Aux délices de la Torah

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La jalousie : c’est se détruire !

+ La jalousie : c’est se détruire !

-> Là où il y a de la jalousie, il y a de la souffrance.
Là où il n'y a pas de haine, il y a de la réussite et une longue vie.
[Rav 'Haïm Palaggi - Moéd Kol 'Haï]

-> "Quand un homme aspire à la table [c'est-à-dire aux biens et aux revenus] d'un autre homme, le monde s'obscurcit pour lui"
[Rav - guémara Beitsa 32b]
[notre bonheur dépend de la façon dont nous voyons le monde. Etre jaloux, c'est le voir en plus noir!]

-> "La jalousie, la concupiscence et les honneurs excluent l'homme du monde"
[Pirké Avot 4,21 - Rabbi El'azar haKappar]

Le rav Leib 'Hassman dit que l'on peut perdre à la fois :
- ce monde-ci, en ne profitant pas de la vie que Hachem nous a accordé (en souhaitant toujours ce qu'autrui a, plutôt que de profiter de ce que l'on a déjà!) ;
- et à la fois le monde à venir, puisque perdant son temps et son énergie à rechercher ce que nous n'avons pas, plutôt que de travailler à constituer son patrimoine éternel.

-> Au sujet de la soif des honneurs, le Ram'hal (Messilat Yécharim chap.11) écrit : "C'est ce désir qui opprime le cœur de l'homme, plus que toute ambition et aspiration. Si cette soif ne l'habitait pas, l'homme se suffirait de manger ce qu'il trouverait, de se vêtir de quelques étoffes qui cacheraient sa nudité et de dormir sous un toit qui le protégerait des dangers.
Sa subsistance lui serait venue aisément et il n'aurait éprouvé nul besoin de s'évertuer à s'enrichir.
Mais c'est parce qu'il refuse de se voir inférieur à ses amis qu'il choisit de s'empêtrer de tous ces maux dont il ne voit jamais la fin".

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-> Comme pour les autres fautes, une personne jalouse va être punie mesure pour mesure.
On va l'amener au paradis (gan Eden) pour y observer les tsadikim se réjouissant de la lumière de Hachem, et puis on va l'amener en enfer (Guéhinam) pour subir sa punition.
Ainsi, sa souffrance est aggravée par sa jalousie pour les tsadikim, qui profitent eux de leur récompense.
[le Magen Avot - sur Pirké Avot 4,21]

-> Chaque faute affaiblit une partie correspondante du corps humain.
Lorsqu'une personne écoute des paroles interdites, une impureté s'établit dans ses oreilles ; lorsqu'elle refuse d'aider son prochain, une impureté va se fixer sur ses mains ; ...
Cependant, le pire scénario possible est la faute permettant à l'impureté de s'établir sur le cœur, et cette faute est : la jalousie et la haine qui en résulte.
En effet, un cœur ainsi souillé a un impact négatif sur l'ensemble des autres organes et membres d'une personne.
['Hafets 'Haïm - Ahavat Israël]

-> "Il vaut mieux 100 morts plutôt qu'une seule occasion d'être jaloux. "

[midrach Tan'houma Vaét'hanan - Paroles de Moché rabbénou une fois que Yéhochoua a été nommé responsable du peuple juif à sa place, et qu'il n'a pas entendu ce que Hachem a pu dire à Yéhochoua dans le michkan]

Le Alshich haKadoch (Michlé 27,4) dit que Moché a pu face à face aux anges les plus destructeurs, mais il n'a pas pu se débarrasser de la jalousie.

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-> Lorsqu'une personne est dépourvue de jalousie, cela apporte la guérison au corps et à l'âme.
[Kad haKéma'h]

-> "La jalousie est la carie des os" (Michlé 14,30)

-> "Tout celui dont la jalousie ronge le cœur voit ses os se putréfier"
[guémara Shabbath 152b]

-> Si quelqu'un n'est pas jaloux, ses os ne pourriront pas (il reste entier).
[guémara Shabbath 156b]

Le Ibn Ezra (Béréchit 18,27) note que le mot : étsem ("atsamot" au pluriel) signifie : "os", et également : "l'essence" d'une personne.
Une personne jalouse refuse sa propre essence, en voulant copier les autres (je désire ce qu'autrui a, et non ce que j'ai!), sa punition est donc que ses os vont se décomposer.

Le Ibn Ezra enseigne que les os constituent l'essentiel du corps humain. Ainsi, lorsqu'un homme éprouve de la jalousie envers autrui, c'est-à-dire qu'il ne réussit pas à exploiter son potentiel envers autrui et se contente d'imiter ses semblables, son identité ne lui survivra pas et ses os se décomposeront après sa mort : "la jalousie est la crie des os".

En effet, le rav Its'hak Goldwasser (Yitspon laYécharim Touchiya) enseigne que la jalousie est synonyme de perte d'identité. En effet, tant qu'un homme a conscience de sa spécificité et du rôle exclusif qu'il doit jouer ici-bas (il est à sa juste place, s'occupant de son rôle unique dans l'Histoire du peuple juif), ressentant que "le monde a été créé pour lui" (selon l'expression de nos Sages dans les Pirké Avot), il n'y a en lui pas de place pour la jalousie.
C'est seulement lorsqu'il se considère comme noyé dans la masse qu'il commence à se comparer aux autres, à se mésestimer et à jalouser.

Par ailleurs, le rav Réouven Mélamed fait remarquer que le pire est que souvent nous ne ressentons pas le besoin d'une chose avant que quelqu'un d'autre l'acquiert. Ce qui fait que notre "moi" est dépendant des autres.

[Il est ironique de constater que seuls ceux qui se voient comme complets, comme ayant tout ce qu'il faut dans ce monde, auront leur corps qui restera complet pour l'éternité.]

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-> "Quiconque convoite ce qui ne lui appartient pas n'obtiendra pas ce qu'il désire et se verra privé de ce qu'il possède"
[guémara Sota 9a-b]

b'h, explications à ce sujet : http://todahm.com/2020/07/22/14458

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+ Illustrations de : "La jalousie est la carie des os" :

-> Après la mort de Yaakov, lorsque ses frères lui ont demandé pardon pour ce qu'ils ont pu lui faire, Yossef a pleuré (Vayé'hi 50,17).
Rabbi 'Haïm Berlin (fils aîné du Nétsiv) explique qu'il a pleuré car il ne pouvait pas leur prouver qu'il ne ressentait aucune jalousie, ni rancune.
En effet, ce n'est qu'après sa mort, en voyant que ses os sont restés intacts que cela a pu être prouvé pour sûr.

-> Rabbi Its'hak Zilberstein (Alénou léChabéa'h - Pin'has) rapporte le cas d'une femme juive qui a été enterrée dans un cimetière chrétien.
Lorsqu'elle a été transférée dans un cimetière juif, il s'est avéré que son corps n'avait aucune trace de décomposition.
En faisant des recherches sur sa vie, on a trouvé qu'elle a perdu connaissance à l'âge de 17 ans, et ce durant 70 ans, jusqu'à sa mort.
Le rav 'Haïm Kanievsky a expliqué que si son corps est demeuré intact, c'est que du fait de son état végétatif, elle n'a pas été jalouse d'autrui.

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-> b'h, voir aussi que : "notre jalousie détruit le Temple" : http://todahm.com/2021/05/23/notre-jalousie-detruit-le-temple

[être jaloux c'est à chaque instant détruire son Temple intérieur, mais également le Temple collectif que nous attendons tous si impatiemment. Or, ces lieux permettent à Hachem de résider au plus proche et au plus fortement de nous, et ce pour nous combler de Son amour et de Ses bénédictions. La jalousie cause ainsi des dégâts énormes!]

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-> Celui qui se venge par jalousie, détruira sa maison.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Maison (bayit)]

Lorsque nous appelons Hachem à l'aide, en croyant véritablement que personne et absolument rien d'autre que Lui peut nous venir en aide, alors nous recevons une aide Divine spéciale.

[Rabbénou Bé'hayé - Michpatim 22,22]

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-> Si quelqu'un traverse une période difficile, le seul fait d'avoir du bita'hon peut lui permettre de s'en sortir.
[Rabbénou Yona - Michlé chap.3]

-> La guémara (Moed Katan 28a) enseigne que 3 choses sont déterminées pour une personne avant sa naissance : sa durée de vie, le nombre de ses enfants, et combien d'argent elle aura.

Le Maharcha (fin de Nidda) écrit que même ces choses peuvent être modifier si une personne se tourne vers Hachem, en ne comptant que sur Son aide.

-> Si une personne se trouve dans des problèmes financiers, elle doit renforcer son bita'hon en Hachem. Cela va créer le conduit nécessaire pour que D. lui envoie l'abondance Divine (shéfa).
[Kad haKéma'h]

-> Même durant une période de famine, une personne qui a du bita'hon est certaine d'avoir ce dont elle a besoin.
['Hovot haLévavot - chaar haBita'hon]

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Le tuyau par lequel Hachem envoie les bénédictions dans ce monde, dépend d'à quel point nous comptons sur Lui pour de l'aide : le plus nous dépendons de Lui, le plus nous aurons de bénédictions.
[Rabbi Aharon Kotler - Michnat Aharon - maamar haBita'hon]

"Lorsqu'une personne se tient debout pour réciter la amida, pour ainsi dire, le bras droit d'Hachem l'enlace."

