Aux délices de la Torah

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‘Hanoucca – La fête de la lumière – quelques enseignements

+ 'Hanoucca - La fête de la lumière - quelques enseignements :

1°/ Une victoire spirituelle :

-> Lorsque nos Sages ont institué la fête de 'Hanoucca, ils n'ont pas incorporé une action particulière pour se rappeler de la victoire miliaire sur les grecs. Les mitsvot de 'Hanoucca se rattachant plutôt uniquement au miracle de la fiole d'huile.
Cela témoigne qu'une victoire n'est pas atteinte par le biais d'un combat, mais par la paix.

La chaleureuse lueur éclairante des bougies de la 'hanoukia signifie que la victoire finale des juifs sera atteinte uniquement par la lumière de la Torah.
Bien qu'actuellement nous n'avons que de petites lumières pour éclairer la nuit obscure de l'exil (galout), nous sommes confiants que cette petite lumière va finalement devenir une torche puissante qui va répandre une lumière infinie dans le monde entier, et à ce moment toute la terre sera remplie de la connaissance d'Hachem.
[rav Moché Feinstein - Drach Moché]

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2°/ La lumière cachée de la Ménora :

-> Lorsque Hachem a créé le monde, Il a créé à l'origine une lumière très sublime. Hachem a vu que cela ne convenait pas pour les réchaïm de profiter de cette lumière spirituelle intense, alors Il l'a cachée pour les tsadikim dans le monde à Venir (Rachi - Béréchit 1,4).

Le 25e mot de la Torah est "Ohr" (lumière), et c'est la première fois que ce terme "lumière" est mentionné dans la Torah.
C'est une allusion au fait que la lumière de 'Hanoucca que nous commençons à allumer le 25 Kislev dérive de cette lumière cachée originelle.
Le Rokéa'h dit ensuite que les 36 bougies que nous allumons pendant toute la durée de 'Hanoucca correspondent aux 36 heures durant lesquelles cette lumière originelle a pu briller pendant le 1er jour de la Création avant qu'elle ne soit cachée.
[Rabbi Gedaliah Schorr - Ohr Guédaliyahou - Moadim]

-> Selon le midrach (Rabba Béréchit 11,2), la puissante lumière que D. a créé le 1er jour de la Création, a été utilisée pendant 36 heures par Adam : 12 heures le vendredi et 24 heures le Shabbath.

De plus, les mots : "Or" (lumière) ; "nér" (bougie) ; "méorot" (luminaires) : apparaissent un total de 36 fois dans la Torah.
Les Grecs voulaient nous empêcher d'étudier la Torah, de bénéficier de cette grande lumière qui est cachée dans la Torah, et qui a servi pendant 36 heures à Adam.

=> Ainsi, à 'Hanoucca, lorsque D. nous révèle une partie de cette énorme lumière qui va rayonner suite à la venue du Machia'h, l'habitude est d'allumer un total de 36 bougies (sans les chamachim).

-> Durant 'Hanoucca nous allumons 36 bougies avec 8 chamach, soit un total de 44 bougies (36+8), qui est la valeur numérique du mot : exil (gola - גולה).
Lorsque l'on est en exil (גולה), et qu'on ajoute à tout moment et en toute occasion : l'Unique, D. (symbolisé par la lettre : א : le 1), on obtient le mot : délivrance (géoula - גאולה).
Le passage de l'exil à notre délivrance est entre nos mains, et réside dans le fait de faire résider D. parmi nous.

-> Le Bné Yissa'har continue ce raisonnement en disant : les 36 bougies de 'Hanoucca correspondent également aux 36 traités du Talmud Bavli, qui est notre source principale de Torah Orale.
[Précision : le traité Shékalim n'y est pas compté puisqu'il est considéré comme une partie du Talmud Yérouchalmi ; et le traité Edouyot n'est pas comptabilisé car ce n'est "que" des michnayot.]

-> 'Hanoucca tombe le 25 Kislev (כסלו).
Le Bné Yissakhar commente : כס est la racine de : mé'houssé (couvert/dissimulé - מכוסה), et le restant du mot : לו équivaut à 36.
=> Kislev (כסלו) nous enseigne que bien que la ohr haganouz nous est dissimulée à nos yeux, elle peut se retrouver dans les bougies de 'Hanoucca, et également dans l'étude du Talmud Bavli.

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3°/ La lumière vient agir contre l'obscurité :

-> Dans le récit de la Création, la Torah décrit l'état primaire chaotique du monde, et cela fait référence aux 4 exils futurs du peuple juif.
Il est écrit : "l'obscurité (vé'hochekh) sur la surface de l'abîme" (Béréchit 1,2), qui selon nos Sages (midrach Béréchit rabba 2,4) fait référence aux grecs qui "ont obscurcis les yeux des juifs par leurs décrets".
Le Netsiv (Haémek Davar - Chémot 27,20 ; 37,19) émet l'idée que pour contrebalancer l'obscurité de cet exil, Hachem a fait un miracle précisément avec la Ménora, puisque la Ménora incarne la lumière de la Torah et la sagesse Divine.

Le verset (Béréchit 1,2) se termine par : "et le souffle de D. planait à la surface des eaux".
Le midrach (Béréchit rabba 2,4) explique que cela fait référence à l'esprit du machia'h.
Puisque le verset qui suit immédiatement est : "D. dit : "Que la lumière soit!" Et la lumière fut" (Béréchit 1,3), cette juxtaposition fait allusion que par le mérite d'étudier la Torah (allumant ainsi la lumière de notre "Ménora"), nous permettons d'amener l'esprit du machia'h et d'apporter un terme à notre exil.
[rapporté par le rav Binyamin Wurzburger]

[ "La mitsva est [comparée à] la bougie, et la Torah la lumière" (ki nér mitsva véTorah or - Michlé 6,23).
En allumant les bougies de 'Hanoucca, on se rappelle de l'importance d'étudier la Torah pour illuminer notre vie, et amener le machia'h.
b'h, également sur le lien entre 'Hanoucca et la Torah : https://todahm.com/2018/12/09/hanoucca-et-etude-de-la-torah ]

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-> Le Maharal (Ner Mitsva) explique que la matérialité est comparée à l'obscurité, et la spiritualité à la lumière.
Nos Sages comparent l'exil grec à l'obscurité puisque les grecs idolâtraient la matérialité et reniaient l'existence de toutes choses spirituelles.
[les grecs se sont inventés des dieux ressemblant aux êtres humains avec un corps et ayant les vices humains comme l'infidélité, la colère et la cruauté. Et une façon de les honorer était par des activités athlétiques (l'ancêtre des jeux olympiques), et des performances théâtrales (comme les tragédies et comédies grecques). Ils se sont créées des dieux venant renforcer et cautionner leur focalisation sur la matérialité.]

Le miracle de 'Hanoucca démontre la victoire de la spiritualité sur la matérialité, l'aspect physique des choses, et c'est pour cela qu'elle a eu lieu par le liais de la Ménora dans le Temple.
Le midrach (Béréchit rabba 3,4) rapporte que la lumière primitive a été créée à partir du lieu du Temple.

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-> Ce n'est pas une coïncidence que la date de 'Hanoucca commence le 25 Kislev.
Hachem a créé tout d'abord la lumière le 25 Elloul, le moment de l'année où la journée et la nuit ont une durée équivalente.
Pendant les 3 mois qui suivent, la durée de l'obscurité de la nuit devient progressivement plus longue chaque jour.
Il convient donc à 'Hanoucca de tomber le 25 Kislev, puisque c'est en ce jour que les heures du jour vont commencer à augmenter, tandis que l'obscurité de la nuit va commencer graduellement à diminuer.
[la lumière repousse l'obscurité]
[Maharal - Ner Mitsva]

[bien que la durée des journées dépend de l'année solaire, avec la journée la plus courte tombant le 21 décembre, nos Sages superposent de nombreux aspects de l'année solaire sur le calendrier lunaire.
Un exemple de cela est que nos Sages disent que la force de l'été commence à décroître à partir du 15 Av (cf. Kovets Shiourim - guémara Baba Batra 369).]

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+ 'Hanoucca & l'obscurité :

-> Bien que les grecs semblaient être intellectuellement éclairés, le midrach (Pessikta 33) compare l'empire grec à l'obscurité.

=> Pourquoi est-ce particulièrement l'empire grec, que l'on compare à l'Age des ténèbres de l'histoire humaine?

Nos Sages (Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 580:2) rapportent que lorsque le roi Ptolémé a demandé aux Sages de traduire la Torah en grec, le monde est devenu obscur pendant 3 jours, et le jour où la traduction en grec a été terminée est resté pour toujours marqué comme un jour de tristesse.

=> Quel était l'énorme tragédie que d'avoir la Torah traduite en grecque, et pourquoi cela a-t-il plongé le monde dans 3 jours d'obscurité?

-> Nos Sages expliquent que puisque la Torah provient d'Hachem, elle contient des éléments de la nature Divine d'Hachem.
Un aspect de cela est que de même qu'Hachem est infini, de même on peut plonger dans Sa Torah avec une profondeur infinie.
Les 4 manières principales d'interpréter la Torah sont : le pchat, le drach, le rémez, et le sod.

Le 'Hatam Sofer (Drachot 'Hatam Sofer - vol.1) enseigne :
Lorsque Ptolémé a traduit la Torah dans une autre langue, la Torah a conservé son sens simple (le pchat), mais on lui a retirée ses niveaux de compréhension plus profond (drach, rémez et sod).
Puisque le travail de Ptolémé a privé le monde de 3 catégories d'interprétation de la Torah, alors le monde a été plongé dans l'obscurité pendant 3 jours.

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+ Les grecs : une sagesse creuse :

-> Les grecs étaient de grands philosophes (ce qui signifie : des amoureux de la sagesse). Cependant, leur recherche intellectuelle était totalement séparée du domaine de l'action.
A l'inverse, la Torah voit : "Le commencement de la sagesse, c'est la crainte d'Hachem" (Michlé 9,10).
La crainte d'Hachem est le début pour accéder à la sagesse, et la vraie sagesse va de pair avec du moussar (une recherche d'amélioration personnelle concrète).

