Aux délices de la Torah

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Lorsque le 9 Av tombe pendant Shabbath

+ Lorsque le 9 Av tombe pendant Shabbath :

-> Le Chla haKadoch (guémara Taanit 33) écrit que les lois de deuil du Temple ne sont pas applicables le Shabbath car l'on arrêtait la construction du Temple le Shabbath.
Puisque prendre le deuil du Temple est notre façon de le reconstruire, ainsi nous ne pouvons pas faire cette mitsva pendant Shabbath.

=> On apprend de là l'importance de s'attrister de la perte du Temple du plus que l'on peut le faire.

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-> Lorsque le 9 Av tombe à Shabbath, la halakha est que l'observance du jeune est repoussée au dimanche. [Choul'han Aroukh - OH 550,3]
Il existe une opinion minoritaire dissidente qui est soutenue par Rabbi, qui est d'avis que dans un tel cas le jeûne n'est pas observé du tout cette année-là. [cela serait abordé davantage plus après ci-dessus ]

=> Sur quelle base Rabbi a-t-il jugé bon d'abolir toute l'institution du 9 Av lorsqu'il tombe en même temps que Shabbath?

-> Le Avné Nézer (rapporté par Chem miChmouël - Dévarim) explique que les fêtes de la Torah ne commémorent pas simplement des miracles Divins qui se sont produits à l'époque biblique.
Hachem a imprimé "la lumière spirituelle" des fêtes dans le tissu du temps, qui se réactive à jamais en ces jours de l'année.
A titre d'exemple, les jours de Pessa'h continuent de vibrer chaque année avec la même énergie miraculeuse [spirituelle] du premier Pessa'h lorsque les juifs ont quitté l'Egypte.

Ce principe ne s'applique qu'aux fêtes joyeuses de la Torah. Cependant, concernant les jeûnes, il y a un axiome contraire : l'énergie négative qui s'est produite un jour de jeûne est contenue dans ce seul jour et ne continue pas dans le futur.
[le Chem miChmouël cite également le 'Hozé de Lublin qui dit que cela est en allusion dans le verset : "Le désastre ne s'y prendra pas à deux fois" (Na'houm 1,9)]

=> La question se pose alors : puisque l'énergie négative qui s'est produite lors d'un épisode tragique de l'histoire juive est limitée au jour où l'événement s'est produit, pourquoi nos rabbanim ont-ils intitué des jours de jeûne pour marquer ces temps sombres?

Le Chem miChmouël répond que les périodes de deuil national contiennent également un élément positif. A une époque de châtiment par D., la nation juive est purifiée de ses péchés et devient immédiatement aimée par Hachem.
Ce lien d'amour Divin et d'apaisement qui émerge spécifiquement pendant les périodes de calamités est la "lumière" spirituelle qui est à jamais intégrée dans la dimension de temps, en ces jours qui sont sinon malheureux.
Nos rabbanim ont institué les jours de jeûne public comme un "récipient" pour nous permettre de capturer la "lumière" inhérente à ces jours-là.

[le Chem miChmouël apporte une preuve de ce concept du fait que les Chérubins (Kérouvim) se trouvaient dans une position d'étreinte amoureuse au moment de la destruction du Temple (guémara Yoma 54). Cela semble étrange à la lumière de la guémara (Baba Batra 99a) qui enseigne que les Chérubins ne se faisaient face uniquement lorsque le peuple juif exécutait la volonté de D. Lorsque les juifs n'accomplissaient pas la volonté de D., ils se détournaient l'un de l'autre.
L'explication est qu'à la suite de la destruction du Temple, les juifs sont devenus purifiés et aimés d'Hachem.]

Hachem a également créé d'autres "récipients" pour contenir la "lumière" Divine.
Le Temple était le "récipient" pour "contenir" la Présence d'Hachem sur terre, et les téfilin sont le "récipient" à travers lequel un homme juif peut "contenir" la Présence d'Hachem dans son corps physique.
L'immense sainteté du Shabbath évite le besoin de tout autre "récipient", et il n'est donc pas nécessaire de porter des téfilin le Shabbath, et le Temple ne peut pas être construit à ce moment-là.

Le Chem miChmouël conclut :
C'est pour cette même raison que selon l'opinion de Rabbi, il n'est pas nécessaire de jeûner une année où le 9 Av tombe un Shabbath. Puisque les "lumières" du 9 Av sont acquises en faisant l'expérience du Shabbath, le "récipient" qui est généralement acquis par le jeûne, devient superflu à ce moment là.

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-> La guémara (Méguila 5b) enseigne : "Rabbi Eléazar a dit au nom de Rabbi ‘Hanina : [Rabbi Yéhouda Hanassi] chercha à abolir [le jeûne du] 9 Av [jour de la destruction du premier et second Temple – Michnat Taanit 4, 6], mais [les Sages] ne l’ont pas approuvé.
Rabbi Abba Bar Zavda a dit devant lui (Rabbi Eléazar) : ‘La chose ne s’est pas passée ainsi ; c’était [un jour] du 9 Av qui tombait Shabbath et que l’on avait repoussé au lendemain.
Rabbi [Yéhouda Hanassi] dit alors: Puisqu’il (le jeûne) est repoussé, qu’il soit repoussé [définitivement], mais les Sages ne l’ont pas approuvé" [voir aussi guémara Yérouchalmi Taanit 4,6].

