Aux délices de la Torah

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La Torah est comparée à un élixir de vie …

+ La Torah est comparée à un élixir de vie ...

Hachem dit à Israël : "Mes enfants, J'ai créé le yétser ara et J'ai créé un remède (tavline) : la Torah. Si vous étudiez la Torah, vous ne serez pas soumis au yétser ara ... mais si vous n'étudiez pas la Torah, le yétser ara vous dominera ... de plus, il redoublera d'efforts pour te faire trébucher ... mais si tu veux, tu pourras le vaincre (grâce à la Torah étudiée).

[guémara Kidouchin 30b]

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-> Lorsqu'un homme médite sur la Torah qu'il étudie assidûment, il annule les pensées impures suscitées par son yétser ara qui l'amèneraient à transgresser.
Ainsi la Torah est l'antidote (tavline) du yétser ara.
[Rachi - guémara Baba Batra 16]

-> Le mot "tavline" signifie aussi : épice.
Une épice apprête un mets pour qu'il devienne consommable et lui donne un goût agréable ; de même, l'étude de la Torah vient modérer les profits de ce monde, afin que ces derniers ne l'entraînent pas à transgresser.
Ainsi, ces produits modérés prennent un goût agréable.
[Iyoun Yaakov]

-> De même qu'une épice transforme un mets fade en bon plat, l'étude de la Torah transforme le yétser ara et le rend tov (bien).
['Hida - Péta'h Enaïm]

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-> Le Ben Ich 'Haï enseigne que si la Torah est qualifié de "tavline", c'est pour faire allusion à ces 3 propriétés de la Torah :
- l'étude de la Torah n'est efficace que si on y met tout son cœur.
En effet, le mot תבלין (tavlin) est formé des mêmes lettres que l'expression : yiten lev (mettre son coeur - יתן לב).

- l'étude de la Torah, du début à la fin, conduit à acquérir les 50 portes de sagesse.
Cela est en allusion dans le mot : תבלין par lequel la Torah est surnommée.
En effet, le 1er mot de ; "béréchit" (בראשית) de la Torah commence par la lettre ב et finit par la lettre ת qui sont les 2 premières lettres de תבלין.
De plus, le dernier mot de la Torah : ישראל (Israël) de la Torah commence par la lettre י et se termine par la lettre ל qui sont les 3e et 4e lettres de תבלין.
Enfin, la dernière lettre נ du mot תבלין, de guématria 50, fait allusion aux 50 portes de compréhension de la Torah.

- c'est par le mérite de la Torah que Eliyahou haNavi viendra nous annoncer l'arrivée du machia'h ben David qui amènera la guéoula.
Cela est en allusion dans le fait que Machi'a'h ben David (משיח בן דוד) et Eilyahou (ואליהו) ont une guématria totale de : 434+58 = 492, soit la même guématria que le mot : תבלין soit 492.

10 mesures de beauté sont descendues sur le monde : 9 mesures sur Jérusalem et une mesure sur le reste du monde.

[guémara Kidouchin 49b]

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=> De quelle beauté, attribuée essentiellement à Jérusalem, s'agit-il?

-> Il s'agit de la beauté physique des habitants de Jérusalem.
C'est ainsi que dans la guémara (Baba Métsia 84a), rabbi Yo'hanan, qui était d'une beauté remarquable, a dit : "Je suis un survivant des splendeurs de Jérusalem".

Le verset : "Les enfants de Tsion, tant estimés, comparables à l'or fin" (Eikha 4,2).
La guémara (Guittin 58a) le commente ainsi : La beauté des enfants de Tsion (Jérusalem) était telle qu'elle faisait paraître terne le plus bel or fin.

Le Méam Loez (Eikha 4,2) rapporte que les non-juifs pensaient que les traits d'un nouveau-né dépendaient de l'objet que sa mère regardaient au moment de sa conception. Ainsi, avant que Jérusalem n'ait été vaincue, ils plaçaient de fines statuettes et de belles images dans leur chambre à coucher.
Après la chute de la ville sainte, ils enchaînaient un juif (les habitants de Jérusalem étant célèbres pour leur beauté!) au montant de leur lit et s'accouplaient en le regardant (guémara Guittin 58a).

