Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Celui qui recherche désespérément l'attention d'autrui ne s'est pas encore trouvé ; il n'est pas conscient de sa vraie valeur. Faute d'estime de soi, il dépend de l'opinion des autres.
Il a faim de leurs louanges, car sans leur appréciation il se sent indigne. Quand les gens lui refusent leurs applaudissements, il se retrouve impuissant, et se montre donc hostile et agressif.
[rav Chlomo Wolbe - Alé Chour - vol.1 p.42]

<--->

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar - maamar 17) rapporte :
j'ai observé un curieux phénomène chez celui qui recherche la gloire : s'il constate qu'une personne le désapprouve, fût-elle insignifiante, il en éprouve une telle vexation que tous les honneurs gagnés jusque là lui semblent sans valeur. Même au fait de sa gloire, celui qui recherche les honneurs est sensible à tout manque de respect qu'il estime mériter.
Contrairement aux désirs physiques qui ont des limites, le désir de reconnaissance n'a pas de vraies limites, il ne peut jamais être complètement assouvi.
De fait, puisque la soif d'honneurs provient d'un manque intérieur d'estime de soi, aucune louange extérieure ne pourra réellement l'épancher.
Ainsi, tandis que l'homme humble peut accéder à la sérénité, celui qui recherche les honneurs et la reconnaissance se condamne à une vie de frustration.

<--->

-> Le 'Hovot haLévavot (5,5) développe l'idée que l'homme serein parvient à vaincre l'arrogance et à atteindre finalement la vraie humilité, où son estime de soi lui vient uniquement de lui-même, et non fluctuante au gré des louanges ou insultes d'autrui.

<--->

[tout cela implique d'abandonner la définition du "moi intérieur" que la société environnante nous laisse croire.
Si j'identifie l'essentiel de mon "moi intérieur" comme étant le spirituel, comme une partie Divine unique, pure et parfaite, que je me vois comme un enfant infiniment aimé par papa Hachem peu importe mes actions, ... alors plus je travaille sur ma réelle importance interne par rapport aux 'yeux' d'Hachem, le boss des boss, alors moins j'ai besoin de rechercher à être important aux yeux de simples mortels.
Selon le Zohar la plus grande joie est la conscience d'être juif. Plus on développe notre fierté d'être juif, plus aucune mauvaise nouvelle ne peut nous impacter car la joie/fierté du fait d'être juif la surpassera toujours.
D'ailleurs, de façon inconsciente les non-juifs nous traitent de "sale juif", et c'est leur façon d'évacuer la terrible frustration de ne pas être juif. [comme quelqu'un qui dirait en dernier argument : "de toute façon tu n'es qu'un abruti!"]
(le Kouzari affirme qu'il y a 4 catégories dans ce monde, chacun ayant davantage de capacités : les minéraux, les végétaux, les animaux, les êtres vivants (non-juifs), et les juifs).
Plus nous avons conscience de notre grandeur, plus nous prenons conscience des incroyables outils à notre disposition, et plus nous devons agir en responsabilité pour en faire bon usage (ex: l'importance de chaque mot prononcé par un juif à la différence des non-juifs).]

Si vous n'en venez jamais à la colère, vous n'en viendrez jamais au péché.
[Eliyahou haNavi - guémara Béra'hot 29a]

<--->

-> La colère est un grave défaut de caractère qui entraîne au péché ....
Celui qui se met en colère est passible de subir le guéhinam.
[Ramban - Iguéret haRamban]

-> Rabbénou Nissim (sur guémara Nédarim 22a) interprète que la colère n'est pas seulement dangereuse par elle-même et en elle-même, mais également à cause de ses conséquences possibles.
Toute perte de sang-froid peut être le premier pas vers l'abandon total de toute retenue. Tous les liens étant progressivement coupés, le lien de la foi en D. finira par tomber à son tour.
Ouvert et livré à lui-même, l'homme en colère est incapable d'éviter le péché, et s'expose à ses conséquences désastreuses.