=> Pourquoi Rabbi a-t-il voulu abolir le jeûne du 9 Av d'une année où il tombait Shabbath? Pourquoi les Sages s’y sont-ils opposés?

On peut apporter les réponses suivantes :
1°/ Tossefot s’étonne de l’intention de Rabbi pour deux raisons :
a) Il est enseigné : "Celui qui mange et boit le jour du 9 Av ne verra pas la consolation de Jérusalem" [guémara Taanit 30b].
b) Un Beit Din ne peut annuler les décrets d’un Beit Din confrère, à moins qu’il ne soit plus grand en sagesse et en nombre.

Tossefot résout la difficulté en apportant deux réponses:
a) L’intention de Rabbi était uniquement d’abolir la sévérité ('houmra) que présente le jeûne du 9 Av par rapport aux autres jeûnes.
b) Son intention était d‘abolir le jeûne, le jour du 9 Av, et de le fixer au 10 Av [jour où le Temple finit de brûler] (selon l’avis de Rabbi Yo’hanan - guémara Taanit 29b).
Dans les deux cas, les Sages ne l’ont pas approuvé.

2°/ Rabbi voulait abolir [pour l’année] le jeûne du 9 Av, lorsque celui-ci tombe Shabbath, car il ne souhaitait pas que l’on jeûne le premier jour de la semaine (étant repoussé au lendemain du Shabbath), pour les raisons évoquées (guémara Taanit 27b) :
a) Parce que c’est le 3e jour après la Création de l’homme (depuis le 6e jour de la semaine précédente) [le 3e jour de la naissance est considéré comme dangereux].
b) C’est à cause de l’âme supplémentaire (néchama yétéra) qui est donnée à l’homme le soir du Shabbath, et lui est reprise à la sortie du Shabbath (la disparition de l’âme supplémentaire provoque une fatigue ressentie jusqu’au premier jour de la semaine).
[midrach Plia - Kétonet Tachbets]

3°/ Il est enseigné que si dans une famille endeuillée un garçon venait à naître, toute la famille se trouverait épargnée (du jugement qui planait sur elle) [Choul’hane Aroukh Yoré Déa 394, 4].
Or, nous savons que dans l’après-midi du neuf Av, est né le machia’h [guémara Yérouchalmi Bérakhot 2,4].
Ainsi, lorsque le 9 Av tomba Shabbath, Rabbi, qui était issu de la "Maison de David" [voir guémara Kétoubot 62b], ressentit, pendant Shabbath, que Machia’h était déjà né et que toute la "famille" [de David] (endeuillée) était maintenant rétablie (à noter que le deuil et l’affliction de la perte du Temple étant bannis le Shabbath, seule la dimension positive du 9 Av est perceptible : la naissance du "Sauveur d’Israël" [Machia’h]).
C’est ainsi, que Rabbi Yéhouda Hanassi souhaita fortement, cette année-là, abolir le jeûne du 9 Av, et cela de manière définitive, car étant déjà repoussé, il pouvait être aussi supprimé. En revanche, les autres Sages, n’appartenant pas à la famille de David, ne saisirent pas une telle perception et manifestèrent alors leur désaccord avec Rabbi.
[Bné Yissakhar]

Le midrach affirme que les justes pleurent Jérusalem même dans leur tombe.
[Maharil - Hilkhot Ticha béAv 14]

Toutes les tragédies qui ont frappé la nation juive à travers l'histoire sont le résultat direct du 9 Av, et sont donc incluses dans le jeûne du 9 Av.
[rav Moché Feinstein - Igrot Moché - Yoré Déa - vol.4, 57:11]

L’importance de désirer la reconstruction du Temple

+ L'importance de désirer la reconstruction du Temple :

"Un héritage ne passera pas d'une tribu à une autre tribu" (Massé 36,9)

-> Le Tiféret Shlomo commente ce verset :
"Cela vient faire allusion à la valeur de la sainteté de la terre d'Israël et de Jérusalem, car chaque homme doit désirer ardemment et de tout son coeur la terre d'Israël et sa sainteté, comme il est écrit : "Recherchez la paix de Jérusalem" (Téhilim 122,6), ou encore "Tsion n'a personne qui la recherche" (Yirmiyahou 30,17) = on en déduit qu'elle a besoin qu'on la recherche (guémara Souca 41a).
Et ce désir en lui-même contribue à la délivrance future.

Si le désir d'un juif s'enflamme pour la terre et la reconstruction du Temple, les Bné Israël seront très rapidement exaucés, car le Temple est déjà construit et se tient prêt En-Haut. Il faut seulement demander à ce qu'il descende … C'est d'ailleurs à cela que fait allusion l'expression "Dévir Bété'ha" (le 'parvis de Ta Maison' - employée dans plusieurs de nos prières comme dans celle de 'Rétsé' de la Amida).
Le mot ''dévir'' (דביר) ) est associé au mot "dibour" (la parole - דיבור), afin de suggérer la nécessité de demander à Hachem qu'il soit reconstruit de nos jours, comme l'enseignent nos Sages : "Celui qui s'afflige sur la destruction de Jérusalem méritera de la voir consolée" (guémara Taanit 30b).
[En ce sens,] chaque juif qui prononce sincèrement dans sa prière les mots "vélirouchalayim ir'ha béra'hamim" tachouv" (et à Jérusalem Ta ville reviens avec miséricorde - Amida dans le rite achkénaze - ולירושלים עירך ברחמים תשוב), agit réellement dans le Ciel pour anticiper la délivrance".

