Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Rabbi Yéhouda dit : Un jour viendra où Hachem fera venir le yétser ara et l'égorgera en présence des tsadikim et des réchaïm.
Le yétser ara apparaîtra aux tsadikim comme une haute montagne, et aux réchaïm comme un cheveu.
Cependant, les uns et les autres pleureront.
Les tsadikim pleureront et diront : "Comment a-t-on pu surmonter cette montagne si haute?"
Les réchaïm pleureront et diront : "Comment n'a-t-on pas pu maîtriser ce simple cheveu"?
[...]
Rabbi Assi dit : Le yétser ara apparaît au début aussi fin que le fil d'une toile d'araignée ; mais à la fin, il apparaît comme la corde épaisse qui tire une charrette.

[guémara Soucca 52a]

<--->

=> Comment comprendre "l'égorgement" du yétser ara aux temps futurs?

-> Il ne faut pas prendre à la lettre les paroles de rabbi Yéhouda : "Hachem égorgera le yétser ara", car la mort ou l'égorgement ne peuvent pas s'appliquer au mauvais penchant.
Il faut plutôt comprendre : Hachem annulera le pouvoir du yétser ara en accord avec l'allusion contenue dans le verset : "J'ôterai le cœur de pierre de leur corps" (Yé'hezkel 11,19).
Ainsi, dans le futur, le yétser ara perdra son pouvoir séducteur.
[Maharcha]

-> Rabbi Yéhouda a intentionnellement exprimé l'élimination du yétser ara par le terme de "ché'hita" (égorgement rituel), au lieu de "bitoul" (annulation de son pouvoir).
Après la ché'hita d'une bête, la partie inconsommable est jetée et l'autre partie, consommée par l'homme, s'élève du niveau animal au niveau de médaber (l'être humain doué de la parole).
De même, après la "ché'hita" du yétser ara, la sainteté enfouie en lui sortira et élèvera le niveau de toute l'humanité.
[Aroukh Laner]

-> Depuis la faute d'Adam et 'Hava, le bien et le mal se sont liés et mélangés.
Pour les séparer de nouveau, il faut sortir de notre asservissement à ce monde-ci, comme le jour de Shabbath.
C'est ce qui se passera lorsque, dans le futur, Hachem "égorgera" le yétser ara, car alors se révélera le peu de valeur de ce monde-ci, donc notre asservissement au monde matériel cessera et c'est le monde à venir qui bénéficiera de toute notre attention.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou (tome 5, p.96)]

<---------->

=> Pourquoi les tsadikim ont-ils pleuré à l'élimination du yétser ara?

-> Les tsadikim ont pleuré en se rappelant les souffrances qu'ils ont enduré durant leur vie dans ce monde-ci pour maîtriser leur yétser ara.
[à l'inverse, les réchaïm ont pleuré, car ils ont regretté d'avoir écouté le yétser ara, d'autant plus que le mince obstacle qu'il leur présentait était facile à surmonter.]
[Rachi]

-> Lors de l'élimination du yétser ara, les tsadikim ont compris qu'il avait un rôle utile dans le monde (dans béréchit, Hachem désigne le mauvais penchant : "tov méod" : éminemment bien), puisque les tsadikim qui ont su lui résister ont acquis leur monde futur.
Les tsadikim pleurent donc son élimination, car les tsadikim ne pourront plus tirer "profit" de sa présence.
[Maharcha]

-> Les tsadikim ont compris, à cet instant, que ce n'est pas par leurs seuls efforts qu'ils ont pu vaincre les sollicitations du yétser ara, mais ils ont été aidés en cela par Hachem ; sans cette aide, ils n'auraient jamais pu vaincre le yétser ara.
Les tsadikim pleurent donc parce que la récompense reçue dans le Ciel sera inférieure à celle qu'ils auraient méritée s'ils avaient agi sans l'aide d'Hachem.
['Hida - Maréit Ha'aine]

<------->

-> La guémara (Soucca 52a) rapporte que dans le futur, Hachem égorgera le yétser ara.
Pour les tsadikim, le yétser ara apparaîtra comme une montagne et ils pleureront.
Pourquoi pleureront-ils?

