de construire le Temple a été donné dans la Torah, et à la génération du roi David tout ce qui était nécessaire pour cette tâche était en place. Le peuple a alors été puni car ils auraient dû supplier Hachem pour que ce 1er Temple soit construit, mais ils ne l'ont pas fait.]

Le midrach Shocher Tov poursuit :
"de ce sujet on en déduit à plus forte raison (kal va'homer) que : si le peuple juif à cette période, qui n'avait jamais eu de Temple et qui n'a pas vécu sa destruction, ont malgré tout été puni parce qu'ils n'ont pas demandé de voir sa construction, alors à combien plus forte raison pour le peuple juif de nos jours, qui est déjà passé par sa destruction, s'il ne pleure pas pour le Temple et qu'il ne prie pas pour sa reconstruction."

[ de même, lorsque nous voyons que pratiquement tous les signes annonciateurs de la venue du machia'h sont présents, cela doit nous stimuler à aspirer et à prier davantage pour la construction du 3e Temple, et la guéoula.
Ce midrach nous montre que Hachem peut nous envoyer des malheurs dans un but de nous réveiller à vouloir et à prier pour la guéoula. (plus vite nous le ferons, moins Hachem aura besoin de mettre un volume fort au réveil, aux malheurs alors nécessaires pour nous réveiller à revenir vers notre papa Hachem)]

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-> Le Ramban écrit que le roi David est appelé : "boné" (constructeur) du Temple, bien qu'il n'en a posé aucune pierre.
Ainsi, il est crédité de la construction du Temple car il l'a désiré et qu'il a fait tout ce qu'il pouvait pour faciliter sa construction.

Rabbi Israël Moché Sorotskin ajoute à cela :
Il est important de se rappeler qu'il y avait un Michkan à l'époque du roi David, un saint lieu où les korbanot étaient apportés et où la Présence Divine résidait.
Cependant, un Michkan n'est qu'un "lieu temporaire".
Le Chaaré Ora, un élève du Ramban, explique que le roi David ressentait une douleur sur le fait que la Présence Divine n'avait pas un lieu de résidence permanent.
C'est pour cela que le peuple juif a été puni par une épidémie (à l'époque de David), bien qu'il y avait un Michkan
En effet, ils auraient dû eux aussi supplier pour un Temple, et cela afin que la Présence Divine puisse avoir un lieu de résidence permanent.

-> Selon le Ramban, la raison pour laquelle le peuple juif a été puni, est pour ne pas avoir demandé à construire le Temple, car le Aron n'avait pas de lieu permanent, ce qui signifie Présence Divine n'avait pas un lieu fixe pour se reposer. Le Michkan étant un lieu temporaire, le peuple juif aurait dû implorer pour un Temple, uniquement afin que la Présence Divine puisse enfin avec une résidence permanente.
[le problème c'est qu'on se contente de ce que l'on a matériellement et spirituellement, et on oublie que cela ne va pas du tout pour notre papa Hachem. Alors même si dans notre vie ça va (c'est pas si grave si le machia'h a un peu de retard!), mais pour Hachem il faut supplier pour qu'il vienne au plus vite! Sinon, nous fautons par manque de respect pour l'honneur et le bien de notre papa Hachem.
(en effet, si les juifs ont été puni à une époque où il y avait le michkan et peu de 'hilloul Hachem et souffrances de la Chékhina, alors à plus forte raison de nos jours où la situation est très dégradée, nous devrons rendre des comptes pour rester aussi insensibles à Hachem.)]

[dans le Shéma Israël, nous disons dès le début : "Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur, de toute ton âme, avec tout ton pouvoir"
On voit qu'à l'époque du roi David alors que la Présence Divine avait une résidence temporaire, les juifs ont été punis de ne pas avoir désirés qu'Hachem ait une maison permanente (le Temple), et qu'en est-il de nous actuellement, car : "Depuis le jour où le Temple a été détruit, la seule chose que Hachem a dans ce monde est les 4 amot de la Halakha" (guémara Béra'hot 8a).
Ainsi, si nous aimons véritablement Hachem (comme nous l'enjoint le Shéma Israël), comment pouvons-nous accepter une seule seconde la situation actuelle? Comment pouvons accepter de rester en exil, et donc loin de notre papa Hachem qu'on aime tant? Comment pouvons-nous accepter que la gloire Divine ne soit pas plus manifeste dans le monde, que la sanctification d'Hachem ne soit pas maximale?
Comme nous le disons dans le Shéma Israël, nous devons être prêts à renoncer à tout cela par amour pour Hachem (ex: toute ma fortune, toute ma position sociale, toute ma possibilité facile d'acquérir des récompenses par les mitsvot en ce monde, ... Hachem, je ne penses à rien que Ton honneur, je ne veux rien que Toi, que tout le monde Te connaisse et T'aime.)

=> Ainsi, plus que d'investir autant d'efforts pour savoir quand le machia'h va venir, nous devons investir toutes nos capacités pour le désirer principalement pour Hachem, car de façon latente aspirer au machia'h est une déclaration d'amour concrète de notre part à notre papa Hachem.]

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-> Ailleurs, le Ramban (Katvé haRamban ח"א - amoud שכד) écrit :
"Le prophète Yirmiyahou a reproché au peuple juif de s'être tellement occupé de choses matérielles pendant leur exil (leur maison, leur commerce, ...), à la place de pleurer et prier jour et nuit pour que Hachem pardonne leurs fautes qui font traîner l'exil et qu'Il puisse amener la guéoula rapidement.
Le fait est que si nous faisons téchouva, le machia'h viendra immédiatement, et sinon il tardera ...
Ce péché [de ne pas prier] lui fait du mal [au machia'h], il souffre toute la journée qu'il doive retarder sa venue, et nous ne nous soucions pas de cela. Au contraire, nos sommes préoccupés par nos affaires parmi les nations."

=> on apprend des mots du Ramban que le fait de demander la cosntruction du Temple et prier pour la Délivrance, n'est pas seulement une mitsva, mais c'est en réalité considéré comme une faute si nous ne le faisons pas!

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-> Le 'Hatam Sofer enseignait à sa communauté que la paix n'est pas forcément une bonne chose. Nous ne voulons pas se sentir trop confortable dans l'exil, car cela peut être un signe qu'on va y rester encore longtemps.
En effet, tant que l'on se sent mal à l'aise dans l'exil, alors nous pouvons espérer que Hachem prévoit rapidement de nous ramener à notre place.

Le Messekh 'Hokhma disait également que l'inconvénient de se sentir trop confortable, à l'aise, dans l'exil est qu'on en vient à oublier que notre véritable maison est la terre d'Israël. Et alors nous n'aspirons plus à y retourner.
[dans Sa bonté infinie Hachem fait que même l'exil nous soit le plus agréable/confortable possible. Mais le risque c'est qu'on se dise que c'est plutôt bien, et du coup on ne demande plus de tout notre cœur à Hachem d'amener la guéoula, et de revenir à notre vraie et unique maison (Jérusalem reconstruite avec le Temple). ]

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-> "Après cela, les enfants d'Israël se remettront à rechercher Hachem, leur D., et David, leur roi" (Hochéa 3,5)
Nos Sages expliquent que nous avons perdu la Malkhout Chamayim (Royauté du Ciel), Malkout Beit David et le Temple, car nous avons été dégoûtés par eux.
C'est pourquoi, rabbi Chimon ben Ménassiya (un important élève de Rabbi Méïr) dit : "nous ne les recevrons pas tant que nous ne les demanderons pas en retour".