<--->

-> Le Rambam (Hilkhot Déot chap.2) enseigne qu'il faut équilibrer ses traits de caractère, en évitant tout extrême. Il faut essayer d'être fort, tout en étant flexible ; compatissant, mais ferme.
Cependant, le Rambam note une exception à cette règle : en ce qui concerne la colère, il n'existe pas de juste mesure. Il faut au contraire essayer d'atteindre l'extrême inverse, en évitant la colère même dans les situations où elle est effectivement compréhensible.

-> Le Séfer haMidot (chaar hasin'a - chap.5) écrit :
Le fait de se mettre facilement en colère (irascibilité) est indéniablement mauvais. Elle est naturelle chez les animaux sauvages et malpropres, chez les bêtes et les oiseaux prédateurs.
L'homme coléreux est semblables à la vipère dont la nourriture, la poussière de la terre, est partout disponible.
De même, l'homme coléreux trouve des raisons de se mettre en colère, quelle que soit la situation dans laquelle il se trouve.

<--->

-> "Ne t'associe pas à l'homme irascible et ne t'approche pas de l'homme coléreux, de peur d'adopter ses manières et de mettre en danger ton âme" (Moché 22,24-25)

-> De fait la colère est contagieuse. En fréquentant une personne prompte à la colère, on risque d'adopter également son caractère. (rabbi Shimshon Raphaël Hirsch)

-> Le Birkat Avraham fait remarquer que l'homme irascible court le risque grave de se priver des critiques constructives d'autrui. Ses proches ne lui feront pas remarquer ses défauts s'ils craignent une répartie furieuse. Or sans ces critiques pour l'aider, l'homme irascible risque de développer d'autres défauts de caractère.

<--->

-> Le Séfer 'Harédim (téchouva chap.4) écrit que l'âme délicate, fragment céleste d'Hachem, ne peut tolérer la colère. Lorsqu'un homme succombe à une rage incontrôlée, c'est en quelque sort comme si son âme le quittait, laissant derrière elle un vide mortel. Celui qui cède à la colère commet ainsi une sorte de suicide spirituel.

Le Séfer 'Harédim écrit également :
Celui qui perdrait une jolie fleur serait fou de réagir en brisant un objet précieux d'une valeur mille fois supérieure à celle de la petite fleur.
Or l'homme qui se met en colère détruit sa paix d'esprit, qualité bien plus précieuse que la perte relativement minime qui a déclenché sa fureur.

<--->

-> Le Séfer 'Harédim (66,10) écrit : "Peut-on concevoir que quelqu'un qui aurait perdu une fleur, brise dans sa fureur, un objet qui vaudrait mille fleurs? C'est pourquoi accepte dans la joie tout ce qui t'arrive!"

Plus loin (66, 75), le Séfer 'Harédim ajoute : "Si un homme désire trouver grâce aux yeux d'Hachem, il s’abstiendra de se mettre en colère, comme il est dit : "Et Noa'h trouva grâce aux yeux d'Hachem" (Noa'h 6,8). Or, la Torah ne mentionne pas pourquoi.
C'est parce que la raison est contenue dans son propre nom (Noa'h) : parce qu'il était "Noa'h" (paisible, posé) dans ses paroles, dans ses actes et dans sa conduite (comme cela est rapporté dans le Zohar), il trouva grâce, puisque les mots ח''ן ('hèn - la grâce) et נ''ח (Noa'h) sont formés des mêmes lettres".

-> La guemara (Pessa'him 113b) enseigne à ce sujet : "Il y a 3 personnes que Hachem aime particulièrement : celui qui ne se met pas en colère, celui qui ne s'enivre pas, et celui qui renonce à revendiquer son droit légitime".