[midrach Chir haChirim rabba 2,19]

C'est pour cette raison, que la guémara (Béra'hot 21a) commente : "Si seulement nous pouvions prier toute la journée, car ainsi nous pourrions être constamment connectés à Hachem"

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-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne que prier pour une autre personne est un moyen de réaliser la mitsva de témoigner de la bonté à son prochain.
[de plus : "Toute personne qui prie pour un besoin de son prochain, alors qu’elle en a elle-même besoin, se verra exaucée en 1er" - guémara Baba Kama 92a].

Après notre mort, nous aurons une vision claire de l'impact exceptionnel de toutes ces prières : combien de personnes se sont mariées grâce à nous, combien ont pu continuer à vivre, combien ont pu retrouver un travail, ...
[A l'inverse, on nous montrera ce qu'on aurait pu faire si l'on avait davantage prié (pour soi, pour d'autres), et cela pourra devenir une source de honte éternelle si l'on a de notre vivant négligé l'impact de nos prières!]

=> De même que durant notre prière Hachem nous enlace, de même nous pouvons décupler ce moment en y ajoutant d'autres frères juifs à cette étreinte familiale pleine d'union, d'amour et de joie!

La jalousie (Introduction)

+ La jalousie - Introduction - Quelques paroles de nos Sages :

-> La jalousie fait perdre plus à une personne que tout autre mauvais trait de caractère.
[Nétivot Olam]

-> Examine toutes les histoires du Tana'h et tu y verras que tous les échecs peuvent être attribués à la jalousie, à l'envie, et aux honneurs.
[Rabbi Leib ‘Hassman - Ohr Yahel]

-> La jalousie est sans aucun doute le mauvais trait de caractère le plus efficace pour être retiré de ce monde.
[Rabbi 'Haim Chmoulevitz - Si'hot Moussar - Bamidbar 5731]

-> La jalousie n'est pas seulement un mauvais trait de caractère, c'est une maladie grave et dangereuse.
[le Roch - Or'hot 'Haïm]

-> L'essence de la jalousie est un désir profond d'être quelqu'un d'autre, et dans sa forme extrême c'est une annulation complète de soi-même.
[Rav Wolbe - Alé Chour]

[ainsi, lorsque nous ne sommes plus au commande de nous-même par jalousie, alors le yétser ara devient libre de faire ce qu’il souhaite !]

-> Au bout du compte, toutes les fautes peuvent être attribuées à la convoitise.
[Gaon de Vilna - Even Chléma - chap.3]

Par exemple, rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik) affirme : "Le lachon hara et la calomnie proviennent de la jalousie et de la colère."

[en effet, puisque je n'ai pas ce qui selon moi doit me revenir de droit, alors au nom de cette injustice tout m'est permis! ]

-> La jalousie nous fait transgresser de nombreuses mitsvot sans que l'on s'en rende compte : "Ne hais pas" ; "Ne te venge pas" ; "Aime ton prochain comme toi même", ... [par exemple : à chaque fois que nous y pensons!]
La personne cible de notre jalousie, va inévitablement également nous haïr.
[Rav Méïr Margoliot]

"Les traits de caractère (midot) sont si essentiels, que la Torah n'a expressément pas donné une mitsva de les travailler, de la même façon qu'une fondation est forcément nécessaire lorsque nous construisons une maison.

Les midot sont si fondamentales, que sans une fondation solide de bonnes midot, il n'y a pas de Torah, et on ne peut pas avoir les 613 mitsvot sans elles."

[Rabbi 'Haïm Vital]

"Lorsqu'un homme décède, ses membres témoignent qui il était"
[guémara Taanit 11a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada sur cette guémara) commente :
"L'impact des actions est inscrit sur les membres de l'homme qui les accomplies.
Il ne s'agit pas ici d'un témoignage verbal, mais d'une véritable preuve. On pourrait comparer cela à une attestation écrite et signée par des témoins prouvant l'acte d'une personne."

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"Au moment où un homme décède et rejoint le monde de vérité, tous ses actes témoignent devant lui : "c'est ainsi que tu as fait à cet endroit, ce jour-là", et l'homme de répondre par l'affirmative."
[guémara Taanit 11a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada afférent) commente :
"Nous savons que si un homme a commis une faute à un endroit, il y appose l'empreinte de sa faute. Une impureté sera désormais inhérente à l'endroit à jamais et sera nuisible aux personnes qui s'y rendront. Cette force impure pourra même les faire fauter.

Inversement, un endroit dans lequel de bonnes actions ont été accomplies, comme l'étude de la Torah, l'accomplissement de mitsvot, contient une sainteté dans ses murs qui rejaillira sur les personnes s'y trouvant."

=> Dans le monde de Vérité, nous pourrons nous rendre compte d'à quel point nous avons pu impacter en bien ou en mal le monde.
En effet, de même que lorsque l'on marche sur le sable nous y laissons des traces, de même lorsque nous évoluons dans ce monde nous y laissons des traces, sous formes de forces d'influence éternelles, fruit de notre comportement.

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-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva - chap.3) enseigne :
"Lorsque l'homme commet ne serait-ce qu'une seule faute, il se rend coupable lui-même, mais fait en même temps pencher le monde entier du côté de la faute, entraînant ainsi la corruption à grande échelle.
Et inversement, lorsque l'homme accomplit une bonne action, il fait pencher le monde entier du côté du mérite, engendrant délivrance et bienfaits."

[lorsque je faute dans un endroit particulier, c'est comme si j'y mettais pour toujours une "peau de banane", signifiant que jusqu'à la fin des temps, pour toute l'humanité, en ce lieu il sera plus facile d'y fauter.
Et inversement, dans le cas d'une bonne action.]

Réincarnations & paracha Chémot

+++ Réincarnations & paracha Chémot :

+ Quelle est la raison profonde qui poussa Batya a prendre le risque de sauver Moché?

-> Selon le Arizal (Chaar haGuilgoulim), Batya, fille de Pharaon, était une réincarnation de 'Hava.
Or, 'Hava est la mère de toute l'humanité, et elle n'est pas née de parents : Hachem ayant pris une partie d'Adam pour la créer.

- Le nom Batya (בתיה) est constitué de : בת - יה (bat ya) = la fille de Hachem.
- Moché (משה) est l'acronyme de : Moché (משה), Chét (שת) et Hével (הבל), dont il en était la réincarnation.

=> Batya ('Hava) a pris Moché, car elle avait beaucoup de miséricorde pour ses propres enfants (Chét et Hével).

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-> Rabbi Eliezer Friedman poursuit cette idée un peu plus loin.

C'est 'Hava qui a donné à son mari du fruit interdit, entraînant alors leur exil du gan Eden, avec l'obligation de vivre une vie difficile, plein d'efforts, et avec l'apparition de la mort.
D'une certaine façon, 'Hava est "responsable" à chaque fois qu'une personne va mourir, puisqu'elle a conduit à introduire cette réalité.

Cependant, Moché a permis de ramener la vie dans le monde, en libérant le peuple juif de l'esclavage et en apportant la Torah, au point où l'on parle de : Torat Moché du Sinaï!
En effet, la Torah c'est la vie, et c'est l'héritage qu'il nous laisse chaque jour.

Batya en récupérant Moché du fleuve, elle lui a sauvé la vie, mais également celle de chacun des juifs (car seul Moché avait la capacité de faire sortir le peuple!), et en réalité c'est toute l'humanité, le monde entier qu'elle a également sauvé en permettant le don futur de la Torah (en effet, si à un seul instant personne n'étudie la Torah, alors le monde disparaît immédiatement!).

=> C'est ainsi que Batya (réincarnation de 'Hava) a pu effacer la faute originelle de 'Hava.

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-> Le Chla haKadoch explique la raison pour laquelle le peuple d'Israël fut asservi précisément en Egypte, chez Pharaon le roi d'Egypte.
Pharaon avait les caractéristique du serpent avant la faute de l'arbre de la connaissance, qui par conséquent a fait fauter tout Israël (toutes les âmes d'Israël étaient incluses dans Adam).
Ainsi, Hachem a réincarné toutes ces âmes contenues dans Adam. Elles fautèrent malgré elles sous le conseil du serpent avec l'arbre de la connaissance. C'est pourquoi elles subirent la difficulté de l'esclavage en Egypte chez Pharaon, le serpent des 6 premiers jours de la création. C'est donc par son intermédiaire qu'elles devaient réparer les dommages causés par le serpent.

-> Le Tsor ha'Haïm (Chémot 2,5) enseigne :
"La fille de Pharaon descendit pour se baignait près du fleuve" (Chémot 2,5).
D'après le midrach (Chémot rabba 1) : "Elle descendit se laver des impuretés de la maison de son père".
C'est-à-dire réparer les impuretés du serpent qu'était Pharaon, son père.

