Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"La fille Pharaon descendit vers le fleuve pour se baigner" (Chémot 2,5)

Rabbi Yo'hanan dit au nom de rabbi Chimon bar Yo'haï qu'elle est venue se purifier (se laver) des idoles de son père (Pharaon) ...
- Le verset (2,5) poursuit : "Et ses compagnes allaient sur la rive du fleuve" : rabbi Yo'hanan dit ... qu'elles allaient à la mort ...

- Le verset (2,5) poursuit : "Elle aperçut le berceau parmi les roseaux" ; lorsque les servantes virent que la fille de Pharaon voulait sauver Moché, elles lui dirent : "Maîtresse, quand un roi publie un décret, même si le monde ne s'y soumet pas, il est d'usage que ses enfants et les gens du palais respectent le décret et toi (sa fille), tu désobéirais au décret de ton père!"
L'ange Gavriel vint alors les terrasser (et elles moururent).

- Le verset (2,5) se termine ainsi : "Elle envoya sa servante (amata) pour le prendre" : Rabbi Yéhouda et Rabbi Né'hémia s'opposent sur le sens du mot : "amata".
L'un dit qu'il s'agit de son bras et l'autre dit qu'il s'agit de sa servante : Un maître dit que "amata" désigne son bras (car le mot "ama" désigne l'avant-bras ou la coudée) ; l'autre maître dit que "amata" désigne sa servante, car il n'est pas écrit "yada" : son bras ...
[L'ange] Gavriel aurait épargné de la mort l'une des servantes, car il n'est pas convenable que la fille d'un roi demeure seule. Quant à celui qui traduit "amata" par bras, c'est pour nous enseigner que son bras s'est considérablement allongé.
[guémara Sota 12b]

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=> Pourquoi le verset (Chémot 2,5) dit-il que Batya descendit : "al hayéor" (au-dessus du fleuve) pour se baigner et non pas "él hayéor" (vers le fleuve) ou "bayéor" (dans le fleuve)?

-> La fille de Pharaon, Batya n'est pas sortie vers le fleuve pour s'y baigner, ce qui serait inconvenant pour une princesse, mais elle s'est baignée dans le palais royal, dans sa salle de bain qui était située au-dessus du fleuve.
Elle avait une vue plongeante sur le fleuve, ce qui lui a permis de voir le berceau de Moché sur le fleuve parmi les roseaux. De là, elle envoya (sa servante ou sa main) pour le prendre.
C'est pourquoi, le texte a employé le mot : "al" (au-dessus) plutôt que "él" (vers).
[Sforno]

-> La fille de Pharaon était écœurée de l'idolâtrie de la maison royale et du peuple égyptien symbolisée par le fleuve (le Nil), considéré comme un "dieu" à cause de son rôle économique prépondérant en Egypte.
Elle décida ce jour-là de se "laver" (se purifier) de l'idolâtrie de son père et de son peuple.
C'est pourquoi, le texte écrit : "al hayéor" (au-dessus du fleuve) pour indiquer qu'elle vient se purifier et se convertir (comme le dit Rachi) et s'élever au-dessus du fleuve, c'est-à-dire au-dessus de l'idolâtrie de son père et de son peuple.
Devenue juive, Batya épousa plus tard Kalev, surnommé Méred, selon le verset : "Ceux-là furent les enfants de Batya, fille de Pharaon, qu'avait épousée Méred" (Divré haYamim I 4,18).
Ce mariage de Batya avec le tsadik Kalev confirme sa conversion.
[d'après la guémara Méguila 13a]

-> Selon le Maharcha, l'emploi de "al" (au-dessus) [et non : "dans"] indique qu'il s'agit d'un bain de purification.

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-> Comment Batya a-t-elle effectué une immersion dans le Nil (mikvé) afin de se convertir, sans la présence d'un Bet Din?
De plus, les égyptiens ne peuvent entrer dans l'Assemblée d'Israël qu'après 3 générations après une conversion ; donc comment a-t-elle pu épouser Kalev?
En réalité, ces restrictions n'existeront qu'après le don de la Torah ; or Batya s'est convertie avant le don de la Torah.