Nous pouvons l'expliquer par un machal :
Une personne voyageait dans le désert et avait besoin d'un verre d'eau. Elle rencontra une maison et frappa à la porte. Un arabe ouvrit la porte et le voyageur s'enfuit rapidement. Il ne voulait pas risquer sa vie en buvant de l'eau dans une maison arabe.
Plus tard, il entendit parler d'un autre voyageur du désert qui était venu boire un verre chez cet arabe et qui avait été assassiné.
Lorsqu'il entendit cela, il pleura parce qu'il réalisa qu'il avait été sauvé de la mort.

Le nimchal est lié à ceux qui prennent des précautions supplémentaires pour avoir de la sainteté et pour qu'il y ait de la sainteté (kédoucha) dans la famille.
Certaines personnes se moquent d'eux, disant qu'ils sont extrêmes. Mais lorsqu'ils entendront les histoires de leurs amis et voisins qui n'ont pas été prudents et qui en ont subi les conséquences, ils pleureront de joie immense et loueront Hachem pour leur avoir donné la sagesse et la prévoyance d'être prudents.

-> Rabbi Shlomo Zalman dit : "Les lois de nos Sages sont les mêmes [que celles nécessaires dans le code de la route]. S'il n'y avait pas eu leurs décrets, il y aurait eu beaucoup de victimes spirituelles".

-> " Il ne faut pas que D. voie chez toi une chose inconvenante, car il se retirerait d'avec toi" (Ki Tétsé 23,15)
Lorsqu'il y a des fautes liés à la tsniout et à la arayot, Hachem se détourne, et nous perdons la Providence Divine et la protection d'Hachem. C'est la racine de tous les problèmes dans ce monde.
Ainsi, les lois de nos Sages n'enlèvent pas la vie ; elles nous l'accordent.
On ne gagne qu'à suivre les conseils des nos Sages. [d'où la réaction des tsadikim qui pleureront de joie d'avoir suivi les lois, car ils n'en ont été gagnant pour l'éternité du monde à Venir. ]
[rav Elimélé'h Biderman]

<------->

=> Pourquoi le yétser ara est-il vu soit comme une montagne (pour les tsadikim), soit comme un fil (pour les réchaïm)? Comment comprendre une vision différente chez les uns et les autres?

-> Au fur et à mesure que le tsadik résiste aux séductions du yétser ara, ce dernier se renouvelle chaque jour et s'acharne avec plus de vigueur sur ce tsadik, sans pourtant réussir à le soumettre.
Ainsi, le yétser ara apparaît aux tsadikim grand comme une montagne, selon le principe (guémara Soucca 52a) : "Plus le niveau d'une personne s'élève, plus son yétser ara grandit".
Par contre, le yétser ara n'attaque pas le racha avec vigueur, mais faiblement, car ce dernier cède facilement à ses tentations. Chez eux, le yétser ara leur apparaît mince, comme un cheveu.
[Rif - dans le Ein Yaakov]

-> Le Maharcha enseigne :
- les tsadikim ont une vision à long terme : ils sont capables de voir dès le début ce qu'il leur adviendra à la fin [après leur mort], s'ils ne lui résistent pas.
Le yétser ara leur apparaît donc, dès le début, comme une montagne ou comme une corde épaisse, et c'est pourquoi ils demeurent vigilants.
- les réchaïm, au contraire, ont une vision à court terme : ils ne voient le yétser ara que tel qu'il se présente à eux au début, sous l'aspect d'un cheveu ou d'un fil de toile d'araignée, et c'est pourquoi ils trébuchent [le considérant tellement à la légère, comme quasi inexistant!].
[Maharcha]