-> Le Tiférète Shlomo ajoute grâce à cela, une explication des versets suivants (Nitsavim 29,21-23) : "Alors, quand viendra la dernière génération, vos descendants qui naîtront plus tard ... et que diront tous ces peuples : 'A quel propos Hachem a-t-Il ainsi traité ce pays? Pourquoi s'est allumée cette grande colère ?' "
On peut en effet se demander pourquoi on précise ici que ce sera seulement "quand viendra la dernière génération", que l'on posera cette question.
Et de répondre que ce sera la génération qui mettra tout son coeur à demander cette question, et qui se lamentera réellement sur la destruction de la terre et de Jérusalem, qui sera la dernière génération de l'exil.
Car ce sera grâce à son désir ardent qu'elle suscitera la délivrance, et "celui qui s'afflige sur la destruction de Jérusalem méritera de la voir consolée".

-> Le ‘Hatam Sofer (dans ses Drachot) affirme que grâce à ce désir intense, l’homme est considéré comme étant déjà présent à l’intérieur du Temple (beit hamikdach) :
""Je me suis réjoui lorsqu’on m’a dit ‘allons à la maison d’Hachem’, nos pieds se trouvaient aux portes de Jérusalem" (Téhilim 122,1), car même à notre époque, lorsqu’un homme a le coeur joyeux et qu’il désire ardemment la reconstruction du Temple, c’est comme s’il l’avait reconstruit.
C’est ce que le verset : "Nos pieds se trouvaient aux portes de Jérusalem" signifie, c’est-à-dire que c’est comme si nous nous y trouvions déjà. Par notre pensée, nous lui conférons déjà sa sainteté".

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+ Les 4 espèces = en souvenir du Temple :

Il y avait une grande différence entre la réalisation de la mitsva du loulav dans le Temple (beit hamikdach) ou bien ailleurs.
Lorsque l'on prenait le loulav dans le Temple, il y avait une mitsva supplémentaire d'être joyeux, comme il est écrit : "vous vous réjouirez [avec les 4 espèces], en présence d'Hachem [c'est-à-dire au Temple]" (Emor 23,40).

=> Pourquoi peut-on ressentir une joie pure uniquement en tenant les 4 espèces à proximité du Temple?

Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo 11,120) explique que cette joie spirituelle est le résultat d'atteindre une unité complète entre les juifs.
Les 4 espèces représentent l'unité des différents groupes de juifs, et l'unique endroit où l'on pouvait arriver à cela à la perfection était à l'intérieur du Temple.

-> Selon la Torah, c'est uniquement dans le Temple que que l'on pouvait prendre le loulav tous les jours de Souccot. Dans tous les autres endroits (en dehors du Temple, ou bien selon une opinion en dehors de Jérusalem), on ne le prenait que le 1er jour.
Après la destruction du Temple, rabbi Yo'hanan ben Zakaï a institué que le loulav soit pris tous les jours de Souccot (à l'exception de Shabbath), partout dans le monde.
La motivation de cela est basée sur le verset : "cette Sion dont personne ne se soucie [de son bien]" (Yirmiyahou 30,17) = cela implique qu'il convient de chercher le bien de Sion en commémorant la manière dont le loulav était pris au Temple. [guémara Roch Hachana 30a ; ainsi que guémara Souccot 41a]

=> Comment rabbi Yo'hanan ben Zakaï a pu promulguer que prendre le loulav à Souccot va encourager les gens à "chercher Sion" et à prier pour son bien?

Le Ram’hal (Messilat Yécharim - chap.19) explique que la commémoration de rabbi Yo'hanan n'a pas était établi comme une fin en soi, mais plutôt son but était que les gens se rappellent de la joie qui existait au Temple et qu'ils soient ainsi inspirés à prier pour sa restauration.

-> Le Sfat Emet (5652) commente ce passage de la guémara :
"cette Sion dont personne ne se soucie [de son bien]" (tsion hi dorech én la - Yirmiyahou 30,17)
[litt. "dorech" = rechercher]. Cela signifie qu'en "recherchant" (dorech) le Temple, nous pouvons atteindre le même accomplissement spirituel que le Temple lui-même fournissait.
Le prophète Yirmiyahou écrit ailleurs : "nos danses joyeuses sont changées en deuil" (Eikha 5,15). Le cri plaintif du prophète peut aussi être interprété dans un sens plus positif : notre deuil sur la destruction du Temple a le même effet sur nos âmes que sa réjouissance pendant qu'il existait.
Ainsi prendre le deuil du Temple de nos jours, nous permet de toujours en ressentir les effets!