-> La guémara (Méguila 13a) explique ainsi le surnom Méred de Kalev, un des 2 explorateurs qui avait fait un bon rapport sur le pays d'Israël exploré.
Hachem s'est dit : Que vienne Méred (Kalev) qui s'est opposé (marad) aux 10 explorateurs qui dénigraient le pays, et qu'il épouse Batya, qui elle aussi s'est opposée à l'idolâtrie de son père et à ses ordres, en recueillant Moché qu'elle savait être juif.

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=> Comment Batya peut-elle se tremper dans le Nil pour se "laver" des idoles, alors que ce fleuve est lui-même objet d'idolâtrie?

-> C'est parce que la fille de Pharaon fut frappée d'une plaie de lèpre (négaïm) intense sur son corps, et qu'elle ne pouvait pas se baigner dans l'eau chaude de son palais, qu'elle dut descendre se baigner dans les eaux froides du Nil.
Lorsqu'elle vit le berceau de Moché qui pleurait, elle le saisit et guérit aussitôt de sa lèpre.
Elle s'est dit : Cet enfant doit être un tsadik et elle décida de le maintenir en vie.
Or, quiconque sauve la vie d'une personne est considérée comme ayant sauvé tous ses descendants potentiels ; c'est pourquoi Batya a bénéficié de la vie dans ce monde-ci et de celle dans le monde futur.
[Pirké déRabbi Eliézer - 48]

-> Pour réparer une faute, il est nécessaire de se placer à l'endroit même du défaut.
Or l'idolâtrie des égyptiens se concentrait sur le Nil qu'ils déifiaient en raison de la prospérité que ce fleuve amenait et la fille de Pharaon décida de s'immerger pour se purifier de cette idolâtrie et y renoncer, car c'était justement le lieu de l'idolâtrie de son père et de son peuple.
[Iyoun Yaakov]

[lorsque Pharaon fut atteint de plaies lépreuses, ses devins lui conseillèrent de se baigner chaque jour dans le sang de 150 enfants juifs. Selon le Péninim Yékarim, Pharaon ne s'est pas baigné dans les eaux froides du Nil, car il considérait cela comme une offense au Nil (sa divinité), de s'y baigner nu pour guérir.
Par contre sa fille, atteinte de lèpre, ne considérait plus le Nil comme une divinité et s'y est donc baignée pour guérir de sa lèpre.]

-> Bien que Batya ait compris, en ouvrant le berceau, que cet enfant se distinguait des autres et qu'il s'agissait du sauveur d'Israël prédit par les devins de son père, elle eut pitié de Moché et le sauva, car à ce moment elle rejeta les idoles de son père et s'attacha à la foi juive.
Elle amena cet enfant dans le palais royal, justement parce qu'il était juif.
Cette attitude de Batya confirme sa conversion.
[Ets Yossef]

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=> Pourquoi Batya a-t-elle envoyé sa main pour saisir le berceau qui était très éloigné d'elle et donc hors de sa portée?

-> Batya a réuni toutes ses forces, déterminée à sauver cet enfant, en y mettant tout son cœur.
Elle a alors eu le mérite de dépasser ses limites naturelles et atteindre le berceau de Moché, éloigné de plusieurs coudées, en tendant sa main.
Rien ne résiste à la volonté de l'homme lorsqu'il agit d'un cœur entier : il peut même retrouver le niveau illimité d'Adam avant la faute et atteindre beaucoup plus qu'il n'aurait obtenu par ses forces naturelles : cette capacité prouve la grandeur de l'homme.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 32)]

-> Batya ignorait initialement que son bras s'allongerait miraculeusement pour pouvoir saisir le berceau parmi les joncs , elle a quand même tendu son bras et fait des efforts pour atteindre ce berceau inaccessible.
On en tire une leçon : lorsqu'une personne accomplit une bonne action, même si les chances de réussite sont faibles ou nulles, elle doit quand même agir de toutes ses possibilités et avoir confiance qu'Hachem complétera son action.
[rabbi Mendel de Kotzk]