"La mitsva est une bougie, et la Torah la lumière" (Michlé 6,23)
Le Chla haKadoch explique que de même qu'une bougie n'a pas de valeur sans feu, et que la flamme ne peut pas briller sans bougie, de même l'étude de la Torah et la réalisation des mitsvot sont inséparables.

[c'est le message des bougies de 'Hanoucca : tu veux avoir une vie de lumière dans ce monde et dans l'éternité du monde à venir, alors vis une vie de Torah et de mitsvot. Ne sois pas à l'image des grecs, des amoureux d'Hachem que dans le cœur (théorie, philosophe), mais aussi dans l'action.
Les philosophes grecs ne vivaient pas en accord avec les hauts concepts qu'ils enseignaient, et cela n'est pas la façon juive où l'on a une Torah de vie. ]

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4°/ Une huile éternellement sanctifiée :

-> A Souccot, les décorations de la Soucca sont mouktsé, destinées uniquement à la mitsva d'embellir une Soucca, et ainsi elles sont interdites à une utilisation personnelle pendant la durée de la fête.
Cependant après Souccot, les décorations ne gardent plus aucune sainteté et sont permises à toute autre utilisation.
De même, bien que l'huile utilisées pour allumer les bougies de Shabbath soient mouktsé pendant Shabbath, elles redeviennent permises à toute utilisation après Shabbath.
Cependant, cela n'est pas le cas pour l'huile de la 'hanoukia, qui garde sa sainteté même après que la mitsva soit terminée, et qui doit être brûlée après la 8e nuit de Hanoucca.

=> Qu'est-ce qui donne à l'huile de 'Hanoucca sa distinction de rester sainte même après la fête?

Le rav Moché Feinstein (Chémaitsa déMoché - 'Hanoucca 677,4) explique que la mitsva de la Soucca est limitée dans la durée de Souccot, dans le sens où il n'y a plus aucune mitsva de s'asseoir dans la Souca une fois que Souccot est terminée. Cela s'applique également à Shabbath.
Cependant, le message latent de la ménora est de donner des louanges et des remerciements à Hachem pour Sa délivrance miraculeuse.
Puisque remercier Hachem est tout autant nécessaire après 'Hanoucca que pendant la fête, l'huile de la 'hanoukia garde toujours la sainteté de sa mitsva même après la fin de la mitsva.

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5°/ La profanation de l'huile :

=> Lorsque les grecs sont entrés dans le Temple, ils ont rendu impur toutes les fioles d'huile.
Pourquoi étaient-ils si obsédés par profaner l'huile d'olive pure?

On peut expliquer ainsi :
1°/ La qualité spéciale de l'huile d'olive est qu'elle engendre de la sainteté, et c'est pour cela qu'elle était utilisée rendre sacré les ustensiles du Temple.
[de même l'huile permet également de oindre les rois d'Israël, le Cohen Gadol Aaron, le machia'h lorsqu'il arrivera très prochainement b'h, ... ]
Les grecs avaient l'intention de contaminer l'huile d'olive pure puisqu'ils niaient l'existence de la sainteté et de la pureté.
[Maharal - Ner Mitsva]

2°/ L'huile d'olive est un symbole de grandeur spirituelle et d'une position élevée.
Le midrach (Chémot Rabba 36,1) dit que les juifs sont comparés à l'huile : de même que lorsque l'huile d'olive est mélangée à d'autres liquides elle va toujours s'en séparer et s'élever vers le haut, de même les juifs sont élevés au-dessus des autres nations.
[en ce sens dès qu'on essaie de trop s'assimiler, de trop ressembler aux autres nations, alors les non-juifs nous font subir des tragédies pour nous rappeler que par nature nous ne pouvons pas nous mélanger à eux, que nous ne leur sommes pas similaires et que nous devons être élevés et purs, être une lumière pour les nations! ]
C'est un concept auquel les grecs s'opposait. [d'où leur désir de profaner les huile d'olive pure.]
[Séfer ha'Hinoukh 125]

3°/ L'huile d'olive augmente la vraie sagesse et l'éveil spirituel (cf. guémara Horayot 13b)
Cela est symbolisé par la nature de l'huile qui est de produire de la lumière. (midrach Chémot Rabba 36,1)
[Maharal - 'Hidouché Aggadot - guémara Horayot 13b]

De même, on peut citer :
- Selon le Ohr ha'Haïm haKadoch (Tétsavé 27,20) : "l'huile d’olive" (chémen zayit) = symbolise l'étude de la Torah.
- Nos Sages (guémara Horayot 13b) nous enseignent que le fait de manger régulièrement des olives entraîne l'oubli de notre étude de la Torah.
Rabbi Yo'hanan y affirme que de même que manger une olive fait oublier notre étude de la Torah, de même consommer de l'huile d'olive restaure notre étude de la Torah.
[dans les mots, Rabbi Yo’hanan dit : "De même que l’olive fait oublier l’étude de 70 ans, l’huile d’olive donne le souvenir de l’étude de 70 ans."]
[c'est pourquoi, le rav Yossef 'Haïm Zonenfeld recommande de manger une olive avec de l'huile d'olive, pour empêcher ses effets négatifs]
- en discutant l'interprétation des rêves, la guémara (Béra'hot 57a) identique que si l'on voit de l'huile d'olive (chemen zayit) dans un rêve, on peut s'attendre à percevoir la lumière de la Torah.
- La guémara (Sanhédrin 24a) compare les érudits en Torah d'Israël et de Bavél, à des oliviers et à de l'huile d'olive.
[Selon le Ohr Guédaliyahou, c'est eux qui vont permettre d'alimenter l'illumination de la ménora, symbole de la diffusion de la Torah Orale dans le monde.]

=> d'où l'envie des grecs de souiller, rendre hors service, l'huile d'olive pure.

-> Le Léka'h tov (début Béaaloté'ha) enseigne :
"Les lumières de la Ménora étaient le point d'origine à partir duquel la sagesse se répandait dans le monde. Or, bien que ce flux spirituel ne fût en vigueur qu'à l'époque du Temple, il en reste des vestiges, puisque les Sages ayant vécu en ces temps ont transmis leurs connaissances aux générations futurs.
Il en résulte que les lumières de la Ménora continuent de nous éclairer jusqu'à ce jour par le biais de ces enseignements.
Cette lumière est donc effectivement éternelle, car Hachem a juré que la Torah ne sera jamais oubliée, et qu'elle se transmettra éternellement au sein du peuple juif."

-> La Ménorah est une allusion à la Torah (guémara Ména'hot 89a).
Le Zohar dit que l'olivier est unique parmi les arbres fruitier, dans le fait d'avoir des olives pendant toute l'année.
De même qu'il a des olives durant toutes les saisons de l'année, de même la lumière de la Torah doit être allumée à toute saison (qu'il fasse très chaud ou bien très froid, qu'il y a un vent fort, de la neige, ... [qu'on ai envie ou pas, que nous traversons une période difficile ou pas de notre vie, ...]).
La guémara dit qu'il n'y a qu'une seul avoda qu'il est permis de faire pendant la nuit dans le Temple, et c'est l'allumage de la Ménorah.
De même, la nuit n'a été créée qu'afin qu'on y étudie la Torah.
=> La Torah se doit d'être d'être étudiée de jour comme de nuit, et ce quel que soit le temps.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Ména'hot 89a]

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6°/ Illuminer Ma vie :

=> Pourquoi la 'hanoukia est-elle placée du côté gauche (en entrant) du cadre de la porte d'entrée de la maison?

-> La Michna Broura (671,33) répond car puisque la mézouza est située d'un côté de la porte et la mézouza de l'autre, de cette façon nous sommes entourés par les mitsvot.

-> Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Shalmé Moed) suggère une autre raison.
La philosophie des grecs était qu'on pouvait rester loyal au judaïsme dans les confins de sa maison, mais lorsque l'on sort dehors dans le monde nous devons adopter la culture non-juive du pays.
C'est pourquoi nous plaçons la 'hanoukia du côté droit (en sortant) de sa maison afin de démontrer que le message de la 'hanoukia : "Ta parole est un flambeau qui éclaire mes pas, une lumière qui rayonne sur ma route" (nér léragli dévaré'ha, véor lin'tivati - Téhilim 119,105), puisse nous influencer alors que nous nous apprêtons à entrer dans la sphère publique de la vie.

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7°/ L'horaire d'allumage :

=> Pourquoi est-ce que le moment idéal pour allumer la 'hanoukia est au début de la nuit?

-> Le Maharal (Ner Mitsva - Ner 6) explique le jour représente l'ordre naturel du monde, tandis que la nuit représente le domaine du surnaturel.
Selon le midrach (Bamidbar rabba 2,12), c'est pourquoi la nuit est un moment approprié pour que les miracles se passent.
Nous allumons la 'hanoukia au début de la nuit, car le souvenir du miracle est alors plus clair à ce moment qui est une limite entre le naturel et le surnaturel.

De plus, le début de la nuit représente la transition entre le naturel et le surnaturel.
C'est donc un moment approprié pour commémorer les miracles de 'Hanoucca, qui combinent des éléments d'ordre naturel (comme il est naturel que l'huile brûle et qu'il arrive qu'une petite armée puisse remporter une victoire militaire), et également d'ordre surnaturel (qu'une petite quantité d'huile dure 8 jours, et que les peu nombreux et faibles 'Hachmonaïm ont vaincu l'armée grecque très supérieure).

‘Hanoucca – L’inauguration du Temple

+ 'Hanoucca - L'inauguration du Temple :

-> b'h, il y aura les 3 parties suivantes :
1°/ L'inauguration de l'Autel
2°/ L'inauguration de la Ménora
3°/ Valeur de 'Hanoucca & paiement de la dette pour l'inauguration du Temple

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1°/ L'inauguration de l'Autel du Temple :

-> La fête de 'Hanoucca est appelé d'après le terme : "'hanoucca" (חֲנוּכָּה) qui veut dire : inauguration.
En effet, lorsque les 'Hachmonaïm ont récupéré le Temple, ils ont trouvé l'Autel dans un état de délabrement et ils ont passé les 7 jours suivants à le réparer et à le rendre sacré.

-> Selon le Séfer haTodaa, c'est une des raison qui fait que 'Hanoucca dure 8 jours, car il a fallu 8 jours en tout pour reconstruire l'Autel et les autres ustensiles du Temple qui avaient été détruits par les grecs.