Hachem se révèle à l’homme particulièrement dans l’obscurité

+ Hachem se révèle à l’homme particulièrement dans l’obscurité, d’où l’importance de Le servir dans cette circonstance :

-> "C’est dans une vision que Je me révèle à lui" (Béaaloté'ha 12,6)

-> Rabbi Yé’hezkel de Kozmir explique à partir de ce verset que c’est précisément grâce aux difficultés et aux embûches qu’un homme affronte dans son existence qu’il se rapproche le plus d’Hachem, lorsqu’il parvient à les surmonter. Le terme employé pour désigner la ‘vision’ (qui se dit en hébreu מראה - mar'a) et qui signifie aussi ‘miroir’ en est une allusion. Pour en fabriquer un, l’artisan doit prendre une vitre parfaitement transparente à travers laquelle il est possible de voir tout ce qui se déroule devant lui et y colle une feuille d’argent pur, qui la transforme en miroir. Il en ressort que le but recherché par cet artisan est atteint par une opération consistant à boucher son horizon.
Dès lors, la Torah vient suggérer que c’est en obstruant le champ de vision d’un homme (évoqué dans le verset par le mot ,מראה (mar'a) = miroir) que s’accomplit la fin du verset "Je me révèle à lui" = grâce aux difficultés et à l’obscurité, lorsqu’il ressent que tout est bouché et insoluble, l’homme mérite soudain qu’Hachem se révèle à lui.

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-> "Lorsque tu feras monter les lumières" (Béaaloté'ha 8,1)

Le midrach (Rabba 16,7) commente ce verset de la manière suivante :
Rabbi ‘Hanina enseigne : Hachem dit ‘les yeux que tu as en toi contiennent du blanc et du noir, et tu ne vois pas à travers le blanc mais à travers le noir.’
Si tes yeux qui contiennent du blanc et du noir ne te font voir qu’à travers le noir, Hachem qui n’est que lumière a-t-Il besoin de votre lumière (celle du candélabre)?

Certains Tsadikim (comme le Sifté Tsadik sur la paracha Béaaloté'ha) en tirent une leçon de vie :
on sait que les périodes de l’existence ne se ressemblent pas. Parfois, un homme ressent en lui une grande lumière, claire comme le blanc des yeux. Cela est dû au fait qu’Hachem l’éclaire de Sa propre lumière.
A ce moment-là, il mène une existence sereine, Hachem le guide tranquillement, tant spirituellement que matériellement.
En revanche, il perçoit à d’autres moments que son monde s’obscurcit entièrement comme le noir des yeux et qu’il est assailli de toute part d’épreuves interminables, dues soit à son yétser ara qui le poursuit sans cesse, soit aux vicissitudes matérielles de l’existence.
Certains se trompent et pensent que le travail accompli par l’homme et sa valeur se mesurent essentiellement lorsque Hachem l’éclaire de Sa lumière et non pas quand se côtoient la lumière et les ténèbres, et encore moins lors de l’obscurité totale.

C’est à ceux-là que Rabbi ‘Hanina vient objecter en disant : "Tu ne vois qu’à travers le noir des yeux", c’est précisément dans l’obscurité que tu verras Hachem.
Ne crois surtout pas qu’Il désire davantage les périodes lumineuses car "Hachem est tout entier lumière et il n’a pas besoin de vos lumières".
Par contre, c’est de notre travail pendant les moments obscurs dont Il a besoin (si l’on peut dire) car celui-ci, nul ange dans le Ciel ne peut l’accomplir, et il ne peut être effectué que par l’homme ici-bas.

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-> Nos Sages enseignent (midrach Kohélet rabba 2,9) : "La Torah que j’ai étudiée dans l’épreuve, c’est elle qui m’a aidé!"

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-> Le ‘Hidouché haRim (Likouté Harim Tazria) a dit un jour : "Les ‘Hassidim se considèrent souvent comme éloignés d'Hachem et leur plus grand désir consiste à vouloir ressentir une émotion et une ferveur dans le service d’Hachem.
C’est une sottise, car peut-être veut-on dans le Ciel les aider précisément dans l’obscurité!"

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Il n’y a pas de temps plus propice et plus cher à Hachem que celui où l’homme Le sert alors qu’il se sent loin.
Plus encore, un homme doit rendre grâce à Hachem pour ces périodes ‘d’éloignement’, car le prophète a dit : "De loin, Hachem, Tu m’es apparu" (Yirmiyahou 31,2).
C’est grâce à cet éloignement que l’homme méritera une proximité encore plus grande !

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-> "Les épreuves adoucissent les fautes de l'homme (les fautes suscitant la rigueur)" [guémara Béra'hot 5a]
Le Ohr ha'Haïm ('Houkat) explique que ce sont précisément les épreuves et les difficultés qui adoucissent les rigueurs (dinim) [d'Hachem] et qui font disparaître le mal qui plane au-dessus de la tête d'une personne.

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-> "Les épreuves d'une personne sont une préparation, telles les douleurs de l'enfantement, à la joie et à la délivrance dont il a besoin.
Tu pourras me répondre que l'on n'en voit pas les conséquences immédiates. Certes, mais nous devons néanmoins être convaincus qu'il en est ainsi".
[rav Eïsik Cher, roch Yéchiva de Slabodka]

-> Le Rav Chakh a dit :
Regarde cet aliment que l'on nomme le miel, et réfléchis à cette chose merveilleuse : il est l'oeuvre des abeilles qui, par nature, ne cessent de tourmenter l'homme de toute part. Sans lui laisser de répit, elles l'accablent en volant autour de lui de tous les côtés. S'il se trouve sur leur chemin, elles sont capables de le piquer jusqu'au sang, au point de l'envoyer à l'hôpital.
Néanmoins, c'est précisément d'elles que sort le miel, l'aliment le plus doux au monde ...
Il en est de même de nos 'persécuteurs' : ce sont précisément de ceux qui nous rendent la vie si amère que sortira finalement un miel si doux au palais".