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-> La main de la princesse s'est allongée miraculeusement de 60 amot (plus de 30 mètres) pour pouvoir accéder au berceau de Moché.
Il y aune allusion à ce grand allongement dans le verset (Chémot 2,5) : il existe 60 lettres entre le début de ce verset et la lettre shin (ש) du milieu du mot "vatichla'h" (elle envoya sa main - ותשלך).
[Maharcha - guémara Méguila 15b]

-> Rabbénou Bé'hayé enseigne :
Le bras de la fille Pharaon s'est allongé de 60 coudées ; on trouve une allusion à ce 60 amot dans le verset : "Batya le nomma Moché, disant : "Car je l'ai tiré des eaux"" (Chémot 2,10).
L'expression : "min hamaïm méchitihou" (des eaux je l'ai tiré - מִן הַמַּיִם מְשִׁיתִהוּ) aurait dû être écrite de façon plus contractée : "mimaïm méchitiou" (ממים משיתיו).
Ainsi, le texte a ajouté 3 lettres : la lettre noun (נ) dans le mot min (מן), la lettre hé (ה) dans le mot "alaïm" (המים) et la lettre hé (ה) dans le mot : "méchitihou" (משיתהו).
La guématria totale de ces 3 lettre supplémentaires : 50+5+5=60 fait allusion à l'allongement du bras de Batya de 60 amot.

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+ "Rabbi 'Hanina fils de rav Pappa a a dit : Ce jour-là (où Moché fut sauvé des eaux de Batya), c'était le 21 du mois de Nissan. Les Anges de service dirent devant Hachem : "Maître du monde, celui qui est destiné dans le futur à chanter (pour Te glorifier et Te louer) le Cantique de la Mer à cette même date (21 Nissan), peut-il être frappé en ce jour?"
[selon la guémara, c'était une année embolismique de 13 mois : 7 Adar naissance de Moché, puis la majorité (24 jour) du mois d'Adar I, puis un mois entier de Adar II, et la majorité (21 jours) du mois de Nissan]
Mais rabbi A'ha fils de rabbi 'Hanina a dit : ce jour-là, c'était le 6 du mois de Sivan. Les Anges de service dirent devant Hachem : "Maître du monde, celui qui est destiné dans le futur à recevoir la Torah sur le mont Sinaï à cette même date (6 Sivan) peut-il être frappé en ce jour?"
[Moché est né un 7 Adar, et si on compte 3 mois, on parvient au 6 Sivan]
[guémara Sota 12b]

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-> Il existe une sainteté dans le temps et dans l'espace pour des événements qui doivent se produire dans le futur, car ces grands événements futurs laissent déjà, à effet rétroactif, des traces à la date et à l'emplacement de ces événements fondamentaux.
C'est ainsi que cette date du 21 Nissan, où Moché et les Bné Israël glorifièrent Hachem, porte une trace de sainteté, capable d'influencer le sauvetage de Moché en ce 21 Nissan qui précède de 80 ans la récitation du Cantique de la Mer.
[rabbi Tsadok haCohen]

-> Selon le 1er avis, Yo'hévét n'a pas attendu 3 mois entiers, car elle a volontairement placé le berceau de Moché sur le Nil, à l'avance (le 21 Nissan) [soit au bout de 74 jours après sa naissance, et non 90 (3 mois)], afin qu'il bénéficie du mérite de ce jour futur du 21 Nissan, où il entonnera le Cantique de la Mer, afin de le sauver de la noyade dans le fleuve.
[Iyoun Yaakov]

[d'une certaine façon, on peut dire que grâce à Moché : l'eau de la mer Rouge s'est ouverte nous sauvant d'une mort physique, et l'eau de la Torah nous sauve d'une mort spirituelle.]

Avoir un appareil photo dans sa tête n'est pas une bénédiction!
L'homme ne vient pas au monde pour photographier. Il y a suffisamment d'appareils de ce type dans le monde.
Nous y sommes venus pour fournir des efforts, pour peiner à la tâche ...