-> Le yétser ara ne nous pousse pas directement à faire une grande faute, car il sait que nous ne le ferions pas. Ainsi, il nous convainc de faire une petite déviation, petite comme un fil d'un cheveu, au point que nous ne remarquons rien de spécial.
Un tsadik diffère du racha par le fait qu'il voit dans le futur, et pour un tsadik cette baisse spirituelle de l'épaisseur d'un cheveu apparaît comme une haute montagne.
Il sait que le yétser ara procède par étape : une petite chose aujourd'hui, puis une autre demain, jusqu'à lui demander de servir des idoles (guémara Shabbath 105).
Le tsadik a déjà cette faute de la taille d'une montagne, dès la vision du 1er déclin de l'épaisse d'un cheveu.
[rapporté par la rabbanité S. Feldbrand]

L'Alter de Kelm enseigne : "Quelle est la différence entre un tsadik et un racha? C'est la capacité à se représenter des choses dans son esprit comme si elles étaient réelles."
[cela va à l'encontre de ce que veut notre yétser ara : "Ne te poses pas trop de question. Profites! On verra plus tard!"]

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome.5,p.258-259) écrit :
Au début, notre travail sur le plan spirituel est facile, car les forces d'opposition du yétser ara sont faibles et se présentent comme un simple cheveu.
Malgré cette facilité de progression, le racha désespère dès le début, avec des propos insensés : "Je ne réussirai jamais dans l'étude et la pratique de la Torah ; je ne pourrai jamais progresser".
Le racha doit savoir qu'il n'a pas encore commencé son travail et qu'il se tient toujours devant un obstacle aussi facile à surmonter que l'épaisseur d'un cheveu.

Par contre, c'est le tsadik qui progresse chaque jour et surmonte les obstacles de plus en plus difficiles dressés par le yétser ara, qui aurait dû désespérer devant les difficultés grandissantes qui se présentent à lui, comme une montagne.
Cependant, il ne désespère pas et continue de progresser et de maîtriser cette haute "montagne".

[le tsadik prend chaque jour comme étant le dernier, s'y investissant à fond, ne repoussant pas à plus tard.
Au final dans sa vie, il accomplit énormément de petites actions, à l'image d'un cumul d'une telle quantité de cheveux qui forme une montagne!]

<------->

=> Les allusions d'après le Ben Ich 'Haï :

-> L'homme (guéver - גבר) a pour valeur numérique : 205.
Le bateau (séfina - ספינה) a la même guématria : 205.
C'est pourquoi, l'homme doit se considérer dans ce monde comme un bateau au milieu des vagues de l'océan qui l'entourent, symbolisées par le yétser ara.
De même que les vagues permanentes cherchent à engloutir le bateau, le yétser ara cherche à engloutir l'homme.
Le tsadik, conscient de ce danger quotidien, demeure vigilant.
C'est pourquoi le yétser ara est vu par le tsadik comme une montagne (ar - הר) de guématria : 205, en allusion au bateau (en danger) de même valeur numérique.

-> Le racha verra le yétser ara, comme un cheveu (séara - שערה), dont les lettres hébraïques sont les mêmes que : racha'a (racha au féminin - רשעה), réarrangées dans un ordre différent.
En effet, la nature féminine du racha indique qu'à l'image de la femme qui engendre des enfants, chez le racha une faute engendre une autre faute (avéra govéret avéra).

-> Dans la suite de cette guémara (Soucca 52a), il est rapporté les 7 noms qu'à le yétser ara : ra (mauvais), arél (fermé de cœur), tamé (impur), soné (ennemi), mikhchol (obstacle), éven (pierre), tséfoni (caché).
Selon le Ben Ich 'Haï, les lettres initiales des 7 noms hébraïques du yétser ara (ר ע ט ש מ א צ) totalisent la guématria de : 710
Or, l'expression : ra mét (רע מת - le mal disparaîtra) a la même guématria de : 710.
Il y a donc dans les 7 noms du yétser ara, aux 7 facettes (avec lesquelles il trompe l'homme), une allusion au fait qu'il sera éliminé dans l'avenir.

<------->

=> Comment comprendre la comparaison du yétser ara avec un fil d'araignée ou une corde épaisse?