De plus, lorsque les grecs ont conquit le Temple, ils ont annulé les sacrifices pendant Souccot et Chémini Atsérét, soit un total de 8 jours. C'est pourquoi lorsque les 'Hachmonaïm ont réouvert le Temple, ils l'on fait également pendant 8 jours. [Aroukh haChou'han Ora'h 'Haïm 670,5]
L'inauguration de l'Autel était également liée à l'allumage de la Ménora, car la lumière de la Ménora était allumée à partir du feu de l'Autel.

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=> Pourquoi 'Hanoucca est appelé en fonction de l'inauguration de l'Autel, plutôt que d'être nommée d'après le miracle qui a eu lieu avec les lumières de la Ménora?

-> Le Ohr Zaroua (2:321) enseigne :
Cela démontre que 'Hanoucca n'est pas tellement pour se souvenir du miracle de l'huile, que plutôt du dévouement des 'Hachmonaïm à s'investir de nouveau au service Divin dans le Temple.
La Méguila Taanit relate que lorsque les 'Hachmonaïm ont récupéré le Temple, ils avaient la possibilité d'immédiatement se procurer une nouvelle réserve d'huile pure.
Cependant, ils ont choisi d'investir toutes leurs forces à reconstruire et à purifier l'Autel et les autres ustensiles du Temple qui avaient été souillés par les grecs, et ainsi ils étaient incapables de s'occuper de l'huile.
Hachem a récompensé leurs efforts à réinaugurer l'Autel et ses ustensiles afférents, en accomplissant le miracle de la fiole d'huile qui a durée pendant 8 jours.
La Méguilat Taanit conclut que c'est parce l'Autel du Temple a été reconstruit dans la souffrance et les efforts que la fête de 'Hanoucca a été instituée pour être célébrée dans les générations futures.
[d'où le nom : 'Hanoucca.]

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=> Pourquoi était-ce si important de nommer 'Hanoucca, particulièrement d'après l'inauguration de l'Autel du Temple?

-> Le Ba'h (Tour - Ora'h 'Haïm 670) dit que la faute qui a déclenché la persécution grecque contre les juifs est leur relâchement dans le service Divin.
La guémara (Soucca 56b) souligne l'influence grecque sur les juifs de cette époque, en rapportant le récit de Myriam, une fille Cohen de la famille Bilga, famille en charge de monter la garde au Temple.
Elle (Myriam) en est arrivée à renier la religion juive et à se marier avec un officier grec.
Lorsque les grecs sont entrés dans le sanctuaire, elle a donné avec mépris un coup de pied dans l'Autel du Temple, et a dit : "... Pendant combien de temps vas-tu consumer l'argent des juifs, et ne pas se tenir à leurs côtés lorsqu'ils en ont besoin!"
Selon un autre avis de la guémara, toute la famille Bilga [des Cohanim], venait en retard pour accomplir ses obligations au Temple.

Le Ba'h poursuit : Puisque [à cette époque], les juifs ne respectaient pas suffisamment l'Autel et le service au Temple, les grecs ont pu non seulement souiller l'huile de la Ménora mais également abolir le sacrifice quotidien de Tamid.
=> Puisque le relâchement des juifs dans le service Divin, se traduisait par un mépris de l'Autel, alors c'est également l'Autel qui a été le point central des efforts à 'Hanoucca.
(d'où le nom : 'hanoucca = inauguration de l'Autel)

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2°/ L'inauguration de la Ménora :

-> Dans la restauration du Temple suite à sa profanation par les grecs, les 'Hachmonaïm devaient reconstruire entièrement la Ménora.
En raison de leur pauvreté extrême, ils ne pouvaient pas se permettre de la reconstruire à l'identique en or, et c'est pourquoi ils l'ont faite à la place en fer.

Rabbi Moché Feinstein (Darach Moché - p.379) explique que puisque la génération n'appréciait pas les mitsvot comme il le faudrait, alors ils n'ont pas eu le mérite de reconstruire la Ménora avec de l'or mais en métal ordinaire.
Néanmoins, les tsadikim de la génération ne se sont pas découragés.
Lorsque la petite lumière pure de la Ménora a brûlé miraculeusement pendant 8 jours, cela a transmis le message qu'une petite lumière peut au final devenir une importante flamme éclatante, qui peut briller d'une merveilleuse façon.
Cette leçon a été prise à cœur et en très peu de temps, les juifs se sont complétement repentis, et ils sont devenus riches, et ils ont pu alors faire de nouveau la Ménora en or.

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-> Le Tsafnat Panéa'h dit que le miracle de 'Hanoucca a eu lieu uniquement avec le ner maaravi, cette 7e branche de la Ménora la plus proche du Saint des saints, et qui représente la sagesse pure de la Torah, qui est demeurée intact par les grecs.
[de part et d'autre il y a les 6 branches de la Ménora qui symbolisent les 6 branches du savoir chez les non-juif, et elles sont toutes tournées vers le centre, la 7e branche, qui est l'essentiel (la Torah).]

Cela démontre que la sagesse de la Torah est éternelle et transcende toutes les lois naturelles de ce monde.
Les grecs symbolisent le fait d'accorder beaucoup d'importance à ce monde, au paraître, ... et la Ménora vient empêcher à cette influence de s'infiltrer en nous.
La Ménora symbolise la lumière de la Vérité, le fait d'avoir un monde à Venir qui sera éternellement lumineux, la lumière d'avoir le Maître absolu de notre côté [Hachem], ...
Puisque ces messages sont transmis par la Ménora, elle sert de point central dans l'inauguration du Temple. [et non un autre objet du Temple qui a dû aussi être reconstruit/purifié, suite au passage des grecs]

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-> A l'intérieur du Temple, il y avait 2 objets qui symbolisent la lumière de la Torah : le Aron et la Ménora.
Le Nétsiv (Haémek Davar - Chémot 27,20) explique la différence de fonction de ces 2 objets :
- le Aron était le lieu de dépôt des Lou'hot et il représentait la Torah Ecrite, ainsi que la Torah Orale qui a été transmise directement au mont Sinaï.
- Mais il existe un autre aspect de la Torah Orale, qui est la capacité des juifs à générer de nouvelles idées de Torah ('hidouché Torah), par le biais de pilpoul, d'analyse complexe, de débat, d'un esprit critique.
Cet aspect de la Torah est contenu dans la Ménora, et ses 7 branches représentent la totalité du savoir humain, qui fournit les outils pour nous permettre de créer de nouvelles pensées de la Torah.

=> Les grecs ont cherché à profaner la pureté de la Ménora, et d'ainsi d'affaiblir la capacité des juifs à se lier à la Torah Orale par le fait de créer des pilpoul et des 'hidouché Torah.
Cependant, leur plan s'est retourné contre eux.
En effet, le rav Gavriel Tzinner (Nité Gavriel) explique que le miracle de 'Hanoucca a conduit à augmenter l'illumination de la Ménora, provoquant que le niveau de rayonnement de la lumière de la Torah Orale soit encore bien plus puissant qu'auparavant.

[l'inauguration de la Ménora a donc été un moment particulièrement important, puisque marquant un renforcement de notre pouvoir de se lier à la Torah Orale.]

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-> Le rav Yossef Shalom Eliyachiv (Achré haIch - Ora'h 'Haïm - vol.3) écrit :
Lorsque les 'Hachmonaïm sont entrés dans le Temple, ils ont vu que la lumière pure de la Torah était en danger de s'éteindre.
Malgré le fait qu'ils étaient peu en nombre, avec de maigres moyens et juste une petite fiole d'huile pure, ils ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour empêcher la lumière de la Torah de s'éteindre complètement.
Puisqu'ils ont mis toute leur énergie dans la reconstruction de l'Autel et à produire une nouvelle réserve d'huile pure, alors Hachem a récompensé leurs efforts en annonçant la glorieuse période des Tanaïm et des Amoraïm qui a formé la base de la Torah Orale, de laquelle le peuple juif se nourrit jusqu'à aujourd'hui.

[ceci témoigne également que de même que les grecs ont voulu affaiblir notre lien avec la Torah Orale, de même Hachem nous a fait sortir de 'Hanoucca en vainqueur et avec un lien beaucoup plus fort avec elle.]

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3°/ Valeur de 'Hanoucca & paiement de la dette pour l'inauguration du Temple :

-> Le midrach (Pessikta Rabbati 6 ; Yalkout Méla'him 184) rapporte que la construction du Michkan a été terminée le 25 Kislev.
Moché a attendu le mois de Nissan pour faire son inauguration , car il voulait la faire coïncider avec le mois dans lequel est né Its'hak.
[une chose similaire a eu lieu avec le 1er Temple, qui a été terminé au mois de 'Hechvan, et le roi Shlomo a attendu pratiquement un an, pour l'inaugurer au mois de Tichri, mois de naissance d'Avraham]

Le midrach (Pessikta rabbati 6,5) dit également qu'il n'était pas convenable que le Michkan soit inauguré en Kislev où les journées sont courtes. En effet, puisque le Michkan amène de la lumière au monde, il convient de l'inaugurer plutôt au mois de Nissan lorsque la lumière du jour est longue et que le début du printemps est là.

-> Hachem a "payé" le mois de Kislev d'avoir perdu l'opportunité d'être celui de l'inauguration du Michkan, en orchestrant la réinauguration du Mizbéa'h (l'Autel, qui avait été souillé par les grecs) par les 'Hachmonaïm (plus de 1000 ans plus tard), précisément le 25 Kislev.
Le Rokéa'h (Chémot 27,19) enseigne que Hachem payé le mois de Kislev à l'époque des 'Hachmonaïm, en nous donnant la mitsva d'allumer la bougie de la ménora de 'hanoucca (la 'hanoukia).
Les 44 bougies que nous allumons pendant la fête de 'Hanoucca (36+8 chamach) ont la même guématria que : בְּהִלּוֹ (bé'ilo - faire briller), et c'est l'accomplissement du verset : "son flambeau brillait sur ma tête" (bé'ilo néro, alé rochi - Iyov 29,3).
[le terme : בְּהִלּוֹ vaut 43 + le kollel (1 : pour le mot en lui-même)]

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=> Cependant, si quelqu'un prend un objet à un autre, la victime n'est apaisée que si on lui rend quelque chose d'une valeur identique ou bien supérieure.
Comment alors le mois de Kislev a-t-il pu être apaisé de renoncer à l'inauguration du Michkan des mains de Moché, par l'inauguration de l'Autel bien des générations après, et donc par des personnes très inférieures spirituellement?