Tu as des difficultés? Sache que c'est très bien!
Justement quand tout ne va pas comme on le voudrait, on a le mérite de faire des acquisitions en Torah.
Car elle ne s'acquiert que par les efforts, les souffrances.
C'est uniquement de cette manière que l'homme peut s'élever dans la Torah.

[le Steïpler]

Aimez la vérité et la droiture et attachez-vous à elles, car par elles vous réussirez.
Que la vérité et la droiture vous soient agréables même quand vous avez l’impression d’y perdre, plus que le mensonge et l’artifice auxquels vous avez l’impression de gagner.
Sachez que la vérité et la droiture sont les joyaux de l’âme, et qu’elles donnent au corps la force, l’assurance et l’éternité.

[Rambam - dans un lettre à sa famille]

L'essence de la prière est d'affermir la conscience que "il n'y a rien d'autre que Lui".
Tout a été donné par Hachem, et c'est vers Lui que nous adressons nos demandes, car de Lui seul dépend toute chose.
Quand nous nous adressons à Lui d'un cœur pur, il se crée automatiquement une élévation de l'âme et un rapprochement de Lui.

Certes, nous avons un devoir clair de faire régner sur nous le Créateur. Mais en réalité, nous ne savons pas comment nous y prendre ... l'heure la plus propice pour cela est la prière, qui est entièrement remplie de la connaissance de Hachem.
Si l'on utilise convenablement le moment de la prière, cela s'avère immensément utile.
[rav Yé’hezkel Lévinstein - Ohr Yé’hezkel]

"Naftali est une biche qui s’élance, il apport d’heureuses nouvelles" (Vayé'hi 49,21)

-> Le rabbi Chmouël Chamaï explique ce verset d'une manière allusive :
"Naftali" (נַפְתָּלִי) est formé des mêmes lettres que téfilin (תפילין).
Et "ayala" (une biche - אַיָּלָה) est formé des lettres de Eliya (אליה). [Elya est un diminutif de Eliyahou]
Cela nous enseigne que celui qui observe la mitsva des téfilin en accord avec la halakha, mérite de voir le visage du prophète Eliyahou.
Non seulement cela, mais il mérite également la fin du verset : "il apporte d’heureuses nouvelles", tout le monde a du plaisir à écouter ses paroles et elles sont acceptées, ainsi qu’il est dit : "le tsadik décrète et Hachem accomplit".

Les mains du Sage qui écrivent des interprétations de Torah ont la même sainteté qu'un objet de culte ; la Présence Divine réside sur elles.
[Rama de Pano]

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-> De plus à force de tourner les pages de livres saints avec leurs mains, alors elles vont devenir également saintes, et c’est pour cela que nous les embrassons en signe de respect pour cet effort permanent dans l’étude de la Torah, qui est kadoch.

"Au commencement, Hachem créa le ciel et la terre" (Béréchit 1,1)
Le Yessod haAvoda explique que le monde a été créé pour les tsadikim qui se répètent constamment à eux-mêmes que Hachem a créé le monde (que : "Au commencement, Hachem créa ...").

=> En d'autres termes, Hachem a créé notre monde pour les juifs qui ont de la émouna.

-> L'acronyme de : "barou'h chéamar véaya aolam" (Béni soit Celui qui a parlé et le monde fut - ברוך שאמר והיה העולם) est : בשוה (équitablement - béchavé).
Le Baal Chem Tov explique que lorsque nous sommes persuadés que c'est Hachem qui dirige le monde (que absolument rien ne peut se passer sans qu'Il émette un décret), alors le bien et le mal sont équivalents (chavé - שוה), car lorsque nous avons conscience d'être constamment entre de bonnes mains (celle de papa Hachem), alors nous savons que tout est parfait.

[en ce sens la joie et la tranquillité sont les signes que notre émouna en Hachem est bonne, et à l'inverse si nous avons des inquiétudes sur le futur alors c'est que notre émouna est défectueuse, que nous ne sommes pas suffisamment persuadés que Hachem gère tout de la meilleure des façons possibles!]