-> Selon le Maharcha (guémara Sanhédrin 99b) :
Il est facile de "déchirer" (d'éliminer), au début, une seule transgression (avéra) autant qu'il est facile de couper un fil de toile d'araignée.
Par contre, à la fin, un grand nombre de transgressions accumulées par un homme sera très difficile à éliminer, de même qu'il est difficile de vouloir couper un enroulement de fils qui constituent une corde épaisse.

-> Le Birkat Aharon (chap.131) enseigne :
Le yétser ara a l'habitude de se comporter ainsi :
- avant que l'homme ne commette une transgression, le yétser ara amoindrit la gravité de la avéra aux yeux de cet homme, afin qu'il tombe dans le piège et transgresse ;
- après que l'homme ait transgressé, le yétser ara grandit aux yeux de cet homme la faute commise, afin que l'homme perde tout espoir et n'envisage pas la téchouva.

C'est à ce comportement du yétser ara que fait allusion rabbi Assi lorsqu'il parle d'un fil fin au début et d'une corde épaisse à la fin.

<------------------------------>

-> "Je voudrais mentionner que les enseignants et les éducateurs ont tort de décourager leurs élèves en présentant le mauvais penchant comme quelque chose de puissant.
Il est dans la nature humaine que si nous entendons parler d'une personne puissante, d'une force écrasante, nos mains et notre corps tout entier s'affaibliront et nous serons incapables de lui résister.
Notre adversaire nous vaincra certainement, non pas parce qu'il est puissant, mais parce que nous sommes faibles.

Le mauvais penchant est comme un voleur de grand chemin (d'après midrach Béréchit rabba 22) qui est en réalité faible et qui vole les gens uniquement parce qu'ils ont peur de lui et pensent qu'il est puissant. Mais une personne intelligente voit qu'il n'est pas puissant et l'écrase et le brise.
Le Satan nous maintient enracinés là où nous sommes, avec rien d'autre qu'un morceau de fil. Dès que nous nous en rendrons compte, il se révélera comme le trompeur qu'il est."
[rav Kalonymus Kalman Shapira de Piaseczna - 'Hovat haTalmidim - chap.9]

Hachem confie à tout juif une âme (néchama) pure.
Dans ce monde-ci, l'âme du fauteur juif s'attache malheureusement au mal. Cependant, son âme retrouve son essence et sa pureté dans le monde à venir, car les forces du mal se retirent, et ce fauteur juif regrettera d'avoir agi contre la volonté d'Hachem dans ce monde-ci et versera des larmes, comme une source, lorsqu'il arrivera dans le Guéhinam dénommé : "vallée des larmes", comme l'explique la guémara (Erouvin 19a) en s'appuyant sur ce verset : "Ceux qui traversent la "vallée des larmes" la transforment en source" (Téhilim 84,7).

Par contre, l'âme des non-juifs, de par leur essence, ne regrettera pas dans le monde à venir, même dans le Guéhinam, le mal qui était attaché à leur âme dans ce monde-ci.
[Maharal - guémara Guittin 57a]

<--->

-> C'est une erreur de croire qu'après la mort toute personne se trouvera dans le monde de Vérité.
En effet, tant que dans l'âme de cette personne se trouve du mal, que le Guéhinam n'a pas encore détruit totalement, cette âme vit encore dans le monde du Mensonge (olam hachéker).
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou - tome.1,p.299]

Un preuve de ce principe peut être déduite de ce fait rapporté dans la guémara (Baba Batra 74a) : Rabba fils de Bar 'Hana entendit dire, à l'endroit du désert où étaient engloutis, les compagnons de Kora'h : "La Vérité se trouve dans Moché et dans son enseignement. Nous, nous sommes des menteurs!"
S'ils reconnaissent cette Vérité, que font-ils encore au Guéhinam, sous terre?
C'est que cette vérité perçue et exprimée, n'était pas ancrée dans les profondeurs de leur cœur, mais plutôt perçue superficiellement.
[rav Lumbroso]

Lorsque nous ne sommes pas stricts sur la façon dont Hachem se comporte avec nous, alors de la même façon Hachem ne sera pas strict en agissant à notre égard, et ce ni dans ce monde, ni dans le monde à venir.

