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‘Hanoucca – Un miracle non écrit

+ 'Hanoucca - Un miracle non écrit :

-> La guémara (Yoma 29a) dit que Pourim est le dernier de tous les miracles.
La guémara questionne cela, puisque le miracle de 'Hanoucca a eu lieu après celui de Pourim.
La guémara clarifie cette affirmation comme signifiant que Pourim est le dernier miracle qu'il a été permis d'être inscrit dans le Tana'h.

=> Pourquoi le miracle de 'Hanoucca n'a-t-il pas également été ajouté dans le Tana'h?

On peut citer les approches suivantes :
1°/ Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - guémara Yoma 29a) enseigne :
Pendant les jours de Mordé'haï, il y avait des gens qui possédaient le roua'h hakodech (l'esprit saint) proche du niveau de la prophétie.
Ils avaient la capacité d'écrire la Méguilat Esther avec une inspiration Divine, la rendant digne d'être incorporée dans nos Saints Ecrits.
Pendant l'époque du miracle de 'Hanoucca, il n'y avait plus personne à ce haut niveau spirituel pour écrire le miracle de 'Hanoucca d'une telle manière (avec l'inspiration Divine).

2°/ Le 'Hida (Dévarim A'hadim - drouch 32,7) écrit :
Le miracle de 'Hanoucca n'est pas un miracle aussi merveilleux que celui de Pourim, et c'est pourquoi il n'a pas été jugé nécessaire d'être mis par écrit.
Le miracle de 'Hanoucca a eu lieu dans la terre d'Israël, sur laquelle il y a une Providence Divine toute particulière. De plus, Hachem intervient pour protéger Son honneur, lorsque Sa Torah et Ses mitsvot sont en train d'être profanées.
En raison de ces 2 facteurs, c'était en quelque sorte "attendu" que Hachem allait miraculeusement intervenir pendant la période de 'Hanoucca.
[en Israël + profanation de l'honneur de D. par les grecs, qui voulaient détruire spirituellement les juifs]

C'est différent avec le miracle de Pourim, qui a eu lieu en exil (Perse), et où le décret d'Haman était contre l'entité physique des juifs.

3°/ Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - drouch 3 , 7 Adar) explique :
Pendant les jours d'Esther, les juifs ont renouvelé leur engagement à la Torah Ecrite, et c'est pourquoi le récit du miracle a été mis par écrit.
A l'époque des 'Hachmonaïm, le miracle de 'Hanoucca était principalement lié à renouveler leur engagement à la Torah Orale.
Puisque la Torah Orale est [par nature] interdite à être écrite (cf. guémara Guittin 60b), le miracle de 'Hanoucca n'a également pas été mis par écrit.

4°/ Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo - 'Hanoucca 16,42) écrit :
Les grecs considéraient avec beaucoup d'estime la Torah Ecrite, au point qu'ils l'ont même traduite en grecque.
C'est spécifiquement la Torah Orale que les grecs voulaient éradiquer.
Puisqu'à 'Hanoucca nous fêtons la Loi Orale, nos Sages ont institué que 'Hanoucca devait garder sa nature Orale autant que possible et ils se sont abstenus de la mettre par écrit, de quelque manière que ce soit.

5°/ Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - drouch 8) dit également :
Les prophètes sont remplis d'épisodes où les juifs sont persécutés en raison de leurs fautes nombreuses, mais après que les juifs aient fait téchouva et crié à Hachem, alors Hachem les sauve d'une manière miraculeuse.
Cependant, pendant l'époque des 'Hachmonaïm, il y avait 2 groupes totalement différents de juifs : ceux qui étaient hellénisés et ceux qui sont restés fidèles à Hachem.
Les hellénisés n'ont pas fait téchouva, ni avant, ni pendant, ni même après le miracle de 'Hanoucca.

Hachem accomplit généralement des miracles uniquement pour ceux qui sont méritants.
Le miracle de 'Hanoucca était d'une telle ampleur, qu'il a même surpassé tous les autres miracles de l'histoire juive, et cela par le fait qu'à 'Hanoucca, Hachem a sauvé la totalité de son peuple malgré que de nombreux juifs n'ont pas fait téchouva.
Puisque c'est un acte de bonté d'Hachem totalement unique et inhabituel, qui enfreint le "protocole Divin", alors "l'honneur d'Hachem est que la chose soit dissimulée" (kévod Elokim, astèr davar - Michlé 25,2), et c'est pour cela que le récit de 'Hanoucca n'a pas été autorisé d'être transcrit [dans la Torah Ecrite] (guémara Yoma 29a).