Selon le rabbi Binyamin Wurzburger, on doit donc en conclure que l'inauguration (la 'hanoukat) du Mizbéa'h (l'Autel) par les 'Hachmonaïm était d'une importance équivalente voir supérieure à celle initiale de tout le Michkan.
A 'Hanoucca, les 'Hachmonaïm ont combattu les grecs par un don de soi (messirat néfech) et ils étaient enthousiastes à sacrifier leur vie pour Hachem.
Une telle inauguration était encore plus grande que l'inauguration d'origine du Michkan par Moché et les autres géants de cette génération (appellée : dor déa = la génération de la connaissance).

[cela met en avant l'importance folle de la fête de 'Hanoucca, que nous avons la chance, b'h, de revivre chaque année!]

‘Hanoucca – Un miracle non écrit

+ 'Hanoucca - Un miracle non écrit :

-> La guémara (Yoma 29a) dit que Pourim est le dernier de tous les miracles.
La guémara questionne cela, puisque le miracle de 'Hanoucca a eu lieu après celui de Pourim.
La guémara clarifie cette affirmation comme signifiant que Pourim est le dernier miracle qu'il a été permis d'être inscrit dans le Tana'h.

=> Pourquoi le miracle de 'Hanoucca n'a-t-il pas également été ajouté dans le Tana'h?

On peut citer les approches suivantes :
1°/ Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - guémara Yoma 29a) enseigne :
Pendant les jours de Mordé'haï, il y avait des gens qui possédaient le roua'h hakodech (l'esprit saint) proche du niveau de la prophétie.
Ils avaient la capacité d'écrire la Méguilat Esther avec une inspiration Divine, la rendant digne d'être incorporée dans nos Saints Ecrits.
Pendant l'époque du miracle de 'Hanoucca, il n'y avait plus personne à ce haut niveau spirituel pour écrire le miracle de 'Hanoucca d'une telle manière (avec l'inspiration Divine).

2°/ Le 'Hida (Dévarim A'hadim - drouch 32,7) écrit :
Le miracle de 'Hanoucca n'est pas un miracle aussi merveilleux que celui de Pourim, et c'est pourquoi il n'a pas été jugé nécessaire d'être mis par écrit.
Le miracle de 'Hanoucca a eu lieu dans la terre d'Israël, sur laquelle il y a une Providence Divine toute particulière. De plus, Hachem intervient pour protéger Son honneur, lorsque Sa Torah et Ses mitsvot sont en train d'être profanées.
En raison de ces 2 facteurs, c'était en quelque sorte "attendu" que Hachem allait miraculeusement intervenir pendant la période de 'Hanoucca.
[en Israël + profanation de l'honneur de D. par les grecs, qui voulaient détruire spirituellement les juifs]

C'est différent avec le miracle de Pourim, qui a eu lieu en exil (Perse), et où le décret d'Haman était contre l'entité physique des juifs.

3°/ Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - drouch 3 , 7 Adar) explique :
Pendant les jours d'Esther, les juifs ont renouvelé leur engagement à la Torah Ecrite, et c'est pourquoi le récit du miracle a été mis par écrit.
A l'époque des 'Hachmonaïm, le miracle de 'Hanoucca était principalement lié à renouveler leur engagement à la Torah Orale.
Puisque la Torah Orale est [par nature] interdite à être écrite (cf. guémara Guittin 60b), le miracle de 'Hanoucca n'a également pas été mis par écrit.

4°/ Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo - 'Hanoucca 16,42) écrit :
Les grecs considéraient avec beaucoup d'estime la Torah Ecrite, au point qu'ils l'ont même traduite en grecque.
C'est spécifiquement la Torah Orale que les grecs voulaient éradiquer.
Puisqu'à 'Hanoucca nous fêtons la Loi Orale, nos Sages ont institué que 'Hanoucca devait garder sa nature Orale autant que possible et ils se sont abstenus de la mettre par écrit, de quelque manière que ce soit.

5°/ Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - drouch 8) dit également :
Les prophètes sont remplis d'épisodes où les juifs sont persécutés en raison de leurs fautes nombreuses, mais après que les juifs aient fait téchouva et crié à Hachem, alors Hachem les sauve d'une manière miraculeuse.
Cependant, pendant l'époque des 'Hachmonaïm, il y avait 2 groupes totalement différents de juifs : ceux qui étaient hellénisés et ceux qui sont restés fidèles à Hachem.
Les hellénisés n'ont pas fait téchouva, ni avant, ni pendant, ni même après le miracle de 'Hanoucca.

Hachem accomplit généralement des miracles uniquement pour ceux qui sont méritants.
Le miracle de 'Hanoucca était d'une telle ampleur, qu'il a même surpassé tous les autres miracles de l'histoire juive, et cela par le fait qu'à 'Hanoucca, Hachem a sauvé la totalité de son peuple malgré que de nombreux juifs n'ont pas fait téchouva.
Puisque c'est un acte de bonté d'Hachem totalement unique et inhabituel, qui enfreint le "protocole Divin", alors "l'honneur d'Hachem est que la chose soit dissimulée" (kévod Elokim, astèr davar - Michlé 25,2), et c'est pour cela que le récit de 'Hanoucca n'a pas été autorisé d'être transcrit [dans la Torah Ecrite] (guémara Yoma 29a).

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=> Pourquoi Rabbi Yéhouda haNassi, le compilateur de la Michna, n'a-t-il pas également fixé un traité pour la fête de 'Hanoucca, comme il a pu le faire pour Pessa'h, Souccot et Pourim?

On peut citer les explications suivantes :
1°/ Selon le Gaon de Vilna (rapporté par son fils dans l'introduction au Rav Péalim) :
Rabbi Yéhouda haNassi a en réalité produit un traité 'Hanoucca, qui était inclus dans les "massekhtot kétanot" (les petits traités).
Malheureusement, ce traité a été perdu au fil du temps.

2°/ Le 'Hida (Dévarim A'hadim - drouch 32) écrit :
Les lois de 'Hanoucca étaient déjà inscrites dans la Méguilat Taanit, qui a précédé la compilation de la Michna.
Rabbi Yéhouda haNassi n'a ainsi pas vu de besoin de composer un traité sur 'Hanoucca (Massé'hét 'Hanoucca).

3°/ Rabbi Chalfon haCohen (Choel véNishal - vol.4 - OH 37) explique :
Puisque de son vivant, Israël était subordonné à l'empire romain, Rabbi Yéhouda haNassi n'a pas jugé prudent de faire une publicité excessive à la victoire militaire des juifs sur leurs souverains à l'époque des grecs.
[rabbi Yéhouda haNassi ne voulait pas trop mettre en avant les lois de 'Hanoucca, pour ne pas risquer de contrarier les dirigeants non-juifs. (en apprenant ce que les juifs ont fait aux grecs, apeurés ils risqueraient de prendre des précautions en affaiblissement grandement le peuple juif, et en tuant de nombreux juifs par exemple)]

4°/ Le 'Hida (Dévarim A'hadim - drouch 32) nous enseigne également :
Après leur victoire sur les grecs, les 'Hachmonaïm ont fait la grave erreur de s'établir eux-mêmes en tant que dirigeants du peuple d'Israël, en violation avec la directive de Yaakov que la monarchie soit réservée uniquement aux descendants de la tribu de Yéhouda. [or, les 'Hachmonaïm étaient des Cohanim!]
Rabbi Yéhouda, un descendant du roi David, s'est abstenu de compiler un traité sur 'Hanoucca afin de dissimuler le comportement de la famille [des 'Hachmonaïm] qui a usurpé le droit légitime à sa tribu [à Rabbi Yéhouda] de régner sur Israël.

-> Le 'Hatam Sofer écrit :
"Lorsque Rabbi Yéhouda a écrit la Michna avec roua'h hakodech (esprit saint), le miracle de 'Hanoucca a été retiré de sa compilation [de la michna]".
Il en résulte que Rabbi Yéhouda haNassi avait l'intention en réalité d'ajouter un traité sur 'Hanoucca, mais la Providence Divine a orchestré que ce traité soit perdu dans son édition finale, et ce par respect pour l'éditeur de la michna, qui descendait de la maison du roi David.

[pour rabbi Yéhouda haNassi cela pouvait être un manque de loyauté envers sa famille (tribu de Yéhouda) en donnant beaucoup d'honneur (traité 'Hanoucca) à ceux qui ont amoindri les droits de souveraineté de sa famille.
Selon le 'Hatam Sofer, cette omission a finalement été provoqué par Hachem, et non par Rabbi Yéhouda haNassi.]

5°/ Selon le 'Hatam Sofer (guémara Guittin 78a) :
La michna ne rapporte que les lois qui ne sont pas bien connues.
Puisque l'histoire de 'Hanoucca s'est passée sur la terre d'Israël, ses lois sont largement pratiquées et transmises avec précision, et il n'était ainsi pas nécessaire de les mettre par écrit.
[tout le peuple juif étant en terre d'Israël à l'époque, tout le monde était aux premières loges pour connaître le récit et les lois de la fête.]

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=> Il y a une interdiction de la Torah de "bal tossif" : on en peut pas ajouter aux mitsvot de la Torah.
Si c'est ainsi pourquoi les fêtes instituées par nos Sages (déRabban) : 'Hanoucca et Pourim, ne sont-elles pas inclues dans cet interdit, puisque la Torah ne les a pas ordonnées?

-> Le Rokéa'h (Vayikra 27,34) répond que bien qu'un prophète n'a pas l'autorité de promulguer une nouvelle mitsva, nos Sages peuvent instituer un nouveau Yom Tov s'il est en allusion dans la Torah.
Selon le Rambam (Dévarim 4,2), pour cette raison, nos Sages ont d'abord été hésitant à instaurer la mitsva de la lecture de la Méguila, jusqu'à ce qu'ils trouvent une allusion dans la Torah.
De même, le midrach offre de nombreuses références à la fête de 'Hanoucca dans la Torah.