[plus nous nous rendons compte d'à quel point le Temple nous manque, d'à quel point nous voulons que la Royauté d'Hachem soit manifeste dans le monde, ... alors plus nous la demanderons sincèrement à Hachem.
Certains affirment que c'est pour cela que Israël, Jérusalem et le mont du Temple, sont tellement souvent aux informations dans le monde : c'est un rappel d'Hachem pour nous demander que même si nous sommes au quotidien en exil, nous ne devons pas les oublier.

D'ailleurs, le roi David écrit : "Comment chanterions-nous l’hymne de Hachem en terre étrangère? Si je t’oublie jamais, Jérusalem, que ma droite me refuse son service! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens toujours de toi, si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies!"
Ainsi, même si grâce à D. on a de très bons moments en exil, on doit garder en tête que le sommet de la joie c'est Jérusalem reconstruite!
(à l'image du verre que l'on brise au comble de la joie du mariage) ]

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-> Rav Lipa Yisraelson, un neveu du rav 'Haïm Kanievsky, rapporte qu'il a récemment demandé au rav Kanievsky : "Mon oncle n'arrête pas de dire que : 'Machia'h est au coin de la rue' ...Pourquoi ne voyons-nous pas le machia'h?"
Le rav Kanievsky a répondu : "Est-ce que quelqu'un est déjà entré dans votre maison sans y être invité? Un invité peut se tenir juste devant notre porte, mais nous devons lui demander d'entrer! Nous devons prier pour le machia'h!"

-> Le 'Hafets 'Haïm dit que nous ne devons pas uniquement demander le machia'h comme quelqu'un qui demande une faveur à un voisin ou à un ami.
Mais plutôt, nous devons réclamer ou exiger le machia'h, comme on le ferait si on travaillait pour quelqu'un et qu'on n'était pas payé, et que notre famille en était affamée.
Nous ne devons pas le faire à la légère, mais plutôt d'une façon désespérée (c'est une question de vie ou de mort [spirituelle]!).
Le machia'h, nous devons le demander, le supplier, ... de tout notre être.

=> Notre mission est claire : nous devons inviter le machia'h à l'intérieur de notre vie.
[à l'image de l'air qui nous est indispensable pour vivre, sa venue (et ce que cela implique) doit être à nos yeux vitale! ]

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-> A la fin de l'exil de Paras, le peuple juif a été sur le point d'être anéanti.
Le 'Hatam Sofer et le Yaarot Dvach, explique que la raison principale de ce sévère châtiment était pour leur participation au banquet royal d'A'hachvéroch. En effet, en participant aux festivités, les juifs montraient leur contentement de rester à Shoushan, et leur absence de désir de sortir de l'exil et d'avoir le Temple.

Le 'Hatam Sofer ajoute que c'est aussi la base de la guémara (Sanhédrin 97a) qui enseigne que si nous ne faisons pas téchouva avant la venue du machia'h, alors Hachem placera sur nous un roi dur comme Haman qui nous forcera à faire téchouva.
Le 'Hatam Sofer explique que si nous ne nous repentons pas et ne supplions pas pour le Temple par nous-même, alors nous allons souffrir d'un roi comme Haman jusqu'à ce que nous soyons forcés de le faire, comme les juifs à l'époque de Pourim.

[ainsi on voit que le peuple juif a presque était anéanti au moment de l'histoire de Pourim car ils n'ont pas cherché à sortir de l'exil. Et ils n'ont été sauvés qu'au dernier moment, car cela les a obligés à supplier pour le Temple, rectifiant ainsi la cause de leur problème.
Aujourd'hui également puisque nous ne demandons pas suffisamment la guéoula, Hachem doit utiliser différents moyens pour parvenir à ce but. ]

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-> Le rav Yaakov Emden (Yaavets - Halakhot 9 Av - délet 2, 'halon 6- ot 16) écrit que la "faute" de ne pas prendre le deuil du Temple peut être la cause du fait que l'exil traîne plus longtemps, et c'est la raison principale de toutes les souffrances que le peuple juif vit en exil.
En raison du fait que nous sommes plutôt confortables en exil, nous ne prenons pas vraiment à coeur le deuil du Temple.
Nos Sages (guémara Taanit 30b) ont dit que c'est par le fait de s'endeuiller sur le Temple qu'on mérite de le voir se reconstruit.

[ainsi, nous devons espérer en la guéoula, qui comprend la reconstruction du Temple, car à défaut de cela on prolonge l'exil et on s'amène des difficultés dans notre vie.]

Pour un juif, la seule crainte = celle d’Hachem

+++ Pour un juif, la seule crainte = celle d'Hachem :

+ "Quand tu t'avanceras contre tes ennemis pour leur livrer bataille, et que tu verras cavalerie et chariots de guerre, une armée supérieure à la tienne, ne sois pas effrayé par eux ; car tu as avec toi Hachem, ton D., qui t'a fait sortir du pays d'Egypte.
Or, quand vous serez sur le point de combattre, le pontife s'avancera et parlera au peuple. Il leur dira: "Ecoute, Israël! Vous allez, en ce moment, livrer bataille à vos ennemis ; que votre courage ne mollisse point ; soyez sans crainte, ne vous laissez ni déconcerter ni terrifier par eux. Car c'est Hachem, votre D., qui marche avec vous, afin de combattre pour vous contre vos ennemis et de vous procurer la victoire."" (Choftim 20,1-4)

-> Selon Rachi, ces versets contiennent 4 avertissements contre le fait d'avoir peur.

-> Les Richonim comptent ces versets comme une mitsva : il est interdit d'avoir peur.

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 3,29) écrit que cette faute d'être terrorisé ne se limite pas au champ de bataille (à une guerre), elle s'applique à toute situation effrayante dans laquelle une personne peut se trouver.

=> La question se pose : comment peut-on ordonner à quelqu'un de ne pas avoir peur dans une situation terrifiante?

-> "Ne sois pas effrayé par eux" (lo tira mé'em - לא תירא מהם - Choftim 20,1)
Selon le Ibn Ezra et le Sforno, cela signifie qu'il n'y a aucune raison d'avoir peur "mé'ém (peur d'eux - ici : tes ennemis), nous ne devons être effrayé/craindre uniquement Hachem.
En réalité, lorsque Hachem décide de nous mettre dans une situation effrayante, Il veut que nous le craignons Lui.
Nous devons utiliser cette opportunité pour s'ouvrir à des sentiments de "yirat chamayim" (crainte d'Hachem), ce qui signifie, au niveau le plus simple, développer notre conscience et notre réalisation que : "ein od milévado" (il n'y a rien d'autre à part Lui).

[ "ein od milévado" = aucun être humain, aucun objet, n'a la capacité d'exister et de faire la moindre chose, sans qu'Hachem n'ait émis un décret le permettant.
Il n'y a aucune raison d'avoir peur des circonstances, car c'est Hachem qui a fabriqué cette situation dans les moindres détails (avec des raisons qui nous échappent pour le moment), mais puisqu'Il peut tout et que tout dépend de Lui, nous n'avons rien à craindre, si ce n'est Lui.

