Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Je crois d'une émouna sincère que le Créateur [Hachem] crée et dirige toutes les créatures, et que Lui seul était et sera à la source de tous les événements.
[un des 13 principes de foi du Rambam]

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+ La leçon du ventilateur :

-> La chaleur et l'humidité était insoutenable à Shangaï, et pour atténuer un peu la sensation d'étouffement, des ventilateurs furent installés.
Le machguia'h de la yéchiva, rabbi Yé'hezkel Lévinstein, s'étonna : "Qu'est-ce qui nous envoie ce vent si fort?"
Les gens, qui étaient présents, ne comprirent pas la question. La réponse était si claire : les ventilateurs marchaient à pleine puissance!
Mais le rav continua : "Comment ces ventilateurs nous envoient-ils cette brise si agréable?"
A nouveau surpris, les gens lui répondirent en souriant : "Les hélices du ventilateurs tournent ... Mais il est vrai qu'à cause de la vitesse, on ne les voit pas ..."

Le rav Levinstein dit : "C'est exactement ce qui se passe dans les événements de la vie! La Providence Divine fait tourner la vie de telle ou telle façon, mais à cause de la vitesse, on ne le remarque pas.
Mais nous devons savoir : tout ce qui arrive vient de la force d'Hachem!"

"4 personnes se doivent de remercier Hachem (ils doivent réciter la bénédiction du Gomel) : celui qui descend en mer et en revient, celui qui traverse le désert et arrive en ville, celui qui était malade et en revient, et celui qui était en prison et en est sorti." [guémara Béra'hot 54b]

-> Le Alchikh haKadoch explique qu'en réalité, chacun d'entre nous doit toujours remercier Hachem, pas seulement en situation de danger : ceux qui sont revenus paisiblement de leur voyage en mer, et ceux qui sont restés chez eux.
Simplement, l'homme ne le reconnaît pas toujours et ne comprend pas qu'il doit remercier Hachem pour Ses bienfaits.
De ce fait, Hachem l'amène sciemment à une situation de danger pour qu'il puisse remercier d'en avoir été sauvé.
Mais l'homme intelligent remercie pour chaque respiration, et n'aura donc pas besoin d'en venir à une difficulté dont le but est de remercier Hachem, puisqu'il l'accomplit déjà.

En ce sens s'explique le verset : "Quiconque est sage doit observer ces faits et se pénétrer des grâces de Hachem" (Téhilim 107,43).
Par le fait qu'il "observe et reconnaît les bienfaits" à temps, lorsque tout va bien, cet homme évite les maladies et les malheurs.

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-> Le Ménorat haMaor enseigne :
"Dans les 4 cas mentionnés [dans la guémara] ci-dessus, il est obligatoire de remercier D. en public, comme le texte le demande.
Mais nous devons constamment Lui être reconnaissants en privé pour les bontés qu’Il nous accorde à chaque instant, et prendre conscience qu’Il nous protège de tous les malheurs susceptibles de survenir dans le monde.

Il faut également implorer Sa miséricorde pour l’avenir, car ce n’est ni par notre force ni par l’épée que nous serons sauvés. Or toute la protection vient de Lui, et s’Il ne protège pas une ville, le gardien aura monté la garde en vain.
Nous devons donc placer notre confiance uniquement dans le Maître du monde Qui a tous les pouvoirs et L’implorer, car tout dépend de Lui et de Ses ordres."

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-> Le 'Hatam Sofer enseigne qu'il n'est pas suffisant de remercier Hachem pour avoir été sauvé d'un moment difficile. Même en plein milieu de la douleur, nous devons avoir la confiance (bita'hon) que Hachem va nous sauver, et réaliser que tout ce que fait D. est pour le bien.

Il conclut : C'est uniquement celui qui est capable de remercier Hachem pendant la difficulté qui peut renforcer sa émouna, et qui croit réellement en Hachem.

[nos épreuves sont des occasions de témoigner concrètement de notre émouna, elles sont le thermomètre mesurant notre niveau de confiance en D., notre bita'hon. Est-ce de belles paroles ou bien une réalité?]

"Les fils de Yaakov étaient douze" (Vayichla'h 35,22)

-> Selon Rachi : Nos maîtres ont expliqué que le texte vient nous enseigner qu’ils étaient tous égaux et qu’ils étaient tous des justes (tsadikim), Réouven n’ayant pas péché.

=> Comment le fait d'être inscrit avec ses frères prouve qu'il est égal à eux et qu'il n'a pas fauté?
Peut-être qu'il a fait téchouva, et qu'après il soit devenu aussi égal à eux?