=> Cela ne concerne d'ailleurs pas seulement les persécuteurs au sens littéral du terme, mais toutes sortes de soucis et de "piqûres" qui viennent tourmenter un homme. C'est d'eux que sortira le miel qui adoucira, en fin de compte, son existence.

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-> "Les jours nuageux de la vie annoncent une averse de bénédictions d'en-Haut"
[Noda biYéhouda - rabbi Yé'hezkel Landau]

-> Selon le Noda biYéhouda, les nuages lourds sont en fait imprégnés d'une pluie bénie.
Comme le roi David l'écrit : "C’est lui [Hachem] qui couvre le ciel de nuages, prépare la pluie pour la terre, fait pousser l’herbe sur les montagnes" (Téhilim 147,8).
Nos périodes stressantes et incertaines s'avèrent souvent être des bénédictions déguisées.

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Que personne ne dise jamais : "Hachem m'a abandonné".
Chacun doit au contraire avoir confiance que précisément au moment où il est dans l'épreuve, la miséricorde du Père pour son fils est encore plus grande et que plus que jamais, Il veille sur lui et est à ses côtés dans les moments difficiles.

Le Mabit (dans son Beit Elokim - chaar haTéfila - chap.1) explique ainsi le verset : "Vous servirez Hachem votre D. et Il bénira ton pain et ton eau et Je ferai disparaître la maladie de ton sein" (Michpatim 23,25) = à priori, demande-til, il faut comprendre la cause de ce changement de personne entre le début et la fin de ce verset, qui commence par la 3e personne "Il bénira" et se termine par la première personne "Je ferai disparaître la maladie".
La réponse qu'il en donne est la suivante : "On a écrit "Je ferai disparaître" et non pas "Il a fait disparaître" comme au début "Il bénira ton pain", parce que la Providence Divine d'Hachem sur Ses créatures s'exerce de manière plus particulière lorsqu'il s'agit de les délivrer d'une épreuve que lorsqu'il s'agit de leur prodiguer du bien. Dans ce dernier cas, il est en effet écrit "Hachem est bon avec tous" (Téhilim 145,9).
Par contre, lorsqu'Il doit les délivrer d'une épreuve et manifester Sa miséricorde, une providence individuelle est davantage nécessaire. C'est pour cela qu'au sujet de la bénédiction, c'est la 3e personne qui est employée, alors que pour la délivrance et la guérison des souffrances, il est dit "Je ferai disparaître", à savoir ''C'est Moi qui ferai disparaître la maladie de ton sein, de manière à ce que vous sachiez et que vous compreniez d'où proviennent l'épidémie et la maladie, car c'est Moi qui délivre et guéris tous les vivants par Ma Providence qui s'exerce sur chacun d'entre vous en particulier". "

Cela ressemble à un père de plusieurs enfants qui les aime chacun comme s'il était son fils unique, et qui se souvient d'eux constamment à égalité. Néanmoins, lorsque l'un d'entre eux doit subir une opération et qu'il se trouve sous le scalpel du chirurgien, toute son attention sera dirigée uniquement vers lui afin de lui prodiguer tout ce dont il a besoin pour guérir.
Il en est de même (si l'on peut dire) pour nous : tous les Bné Israël sont Ses fils uniques.

Cependant, lorsqu'un juif se trouve dans l'épreuve, le Créateur manifeste une attention toute particulière à son égard.
Le Tana Dé Bé Eliahou (Rabba chap.18) enseigne à ce sujet : "Béni Soit Celui dont la miséricorde pour Israël est immense et éternelle. Bien qu'ils aient fauté et que Lui soit en colère contre eux, malgré tout, Il les prend en pitié chaque jour, comme il est dit : "Je chanterai les bontés d'Hachem éternellement, je proclamai Ta foi par ma bouche" (Téhilim 89,2) et encore : "Dans toutes leurs épreuves, Il est dans l'épreuve, et Son ange est devant Lui pour les sauver" (Yéchayahou 63,9).
Hachem dit : dans chacune des épreuves d'Israël, Je suis (si on peut dire) avec eux, comme il est dit "Il est dans l'épreuve"."

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-> "Moché parla aux chefs de tribus (matot - מטות) et aux Bné Israël en disant : voici ce qu'Hachem a ordonné" (Matot 26,8)

-> Ce verset, explique le rav de Helmenik, peut être interprété allusivement afin de nous enseigner que lorsqu'un juif se voit déchoir (jeu de mots entre le terme "matot" (מטות), signifiant "les tribus" et le verbe "lin'tot" (לנטות) qui veut dire "pencher, déchoir", et également le mot "mata" (מטה) , ''en bas''), il ne devra pas s'en irriter ni en perdre sa confiance en Hachem.
Au contraire, il devra l'accepter avec amour et joie, convaincu "qu'Hachem a ordonné", que c'est précisément ce que la sagesse Divine a décrété pour lui pour son plus grand bénéfice.
Le rav de Helmenik affirme : "Celui qui agit de la sorte, je lui promets qu'il gravira les sommets de la réussite".