-> Il s'agit de la beauté de la ville de Jérusalem.
En effet, selon la guémara (Soucca 51b), nos Sages enseignent : Qui n'a pas vu Jérusalem dans sa splendeur n'a jamais vu de sa vie une belle cité.

Cette beauté parfaite est confirmée dans le verset : "Est-ce là la ville qu'on appelait "beauté parfaite"" (Eikha 2,15), où l'expression : "kélilat yofi" (כְּלִילַת יֹפִי) a été traduite par "beauté parfaite", car elle comprend toutes les formes de beauté, du fait que le mot כְּלִילַת (kélilat) dérive du mot כלל (kollel - qui inclut).

On retrouve également cette expression dans le verset : "Depuis Tsion (Jérusalem), ce centre de beauté, Hachem rayonne" (Téhilim 50,2), où Tsion (surnom de Jérusalem) est désigné : "centre de beauté" (miklal yofi - מִכְלַל יֹפִי), car le mot מִכְלַל désigne un "centre" inclusif.

-> Pour le Maharal ('Hiddouché Aggadot), il s'agit de la beauté sur le plan spirituel de la ville de Jérusalem où règne l'éclat de la lumière Divine.
C'est le pays d'Israël, et spécialement Jérusalem, qui est dotée d'une grande sainteté, donc qui est digne de cette beauté "spirituelle".

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-> Selon le Ben Ich 'Haï, la répartition des 10 mesures ne s'est pas maintenue au cours des générations, et c'est pourquoi à notre époque, on ne constate pas toujours la beauté de la ville de Jérusalem.

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-> La guémara (Béra'hot 5a) nous raconte que Rabbi Eliezer était malade et que Rabbi Yo'hanan vint lui rendre visite. La pièce étant sombre, Rabbi Yo'hanan dévoila son bras, apportant ainsi de la lumière dans la pièce.
Rachi explique que la peau de Rabbi Yo'hanan brillait parce qu'il était beau.
Rabbi Yo'hanan vit que Reb Eliezer pleurait. Rabbi Yo'hanan lui demanda : Pourquoi pleures-tu? Si c'est parce que tu [penses que tu] n'as pas assez étudié la Torah, regarde nos Sages nous disent : "une personne qui fait peu est égale à celle qui fait beaucoup, tant que son intention est pour le ciel". Si c'est parce que vous n'êtes pas riche, tous les gens ne méritent pas les deux tables [richesse et Torah]. Et si c'est parce que tu n'as pas d'enfants, voici l'os de mon 10e enfant.
Selon le Rachbam : Rabbi Yo'hanan gardait un petit os de son dixième enfant pour montrer aux gens sa souffrance afin qu'ils ne se sentent pas si mal à propos de leur propre souffrance.
[Rachi dit qu'il a gardé l'os à cause de sa détresse]

Rabbi Eliézer lui a répondu : Je pleure à cause de ta beauté qui [un jour] sera décomposée dans la terre."
Rabbi Yo'hanan répondit : "C'est certainement une raison valable de pleurer", et ils pleurèrent ensemble.

Le Maharcha explique que la guémara (Baba Métsia 84a) affirme que la beauté de Rabbi Yo'hanan était le dernier vestige de la beauté qui existait à Jérusalem à l'époque glorieuse du Temple.
Lorsque Rabbi Yo'hanan serait décédé, ce dernier souvenir du Temple prendrait fin, c'est pourquoi Rabbi Yo'hanan a reconnu qu'il s'agissait là d'une raison de pleurer.

Lorsqu'un homme parvient à s'élever spirituellement, se détachant totalement du monde environnant et s'attachant corps et âme à Hachem et à Sa Torah, il accède à des niveaux incommensurables.

Chaque instant de sa vie, il n'aspire qu'à accomplir la volonté du Créateur, avec une ferveur si intense qu'il devient totalement hermétique à l'influence extérieur et aux dérives de son entourage.
Un tel homme évolue immanquablement dans la sérénité, libre de tout sentiment d'inquiétude, de crainte et de jalousie, car il se sait à tout moment porté dans les bras de Hachem."

[rav 'Haïm Chmoulévitz - rapporté dans Moa'h vaLév - p.79]

Lorsque l'homme prend conscience que Hachem est la source de tout, du bien et du mal, alors il guérit peu à peu de ses angoisses et des menaces qui pèsent sur lui ; il comprend qu'il n'est pas soumis au "mal" ou au "bien" par hasard.