-> Le Adérét répond que si Réouven avait fauté, il aurait été bien plus grand que ses frères, car d'après nos Sages (guémara Béra'hot 34b) : "A l’endroit où se tiennent les baalé téchouva, même les tsadikim parfaits ne peuvent se tenir".
Ainsi, Réouven n'a pas fauté, et il n'a pas non plus fait téchouva.

=> Nous ne devons jamais rechercher à transgresser la volonté d'Hachem, mais si nous sommes tombés dans la faute, alors nous devons faire téchouva, et nous deviendrons plus grand par cela.
Nous pouvons alors atteindre un niveau plus important que si n'avions pas fauté.

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-> "Or, tandis qu'Israël résidait dans cette contrée, Réouven alla et cohabita avec Bilha, la concubine de son père, et Israël [l'] entendit" (Vayichla'h 35,22)

-> Après la mort de Ra'hél, Yaakov fixe sa résidence principale dans la tente de Bilha, la servante de Rachel. Réouven y voit un affront pour Léa, sa mère, et déclare : "Si Rachel, la sœur de ma mère, a été sa rivale, la servante de la soeur de ma mère sera-t-elle la rivale de ma mère?" Pour défendre l'honneur de sa mère, Réouven décide alors de déplacer le lit de Yaakov et de le porter dans la tente de Léa.
La Torah décrit sa conduite en termes très durs, comme si Réouven avait commis une faute très grave. Cela correspond à l'affirmation de nos Sages selon laquelle les grands hommes sont jugés avec une très grande gravité, même pour des transgressions mineures, car leur conduite est évaluée selon des critères infiniment plus élevés que les nôtres.

Selon le Maharcha, c'est pour honorer la mémoire de Ra'hél que Yaakov a installé sa couche dans la tente de Bilha. En effet, il avait travaillé 14 ans pour pouvoir épouser Rachel et elle était le pilier de sa maison. Pour lui rendre hommage, il a honoré sa fidèle servante qui, après être devenue elle-même l'épouse de Yaakov, avait fidèlement continué à servir Ra'hel.
Il se peut aussi que Yaakov se soit installé chez Bilha parce que c'est elle qui élevait Yossef, âgé de 8 ans à peine, ainsi que le nouveau-né, Binyamin, qui n'étaient pas seulement ses enfants les plus jeunes, mais aussi les seuls souvenirs vivants de son épouse bien-aimée. ['Houmach Artscroll]

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-> Le Arizal (Likouté Torah - Vayé'hi) explique :
"Réouven tu es mon premier-né" (Vayé'hi 49,3). Yaakov savait déjà parfaitement que Réouven était la réincarnation de Caïn et c'est la raison pour laquelle il fut nommé Réouven = ראו בן (réou bén) qui signifie "regarde le premier fils de l'humanité qui versa le sang dans le monde".
Réouven répara sa faute lorsque ses frères souhaitèrent tuer Yossef et qu'il s'y opposa en souhaitant le ramener à son père. Néanmoins, Réouven ne répara pas la faute qu'il commit avec la sœur jumelle d'Hével lors de son guilgoul (réincarnation) précédent.
Et c'est le sens des paroles : "Réouven tu es mon premier-né" = Te reviennent naturellement la prêtrise, le droit d'aînesse et la royauté, mais que puis-Je faire ? Tu as profané le lit de ton père!

En effet, le midrach (Béréchit rabba 22,7) nous explique qu'Hével naquit avec deux sœurs jumelles et que Caïn souhaita acquérir la deuxième jumelle d'Hével argumentant qu'il était le premier-né et qu'il avait légitimement droit à une double part.
Hével refusa prétextant qu'elle était née avec lui et que par conséquent, c'est à lui que revenait le droit de l'épouser, ce qui poussa Cain à le tuer.

Le Arizal (chaar apéssoukim Vayichla'h) explique que Bilha était la réincarnation de la deuxième sœur jumelle d'Hével.
Il explique ceci en s'appuyant sur le verset suivant : "Et ce fut alors qu'Israël séjournait dans ce pays, Réouven alla et cohabita avec Bilha, la concubine de son père. » (Vayichla'h 35,22).
Le Ari Zal nous fait remarquer que le nom de Bilha (בלהה) est composé des mêmes lettres que le nom Hével (הבל) avec la lettre hé (ה) en plus faisant allusion à la deuxième sœur jumelle de Hével.
En empêchant son père de s'unir à Bilha, il réitéra le dommage que Caïn avait causé en empêchant Hével de s'unir avec sa deuxième sœur jumelle.