La problématique est que nous vivons dans un monde majoritairement non-juif qui suit la tendance humaine : il n'y a pas de Maître dans le monde, et de toute façon on est assez fort pour comprendre et gérer tout seul ce qui ce passe.
Un juif accepte que c'est Hachem le boss, qu'Il rend toute chose possible, que pour le moment nous ne pouvons pas comprendre, mais qu'au final tout ne sera que pour notre bien ultime.
Ainsi, chez un juif : "Décharge-toi sur D. de ton fardeau, Il prendra soin de toi" (Téhilim 55,23).
Le rav de Branov ('Hamra Tava) enseigne : lorsqu'un problème arrive à un juif, il pense que "demain" sera meilleur. Il a confiance en Hachem, et il est persuadé que D. peut lui retirer tous ses soucis en un clin d'œil.
De son côté, un non-juif n'a nulle part où se mettre, où se réfugier dans de la confiance, et c'est pourquoi il reste constamment avec ses problèmes.

=> L'idée est que plus un juif se travaille constamment pour aborder la vie selon : "ein od milévado" (il n'y a rien d'autre à part Lui), le plus il verra à l'origine de toute chose qu'il y a Hachem, et le moins il aura peur.
Un non-juif va avoir peur du bâton qui le frappe, qui lui fait peur.
Tandis qu'un juif voit que c'est Hachem qui le tient, alors il n'y à rien à craindre, et au contraire c'est un appel pour qu'on vienne se blottir contre Lui (par la crainte d'Hachem générée, qui engendre également de l'amour d'avoir un papa Hachem si incroyable!).]

[ => Lorsque nous percevons des choses, on doit s'interroger : est-ce que je les aborde avec un regard juif ou bien non-juif?
Sinon, c'est que nous avons un travail personnel à faire pour tendre à mieux réagir et regarder les choses avec des lunettes juives.
A notre naissance on a la chance d'être "non non-juif", mais ensuite il faut constamment travailler pour être "juif" dans l'action. Surtout que la nature humaine, et le milieu non-juif environnant nous empêche d'agir, de porter un regard vraiment juif sur ce même monde environnant. ]

[ le fait d'être apeuré par quelque chose ne va en rien améliorer les choses, en plus de traverser ce moment d'une façon désagréable.
A l'inverse, on peut le transformer comme d'une opportunité pour renforcer sa émouna, et donc acquérir une proximité plus grande avec Hachem.
Par ailleurs, dans des moments durs, qui font peurs, il peut être intéressant de se projeter dans le futur (ex: dans 2-3 ans), et se demander si on prendra toujours autant à cœur cela, si cela vaut la peine de se prendre la tête pour si peu.
Cela peut être un sens de : "Qui est sage? Celui qui voit ce qui va arriver" (ézéou 'hakham aroé ét anolad - guémara Tamid 32a). ]

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A ce sujet du "ein od milévado", voir également :
- https://todahm.com/2015/04/30/ein-od-milevado
- https://todahm.com/2021/11/08/33616
- https://todahm.com/2020/09/21/15072-2

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-> On a vu qu'il y existe la mitsva suivante : d'interdiction d'avoir peur.
Le roi David écrit : "Je mets constamment Hachem devant moi" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8).
=> Ainsi d'une certaine façon lorsque l'on a peur c'est qu'on pense que derrière cette chose qui nous effraie il n'y a pas Hachem aux manettes, et d'une certaine façon on attribue du pouvoir à une autre force que D.
(ce qui contredit le Shéma : Hachem est Un = à nos yeux derrière toutes choses, même les plus inquiétantes, il n'y a que Hachem [c'est pour cela qu'on met la main sur nos yeux : même si je ne vois pas, je ne comprends pas, j'affirme avec certitude que c'est Hachem qui gère pour le bien!]).

A la question pourquoi Hachem cherche à me faire peur :
- le mauvaise réaction : je suis tétanisée en développant l'idée que Hachem ne gère pas tout pour le bien, et donc que j'ai des raisons de m'inquiéter ;
- la bonne réaction : je comprends que Hachem m'envoie un électrochoc pour réveiller et stimuler ma émouna.
=> Lorsque j'ai peur vers où vais-je courir pour prendre refuge : est-ce chez papa Hachem et ainsi je muscler ma conscience qu'il n'y a que Lui, ou bien vais-je louper cette opportunité de rapprochement interne avec Hachem.
(avec le risque que D. m'envoie un électrochoc encore plus fort pour que je finisse par me tourner vers Lui)

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Pour nous aider à voir la vie avec des lunettes juives, on peut citer quelques commentaires de Rachi sur les versets de la Torah ci-dessus :
-> "Cavalerie et chariot" : Tous les chevaux [de l'armée égyptienne] ne comptaient, pour Hachem, que pour un seul (Béchala'h 14,23 & Choftim 20,1) ;
-> "Un peuple plus nombreux que toi" (Choftim 20,1) : [Hachem nous dit : ] C’est à tes yeux qu’il est plus nombreux, mais il ne l'est pas aux Miens.
-> "Ecoute, Israël" (Choftim 20,3) = Même si vous n’avez pas d’autre mérite que d’avoir récité le Shéma Israël, vous vous êtes rendus dignes de Son secours (guémara Sota 42a).
-> "Car Hachem, Eloké'hem" (Choftim 20,4) = [Vos ennemis] viennent armés de la force des hommes, mais vous, vous venez armés de la force de Hachem (guémara Sota 42b).

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-> Le rav Yé'hezkel Levinstein (Ohr Yé'hezkel) dit que l'homme profondément croyant doit savoir que tous les pouvoirs sont entre les mains de D.

-> Au début de la 2e guerre mondial, le rav El'hanan Wasserman (Kovets Maamarim) a rapporté au nom du 'Hafets 'Haïm : "Chaque balle [d'une arme] a une adresse. Tout ce qui est décrété sur une personne lui arrivera où qu'il soit. Il n'y a aucune raison de paniquer ; Hachem aidera".

-> b'h, voir également : Hachem est toujours là : https://todahm.com/2017/04/26/5204-2

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+ Le tonnerre & les cauchemars :

-> Selon la guémara (Béra'hot 59a), l'objectif du tonnerre et des cauchemars est de "rendre droit ce qui ait tordu dans le cœur" d'une personne.
Cela est déduit du verset : "D. a arrangé les choses de telle sorte qu'on le craigne" (Kohélet 3,14).

-> Le rav Israël Moché Sorotskin dit que c'est de cette façon que nous devons aborder toutes les choses qui nous font peurs.
Nous devons réaliser qu'elles viennent d'Hachem, et qu'il n'y a pas de place pour la crainte de la chose elle-même ; nous devons lui permettre d'éveiller notre crainte d'Hachem (yirat chamayim).

-> Le rav Eliyahou Lopian fait remarquer que les tonnerres sont pratiquement toujours suivis par de la pluie. Pourquoi cela?

Il donne la réponse suivante :
La pluie n'est pas une chose naturelle. C'est une bénédiction d'Hachem, et nous avons toujours besoin de quelques mérites pour recevoir une pluie abondante.
Parfois, nous n'avons pas assez de mérites pour cela, et alors Hachem va produire tout d'abord des tonnerres qui vont conduire à agiter la crainte d'Hachem (yirat chamayim) chez quelques personnes.
Grâce à ces mérites supplémentaires, le monde est alors capable de recevoir la bénédiction de la pluie.

La même chose est vraie pour chaque bénédiction que Hachem désire nous donner.
Nous devons être méritants pour la recevoir, et si ce n'est malheureusement pas le cas, alors Hachem nous envoie différentes choses pour nous réveiller.
A la suite de cet éveil spirituel en nous, cela va générer le mérite nécessaire pour recevoir la bénédiction d'Hachem.