-> Le Rokéa'h (Hilkhot 'Hanoucca 225) énumère plusieurs références à 'Hanoucca dans la Torah :
1°/ Après que la Torah termine sa liste de toutes les fêtes de l'année, elle aborde immédiatement la mitsva d'allumer la Ménora. [Emor - chap.23 ; 24,1-4]

2°/ La mitsva d'allumer la Ménora est écrite de façon adjacente à la fête de Souccot.
Cela fait allusion au fait que la fête de 'Hanoucca est similaire à la fête de Souccot, dans le fait d'avoir 8 jours de fête, durant lesquels on récite le Hallel complet.
De plus, cela nous indique que dans l'ordre des fêtes, 'Hanoucca suit immédiatement celle de Souccot.

3°/ Dans la discussion de la Torah sur l'allumage de la Ménora, le mot "lampe" est écrit au singulier : léadlik nér (לְהַעֲלֹת נֵר - Emor 24,2), tandis que juste après cela est écrit au pluriel (יַעֲרֹךְ אֶת הַנֵּרוֹת - Emor 24,4).
Cela nous enseigne que nous devons commencer avec une bougie la première nuit de 'Hanoucca, et ajouter une bougie supplémentaire les nuits suivantes.

4°/ La Torah présente la bénédiction des Cohanim, de façon adjacente à l'inauguration de l'Autel du Michkan (cf. Nasso 6, 22-27 ; 7,10).
Cela fait référence au fait que dans le futur, au moment de l'histoire de 'Hanoucca, les Cohanim (les 'Hachmonaïm) vont inaugurer l'Autel du Temple, qui avait été souillé par les grecs.

5°/ Le mot "né'hochét" (cuivre - נְחֹשֶׁת) est écrit juste à côté du commandement d'allumer la Ménora dans le Michkan (cf. Térouma 27,19-20).
Le midrach (Tan'houma - Térouma 7) dit que le cuivre fait référence à l'empire grec.
C'est une allusion au fait que lors de la chute des grecs au moment du miracle de 'Hanoucca, il y aura alors une mitsva d'allumer la ménora.

[Rabbénou Efraïm (Chémot 27,20) explique cette juxtaposition : grâce à la lumière spirituelle qui est représentée par la Ménora, les juifs ont été capables de dominer les grecs, qui sont comparés au cuivre.]

-> Le midrach (Yalkout Chémot 363) dit que l'empire Babylonien était comparé à l'or, l'empire Perse à l'argent, l'empire Grec au cuivre. De même que le cuivre est un métal inférieur, de même l'empire Grec était inférieur à ces autres puissances mondiales.
Comment cela?

Le Ramban (Kitvé Ramban - vol.1) explique que les grecs n'étaient pas aussi intelligents que les nations antérieures, en cela qu'ils ne croyaient pas dans la dimension spirituelle ou bien dans l'existence de phénomènes surnaturels. Ils étaient de l'école de pensée du rationalisme, n'acceptant que ce qui pouvait être perçu par la logique ou avec des preuves empiriques.

[d'une façon identique, le midrach (Yalkout Chémot 363) compare le 2e Temple au cuivre, car dans ce dernier il manquait de nombreuses choses qui étaient présentes dans le 1er Temple.]

[ainsi, 'Hanoucca transmet l'idée que plus une personne se sent une lumière, en faisant abstraction de la spiritualité (il n'y a que le "moi je"), moins elle a de valeur, plus elle est dans l'obscurité. [les grecs étant comparés au cuivre, et à l'obscurité]
A l'inverse, plus on se plie à la volonté de D. (qui est Tout, l'Unique), plus nous sommes des lumières dans ce monde. ('Hanoucca représente la fête que tous les juifs accomplissent d'une façon méhadrin laméhadrin!)]

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-> Avant que Yaakov ne rencontre Essav, il a transporté ses biens et sa famille de l'autre côté de la rivière de Yabok, et il est ensuite retourné récupérer un récipient en terre cuite qu'il avait laissé par inadvertance derrière lui.

b'h, voir à ce sujet : https://todahm.com/2017/12/11/5843-2

Les femmes & ‘Hanoucca

Le mot 'Hanoucca (חנוכה) contient les lettres de : 'Hanna 26 (חנה כו).
Le nombre 26 renvoie au Nom Divin (Tétragramme - יהוה), que 'Hanna et ses 7 fils ont si vaillamment sanctifié.
[Chla haKadoch - Chné Lou'hot haBrit - vol.2]

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[d'une certaine façon, à 'Hanoucca nous célébrons le fait que si nos maisons, si le peuple juif, peut briller de mille feux, c'est en grande partie grâce aux femmes juives, qui dans l'obscurité (la discrétion) sacrifient tellement de choses en l'honneur du Nom d'Hachem, pour que leur foyer brille du Nom Divin.
(il se peut que 'Hanoucca dure 8 jours en l'honneur de 'Hanna et ses 7 enfants)]

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+ Yéhoudit : l'héroïne de 'Hanoucca :

-> Même si les femmes sont généralement exemptées des mitsvot qui dépendent du temps, elles sont cependant obligées de respecter la mitsva d'allumer les bougies de 'Hanoucca, puisque les grands miracles de 'Hanoucca ont été amenés par le biais d'une femme (cf. guémara Shabbath 23a - une explication de Rachi).

Lorsque le général grec, Holofernes, a assiégé Jérusalem, Yéhoudit, la magnifique fille du Cohen Gadol Yo'hanan, est allée dans le camp de l'ennemi et elle s'est recommandé en tant que son conseiller dans sa campagne pour vaincre les juifs.
Lorsqu'elle a été invitée dans la tente du général, elle lui a servi du fromage afin de favoriser sa soif, et ensuite du vin pour le désaltérer.
Une fois que le général est devenu complétement ivre et qu'il est tombé dans un profond sommeil, Yéhoudit a saisi son épée, lui a coupé la tête, et avec la tête, elle est furtivement retournée à Jérusalem.
La tête coupée a été placée en évidence sur les murs de la ville, terrifiant l'armée grecque, qui a paniqué et s'est retirée.

Nos Sages ont institué quelques pratiques pour se souvenir de cet épisode miraculeux de l'histoire de 'Hanoucca :
- Puisque Yéhoudit a nourri Holofernes avec du fromage afin de l'assoiffer, certains ont la coutume de manger du fromage à 'Hanoucca. [Rama - Ora'h 'Haïm 670,2]
- la pratique courante est que les femmes se retiennent de faire des travaux pendant la première demi-heure suivant l'allumage des bougies, afin de commémorer les actions de Yéhoudit. [Ora'h 'Haïm 670,1 ; Michna Broura 670,4]
- il est digne de louanges d'ajouter aux repas de 'Hanoucca, afin qu'ils puissent être consommés d'une manière encore plus festive. [cf. Rama - Ora'h 'Haïm 670,2]
Le Ba'h (Ora'h 'Haïm 670,4) écrit que cela est particulièrement applicable aux femmes, puisqu'une femme a joué un rôle central dans la délivrance miraculeuse des juifs.

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-> Les femmes sont obligées d'accomplir la mitsva de l'allumage de la ménora de 'Hanoucca, car elles ont été sauvées grâce aux miracles de 'Hanoucca (guémara Shabbath 23a).

D'ailleurs, les femmes étaient affectées d'une façon toute particulière puisque les grecs ont décrété que chaque femme mariée devait d'abord passer leur 1er rapport avec le commandant grec local.
De plus, Rachi (guémara Shabbath 23a) rapporte qu'une femme (Yéhoudit) a servi d'instrument à la délivrance miraculeuse des juifs, puisqu'en assassinant le général grec, elle a entraîné que les soldats ennemis se sont enfuis.

=> Si c'est ainsi pourquoi les femmes n'allument-elles pas une ménora ('hanoukia) plutôt que d'être inclues dans l'allumage du maître de maison?

-> Le Eliyahou Rabba (Ora'h 'Haïm 671) explique que c'est en raison du principe : "ichto kégoufo" : un mari et sa femme sont considérés comme une seule unité, et lorsque son mari allume la ménora, c'est considéré comme si c'était elle qui l'allumait.

-> Cependant, le Téroumat haDéchem (vol.1,101) est d'avis que même une femme mariée doit idéalement allumer sa propre ménora afin d'accomplir la mitsva d'une manière totalement parfaite (méhadrin min haméhadrin).

-> Le 'Hatam Sofer (guémara Shabbath 21b) explique qu'initialement nos Sages avaient institué d'allumer les lumières à l'extérieur de nos maisons.
Puisqu'il n'était pas convenable qu'une femme aille dehors au moment de la tombée de la nuit, pour allumer les lumières au plein milieu d'hommes, alors nos Sages ne les ont pas inclues directement.
En raison du fait que les femmes étaient initialement exemptée d'allumer elles-mêmes, alors elles sont toujours inclues dans cette exemption, même si actuellement l'allumage se fait à l'intérieur de nos maisons, en Diaspora.

-> Le rabbi Shmouël Kauder (Olat Shmouël 105) enseigne :
Dans les histoires de Pessa'h et de Pourim, la persécution et la libération ultérieure ont été équivalents pour les 2 genres.
Cependant dans l'histoire de 'Hanoucca, les grecs persécutaient les hommes et les femmes d'une manière différentes.
Les grecs obligeaient les hommes d'écrire un message blasphématoire sur la corne de leurs bœufs, et les hommes juifs devaient alors renoncer à leur vie pour éviter cela.
Les grecs obligeaient les femmes de se laisser souiller, ce qui est un acte passif, pour lequel une personne n'est pas obligée de renoncer à sa vie.

Puisque les hommes juifs ont été épargnés de la mort pendant le miracle de 'Hanoucca, nos Sages ont placé sur eux une plus grande obligation de louer Hachem, et cela se matérialise par leur allumage de la ménora.
Aussi traumatisants et horribles qu'était le décret concernant les femmes, il n'entraînait pas une perspective de mort. C'est pourquoi nos Sages ont été plus indulgents concernant l'obligation des femmes d'allumer la ménora, dans le sens où elles peuvent compter sur l'allumage du chef masculin de la maison, pour accomplir parfaitement la mitsva.