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach) s'appuie sur cet enseignement lorsqu'il écrit :
Réouven était la réincarnation de Caïn tandis que Yossef était la réincarnation d'Hébel. Réouven souhaitait réparer le dommage causé par Caïn qui avait assassiné son frère et c'est la raison pour laquelle il fit tout ce qui était en son pouvoir pour ramener Yossef à son père. Cependant, il échoua concernant la deuxième sœur jumelle qui était revenue en guilgoul dans Bilha et c'est ainsi que Yaakov dit à son sujet : "Impétueux comme l'eau, tu ne prendras pas davantage" (Vayé'hi 49,4).

Il est rapporté dans la guémara (Shabbath 55b) : "Tout celui qui dit que Réouven a fauté se trompe, comme il est écrit : "Les fils de Yaacov furent douze"."
Ceci vient nous enseigner que Réouven était un Juste parfait. Cependant, il n'a pas réussi à parachever la réparation de la néchama de Caïn car le temps n'était pas encore venu pour que la promesse d'Hachem à Rivka ne s'applique : « Et le grand servira le plus jeune" (Toldot 25,23).
Nos Sages (guémara Kétoubot 103a) nous ont enseigné au sujet du verset : "honore ton père et ta mère" (כַּבֵּד אֶת אָבִיךָ וְאֶת אִמֶּךָ - Yitro 20,11) que la lettre vav (ו) fut ajoutée pour nous apprendre que ce commandement inclut le respect du grand frère.
Si Réouven avait réussi à compléter la réparation de l'âme de Caïn, il aurait certainement réussi à user de son pouvoir de premier-né pour influencer tous ses autres frères et les obliger à faire la paix avec Yossef empêchant ainsi sa vente aux égyptiens. Cependant, après l'épisode de Bilha, il perdit son leadership de premier-né vis-à-vis de ses autres frères et ne réussit donc pas à les convaincre.

-> Le Zohar (Vayétsé 155b) explique que Yossef reçut le droit d'aînesse de façon tout à fait légitime.
En effet. lorsque Yaacov se maria avec Léa pensant s'unir à Ra'hel, les prémices de sa semence, qui provenaient de ses pensées, firent descendre la néchama de Yossef. Cependant, Hachem, selon Son plan divin, conserva cette première pensée qui devait engendrer Yossef pour ne la lui restituer qu'au moment précis où Ra'hel devait engendrer Yossef.
Dans l'absolu, Yossef est bel et bien le premier-né des douze tribus comme il es écrit : "Au premier-né son taureau, la splendeur est à lui" (Massé 33,17).

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-> Rabbi 'Helbo posa cette question à rabbi Chmouël bar Na'hmani : "Pourquoi Yaakov a-t-il retiré à Réouven son privilège d'aîné et l'a donné à Yossef?"
Rabbi répondit : Tu demandes pourquoi? C'est écrit : "Réouven ayant profané la couche de son père, son droit d'aînesse fut attribué aux fils de Yossef" (Divré haYamim I 5,1).
Rabbi 'Helbo reprit : "Ma question est : pourquoi est-ce Yossef (et non pas un autre fils de Yaakov) qui en a bénéficié?"
Rabbi Chmouël répondit par une parabole : "Un homme (Yossef) a élevé un orphelin (Yaakov) dans sa maison. Plus tard, cet orphelin s'enrichit et se dit : Je vais faire bénéficier mon bienfaiteur de ma richesse".

Rabbi Chmouël dit à rabbi 'Helbo : Si Réouven n'avait pas fauté, Yaakov n'aurait-il rien donné à Yossef? Ton maître rabbi Yo'hanan n'a-t-il pas dit que c'est Ra'hél qui devait donner naissance à l'aîné (de Yaakov), d'après le verset (Vayéchev 37,2) : "Voici les générations de Yaakov, Yossef", mais Léa l'a devancée par ses prières.
Cependant, en récompense de l'humilité de Ra'hel, Hachem restitua le droit d'aînesse à son fils (Yossef).
[guémara Baba Batra 123a]

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=> Le transfert du droit d'aînesse de Réouven à Yossef par Yaakov ne s'oppose-t-il pas au verset : "Il ne pourra pas traiter en aîné le fils de la femme préférée"?