[ainsi nous ne devons jamais désespérer. C'est justement lorsque l'on traverse une période sombre, qui va nous faire un sursaut de crainte d'Hachem, que l'on va exprimer concrètement notre émouna. Par ces mérites ainsi générés nous pouvons alors prétendre à une période éclatante de bénédictions qu'on n'aurait pas pu avoir sinon.
En ce sens, une journée chez les juifs commence la veille au soir, car un moment d'obscurité (nuit) dans notre vie, va permettre qu'on ait de la lumière (jour) éclatante dans notre vie. ]

Se préparer pour le machia’h

+ Se préparer pour le machia'h :

-> "Je vous ai séparés d'avec les peuples pour que vous soyez à moi" (Kédochim 20,26)

-> Rachi (citant le Yalkout Chimoni) commente : "Si vous restez séparés d'eux (des autres nations), vous êtes à moi, et sinon vous êtes à Nabuchodonosor et à ses semblables".

-> Le rav Aharon Kotler disait au nom du 'Hafets 'Haïm que lors de la dernière guerre (avant machia'h), uniquement ceux qui seront connectés aux valeurs de la Torah, qui seront totalement déconnectés des [valeurs des] nations du monde seront sauvés.

Le rav Nathan Wachtfogel ajoutait qu'il a une tradition que lui a transmis le rav Yéhochoua Leib Diskin que la dernière bataille avant la venue du machia'h, il sera sauvé tout juif qui se sépare des non-juifs, qui n'a pas de lien avec sa culture, ses intérêts, ses journaux, sa musique et ses livres.
Hachem dit à propos de telles personnes : "vous soyez à moi", et les non-juifs non aucune autorité sur eux.

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhma ouMoussar) écrit que souvent les gens traite avec légèreté ce que la Torah voit comme fondamental.
Il donne l'exemple que de nombreuses personnes ne pensent pas que le fait d'interagir avec des non-juifs soit si problématique que cela.
Mais en réalité : "lorsqu'on aborde ce sujet, quelle est la préoccupation essentielle de la Torah? Sur quoi Moché nous met-il constamment en garde? Ne pas se mélanger avec les non-juifs et ne pas apprendre de leur manières."

-> Le rav Israël Moché Sorotskin enseigne :
Au-delà d'agir comme eux, le fait d'avoir les mêmes valeurs et d'idéaliser la société non-juive, est une manifestation du fait "d'être comme les nations".
[...]
La limitation avec les non-juifs va plus loin que des actions de surface.
En apparence on pourrait ne rien avoir à voir avec la culture non-juive, mais cela se manifeste dans ce que nous estimons, dans les choses qui captent note attention et dans les poursuites dans lesquelles nous investissons notre énergie.

Un non-juif valorise ce monde-ci en tant que tel. C'est son objectif final et le centre de son attention.
D'un autre côté, un juif valorise le monde à Venir, et reconnaît ce monde comme une existence secondaire.

Malheureusement, aujourd'hui nos façons de penser sont confuses. L'importance excessive que nous accordons aux plaisirs matériels de ce monde provient du fait qu'on valorise ce monde-ci, d'une façon identique aux non-juifs.
L'attention que nous donnons à ces parties physiques de la vie est complètement en désaccord avec ce que nous sommes en tant que juifs.
La nourriture, les habits, la décoration de la maison, les vacances, ... tout cela peut nous assister dans notre service d'Hachem. Mais si une personne n'est pas assez vigilante, la poursuite de ces commodités/conforts va à la place l'éloigner d'Hachem.
[il existe la notion de : "juif non-juif" : un juif qui se conforme à la loi juive, mais qui dans ce cadre va se comporter et penser d'une manière non-juive.]

Nous luttons tous contre l'attrait de la matérialité.
La très forte attraction pour ce monde-ci est actuellement le piège principal de l'exil.
Hachem nous fait vivre parmi les non-juifs, parmi leurs attitude et leur vision qui nous influencent, et cela constitue une épreuve pour nous. Plutôt que d'être focalisés sur la spiritualité, nous sommes pris par l'aspect matériel de notre vie.
L'importance que l'on accorde à la matérialité et à l'aspect physique des choses [au-delà de ce qui nous est strictement nécessaire], est classifié comme "agir comme un non-juif".

[ dans les bénédictions du matin nous disons : "chélo assani goï" (qui ne m'a pas fait non-juif), et non pas : "qui m'a fait juif". Pourquoi cela?
Hachem nous fait exister en tant que "non non-juif", ensuite c'est à nous d'avoir une comportement, une façon de voir les choses qui soient "juive" (et donc à l'image d'Avraham, à l'encontre de la manière de penser et d'aborder la vie que peut avoir le monde environnant non-juif).

Il est intéressant de se questionner :
- concernant notre vie éphémère dans ce monde : face à une grave épidémie on va prendre conscience de la nécessité de prendre des mesures pour éviter de tomber gravement malades, voir de risquer d'en mourir.
- concernant notre vie éternelle dans le monde à venir : En ce qui concerne notre spiritualité, est-ce qu'on a des sentiments d'une même intensité? Est-ce que nous investissons et protégeons autant notre spiritualité que nous pouvons le faire pour notre matérialité? ]

[au contact de l'environnement non-juif, notre yétser ara nous fait mélanger l'ordre des priorités : la finalité est d'amasser un maximum de spiritualité, et la matérialité n'est qu'un outil au service de cet objectif.
Le 'Hafets 'Haïm fait remarquer qu'on a tendance à investir tellement d'efforts pour bien vivre dans ce monde (qui n'est que temporaire), mais on pense très peu à investir et préparer notre mort (là où l'on va résider pour l'éternité, surtout qu'après notre mort on ne pourra plus rien embellir!).
En ce sens, le milieu non-juif met tellement l'accent sur la notion de "carpé diem" (profite, kiffes ce que ce monde propose car demain tu n'existeras plus), alors qu'un juif doit voir les choses totalement différemment : "nous sommes éternels, et ce monde très temporaire est consacré pour accumuler un maximum de ressources pour alimenter notre vie éternelle". ]

Le Beit haLévi affirme que la pire forme de réprimande est lorsque l'on montre à une personne à quel point ses actions étaient contradictoires.
[ex: Comment pouvons-nous attendre sincèrement la venue du machia'h à tout moment, et d'un autre côté avoir une vision non-juive en investissant, en donnant de l'importance, plus que nécessaire à la matérialité, au détriment de la spiritualité?]

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-> Il y a plus de 2 500 ans, le prophète Yé'hezkel nous a rapporté que Hachem lui a dit : "si le peuple juif dira : "Devenons comme les nations, comme les familles des [autres] pays!"... Par ma vie, dit Hachem, je jure que d'une main puissante (béyad 'hazaka - בְּיָד חֲזָקָה) et d'un bras étendu (biz'roa nétouya - בִזְרוֹעַ נְטוּיָה) et d'un courroux débordant (bé'héma chéfou'ha - בְחֵמָה שְׁפוּכָה), je me comporterai en roi à votre égard!" (Yé'hezkel 20,32-33).

-> Le rav El'hanan Wasserman (maamar Ikvéta déMechi'ha) a écrit avant la 2e guerre mondiale que nos Sages nous expliquent :
- yad 'hazaka = signifie "déver" = Hachem enverra des maladies (punition du Ciel) ;
- zéroa nétouya = signifie " 'herev" = des pogroms (punition des gens) ;
- 'héma chéfou'ha = cela comprend des choses incroyablement terribles (que D. nous en préserve).