-> A l'inverse : "Tout celui qui se met en colère, sa sainte âme se retire et est remplacée par un esprit impur. Il est évident qu'il s'agit d'un homme qui s'est rebellé contre son Maître, il est interdit de s'en approcher" (Zohar Tétsavé 182a).
De même : "Tout celui qui se met en colère est comme s'il pratiquait l'idolâtrie" (c'est donc une négation de la foi en Hachem).

-> Un homme qui se met en colère transgresse la Torah : "Il n'y aura pas en ton sein de D. étranger" (Téhilim 81,10).
Il est aussi rapporté (Ayin Zohar 'hadach 58,21) que lorsque l'homme se met en colère, son âme est échangée par un mauvais esprit, que D. nous en préserve.

<--->

-> "Ne soit pas prompt à te mettre en colère" (Pirké Avot 2,10)

Le Yichma'h Moché commente :
"On ne doit jamais se hâter de se mettre en colère, car de deux choses l'une : si cette colère est une faute, que D. nous préserve d'enfreindre une faute et de succomber à la colère, et si elle est "léchem chamayim" (pour l'honneur d'Hachem), elle constitue alors une mitsva, et toute mitsva nécessite préparation et sérénité d'esprit".

Celui qui a le privilège de connaître la Torah, voit son intellect s'unir avec sa connaissance pour ne faire qu'un, comme la graine dans le sillon d'un champ.
Il marche parmi les hommes et ressemble extérieurement à un homme ordinaire.
Mais en vérité, c'est un ange parmi les mortels ; il vit une vie d'extase spirituelle exaltée au-delà de toute louange.
['Hazon Ich - Kovets Igrot 1,13]

<--->

-> Le 'Hazon Ich (Emouna ouBita'hon 1,9) écrit également :
Celui qui s'élève au point d'être capable de sentir réellement la présence du D. tout puissant, est empli d'une extase sans limite. Son âme nage dans le bonheur, tandis que les désirs terrestres perdent toute importance. Son âme délicate est enveloppée dans une étreinte sacrée.

Lorsqu'un mortel pénètre dans ce royaume de sainteté, un nouveau monde s'ouvre à ses yeux.
Il peut vivre en ce monde et éprouver réellement, pendant quelques instants, une extase angélique : tous les plaisirs matériels se fondent dans le néant face à ce ravissement céleste.
Il n'existe pas de plus grande preuve de l'origine divine de l'homme que cette rencontre unique de l'âme avec sa source spirituelle.

Le monde à Venir nous est actuellement incompréhensible

+ Le monde à Venir nous est actuellement incompréhensible :

-> Le Séfer haYachar (chap.12) nous explique cela par le biais d'une parabole :
Ce monde-ci peut être comparé à une caverne creusée profondément sous le sol et coupée de tout contact avec la surface. Les hommes qui habitent cette grotte souterraine ne connaissent que leurs murs et leurs sombres tunnels. Leur concept de réalité est fondé sur leur environnement restreint.

Imaginez la stupéfaction et le bouleversement de ces habitants des grottes s'ils sortaient de leur confinement pour apercevoir de vastes étendues de terre, les montagnes et les flots agités de la mer, toutes ces innombrables merveilles de la nature. Comme ils seraient éblouis par l'éclat du soleil, des étoiles et du ciel infini.

Les humains confinés sur cette terre sont ainsi comparables à ces hommes des cavernes qui ne conçoivent pas la réalité.
Ce n'est que lorsqu'il meurt que l'homme sort de sa caverne terrestre pour apercevoir la splendeur éternelle du Vrai monde : le monde à Venir.