-> Réouven, l'aîné de Léa, a manqué de respect à son père Yaakov en déplaçant sa couche pour marquer sa désapprobation au fait que son père avait gardé Bilha, servant de Ra'hel, après le décès de Ra'hel.
Réouven voulait, par ce geste symbolique, défendre de l'honneur de sa mère Léa. Malgré cette faute de Réouven, Yaakov avait-il la permission de transférer le droit d'aînesse de Réouven vers Yossef?
Pourtant le verset stipule : "Il ne pourra pas traiter en aîné le fils de la femme qu'il aime au détriment du fils de la femme qu'il aime moins et qui, lui, est l'aîné" (Ki Tétsé 21,16).

On peut citer 4 réponses qui justifient ce transfert par Yaakov :
1°/ Le Sforno (Ki Tétsé 21,16) explique :
L'interdit du transfert du droit d'aînesse est un cas général. Cependant, lorsque le véritable aîné ne se conduit pas convenablement, il est possible de lui retirer le droit d'aînesse au bénéfice d'un de ses frères.

2°/ Le Tour (Vayé'hi 49,3) écrit :
L'interdit de transfert des privilèges de l'aîné est absolu. Cependant, ici c'est "sur l'ordre de D." (al pi haDibour) que Yaakov a effectué ce transfert de Réouven à Yossef, exceptionnellement.

3°/ Le Ohr ha'Haïm haKadoch enseigne :
Nos Patriarches respectaient déjà la Torah, bien avant qu'elle soit donnée à tous les Bné Israël, parce qu'elle leur était chère. Cependant, du fait qu'elle ne leur était pas ordonnée, ils se sont permis de ne pas l'observer à la lettre dans certaines circonstances, comme par exemple le mariage de Yaakov avec 2 soeurs ou bien le transfert du droit d'aînesse de Réouven (fils de Léa sénoua : dédaignée) avec Yossef (fils de Ra'hel ahouva : aimée).

4°/ Le 'Hatam Sofer dit :
En fait, Yaakov n'a pas transgressé le verset (Ki Tétsé 21,16), car il n'a pas retiré à Réouven la part double de ses biens pour la céder à Yossef. C'est seulement dans le partage de la terre d'Israël que Yaakov va octroyer une part double Yossef, à travers ses 2 fils Ménaché et Efraïm, et une part simple à Réouven. En cela, Yaakov est en accord avec la Loi d'héritage de la Torah selon laquelle l'aîné (Réouven) n'a pas droit à la part double sur les biens (raouï), c'est-à-dire sur des biens à venir plus tard et qui ne sont pas dans le patrimoine du père à son décès. Or, la terre d'Israël conquise et partagée entre les 12 tribus d'Israël était un bien raouï car elle n'était que promise à Yaakov pour ses descendants.

Les fils de Yaakov étaient douze. Les fils de Léa ... Les fils de Ra'hél : Yossef et Binyamin ... tels sont les fils de Yaakov, qui lui étaient nés à Padan Aram. (Vayichla'h 35,23-26)

En réalité, Binyamin est né après qu'ils aient quitté Padam Aram (cf. v.35,16).
=> Comment comprendre l'affirmation de la Torah?

-> Le 'Hizkouni répond que lorsque Yossef est né à Padan Aram, Ra'hél a prié : "Que Hachem m'ajoute un autre fils" (Vayétsé 30,24).
La naissance de Binyamin a résulté de cette prière, et c'est pourquoi la Torah considère comme s'il était né à Padan Aram.

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[c'est le fait de prier pour quelque chose qui rend possible sa réalisation, son obtention.
Ainsi, Binyamin est né lorsque la prière a permis d'accorder sa venue dans ce monde, et la naissance n'a été que sa conséquence ultérieure.
Plus on prie, plus on permet aux bénédictions qui nous attendent en-Haut de descendre sur nous.]

"Il [l'ange d'Essav qui avait combattu Yaakov toute la nuit] lui dit : Laisse-moi partir car le jour se lève!
Yaakov répondit : "Je ne te laisserai pas sans que tu ne m'aies béni"." (Vayichla'h 32,27)

-> Nos Sages ('Houlin 91b) rapportent que Yaakov dit à l'ange d'Essav : "Serais-tu un bandit ou un voleur qui a peur quand arrive l'aube?"
Il lui répondit : "Je suis un ange et depuis que j'ai été créé, ce n'est que maintenant qu'est arrivé le moment où je dois chanter en l'honneur de Hachem."