Tout ceci par le mérite d'un seul homme, Moché qui va recevoir la Torah et la transmettre à son peuple.
Moché était la réincarnation d'Adam, et lorsqu'il était dans le panier sur le Nil, sa simple présence réussit à soumettre les forces des klipot de l'idolâtrie du fleuve.
Puis, lorsque Batia descendit vers le fleuve, elle fut attirée par une très grande force de sainteté.
A ce moment précis, elle comprit que Moché était la réincarnation d'Adam le premier homme.
Elle sut qu'elle le fit fauter dans sa première réincarnation. Ainsi elle sauva sa vie et étendit son bras pour épargner cet enfant destiné à la mort et l'amener vers la vie.
Il devait réparer toutes les âmes qui fautèrent avec l'arbre de la connaissance et qui avaient été réincarnées en Egypte pour s'épurer.
Et grâce à cet acte de noblesse, elle mérita elle-même en se baignant de se purifier des impuretés du serpent, c'est-à-dire "des impuretés de la maison de son père".

Ainsi, Batia étant la réincarnation de 'Hava, elle fournit tous les efforts nécessaires pour sauver Moché, la réincarnation d'Adam. En effet, afin de réparer la mort qu'elle lui causa par sa faute lors de sa réincarnation précédente, mesure pour mesure, elle lui sauva la vie dans cette réincarnation.

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-> Rabbi Ména'hem Azaria de Pano écrit :
"Batia la fille de Pharaon était la réincarnation de 'Hava. Or puisque 'Hava fut directement créée par Hachem, elle fut appelée Batia : בת - יה (bat ya) = la fille de Hachem.
Il est rapporté dans le midrach (Vayikra rabbia 1) une explication sur la fille de Pharaon : Hachem dit à Batia : fille de Pharaon! Moché n'était pas ton fils et malgré tout tu l'as appelé ton fils. De même que tu n'es pas ma fille, Je t'appellerai ma fille, comme il est : "Eux furent les enfants de Batia".

Il est également mentionné que la fille de Pharaon épousa un homme qui se prénommait Mérèd : "Eux furent les enfants de Batia, fille de Pharaon, qu'avait épousée Mérèd" (Divré haYamim 1,4-18).
Nos Sages (guémara Sanhédrin 19b) précisent que Mérèd était en réalité Kalev ben Yéfouné, comme il est rapporté : "Mérèd est-il réellement son nom? Pourtant Kalev est son nom. Hachem dit : puisque Kalev s'est rebellé (rebellé = Mérèd) contre l'avis des explorateurs, il épousera la fille de Pharaon qui s'est elle aussi rebellée contre les impuretés de la maison de son père".

-> Rabbi Nathan Shapira ajoute que puisque 'Hava entraîna la mort dans le monde, lorsque Batia sauva Moché de la mort, cela entraîna l'annulation du décret de Pharaon ordonnant de jeter tous les nouveau-nés mâles dans le Nil. Grâce à son intervention, elle sauva un très grand nombre d'âmes de la mort.
C'est le sens des paroles de la guémara (Soucca 12b) : "Dès que Yo'hévét déposa Moché sur le fleuve, le décret de Pharaon contre tout Israël fut annulé".

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-> Moché était la réincarnation d'Adam, qui incluait en lui toutes les âmes de l'humanité.
De même Moché avait des mérites qui étaient équivalents à tous ceux du peuple d'Israël.
Moché était la réincarnation de la bonne partie partie d'Adam, c'est-à-dire après que ce dernier se soit repenti de façon complète de la faute de l'arbre de la connaissance, comme il est rapporté : "Adam était d'une grande piété car lorsqu'il vit que la punition de la mort vint par sa faute, il jeûna durant 130 ans" (guémara Erouvin 18b).
Ainsi, Moché naquit après 130 ans d'exil en Egypte. En effet, il était âgé de 80 ans lorsqu'il fit sortir les Bné Israël d'Egypte après 210 ans d'esclavage.
C'est le sens du verset : "Elle le vit car il était bon" (Chémot 2,2), elle vit qu'il possédait la bonne partie d'Adam.
[rav Yaniv Yaakov]

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-> Le Arizal rapporte que Yo'hévét était elle aussi la réincarnation de 'Hava. De la même façon que 'Hava enfanta après s'être séparée d'Adam durant 130 ans, de même Yo'hévét conçut Moché à l'âge de 130 ans après s'être séparée d'Amram.
L'enfant contenait des étincelles d'âme de Chét, le 3e fils d'Adam, conçu après qu'Adam se soit repenti.
C'est la raison pour laquelle il est dit à propos de Moché : "Elle vit qu'il était bon".

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+ Comment comprendre que Moché a pu se marier avec une fille de Yitro, un des principaux prêtes idolâtres de l'époque? Est-ce vraiment approprié pour un enfant de la tribu de Lévi?

-> "Celui qui verse le sang de l'homme, par l'homme (baadam) son sang sera versé" (Noa'h 9,6)

Le Chla haKadoch note que le mot : baadam (par l'homme) est en trop, et cela afin de nous enseigner que si quelqu'un est tué par les mains d'un d'autre, alors son âme réincarnée devra tuer celui qui l'a tué.

Le premier meurtre de l'histoire du monde fut lorsque Caïn a tué son frère Hével. C'est ainsi, que la future réincarnation de Hével devra tuer la future réincarnation de son frère Caïn.

-> Rabbi Chimchon d'Ostropoli (grand kabbaliste du 17e siècle) nous livre le développement suivant.
Il est écrit : "Caïn a subi vengeance" (Béréchit 4,24), qui se dit : "youkam Caïn".

- Caïn a été réincarné dans 3 personnes, qui sont l'acronyme du mot : youkam (יֻקַּם), soit : Yitro (י), Kora'h( ק) et Mitzri (מ).
- Moché rabbénou était la réincarnation de 2 âmes : Chét et Hével.
[le nom Moché (משה) est l'acronyme de : Moché (משה), Chét (שת) et Hével (הבל)]

=> C'est pourquoi selon nos Sages, il était nécessaire pour Moché de venger la mort de Hével par Caïn en : tuant l'égyptien (Mitzri), en se débarrassant de la nation de Kora'h, et en convertissant Yitro.

-> Le nom Moché (משה) est l'acronyme de : Moché (משה), Chét (שת) et Hével (הבל).
Rabbi Chimchon d'Ostropoli fait remarquer que les lettres restantes des noms שת et הבל forment le mot : תבל.
Afin de pouvoir achever la réparation totale des noms Chét et Hével, Hachem se dévoila à Moché dans une "flamme de feu" (lavat éch - לַבַּת אֵשׁ). Or, le terme לַבַּת (flamme) est composé des mêmes lettres que תבל.
Ainsi, en se rapprochant de cette flamme de feu, Moché répara les lettres restantes qui complètent les noms de Chét et Hével, finalisant leur réparation (tikoun).
["Un ange d'Hachem lui apparut dans une flamme de feu au milieu d'un buisson" (Chémot 3,2)]

=> Pourquoi cela?

Selon le Zohar (Tikouné Zohar 69,102) : "En contemplant la Présence Divine qui descendit durant son sacrifice, Hével se rendit passible de la peine de mort. Ainsi, Hével ne bénéficia pas d'une protection particulière lorsque Caïn son frère vint le tuer".

D'après ce Zohar, le Arizal (Chaar haGuilgoulim hakdama 34) écrit :
"C'est en contemplant la Présence Divine qu'Hével se rendit passible de la peine de mort ; et c'est la raison pour laquelle Caïn réussit à le tuer. C'est par le mérite que "Moché cacha son visage" (Chémot 3,6), que la réparation d'Hével put s'opérer.
C'est pourquoi Moché était la réincarnation d'Hével. Ce dernier s'étant endommagé en contemplant la Présence Divine lorsque Hachem descendit vers son sacrifice, Moché quant à lui, cacha son visage devant le buisson ardent".
[en cachant son visage, Moché put ainsi réparer l'âme d'Hével.]

Le Arizal ajoute que la raison pour laquelle Moché n'a pas eu des enfants qui ont été des grands tsadikim est parce qu'ils sont nés avant la vision du buisson ardent, et par conséquent, avant que Moché ne répare les lettres restantes des noms de Hével et Chét.
Il y a également une autre raison à cela ; toutes les âmes du peuple juif sont considérées comme les enfants de Moché, comme les sages nous ont enseigné : Moché était équivalent à tout Israël (Mékhilta Yitro 1), car de la même façon qu'Adam contenait en lui toues les âmes de l'humanité, Moché contenait en lui toutes les âmes d'Israël.
Ainsi, Guerchon et Eliézer étaient semblables à tous les autres enfants d'Israël.

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-> Selon le midrach (Béréchit rabba 22), Caïn et Hével sont nés avec des sœurs jumelles, avec lesquelles ils se sont mariés ensuite.
Cependant, Hével est né avec une jumelle supplémentaire (à partir des mots : "elle enfanta encore son frère Hével" - Béréchit 4,2).
Cela a rendu Caïn jaloux, qui a alors tué Hével afin de pouvoir revendiquer pour lui cette sœur.