"Un bon caractère est une condition préalable à l'accomplissement des 613 mitsvot ...
Se laisser aller à un mauvais caractère est donc beaucoup plus sérieux que transgresser un commandement ...
Il faut être plus attentif aux mauvais réactions qu'à l'observance des commandements positifs et négatifs."
[rav 'Haïm Vittal]

Les parents doivent toujours être conscients du fait que les midot sont en quelque sorte héréditaires.
De même que les parents transmettent leurs gênes à leurs descendants, ce qui détermine leurs caractéristiques physiques, de même ils leur transmettent leur comportement, leurs valeurs et leurs traits de caractère.
De fait, les parents qui ne maîtrisent pas leur propre colère auront des enfants coléreux.
[rav Avraham 'Haïm Feuer]

-> L'Alter de Slabodka (rabbi Nathan Tsvi Finkel) écrit :
Le fils de bonne famille qui a volé des pommes dans une charrette n'est pas devenu un voleur en une nuit. Cette action a ses racines dans les générations précédentes.
Son très pieux grand-père se cachait peut-être derrière la bima au nom de l'humilité, mais cet acte contenait une trace de fausseté (génévat daat), car il se faisait passer pour plus pieux qu'il n'était.
Son érudit de fils était allé encore plus loin en "volant" à d'autres érudits des 'hidouché Torah qu'il faisait passer pour siens.
Le petit-fils à son tour devint un voleur de pommes.

<--->

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Vayélé'h 31,13) enseigne :
L'enfant doit apprendre à craindre D. le plus tôt possible.
Même s'il est trop jeune pour étudier formellement la Torah, on doit lui enseigner la crainte de D., ainsi il craindra D. tout au long de sa vie.

-> Le Chla haKadoch conseille aux parents qui veulent laisser une empreinte indélébile sur leurs enfants, d'accorder une importance toute particulière à l'honnêteté.
Il raconte que du temps où il vivait à Jérusalem, il connaissait un juif sépharade très pieux qui lui avait expliqué que sa scrupuleuse honnêteté lui venait de son père.
Lorsqu'il était petit son père le comblait de cadeaux lorsqu'il avouait les bêtises qu'il avait faites et reconnaissait la vérité. Par contre, s'il venait à mentir, il était très sévèrement puni.

Le Chla haKadoch (Chaar haOtiyot 4) écrit ensuite :
"De cette manière, il a élevé ses enfants avec le trait de vérité.
Comme il est écrit : "émet kné" (achète la vérité - Michlé 23,23), car avec son argent et ses cadeaux, il a entraîné ses enfants à dire la vérité, jusqu'à ce que la vérité devienne chez eux une seconde nature.
D'une façon identique, toute personne sage doit concevoir des stratégies sur comment élever ses enfants avec de bons traits de caractère (midot) et de bonnes actions".

<--------->

-> Il est écrit : "ayéta Yéhouda lékodcho" (Yehouda a sanctifié Hachem- Tehillim 114,2, psaume que nous disons dans le Hallel).
Rachi explique que cela fait référence à Na'hchon ben Aminadav, le nassi de la tribu de Yéhouda, lorsqu'il a sauté dans la mer Rouge avec messirout néfech et la mer s'est alors ouverte.

Rabbi Yaakov de Lissa (Maassé Nisim - Haggadah de Pessa'h) demande que si le verset se réfère à Na'hchon ben Aminadav, il devrait dire היה (aya) qui est au masculin, et non היתה (ayéta), qui est un temps féminin.
Il répond que היתה (ayéta) fait référence à Tamar, la grand-mère de Na'hchon ben Aminadav. Elle était mosser néfech (don de soi), préférant être jetée dans le feu et mourir plutôt que d'embarrasser Yéhouda (comme discuté dans Rachi - Vayéchev 38,25).
Sa messirout néfech s'est transmis dans les gènes de ses descendants, et c'est ainsi que Na'hchon ben Aminadav a eu la volonté d'être mosser néfech et d'être le premier à se jeter dans la mer Rouge. [provoquant son ouverture
Car c'est la nature de la messirout néfech pour Hachem : elle se transmet à ses descendants.

<--->

-> "De peur qu'il n'existe en vous de racine qui développerait des fruits empoisonnés et amers" (Ki Tavo 29,17) ;

Le Ramban de commenter : "Les racines du mal implantées chez le père se développent et, dans le futur, feront sortir de mauvais fruits, amers ..., car le père enracine et le fils conserve ces racines et les développe."

