Aux délices de la Torah

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Pourquoi prenons-nous le deuil de Jérusalem et du Temple?
Ce n'est tant à cause de la gloire que nous avons perdue.
Mais plutôt, nous pleurons car nous avons perdu l'opportunité d'être proches de Hachem.
De plus, nous nous lamentons pour la profanation du Nom de D. qui résulte de notre exil, et de l'état actuel de Jérusalem.

[Rabbi 'Haim Friedlander]

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-> Rabbi Mendel de Kotsk enseigne :
Durant les 3 semaines (du 17 Tamouz au 9 Av), tout celui qui recherche Hachem, le trouvera.

Le travail de cette période triste, est d'utiliser nos peines pour se connecter avec Hachem, plutôt que d'en être accablés.

Le mois de Av est appelé : "Ména'hem Av", car à ce moment notre rôle est de réconforter (ména'hem) notre Père (av) [Hachem].
Cela ne se fait pas tant par des paroles ou des actions, mais plutôt en essayant de ressentir Sa douleur.

Lorsque nous ressentons la souffrance de Hachem (tsaar haChékhina) sur la perte de Sa maison (il est SDF!), nous pouvons alors véritablement Le consoler.

Ce n'est qu'à partir du moment où nous Lui montrons à quel point nous prenons à cœur son honneur, que nous sommes concerner par Sa situation (Il est en exil, Son honneur dans ce monde est absent, et Il s'impose de ressentir nos souffrances!), alors Il désirera à nouveau reconstruire [le Temple].

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Lorsque 'Hanna, la mère du prophète Shmouël, a vidé son cœur à Hachem, lui demandant un enfant, le verset dit : "vatitpallel al Hachem" (et elle a prié SUR Hachem" - Shmouël I 1,10).

=> Pourquoi y a-t-il une utilisation inhabituelle de l'expression : "sur Hachem" (al Hachem)

C'est parce que 'Hanna ne se focalisait pas sur sa propre souffrance (celle d'une femme ne supportant plus de ne pas avoir d'enfant depuis 19 années!).
Mais plutôt, elle s'est dit à elle-même : "Si cela me fait si mal, et que Hachem m'aime tellement, alors il est certain que la peine qu'Il a à me voir souffrir est bien pire que la mienne."

C'est pourquoi, elle a supplié Hachem de lui accorder un enfant, afin que Lui n'ait plus à subir une telle souffrance. Et Il l'a écoutée.

=> Il en découle que la période des 3 semaines (17 Tamouz au 9 Av) est une période où nous devons nous lamenter sur tout ce qui ne va pas dans notre vie, et le canaliser vers notre désir de revoir le Temple construit au plus vite, puisqu'avec une Présence Divine éclatante il en découle un déversement énorme de bénédictions individuellement et collectivement.

Lorsque nos souffrances personnelles se transforment en préoccupation de l'honneur, de la douleur de D., alors à l'image de 'Hanna, elles sont agrées.
==> En ce sens, les 3 semaines sont une occasion unique de nous attacher à Hachem par nos peines recanalisées.

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-> "Prendre le deuil sur la perte du Temple est basé sur la conscience du potentiel [phénoménal] d'élévation possible grâce [à la présence] Temple."
[rav Shlomo Harkavi - Maamaré Shlomo]

-> Le rav Lévi Its'hak de Berditchev dit que si une personne ne prend pas le deuil sur la terrible destruction du Temple, alors sa pratique du judaïsme ne l'est que par habitude, ses actions n'étant pas réellement accomplies dans une optique de sans cesse se rapprocher davantage de Hachem.
En effet, si une personne aime véritablement D. et aspire à Sa proximité, alors comment peut-elle ne pas se lamenter sur la perte terrible du Temple, puisque c'est seulement en la présence du Temple que l'on peut remplir une telle aspiration.

Le Temple était un lieu où la Présence Divine résidait de façon claire et perceptible, duquel il émanait une sainteté se propageant dans tout Israël.
Il permettait de ressentir la Présence Divine, un sentiment de proximité avec Hachem qui entraînait une paix intérieure, une véritable joie et un sentiment de satisfaction/réalisation personnelle.
Il permettait de se laver totalement des conséquences de chacune de nos fautes, ...
Un simple passage au Temple transformait positivement un juif, le purifiant et le rapprochant énormément de Son papa Hachem.
=> Comment peut-on ne pas être désolés que cela ne soit plus le cas? Comment peut-on se satisfaire d'être si éloignés de D., de ne quasiment ressentir Sa Présence?