On ne doit pas prononcer le Hallel à 'Hanoucca de la même façon qu'à Roch 'Hodech.
Le Hallel de Roch 'Hodech est une coutume (minhag), tandis que le Hallel de 'Hanoucca est une mitsva de nos Névi'im (divré kabala).
[le rav de Tchebin - rav Dov Berish Weidenfeld]

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-> Selon le 'Hida (sur Michlé 27), de même que le four purifie l'argent et l'or, de même une personne devient propre et pure en louant Hachem.

De même, dans le Téhilim (106,47), il est écrit : "léichtabéa'h bit'ilatékha" (nous cherchons notre gloire dans Tes louanges. - לְהִשְׁתַּבֵּחַ בִּתְהִלָּתֶךָ).
Cela signifie qu'une personne se purifie et devient meilleure par le fait de louer Hachem.

=> Il en découle que le Hallel est une louange très puissante, qui peut nous débarrasser de toute impureté [provoquée par nos fautes passées].
[d'après le rav Elimélé'h Biderman]

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-> Le Hallel est propice pour ne pas avoir de problème.
[Ben Ich 'Haï - guémara Pessa'him 117]

Enseignements des 3 halakhot de base à ‘Hanoucca

+ Il y a 3 halakhot de base à 'Hanoucca :

1°/ nous allumons de gauche à droite.
= le côté gauche représente une personne qui est "tsad hachmol" (côté gauche), c'est-à-dire celui des forces du monde : les doutes dans notre émouna, le questionnement de notre foi.

2°/ les bougies doivent être idéalement en dessous de 10 téfa'him.
= cela symbolise celui qui est déprimé (il est plus bas que bas).

3°/ nous allumons la nuit.
= cela renvoie à celui qui a abandonné, qui sent qu'il n'y a pas d'espoir pour le futur dans sa vie (tout est sombre).

=> Les bougies de 'Hanouca ont le pouvoir d'élever ces types de personnes (celle à "gauche", en bas, dans la nuit), que nous avons tous en partie en nous, et elles leur disent : "Réveilles-toi! Il y a de la lumière, il a de l'espoir!"

L'huile d'olive pure nous rappelle également qu'il y a toujours de l'espoir.
Le Temple a été entièrement profané, mais cependant ils ont trouvé un tout petit peu de pureté, un rayon de lumière.
De même, nous devons toujours chercher en nous de la grandeur (ex: la partie de Divinité, notre âme qui restera toujours pure), de la positivité, car alors grâce à cette émouna les miracles peuvent venir, et nous pouvons tout vaincre, tout reconstruire.

De plus, nous sommes supposés allumer les bougies dans notre maison, lieu où nous vivons.
C'est parce que tout le but de 'Hanouca est que nous ne devons pas rêver d'une maison, d'une vie différente à la nôtre.
[D. nous donne les outils qui sont les mieux pour accomplir notre mission unique sur terre, et ce que nous n'avons pas c'est que cela nous serait néfaste!]
Nous devons être content de ce que nous avons, et laisser la lumière [émouna] l'éclairer.
Les bougies de 'Hanouca nous rappellent que tout a une raison, et que nous n'avons pas besoin de savoir le pourquoi. Ainsi, nous devons éteindre ce qui ne va pas (Hachem m'expliquera plus tard), et au contraire faire la lumière sur les infinies raisons d'être joyeux (je suis vivant, je peux voir, je peux ...).
[rav Finkel Schachter]

La libération de Yossef, lorsqu'on le tira de sa geôle et qu'on le nomma vice-roi, ne fut rendu possible que parce qu'il s'enquit du bien-être moral du maître-échanson et du maître-panetier et leur demanda : "Pourquoi vos visages sont-ils tristes aujourd'hui?", afin de leur donner du courage.
Cela pour nous enseigner qu'un mot de bienveillance possède la force de sauver sa propre vie et celle des autres et de mériter d'accéder au trône.
[d'après nos Sages]

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+ Vayéchev : le salaire inimaginable d'un petit acte de bonté :

-> Vers la fin de la paracha, Yossef se trouve dans une situation désespérée, après 10 ans de prison ferme, sans libération en perspective. À ce moment, un épisode prend place, au cours duquel il est appelé à interpréter les rêves des ministres de Pharaon. C’est le début de son élévation soudaine au poste de vice-roi sur toute l’Égypte.

Le verset marquant le point de départ dans ce renversement de la situation de Yossef peut facilement passer inaperçu : après leurs rêves respectifs, les 2 ministres étaient bouleversés, car ils n’en comprenaient pas le sens. En voyant leur mine défaite, Yossef demanda : "Pourquoi semblez-vous abattus aujourd’hui?" (Vayéchev 40,7).

Cette question apparemment sans importance, entraîna l’interprétation des rêves puis la libération de Yossef et son ascension fulgurante au pouvoir.
=> Ainsi, si Yossef ne leur avait pas demandé la raison de leur désarroi, ils ne se seraient probablement jamais confiés à lui et cette formidable opportunité de liberté aurait été manquée.

Ce petite preuve de prévenance de la part de Yossef peut paraître insignifiante, mais elle est en réalité remarquable, vue la situation dans laquelle il se trouvait à ce moment-là : il avait vécu dans des conditions épouvantables pendant 10 ans, sans espoir réel de libération. Il aurait été compréhensible qu’il soit complètement absorbé par sa propre situation et ne remarque pas l’expression du visage des personnes qui l’entouraient.
Qui plus est, il avait pour tâche de servir les 2 ministres qui étaient des personnalités importantes en Egypte ; ceux-ci le considéraient certainement comme un subalterne et ne lui prêtaient absolument aucune attention.
Pourtant, il mit ces éléments de côté et se soucia de leurs visages déprimés.

Nous sommes tentés de vivre notre vie, absorbés par nos propres soucis, au point de ne pas remarquer les besoins des autres. L’un des moyens de devenir un véritable baal ‘hessed est de passer outre nos intérêts personnels et d’être attentif au monde qui nous entoure. Parfois, cela demande de faire des concessions, et de mettre notre bien-être de côté, en faveur de celui des autres.

L’exemple le plus remarquable se trouve un peu plus tôt, dans la paracha, lorsque Tamar est emmenée au bûcher. Elle avait toutes les chances d’avoir la vie sauve en révélant que les objets qu’elle détenait appartenaient à Yéhouda.
Néanmoins, elle se soucia davantage de la gêne que cela aurait causé à Yéhouda si elle l’avait fait et garda donc le silence (Vayéchev 38,25).
La guemara (Baba Metsia 58b) déduit de cet incident qu’il vaut mieux se laisser mourir plutôt que de mettre quelqu’un dans l’embarras.
Rabbénou Yona (commentaire sur Pirké Avot 3,15) et Tossefot (guémara Sotah 10b) affirment que telle est la halakha (loi juive)! Cela nous enseigne que nous avons parfois l’obligation de donner priorité aux sentiments d’autrui plutôt qu’aux nôtres.

Les guedolim (grandes figures en Torah) incarnent parfaitement cette capacité à réduire à néant leurs propres besoins, tout en se concentrant sur ceux des autres.

Par exemple, le rav Moché Feinstein fut conduit en voiture par un étudiant de sa yéchiva. Alors qu’il entrait dans le véhicule, celui-ci ferma la porte sur les doigts du rav, qui resta malgré tout silencieux, comme si rien ne s’était passé. Un spectateur abasourdi lui demanda pourquoi il n’avait pas hurlé de douleur. Le rav répondit que le jeune homme aurait certainement été très gêné de lui avoir fait mal ; rav Moché se contint et garda le silence.
[le rav préféra ignorer ses propres sentiments pour éviter de la peine à son frère juif! ]

Ce n’est pas seulement dans les moments difficiles que nous devons prêter attention à autrui.
Le rav Aharon Kotler alla dire aurevoir à son beau-père, le rav Isser Zalman Meltser, en compagnie de son fils, le rav Shnéor avant de quitter la terre d'Israël pour le mariage de celui-ci. Le rav Isser Zalman s’arrêta au milieu des escaliers en les raccompagnant, au lieu de les escorter jusqu’à l’extérieur de la maison.
Ils lui en demandèrent la raison et il expliqua : "Plusieurs de mes voisins ont des petits-enfants qui furent tués par les nazis. Comment puis-je sortir et enlacer mon petit-fils, affichant ma joie en public, alors que ces gens ne peuvent en faire autant!"

=> Ces démonstrations exceptionnelles d’altruisme peuvent être source d’inspiration pour nous.
Souvent, nous pouvons dominer notre égocentrisme et prendre conscience de ce dont l’autre a besoin.
Lorsque nous marchons dans la rue, nous avons tendance à être plongés dans nos pensées, mais il vaudrait la peine de prêter attention aux personnes qui nous entourent ; il se peut que quelqu’un porte une lourde charge [morale] et aimerait qu’on lui prête main-forte.

Parfois, bien que ne ressentant ni joie, ni tristesse particulière, nous avons tendance à rester dans notre "petit monde" ...
Or, nombreux sont les actes de prévenance pouvant illuminer la vie des gens.
Nous apprenons de Yossef qu’il est impossible de savoir quelles seront les conséquences d’une bonne action.
L'Alter de Slabodka disait que l’on ne peut pas non plus imaginer le salaire que nous recevrons pour un petit acte de 'hessed (bonté).

[compilation personnelle issue du rav Yehonatan Geffen]

Parvenir à accepter avec amour les difficultés

+++ Parvenir à accepter avec amour les difficultés / souffrances :

"Yaakov déchira sa tunique, se vêtit d'un cilice et prit le deuil pour son fils pendant de nombreux jours" (Vayéchev 37,34)

-> Le midrach (Béréchit rabba 84,20) commente :
Puisque Yaakov se revêtit d'un cilice, celui-ci ne quittera pas ses fils et sa descendance ...
"Mordé'haï se couvrit de cilice et de cendre" à l'époque d'Assuérus lorsque Haman le racha décréta de tuer et d'anéantir tout le peuple d'Hachem (Méguilat Esther 4,1).