-> Le rav El'hanan Wasserman ajoute que les punitions viendront dans cet ordre.
Si nous pensons que nous pouvons agir comme les non-juifs, d'abord Hachem nous enverra une maladie "du Ciel" (min haChamayim).
Si nous n'écoutons pas ce message, Hachem nous enverra un pogrom "par les gens".
Si cela ne suffit pas à nous réveiller, alors (que D. nous en préserve) cela va continuer jusqu'à " 'héma chéfou'ha" (des choses incroyablement terribles).

[ainsi, plus nous prenons garde à prendre nos distances avec la façon d'aborder la vie des non-juifs, plus nous nous évitons de mauvaises choses que Hachem devra nous envoyer pour nous séparer d'eux.
Soit on le fait de nous même, soit on le fera dans la douleur, par la contrainte.]

[en ce sens également, nos Sages (guémara Sanhédrin 97b) disent que pour mériter la venue du machia'h nous devons faire téchouva. Dans le cas où l'on ne le ferait pas de nous-même, alors Hachem placera sur nous un roi sévère comme Haman et nous serons alors forcés de nous repentir.
(ainsi, plus nous attendons pour revenir vers Hachem, vers une vie davantage selon la Torah, plus nous nous exposons à recevoir sur nous des coups, des difficultés, qui nous réveillerons/forcerons à le faire.
Pourquoi être effrontés et obliger notre papa Hachem à agir ainsi envers nous (encore plus qu'un père chaque coup qu'Il doit nous donner est plus douloureux pour Lui que pour nous!).
De plus, ce n'est pas très respectueux pour le Roi, qui nous attend, que l'on doit utiliser la force pour nous amener à Lui (où est notre amour, notre crainte, à Son égard). ]

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+ L'essence des jours du machia'h :

=> On peut se demander : jamais l'attrait pour ce monde-ci n'a été aussi fort que de nos jours. Comment pouvons-nous s'assurer une place parmi ceux qui accueillerons le machia'h?

-> Le rav Moché Sorotskin enseigne :
la réponse est que nous devons comprendre le mode de vie que les jours du machia'h impliquent, à l'inverse du mode très matériel actuel, et ensuite s'efforcer de s'y lier dès maintenant, avant même que le machia'h n'arrive.
Ceci est l'unique manière de véritablement se séparer des non-juifs et de tout ce qu'ils représentent, et d'alors mériter la guéoula.

[c'est en ce sens qu'on a l'obligation d'attendre constamment la venue du machia'h : nous devons tellement aspirer à sa venue que nous avons déjà la tête à ce que sera notre réalité avec sa venue.
(actuellement, la différence entre juifs et non-juifs n'est à première vue pas flagrante, mais avec la venue du machia'h ce sera le jour et la nuit! Ainsi, on doit avoir cela en tête, et contrairement à eux nous devons nous préparer à cette réalité! )

D'un côté la venue imminente du machia'h implique que l'on ne doit pas remettre à plus tard la possibilité d'accomplir des mitsvot car après sa venue il sera trop tard pour les faire.
Mais également cela doit nous pousser à s'imaginer comment nous vivrons à ce moment. Puisque nous sommes certains que le machia'h peut arriver à tout moment (que ce n'est pas une réalité lointaine, théorique), alors il est évident que nous devons déjà avoir en tête quelles seront les priorités et la façon d'y vivre.
D'une certaine façon, c'est comme si on allait s'installer pour l'éternité dans un endroit très lointain, est-ce qu'on n'essayerait pas un minimum de s'y préparer, d'en apprendre les codes, les règles principales, ...
Comment peut-on sincèrement vouloir la venue imminente du machia'h, si nous n'avons pas clairement dans notre esprit les grandes lignes de ce que cela impliquera au quotidien?
Comment ce monde-ci peut-il est l'essentiel si à nos yeux dans quelques instants le machia'h peut venir, le rendant alors totalement obsolète? Pourquoi accorder autant d'importance à la vision du monde, aux valeurs prônées par les non-juifs (et non la Torah), alors que tout cela disparaîtra dans quelques instants avec la venue du machia'h?
C'est "has been" de penser et de vivre ainsi, car le futur éternel c'est : le 100% Hachem (que le machia'h amènera).]

=> Ainsi, "attendre la venue du machia'h" nécessite un effort permanent de notre part, et signifie travailler à développer une anticipation et un espoir pour le machia'h et pour le mode de vie que les jours du machia'h vont apporter.
[et cela à l'inverse de la naturalité de voir les choses dans le milieu non-juif environnant]

[d'une certaine façon, lorsqu'après notre mort, la 4e question qu'on nous posera sera : "tsipita léyéchoua?" (est-ce que tu as attendu le machia'h?) = cela impliquera : est-ce que durant ta vie tu as fait travailler ton imaginaire pour te projeter concrètement à l'époque du machia'h, avec la manière de vivre que cela implique, ou bien tu t'es laissé porter par une vision unique de ce monde (à l'image des non-juifs)?
Ainsi, pour un juif plutôt que de se demander ce qu'il va faire dans 10 ans, il doit se demander ce qu'il va faire dans 1 minute sachant que le machia'h sera arrivé (ex: est-ce que j'ai fait téchouva, est-ce que je suis dans une voie constante de progression spirituelle, ...)]

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-> Le rav Moché Feinstein (Igrot Moché ח"ד - siman 25) explique que la guéoula ne signifie pas simplement une libération d'une servitude physique et de nos problèmes, nos soucis et malheurs.
En effet, Hachem peut facilement faire en sorte que notre vie soit le plus agréable possible sans envoyer le machia'h pour nous délivrer.
Le principe de la guéoula est une délivrance de la façon de vivre des non-juifs, qui agissent selon leurs désirs et de mauvais traits de caractère (midot raot).

-> Le Rambam (à la fin des Hilkhot Mélakhim) écrit :
"Les Sages et les prophètes n'ont pas aspiré à la venue du machia'h afin que nous puissions diriger le monde ou commander les nations du monde, ou bien pour qu'elles nous respectent, et pas non plus pour profiter d'une vie à manger et à boire [ce qu'il y a de mieux].
Mais plutôt, ils ont aspiré au machia'h afin d'être libres pour étudier la Torah et s'adonner à sa sagesse sans perturbation, ni entrave."

[il existe une véritable dualité dans la vie : d'un côté on se doit d'attendre à chaque seconde la venue du machia'h, mais d'un autre côté on doit d'une certaine façon vivre notre vie avec une hichtadlout comme s'il ne venait pas (on se construit une vie sur le long terme, tout en sachant que la guéoula peut être immédiate).
Cela génère un contexte propice à s'attacher aux valeurs de ce monde, aux influences non-juives.
(ex: d'un côté je m'investis à fond dans ma carrière, mais d'un autre côté à tout moment je l'arrête totalement pour une vie purement spirituelle avec la venue du machia'h!).
Il faut donc être vigilants à ne pas mettre le curseur trop du côté de ce monde, car alors on va s'y attacher plus que nécessaire, et inconsciemment on ne voudra plus trop le machia'h (ma vie va plutôt bien, pourquoi devrait-elle s'arrêter pour une vie pleines d'obligations d'Hachem!).