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-> La guématria de "vaét'hanan" (j'ai imploré [en prières] - ואתחנן) est la même que celle de : "chira" (un chant - שירה), soit 515.
La raison est qu'une personne doit tellement avoir confiance en Hachem, qu'elle en vient à chanter à Hachem, et ce même avant d'être délivré [de son problème].

[nos soucis prennent l'importance que nous voulons bien leur accorder. En leur exprimant à quel point Hachem est grand, alors toutes nos craintes deviennent tellement petites, voir insignifiantes.
Quoiqu'il puisse m'arriver, je n'ai rien à craindre, car c'est papa Hachem qui dirige tout pour mon bien ultime!]

Etre humble = transformer la Rigueur en Miséricorde

"Les sacrifices à D. (ziv'hé Elohim) d'un esprit brisé, d'un cœur brisé ... tu ne dédaignes point" (Téhilim 51,19)

-> Le Nom d'Hachem : Elohim (אלהים) représente la Rigueur et la justice Divine, et il a une guématria de 86.
Grâce à l'humilité, lorsque l'homme a le cœur brisé, alors il va briser cela en deux, ce qui donne 43, soit la guématria de : Hachem est bon! (tov Hachem - טוב יהוה), comme dans le Téhilim (145,9) : "Hachem est bon pour tous, Sa pitié s'étend à toutes Ses Créatures".

Hachem (יהוה) est le Nom Divin lié à la miséricorde complète.
Ainsi, par le fait d'avoir un cœur brisé [d'humilité face à Hachem], nous pouvons adoucir la rigueur de la justice Divine et l'inverser en bonté et en miséricorde.

[rabbi Tsvi Hirsch de Zidichov]

Je jure que parmi toutes les fautes [existantes], je n'en connais pas une plus grave [que celle de parler dans une synagogue pendant la prière] ...
Un problème de cette faute est qu'on ne peut pas la faire seul, donc on faute et fait fauter autrui. Les péchés des autres sont alors sur ses mains.
A mon avis, le pire est que c'est un 'hilloul Hachem en public, puisque cela se produit devant tous les fidèles. Et tout cela à un moment où ils devraient louer Hachem [en public]".
[le père du Chla haKadoch - dans son Séfer Yéch No'halin (chap. az'arat atéfila - ot.12)]

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-> Celui qui s’abstient de participer à un office, alors qu’il en existe dans sa ville, est appelé : un mauvais voisin (Choul’han Arou’h 90,11).
[nos Sages (guémara Béra'hot 8a) enseignent : "Si quelqu'un vit dans une ville avec une synagogue, et n'y va pas, il est considéré comme un mauvais voisin. De plus, cela provoque l'exil (galout) pour lui-même et ses enfants".]

-> Même si on prie à la maison avec un minyan, on est appelé un mauvais voisin, car nous ne prions pas à la synagogue.
La raison est que la maison [même avec le bénéfice d'un minyan] n'a pas la sainteté d'une synagogue.
La synagogue est un Temple miniature (mikdach méat), et Hachem y réside.
Lorsqu'une personne entre dans une synagogue, son yétser ara quitte son cœur.
C'est comme être en terre d'Israël. Nos prières montent directement au ciel.
[dans chaque pays l'ange responsable du pays va prendre nos prières et les transmettre à D., à l'exception de la terre d'Israël où tout va directement à Hachem sans aucune perte!].
En effet, l'ange [responsable du pays où nous sommes] n'a pas de contrôle sur l'air de la synagogue [puisqu'étant celui de la terre d'Israël].
Lorsque nous prions à la maison, nous manquons tous ses bénéfices.
[Tzla'h - Drouch 23 léShabbath Shouva]

-> Le Vavé haAmoudim (chap.10) écrit :
Nous devons être vigilants à ne pas parler inutilement dans la synagogue...
En effet, comment nos prières peuvent-elles monter après avoir été souillées par nos discussions inutiles?
Une prière qui témoignent de nos fautes (puisque dans la synagogue les paroles de prière se mélangent avec des paroles vaines) ne peuvent venir plaider afin que les bontés descendent sur nous.
C'est pourquoi, dans chaque synagogue il est approprié ... de nommer des gens responsables de dire aux gens d'arrêter de parler ... et alors l'honneur d'Hachem sera révélé dans le monde.