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-> C'est en ce sens que selon nos Sages si l'on n'est pas vraiment capable de pleurer sur la perte du Temple, alors nous devons pleurer sur notre manque de spiritualité, notre incapacité à se connecter à notre Créateur.

[nous devons nous lamenter d'être arrivés à un stade de notre vie, où la destruction de notre attachement/proximité avec Hachem, ne nous génère aucun sentiment. Nous sommes tellement pris dans notre train-train quotidien, dans notre routine de ce monde matériel, qu'il n'y a plus de place pour prendre le temps d'inclure Hachem dans notre vie.
Les 3 semaines sont ce moment de l'année où nous crions : Stop à cet état de fait! Ce n'est pas normal d'avoir la tête uniquement à nos soucis quotidiens, et d'en oublier notre relation avec notre papa Hachem!
Le mois d'Av s'appelle : "Ména'hem Av", car nous réconfortons (ména'hem) notre Père (av) en se rappelant de Lui et en revenant vers Lui.]

Allusions au 9 Av dans la Torah

+++ Allusions au 9 Av dans la Torah :

+ 1°/ Le déluge :

-> La période entre le 17 Tamouz et le 9 Av est prédisposée pour les tragédies, depuis le début de l'histoire.

Tossefot dit qu'après le Déluge, Noa'h a ouvert la fenêtre de l'Arche le 17 Tamouz.
En ce jour, Noa'h a envoyé la colombe, mais elle n'a pas trouvé de lieu où se poser.
=> Depuis, chaque année, en ce même jour, un scénario similaire se reproduit avec le peuple juif, qui est comparé à une colombe.

Le 17 Tamouz a commencé une période d'exil dans laquelle les juifs : "sont incapables de trouver un lieu pour poser leurs pieds".
[Daat Zékénim miBaalé Tossefot - Béréchit 8,3 et 9]

-> Le Malbim affirme que Noa'h a ouvert le fenêtre de l'Arche après le déluge le 10 Av.
Selon son avis, cela signifie que tout de suite après une grande destruction, commence une nouvelle ère de reconstruction et de renouvellement.

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+ 2°/ Le guid anaché :

-> Le Zohar (Vayichla'h 170a-b) écrit qu'il y a dans la Torah 365 mitsva négatives correspondant aux 365 jours de l'année solaire.

La mitsva (commandement) qui correspond au jour du 9 Av est l'interdiction de consommer du "guid anaché" (principalement le nerf sciatique)
Cette mitsva provient de l'épisode où l'ange d'Essav "vit qu’il ne pouvait le [Yaakov] vaincre et frappa au creux de sa hanche ; le creux de la hanche se luxa tandis qu’il luttait avec lui" (Vayichla’h 32,26).

Le Zohar de conclure : ceci est un fait annonciateur du 9 Av, comme jour de mauvaise augure pour les juifs, qui y tomberont dans les mains de Essav.

-> "[L'ange d'Essav] lutta avec lui [Yaakov], jusqu'au lever de l’aube" (Vayichla’h 32,25)

De même que l'ange d'Essav a pu faire mal à Yaakov mais sans parvenir à le vaincre jusqu'aux 1ers rayons de soleil (l'aube) qui l'ont guéri, de même, le soleil du machia'h brillera pour nous, et il nous guérira de toutes nos souffrances de l'exil.
[basé sur le Séfer ha'Hinoukh 3]

-> Selon le rabbi Yonathan Eibeschetz (Yaarot Dvach), puisqu'un animal a un nerf sciatique sur chacune de ses cuisses : il y en un a un qui correspond au 9 Av, et un autre qui correspond au jeûne de Guédalia, puisque la mort des tsadikim est équivalant à la destruction du Temple.

[ "La mort des tsadikim est équivalente à l’incendie du Temple" (guémara Roch Hachana 18b)]

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+ 3°/ Quelques autres allusions :

-> "La colère de D. s'est enflammée ce jour-là [du 9 Av suite au rapport des explorateurs]" (Mattot 32,10)

Les mots : "Ce jour là" signifient que dans le futur le 9 Av sera un jour propice aux catastrophes (cf. guémara Sanhédrin 104b).