-> Le rav Eliyahou Lopian explique dans le même esprit la guémara (Béra'hot 59b) qui enseigne que "le tonnerre n'a été créé que pour redresser les coeurs tordus".
S'il en est ainsi, on peut, en effet, a priori, se demander pourquoi Hachem le fait retentir précisément avant la tombée de la pluie.

La réponse est que D. désire parfois prodiguer l'abondance dans le monde alors que les mérites sont insuffisants. Il fait alors retentir le tonnerre dans le but de redresser et de soumettre le coeur des hommes à leur Créateur.
De la sorte, ils deviennent aptes à recevoir la bénédiction du Ciel et méritent alors les pluies bienfaisantes.

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Ce qui précède constitue également un enseignement : il arrive parfois qu'un homme subisse dans sa vie spirituelle ou matérielle toutes sortes ''d'éclairs et de coups de tonnerre'', provenant de l'extérieur ou de lui-même. Il devra se rappeler alors qu’ils n’ont pour but que de corriger ce qui ne va pas en lui.
Lorsqu'il redressera ce qui est tordu et affermira sa émouna, il trouvera immédiatement grâce aux yeux d'Hachem et méritera ainsi d'être délivré de ses épreuves.

Hachem trône dans les cieux, mais néanmoins : "Il scrute par les fentes et veille à travers les fenêtres" (Chir Hachirim 2,9) sur le monde entier et Il dirige toutes Ses créatures par les fils de Sa bonté.
Même lorsque le regard humain ne peut le discerner, en tant que 'croyants fils de croyants', nous savons que tout est dirigé par une providence individuelle s’appliquant à chaque instant, pour notre bénéfice, et que rien n'est le fruit du hasard.
Aucun événement ne se produit sans raison et tout est scrupuleusement calculé.

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-> Le rav Elimélé'h Biderman ('Hayé Sarah) enseigne :
Il faut savoir que surmonter une épreuve dans une période de difficultés et d’obscurité est ce qui permet à l’homme de s’élever au plus haut point.
L’un des tsadikim de notre époque explique d’après cela le verset : "Avraham se leva de devant son mort (Sarah)" ('Hayé Sarah 23,3) en se référant au commentaire de Rachi d’un autre verset employant le même terme hébraïque.
"Ainsi fut levé (acquis) le champ de Efron" ('Hayé Sarah 23,17). Rachi explique que ‘son champ subit une élévation en passant du domaine ordinaire au domaine du roi (Avraham)’.
Ici aussi ("Avraham se leva"), on expliquera donc que Avraham subit une élévation spirituelle à la suite de la mort de Sarah, car il prit conscience alors qu’elle ne survint que pour l’éprouver et le faire grandir. Et même si elle ne lui semblait être qu’un malheur, elle lui fut bénéfique.

Lorsque l’homme se renforce dans sa foi, sans faire aucun calcul, et qu’il garde constamment à l’esprit que Hachem est le Seul qui dirige ses pas à chaque instant, cette confusion et toutes les mauvaises pensées, fruits de son imagination, s’évanouiront.
En rallumant le feu de sa émouna, le juif verra se dissiper tout ce qui assombrit son existence et il retrouvera sa sérénité.
[Nétivot Shalom]

"Rabbi Binyamin dit : "Tous sont présumés être aveugles jusqu'à ce que Hachem leur ouvre les yeux". (D'où le sait-on?), d'ici : (au sujet de Hagar qui s'était égarée dans le désert sans eau) : "D. lui décilla les yeux" (Vayéra 21,19)".
[midrach Béréchit rabba 53,14)]

=> L'homme évolue en effet dans un monde dans lequel il ignore très souvent ce qui se déroule devant ses yeux, même s'il s'agit d'une réalité tangible, jusqu'à ce que Hachem lui ouvre les yeux et lui dévoile entièrement cette réalité .

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+ Exemple avec la subsistance (parnassa) :

-> "Vous parlerez au rocher à leurs yeux (des Bné Israël) et il donnera son eau" ('Houkat 20,8).

-> Le 'Hidouché haRim explique :
"La subsistance de chaque créature est à sa portée en tout lieu et en tout temps, mais elle lui est dissimulée, et lorsque Hachem lui éclaire les yeux, elle voit tout à sa disposition devant elle".

-> A partir de ce commentaire, le Sfat Emet explique que l'intention d'Hachem en ordonnant à Moché de parler au rocher, était précisément que les Bné Israël se rendent compte de cela : que lorsque Hachem leur décillait les yeux ils pourraient voir que l'eau était déjà prête pour eux dans le rocher .

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Cela constitue une leçon pour nous tous : chacun se retrouve confronté à divers "rochers" durant son existence, confrontation dont il a besoin d'être sauvé, et dont il ne voit souvent aucune issue.
Il devra cependant avoir confiance dans le fait que Hachem, dans Son immense miséricorde, a créé le remède avant le mal, et a déjà préparé son salut, qui, pour l'heure, demeure néanmoins dissimulé de son regard.
C'est grâce à cette émouna qu'il méritera qu'Hachem lui décille les yeux afin qu'il trouve les eaux vives et abondantes de la délivrance.