Tsipora, la fille de Yitro, était une réincarnation de cette fille.

=> C'est pourquoi, Moché, la réincarnation de Hével, devait se marier avec Tsipora, la jumelle pour laquelle il était destiné, qui lui a été accordée par Yitro, la réincarnation de son meurtrier : Caïn.

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-> Le rav Yissa'har Chmouëli Beniahou enseigne :
Qui était Tsipora?
Tsipora était d'une très grande pureté. Ses actions étaient dignes de louanges. Elle était la réincarnation de la 2e sœur jumelle d'Hével. Elle n'a jamais écouté les arguments de Caïn.
C'est cette dispute qui attira le regard Azael (עזאל) [ange venu sur terre pour prendre conscience du libre arbitre d'un juif à la différence des anges ??]. Il posa les yeux sur elle, comme cela est décrit : "Les fils de D. virent que les filles de l'Homme étaient belles" (Béréchit 6,2).
Elle refusa de l'écouter tant qu'il ne lui apprendrait pas le Nom ineffable de D.
Il accepta et lui transmit le Nom de D., et grâce à cela elle monta immédiatement dans les mondes supérieurs sans avoir commis une seule faute sur son passage sur Terre.
Yitro était quant à lui la réincarnation de Caïn. Ainsi lorsqu'il la trouva, il s'occupa d'elle et la rendit à Moché, réincarnation d'Hével, puisqu'elle était son âme sœur depuis les 6 jours de la création.

Il est rapporté dans le midrach (Chémot rabba 81,31) qu'elle fut appelée Tsipora car elle a purifié la maison de son père comme un oiseau ...

Tsipora vint rejoindre Moché seulement après la sortie d'Egypte et l'ouverture de la mer Rouge, et de ce fait n'eut pas le mérite d'entonner le chant prophétique que prononcèrent les Bné Israël pendant la traversée de la mer.
Ainsi Tsipora revint en réincarnation à travers Déborah qui composa un chant prophétique à sa place.

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-> voir également l'enseignement du Ben Ich 'Haï et du Yaarot Dvach : http://todahm.com/2019/01/12/8065-2

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+ Pourquoi avons-nous été exilés en Egypte, d'après le Sod?

-> Le Arizal nous enseigne que la génération qui fut asservi en Egypte provient des étincelles d'âmes qu'avait perdu Adam au cours des 130 années durant lesquelles il se sépara de 'Hava jusqu'à la naissance de 'Hét, comme il est écrit : "Adam vécu 130 ans, et il engendra à sa ressemblance, selon son image" (Béréchit 5,3).
Les Sages du Talmud (guémara Erouvin 18b) déduisirent de ce verset qu'il n'a pas, jusqu'à cet âge, engendré à son image, qu'il perdit sa semence en vain et généra des esprits et des démons et non des hommes de chair et de sang.

Ces âmes se réincarnèrent ensuite dans la génération du Déluge. Cependant, ils commirent la même faute en détruisant leur semence jusqu'à ce qu'ils fussent effacés de la surface de la terre, comme il est écrit : "Hachem vit que le mal de l'homme était grand sur la terre" (Noa'h 6,5).

Le processus de réparation de ces âmes est comparable au processus d'extraction de l'or. En effet, pour extraire l'or de ses minerais, il doit être nettoyé minutieusement, suivant plusieurs étapes, à plusieurs reprises, afin d'être dégagé de tous ses résidus jusqu'à ce qu'il devienne totalement pur.
Les âmes perdues par Adam durant ces 130 années devront passer par un processus de purification similaire. Ces étincelles d'âmes primordiales sont d'une sainteté très élevée et sont toutes prisonnières des forces du mal.
Elles devront en être libérées par le biais de multiples purifications, en l'occurrence par des réincarnations, afin de retrouver leur état de perfection originelle.
Elles furent donc réincarnées dans la génération du Déluge, puis durant la génération de la tour de Bavél, de Sodome, jusqu'à être réincarnées au sein du peuple juif durant l'esclavage en Egypte.

-> Le Tsror ha'Haïm ajoute :
C'est pourquoi il a été décrété à leur encontre un esclavage aussi pénible et affligeant en Egypte.
Après la faute commise par la génération du Déluge, qui détruisait sa semence en vain, mesure pour mesure, Pharaon décréta : "Tout fils qui naîtra, vous le jetterez dans le fleuve" (Chémot 1,22).
Ainsi, seuls les nouveau-nés mâles furent condamnés à être jetés dans le Nil, car ils étaient la réincarnation des hommes morts noyés durant le Déluge pour avoir perdu leur semence en vain.
[...]

En correspondance avec la faute de la génération de la tour de Bavél, comme cela est exprimé ainsi : "Venez, fabriquons des briques" (Noa'h 11,3), il fut décrété à leur égard : "Ils leur rendirent la vie amère par un dur labeur sur l'argile et les briques" (Chémot 1,14).
Parce qu'ils construisirent une ville et une grande tour, mesure pour mesure, il fut décrété à leur propos : "Par leur labeur, ils construisirent des villes pour Pharaon, Pitom et Ramsès" (Chémot 1,11).
[...]

Moché était la réincarnation de 'Hét (qui est né après 130 années où Adam perdit sa semence en vain), et il ne provenait pas de cette semence perdue, ainsi qu'il est écrit à propos de Moché : "La femme conçue et donna naissance à un fils. Elle le vit, il était bon" (Chémot 2,2).

Lorsque l'homme crée un dommage dans le monde d'en bas, il forme une brèche dans les mondes supérieurs. Ainsi, les forces du mal (klipot) se nourrissent de cette source d'abondance, à l'endroit où se situe cette brèche, ce qui fait écran et diminue le flux d'émanation vers notre monde ici-bas.
C'est pourquoi les Bné Israël descendirent en Egypte qui représente la sources des forces du mal.
Ces klipot se saisirent de l'abondance du daat des mondes supérieurs et se matérialisèrent dans la civilisation.
[au regard du niveau très élevé d'Adam, sa semence en vain, a donné de grandes puissance aux forces du mal]
C'est la raison pour laquelle ils furent asservis en Egypte, et c'est le secret du verset : "Et vous, Hachem vous a pris, il vous a fait sortir du creuset de fer, de l'Egypte" (Vaét'hanan 4,20). L'Egypte était le creuset de fer dans lequel on place l'or afin de l'épurer et de lui extraire tous ses résidus.

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-> "Hachem fait correspondre l'un à l'autre" (Téhilim 7,14)

-> Le rav 'Haïm Vital enseigne :
Même chez les nations et les peuples du monde, la réincarnation existe.
=> Quel est l'intérêt pour les nations de revenir en réincarnation dans ce monde puisque la réincarnation n'a lieu d'être que pour la réparation de l'âme que seul Israël possède?

Rabbi 'Haïm Vital répond que le sitra a'hra n'est que le reflet du sitra déKédoucha.
Et si les forces de sainteté font descendre des âmes dans le monde pour qu'elles puissent être réparées, ainsi les forces du mal font également descendre des âmes dans le monde.
Cela ressemble à un singe qui imite les pas de l'homme.

"L'enfant grandit et elle l'amena à la fille de Pharaon et il devint un fils pour elle. Elle lui donna le nom de Moché, disant : "Parce que je l'ai tiré (méchiti'ou) de l'eau"."" (Chémot 2,10)

-> Moché avait 10 noms : Yéred, 'Héver, Yékoutiel, Avigdor, Avi Socho, Avi Zanoa'h, Touvia, Chémaya, Lévi et Moché (midrach rabba Vayikra 1,3).

-> Bien qu'il avait ces différents noms, la Torah entière ne l'appelle que par le nom donné par Batya, la fille de Pharaon. Hachem ne l'appela jamais par un autre nom. (midrach Chémot rabba 1,26)

-> Le 'Hida (Chem haGédolim) fait remarquer qu'il est notable de constater qu'aucun Tana ou Amora ne s'est appelé : Moché.
Pour cette raison, l'expression est devenue : "De Moché (rabbénou) à Moché (le Rambam), il n'y a pas de Moché" = en effet, aucun Tana ou Amora ne portait ce nom saint et pur.

-> Le père de Moché (Amran) et sa mère (Yo’hévét) l’appelèrent Yékoutiel (selon le Yalkout chimoni), nom qui veut dire qu’il a enseigné aux juifs à placer leur espoir et leur confiance en D.

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-> Selon le Ibn Ezra, la fille de Pharaon lui a donné le prénom égyptien Monios, qui en hébreu, se traduit par Moché, tiré de l’eau.

-> La guémara (Sotah 36b) enseigne que Pharaon, son père, ne connaissait pas l'hébreu.
Comment Batya pouvait-elle connaître cette langue?
Lorsque les juifs sont arrivés en Egypte, elle l'a appris d'eux.
[Daat Zékénim miBaalé Tossafot]

-> Il est probable que ce soit la mère de Moché, Yo'hévét, qui a nommé Moché.
Elle a dit à Batya qu'elle nommait le bébé Moché par gratitude du fait qu'elle l'a sorti de l'eau.
[Tossefét Bra'ha]

-> Il est écrit : "La fille de Pharaon descendit se baigner au fleuve" (Chémot 2,5)
Le midrach commente qu'elle avait de la lèpre (tsara'at), entraînant qu'elle ne pouvait pas se baigner dans de l'eau chaude, mais uniquement dans du froid comme l'est le Nil.
A l'instant où elle a touché Moché, elle a été immédiatement guérie.