-> Le 'Hafets 'Haïm rapporte ce que dit Chmouël à rav Yéhouda (guémara Erouvin 54a) : "Saisis et mange, saisis et bois, car ce monde ressemble à une maison de festins".
Le 'Hafets 'Haïm demande : "Bien évidemment, manger et boire signifient ici étudier la Torah et accomplir les mitsvot : mais que signifie "saisis"? De plus, pourquoi ce monde-ci est-il comparé à une maison de festins?"

Pour expliquer cela, il raconte la parabole suivante : un homme riche organisa un festin à l'occasion du mariage de son fils. Il annonça que celui qui voudrait se servir des mets et des délices qui y seraient offerts pourrait le faire à son gré, et que personne ne l'en empêcherait.
Toutefois, le lendemain, les restes du repas seraient présentés sur la table du riche, mais nul ne pourrait y accéder et les déguster à moins d'avoir été invité.

Le 'Hafets 'Haïm conclut que ce monde ressemble à un grand festin : celui qui veut chanter pour Hachem et Le prier est reçu à toute heure avec joie.
Mais, lorsqu'il arrivera dans le monde futur, tout comme les anges, il ne pourra pas le faire quand bon lui semble.
Là-bas, chanter devant Hachem sera une récompense donnée à l'homme selon ses mérites : c'est pourquoi ici-bas il doit "saisir" chaque occasion pour étudier et accomplir les mitsvot.

"Yaakov envoya des messagers devant lui, vers Essav son frère" (Vayichla'h 32,4)

-> Baba Salé donne l'explication suivante :
Yaakov s'est préparé également pour faire la guerre avec son frère, de telle sorte que s'il devait combattre, Yaakov craignait d'avoir éventuellement peut-être commis une faute.

Il se trouve que l'apparence de Yaakov est sculptée sur le trône de gloire d'Hachem (kissé hakavod), or les sages ont enseigné que lorsqu'Israël fait la volonté du créateur, l'apparence de Yaakov brille de lumière sur le kissé hakavod.
En revanche, lorsqu'Israël ne fait pas la volonté de son Créateur, que D. nous en préserve, l'apparence de Yaakov perd son éclat et sa lumière.
Ainsi, Yaakov voulut savoir s'il n'avait commis aucune faute et s'il avait accompli totalement la volonté de son créateur afin de ne pas avoir à craindre une éventuelle faute durant l'hypothétique affrontement.
C'est pourquoi, Yaakov envoya des anges jusqu'au trône de gloire céleste afin de vérifier comment se présentait son apparence. Était-elle pleine de lumière ou assombrie?

C'est le sens du verset : "Yaakov envoya des messagers devant lui (léfanav)", c'est-à-dire : ל-פנו = vers sa face qui est dans les mondes supérieurs.

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-> "Yaakov envoya des messagers en avant, vers Essav son frère, au pays de Séïr, dans la campagne d’Edom" (Vayichla'h 32,4)

-> Le séfer Agra déKalla demande pourquoi il est nécessaire de dire que Yaakov a envoyé les messagers "léfanav" (devant lui). Ce mot semble superflu.

Il répond que Yaakov savait qu'il allait se retrouver face à face avec le racha Essav et qu'il devrait s'incliner devant lui. Il ne voulait pas s'incliner devant un racha, tout comme Mordé'haï haTsadik ne voulait pas s'incliner devant Haman, parce qu'il est interdit de montrer de l'honneur à une personne racha.

C'est pourquoi il envoya les messagers, qui étaient en fait de vrais anges, devant lui. Les anges étaient maintenant postés entre lui et Essav. Lorsqu'il s'inclina, il pensait s'incliner devant les anges, mais Essav pensa que Yaakov s'inclinait devant lui.
Comme les intentions de Yaakov étaient bonnes, il mérita l'aide d'Hachem. Hachem lui-même passa devant lui lorsqu'il rencontra Essav et il s'avéra que Yaakov se prosterna devant Lui, et non devant Essav.

La Agra déKalla note que l'idée qu'Hachem s'est tenu devant Yaakov pour qu'il n'ait pas à s'incliner devant Esav se trouve dans le Zohar (171:2). Le verset (33,3) dit : "Il passa devant eux et s'inclina sept fois". Le Zohar dit que cela signifie que la Chékhina est passée devant Yaakov et qu'il s'est incliné devant elle.