-> Le Divré Chmouël (Vayigach) écrit :
Le meilleur moyen, pour un homme, d'être délivré de toutes les sources d'inquiétude qui le tourmentent, consiste ... à attendre sereinement l'heure propice qu'Hachem a choisie pour le délivrer, fermement convaincu que le Ciel a déjà préparé cette délivrance et que celle-ci surviendra en temps voulu.
De la sorte, il la méritera pleinement avec tous ses bienfaits.

[ainsi en conservant notre sérénité en ayant foi que notre salut est déjà prêt (grâce à Hachem), par cela nous méritons d'obtenir le meilleur. ]

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-> "Les épreuves adoucissent les fautes de l'homme (les fautes suscitant la rigueur)" [guémara Béra'hot 5a]
Le Ohr ha'Haïm ('Houkat) explique que ce sont précisément les épreuves et les difficultés qui adoucissent les rigueurs (dinim) [d'Hachem] et qui font disparaître le mal qui plane au-dessus de la tête d'une personne.

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-> Le rav Elimélé'h Biderman nous enseigne :
Notre Père Céleste est bon et veut notre bien, et même si cela n'est pas encore perceptible par le regard humain, tout sera amené très bientôt à changer et à se révéler être l'objet de la bonté et de la miséricorde Divine.
L'homme doit également être persuadé que lorsqu'il place sa confiance en D. et qu'il se repose entièrement sur Lui, il adoucit de la sorte la rigueur qui pèse sur lui et l'attribut de bonté peut se révéler au grand jour.

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-> Rabbénou Yona (Michlé 3,26) développe la notion de bita'hon (confiance en D.) :
c'est ressentir que tout est entre les mains du Ciel, qu'il est du pouvoir Divin de modifier l'ordre naturel des choses, de changer le mazal, que rien ne peut arrêter Sa délivrance, grande ou petite, et ainsi que lorsque des épreuves s'annoncent, le salut est proche, car Il peut tout, et rien ne résiste à Sa volonté.
On se reposera donc sur Lui lors de chaque moment d'épreuve et d'obscurité, convaincu qu'Il est en mesure de nous sauver en un clin d'oeil ...
Il est écrit : "Reposez votre confiance sur Hachem en tout temps" (Téhilim 62, 9), "en tout temps" signifiant même lorsqu'une épreuve s'annonce et que l'homme ignore le moyen d'y échapper".

+ Nombre de personnes considérées comme ayant réussi ne sont pas heureuses.
L’inverse est aussi vrai : des gens que l’on considère comme ayant échoué sont pourtant très heureux.
Cela dépend du contentement de sa part. Le Bonheur n’est pas objectif, en fonction de ce que l’on a, mais subjectif à travers la perception de ce dont on dispose.
Celui qui n’est pas satisfait de ce qu’il a ne sera pas davantage heureux avec plus.
En fait, la guémara (Nédarim 41a) définit la pauvreté comme le manque de discernement : "én ani élla bédéa" (אין עני אלא בדעה).
Le mot "saméa'h" (joyeux) est quant à lui une contraction de "sam moa'h" (focalise tes pensées - שׂם מח [litt. mets ton cerveau]), car ton Bonheur est tributaire de l’orientation de ton état d’esprit.
[ le mot : "bésim'ha" (dans la joie - בשמחה) possède les mêmes lettres que : "ma'hchava" (la pensée - מחשבה).]

Le mot "madoua" (pourquoi - מַדוּעַ) est une contraction de "ma déa" (quel est ton avis? - מַה דֵעָה) : cela signifie que lorsque quelque chose arrive, on doit se demander ce que l’on peut en apprendre. Par exemple, être plus vigilant la prochaine fois, approfondir ses connaissances dans tel domaine, ...
De même, le mot "lama" (pourquoi - לָמָה), vocalisé différemment, peut être lu "léma" (dans quel but - לְמַה). C'est-à-dire: quelle est la finalité de ce qui se produit? Comment puis-je grandir de cela?
=> On doit réaliser que les problèmes sont des opportunités. Sachons exploiter une difficulté existentielle et la voir comme une opportunité, lui donner tout son sens.
[rav Yéhochoua Alt]

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-> b'h, également sur la notion que les épreuves sont là pour nous faire grandir : https://todahm.com/2020/12/27/29737

Les jeûnes

+ Les jeûnes :

-> En plus de Yom Kippour, il y a 4 jeûnes : le 17 Tamouz, le 9 Av, le 3 Tichri (Guédalia) et le 10 Tévet.
Les quatre dates (17, 9, 3 et 10) totalisent 39, valeur numérique de : "Hachem é'had" (D. est Un - יהוה אחד).
Cela fait allusion à :
1°/ [L’aspect négatif] Aux 39 Malédictions que provoqua la faute d’Adam HaRichone [Zohar] (en relation avec les 39 coups de la flagellation [Malkout] et les 39 travaux principaux interdits de Shabbath – Chlah haKadoch).
[à noter que l’expulsion des juifs de leur Terre (l’Exil), suite à leurs fautes, est similaire à l’expulsion d’Adam HaRichone du Gan Eden suite à la sienne – Peti’hata Ekha Rabbati 4].
C’est pourquoi, Adam HaRichone, lorsqu’il regretta sa faute et fit téchouva, pris sur lui de jeûner durant toute sa vie, c’est-à-dire durant 930 ans dont fait allusion la valeur numérique du mot "Taanit" (jeûne - תענית). [Yalkout Réouvéni sur Béréchit 5, 5]

2°/ [L’aspect positif] A la "Résurrection des Morts" qu’Hachem accomplira à l’aide de la "Rosée du ciel", qui se dit en hébreu "tal" (טל) et qui a pour valeur numérique 39.