Cependant, le Tikouné Zohar ajoute que sa tsara'at a été transmise à Moché, qui en est resté atteint pendant pratiquement 80 années, jusqu'au moment où Hachem a parlé avec lui au buisson ardent, et où il en a été guéri.

[malgré cela, selon le Ibn Ezra, à chaque fois qu’on l’appelait "Moché", cela lui rappelait le sauvetage des eaux du fleuve par Batya, et à chaque fois, il l’a remercié en son cœur! ]

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-> Hachem a placé dans la bouche de Batya le nom : Moché (משה), qui se lit à l'envers : Hachem (השם).
[Tsor haMor]

Le Torat Gavriel enseigne également que le nom lui a été communiqué par inspiration divine (roua'h haKodech), le Ciel jugeant ce nom approprié.
En effet, dans le verset elle le nomme tout d'abord : Moché, et ensuite en donne l'explication.

-> Il aurait été plus correcte de l'appeler : machouï (משוי) : "celui qui a été tiré".
Le nom : Moché (משה) implique qu'il s'est sorti lui-même de l'eau. En effet, ses propres mérites (futurs) ont entraîné qu'il en soit sauvé.
[midrach haGadol]

Le Rokéa'h enseigne que c'est parce qu'il va sauver d'autres de l'eau dans le futur, lorsqu'il mènera le peuple juif dans la traversée de la mer Rouge, survivant à l'armée égyptienne.

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-> Pharaon lui-même ne connaissant pas l'hébreu, et il avait même fait jurer à Yossef de ne le révéler à personne.
=> Comment sa fille pouvait-elle parler la langue sainte, pour le nommer Moché : "car je l'ai retiré de l'eau"?

Rabbi Yi'hiya Na'hmani (le Imré Noam) explique que lorsque Yossef parlait avec Pharaon en hébreu, ce dernier ne savait pas lui répondre, et il lui a fait jurer de ne le révéler à personne. Malgré tout Pharaon n'a pas eu confiance en Yossef à ce sujet, et il avait peur que cela se sache.
C'est pourquoi, il a été obligé d'apprendre l'hébreu, et de cette façon la langue sacrée a été apprise dans toute sa maison, et sa fille savait parler cette langue.

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-> Il était considéré comme si Moché avait été noyé dans l'eau, et qu'il n'était plus l'enfant de ses parents.
Batya disait que puisqu'elle l'a sauvé de l'eau, c'est comme si elle en était sa mère.
[Nétsiv - Haémek Davar]

-> En lui donnant ce nom ("je l'ai tiré de l'eau"), Batya, la fille de Pharaon, voulait mettre en avant qu'elle avait pris un bébé qui avait déjà été jeté dans l'eau.
Ainsi, le décret de Pharaon a bien été respecté, et elle ne risquait pas la mort puisque n'ayant pas agi en opposition avec le décret du roi.
[Gaon de Vilna]

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-> Batya est allée se tremper dans le fleuve afin de retirer l’idolâtrie (avoda zara) de la maison de son père, et afin de se convertir au judaïsme.
[guémara Méguila 13a]

[peut-être qu'en nommant Moché, elle faisait référence à Hachem qui l'a "sorti" de l’idolâtrie, de l'eau du mikvé (le fleuve), l'amenant alors à faire partie de Son peuple.]

-> "La fille de Pharaon descendit pour se baigner dans le fleuve"
La guémara (Sotah 12b) commente : "Cela nous enseigne qu'elle est descendue pour se laver de l'idolâtrie de son père."
Elle s’est rendue auprès du Nil pour faire la tévila (l'immersion) pour devenir une convertie au judaïsme (Rashi - Sotah 12b).
Certains commentateurs enseignent que le fait qu'elle soit allée se baigner justement dans le fleuve pour se purifier des idoles de son père, et non à un autre endroit, était dû au fait que le fleuve était l'idole de l'Egypte, comme l'écrit Rachi (Chémot 7,17). C'est là qu'elle est allée se convertir, pour annuler leur idole, et montrer qu'elle n'y croyait pas.

Selon la guémara (Taanit 7a), "l’eau, c’est la Torah" , mais l'eau symbolise également l'humilité ("de même que l’eau coule d’un point haut vers un point bas, de même les paroles de Torah restent uniquement chez celui qui est humble").
=> C'est ce que dit le verset : "La fille de Pharaon descendit se baigner dans le fleuve", elle est descendue de sa grandeur en tant que fille de roi pour se tremper dans l'eau de la Torah.
[rabbi David Pinto]

-> Que venait faire une princesse égyptienne, fille de Pharaon dans le fleuve de la région de Goshèn, habitée uniquement par les juifs?
En lui donnant ce nom, Batya exprimait [indirectement] qu'elle a été "tirée en dehors" de son palais habituel vers le fleuve afin de sortir ce bébé de l'eau.
[le Alshich Hakadosh]

Le 'Hokhmat haTorah note que c'est uniquement parce que son père Pharaon, a décrété que tous les bébés garçons juifs doivent être jetés dans le fleuve, qu'elle a eu le mérite de retirer Moché de l'eau.

=> On voit comment Hachem peut absolument tout faire. Lorsque plein de fierté, on pense avoir trouvé LA solution pour éviter un décret divin, et bien c'est justement notre action qui va permettre d'amener notre perte.
[on peut observer la même chose dans le récit de Pourim avec Haman, qui a mis en place la potence sur laquelle il sera finalement pendu!]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Batyah, la fille de Pharaon qui a sorti Moché du Nil et l’a élevé, a choisi de le nommer Moché car elle l’avait retiré du fleuve, Méshitihou en hébreu.
On peut se demander, alors que l’Egypte en entier recherche le futur sauveur d’Israel et tue tous ses garçons pour essayer de l’éliminer, pourquoi elle choisit de l’appeler par le nom qui pourrait le dénoncer? En plus Pharaon lui même ainsi que ses devins, ceux-là même qui ont lancé la chasse à l’homme pour trouver Moché, parce qu’ils l’ont vu prophétiquement "tomber dans l’eau", vont l’appeler de ce nom. Ne pouvaient-ils pas avec toute leur sagesse et leur intelligence deviner de qui il s’agit?

En fait, c’était un plan de la Providence Divine qui les a aveuglés et rendu idiots pour que le monde entier comprenne, au moment où Moshé va revenir en tant que sauveur d’Israel et que Pharaon et ses ministres vont comprendre qu’il a grandit dans le palais sous leur yeux et avec le nom trahissant sa nature, qu’Hachem est capable de faire ce qu’il veut, qu’il est la seule Sagesse et la seule Intelligence, et que seule sa volonté s’accomplit. C’est cette émouna qu’Hachem a voulu inculquer à son peuple pour toutes le générations par l’intermédiaire de tous les événements de la sortie d’Egypte.

[le midrach nous relate certes l'incident où Moché jeune a mis la couronne de Pharaon, mais ce dernier n'a eu peur que de perdre sa royauté, et pas d'autre chose!]

Le Ben Ich 'Haï écrit : "Hachem ne leur a donné aucune compréhension ou aperçu de la vérité."
[cela est une leçon pour nous, étant humains, nous avons par définition des limitations à comprendre ce qui se passe. Mais plus que cela, nous ne pouvons voir, penser, ... que selon ce que Hachem nous le permet!
L'exemple de Pharaon est frappant, où sur le moment ils pensaient être très malins (c'est bon on voit le futur, on tue les 1ers nés dans le Nil, ...), mais au final ils ont été dirigé en erreur par Hachem.]