-> Le 'Hatam Sofer explique :
Le travail de l'homme dans ce monde est de parvenir à accepter les épreuves qu'il subit avec amour et joie en sachant que grâce elles, il se purifie et se rapproche de son Créateur.
Et c'est précisément cette joie qui le sortira finalement des souffrances et de l'obscurité vers la lumière.
De fait, Yaakov avait toujours accepté les vicissitudes de l'existence avec joie : Essav, Lavan, Dina, ... jusqu'à ce qu'advienne l'épreuve de vérité de Yossef.
Dans celle-ci, le yétser ara frappa Yaakov sans pitié. En effet, ce dernier savait que tout son monde futur dépendait de cela, comme l'enseigne Rachi (Vayéchev 37,35) : "Hachem avait transmis un signe à Yaakov selon lequel si aucun de ses fils ne mourait de son vivant, il pouvait être assuré de ne pas contempler le Guéhinam."
Il ne put alors supporter cette souffrance et versa des larmes amères en se couvrant d'un cilice.

C'est à cause de cela que sa descendance, elle non plus, ne fut pas toujours capable de surmonter la crainte face au poids des épreuves, et que les juifs au cours des générations durent se revêtir également d'un cilice et prendre le deuil face à l'adversité.
Mais en réalité, c'est cela qui est demandé à chaque juif : accepter avec amour les difficultés en sachant que la moindre épreuve supportée en silence vaut plus que plusieurs prières.

-> Le 'Hatam Sofer explique d'après cela que la raison pour laquelle Esther organisa un festin à l'intention du roi et de Haman, était d'exprimer par cela sa joie à l'égard d'Hachem et sa confiance dans le fait que la délivrance était proche.

Confiance en soi & l’orgueil de la sainteté

+++ Confiance en soi & l'orgueil de la sainteté :

"Elle le saisit par son vêtement ... Il laissa son habit dans sa main, s'enfuit et sortir au dehors" (Vayéchev 39,12)

-> Le terme "bévigdo" (son vêtement - בְּבִגְדוֹ), signifie également : une rébellion, une révolte.
Le Beit Avraham explique que la femme de Potiphar a essayé de convaincre Yossef qu'il était un rebelle envers Hachem, et qu'ainsi c'était normal d'en venir à fauter.
[elle lui disait puisque tu es un rebel et fauteur, alors pourquoi ne pas transgresser "juste" cette faute aussi? ]

-> "Ne sois pas un racha à tes yeux" (al té'i racha bifné atsmé'ha - Pirké Avot 2,13)
Le Rambam commente : "Ne te considère pas comme un racha, car si tu te considères comme étant de faible valeur, alors tu ne donneras pas d'importance au fait de fauter."
[de même que je suis un nul, alors c'est normal que je fasse des actes nuls (fautes)!]

-> "Il n'y a personne qui soit plus grand que moi dans cette maison" (Vayéchev 39,9)
Le rabbi de Kobrin explique que Yossef se disait : "Je suis la plus grande personne au monde. Il n'y a personne de plus grand que moi".
Grâce à ses pensées d'encouragement, il a été capable de surmonter son yétser ara.
[lorsque le yétser ara essaie de nous convaincre à fauter, nous devons lui déclarer : "Je suis très distant de la faute. Je fait partie des tsadikim d'Hachem (au regard des capacités que D. m'a donné). A chaque bonne action j'apporte un plaisir énorme à Hachem. Comment puis-je fauter!"
On appelle ça de l'orgueil de la sainteté (gaava déKédoucha)]

[ Yossef se disait : "Personne n'est plus grand que moi. Je suis la plus grande personne au monde. Je fais partie des tsadikim". Avec cette pensée encourageante à l'esprit, il fut en mesure de réussir l'épreuve.
"Ton peuple est [composé que] de tsadikim" (véamé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21) = en un sens, chaque juif (quoiqu'il puisse faire comme faute garde toujours une partie d'âme pure), ayant une racine de tsadik. Ainsi tout juif doit se voir comme tsadik (pouvant impacter magnifiquement le monde) = koulanou tsadikim. ]

-> "A l’époque qui précédera l’arrivée du machia’h, l’effronterie grandira" (guémara Sota 49b)
Le Sfat Emet explique qu'avant que le machia'h ne vienne, les gens seront effrontés en disant : "Je sui un tsadik! Je suis spécial!"
[Grâce à cette orgueil, cette fierté, nous pouvons conquérir notre yétser ara.]

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-> On peut citer en exemple les paroles du rav Wolbe (Alé Chour) :
"Chaque personne est obligée d'être consciente qu'elle a une valeur énorme.
Cela ne fait pas allusion à une estime de soi illusoire, qui est basée sur un sentiment d'arrogance de se sentir meilleur que les autres, mais à une réelle estime de soi qui est totalement incroyable de par son immensité.

Chaque personne est obligée de se dire : "Le monde n'a été créé que pour moi" (guémara Sanhédrin 37a).
Rachi de commenter : "J'ai l'importance du monde entier".

Chaque personne est un phénomène unique, un événement qui n'a jamais eu lieu avant et qui n'aura plus jamais lieu ensuite.
Tu es un mélange unique de traits de caractère et de personnalité.
Tu es unique dans ta constellation familiale, né à un moment spécifique de l'histoire, et dans un environnement spécifique.
Cette unicité te donne une énorme importance, car il n'y a que toi qui peut accomplir les missions uniques de ta vie."

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-> "Afin de faire savoir à l'homme Sa Puissance" (Téhilim 145,12)

Le Yessod haAvoda le commente en disant que cela se réfère à l'homme lui-même : il lui incombe de se faire savoir à lui-même que des forces extraordinaires sont enfouies en lui, et tout son travail est de les dévoiler et de les exploiter.

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-> "Yaakov aimait Yossef plus que tous ses fils ... et il lui fit une tunique de fine laine" (Vayéchev 37,3)

La guémara (Shabbath 10b) nous enseigne que le traitement de faveur que Yossef a reçu de son père Yaakov, a entraîné que ses frères deviennent jaloux de lui, ce qui les a menés à le vendre comme esclave, causant finalement la descente des juifs en Egypte et le fait qu’ils y deviennent esclaves.

=> Pourquoi Yaakov a-t-il donné la tunique à Yossef?

Nos maîtres du moussar expliquent que c'était afin d'élever l'estime de soi de Yossef.
Il est fort probable que Yossef a subi des épreuves beaucoup plus difficiles que ses frères. Il a vécu parmi les non-juifs pendant de nombreuses années, d'abord en tant qu'esclave et ensuite comme premier ministre.
Rachi écrit : "Yossef, qui était devenu roi après avoir été emmené en captivité parmi les non juifs, s’était néanmoins maintenu dans sa piété" (Vayé'hi 47,31)
Ainsi, si Yossef a pu réussir à passer de difficiles épreuves, tout en restant un tsadik, c'est grâce à l'honneur qu'il a pu recevoir avec son vêtement unique.
[si je suis si grand aux yeux de mon père, je me dois de lui faire honneur en agissant avec grandeur!]

-> Rachi (v.37,3) [ainsi que le Baal haTourim] écrit : les 4 lettres qui composent le mot passim (à rayures – פַּסִּים) préfigurent les malheurs qui atteindront Yossef : Potifar (pé), les marchands (so’harim – samé’h), les Yichmaélim (youd) et les Midyanim (mèm).
Nos maîtres du moussar expliquent que cette tunique à rayures (passim) fait allusion aux 4 fois où Yossef a été vendues, car le but de la tunique était d'augmenter la confiance en soi de Yossef afin qu'il puisse surmonter ces difficiles épreuves.

-> La pire chose que peut nous faire le yétser ara est de nous faire oublier que nous sommes le fils d'Hachem (ben chel Mélé'h).
[rabbi Shlomo de Karlin]

[la plus grande arme du yétser ara est de nous persuader que nous n'avons pas tant de valeur spirituelle que cela. (en ce sens, il nous dit : soit humble, ne te considère pas comme quelqu'un d'important)
Nous devons avoir une confiance en soi spirituelle afin de pouvoir avoir du répondant à notre yétser ara.
(l'orgueil de la sainteté : gaava déKédoucha)]

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-> La guémara (Baba Métsia 85a) rapporte que Rabbi Chimon bar Yo'haï avait un petit-fils appelé Yossi qui est "sorti du chemin (déré'h)" et devint un grand fauteur.
Rabbi (rabbi Yéhouda HaNassi) en entendit parler et voulut ramener le petit-fils de Rabbi Shimon à la Torah. Il engagea un professeur de Torah pour Yossi, lui donna la semi'hah (ordination rabbinique), l'habilla d'un manteau d'or, du type de ceux que portent les rabbanim, et demanda à tout le monde de l'appeler "rabbi".
Ces mesures permettent à Yossi d'avoir une meilleure opinion de lui-même et il revient progressivement au judaïsme. Chaque fois qu'il était tenté de revenir à ses anciennes habitudes, son professeur lui rappelait : "Tu as été fait 'hakham (sage, érudit), tu portes le manteau des érudits, nous t'appelons “rabbi”, et tu veux partir? ".
Finalement, il déclara : "Je jure que je ne demanderai plus à partir".

Finalement, il devint un grand érudit, un tsadik, un Tana, "Rabbi Yossi ben Rabbi Elazar ben Rabbi Shimon". La dignité qu'il a reçue l'a transformé.

Lorsque Rabbi Yossi décéda, on voulut l'enterrer près de Rabbi Elazar, son père, mais un serpent bloqua l'entrée de la grotte et on ne put l'enterrer à cet endroit.
Certains pensaient que Rabbi Yossi n'était pas digne d'être près de son père. Un bat kol (voix Divine) émana et dit : "Ce n'est pas que Rabbi Elazar soit plus grand que Rabbi Yossi. C'est plutôt parce que Rabbi Elazar a souffert d'être caché dans une grotte pendant 13 ans" (voir Shabbath 33).

-> Cette guémara dit qu'en dehors d'un seul aspect, Rabbi Yossi a atteint le niveau de son père.
C'est ainsi que Rabbi Yossi s'est élevé dans sa téchouva. Le changement décisif a commencé lorsqu'il a reçu la semi'ha, qu'on l'a appelé "rabbi" et qu'il a porté le manteau doré des rabbanim.
C'est ce que fait l'honneur aux gens. Il les fait changer d'avis. C'est ainsi que le Rabbi a transformé Rabbi Yossi en un baal téchiuva et un grand Tana.