-> Le peuple juif a pleuré la nuit du 9 Av suite au rapport des explorateurs.
"[D. dit : ] Vous avez pleuré sans raison ; J'établirai pour vous une raison de pleurer [ce jour là] pour les générations à venir." [guémara Taanit 29a]

La Torah mentionne que les explorateurs sont allés en Israël en passant la frontière de Edom.
=> La destruction du Temple, résultante de leur faute, va se faire par les mains d'Edom (Rome).

-> Certains commentateurs rapportent que le seul personnage pour lequel la Torah rapporte son mois de mort est : Aharon.

Aharon, dont descendront tous ceux qui serviront dans le Temple par la suite, est mort durant le mois d'Av, en allusion au fait que le service du Temple prendra fin durant ce mois.

[Aharon qui représente la recherche ultime de la paix entre les juifs, symbolise l'attitude vers laquelle nous devons tendre pour reconstruire au plus vite le Temple : l'amour gratuit (aavat 'hinam) entre nous!]

"Le jour où le Temple a été détruit était un jour de joie, puisque la grande dette causée par nos péchés, qui planait sur les juifs, a finalement été payée."
[midrach Béréchit rabba 42,3]

-> La destruction du Temple a été un avantage pour Israël, puisqu'Hachem a, pour ainsi dire, laissé sortir Sa colère sur du bois et des pierre sauvant le reste d'Israël.
[midrach Eikha rabba 4,14]

[on est heureux à la conscience d'à quel point Hachem nous aime. En effet, malgré la gravité de nos fautes, Il préfère mettre Sa colère sur Sa sainte maison (le Temple), plutôt que sur nous-mêmes!]

-> Le rav Kanievsky fait ainsi remarquer que la méguilat Eikha aborde les souffrances subies par les juifs qui ont suivi la destruction du Temple, mais parle très peu de la destruction en elle-même.
La raison est que c'est uniquement ce qui en a suivi qui était véritablement mauvais : les souffrances humaines en résultant.

-> Ainsi, selon le Sfat Emet, on ne pleure pas la destruction du Temple de l'époque, mais le fait qu'il a été de nouveau détruit cette année à cause de nos fautes.

-> Selon le 'Hatam Sofer, le jour du 9 Av est considéré comme un jour de fête, au cours duquel on ne récite par le Ta'hanoun.

Selon le Né'hamat Israël, c'est parce que ce jour nous rappelle que nous retournerons dans le futur aux jours d'antan, et c'est un réconfort qui perce à travers la douleur incessante.

[Oui, nous sommes inconsolables à l'idée que nos fautes ont provoqué encore cette année la destruction du Temple, mais à l'inverse de toutes les autres nations qui ont disparu, nous sommes éternels, preuve de la réalité de la promesse divine, et grâce à notre téchouva, nous allons revivre des sommets de proximité avec Hachem, comme à l'époque du 1er Temple.

Oui, nous sommes à terre, mais en faisant des pas vers D., Il nous prendra en pitié et nous ramènera tout en haut au près de Lui pour toujours. ]

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-> Les 2 premiers Temples ont préparé le terrain et servi de fondations pour le lieu de résidence final de Hachem.
[Yichma'h Moché]

Les bases sont en place, il ne manque plus que nos mérites pour que le 3e Temple descende du Ciel.

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-> D. a 2 noms principaux : Hachem et Elokim.
Le 1er indique l'Attribut de miséricorde, et le 2e Son Attribut de rigueur.

Il est étonnant que le nom Elokim n'apparaît jamais dans la méguila Eikha.
En effet, on y retrouve uniquement Hachem, signifiant qu'Il a jugé et puni le peuple sans avoir recours à Son Attribut de stricte rigueur.

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-> Le mot hébreu pour "bonté" est : חסד.

On va utiliser la guématria appelé "otiyot néélamot" (les lettres cachées), qui consiste à garder les lettres qui sont prononcées, mais pas écrites.