[les jeûnes sont des jours d'introspection, de téchouva personnelle. Or, la guémara (Sanhédrin 97b) affirme : "C’est seulement par la téchouva qu’Israël sera délivré". Ainsi, les jeûnes sont des jours qui accélèrent la résurrection des morts.]

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-> Le Rambam (Lois des Jeûnes 5,1) nous enseigne : "Il y a des jours où tout le peuple juif jeûne du fait des malheurs qui ont eu lieu, afin d’éveiller les coeurs et d’ouvrir les voies de la téchouva.
Cela sera un souvenir de nos mauvaises actions et des actions de nos pères qui étaient comme les nôtres maintenant, ce qui nous a causé, à eux et à nous, ces malheurs. Et par ce souvenir, nous reviendrons vers le bien".

-> Le Rambam (à la fin des Lois des Jeûnes) : "Tous ces jeûnes seront abrogés à l’époque de machia’h. De plus, ce seront alors des jours de fête et de joie, ainsi qu’il est dit: ‘Ainsi dit le D. des Armées, le 4e jeûne [17 Tamouz – Tamouz étant le 4e mois depuis Nissan], le 5e jeûne [9 Av], le 7e jeûne [3 Tichri], et le 10e jeûne [10 Tévet] seront pour la maison de Yéhouda de la joie et des fêtes. Ils aimeront la Vérité et la Paix’ (Zacharie 8, 19)."

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-> b'h, voir également le divré Torah du Avné Nézer sur les jeûnes, rapporté par le Chem miChmouël : https://todahm.com/2022/08/10/lorsque-le-9-av-tombe-pendant-shabbath

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-> b'h, également sur la notion de jeûne : https://todahm.com/2020/03/23/le-sens-dun-jeune

+ Celui qui croit en Hachem ne s’inquiète pas, comme il est dit : "amaamin lo ya'hich" (le croyant ne s’inquiétera pas - Yéchayahou 28,16).
[le sens simple du verset est : "que le croyant ne s'appuie pas dessus']

En fait, en hébreu le mot "déaga" (inquiétude - דאגה), contient les 5 premières lettres de l'alphabet alef-bet excluant le bet (ב). Cette lettre renvoie au "bita'hon" (la confiance - בטחון), puisque celui qui s’inquiète manque de confiance en Hachem.
C’est exactement comme l’écrit le 'Hovot haLévavot (chaar habita'hon chap.1) : L’essence du bita’hon est la quiétude, la tranquillité et sérénité d’esprit (ménou'hat hanéfech ).

Les mots "ma yiyé" (que se passera-t-il (dans le futur) - מה יהיה), ont la même guématria que "lama" (pourquoi - למה = notion de quelque chose qui s’est-il produit dans le passé).
Ces 2 éléments évoquent un manque de confiance en Hachem. Quelle est le remède?
Le bita'hon (בטחון), la totale confiance en Hachem. Une allusion est que la valeur numérique de ce mot (בטחון) est de 75, tout comme "ma yiyé" et "lama".

Dans la Havdala, nous disons le verset : "iné El yéchouati évta'h vélo éf'had" (en Hachem est mon salut ; j’aurai confiance et je n’aurai pas peur - הִנֵּה אֵל יְשׁוּעָתִי אֶבְטַח וְלֹא אֶפְחָד - Yéchayahou 12,2).
Si nous ajoutons la guématria de "évta'h" (j'ai confiance - אבטח soit 20) à celle du mot " 'hokhma" (חכמה soit : 73 = sagesse = visant quelqu’un qui met en avant sa propre sagesse devant la Volonté d’Hachem, faisant ses propres calculs quant à ce qu’elle pense être le meilleur), nous obtenons 93.
93 est la guématria de "éf'had" (j'aurai peur - אפחד) = c'est-à-dire que lorsque l’on injecte sa propre sagesse (lorsque l'on a confiance en sa 'hokhma), alors tout ce que l’on obtient est la "peur" (אפחד), faute d’avoir eu une totale confiance en Hachem.
L’inverse est aussi vrai : Si à mes yeux Hachem est mon seul et unique salut ( El yéchouati - אל ישועתי), alors il en résulte que : "j'aurai confiance et je n’aurai pas peur" (évta'h vélo éf'had - אֶבְטַח וְלֹא אֶפְחָד) = cette totale confiance neutralisera et préviendra toute crainte.

Pourquoi commençons-nous la Havdala par ces mots?
Parce qu’après un Shabbat sans souci, nous entrons dans la semaine profane, retour au quotidien potentiellement anxiogène et qui porte avec lui son lot d’inquiétude. Par conséquent, ces mots sont parfaitement appropriés à ce stade.
[rav Yéhochoua Alt]

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-> Le Dérékh piKoudékha (lo taasé 34, ‘helek hadibour 4) écrit qu’une ramification de l’interdit de verser le sang est le fait pour une personne de s’affliger et de s’inquiéter quand ce n’est pas une mitsva (comme le fait de partager la peine d’autrui), car ainsi elle s’affaiblit physiquement.

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/08/07/36490