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-> b'h, Autre dvar Torah sur ce verset : https://todahm.com/2016/04/25/4319

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"Yo'hévét (enfanta un fils et) vit qu'il était bon (tov)" (Chémot 2,2)
Une braïta enseigne : selon rabbi Méïr, son nom était Tov ; selon rabbi Yéhouda, il s'appelait Touvia ; selon rav Né'hémia, le mot "tov" indique qu'il était apte à la prophétie ; selon A'hérim, il était né circoncis ; selon les autres sages, la maison fut remplie de lumière lorsque Moché naquit, car ils ont rapproché notre verset : "Elle vit que la lumière était bonne (ki tov)", et le verset : "D. vit que la lumière était bonne (ki tov)" (Béréchit 1,4).
[guémara Sota 12a]

-> Du fait que Moché est né le 7 Adar, ses parents ont pu le cacher durant 3 mois (lunaires) et le jour où ils ont dû le mettre dans le fleuve était donc le 6 Sivan, le futur jour réservé au don de la Torah.
Le verset "elle vit qu'il était bon" fait donc allusion à la Torah (désignée : tov) qui sera donnée au peuple d'Israël le 6 Sivan par le mérite de Moché.
C'est pourquoi Yo'hévét a caché son fils Moché dans sa maison, sans aucune crainte jusqu'au jour du don de la Torah, car le mérite de la Torah future le protégeait.
[Alchikh haKadoch]

-> C'est Myriam qui a nommé son frère Tov à sa naissance inspirée par une intuition prophétique, et sa mère Yo'hévét aurait agréé ce prénom.
[Ets Yossef]

-> Le prénom Tov a été attribué par sa mère Yo'hévét, car elle a pressenti que cet enfant amènerait un bienfait (tova) à Israël et la délivrance (guéoula) du peuple.
[Maharcha]

-> Rabbi Yéhouda a ajouté au prénom Tov (טוב) les lettres youd et hé (du Tétragramme) pour former le prénom Touvia (טוביה).
En effet, dans l'expression du verset (v.2,2) : ki tov hou (כי טוב הוא), le mot טוב est entouré de la lettre youd (du mot כי) et de la lettre hé (du mot הוא).
Ce prénom Touvia montre donc qu'Hachem s'est associé à cet enfant.
[Maharcha]

-> Dès que Moché a été sauvé des eaux du Nil par Batya, le décret de Pharaon de jeter les nouveaux-nés mâles dans le fleuve a été abrogé.
Donc Moché a indirectement fait du bien (tov) aux nouveau-nés qui sont nés après lui ; c'est pourquoi rabbi Méïr a dit qu'il s'appelait Tov.
Et pour rabbi Yéhouda, le rajout des lettres youd et hé pour former le nom טוביה (Touvia) fait allusion au fait qu'après le sauvetage de Moché et l'annulation du décret, les gens ne craignaient plus de se marier ou de se remarier.
La Présence Divine, symbolisée par la lettre youd de l'homme (ich - איש) et la lettre hé de la femme (icha - אשה), régna donc de nouveau dans les foyers juifs.
[Adérét Eliyahou]

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-> Le Séfer Kav HaYachar (ch.54) rapporte :
Il est écrit dans le Zohar parachat Chela’h Lekha : Il y a en haut un palais qui est réservé à Batya la fille de Pharaon, et plusieurs myriades et milliers de femmes tsadkaniot avec elle. Chacune a sa place spéciale, où elle connaît un immense plaisir.
Trois fois par jour, on proclame : "Voici la silhouette de Moché le prophète fidèle qui arrive", et alors Batya sort à un autre endroit où un rideau est tendu, elle voit à travers le rideau l’apparence de Moché, et elle dit : "Heureux est mon sort d’avoir élevé cette lumière!"
Ensuite elle retourne vers les femmes qui sont installées avec elle avec de beaux habits, comme elle était en ce monde, dans des habits qui éclairent d’une grande lumière.
On les appelle les femmes sereines (nachim cha’ananot).

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+ Quelques récompenses de Batya d'avoir sauvé Moché :
- elle était première-née de Pharaon et a été épargné lors de la plaie des 1er nés (Pessikta déRav Kahana 7) ;
- elle s'appelait avant Tarmous, et son acte de bonté lui fit mériter l'honneur d'être appelée : "fille de D." (Batya). [Pirké déRabbi Eliézer 47]
- elle aura comme récompense de rentrer vivante au gan Eden. (midrach Michlé 31,15).

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-> Le Zohar haKadoch (Chéla'h) écrit que Batya, la fille de Pharaon, est dans un endroit au gan Eden avec les femmes les plus justes qui ont jamais vécu. Trois fois par jour, on lui montre une image de Moché Rabbénou et on lui dit : "Heureuse êtes-vous, que vous avez été responsable d'élever ce grand tsadik!"
Elle est l'une des 7 personnes qui est allée au Gan Eden alors qu'elle était encore en vie.
Hachem lui-même l'a nommé : "Fille d'Hachem" (bat-YA).

Moché avait d'autres prénoms, mais il est connu par celui qu'elle lui a donné.
Tout cela en raison du fait qu'elle a risqué sa vie pour empêcher que Moché ne meurt dans le fleuve.
Elle est crédité d'avoir élevé "l'enseignant de tous les juifs" (rabban chél kol Israël). Elle reçoit une récompense inimaginable au Gan Eden.

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-> D'après certaines opinions, Batya n'était pas la fille de Pharaon mais l'une de 2 sœurs abandonnées, amenées au palais en raison de leur beauté exceptionnelle.
La seconde sœur, nommée Tsipora, a été adoptée par Yitro et deviendra, plus tard, l'épouse de Moché.
[des 2 sœurs : Pharaon a pris Batya, et Yitro a pris Tsipora]
[midrach Talpiot ; Sifté Cohen]

"Il se tourna ici et là, vit qu’il n’y avait aucun homme et frappa l’égyptien" (Chémot 2,12)

-> Rachi commente que Moché le tua après avoir vu qu’aucun homme converti ne sortira de sa descendance.

Comment peut-on lier cette explication avec le sens simple du verset, selon laquelle aucun homme n’était présent au moment de ce fait?

-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 96b) disent que des descendants d’Haman se convertirent et étudièrent la Torah à Bné Brak.
Les commentateurs expliquent que cela leurs revint du fait que Haman entraîna un kidouch Hachem (sanctification du Nom d’Hachem), Qui réalisa des merveilles pour sauver le peuple d’Israël de son décret. Ainsi, un racha qui provoque (malgré lui) un kidouch Hachem, mérite d’avoir des descendants juifs.

Or, quand Moché tua l’égyptien en prononçant simplement le Nom Divin, si des personnes avaient vu ce miracle, cela aurait sanctifié le Nom d’Hachem à leurs yeux.
Mais comme Moché vit qu’il n’y avait personne, ainsi cet égyptien ne causa pas de kidouch Hachem, et de ce fait, il ne mérita pas d’avoir des descendants qui se convertiront.

[Likouté Chlomo]

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-> Le Méam Loez (Chémot 2,12-14) rapporte :
La mort de l'égyptien demeura un mystère, bien que de nombreux juifs fussent au courant (il fut aperçu par exemple en train d'enterrer le corps), personne n'en souffla mot.
Moché put retourner au palais comme si rien ne s'était passé.
[...]

Dathan et Aviram obtinrent une audience auprès de Pharaon, au cours de laquelle ils lui dirent que les actes de Moché donnaient mauvaise réputation à la cour ... [ils lui dirent qu'il n'était pas réellement son petit-fils].
Ils montèrent une campagne de calomnie contre Moché, jusqu'à ce que Pharaon fût convaincu qu'il était bien un traite et un révolutionnaire. Il condamna alors Moché à mort.

Des soldats conduisirent Moché au poteau d'exécution et placèrent sa tête sur un bloc de bois. L'exécuteur tenait en main le glaive particulièrement lourd réservé à l'exécution des membres de la famille royale.
Mais, lorsqu'il asséna le coup final, le cou de Moché devint miraculeusement aussi dur que la pierre, et il fut ainsi sauvé de la mort. L'épée rebondit sur le bourreau, le tuant instantanément.

Conscients de la protection Divine dont bénéficié Moché, les égyptiens le mirent temporairement en prison, pendant qu'ils délibéraient de la façon de l'exécuter.
[...]
Moché fut conduit dans la pièce où les conseillers de Pharaon délibéraient sur son sort. A ce moment-là, un ange apparut, prenant l'apparence et la place de Moché.
Brusquement, les membres du conseil Suprême devinrent aveugles, sourds et paralysés.
Dans la confusion, Moché s'échappa, laissant l'ange à sa place.

Quelques instants plus tard, les membres du conseil reprirent leurs esprits.
"Moché" était là, se tenant calmement parmi eux. Lorsque Moché se fut enfui assez loin pour qu'on ne puisse retrouver sa trace, l'ange disparut.

Selon une autre opinion (Séfer haYachar), un ange conduisit Moché hors d'Egypte et le déposa dans le désert, à 40 jours de marche d'Egypte.
[...]

D'après une opinion, Moché s'échappa dès qu'il découvrit que Pharaon était au courant de l'incident. Il avait mieux à faire que d'essayer de se disculper devant Pharaon.
Comme il l'avait appris des Patriarches, il est parfois préférable de fuir et d'éviter les confrontations (ex : Avraham a fui Nimrod, Its'hak devant Avimélé'h, et Yaakov face à Essav).