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=> Pourquoi Rabbi Yéhouda haNassi, le compilateur de la Michna, n'a-t-il pas également fixé un traité pour la fête de 'Hanoucca, comme il a pu le faire pour Pessa'h, Souccot et Pourim?

On peut citer les explications suivantes :
1°/ Selon le Gaon de Vilna (rapporté par son fils dans l'introduction au Rav Péalim) :
Rabbi Yéhouda haNassi a en réalité produit un traité 'Hanoucca, qui était inclus dans les "massekhtot kétanot" (les petits traités).
Malheureusement, ce traité a été perdu au fil du temps.

2°/ Le 'Hida (Dévarim A'hadim - drouch 32) écrit :
Les lois de 'Hanoucca étaient déjà inscrites dans la Méguilat Taanit, qui a précédé la compilation de la Michna.
Rabbi Yéhouda haNassi n'a ainsi pas vu de besoin de composer un traité sur 'Hanoucca (Massé'hét 'Hanoucca).

3°/ Rabbi Chalfon haCohen (Choel véNishal - vol.4 - OH 37) explique :
Puisque de son vivant, Israël était subordonné à l'empire romain, Rabbi Yéhouda haNassi n'a pas jugé prudent de faire une publicité excessive à la victoire militaire des juifs sur leurs souverains à l'époque des grecs.
[rabbi Yéhouda haNassi ne voulait pas trop mettre en avant les lois de 'Hanoucca, pour ne pas risquer de contrarier les dirigeants non-juifs. (en apprenant ce que les juifs ont fait aux grecs, apeurés ils risqueraient de prendre des précautions en affaiblissement grandement le peuple juif, et en tuant de nombreux juifs par exemple)]

4°/ Le 'Hida (Dévarim A'hadim - drouch 32) nous enseigne également :
Après leur victoire sur les grecs, les 'Hachmonaïm ont fait la grave erreur de s'établir eux-mêmes en tant que dirigeants du peuple d'Israël, en violation avec la directive de Yaakov que la monarchie soit réservée uniquement aux descendants de la tribu de Yéhouda. [or, les 'Hachmonaïm étaient des Cohanim!]
Rabbi Yéhouda, un descendant du roi David, s'est abstenu de compiler un traité sur 'Hanoucca afin de dissimuler le comportement de la famille [des 'Hachmonaïm] qui a usurpé le droit légitime à sa tribu [à Rabbi Yéhouda] de régner sur Israël.

-> Le 'Hatam Sofer écrit :
"Lorsque Rabbi Yéhouda a écrit la Michna avec roua'h hakodech (esprit saint), le miracle de 'Hanoucca a été retiré de sa compilation [de la michna]".
Il en résulte que Rabbi Yéhouda haNassi avait l'intention en réalité d'ajouter un traité sur 'Hanoucca, mais la Providence Divine a orchestré que ce traité soit perdu dans son édition finale, et ce par respect pour l'éditeur de la michna, qui descendait de la maison du roi David.

[pour rabbi Yéhouda haNassi cela pouvait être un manque de loyauté envers sa famille (tribu de Yéhouda) en donnant beaucoup d'honneur (traité 'Hanoucca) à ceux qui ont amoindri les droits de souveraineté de sa famille.
Selon le 'Hatam Sofer, cette omission a finalement été provoqué par Hachem, et non par Rabbi Yéhouda haNassi.]

5°/ Selon le 'Hatam Sofer (guémara Guittin 78a) :
La michna ne rapporte que les lois qui ne sont pas bien connues.
Puisque l'histoire de 'Hanoucca s'est passée sur la terre d'Israël, ses lois sont largement pratiquées et transmises avec précision, et il n'était ainsi pas nécessaire de les mettre par écrit.
[tout le peuple juif étant en terre d'Israël à l'époque, tout le monde était aux premières loges pour connaître le récit et les lois de la fête.]

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=> Il y a une interdiction de la Torah de "bal tossif" : on en peut pas ajouter aux mitsvot de la Torah.
Si c'est ainsi pourquoi les fêtes instituées par nos Sages (déRabban) : 'Hanoucca et Pourim, ne sont-elles pas inclues dans cet interdit, puisque la Torah ne les a pas ordonnées?