On a :
- le ח soit : חת ('hét) => la lettre non dite = le ת ;
- le ס soit : סמך (samé'h) => les lettres non proponcées = מך ;
- le ד soit : דלת (dalét) => les lettres non dites = לת

Rabbénou Efraïm fait remarquer que la somme des lettres cachées du mot 'hesséd (bonté) est égale à : 890, et cela correspond aux nombres d'années entre la sortie d'Egypte et la destruction du 1er Temple.

=> On retrouve l'idée que la destruction du Temple est un 'hessed dissimulé de Hachem, pour lui permettre d'expier ses fautes.

-> b'h, voir également la notion que dans nos souffrances, Hachem souffre bien plus que nous : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi/

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-> Lorsque les nations du monde voient que le peuple juif est puni, elles s'en réjouissent, pensant qu'il n'est plus la nation choisie par D.
En réalité, c'est l'opposé qui est vrai. Ces décrets difficiles démontrent l'amour de Hachem pour les juifs, et sont une preuve que nous sommes, et que nous serons toujours, la nation choisie par Lui.

[on peut reconnaître un père et son fils, en voyant que le père va être beaucoup plus concerné par un enfant, en lui faisant des remarques, en le punissant, ... ce qu'il ne ferait pas avec un autre enfant.]

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-> "Il l’a appelé : moéd" (kara alaï moéd – Eikha 1,15)
A l'image des aux Yom Tov du calendrier juif, le 9 Av est appelé un : "moéd" (une convocation - מועד).

Selon le rav Gifter, cette appellation fait référence au sens : d'un moment de retrouvaille, de réunion sainte.
On se retrouve tous ensemble, unis : des fois pour des occasions joyeuses, et des fois pour des occasions tristes.
Mais l'essentiel, c'est de pouvoir se réunir pour rencontrer D.

[à l'image d'un parent qui convoque son enfant après ses mauvaises notes, son mauvais comportement, ... Il ne le fait pas par plaisir, mais c'est plutôt rempli d'amour qu'il agit ainsi, pour le bien de son enfant!]

-> Rabbi Yaakov Neiman (Darké Moussar) fait remarquer que lorsqu'un enfant retrouve son père qu'il avait perdu parmi la foule environnante, il est tellement heureux qu'il va se concentrer sur sa proximité avec son père, et il va ignorer la claque que son père va lui infliger pour s'être éloigné de lui.

De même, le 9 Av est un jour de grande proximité émotionnelle avec Hachem.
Nous savons qu'Il est avec nous en exil, qu'Il nous aime plus que tout, et que notre libération peut arriver à tout puisqu'étant entre nos mains.
[la prophétie de destruction et d'exil a déjà eu lieu, maintenant place à la reconstruction et à la réunification.
Le plus beau est devant nous b'h!!]

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-> Le Sfat Emet (5634) enseigne que le mot : "moéd" (מועד) contient la même racine que "daat" (connaissance - דעת).
Les Fêtes juives fournissent une grande opportunité aux juifs d'acquérir la connaissance du Créateur.

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-> Le rav Tsadok haCohen enseigne que la 1ere fois qu'une lettre apparaît dans la Torah, le mot la contenant nous transmet le sens profond de cette lettre.
La 1ere fois que la lettre tét (ט - valeur numérique de : 9), apparaît dans la Torah est au sein du mot : "tov" (bien - טוב).
=> Comment comprendre que le 9 Av soit un jour : "bon"?

On peut noter que le mot : tov (טוב) a une valeur numérique de : 17, et renvoie au : 17 Tamouz.
Or, les 3 semaines commencent par le 17 Tamouz, et se terminent le 9 Av!

Rav Tsi Méir Silverberg dit qu'il y a beaucoup de bonnes choses qui sont cachées dans ces jours.
Ainsi, si la tristesse nous conduit à faire téchouva, à accomplir plus de mitsvot et d'actes de bonté, ... alors c'est une bonne chose.
De même, si cette période va permettre la venue du Machia'h, alors la tristesse a atteint son objectif.

[une période difficile, un période de deuil est souvent un occasion de se remettre en question, de redéfinir ce qui doit être essentiel dans notre vie.
Par de telles larmes, on plante/se construit un magnifique avenir!]

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-> "Je multiplierai ta descendance comme les étoiles du ciel et comme le sable du rivage de la mer" (Béréchit 22,17)

=> Pourquoi décrire le nombre des juifs par les étoiles et par le sable? Un seul des 2 n'aurait-il pas suffit?