-> Le Noda biYéhouda (drouché Tzla'h - 'Hanoucca) dit :
Actuellement, puisque le Temple a été détruit, les endroits où Hachem fait résider Son Esprit Divin, sont les synagogues et les lieux d’études (beit midrach) du peuple juif (cf. guémara Méguila 29a).
C’est pourquoi celui qui parle dans une synagogue ou durant la prière est littéralement en train de se rebeller contre Hachem, et il entraîne que la présence divine s’éloigne. Il accomplit ce que l’armée grecque n’a pas pu faire.
Il rend l’air [spirituellement] impur, et [c’est comme si] il met des idoles dans la Court [du Temple - le Heikhal], car pour chacune de ses fautes il entraîne l’apparition d’une séparation avec D. (klipa) et d’un esprit impur!"

-> Le ‘Hatam Sofer (Drachot ‘Hatam Sofer – vol.II – p.309) d'enseigner :
Si nous traitons ces lieux d’une manière honteuse, et que nous y échangeons des paroles vaines, alors la vapeur de ces discussions y est présente, et le "prince de l’exil" (le Satan) s’en revêtit.
Il devient alors : "le maître de la synagogue", que D. nous en préserve, et il accepte alors les prières et les dépose chez les forces négatives."

[nos prières viennent alors alimenter les forces du mal, accusatrices.
On nous montrera dans le monde de vérité les dégâts que nos paroles inutiles ont entraîné, et nous aurons des comptes terribles à rendre dessus, que D. nous en préserve!]

-> Le Avodat Israël écrit :
Nous ne devons dire que des mots de prières ... car sinon il est possible que les prières des autres personnes présentes dans la synagogue ne soient pas exaucées à cause de nos paroles inutiles.

[imaginons tout ce qu'autrui n'aura pas à cause de nous (enfant, zivoug, parnassa, ...), combien de souffrances, de difficultés ils auraient pu éviter si nous n'avions pas parler pour rien, et annulant leurs prières.
Est-il plus difficile de se retenir de discuter ici ou bien après notre mort de rendre des comptes sur les dégâts provoqués par notre faute!]

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-> Si quelqu'un n'arrive pas à se contrôler de parler pendant la prière, il est mieux pour lui de prier à la maison, tout seul, afin de ne pas en venir à profaner la sainteté de la synagogue.
[et à faire un 'hilloul Hachem en manquant de respect à la Présence Divine qui y réside très fortement]
['Hida - citant le Kaf ha'Haïm 151,8]

-> C'est une faute plus grave de parler dans un synagogue à Shabbath (Zohar - Vayakel 205).
Le Kaf ha'Haïm (151,8) explique que c'est parce que la Présence d'Hachem est beaucoup plus importante à Shabbath que les autres jours de la semaine, et ainsi la faute de parler et de chasser la Présence Divine est alors beaucoup plus grave.

-> La Torah nous ordonne : "mon sanctuaire vous craindrez" (mikdachi tiraou - Kédochim 19,30).
Nos Sages (guémara Yébamot 6a) explique que nous ne craignons pas le Temple, mais la Chékhina d'Hachem qui y réside.
De nos jours, cette halakha s'applique à nos synagogues. Hachem y fait reposer Sa Présence, et nous devons nous y conduire avec crainte d'Hachem.
[ ex: le Kav haYachar enseigne que les murs d'une synagogue sont tellement saints que la lumière de la présence Divine plane constamment au-dessus.]

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-> Malheur à ceux qui parlent pendant la prière. De nombreuses synagogues ont été détruites à cause de cette faute.
[Eliyahou rabba 124,12]

Le rav Elimélé'h Biderman explique qu'il ne s'agit pas forcément de voir une synagogue être brûlée (destruction physique), mais parfois une synagogue peut être détruite spirituellement parlant.