En ce sens, selon nos Sages, les 4/5e des juifs qui sont mort en Egypte (pendant la 9e plaie) étaient plutôt riches, entretenant de bonnes relations avec les égyptiens, menant une vie confortable, et n'ayant aucune envie de quitter le pays.
Ils ne voulaient pas prendre le risque d'aller dans le désert (lieu sans business, sans boisson, avec des bêtes vénéneuses, ...), et n'étaient pas intéressés par tout quitter afin de recevoir sur elles la Torah.
Or, la guéoula finale sera similaire à celle d'Egypte, et si l'on se sent trop confortable dans la matérialité de ce monde, alors on n'est pas certain de faire partie des juifs qui seront délivrés (que D. nous en préserve tous).
Ainsi, apprenons de nos erreurs en Egypte, et ne soyons pas trop attachés à la société environnante, mais plutôt à la spiritualité (voyons plus loin que les limites de la matérialité).

En ce sens, on peut comprendre l'enseignement du Rambam ci-dessus, que nos Sages n'attendaient pas une richesse pour tous les juifs afin qu'ils soient libres pour étudier la Torah, mais plutôt ils attendaient le machia'h, car c'est uniquement avec sa venue que l'on pourra être à 100% investis pour faire la volonté d'Hachem.
En attendant, notre travail est de faire très attention à ne pas trop s'attacher plus que nécessaire avec ce monde, et au contraire avoir autant que possible la tête déjà dans la réalité du monde telle qu'elle sera avec la venue du machia'h. ]

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-> Le 'Hida (Dvach Léfi) écrit :
Selon le Zohar, les juifs qui n'ont pas voulu quitter l'Egypte sont morts durant la plaie des ténèbres.
Lorsque le machia'h viendra, il y aura une obscurité de 15 jours, durant laquelle mourra tout juif qui ne désire pas véritablement la guéoula.
(ex: le machiah' pourquoi pas, mais pour le moment je préfère plutôt continuer à kiffer ma vie dans ce monde ... )

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béhar 25,25-28) écrit que la guéoula viendra par le biais des tsadikim qui enseigneront à leur génération de mépriser les désirs illusoires et de développer une aspiration à la spiritualité.

-> Le Sforno (Chir haChirim 8,9-14) explique clairement que si nous ne modifions pas notre mauvais système de valeur de l'exil (celui des non-juifs) par celui des véritables priorités selon la Torah, alors même lorsque nous mériterons le Temple, nous ne le mériterons alors qu'à un niveau limité.
[il est sûr que nous aurons la guéoula, le Temple, le machia'h, ... mais la forme que cela aura dépend de notre attitude au préalable.
Plus nous nous y préparons (téchouva, bonnes actions, Torah, ...), plus nous témoignons notre désir de les avoir, plus alors nous aurons ces révélations à un niveau spirituel, à une proximité avec Hachem, qui sera importante.]

En effet, le Sforno y écrit que Hachem dit au peuple juif : "Vous avez de la peine d'attendre aussi longtemps le machia'h, mais même au moment de la venue du machia'h, il y aura très peu de personnes qui enseigneront aux autres et qui protesteront sur le fait que le peuple est si impliqué dans la vie matérielle/mondaine [de ce monde]."

Ailleurs, le Sforno (sur Téhilim 108) indique que nous devons prier explicitement pour cela et pour demander la miséricorde d'Hachem pour que les dirigeants [spirituels] de la génération d'avant la venue du machia'h puissent éveiller le public.

-> Lorsque nous avons quitté l'Egypte, nous avons égorgé l'idolâtrie de l'Egypte : le peuple juif a pris l'agneau et l'a utilisé pour le korban Pessa'h.
Le rav Chatzkel Levenstein (séfer Mofét hador - si'hot 15) dit qu'afin de mériter la guéoula de notre exil, nous devons également se débarrasser nous-même de toutes nos idolâtries.
Il donne comme exemple : l'idolâtrie de nos désirs pour ce monde (taavot olam azé).

Selon le Ohr ha'Haïm haKadoch, cela pourrait être le sens des mots de nos Sages exprimant que le peuple juif a servi des idolâtries (avoda zara) en Egypte = en Egypte, nous avions un point de vue, une vision des choses similaire aux non-juifs, concernant ce monde-ci, et il fallait s'en débarrasser avant d'être délivrés.

[l'homme peut se convaincre de servir Hachem, mais en réalité il est en train de servir la version de D. qu'il s'est lui même fabriquée afin de pouvoir cautionner ses désirs pour ce monde.
Il faut être vigilant, car : sous couvert de servir D., en réalité on voue un culte à notre égo (notre "moi JE").]

Le rav Levenstein donne aussi l'exemple d'un manquement de bita'hon en Hachem à cause du sentiment de : "ma force et la puissance de ma main m’ont assuré ce succès" (ko'hi véotsem yadi assa li - Ekev 8,17), et nous devons nous débarrasser de ce sentiment avant la venue du machia'h.
[cela peut passer par le fait de constater que nous pouvons mourir par un microbe quasi invisible (épidémie), ou bien par le fait que l'arme nucléaire peut retirer la vie à des millions de personnes sans possibilité de rien y faire. Du coup, il ne reste plus qu'à se tourner vers Hachem, conscient que seul Lui peut tout faire!]

-> Ce concept est tout l'objectif de la période précédent le machia'h ('hevlé machia'h).
Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou) explique que le message d'Hachem avant l'arrivée du machia'h est de nous transmettre que ce monde est sans véritable valeur, que la poursuite de la matérialité est futile.
Notre seule préoccupation doit être notre service d'Hachem.
Si on parvient avec succès à minimiser la matérialité dans nos vies et à se focaliser uniquement sur la spiritualité et le service d'Hachem (avodat Hachem), alors cela en soi va hâter la guéoula, car par essence c'est l'unique objectif de la guéoula.

-> Le rav Israël Moché Sorotskin enseigne :
Nos Sages disent qu'au moment de la sortie d'Egypte, la majorité du peuple d'Israël était immergée dans la culture égyptienne. Uniquement une petite fraction a pris ses distances avec l'Egypte, et c'est ces juifs qui ont mérité d'être libérés.
A la fin de notre exil, nous sommes mis au défi spécifiquement dans ce domaine de ne pas apprendre des voies et des idéaux des non-juifs.
Hachem nous met à l'épreuve, et chaque individu peut choisir d'être parmi ceux qui réussiront le test, en se mettant à distance des influences extérieures.
[Par ce mérite de rester fidèles au judaïsme plutôt qu'aux valeurs environnantes,] nous avons la promesse que nous aurons la protection directe d'Hachem pendant toute la période qui va précéder la venue du machia'h, et que nous serons parmi ceux qui seront capables d'apprécier la guéoula et les jours du machia'h.

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-> Le Ran (drachot haRan drouch aassiri) affirme clairement que l'objectif des difficultés dans la période d'avant l'arrivée du machia'h est pour nous faire perdre notre attachement à la matérialité, et pour nous apprendre à apprécier la spiritualité et notre attachement avec Hachem.
[cela nous permet de redéfinir ce qui est vraiment important.]

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-> Le rav El'hanan Wasserman (Ikeveta déMéchikha) écrit :
"Avant que le machia'h n'arrive, toute "avoda zara" (idolâtrie) doit être prouvée comme sans valeur.
Nous pensons que nous n'avons aucun lien avec la "avoda zara", que ce n'était qu'une épreuve au temps de nos Prophètes (névi'im). Mais en réalité, de nombreux décisionnaires qui parlent des derniers moments de l'exil disent que les juifs suivront différents types "d'avoda zara" qui ne sont pas une "idolâtrie" classique.
En un sens, "avoda zara" peut être compris comme signifiant le fait de placer sa confiance dans une source fausse.
Toute confiance dans le "cause à effet" de la nature doit être annulé avant la venue du machia'h."