Selon le Avodat Yissakhar, cela ne fait pas référence au nombre de personnes composant le peuple juif, mais cela nous apprend plutôt que :
-> des fois nous serons vus, comme des étoiles dans le ciel : brillants et étincelants ;
-> mais nous aurons aussi des périodes, durant lesquelles nous seront écrasés, piétinés, comme le sable de la mer.

=> Même si à cet instant précis nos actions nous amènent aux plus bas niveaux, D. nous a promis qu'à ce même instant, nous avons également la capacité de s'élever et vaincre tous nos ennemies.

Pour chacun, la vie n'est pas linéaire, il y a des hauts et des bas, des périodes où l'on est comme une étoile (tout nous réussi), et d'autre où l'on est comme du sable, qu'on piétine sans pitié.
Il faut savoir vivre avec, en sachant que c'est le même D. (Hachem) qui nous a donné ce qu'on caractérise de bien et de mal.
Les 2 nous sont utiles, et après notre mort, nous dirons pour les deux : c'était pour le bien!

Plutôt que de se plaindre, il faut aller de l'avant, en cherchant le positif, en se focalisant sur la finalité (tout est pour notre bien puisque provenant de D.).
Durant le 9 Av, on est assis par terre, se lamentant, pour mieux se tenir debout par la suite!!
[on est dans la poussière, pour mieux toujours les étoiles par la suite!]

Dans la religion juive, prendre le deuil est nécessaire et obligatoire, mais cela est bien défini par une durée, car il faut toujours aller de l'avant dans le cadre de la vie que D. nous propose.

La destruction du Temple nous enseigne que même si on est tombé au plus bas, il est encore possible d'espérer, de réparer.
La 1ere chose que nous devons faire est : de pleurer, de regretter du plus profond de nous-même notre comportement.
En effet, ce n'est qu'alors, qu'il nous est possible de nous changer, de nous améliorer
Nos larmes expriment fortement notre décision, elles deviennent la base qui va permettre d'édifier notre vie.

Il est écrit dans les Téhilim : "Ceux qui ont semé dans les larmes, dans la joie, ils récolteront"
Dans la vie, il y a un temps pour planter (c'est dur!), et un autre pour récolter.
Notre épreuve du moment est un tremplin qui va nous permettre d'atteindre des niveaux qu'on ne pourrait pas atteindre sinon.

Cette alternance de moments dits agréables, et "désagréables", vont permettre d'apprécier au mieux, de donner du goût à notre vie.
[A l'image du vélo, où l'alternance de haut et de bas de la pédale, va permettre le mouvement.]

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- > "Hachem nous aime plus qu’aucun père ne pourrait aimer son fils.
Ainsi, nous ne devons pas nous lamenter excessivement sur nos douleurs, car tout ce qui nous arrive est dans notre meilleur intérêt.
Nous ne pouvons pas toujours comprendre les plans de Hachem, mais nous devons avoir confiance en Lui, tout comme un enfant a confiance en son père, et ce même s’il ne comprend pas ses décisions."
[le Ibn Ezra - Réé 14,1]

=> Cela doit être de nos prises de conscience de la période de deuil du 9 Av.

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-> Dans le Shéma, nous déclarons : "Hachem Elokénou, Hachem é'had" (שְׁמַע יִשְׂרָאֵל יְהוָה אֱלֹהֵינוּ יְהוָה אֶחָֽד).

Hachem (יְהוָה) représente le nom de D. dans Son attribut de miséricorde, et Elokénou (אֱלֹהֵינוּ) est celui dans Sa justice.

En apparence, il y a : "Hachem Elokénou" (la miséricorde et la justice), mais en réalité : "Hachem est l'Unique" (tout n’est que miséricorde).
C’est ce que nous déclarons au début du Shéma, ce texte central pour tout juif.

D'ailleurs, selon le Rabbi de Klausenbourg, nous nous couvrons les yeux lors de la lecture de ce passage, afin de cacher l’apparence extérieure des événements qui peut sembler très difficile, afin de mieux exprimer notre certitude que : "Tout ce que fait Hachem c’est pour le bien" [Rabbi Akiva – guémara Béra’hot 60b].