Grâce à la mitsva du ner de 'Hanoucca, la gloire de D. se fait connaître, s'élève et Son honneur s'accroît dans le monde, les éloignés se réveillent afin de revenir à D., et on parvient à la crainte, la paix conjugale, la prière.
Les dissensions sont supprimées ainsi que la médisance et on fait venir une paix générale dans tous les mondes.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 14,12]

Grâce au Hallel et au remerciement à Hachem, ainsi qu'à l'étude des lois [juives], tous ceux qui ont besoin de trouver leur vrai partenaire y parviennent effectivement.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - 2e tome - Torah 2,1-2-4]

L’importance de se préparer à Shabbath

+ L'importance de se préparer à Shabbath :

-> "La gloire d'Hachem résida sur le mont Sinaï, et la nuée le recouvrit durant une période de 6 jours. Il appela Moché le 7e jour au milieu de la nuée" (Michpatim 24,16)

-> Rachi commente : cela nous enseigne qu'avant d'entrer dans l'enceinte de la majesté Divine, on doit s'isoler 6 jours pour se préparer.
[c'est seulement le 7e jour qu'Hachem a convoqué Moché en haut de la montagne pour lui enseigner la Torah]

-> Le Tiféret Shlomo ajoute : de la même manière, nous avons besoin de 6 jours de préparation avant de pouvoir entrer dans le domaine d'Hachem : le jour du Shabbath.
Et la façon dont nous nous y préparons pendant ces 6 jours va affecter directement la qualité et les effets de ce jour.

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[on doit s'imaginer toute la semaine comme observant au loin la Nuée de D., et qu'à Shabbath, Hachem nous convoque tout prêt de Lui! ]

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-> Le rav Yérou'ham Lévovitz (Si'hot Elloul) enseigne que le besoin de se préparer est inclus dans la nature du monde.
De même qu'on est affamé si l'on ne mange pas, que l'on est rassasié après avoir mangé, de même un prophète sans préparation ne peut pas accéder à la prophétie, ... De même aucune sainteté (kédoucha) ou progression spirituelle ne peut être atteinte sans au préalable s'y préparer.

Dans ses mots, le rav Lévovitz écrit : "Tout le travail d'une personne est d'être préparé. Car par le biais de la préparation selon ses capacités, on amène sur soi l'esprit de la Présence Divine, d'En-Haut."

[concernant le Shabbath, on doit s'y préparer spirituellement (ex: internaliser le message lié à l'importance de ce jour, préparer des divré Torah), et également matériellement (ex: préparer la nourriture et la maison).
Ainsi, le simple fait de faire à manger et de nettoyer pour Shabbath a une valeur immense, puisque par cela on amène sur nous la sainteté.]

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-> Il est écrit dans le Méam Loez (Bo 12,7) :
Un jour de Hachem représente 1 000 ans (Téhilim 90,4).
Hachem créa le monde en 6 jours, un jour pour chacun des 6000 ans que le monde est destiné à durer (au maximum).
Le 7e jour, le Shabbath correspond donc au dernier Shabbath qui sera l'ère messianique.

-> Le rav Yé'hezkel Sarna rapporte que de même que ce monde est un vestibule menant à la salle de banquet (le monde à Venir), de même les 6 jours de la semaine sont le "vestibule" menant au Shabbath, qui ressemble à la salle de banquet/fête.
[ il est écrit (Pirké Avot 4,16) : "Ce monde ressemble à un vestibule devant le monde à venir [éternel]. Prépares-toi dans le vestibule [en accomplissant des bonnes actions, des mitsvot dans ce monde] pour entrer dans le palais." ]

Ainsi, de même que nous sommes invités à se préparer dans ce monde afin de pouvoir récolter les bénéfices dans le monde à venir, de même nous devons nous préparer pendant la semaine afin de pouvoir récolter les énormes bénéfices spirituels du Shabbath.
Le plus nous nous donnons de la peine pour s'y préparer, le plus de profits nous en récolterons.
Le rav Sarna dit que c'est pour cette raison que nos Sages (guémara Avoda Zara 3a) enseignent : "Celui qui se prépare la veille de Shabbath, mangera à Shabbath".

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- Les Pirké Avot sont introduits par : "kol Israël yéch lahem 'hélék laolam aba" (= tout Israël a une part dans le monde à venir).
ok, certes nous avons tous droit à une part éternelle dans le monde à venir, mais la tête qu'elle va avoir dépend de nos efforts dans ce monde.
- Le 'Hafets 'Haïm fait remarquer à quel point nous nous investissons durement pour avoir des moyens dans ce monde temporaire, mais que faisons-nous pour avoir des moyens dans l'éternité de notre monde à venir.
- "Le Shabbath correspond à 1/60e du monde à venir" (guémara Béra'hot 57b). Comme dans la cacherout, la quantité de 1/60e, est la mesure minimale permettant de ressentir quelque chose.