Le "mal" n'est qu'une sanction de la faute afin de la regretter, car il existe un D. de justice.
L'homme devient alors conscient de sa faute ; il soupèsera alors ses actions et ses paroles afin d'accomplir la volonté du Créateur.

[Rabbi Moché Miller]

Rabbi Akiva fait ce commentaire : "Si un homme et sa femme sont méritants, la Présence Divine résidera parmi eux, sinon un feu les consumera"

Rava précise : le feu de la femme est plus dévastateur que le feu de l'homme.
Pour quelle raison?
C'est parce que pour la femme (icha - אשה) les lettres (aléph et chin, qui forment le mot : éch - feu - אש) son juxtaposées, tandis que pour l'homme (ich - איש) ces lettres (qui forment le mot אש) sont séparées (par la letttre "youd").

[guémara 17a]

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-> Lorsque les 2 conjoints sont méritants, en demeurant fidèles l'un à l'autre et en suivant le chemin "droit" de la Torah, Hachem distribuera les lettres de Son Nom י-ה, le youd à l'homme (איש) et le hé à la femme (אשה).

Mais s'ils ne sont pas méritants, Hachem retirera Son Nom, donc les lettres youd et hé, et il ne restera plus chez chacun que les lettres aléph et chin qui forment le mot אש (éch - feu) ; ce couple va alors à sa perte par le feu de la dispute.
[Rachi]

-> Le rav 'Haïm Vittal dit que celui qui porte atteinte à sa paix conjugale provoque le départ de la présence Divine de son foyer et la disjonction du Nom divin : les lettres Divines Youd et Hé, respectivement placées en l’homme et en la femme, se détachant d’eux.

-> Tant qu'Adam était seul, il s'appelait : "adam" (אדם).
Lorsque Hachem lui a donné sa compagne 'Hava, ils se sont appelés : "éch" (אש).
Hachem a dit : "S'ils suivent Mes voies et accomplissent Mes commandements, Mon Nom י-ה sera posé sur eux pour devenir איש et אשה dignes de ce Nom, et Je les épargnerai de toute détresse ; sinon Je retirerai d'eux Mon Nom, c'est-à-dire les lettres youd et hé, et ils redeviendront אש (un feu), selon le verset : "Car ce sera un feu dévorant jusqu'à la perdition" (Iyov 31,12).
Ils se "brûleront" alors l'un l'autre jusqu'à se détruire mutuellement.
[Pirké déRabbi Eliézer - chap.12]

-> La lettre youd (י) du milieu du mot איש, qui s'écrit en plein יוד, a pour guématria : 20.
La lettre chin (ש) du milieu du mot אשה, qui s'écrit en plein שין, a pour guématria 360;
La guématria totale de ce couple de lettre est donc de 380 (20+360) ; si on ajoute les 6 lettres (de איש et אשה), on obtient 386 qui est la guématria du mot : "Ché'hina" (Présence Divine - שכינה), de valeur 385 auquel on ajoute 1 pour le mot lui-même (le kollel), soit au total 386.

Il y a donc ici une allusion au fait que la Présence Divine (chékhina) règne au "milieu" du couple.
[Ben Ich 'Haï]

L'avare n'a pas confiance en Hachem et porte constamment son œil (ayin - עין) sur son argent (késsef - כסף).
Ce lien entre son œil (עין) de guématria 130 et son argent (כסף) de guématria 160, donne une guématria totale de 290, qui est la valeur numérique du mot : "tsar" (étroit - צר).

[lorsque nous regardons notre vie par des yeux matériels (argent), plutôt que spirituels, il en découle que nous avons un regard qui est très étroit. Nous passons à côté de notre vie, se comportant de façon très petite par rapport à nos potentialités! ]

Par contre, l'homme généreux et bienveillant fait confiance à Hachem et porte constamment ses yeux vers Lui.

[Ben Ich 'Haï]

Quiconque se consacre uniquement à la Torah, sans pratiquer des actions de bonté (guémilout 'hassadim), est semblable à un homme sans D.