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-> "Car si je suis tombée, je me relève" (Mika 7,8 - Ki nafalti kamti)

C'est une des forces du peuple juif.
Même si on a dû lutter et tomber, nous nous relèverons toujours.
[la survie du peuple juif au travers l'histoire est un miracle phénoménal!]

Bien que non voulue, à chaque fois que je tombe et qu'ensuite je me relève, je deviens meilleur.
Bien que le fait de tomber fasse mal, c'est une nouvelle opportunité de grandir qui s'offre à moi.
Tant qu'il y a de la vie, c'est qu'on peut aller de l'avant!

[ "Le juste tombe 7 fois, et se relève ; mais les méchants sont effondrés par le malheur." (Michlé 24,16)
Le rav Hutner de préciser que ce n'est pas un tsadik qui tombe 7 fois, mais plutôt les 7 chutes qui vont permettre de transformer une personne en tsadik.
De la chute naît la grandeur!

De même le Méor Enayim (Vayétsé) écrit : "Ceci est la signification de : "Le juste (tsadik) tombe 7 fois, et se relève" (Michlé 24,16) = c'est ses chutes (défaillances) qui lui permettent d'atteindre des niveaux toujours plus élevés."

Selon rabbi Tsadok Hacohen de Lublin (le Pri Tsadik) : "Ce sont justement les descentes et les difficultés que l'homme rencontre dans son Service d'Hachem qui peuvent le faire se construire spirituellement.
C'est parce qu'il tombe que quand il se relèvera, il s'élèvera encore plus. Toutes les chutes qu'il pourra rencontrer ont la capacité d'être justement des moyens de le rapprocher davantage. Encore faut-il se renforcer et ne pas en désespérer." ]

-> Le midrach Chocher Tov (Téhilim 22) fait remarquer que c'est au moment le plus sombre de la nuit, que les premières lueurs du jour apparaissent.
Il en sera de même lorsque D. nous libérera.
A ce moment, cela nous paraîtra si sombre, que nous allons commencer à désespérer de revoir un jour de la lumière, mais c'est alors que l'aube de notre géoula fera son apparition.

Plutôt que de déchirer vos vêtements pour susciter la compassion des hommes, il vaut mieux déchirer son cœur pour susciter la miséricorde du Ciel.

[Rabbi Naftali de Ropshitz]

La moindre petite honte [en publique] vis-à-vis d'autrui nous est difficile à vivre, alors qu'elle est éphémère.
Par contre lorsque c'est vis-à-vis de Hachem (ex: en n'utilisant pas la vie qu'Il nous octroie pour faire Sa volonté) nous en sommes bien trop indifférent, alors que si nous ne faisons pas téchouva cela risque de devenir une honte pour l'éternité dans le monde à venir.
=> Sur quoi devons-nous le plus nous affliger?

-> A Pourim, on se déguise, c'est un jour de joie et d'allégresse.
De même, l'exil est un déguisement qui voile la perception et la présence de D.
Pour se débarrasser de notre exil intérieur, la joie nous permet de franchir tous les obstacles et ainsi brise toutes les limites.

-> Dans le Zohar, il est écrit : "Mordé'haï représente le corps et Esther, l'âme."
L'action de ces 2 forces conjointes créé l'harmonie et assure ainsi la victoire.

[pensées 'hassidiques]

-> A Sim'ha Torah, nous dansons avec la Torah afin de dévoiler en nous un Service de D. rempli de joie et de ferveur pour toute l'année.
[Rabbi de Loubavitch]

-> Un instant de Sim'ha Torah est une année entière de Sainteté.
[Rabbi Rachab – le 5e Rabbi de ‘Habad]

La mitsva de la Soucca est particulière, car elle entoure le juif complètement, du talon à la tête, avec tous ses vêtements y compris ses chaussures. Bien plus, chaque action effectuée dans la Soucca devient une mitsva.
Ainsi, chaque geste sera utilisé pour servir D. et ceci se poursuivra tout le reste de l'année.
[...]
Ce monde matériel est une Soucca, une demeure temporaire, telle que tous les domaines d'activités de ce monde, qui n'ont qu'un caractère provisoire.
Si l'homme les envisage uniquement de cette façon et pour le Nom de D., la Soucca devient alors une demeure fixe, la résidence de D. parmi les Créatures.