-> Rabbi 'Haïm Chmouévitch (Si'ha 86) de développer cela :
Du fait que Datan et Aviram sont des querelleurs, leurs enfants après eux seront également des querelleurs et leur esprit de discorde sera encore supérieur à celui manifesté par leurs pères, car les racines du mal se développent chez les enfants.

C'est pourquoi, ces nourrissons ont également été engloutis : il est préférable qu'ils meurent innocents en bas âge que de mourir coupable à l'âge adulte.
Il est écrit (à propos du fils rebelle) : "Qu'il meure innocent plutôt que coupable" (guémara Sanhédrin 107a).

Tous les hommes sont précieux, car ils ont été créés à l'image de D.
En faisant preuve de bonté et de respect envers autrui, c'est Hachem Lui-même qu'on honore ainsi.
[l'Alter de Slabodka]

+ "Place toujours et éternellement ta confiance en Hachem, car Hachem est le Rocher protecteur des 2 mondes" (Yéchayahou 26,4).
La guémara (Ména'hot 29b) déduit de ce verset : celui qui place toute sa confiance en Hachem méritera la Protection d'Hachem en ce monde et dans le monde à Venir.

Le Maharal de Prague (Netivot Olam - Bita'hon chap.1) explique :
Ce qui signifie que celui qui était à l'origine destiné à souffrir en ce monde, n'est contraint par ce décret qu'aussi longtemps qu'il pense être sous le contrôle de forces physiques.
Or celui qui craint D. voit que les forces de la nature ne sont que des outils inanimés entre les mains d'un Créateur qui contrôle tout.
Ce bita'hon soulève littéralement l'homme de foi "hors de ce monde" ; il entre dans une sphère d'existence entièrement nouvelle, qui n'est pas sans ressembler au monde à Venir.
Il ne semble pas différent du reste de l'humanité, mais en réalité il en est complètement séparé : il est entouré d'une lueur surnaturelle qui le protège des vicissitude de la vie matérielle.

C'est ce que voulait dire le roi David quand il chantait : "Tu es un abri pour moi. Tu me préserves de la détresse. Tu m'enveloppes de chants d'allégresse Sélah! ... Nombreuses sont les souffrances des réchaïm, mais celui qui a confiance en Hachem est entouré de bonté" (Téhilim 32,7-10).

"Considère 3 choses et tu n’en viendras pas à fauter : sache ce qui est au-dessus de toi : un œil qui voit, une oreille qui entend, et que tous tes actes sont consignés dans un Livre" (Pirké Avot 2,1)

-> "sache ce qui est au-dessus de toi" :
Le Toldot Yaakov Yossef enseigne au nom du Baal Chem Tov que parfois une personne est trop humble et se rabaisse beaucoup trop, en pensant : "Je suis si petit et si insignifiant, que valent mes actions et de toute façon qui se soucie de ce que je fais?"
Une telle personne manque de la véritable foi et ne pense pas que ses prières et sa Torah ont un impact au Ciel. Elle ne pense pas que ses actions augmentent le flux de sainteté et de bénédiction dans l'entrepôt aux cieux, et qu'ainsi par ses actions elle nourrit les anges et créatures célestes.