[rav Houna - guémara Avoda Zara 17b]

Moché et le géant Og

+ Moché et le géant Og :

-> "Lorsque les hommes de D. se mêlèrent aux filles de l'homme qui leur donnèrent des enfants (puissants)" (Noa'h 6,4)
Le Targoum Yonathan explique : ces "hommes de D." sont 2 anges descendus du Ciel, nommés Cham'hazaï et Ouziel. Ils se mêlèrent aux filles de l'homme et des géants naquirent.
Parmi les géants, il y avait 2 frères devenus rois : Og et Si'hon, tous 2 fils de A'hya, fils Cham'hazaï.
[Rachi - guémara Nida 61a]

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-> Hachem rassure Moché lorsque le roi Og s'avança avec tout son peuple pour livrer bataille à Israël : "Ne le crains pas (Og)" ('Houkat 21,34).

=> Pourquoi Moché craignait-il Og, et ne craignait-il pas son frère Si'hon?

-> Rabbi Chimon bar Yo'haï répond : Moché se disait : "Peut-être le mérite de Og, qui était venu annoncer à Avraham la capture de son neveu Loth par le roi de Elam, le soutiendra-t-il et il pourrait nous vaincre?", comme dit le verset : "Un fuyard vint l'annoncer à Avram l'Hébreu" (Béréchit 14,13)
Rabbi Yo'hanan dit que ce fuyard était le géant Og qui avait survécu au déluge.
[guémara Nida 61a]

-> Le Méam Loez (Dévarim 3,2) donne d'autres explications :
1°/ Telle est la voie des tsadikim. Bien que D. promette de leur donner le bien, ils craignent que leurs fautes ne fassent obstacle et que D. ne s'éloigne d'eux.
Hachem dit : "On ne verra pas chez toi d'impudicité car D. s'écarterait de toi" (Dévarim 23,15) = si tu fautes, D. s'éloignera de toi.
Hachem avait promis à Yaakov : "Je serai avec toi et Je te protégerai de tout mal". Malgré cela, Yaakov avait très peur avant sa rencontre avec Essav. Il craignait d'avoir fauté à l'époque où il habitait chez Lavan et d'avoir perdu la protection divine.
Ici aussi, Moché craignait que pendant la guerre contre Si'hon, les Bné Israël n'aient fauté ou n'aient pris un objet interdit.
Hachem l'a donc rassuré. Il n'avait pas à craindre la moindre faute.

2°/ Og appartenait à la tribu détruite par Amrafel lorsqu'il a combattu les 5 rois, comme il est écrit : "Ils anéantirent les Réfaïm à Achtérot Karnayim" (Béréchit 14,5).
Og était le seul survivant : "Seul Og, roi de Bachan, survécut parmi les Réfaïm" tués par Amrafel.
Ainsi, parmi tous les leurs puissants guerriers, Og était exceptionnel!

3°/ Il n'existait personne d'aussi puisant que lui.
Lorsque Moché et les Bné Israël sont arrivés à Edreï et que Og est sorti à leur rencontre, la nuit était tombée.
Moché a dit : "Passons la nuit ici, et demain matin, nous nous lèverons tôt pour nous battre contre Og. Nous entrerons dans la ville et nous la conquerrons".

Le lendemain, avant l'aube, les Bné Israël ont monté l'attaque. Il faisait encore sombre.
Moché a levé les yeux et a vu Og assis au sommet de la muraille, les pieds touchant le sol.
Moché a pensé : "Je ne sais pas ce que je vois. On dirait que les habitants ont ajouté des pierres à la muraille pendant la nuit".
Hachem lui a révélé : "Ce n'est pas la muraille que tu vois mais Og, le roi de Bachane".

Les jambes de Og mesuraient 38 coudées de long (environ 22 mètres!)
Moché a pris peur de ce qu'il voyait à ce moment-là mais D. lui a dit : "Ne le crains pas car Je l'ai livré, lui, tout son peuple et son pays, en ton pouvoir".

4°/ Moché a eu peur également parce que Og n'était autre que Eliézer le serviteur d'Avraham.
Lorsqu'Avraham a circoncis tous les membres de sa maison, il a également circoncis Og.
En voyant les Bné Israël se préparer à se battre contre lui, Og dit : "Le mérite de ma circoncision remonte à l'époque d'Avraham". Il a donc eu l'audace de lutter contre les Bné Israël.
Lorsque Moché a compris que Og comptait sur le mérite de sa circoncision pratiquée par Avraham en personne, il fut très effrayé. Il dit : "Qui pourrait déraciner ce mérite?"
D. le rassura : "Ne crains rien. Il a déjà souillé le signe de la circoncision. Quiconque souille ce signe est déraciné du monde".