[Rabbi de Loubavitch]

-> La veille de Yom Kippour, les parents bénissent leurs enfants.
En ce jour, les bénédictions sont du niveau de celles des Cohanim.

[Rabbi de Loubavitch]

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-> Le tsadik est celui qui, lors d'une simple prière de la semaine, éprouve un sentiment de repentir supérieur à ce que tout un chacun ressent lors de la prière de la Néïla (clôture de Kippour).
[Rabbi Rachab - le 5e Rabbi de 'Habad]

[Kippour ayant lieu une seule fois par an cela revêt à nos yeux un caractère exceptionnel, mais en réalité chacune des 3 prières quotidiennes (surtout en minyan) possède également un pouvoir exceptionnel. Dommage d'en profiter pleinement qu'une fois par an!]

Lorsque Yossef se dévoile à ses frères : "Et maintenant, ne vous affligez point, ne soyez pas irrités contre vous-mêmes de m’avoir vendu pour ce pays ; car c’est pour le salut que Hachem m’y a envoyé avant vous ... Non, ce n’est pas vous qui m’avez fait venir ici, c’est D. ; et Il m’a fait devenir le père de Pharaon, le maître de toute sa maison et l’arbitre de tout le pays d’Égypte [afin de préparer l’exil et la Délivrance d’Egypte]" (Vayigach 45,5-8).

Ainsi, après 22 ans de séparation d’avec sa famille, Yossef voit ses rêves enfin se réaliser (la vénération que lui témoignent ses frères).
=> Que signifie cette période de 22 ans qui sépare la vente de Yossef aux retrouvailles familiales?

1°/ Calcul de ces 22 années :
Sur le verset : "Et Yaakov déchira ses vêtements et il mit un cilice sur ses reins et il porta longtemps le deuil de son fils" (Vayéchev 37,34), Rachi commente : 22 ans se sont écoulés entre la vente de Yossef et la venue de Yaakov en Egypte (midrach Béréchit rabba 84,20).
En effet, il est écrit : "Yossef, âgé de 17 ans" (v. 37,2), et il en avait 30 lorsqu’il a été présenté à Pharaon (Mikets 41,46). Il s’est ensuite écoulé 7 années d’abondance et 2 années de famine, soit un total de 22 ans, correspondant aux 22 années pendant lesquelles Yaakov n’a pas honoré son père et sa mère (guémara Méguila 17a) : Les 20 ans passés chez Lavan, plus 2 ans sur le chemin du retour, à savoir un an et demi à Souccot et six mois à Beit El.
Ainsi, la Guémara (Méguila 16b) démontre que Yaakov n’a pas été puni pour avoir négligé d’honorer ses père et mère durant les 14 années d’étude à la yéchiva de Ever (il alla étudier toutes ces années avant de se rendre chez Lavan). En effet, poursuit la guémara, Yaakov a été séparé de son père pendant précisément 36 ans (14+22 = 36). Or, la séparation d’avec son fils Yossef (mesure pour mesure) n’a duré que 22 ans.
[derrière ce constat, la guémara corrobore le principe suivant : étudier la Torah est plus important que le fait d’honorer père et mère].

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2°/ Quelques raisons :
Yaakov a été puni pendant 22 ans pour différentes raisons parmi lesquelles :

1°/ Parce qu’il ne s’est pas contenté d’épouser Léa, comme l’envisageaient ces parents ; il désira aussi Ra’hel et travailla 7 ans pour l’acquérir. Ainsi, il resta de nombreuses années chez Lavan de son plein grès.
[Rabbénou Bé’hayé - Toldot 28,5]

2°/ Après les 14 premières années, au cours desquelles il bâtit une famille, Yaakov aurait dû retourner chez son père. Il préféra pourtant travailler 6 années de plus chez Lavan dans le but de s’enrichir. Cette décision personnelle ouvra la porte au Satan qui l’accusa d’avoir eu des intentions lucratives durant les 14 premières années.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

3°/ Le temps de la descente en Egypte de Yaakov n’était pas encore arrivé à son terme. [Divré Yoël]
Le guémara (Béra'hot 55b) enseigne : "Une personne doit toujours espérer que le bon rêve qu’elle a fait se réalise jusqu’à ce que 22 années se soient écoulées. D’où savons-nous cela? De Yossef (car ses rêves se sont réalisés que 22 ans après qu’il les ait faits, comme le démontre la guémara)".
[...]
La Birkat Cohanim a la propriété de réparer un mauvais rêve, lorsque l’on prie à cet effet au moment de sa récitation (Beit Yossef - Ora’h ‘Haïm 130).
C’est pour cela que le temps donné à la réalisation d’un bon rêve est de 22 ans. [Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Les 10 fils de Yaakov (hormis Binyamin) séparèrent leur jeune frère Yossef de leur père durant une période de 22 années (voir Rachi sur Vayéchev 37,34).