[Rabbi Elimélé'h Biderman enseigne : "les gens pensent que l'humilité signifie se sentir petit, sans valeur et pas important. Mais en réalité, la vraie humilité est de croire que ses prières sont très désirées, que son étude de Torah est adorée en-Haut, et que nous sommes toujours importants aux yeux d'Hachem. Cette réalisation rend humble car nous savons alors devant qui nous réalisons toutes ces bonnes actions, et la conscience de la grandeur d'Hachem nous rend plus humble. C'est de l'orgueil sacré qui est simultanément de l'humilité".
"sache ce qui est au-dessus de toi" = la vraie humilité c'est cette dualité : un orgueil fou d'être important et puissant car notre papa en-Haut c'est Hachem, mais cette même réalité nous rend très humble, car par exemple nous ne pouvons pas vivre une seule seconde sans qu'Il ne nous le permette.
(plus nous avons la conscience d'être importants et grands aux yeux d'Hachem, moins nous ressentons le besoin de rechercher de la valorisation aux yeux d'autrui en développant de l'orgueil pour leur plaire. En effet, si pour le boss des boss (Hachem) je suis quelqu'un de super, alors que m'importe qu'un simple être humain (même le président de la république) puisse me témoigner de l'importance!)]

-> Le Toldot Yaakov Yossef poursuit :
Si une personne croit réellement en elle-même et en son importance, en la valeur de ses actions, alors cela la poussera à servir Hachem avec crainte et joie. [fierté et responsabilité du fait que le Maître du monde me demande de faire Sa volonté, alors que les autres nations vivent comme si de rien n'était, dans le futile et l'éphémère.]

C'est le sens du Pirké Avot : nous devons savoir ce qui est au-dessus de nous, et avoir conscience d'à quel point le Ciel dépend de nos actions. Nous sommes à l'image de l'échelle du rêve de Yaakov : nous avons les pieds fermement en-bas sur terre, mais notre tête est en-haut au ciel.
[matériellement nous sommes présents ici, mais spirituellement nous évoluons et impactons le Ciel (et donc par ricochet le monde physique ici-bas).
En vivant dans un milieu non-juif on en oublie à quel point nous sommes différents d'eux, à quel point nous sommes énormes. Chacune de nos actions impacte le Ciel, le monde entier par ricochet, mais également de par le fait que tous les juifs sont liés nos actions impactent les autres juifs vivants, mais également peuvent donner du mérite aux morts (dont nos ancêtres).
Un juif transcende l'espace, le temps, et a des pouvoirs divins (nous avons une âme provenant de l'intériorité d'Hachem, à l'inverse des non-juifs qui ont une âme qui vient de l'extériorité d'Hachem).

"sache ce qui est au-dessus de toi" = nous avons notre papa Hachem qui constamment nous observe et s'occupe de nous, tandis que les non-juifs ne sont "que" des créatures faites par Hachem (nous sommes Ses enfants adorés!).
"sache ce qui est au-dessus de toi" = les non-juifs ont peur que le ciel leur tombe sur la tête, mais nous savons que c'est papa Hachem qui est le pilote, qu'Il peut tout, et que tout est pour notre bien ultime.
Eux ils ont leur "égo" comme boss, et nous c'est Hachem (sache ce qui est au-dessus de toi").]

[également sur le fait que chacune de nos actions impactent Hachem et le Ciel : https://todahm.com/2021/11/07/notre-but-dans-ce-monde ]

<---->

-> "sache ce qui est au-dessus de toi" (da ma léma'la mima'h)

-> Le rabbi Moché Leib de Sassov fait le commentaire suivant :
Le mot "ma"(quoi - מַה) fait allusion à l'humilité, puisque Moché a proclamé : "véna'hnou ma" (que sommes-nous? - וְנַחְנוּ מָה - Béchala'h 16,7).
Nos Sages disent que c'est un niveau plus élevé que l'humilité d'Avraham : "je suis poussière et cendre" (anokhi afar vaéfer - Vayéra 18,27).