Nous avons ici une leçon de 'hinoukh (éducation) également. Si vous voulez que votre enfant excelle, honorez-le. Croyez en lui. Considérez-le comme un grand. Cela inspirera votre enfant à grandir et à réaliser son potentiel.
En utilisant des moyens de renforcez son estime de soi, on lui permet d'avoir le carburant plus permettant d'exprimer le plus ses potentialités internes.

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-> Un ba'hour de la yéchiva de rabbi Isser Zalman Meltzer a un jour développé une pensée innovante en matière de Torah. Rabbi Isser Zalman demanda de faire une célébration, et toute la yeshiva but des lé'hayim grâce à la joie que leur procurait la découverte de ce ba'hour en matière de Torah.
Le ba'hour déclara que pendant le semestre suivant, il étudia avec diligence en raison de l'honneur qu'il avait reçu ce jour-là.

-> Il est dit : "moussar Hachem béni al tim'as" (Michlé 3,11).
Le Yessod haAvoda explique les mots "moussar Hachem" (מוסר ה), Hachem donne du moussar en disant "béni" (בני), "Tu es mon fils!".
Alors "al tim'as (אל תמאס), ne te souille pas par des actes impurs.

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-> Rabbi Yankele Galinsky zt'l a raconté que lorsqu'il était interné en Sibérie, l'un de ses compagnons de cellule se levait régulièrement au milieu de la nuit, s'habillait en uniforme militaire et marchait dans la pièce, faisant semblant de donner des ordres à ses subordonnés.
Un soir, Rabbi Galinsky lui a demandé pourquoi il faisait cela.

Le prisonnier était embarrassé. Il n'avait pas réalisé qu'il était observé. Rabbi Galinsky promit de ne rien dire à personne ; il était simplement curieux de cette étrange coutume.
Le prisonnier répondit : "J'étais un puissant général de l'armée allemande. Des centaines de soldats étaient sous mon commandement. Je ne veux pas oublier mon glorieux passé. Je mets mon uniforme militaire avec toutes mes médailles et je fais comme si j'étais à nouveau à la tête de centaines de soldats. Cela me donne la force d'endurer l'humiliation et l'affliction que nous subissons ici dans cette prison russe".

Rabbi Galinsky a raconté cette histoire pour nous rappeler que nous sommes les fils du roi et que nous ne devons jamais oublier notre glorieux passé.

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-> Le Chem miChmouël (Yitro 5675) écrit qu'un des défauts principaux de l'homme est qu'il ne reconnaît pas sa valeur et son importance, car s'il appréciait qui il est et reconnaissait ses capacités et son potentiel, il n'en viendrait jamais à fauter.
En effet, nos Sages disent : "Ne sois pas un racha à tes yeux" (Pirké Avot 2,13).

-> Le rav Tsadok haCohen (Tsidkat haTsadik 154) enseigne : "de même qu'une personne doit croire en Hachem, de même elle doit croire en elle-même".
Le 'Hazon Ich (Séfer Emouna ouBita'hon 4,12) ajoute que des sentiments de petitesse sont comparables à une porte qui ferme l'entrée du service d'Hachem (avodat Hachem).
[l'humilité c'est d'abord avoir conscience de notre grandeur, de nos qualités/capacités, afin de les employer au mieux, et ensuite reconnaître que tout cela ne vient que grâce à Hachem.
Le yétser ara nous fait inverser les choses sous couvert d'humilité : je crois être humble en me considérant comme quelqu'un de petit, donc je n'ai pas une responsabilité importante de faire beaucoup de choses spirituelles, et donc mon service d'Hachem est au rabais par rapport à ce qu'il devrait et aurait pu être.]

-> Le rav Aharon Kotler (michnat rav Aharon - vol.1) écrit que le plus une personne reconnaît sa propre valeur, le plus facile il lui sera de surmonter son yétser ara et réaliser son potentiel.

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz (Yalkout Méchiv Néfech) enseigne que c'est problématique lorsqu'une personne ne reconnaît pas ses défauts, mais cela est encore bien pire lorsqu'une personne ne reconnaît pas ses forces/qualités.

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-> Selon la michna (Sanhédrin 4,5), chaque personne doit se dire : "l'univers tout entier a été créé pour moi".
Nos Sages (guémara Sanhédrin 100a) enseigne que la mesure de bienfaisance d'Hachem est beaucoup plus grande que Sa mesure de punition.

=> Ainsi, de même que l'on peut voir qu'en appuyant sur un bouton on peut détruire la vie de tous les habitants du monde (arme nucléaire surpuissante), de même on doit se persuader que les forces positives sont beaucoup plus puissantes que cela. Si on peut détruire, c'est qu'on peut construire bien davantage!
En ce sens, on doit imaginer l'impact, la puissance, d'une de nos prières, mot de Torah, mitsva, ... [dont l'impact reste en plus de façon éternel]

[le monde est créé pour nous, qui pouvons tant l'impacter positivement, alors comment ne pas se voir sous un angle très positif! ]

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-> Le 'Hidouché haRim rapporte à ce propos le midrach (rabba 84,5) : "Yaakov demeura ..." = Rabbi 'Hounia enseigne : cela ressemble à quelqu'un qui allait en chemin et qui aperçut une horde de chiens. Pris de frayeur, il alla s'asseoir parmi eux.
De même, lorsque Yaakov vit Essav et ses généraux, il eut peur d'eux et alla demeurer parmi eux."

=> Comment comprendre ce commentaire? S'il eut peur d'eux, pourquoi alla-t-il précisément demeurer parmi parmi eux et ne changea-t-il pas d'endroit?

Le 'Hidouché haRim explique que Yaakov savait avec une foi parfaite que l'homme ne peut aller contre Hachem car c'est Lui le Créateur qui dirige le monde entier et gouverne chaque chose.
Néanmoins, il lui restait une seule solution : se renforcer dans sa émouna ce qui aurait pour effet d'adoucir l'épreuve et même de l'annuler.
C'est pourquoi lorsque Yaakov vit tous les généraux d'armée, il ne prit pas la fuite mais alla sereinement se placer parmi eux comme quelqu'un qui irait de plein gré s'asseoir au milieu des chiens sans aucune crainte.
Grâce à ce comportement, il fut préservé de Essav et de son armée qui symbolisent le yétser ara et ses épreuves, et fonda ainsi le peuple d'Israël.

[dans notre vie, tout peut nous pousser à désespérer. C'est là que nous devons faire preuve d'orgueil, et proclamer fortement notre émouna. (ex: tu sais qui je suis, mon papa Hachem peut tout, Il gère absolument tout pour mon bien, Il est remplie de bontés à mon égard et Il m'aime plus que tout! Certes l'avions de ma vie passe des turbulences, mais c'est mon papa, le meilleur, qui est au commande, alors je n'ai pas peur!
La joie s'obtient en s'élevant de notre état présent, en étant fier de mettre Hachem devant nos difficultés.
Notre yétser ara veut réduire la lumière de notre vie pour nous pousser à fauter, nous devons l'allumer en s'enorgueillant de notre sainteté par le fait que nous avons une partie Divine (l'âme) en nous!]

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-> Le Sfat Emet (petit-fils du 'Hidouché haRim) enseigne :
"Il me semble que grâce au fait que Yossef accepta l'humiliation que lui firent subir ses frères lorsqu'ils le dévêtirent de sa tunique, sans émettre le moindre soupçon sur la conduite d'Hachem, confiant qu’il s’agissait d’un bienfait, il mérita ensuite l’aide Divine qui lui donna la force de subir l'affront entraîné par sa fuite de devant la femme de Potiphar (en laissant son habit entre ses mains), tout cela en l'honneur d'Hachem.
Tous ces détails mentionnés par la Torah nous enseignent à accepter avec joie et amour la manière dont Hachem dirige les évènements, en sachant que Ses voies sont insondables."

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-> Les souffrances, que ce soit sur notre corps ou bien avec de l'argent, expient toutes les fautes, et grâce à elles nous ne serons pas punis dans le monde à venir, où les punitions sont beaucoup plus importantes.
[Michna Broura]

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-> Il est intéressant de noter que la non appréciation de la valeur de chaque juif a été l'erreur tragique de Kora'h : https://todahm.com/2022/08/07/lerreur-de-korah-la-non-appreciation-de-la-valeur-de-chaque-juif

-> b'h, également : Savoir donner toute sa valeur à notre Service d'Hachem : https://todahm.com/2022/08/07/savoir-donner-toute-sa-valeur-a-notre-service-dhachem

-> mais aussi : l'estime de soi et la guéoula : le 3°/ des divré Torah : https://todahm.com/2022/08/10/quelques-enseignements-lies-a-la-destruction-du-temple

+ Notre matriarche Sarah descendit en Egypte et s'est préservée de l'immoralité. Ainsi, par son mérite, toutes les femmes se sont préservées [par la suite en Egypte].
Yossef descendit en Egypte et s'est préservé de l'immoralité, ainsi tout Israël, par son mérite, s'est préservé de l'immoralité.
Rabbi 'Haya bar Aba a enseigné : "Cela valait la peine qu'il se préserve de l'immoralité, car c'est par son mérite qu'Israël a été délivré".
[midrach Vayikra rabba 32,5]

-> Le rabbi Pin'has Friedman commente :
Grâce à l'épreuve avec la femme de Potiphar, Yossef a vaincu son mauvais penchant, et a préparé la voie à toutes les générations.
Il a permis aux Bné Israël de se préserver en Egypte dans la pureté et de ne pas se mélanger avec les égyptiens.
Grâce à cela, les Bné Israël se protégeront de toute immoralité afin de mériter la difficile délivrance d'Egypte.
Yossef a transmis cette capacité de se préserver, non seulement aux générations qui se trouvaient en Egypte, mais à toutes les générations jusqu'à la fin des temps, tout comme Avraham nous a légué l'attribut de bonté, jusqu'à aujourd'hui.

-> Selon le Zohar (Vayikra 4,14) : "Rabbi Its'hak a enseigné : il est écrit : "Le premier-né de son taureau, à lui revient la majesté!"
Parce que Yossef a protégé la brit de l'alliance kadoch et n'a pas fauté avec la femme de son maître, l'attribut du taureau a mérité d'être sur le Char Céleste Divin (Merkava)".