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-> "Voici 2 hommes hébreux se querellaient" (véiné chéné anachim iv'rim nitsim - Chémot 2,13)

Ces 2 juifs (Datan et Aviram) qui se querellaient transgressaient le commandement de : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).
Or chaque dispute retarde la délivrance. Dans le verset, le terme "se querellaient" (nitsim - נִצִּים) a une guématria de 190, soit la même valeur que le terme que la Torah utilise pour décrire la délivrance : "kets" (קץ).
[Tsor ha'Haïm - Chémot 2,13]

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-> "Or, en ce temps-là, Moché, ayant grandi, alla parmi ses frères et fut témoin de leurs souffrances. Il aperçut un égyptien frappant un Hébreu, un de ses frères. Il se tourna de côté et d’autre et ne voyant paraître personne, il frappa l’Égyptien et l’ensevelit dans le sable" (Chémot 2,11-12)

-> Rachi commente : "Un homme égyptien : C’était un oppresseur, nommé pour diriger les chefs de corvée des Hébreux, et qui les faisait lever pour aller au travail dès le chant du coq ...
Frappant un homme hébreu : Il le frappait et le tyrannisait. C’était le mari de Chlomit Bat Divri (voir Emor 24,11), sur laquelle l'égyptien avait porté les yeux. Une nuit, il a fait lever son mari et le fit sortir de la maison. Puis il est revenu et est rentré dans la maison, pour s'étendre près de la femme, laquelle s'est convaincue que c'était son mari. Le mari, à son retour, comprit ce qui s’était passé. Et comme l'égyptien a vu qu’il avait compris, il s’est mis à le frapper et à le tyranniser à longueur de journée.
Il se tourna çà et là : Il vit ce qu’il lui avait fait à la maison et ce qu’il lui avait fait aux champs.
Et il vit qu’il n’y avait pas d’homme : Il vit qu’il ne descendrait de lui aucun homme qui se convertirait."

-> On peut rapporter quelques raisons pour lesquelles Moché tua l'égyptien :
1°/ La guémara (Sanhédrin 58b) enseigne : "Un idolâtre qui frappe un juif est coupable de mort. Ainsi qu’il est dit: ‘Il se tourna de côté et d’autre et ne voyant paraître personne, il frappa [à mort] l’égyptien [qui avait frappé l'hébreu]."
Bien que selon la Loi, on en le tue pas (voir le Rambam - Hilkhot Mélakhim 10,6), on peut expliquer que dans notre cas, c'est différent, pour au moins 2 raisons :
- a) selon le Ran : l'épisode de la mort de l'égyptien étant survenu avant le don de la Torah, la Loi préconisait alors la condamnation à mort ;
- b) selon le Maharcha : même si le Tribunal ne le tue pas, il subit malgré tout, la mort "par l'intermédiaire du Ciel", c'est pourquoi, pour réaliser une telle mort, Moché se soucia de "voir qu'il n'y avait pas d'homme, qu'il ne descendrait de lui aucun homme qui se convertirait".

2°/ Le midrach (Chémot rabba 1,28) enseigne que l'égyptien méritait la mort pour avoir frappé un homme, comme il est dit : "Celui qui frappe un homme, mourra" (Emor 24,21).
[l'égyptien avait l'intention de poursuivre l'hébreu pour le tuer, ainsi, avait-il le statut de "Rodef (poursuivant) qu'il faut tuer, si nécessaire pour sauver le poursuivi (voir le Rambam - Lois du Meurtrier 1,6)].

Le midrach ajoute : "Et non seulement cela, mais en plus il est allé avec la femme de Datan et méritait donc d’être tué, comme il est dit : ‘Si un homme commet un adultère avec la femme d’un autre homme, avec la femme de son prochain, l’homme et la femme adultères doivent être mis à mort’ (Kédochim 20,10).
C’est pourquoi il est écrit : ‘Il se tourna de côté et d’autre’, il a vu ce qu’il lui avait fait à la maison (l'adultère) et ce qu’il lui avait fait aux champs (l'agression)".

3°/ La raison d'être de l'exil d'Egypte, source de tous les exils, fut de récupérer les étincelles divines tombées en Egypte. C'est au travers les souffrances de l'esclavage infligées par les égyptiens que les Bné Israël récupérèrent ces fameuses étincelles.
Ainsi, le premier acte de Moché, symbole de la délivrance d'Israël, fut-il de récupérer les étincelles divines dissimilées au sein de l'égyptien, incarnation du peuple d'Egypte.
Le "vidage spirituel" de l'égyptien provoqua automatiquement sa mort.
[Chem miChmouël]

4°/ L'égyptien était la réincarnation (guilgoul) de Caïn, tandis que Moché était la réincarnation d'Hével.
Caïn commit 2 délits envers son frère : Il prit pour femme sa sœur jumelle et lui ôta la vie.
En tuant l'égyptien (Caïn), Moché (Hével) réalisa une réparation de l'histoire et de Caïn (tikoun).
C'est pourquoi le midrach enseigne : " 'Il se tourna de côté et d'autre' = il a vu ce qu'il (Caïn) lui avait fait (à Hével) à la maison (en prenant sa jumelle) et ce qu'il lui avait fait aux champs (en l'assassinant)".
[Chem miChmouël - au nom du Arizal]

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-> Le Ramban explique : "Peut-être que Moché a posé ses mains sur l'égyptien et l'a maudit avec le Nom de D. C'est là le sens du verset : "Il frappa l'égyptien" (Chémot 2,12).
L'un des 2 délateurs a vu Moché procéder ainsi et a su par conséquent qu'il avait tué l'égyptien avec le Nom ineffable de D.

-> Le 'Hatam Sofer (Chémot daf 8) écrit :
"D'après mon humble avis, Moché n'a pas mentionné le Nom ineffable de D. en touchant cet égyptien impur, mais il se tenait plutôt de loin et a crié vers lui le Nom de D.
L'égyptien tomba subitement devant lui. Moché pensa que personne ne l'avait vu entendu. Cependant, Datan et Aviram assistèrent à toute la scène.
Le lendemain, tandis qu'ils se disputaient l'un l'autre, ils se maudirent l'un l'autre avec le même Nom divin qu'ils entendirent auparavant de Moché. Et lorsque l'un d'eux dit à Moché : "Est-ce pour me tuer que tu dis cela, comme tu as tué l'égyptien?" ; Moché compris immédiatement qu'il l'avait entendu de lui et apprit ainsi à l'utiliser.
Il se trouve à ce moment-là que Moché avait fauté, puisque l'on ne transmet ce Nom uniquement qu'à des personnes pudiques et humbles, qui ont au moins vécu la moitié de leur vie et ne se mettent jamais en colère.
Ainsi Moché eut peur à cause de sa faute, comme il est dit : "Moché eut peur et dit : Ainsi la chose est connue!" (Chémot 2,14), car ils avaient entendu de lui le Nom ineffable de D."

-> Le rav Yissa'har Chmouëli Beniahou enseigne :
Pourquoi le verset précédent mentionne-t-il : "Il vit qu'il n'y avait aucun homme" (Chémot 2,12)?
Cela vient nous enseigner que Moché a réuni un Sanhédrin composé d'anges de service et leur a demandé : "Dois-je tuer cet homme?" Ils lui répondirent : "Tue-le".

-> Le Zohar (Tikouné Zohar 69) explique que Moché regarda si un juste parfait faisait partie de la descendance de cet égyptien. Ayant vu que ce n'était pas le cas, il le tua.
Yaakov a également eu cette épreuve avec Essav son frère, comme il est écrit : "Yaakov eut très peur" (Vayichla'h 32,8), Rachi explique que Yaakov a eu peur d'être tué mais également de devoir tuer son frère.
Il y a pourtant une mitsva de se défendre et si quelqu'un se lève pour nous prendre la vie on doit le tuer. Pourquoi Yaakov a-t-il peur? Il faut expliquer que Yaakov fut effrayé de tuer Essav car de lui descendrait de futurs Grands d'Israël comme Rabbi Méïr, Rabbi Akiva, Chmaya et Avtalion, ...

-> Le Ben Ich 'Haï (Adéret Eliyahou) écrit :
Moché était la réincarnation (guilgoul) d'Hével, tandis que l'égyptien qu'il a tué était la réincarnation de Caïn.
C'est pourquoi, avant de tuer l'égyptien, il est écrit : "Il se tourna çà et là et vit qu'il n'y avait pas d'hommes. Il frappa l'égyptien" (Chémot 2,12).
Au départ, Moché n'était pas sûr d'être la réincarnation d'Hével et par conséquent, tuer l'égyptien en tant que réincarnation de Caïn en constituait pas encore un devoir.
S'il était effectivement la réincarnation d'Hével, il devait inverser la situation de sa vie antérieure et en accomplir la réparation (tikoun). Mais peut-être n'était-ce pas à lui d'accomplir cette réparation?
C'est la raison pour laquelle "il se tourna çà et vit" ... Il réalisa qu'il était réellement la réincarnation d'Hével.
Il approfondit sa recherche et vit "qu'il n'y avait pas d'hommes", c'est-à-dire d'autres réincarnations après lui qui pourraient accomplir la réparation. Lui seul, à ce moment précis pouvait le faire C'est ainsi qu' "Il frappa l'égyptien".

[le Arizal dit que cet égyptien contenait en lui la partie négative de Caïn. Cet acte avait pour intention de trier entre le bien minoritaire et le mal majoritaire de Caïn enfouis dans cet égyptien. La petite partie de bien devait être élevée dans la sainteté et se détacher de l'emprise de la klipa (force du mal) majoritaire.]