Selon le Yalkout Réouvéni : Chacun des 10 frères de Yossef a contribué à la séparation de Yossef d’avec son père durant 22 ans. Ainsi, de manière réciproque, Hachem a-t-il puni leurs descendants par un Exil [qui s’apparente aussi à une séparation] de durée égale à : 10x22 [220] moins 10 ans, correspondant à une année par Tribu, en raison de l’expiation causée par leur mort.

De même, une des causes de l'exil en Egypte rapportée par le Meam Loez (Chémot 6,1) est :
"les fils de Yaakov avaient fait souffrir leur père. Yaakov porta le deuil de son fils pendant 22 ans : depuis la vente de Yossef jusqu'à ce qu'il ait appris qu'il était vivant.
10 frères (en excluant Yossef et Binyamin) étaient responsables de ce crime.
Les juifs méritaient un exil de 22 ans pour chacun des frères, soit 220 ans au total. Mais puisque les 10 frères moururent hors de la terre Sainte, cette punition réduisait leur sentence d'un an pour chacun.
Les juifs demeurèrent donc en Egypte pendant 210 ans."

-> Si Yossef s'était abstenu de rapporter ses rêves devant ses frères, ils se seraient réalisés plus tôt. Leur jalousie le frappa du mauvais œil, et ils ne s'accomplirent que 22 années plus tard.
[Zohar - rapport dans le Méam Loez - Vayéchev 40,21-22]

-> Si Hachem avait accordé l'inspiration Divin à Yaakov pendant ces 22 années [de disparition de Yossef], ses prières auraient été exaucées et la situation de Yossef lui aurait été révélée.
D'après le Binyan Yéhochoua (sur Avot déRabbi Nathan 30,4), c'est uniquement après que l'inspiration Divine lui ait été rendue que Yaakov a [pleinement] cru que Yossef était en vie, la présence Divine elle-même l'en ayant informé.
[il se peut que Séra'h a réveillé la joie en Yaakov, permettant alors à la Présence Divine de revenir sur lui, et d'ainsi lui assurer la certitude que son fils Yossef était vivant.]

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-> Yaakov a subi ces 22 années de chagrin pour avoir négligé d'honorer ses propres parents pendant 22 ans.
Il avait séjourné 20 ans chez Lavan, 18 mois à Souccot, et 6 mois à Béthel, soit 22 ans en tout.
[les 14 années durant lesquelles il demeura à la yéchiva ne sont pas prises en compte car l'étude de la Torah prime sur les obligations filiales].
=> C'est pourquoi Yaakov dit à Lavan : "J'ai passé, moi, 22 années dans ta maison" (Vayétsé 31,41). Ces 22 ans furent pour moi comptées contre moi [à l'inverse de celles à la yéchiva]. Ces années vont me coûter très chères, elles m'ont empêché d'accomplir le commandement d'honorer mes parents."
[Méam Loez - Vayéchev 37,34]

-> Le Targoum Yonathan (v.32,8) écrit également que si : "Yaakov eut très peur", c'est parce qu'il n'a pas activement honorer ses parents pendant 22 années.
[c'est lorsqu'il apprend que Essav se dirige vers lui avec 400 hommes]

L'homme qui reconnaît ses fautes et accède à une pleine et entière téchouva est comparable à un enfant qui vient de naître.

[Rabbi Yéhouda Méir Shapiro - le rabbi de Lublin]

-> Communément, les gens disent qu'il faut tourner la page ...
A mon avis, il faut ouvrir un nouveau livre, celui-ci permettra de débuter une nouvelle vie.
[Rabbi de Loubavitch]

[c'est ça la téchouva, pouvoir repartir sur de nouvelles bases, toutes belles, sans saletés du passé venant nuire à notre présent!]