=> Chaque semaine, il y a Shabbath (qui est un avant-goût du monde à venir), et cela doit nous sensibiliser à l'importance d'investir des efforts pour préparer notre monde à venir dans lequel nous résiderons pour l'éternité.
[dans le tourbillon du train-train de notre vie, n'oublions pas que ce monde actuel est un moyen à disposition de l'essentiel : bâtir notre monde éternel.]
Hachem ne nous demande pas l'impossible, juste d'agir en toute honnêteté du mieux que nous pouvons.
En ce sens, chaque Shabbath doit être comme un rappel, un électrochoc, face à cette nécessité plus que vitale de vouloir kiffer (oneg) au maximum notre vie éternelle.
[d'ailleurs, selon nos Sages ce sera un moment qui n'est que Shabbath (koulo Shabbath)!]

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b'h, également sur l'importance de se préparer à Shabbath :
- https://todahm.com/2016/12/26/la-preparation-du-shabbath
- https://todahm.com/2016/08/22/notre-shabbath-depend-de-sa-preparation
- https://todahm.com/2016/12/26/5013-2

Si l'on a conscience que tout vient d'Hachem, on peut voir des prodiges.
[Beit Aharon]

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-> Plus l'homme place son bita'hon en Hachem et sollicite Son aide, plus il peut être sûr d'être délivré.
[rav Yaakov Israël Pozen - Hinéni béYadékha]

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-> "Heureux qui a pour appui le D. de Yaakov, et met son espoir (sivro - שִׂבְרוֹ) en Hachem" (Téhilim 146,5)
Le Zohar haKadoch (Chémot 198,1) rapporte à ce propos : "Ne lis pas "sivro" (lettre shin, avec le point à gauche), mais "chivro" (lettre shin, avec le point à droite), qui signifie : brisure.
Si l'homme a le cœur brisé, qu'il lui semble que c'est la fin, qu'il n'y a plus d'espoir, et qu'il parvient tout de même, avec ses dernières forces, à s'en remettre à Hachem, Hachem le sauve.

-> Le roi David continue ce Téhilim et dit : "Il a fait le Ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent ; Il garde la vérité à jamais".
=> Que signifie : "Il garde la vérité à jamais"? Et quel rapport y a-t-il entre ce passage et le début du verset?

Le Radak explique : puisqu'Hachem a "créé le ciel", Il peut, à tout moment, changer l'ordre du monde et faire des miracles.
Tout est entre Ses mains et c'est Lui qui était, est et sera à la source de tout.

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-> "Lorsque je dis : "Mon pied va chanceler", Ta grâce, Hachem, vient me soutenir" (Téhilim 94,18)

=> Pourquoi l'homme doit-il dire "Mon pied va chanceler" pour que Hachem intervienne?
N'aurait-on pas pu dire : "SI mon pied chancèle, Ta grâce, Hachem, vient le soutenir"?

Le Noam Eliézer explique :
Le "pied" dont parle le verset représente les stratagèmes que l'homme utilise pour venir à bout de son problème.
Si je dis : "Mon pied va chanceler", si j'arrive à un degré spirituel où je désespère des solutions habituelles, et je suis persuadé de ne pouvoir compter que sur Hachem, alors Sa grâce vient me soutenir.

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-> Le rabbi de Berditchev explique l'expression que nous disons : "yéchouat Hachem ké'éref ayin" (la délivrance d'Hachem vient en un clin d'œil).
Le clin d'œil, c'est en réalité la fermeture des yeux.
Lorsque l'homme ferme les yeux, c'est-à-dire qu'il ne voit plus de solution logique à sa détresse, c'est alors qu'Hachem l'aide!

Lorsque l'ange annonce à Sarah qu'elle aura un enfant, elle s'exclame : "Flétrie par l'âge, ce bonheur me serait réservé". C'est le signe pour le peuple d'Israël, que même lorsque tout espoir est perdu, Hachem est là pour le délivrer.

[quand nous fermons les yeux à toutes les autres solutions qui peuvent exister, que tout apparaît à nos yeux comme noir/obscur, comme ne pouvant aucunement nous aider, c'est alors que nous pouvons mettre 100% de nos espérances en notre papa Hachem.
A nos yeux, il y a vraiment 0% de chance qu'autre chose puisse nous aider. (que papa Hachem!)