[Que ferait-on si l'on voyait une personne avec un lourd marteau et taper sur les murs de la synagogue pour la détruire. En parlant pendant la prière, on agit tout même.
On pleure chaque année sur la destruction du Temple, mais de nos jours des Temples miniatures sont détruits à cause de nos paroles, et que faisons-nous? ]

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-> S'il y a un fléau dans la ville, une personne ne doit pas entrer seule dans la synagogue, car l'Ange de la mort y entrepose ses armes.
[guémara Baba Kama 60b]
=> A priori, la synagogue semble être l'endroit le moins approprié pour que l'Ange de la mort puisse y mettre ses armes. Comment expliquer la guémara?

Le Déré'h Moché répond :
L'Ange de la mort reçoit ses armes des personnes qui parlent dans la synagogue.
[à chaque fois que nous y parlons, nous lui donnons de la force, nous l'armons pour nous nuire!]
En effet, le mot דבר (dévèr - fléau, peste) vient du mot : דיבור (dibour - parole).

-> Le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 124,7) écrit :
"Une personne ne doit pas s'engager dans une discussion lorsque l'officiant répète la amida.
Si elle parle, elle est un fauteur, et sa faute est trop grande pour être supportée, et on la réprimandera."

Il est intéressant de noter qu'aucune autre faute n'est dénommée ainsi.
De plus, nous retrouvons exactement la même expression lorsque qu'après avoir tué Evel, Caïn dit à Hachem : "Mon crime est-il trop grand pour être supporté" (gadol avoni minésso - Béréchit 4,13).

Le rav Elimélé'h Biderman dit qu'en parlant dans une synagogue nous permettons à l'Ange de la mort de faire son travail et d'amener des fléaux, de la mort (physique et spirituelle).
Ainsi, nous devons voir le fait de parler pendant la prière comme un acte aussi grave que tuer quelqu'un.

Le rav Biderman dit qu'il ne faut pas rester silencieux en se convaincant que l'on ne peut pas faire autrement que d'avoir des gens qui parlent à la synagogue.
Mais on devra plutôt avoir à l'idée : Est-ce que nous devons rester insensibles face aux problèmes, aux difficultés, aux maladies que va générer cette faute?
Ainsi, même s'il est difficile de se retenir de parler pendant la prière, nous devons être forts et observer cette halakha.

-> On vient de voir que "Si elle parle, elle est un fauteur, et sa faute est trop grande pour être supportée, et on la réprimandera".
Une personne a demandé à rabbi Shlomo Zalman Auerbach si on doit également crier à une personne âgée qui parle pendant la prière.
Rabbi Zalman Auerbach a répondu : "Si vous voyez une personne âgée se lever pour assassiner quelqu'un, demanderiez-vous également si vous devez crier et l'arrêter?"
[le problème c'est qu'on a pas assez conscience de la réalité : parler pendant la prière entraîne la mort! ]

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-> "A l’aspect d’une personne âgée tu te lèveras" (mipéné chéva takoum - Kédochim 19,32)

Le Remak commente que : chéva (une personne âgée - שֵׂיבָה) est l'acronyme de : "chtika yafa bécha'at atéfila" (un beau silence pendant la prière - שתיקה יפה בשעת התפילה).
Le fait de rester silencieux pendant la prière nous permet de vivre plus longtemps, et ce en bonne santé avec de nombreuses bénédictions.
[l'inverse est également vrai, que D. nous en préserve.]
[rapporté par le rav Elimélé'h Biderman]

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-> "Hachem combattra pour vous, et vous gardez le silence" (Béchala’h 14,14)

-> Le midrach (au nom de rabbi Yéivi) commente :
Hachem se bat contre les anges [responsables des nations] qui élèvent des accusations contre le peuple juif.
Hachem rejette leurs arguments, en déclarant que les juifs sont néanmoins meilleurs que les autres nations du monde.