5°/ Moché craignait aussi que Og, c'est-à-dire Eliézer, ne possède le mérite d'avoir trouvé une épouse pour Its'hak et d'avoir négocié avec Lavan jusqu'à ramener Rivka à son maître.
Lorsque Lavan a vu les bijoux que Eliézer avait apportés pour Rivka, lui et ses hommes ont cherché à prendre tous ses biens. Og a démontré alors sa force en prenant les 10 chameaux dans ses 2 mains, en les soulevant et en leur faisant traverser la rivière.
Lavan s'est dit : "Nous ne pouvons combattre contre lui".
Lavan a ensuite mis du poison dans l'assiette de Og pour le tuer, mais par le mérite d'Avraham, les assiettes ont été interverties. C'est Bétouel, le père de Lavan, qui a mangé la nourriture empoissonnée et qui est mort.

D. a dit à Moché : "Ne crains pas le mérite de Og. Il a déjà reçu sa récompense puisqu'Avraham l'a affranchi. Je l'ai également récompensé en le faisant régner sur tous ces territoires. Il n'a donc plus de réclamation valable pour recevoir une récompense pour ce mérite, ni dans ce monde ni dans le prochain".

6°/Par prophétie, Moché a vu que Og aurait un descendant appelé rabbi Chimon ben Nétanel qui éprouvait une grande crainte de la faute.
Moché craignait que le mérite de ce tsadik ne vienne à l'aide de Og.
D. dit à Moché : "Ne le crains pas. Un grand tsadik sera issu de toi aussi. Ce sera rabbi Yo'hanan ben Zakaï, le maître de rabbi Chimon ben Nétanel".
Og est appelé "roi de Bachane", car les lettres du mot Bachane (bét, chin et noun) forment les initiales du nom : Chimon ben Nétanel.

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-> Moché craignait le roi Og car il avait l'âge de 500 ans (une longévité exceptionnelle).
[rav Lumbroso]

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-> Le conflit mené par Og contre Israël est le modèle du conflit permanent de ceux qui possèdent la force matérielle contre ceux qui possèdent la force spirituelle.
[Maharal - Gour Arié ('Houkat)]

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-> "Tu as brisé les dents des réchaïm" (Téhilim 3,8)
Dans la guémara (Bérah'ot 54b), selon Reich Lakich : il ne faut pas lire "que Tu as brisé" (chibarda), mais "que Tu as allongé" (chirbavta).

Le Ein Eliyahou commente que les dents du géant Og se sont allongées et tout le monde a pu voir le miracle que la délivrance ne vient que d'Hachem : seul Lui a pu faire cela.

Rachi (guémara Méguila 15b) enseigne qu'il y a eu un allongement des dents du géant Og de 60 amot (environ 30 mètres).

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-> Pourquoi est-ce après l'allongement des dents de Og que Moché l'a attaqué?

Avant l'allongement des dents du géant Og, Moché craignait de l'attaquer, non seulement parce que Og bénéficiait du mérite d'avoir par son annonce contribué au Kiddouch Hachem réalisé par Avraham, mais surtout parce que Og possédait une étincelle de l'âme (de la néchama) de rabbi Chimon ben Nathanel (d'après le Arizal).

Or les 2 lettres : ש et נ du mot שן (chen : dent) sont les initiales de : Chimon ben Nathanel, ou Nitsouts Chimon (une étincelle de Chimon) ou Nichmat Chimon.
Lorsque les dents de Og se sont allongées pour sortir de sa bouche, Moché a compris que l'étincelle de l'âme de Chimon ben Nathanel était sortie de chez Og et qu'il n'y avait donc plus de raison de le craindre, c'est pourquoi Moché a décidé de le frapper à ce moment.
[Ben Ich 'Haï]

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-> "Quelle était la hauteur de Moché? 10 coudées (environ 5 mètres).
Moché prit une hache de 10 coudées, fit un bond de 10 coudées et porta un coup à Og à la cheville et il mourut." [guémara Béra'hot 54b]

=> Pourquoi Moché a-t-il frappé Og à la cheville?