[rabbi Moché de Kobrin]

<--->

[plus on a confiance en D., en étant constamment persuadé qu'Il nous comble de ce qu'il y a de mieux pour nous, alors plus Hachem se comportera de façon cool, avec une grande largesse avec nous! ]

A Yom Kippour, le Cohen Gadol dit 10 fois le nom Divin (יהוה - écrit הויה - havaya).
La guématria de ce Nom Divin est de 26. [10*26 = 260].

Puisque nous avons 2 yeux, la guématria de 2 fois : "ayin" (un œil - עין) est de 260.
Cela implique que lorsqu'on est vigilant avec nos yeux, alors on est comparable au Cohen Gadol le jour de Kippour.

[rav Elimélé'h Biderman]

"Hachem descendit voir la ville et la tour qu'avaient construites les hommes" (Noa'h 11,5)

=> Pourquoi la Torah ne dit-elle pas qu'Hachem descendit voir les hommes, plutôt que la ville?

En réalité, cette génération (qui construisit la tour de Bavel) recherchait à éloigner la Présence d'Hachem de là où ils vivaient. Ils préféraient vivre dans l'obscurité, sans Hachem. Ils désiraient le retrait de la Providence Divine.
Ainsi, quand Hachem ''descendit'' voir la ville, c'est-à-dire qu'Il se dévoila justement dans le lieu où ils vivaient, alors ils en furent perturbés.
Telle était leur sanction, de constater le dévoilement de la Présence Divine, mesure pour mesure, pour avoir cherché son retrait.
['Hidouché Harim]

<--->

[d'une certaine façon après notre mort, toute la Vérité sera claire devant nos yeux, et nous nous rendrons compte d'à quel point nous avons préféré dissimuler Hachem pour mieux faire notre volonté. Cela sera la pire punition : ce sentiment de honte éternelle et de regrets (si seulement j'avais ... alors j'aurai pu avoir tellement pour mon éternité. Quel gâchis! Quel dommage!).
Ainsi, n'oublions jamais le jour de notre mort où aura lieu un "dévoilement de la Présence Divine" (après l'obscurité de ce monde), et que b'h cette rencontre puisse être la plus belle possible pour toujours. Amen!]

Bon anniversaire le peuple juif!

Pessa'h est le jour d'anniversaire de la nation juive.
Chaque membre du peuple juif est un enfant unique adoré et précieux par Hachem, le Maître du monde.
Nous célébrons ce lien si spécial avec Lui par différentes mitsvot et coutumes observées à Pessa'h.

Le rav Shimshon David Pinkous explique que les 3 composants essentiels du Séder de Pessa'h sont : les matsot, le vin et le récit de la sortie d'Egypte.
Si nous mettons autant d'importance, c'est parce qu'ils symbolisent les 3 partenaires dans la formation d'un être humain.
La guémara (Nidda 31a) dit que ces 3 partenaires sont : Hachem, le père et la mère.
Puisque Pessa'h est la naissance de la nation juive, il est approprié de se focaliser sur nos origines et de remercier Hachem.

- La guémara dit que le père donne à l'enfant les éléments blancs du corps, comme les os et les dents.
C'est en allusion dans la matsa qui est faite de farine blanc (et parfois aussi dure qu'un os!).
Le père est habituellement celui qui est le plus dur avec les enfants, le plus strict dans son style de discipline.

- D'un autre côté, la mère amène les parties rouges de l'enfant, comme le sang.
C'est une référence au vin du Séder.

- De plus, la femme est comparée à une vigne ("Ta femme sera comme une vigne féconde" - Téhilim 138,3) qui en plus de donner physiquement le sang, c'est elle qui va généralement transmettre à un enfant la passion et l'amour pour la Torah et les mitsvot (sang spirituel).