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-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach) rapporte :
"Mordé'haï était la réincarnation de Moché. Il contenait en lui des étincelles de l'âme de Moché.
Haman le racha était la réincarnation de l'homme égyptien qui a été tué par Moché, et qui a été enseveli dans le sable. C'est la raison pour laquelle Haman souhaitait appliquer sa vengeance aveuglément contre Mordé'haï.
Esther, était, quant à elle, la réincarnation et l'étincelle de Batia, la fille de Pharaon qui avait recueilli Moché. Ainsi Mordé'haï la prit pour fille adoptive."

"Les enfants d'Israël fructifièrent, pullulèrent, se multiplièrent et se fortifièrent prodigieusement et le pays en fut rempli" (Chémot 1,7)

-> Rachi (Chémot 2,1) commente : Yo'hévét a miraculeusement donné naissance à Moché à l'âge de 130 ans.

Le Ibn Ezra demande pourquoi la Torah ne mentionne pas clairement cet incroyable miracle?
En effet, lorsque que Sarah a donné naissance à Its'hak, elle était âgée de "seulement" 90 ans, et pourtant la Torah décrit ce miracle important.

Le Maguid de Doubno répond qu'en Egypte les miracles étaient quelque chose d'ordinaire. Par exemple, nos Sages rapportent que toutes les femmes juives donnaient naissance à 6 enfants en même temps.

Le Ramban répond à cette question :
"Les miracles rapportés par la Torah sont ceux qui sont faits par un prophète qui a fait cette prophétie dès le début, ou un ange qui a dit cela avant l'histoire que rapporte la Torah.
Quand les choses se font d'elles-mêmes pour aider le tsadik ou éliminer le méchant, si cela n'a pas été annoncé auparavant, ce n'est pas évoqué dans la Torah ni dans les Prophètes (Névi'im)."

Le Ramban donne une autre explication :
"C'est parce que Sarah a enfanté un fils alors qu'elle n'avait déjà plus la physiologie d'une femme, et de cette façon il lui était impossible d'enfanter.
Cela n'était pas le cas de Yo'hévét. Il est possible qu'elle ait continué à avoir des signes de fertilité dans sa vieillesse, auquel cas ce ne serait pas un miracle tellement extraordinaire qu'elle ait enfanté à 130 ans, en particulier si Hachem voulait délivrer les juifs à travers ses enfants (Moché, Aharon et Myriam) et que le moment de les délivrer n'était pas encore venu.
Il a donc retardé cette naissance pendant longtemps, jusqu'à ce qu'elle vieillisse, mais rien n'est impossible à Hachem.

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-> Rachi (Chémot 1,7) explique : Leurs femmes [des juifs] mettaient au monde 6 enfants à la fois.
[les 6 mots de ce verset allant de parou ("fructifièrent") à méod (prodigieusement) suggérant ces naissances sextuples (Midrach tan‘houma Chemoth 5)]

-> Rabbi Vidal haTsarfati enseigne qu'en plus de cela les différentes étapes de développement d'un bébé étaient très accélérées, passant de la naissance à l'état d'un jeûne adulte très rapidement.

-> Le midrach (Chémot rabba 1,8) rapporte que : toutes les femmes étaient fertiles, que la mortalité infantile était nulle, les parents avaient suffisamment de moyens pour élever leurs enfants dans l'aisance.
[tous les enfants étaient robustes et en parfaite santé]

Tout cela vient expliquer le verset ci-dessus, et la croissance alors prodigieuse du peuple juif.

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+ 6 enfants par naissance : combien de garçons? combien de filles?

-> Rabbi Akiva Eiger, cite le Séfer Tséda laDéré'h, qui affirme que le ventre des femmes possède 7 compartiments qui peuvent chacun contenir un bébé :

- Si un fœtus est localisé dans une des 3 sections de droite, alors cela sera un garçon, et si c'est dans une des 3 de gauche, alors cela sera une fille.
- Un bébé évoluant dans le compartiment du centre sera soit un toumtoum (le sexe étant physiquement caché) ou bien un androgyne (l'apparence physique ne permet pas de déterminer le sexe).

=> C'est ainsi qu'en Egypte, lorsqu'une femme juive était enceinte, les 6 sections à gauche et à droite étaient occupées, entraînant la naissance à chaque fois de 3 garçons et de 3 filles, et le fait que miraculeusement, il n'y avait jamais de toumtoum ou d'androgyne.

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+ Preuve mathématique de 6 bébés par naissance :

-> Le Oznaïm laTorah rapporte qu'une fois un juif non pratiquant a approché le rav Eliézer Gordon, roch yéchiva de Telz, pour lui demander comment pouvait-on raisonnablement croire en ces naissances courantes de 6 enfants à la fois?
Sans hésiter, le rav Gordon lui a donné la réponse mathématique suivante.

-> Environ une année après la sortie d'Egypte, le compte de l'intégralité des premiers-nés mâles était de 22 273 (Bamidbar 3,43).
Puisqu'il y avait le même nombre de naissance de chaque sexe (cf. ci-dessus), cela implique qu'il y avait un nombre équivalent de premier-nés féminin, entraînant un total de 44 546 familles juives.

-> Le nombre total des hommes entre les âges de 20 et de 60 ans, était de 603 550 (Bamidbar 1,46).
Pour inclure les hommes en-dessous de 20 ans, et au-dessus de 60 ans, il suffit de doubler ce chiffre, pour arriver à un total de : 1 207 100 hommes.

Puisqu'il y avait le même nombre de chaque sexe, on parvient à un total de : 2 414 200 juifs.

=> La moyenne d'enfants par foyer juif est donc de : 54 enfants (2 414 200/ 44 546).

-> Il prend à une femme pratiquement une année pour concevoir et donner naissance à un enfant.
Selon la guémara (Nidda 9a), à l'époque de Moché, une femme avait besoin de 2 années après une naissance avant de pouvoir de nouveau concevoir.
Ainsi, il fallait approximativement 3 ans pour avoir des enfants.

Durant sa vie, une femme a normalement 27 à 30 années de procréation.
Il en découle qu'à cette époque, une femme juive pouvait tomber enceinte un maximum de 9 à 10 fois (27 à 30 / 3 années).

=> Pour arriver à la moyenne de 54 enfants par femme, cela impliquait : 6 enfants à chaque accouchement (54/ 9).

Cette preuve a laissé le juif non pratiquant stupéfié et sans voix.

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-> Rachi (Chémot 1,7) : les femmes mettaient au monde 6 enfants à la fois. [midrach Chémot rabba 1,8]

=> Pourquoi les égyptiens ne réussirent-ils pas à maîtriser le taux de natalité au sein du peuple d'Israël?

-> La guémara (Sota 11b) enseigne :
"La terre fut remplie par eux" (Chémot 1,7) = "Au moment d'accoucher, les femmes allaient mettre au monde leurs enfants dans les champs ... Hachem leur envoyait des anges qui entretenaient les nouveau-nés ... et lorsque les égyptiens se mettaient à leur recherche, un miracle se produisait et les nourrissons étaient avalés par la terre ... Lorsque les soldats égyptiens partaient, les nourrissons jaillissaient de la terre et germaient comme les pousses des champs".

-> Le Baal haTourim explique que les Bné Israël devinrent très nombreux grâce à la providence Divine qui les protégea des égyptiens et c'est le sens de notre verset : "la terre fut emplie par eux".

-> Le Kli Yakar explique le sens profond de la bénédiction de Yaakov à Yossef lorsqu'il était en Egypte : "ils se reproduiront abondamment, au cœur de la terre" (Vayé'hi 48,16).
D'après la guémara (Sota 11b), lorsque les égyptiens recherchaient les nouveau-nés dans les champs, ces derniers étaient avalés par la terre, puis germaient de la terre, grandissaient et retournaient dans leur maison.
Ce n'est pas un hasard s'ils bénéficièrent précisément du miracle d'avoir été avalés par la terre car de cette manière, le mauvais œil (ayin ara) des égyptiens n'avait pas d'emprise sur eux.
Ce fut l'intention de Yaakov dans sa bénédiction lorsqu'il dit "au coeur de la terre" et non pas "sur la terre".

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-> Il est intéressant de rapporter l'enseignement suivant du rav Pin'has Friedman (Shvilei Pinhas) :
"Yossef acquit toute la terre d'Egypte" (Vayigach 47,20) = dans sa sagesse extraordinaire, Yossef avait l'intention de préparer le futur miracle dont bénéficieront les Bné Israël à leur naissance, lorsqu'ils seront avalés par la terre.
L'Egypte est appelée : "la nudité de la terre", car elle était imprégnée par l'immoralité de ses habitants en ce temps-là et constituait un réel danger spirituel pour les futurs nourrissons d'Israël qui seront avalés par la terre impure.
En acquérant la terre d'Egypte pour Pharaon, Yossef pouvait ainsi la sanctifier par sa Sainteté et soumettre l'impureté qui régnait en son sein. Il édifia un bouclier spirituel pour le peuple d'Israël qui pourra se sanctifier et se préserver de l'immoralité durant toute la durée de son séjour en Egypte.
La terre d'Egypte, une fois assainie, fut apte à engloutir les nouveau-nés d'Israël sans les souiller, et les sauver ainsi d'une mort certaine.