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-> Tout le processus de l'histoire du monde, du début de la création jusqu'à sa toute fin, a pour l'objectif de développer la reconnaissance de : "ein od milévado" (Hachem est la Source ultime de toute chose).
[Ram'hal - Daat Tévounot (ot 34)]

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-> Rabbénou Bé'hayé (Béréchit 1,2) enseigne que l'époque du machia'h est le but même de la création.

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+ Ne pas s'investir plus que nécessaire dans les plaisirs matériels :

-> Le midrach (Chir haChirim rabba 2,33) et la guémara (Sanhédrin 97a) disent explicitement qu'avant la venue du machia'h, les choses deviendront chères.
Dans la michna à la fin de Sotah, il est écrit qu'avant la venue du machia'h, le vin sera cher. Selon certaines versions de cette michna, tout sera plus cher, et pas uniquement le vin.
Rachi explique que c'est parce que tout le monde sera occupé à faire des fêtes et à déguster du vin.
Le rav Moché Sorotzkin dit que de là, il semble que l'une des faiblesses de la génération avant le machia'h est que les gens poursuivront [plus que nécessaire] les plaisirs [propres à ce monde].

-> Le Gaon de Vilna (:ביאוריו לאגדות ברכות נד) enseigne que chacun des 4 exils est en allusion dans le verset de la paracha Vaét'hanan (4,28).
Les 3 premiers exils correspondent à des carences en spiritualité, et notre exil actuel correspond à un défaut matériel : dans la nourriture.
Le rav Moché Sorotzkin explique : peut-être qu'il veut dire que la suralimentation et la poursuite des plaisirs de ce monde peuvent avoir été la cause de la destruction du Temple.
En effet, il ressort du Gaon de Vilna (ביאוריו לאגדות סבי דבי אתונא בסופו) que lorsque nos Sages ont dit que la cause de notre exil était la haine gratuite (sinat 'hinam), ils faisaient allusion au manque de bita'hon et à une recherche constante de davantage de ce monde-ci, ce qui est égalemnt une cause à la haine gratuite.
[plus on recherche de matérialité, plus on témoigne à Hachem qu'on apprécie ce monde qu'on y est bien et qu'on n'a pas envie de la guéoula si vite. De plus, plus on octroie de l'importance à la matérialité, moins on est lié à la spiritualité, et plus on est dans une vision qui est propice à haine gratuite (orgueil, jalousie, ...).]

-> Selon le Sifri (Haazinou - psika 13), notre génération trébuchera à force de trop manger, boire et courir après des plaisirs mondains excessifs.
[Hachem nous aime et Il nous donne un confort de vie peu atteint par le passé (ex: chauffage, lave linge, voiture, ...). Au lieu d'utiliser le temps disponible et cette réalité pour davantage le remercier et faire Sa volonté, on est tenté par davantage se lier à la matérialité, à trouver agréable l'exil.
Or, si nous voulons la guéoula nous devons déjà avoir la tête dans la réalité d'après la venue du machia'h. Notre travail est de nous détacher de la matérialité (ce qui est non nécessaire), et redonner sa vraie importance à la spiritualité, au manquement pour le Temple, ... ]

-> Le rav Shach (kountras kol dodi dofek) a déclaré qu'avant la 2e guerre mondiale, la bataille était contre le mouvement de la haskala, qui était une lutte dans les esprits. (haskala = courants au nom d'un éveil intellectuel qui a influencé de nombreux juifs en Europe d'abandonner les voies de la Torah)
Depuis la 2e guerre mondiale, l'épreuve principale se trouve dans la problématique des tentations de ce monde.

-> De même, le rav Mottel Progomansky avait prévu qu'après la 2e guerre mondiale, avant la venue du machia'h, il y aurait une abondance de matérialité.
Il a dit que ce serait pour tester notre attitude envers la matérialité par opposition à la spiritualité. [c'est une guerre qui se joue en nous, chacun avec ses propres batailles internes!]

-> Quelqu'un a demandé au machguia'h rav Nathan Wachtfogel si l'abondance que nous connaissons aujourd'hui est une bénédiction ou une malédiction.
Il a répondu que ce n'est ni une bénédiction ni une malédiction, c'est une épreuve. C'est un défi d'être entouré d'une abondance extrême et de ne pas la poursuivre.

[les plaisirs de ce monde peuvent être attirants, et si malgré cela on reste attaché aux valeurs d'Hachem, alors par cela on témoigne concrètement de notre impatience à vouloir être dans la réalité de la guéoula.
N'oublions pas que ce monde n'est qu'un vestibule vers le lieu principal, et non une finalité. ]

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-> De plus, nos Sages (guémara Sanhédrin 97a) affirment que le machia'h ne viendra qu'au moment où il n'y aura plus d'argent dans nos bourses.
Selon le midrach (Hechalot Rabbati 36,5) : "Au cours de la dernière année (avant l'arrivée du machia'h) ... tout sera cher".

-> Le Zohar (Tikouné Zohar 21,61a) dit qu'avant la guéoula, il y aura un stress lié à la pauvreté, et ce sera un mérite pour la guéoula.
Le Gaon de Vilna explique que le stress extrême que nous aurons à ce moment-là sera la famine.
Selon le rav Moché Sorotzkin, d'après cela, il semble que la famine elle-même ne sera pas le mérite pour la guéoula, mais plutôt le fait que nous soyons pauvres, selon le verset : "et Je [Hachem] sauverai une nation pauvre" (Chmouël II 22,28).

[au-delà de son sens littéral, on a pu voir que la famine précédent la venue du machia'h, peut être liée une consommation excessive de nourriture et de vin, allusion à un intérêt non nécessaire des plaisirs de la matérialité.]

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-> De plus, nos Sages (guémara Sanhédrin 97a) affirment que le machia'h ne viendra qu'au moment où il n'y aura plus d'argent dans nos bourses.

-> Le rav El'hanan Wasserman rapporte un enseignement du 'Hafets 'Haïm, citant le Zohar sur le verset (Amos 9,10), qui dit qu'avant que le machia'h ne vienne, il y aura beaucoup de morts, et Hachem dans Sa miséricorde, a échangé la peine de mort avec les difficultés d'être pauvre (la pauvreté étant similaire à la mort), entraînant qu'il y aura de nombreuses personnes souffrant de privations financières avant l'arrivée du machia'h.
Se basant sur ces paroles du Zohar, le 'Hafets 'Haïm exhortait les personnes riches à ne pas se sentir en sécurité avec leurs biens, mais plutôt d'utiliser leur argent à bon escient pendant qu'ils l'ont encore.
Dans ses propres termes : "la personne intelligente profitera de cette opportunité tant qu'elle existe".