- Le 3e et plus important partenaire à la formation d'un être humain est certainement Hachem qui fournit l'âme, que Onkelos appelle : "un esprit parlant" (roua'h mémaléla - Béréchit 2,7).
Un juif doit utiliser positivement cette capacité propre à l'humain de communiquer avec des mots.
Ainsi, en louant et en remerciant Hachem nous nous élevons vers la noblesse, vers une grandeur, bien supérieure à un simple être humaine (le Kouzari dit qu'il y a : le minéral, puis le végétal, puis l'animal, puis l'humain, et enfin le juif).
C'est précisément ce que nous faisons à Pessa'h, où nous racontons en détails l'histoire de la sorte d'Egypte.

=> C'est ainsi que par la matsa, le vin et le récit de la sortie d'Egypte, nous nous rappelons des 3 partenaires de la création d'une personne.
C'est le moment de "l'anniversaire" annuel du peuple juif, où nous réalisons à quel point chaque juif est précieux à son papa Hachem (indépendamment de ce que l'on fait dans sa vie, on reste toujours le fils unique et adoré de D.), et nous sommes mêmes tout le but de [la création et de] l'existence de ce monde.

Uniquement les juifs ont cette capacité de d'éternité (d'exister pour toujours) : nous sommes nés à Pessa'h et nous avons survécu à chaque génération à tous ennemis.
Ceci atteste de notre grandeur, et d'à quel point nous sommes précieux et proches de Hachem, l'Unique Maître du monde.

==> Ainsi, à Pessa'h nous nous rappelons d'où nous venons, nous développons en nous la conscience de notre grandeur afin de pouvoir ensuite tout mettre en œuvre pour exprimer dans la réalité ces potentialités très très élevées.
Ainsi, la matsa, le vin et le récit de la sortie d'Egypte, doivent nous donner une énorme fierté d'être juif, une énorme confiance en la grandeur infinie que D. met en nous, pour alors agir le restant de l'année avec responsabilité, avec toute la noblesse, grandeur qui nous caractérise.

[d'une certaine façon, cela peut ressembler au fait de rentrer dans un hélicoptère, et de prendre de la hauteur sur notre monde actuelle.
On remarque que ce qui semble important matériellement, dans la dimension spirituelle est tout petit.
Pessa'h est une renaissance plein de fraîcheur et de force de notre judaïcité, ce qui conduit à une conscience de notre noblesse (notre père c'est le Roi des rois!), et donc à une nouvelle vision beaucoup plus élevée et responsable sur ce monde au regard de notre situation élevée.]

Pourquoi l'anéantissement a été décrétée sur les juifs de cette génération [de Mordé'haï]
Car ils ont pris plaisir au festin du roi A'hachvéroch (guémara Méguila 12a).

Le problème n'était pas leur participation au festin, car A'hachvéroch leur a fourni de la nourriture cashère.
Le problème était qu'ils ont pris plaisir au festin.

Avec le menu royal casher en main, les juifs exilés n'ont plus ressenti qu'ils avaient besoin de Hachem pour leur survie (c'est bon Hachem, on gère tout seul, on a le roi dans notre poche, nous amenant même une nourriture sublime cashère).

Le décrit d'anéantissement n'était pas une punition, mais une conséquence de cette attitude.
En mettant leur confiance dans des mortels, les juifs ont renié son statut super-naturel, celui d'une nation où sa survie au-delà des lois de l'Histoire.

[Mettant leur émouna dans le mortel,] Les juifs sont devenus alors vulnérables aux décrets du mortel A'hachvéroch.

[rabbi de Loubavitch - rabbi Ména'hem Mendel Schneerson]

"Pendant Pessa'h, le 'hamets représente le yétser ara (mauvais penchant)" (Zohar Bo 40b).

-> Le Radbaz commente : "c'est pourquoi il faut s'en débarrasser totalement et le chercher aussi au fond de ses pensées, car même une quantité infime ne s'annule pas."

-> Le 'Hida ajoute que dire que le 'hamets incarne le yétser ara est le sens simple et clair de l'interdiction du 'hamets. De sorte que toutes les interdictions concernant le 'hamets doivent nous inciter à nous éloigner du yétser ara et à le rechercher dans les recoins de nos cœurs.
Il conclut que nous pouvons ainsi expliquer les paroles de rabbi Yéhouda (guémara Pessa'him 21a) : "La seule façon d'éliminer le 'hamets est de le brûler" = le seul moyen de lutter contre le yétser ara, c'est de le brûler par le feu, celui de la Torah (comme le disent nos Sages dans la guémara Kidouchin 30b).