Cependant, lorsque Satan accuse les juifs de parler dans les synagogues et les lieux d’étude, contrairement aux nations du monde qui s’assoit en silence [durant leur prière], alors pour ainsi dire, Hachem n’a rien à répondre.
Cela est sous-entendu dans le verset : "Hachem combattra pour vous" = Il va combattre pour nous contre les nations du monde, mais cependant cela n’est possible que si : "vous gardez le silence" pendant la prière.
Si nous y parlons alors D. ne combat pas les nations pour nous.

[ => de même sur un plan individuel, en évitant de parler pendant la prière, alors Hachem va être à nos côtés pour nous aider dans les combats de notre vie!
Par exemple, Hachem nous donnera dans la subsistance (parnassa), par le fait de se taire pendant les prières. En effet, nos prières iront alors directement au Ciel (sans être interceptées par l'Ange du mal), et nos demandes de parnassa seront exaucées.]

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-> La guémara (Souca 51b) décrit l'énorme synagogue d'Alexandrie.
La guémara dit : "Les gens ne s'asseyaient pas où ils le souhaitaient. Les orfèvres siégeaient dans leur propre section [entre eux], les argentiers dans leur propre section, les forgerons dans leur propre section, les chaudronniers dans leur propre section et les tisserands dans leur propre section.
Lorsqu'un pauvre entrait, il se dirigeait vers la section de son expertise, et lui et sa famille avait de la parnassa."

Le Pardess Yossef apporte une autre raison pourquoi chaque profession avait sa propre section.
Nos Sages (midrach Tan'houma Béréchit 8) enseignent : "Chaque professionnel déteste les gens de sa profession" (parce qu'ils sont des concurrents).
Ainsi, ils étaient placés avec des gens du même métier, car il est probable qu'ils ne s'aiment pas et qu'ils ne se parlent pas pendant la prière.

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-> b’h, sur ce sujet : https://todahm.com/2016/12/26/la-gravite-de-parler-a-la-synagogue

"Yaakov est la corde de Son héritage" (Yaakov 'hévél na'halato - Haazinou 32,9)

-> Lorsque nous tenons une corde qui pend vers le bas, et que nous l'agitons depuis le haut alors elle va bouger jusque tout en bas, même si elle est extrêmement longue ...

Le Zéra Kodech écrit qu'il en est de même de notre lien avec nos Patriarches (Avraham, Its'hak et Yaakov).
Bien qu'ils aient vécu il y a des milliers d'années, nous sommes toujours connectés avec nos ascendants directs (pères de la nation juive).
Ainsi, lorsque je prie, ma prière va remuer la corde de tous mes ancêtres jusqu'aux Patriarches.
Hachem va alors m'associer avec mon ascendance si prestigieuse (tous mes ancêtres dont les Patriarches et Matriarches!), et Il va alors recevoir avec plaisir mes prières.

=> Tout juif doit avoir conscience que ses prières sont très précieuses, uniquement par le fait d'être un descendant des Patriarches.

-> Selon le Zéra Kodech nous devons également penser que : "Hachem m'a donné une âme (néchama) ... et puisque j'ai une partie si unique en moi (un bout d'Hachem!), alors je suis méritant de prier".

Même s'il fait les pires choses, un juif garde toujours en lui une parcelle pure qui le relie directement avec son papa Hachem.
A l'image d'une corde, il suffit de la faire bouger par de sincères demandes, et alors Hachem reçoit le message à l'autre bout de la corde.

-> Le Zéra Kodech enseigne également que parfois Hachem, si l'on peut dire, va utiliser quelqu'un pour prier par son biais.

La guémara affirme que Hachem prie également. Comment le fait-Il?
Le Zéra Kodéch explique que Hachem se joint à une personne, et Il va prier ensemble avec cette personne.
C'est pourquoi, parfois nos prières sont extrêmement puissante!

Il écrit : "On peut considérer, si l'on peut dire, que parfois Hachem s'habille dans la bouche d'une personne afin de prier.
C'est pourquoi, on peut se dire qu'en absolu nous ne sommes pas méritants de prier, mais cependant Hachem dans Sa compassion et Sa grande bonté, lorsqu'Il voit que je ne peux pas prier, Il va s'habiller et prier avec moi.
Il est avec mes mots lorsque je prie."