-> Le Rokéa'h (Vayikra 27,34) répond que bien qu'un prophète n'a pas l'autorité de promulguer une nouvelle mitsva, nos Sages peuvent instituer un nouveau Yom Tov s'il est en allusion dans la Torah.
Selon le Rambam (Dévarim 4,2), pour cette raison, nos Sages ont d'abord été hésitant à instaurer la mitsva de la lecture de la Méguila, jusqu'à ce qu'ils trouvent une allusion dans la Torah.
De même, le midrach offre de nombreuses références à la fête de 'Hanoucca dans la Torah.

-> Le Rokéa'h (Hilkhot 'Hanoucca 225) énumère plusieurs références à 'Hanoucca dans la Torah :
1°/ Après que la Torah termine sa liste de toutes les fêtes de l'année, elle aborde immédiatement la mitsva d'allumer la Ménora. [Emor - chap.23 ; 24,1-4]

2°/ La mitsva d'allumer la Ménora est écrite de façon adjacente à la fête de Souccot.
Cela fait allusion au fait que la fête de 'Hanoucca est similaire à la fête de Souccot, dans le fait d'avoir 8 jours de fête, durant lesquels on récite le Hallel complet.
De plus, cela nous indique que dans l'ordre des fêtes, 'Hanoucca suit immédiatement celle de Souccot.

3°/ Dans la discussion de la Torah sur l'allumage de la Ménora, le mot "lampe" est écrit au singulier : léadlik nér (לְהַעֲלֹת נֵר - Emor 24,2), tandis que juste après cela est écrit au pluriel (יַעֲרֹךְ אֶת הַנֵּרוֹת - Emor 24,4).
Cela nous enseigne que nous devons commencer avec une bougie la première nuit de 'Hanoucca, et ajouter une bougie supplémentaire les nuits suivantes.

4°/ La Torah présente la bénédiction des Cohanim, de façon adjacente à l'inauguration de l'Autel du Michkan (cf. Nasso 6, 22-27 ; 7,10).
Cela fait référence au fait que dans le futur, au moment de l'histoire de 'Hanoucca, les Cohanim (les 'Hachmonaïm) vont inaugurer l'Autel du Temple, qui avait été souillé par les grecs.

5°/ Le mot "né'hochét" (cuivre - נְחֹשֶׁת) est écrit juste à côté du commandement d'allumer la Ménora dans le Michkan (cf. Térouma 27,19-20).
Le midrach (Tan'houma - Térouma 7) dit que le cuivre fait référence à l'empire grec.
C'est une allusion au fait que lors de la chute des grecs au moment du miracle de 'Hanoucca, il y aura alors une mitsva d'allumer la ménora.

[Rabbénou Efraïm (Chémot 27,20) explique cette juxtaposition : grâce à la lumière spirituelle qui est représentée par la Ménora, les juifs ont été capables de dominer les grecs, qui sont comparés au cuivre.]

-> Le midrach (Yalkout Chémot 363) dit que l'empire Babylonien était comparé à l'or, l'empire Perse à l'argent, l'empire Grec au cuivre. De même que le cuivre est un métal inférieur, de même l'empire Grec était inférieur à ces autres puissances mondiales.
Comment cela?

Le Ramban (Kitvé Ramban - vol.1) explique que les grecs n'étaient pas aussi intelligents que les nations antérieures, en cela qu'ils ne croyaient pas dans la dimension spirituelle ou bien dans l'existence de phénomènes surnaturels. Ils étaient de l'école de pensée du rationalisme, n'acceptant que ce qui pouvait être perçu par la logique ou avec des preuves empiriques.

[d'une façon identique, le midrach (Yalkout Chémot 363) compare le 2e Temple au cuivre, car dans ce dernier il manquait de nombreuses choses qui étaient présentes dans le 1er Temple.]

[ainsi, 'Hanoucca transmet l'idée que plus une personne se sent une lumière, en faisant abstraction de la spiritualité (il n'y a que le "moi je"), moins elle a de valeur, plus elle est dans l'obscurité. [les grecs étant comparés au cuivre, et à l'obscurité]
A l'inverse, plus on se plie à la volonté de D. (qui est Tout, l'Unique), plus nous sommes des lumières dans ce monde. ('Hanoucca représente la fête que tous les juifs accomplissent d'une façon méhadrin laméhadrin!)]

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-> Avant que Yaakov ne rencontre Essav, il a transporté ses biens et sa famille de l'autre côté de la rivière de Yabok, et il est ensuite retourné récupérer un récipient en terre cuite qu'il avait laissé par inadvertance derrière lui.

b'h, voir à ce sujet : http://todahm.com/2017/12/11/5843-2

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