[par exemple, nos Sages disent que l'étude de la Torah est un mérite pour la guéoula.
Le Raaya Mihemna (Kora'h - 178b) dit qu'une âme peut retourner dans ce monde plusieurs fois dans différentes réincarnations dans le but d'obtenir le mérite de l'étude de la Torah, pour qu'elle puisse être méritante du monde à Venir.
Le Raaya Mihemna poursuit : c'est parce que la guéoula est dépendante de l'étude de la Torah, que nous n'avons pas encore mérité la Délivrance finale, et que nous avons été renvoyés 3 fois en exil.
Comment ceux qui n'étudient pas peuvent-ils mériter la guéoula?
Hachem leur donne des opportunités d'aider à soutenir les talmidé hakhamim qui sont sinon dans des difficultés financières.
(la guémara Béra'hot 17a) s'interroge sur comment les femmes qui ne sont pas la Torah (n'y étant pas obligées) vont mériter le monde à venir ou la résurrection des morts (les 2 dépendent de l'étude de la Torah)?
C'est par le mérite d'aider et de permettre à leur mari/enfants d'étudier. (cela ressemble à ceux qui ont les moyens qui permettent d'autres à étudier - ex: contrat yissa'har ét zévouloun))

Ailleurs, le Raaya Mihemna (Nasso 125a) écrit : "tout comme au mont Sinaï, Hachem a dit au peuple juif : "Si vous acceptez la Torah tant mieux, sinon vous ne vivrez pas", de même Hachem dit à la fin de l'exil : "si vous acceptez sur vous le joug des talmidé 'hakhamim comme un serviteur se tenant aux pieds du cheval de son maître, tant mieux, sinon vous risquez de rester en exil.""

Le Zohar 'Hadach (Yitro 43b) dit que de même qu'il fallait que Noa'h se rende dans une Arche (téva) au moment du Déluge (maboul) pour se sauver des eaux sévères, de même à la fin de l'exil, il faudra qu'on se cache dans une "téva" pour se sauver des "eaux sévères" qui précéderont le machia'h. (de nos jours, la "téva" est la Torah et les maisons d'étude actuels. [d'où l'importance de le faire par 'procuration' en aidant des talmidé 'hakhamim]).
Le rav Israël Elyah Weintraub enseigne que ceux qui sont incapables d'apprendre la Torah, peuvent au minimun établir un lien avec ceux qui s'y consacrent en les aidant financièrement. Avec des efforts dans ce domaine, ils sont assurés de la forte protection de la "téva" et d'un passage sécurisé vers l'avenir que nous attendons tous.
D'ailleurs, le Gaon de Vilna (Imré Noam) nous explique que lorsque la guémara (Béra'hot 17a) se demande comment les femmes auront le mérite de la Torah, en réalité la question est comment les femmes pourront être protégées constamment. En effet, les femmes n'auront que le mérite des mitsvot et pas celui la Torah ; or une mitsva ne protège qu'au moment où on la fait, alors que l'étude de la Torah protège une personne tout le temps.
(selon nos Sages les femmes auront le mérite de l'étude de leur mari/enfants, de la façon dont ils pourraient la réaliser de la meilleure des façons [ex: s'ils discutent inutilement, alors pour la femme cela sera considéré comme s'ils étudiaient]).
De leur côté, le Yaarot Dvach (vol.1) et le 'Hida (Marit haAyin) expliquent que la question de la guémara est : comment les femmes peuvent-elles surmonter leur yétser ara sans l'étude de la Torah.

Ainsi, dans la période précédent la venue du machia'h, il y aura d'un côté de nombreux gens très riches, et d'un autres de nombreux très pauvres qui dédient leur temps à étudier.
Le gaon rav Mottel Progomansky a dit il y a plus de 70 ans, qu'avant la venue du machia'h, il y aura une richesse énorme dans le peuple juif, et cela servira de test aux riches pour prouver leur volonté de soutenir les talmidé 'hakhamim.]

-> Le Zohar (hakdama tikouné Zohar 12a) dit que la mitsva d'aimer Hachem (aavat Hachem) nécessite que nous soyons prêts à donner à Hachem ce que nous avons de plus cher. (chacun est testé dans son domaine)
En ce sens ceux qui chérissent leur argent sont testés pour savoir s'ils sont prêts à le donner pour Hachem]
Ensuite, le Zohar ajoute que [bien que nous ayons toujours la mitsva d'aimer Hachem,] nous seront tout particulièrement testés dans ce domaine au cours des 70 dernières années d'exil. Pendant cette période, Hachem fera perdre de l'argent à de nombreuses personnes et elles seront toujours tenues d'aimer Hachem.

Le rav Its'hak Sorotzkin dit que cela signifie qu'il y aura d'un côté ceux qui sont pauvres et qui devront garder leur amour pour Hachem malgré la situation difficile, et d'un autre côte il y aura ceux qui sont riches et qui mériteront la guéoula en témoignant concrètement leur amour d'Hachem en donnant leur argent et en soutenant les pauvres.
[toutes ces attitudes attestent que même dans l'épreuve (de la pauvreté, richesse), nous avons la notion des priorités : faire la volonté d'Hachem, pour qu'Il puisse se révéler à nous très rapidement. ]

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-> Selon nos Sages la pauvreté et l'humilité sont des mérites pour avoir la guéoula.
Le Kli Yakar (Béréchit 28,14) explique qu'avec ces qualités nous réaliserons que nous ne sommes pas autosuffisants et qu'il n'y a rien sur quoi nous appuyer autrement que sur Hachem.
[un pauvre n'a que Hachem vers qui se tourner (il n'a rien pour vivre), tandis qu'un riche se tourne vers Hachem, mais il sait qu'il a aussi de l'argent de côté, des revenus réguliers, ... donc ça va je me débrouillerai sans Toi Hachem ... il s'attribue une partie de sa réussite, de ses capacités, ... plutôt que de reconnaître que tout vient d'Hachem ... ]

-> Rabbi 'Hanina enseigne : "Le fils de David (machia'h) ne viendra pas tant que les arrogants cessent d'exister parmi les juifs, comme il est écrit : "car alors je retirerai du milieu de toi ceux qui exultent fièrement" (Tséfania 3,11) et il est écrit après : "Et je laisserai au milieu de toi des pauvres et des humbles, et ils se réfugieront au nom d'Hachem" (Tséfania 3,12)". [guémara Sanhédrin 98a]

-> "Garde-toi d'oublier Hachem, ton D., de négliger ses préceptes, ses institutions et ses lois, que je t'impose en ce jour. Peut-être, jouissant d'une nourriture abondante, bâtissant de belles maisons où tu vivras tranquille, voyant prospérer ton gros et ton menu bétail, croître ton argent et ton or, se multiplier tous tes biens, peut-être ton cœur s'enorgueillira-t-il, et tu oublieras Hachem, ton D., qui t'a tiré du pays d'Egypte, de la maison de servitude" (Ekev 8,11-14).
=> Le 'Hafets 'Haïm disait que c'est pourquoi avant que le machia'h ne vienne, il nous faudra perdre ces choses (trop manger, de grandes maisons/appartements, de la richesse) afin que le sentiment d'orgueil (gaava) soit totalement retiré de nous.
[nous voyons du verset que si nous faisons l'effort de "Garde-toi d'oublier Hachem" alors on se dispense du "que je t'impose". En effet, si la finalité est qu'on n'oublie pas Hachem, alors Hachem n'a plus besoin de nous retirer des choses pour qu'on en arrive à cela. Plus encore, nous sommes alors prêtes pour la guéoula, ce moment où la Présence de papa Hachem sera pleinement éclatante.]

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-> Eliyahou haNavi a révélé que les talmidé 'hakhamim qui continuent à étudier malgré leurs difficultés, seront doublement récompensés après la venue du machia'h. [Tana déBé Eliyahou rabba 19,5 ; 21,14]