+ Les 4 espèces :

-> Nos Sages (Pessikta déRav Kahana 27,9) disent que l'étrog qui a une bonne odeur et du goût, le loulav qui donne des dattes qui ont du goût, le hadass qui a une bonne odeur, et la arava qui n'ont ni odeur ni goût, représentent les différentes catégories du peuple juif : le goût fait référence à celui qui étudie la Torah et l'odeur à celui qui pratique les mitsvot.
Ainsi, Hachem ne veut pas "faire perdre" ceux qui n'étudient pas et ne pratiquent pas : c'est pourquoi Il nous a ordonné de prendre ces 4 espèces et de les attacher pendant la fête de Souccot, afin que les uns apportent le pardon aux autres.

Le rav Shalom Shwadron fait remarquer que l'étrog peut rester longtemps sans s'assécher, le loulav quelques semaines, le hadass quelques jours.
Quant à l'arava, elle se fane peu après avoir été coupée.

Il explique qu'ainsi celui qui n'étudie pas la Torah et ne pratique pas les mitsvot ne vit que des profits matériels de ce monde-ci ; aussitôt après avoir profité d'une situation, il s'empresse de rechercher la suivante, sans cela il perd la joie de vivre et se flétrit.
En revanche, celui qui accomplit les mitsvot se remplit de joie pour une courte durée, à l'image du hadass.
Quant à celui qui étudie, il se réjouit pour un temps plus long, comme il est écrit : "Car la mitsva est une bougie, et la Torah la lumière" (Michlé 6,23).
Enfin, l'homme qui étudie et qui pratique remplit son âme, et son élévation spirituelle fait naître en lui un grand agrément qui se poursuit très longtemps.

La téchouva des jours suivant Roch Hachana à Yom Kippour (inclus) est une téchouva des fautes qui ont été commises, tandis que celle de Roch Hachana consiste à regarder dans son âme, comme l'écrit le Rambam : "Réveillez-vous ceux qui sont endormis ... regardez dans vos âmes, abandonnez vos mauvaises voies et vos mauvaises pensées et améliorez vos chemins" (Hilkhot Téchouva 3,4).

Toute l'année, l'homme s'affaire à ce qui a trait à sa vie matérielle, toutes ses pensées en sont accaparées et il oublie le but de son existence : s'attacher à Hachem et s'en délecter.
C'est ce que nous rappelle le Shofar (sonnait 101 fois à Roch Hachana) : vivez une vie spirituelle et libérez-vous du monde matériel!

Nous ne mentionnons pas nos fautes à Roch Hachana, contrairement aux autres jours des 10 jours de téchouva (se terminant à Kippour), car le simple souvenir de son Créateur donne à l'homme la capacité de s'améliorer et d'abandonner ses mauvaises actions : il pourra alors parer et couronner son âme de toutes les bonnes vertus.

[rav Moché Chmouël Shapira]

<------------->

-> Roch Hachana est un jour de soumission et de crainte de Hachem, où l'homme s'enfuit vers Lui.
L'homme doit d'abord et avant tout, prendre conscience du grand danger dans lequel il se trouve.
Alors, il aura confiance en Hachem et se réfugiera en Lui.
[Rambam - sur michnayot Roch Hachana 32b]

[ainsi, ce n'est qu'après avoir ressenti la crainte du jour du jugement que les juifs peuvent avoir confiance en Hachem, et selon les mot du midrach (Dévarim rabba 2,15) : "les juifs qui vont passer en jugement à Roch Hachana s'habillent de blanc, se coupent les ongles, mangent, boivent et se réjouissent parce qu'ils savent que Hachem va faire un miracle et les juger favorablement".
=> Plus on développe notre crainte de la grandeur de D. et du jugement, plus nous pouvons appréhender la grandeur de la miséricorde et des bontés qu'Il peut nous octroyer!]