Ainsi, nous pouvons lire cette michna des Pirké Avot ainsi : sache que l'attribut du "ma" est au-dessus de toi = nous devons toujours savoir et se rappeler que l'attribut de la véritable humilité : "que suis-je" (ma) est au-dessus de nous, qu'il est toujours distant et au-delà de notre compréhension. Ainsi, nous devons toujours être vraiment humble.
[déjà la partie physique, la science, on est loin de tout comprendre, alors en plus le fait qu'il y a une partie d'Hachem en moi, cela fait que je ne comprend pas même une goutte dans un océan de ce que je suis vraiment. Ce n'est que dans le monde à Venir que je me rendrais compte de la réalité.
"sache ce qui est au-dessus de toi" = fort de ce constat que j'ai en moi une partie de ce qui est au-dessus (Hachem), que je ne peux rien y comprendre dans ce monde (car limité, car je suis pas "au-dessus" dans la réalité purement spirituelle), alors comment ne puis-je pas être humble (reconnaître que Hachem "est au-dessus").
Le problème c'est que naturellement on en vient à oublier cette réalité, et on se permet même de donner des conseils à Hachem : pourquoi tu me donnes pas ça, pourquoi est-ce que je ne peux pas faire ceci, pourquoi il se passe cela dans le monde, ...
Les Pirké Avot nous demande de rester à notre place en terme de compréhension de ce qui se passe dans ce monde : tu es en bas, et Hachem est tout en Haut au ciel, au point qu'on ne devrait même pas penser remettre en question ce qui nous arrive (c'est forcément pour le bien, et je comprendrai cela plus tard, mais maintenant c'est impossible). ]

<---->

-> "sache ce qui est au-dessus de toi" (da ma léma'la mima'h)

-> Cela signifie que nous devons savoir et prendre à cœur que tout décret qui peut être pris en-Haut, nous concernant et même concernant le monde entier, tout cela provient de toi : de tes actions et si tu as agi d'une bonne manière.
"sache ce qui est au-dessus de toi" = à chaque instant, ta façon de te comporter va entraîner qu'en-Haut on va émettre des décrets positifs, ou à l'inverse, que D. nous en préserve, des décrets négatifs.
[Michnat Tsadikim - Moché Hillel Kahn]

<----------------->

-> "sache ce qui est au-dessus de toi : un œil qui voit, une oreille qui entend" :

-> Le Baal Chem Tov dit que normalement notre œil devrait nous permettre de voir d'un bout du monde à l'autre, et notre oreille devait nous permettre d'entendre les proclamations et déclarations des hôtes au Ciel.
Cependant, nos fautes ont causé une barrière qui nous distance et nous sépare, à tel point qu'actuellement nos âmes sont en exil sous le règne du yétser ara, et il y a des écorces d'impureté qui nous entourent et qui nous empêchent d'avoir notre vraie vue et ouïe.
Il est nécessaire que nous vainquions ces forces du mal (klipot), alors nous pourrons vraiment voir et entendre.

[c'est pour cela que des personnes d'exception, comme le Baal Chem Tov, ont la capacité d'entendre ce qui se dit au Ciel, de voir ce qu'il se passe au loin.]

Hillel dit : ... ne dis pas : “Lorsque j’en aurai le loisir, j’étudierai”, peut-être n’en auras-tu pas le loisir." (Pirké Avot 2,4)

-> Rabbi Barou'h Hager de Vizhnitz explique :
Il vaut mieux pour une personne qui fixe des moments spécifiques pour étudier chaque jour de ne pas l'annoncer et le déclarer [verbalement] auparavant.
En effet, le Satan est un escroc rusé et peut-être il va se montrer pour interrompre ou annuler ce rendez-vous prévu pour l'étude.
C'est pourquoi, ne dites pas : "Lorsque je serai disponible à ce moment et à ce moment alors j'étudierai", puisque peut-être nous ne serons pas disponible, peut-être que le yétser ara va venir nous troubler et que notre temps ne sera plus entre nos mains.

<--->

[ -> le rav ron Chaya avait dit un enseignement similaire : lorsque l'on dit verbalement que je vais demain matin à la prière à telle heure, alors automatiquement on 'avertit' le Satan qui va faire en sorte que cela nous soit plus difficile d'y aller.

-> d'un autre côté, en se connaissant, on peut savoir que parfois en le disant à autrui, cela va davantage nous engager à le faire, de par la peur du regard de l'autre. ]