D'une certaine façon, c'est le message du Shéma Israël où l'on proclame l'Unicité de D.
(on ferme les yeux à tout ce qui nous entoure (les couvrant d'obscurité par notre main dessus), pour mieux s'ouvrir uniquement à Hachem (notre seule lueur d'espoir!).
C'est vivre le fait lorsque : "Hachem est ma lumière et mon salut : [alors] de qui aurais-je peur?" - Hachem ori véyich'i mimi ira - Téhilim 27,1))]

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-> A Souccot, dans les Hochaanot, nous disons : "Sauve-nous, Hachem qui délivre, sauve-nous s'il Te plaît, personne d'autre ne peut nous délivrer!"
=> Quand méritons-nous la délivrance (à un niveau personnel et collective) d'Hachem?
Lorsque nous savons qu'hormis Lui, nous n'avons aucune autre issue, et que nous sommes donc prêts à placer notre confiance uniquement en Lui.

[sauve nous de par le fait que pour nous : "personne d'autre ne peut nous délivrer!"]

-> Le terme : "yéouch" (désespoir - יאוש) a une valeur numérique de : 317.
Le mot : Eliézer (אליעזר), qui est la combinaison de : "kEli" (mon D. - אלי) et "ézer" (mon aide - עזר), a une guématria de : 318, ce qui est un de plus que le désespoir.
=> Lorsque l’on est dans un état où l’on arrive à désespérer de la vie, il faut s’élever d’un = c'est-à-dire ajouter en face de nous Un, se rattacher de l’Unique (notre papa Hachem).
En effet, tant que l'on est persuadé que : "D. est mon aide!" (Eliézer), qu’à chaque instant Il nous chouchoute et qu’Il ne nous abandonnera jamais, alors il n’y a pas de raison de désespérer de notre vie.
[d'après rabbi Na'hman de Breslev ; rabbi Tsadok haCohen de Lublin]

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-> Pourquoi Datan et Aviram sont-ils restés en vie et ne sont-ils pas morts pendant la plaie de l'obscurité comme les autres réchaïm du peuple?

Le Roch répond que même s'ils étaient des réchaïm, ils ont mérité de vivre la sortie d'Egypte car ils n'ont jamais désespéré de la délivrance.
[même pour des réchaïm comme eux, leur confiance en Hachem a eu le pouvoir de les sauver. Alors à plus forte raison pour nous! ]

-> Les Bné Israël étaient tombés dans les 49 seuils d'impureté, même ceux qui sont sortis d'Egypte.
Les réchaïm d'Israël, morts durant la plaie de l'obscurité, ne sont pas descendus au 50e seuil.
Alors en quoi étaient-ils différents de leurs frères qui ont mérité de sortir d'Egypte?

La différence entre eux était la volonté d'être délivré et l'espoir en Hachem.
Ceux qui ont désespéré et n'attendaient plus la délivrance n'ont pas mérité de sortir d'Egypte et sont morts avant.
A contrario, les juifs, qui se sont renforcés en émouna et ont continué à espérer qu'Hachem allait les délivrer, ont mérité la sortie d'Egypte et le don de la Torah.
[d'après le Chem miChmouël]

=> Lorsqu'un juif sait que tout vient d'Hachem, et qu'Hachem se trouve avec lui dans toute situation, il ne baisse jamais les bras. Il espère toujours qu'Hachem l'aidera.

[même pour un juif qui a fait les pires choses, simplement par le fait d'avoir un bita'hon solide, cela lui permettra d'être sauvé par Hachem.]

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-> Quand l'homme arrive à la conclusion qu'il n'a plus aucune solution et que seul Hachem peut l'aider, alors vient la délivrance (individuelle et/ou collective).
[Rabbi de Rouzhin]

-> Nous disons : "bit'hou b'Hachem adé ad" (Ayez confiance en Hachem à jamais - Yéchayahou 26,4), c'est-à-dire jusqu'au dernier moment véritablement, car même alors, la délivrance peut arriver.
[rabbi Yaakov Yossef d'Ostraa]

-> De même nos Sages nous affirment : "Même si une épée tranchante est posée en travers de sa gorge, il ne doit pas se retenir de prier" [car Hachem a toujours un moyen pour nous sauver!]
[guémara Béra’hot 10a]

-> Le monde t'appartient-il pour que tu puisses en désespérer? En es-tu propriétaire?
Le monde appartient à Hachem, et nous, êtres humains, ne pouvons pas être désespérés.
Tu dois prier et Hachem t'aidera!
['Hazon Ich - au rav Galinski]