-> Selon le Ben Ich 'Haï :
Og, qui avait fui la région de Sodome pour annoncer à Avaham la capture de Lot, bénéficie du mérite de ce long déplacement à pied.
Mais Hachem rassure Moché : "Ne le crains pas, car Og était mal intentionné, il s'est dit : "Je vais l'annoncer à Avraham, afin qu'il parte en guerre pour sauver son neveu, il y perdra la vie et je pourrai prendre son épouse Sarah".

C'est pourquoi Hachem a aidé Moché à frapper la cheville de Og pour lui signifier : "La longue marche (de Og) vers Avraham vient, au contraire, accuser Og, car il avait de mauvais intentions au sujet de Sarah."
Nous comprenons ainsi pourquoi c'est la cheville du géant Og, os de l'articulation du pied, nécessaire pour marcher, que Moché a frappé.

-> Selon le Imré Noam :
Moché n'a pas tué directement le géant Og, car Og n'est pas mort par le coup de hache porté à sa cheville.
Mais, sous l'effet de ce coup il est tombé d'une hauteur de 30 coudées (environ 15 mètres), soit 10 coudées de Moché + 10 coudées de la hache + 10 coudées du bond, et il est mort immédiatement après cette chute de très haut.

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-> A la fin de notre paracha, il est question des guerres de Moché avec 2 frères, Si’hon le roi de l’Emori, et Og le roi du Bashan. C’étaient les fils d’A’hiya fils de Sham’hazaï ...

Le Midrach Avkir donne certaines indications sur la vie d'Og :
"Les disciples de Rav Yossef lui ont demandé : qui est Azaël? Il leur a répondu : Quand la génération du déluge a adoré des idoles, Hachem S’est attristé. Immédiatement 2 anges se sont dressés, Cham’hazaï et Azaël, et ont dit : "Maître du monde! Nous T’avions bien dit, lorsque Tu as créé le monde, ‘qui est l’homme pour que Tu T’en souviennes?’
Hachem leur a répondu : Et que deviendrait le monde [sans l’homme]?
Ils ont poursuivi : Maître du monde! Nous suffirions à le peupler.
Il leur a dit : Il est clair et révélé devant Moi que si vous demeuriez sur terre, le mauvais penchant vous dominerait et vous seriez pires que les hommes.
Ils répondirent : Donne-nous la permission de vivre parmi les hommes et Tu verras comme nous sanctifierons Ton Nom.
Il leur dit : Descendez donc et allez vivre parmi eux.

Immédiatement, ils fautèrent avec les filles des hommes, et furent incapables de dominer leur mauvais penchant.
Sham’hazaï vit tout de suite une jeune fille du nom d’Istahar, elle lui plut, mais elle lui dit : ‘Je ne veux pas t’écouter jusqu’à ce que tu m’enseignes le Nom divin par lequel tu montes aux cieux lorsque tu l’évoques.’
Il lui enseigna le Nom, elle l’évoqua, et monta aux cieux sans avoir fauté.
Hachem dit : comme elle a évité la faute, mettez-la parmi ces 7 planètes pour que vous les méritiez à jamais, et placez-la dans la constellation de l’Orion. Quand Sham’hazaï et Azaël virent cela, ils épousèrent des femmes et engendrèrent des fils, Hiva et Hiya."

-> Le Midrach Béréchit Rabbati explique que ces deux fils, Hiva et Hiya, sont nés de Cham’hazaï, ils ont épousé des femmes et engendré Si’hon et Og.
La nourriture de tous ceux-là était chaque jour mille chameaux, mille chevaux et mille taureaux.
[compilation issue de la voie à suivre n°630]

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-> Le midrach (Dévarim rabba 1,25) relate que lorsque Og est venu informer Avraham que Lot a été capturé pendant la guerre, il a trouvé Avraham en train de faire des matsot pour Pessa'h.
Le vrai nom de Og est Palit, puisqu'il a été sauvé (פליט) du déluge à l'époque de Noa'h.
Il a changé son nom en Og (ougot - עוגות), suite à la vision de la fine galette (la matsa) que Avraham cuisinait.

=> On peut facilement comprendre son nom en rapport avec le déluge, mais pourquoi a-t-il changé de nom au regard de Avraham fabriquant ses matsot?

Selon rabbi 'Haïm Zayrchik (Mayanei ha'Haïm), on voit de là l'impact que peut avoir la vision d'un tsadik accomplissant une mitsvot avec beaucoup d'amour, de dévouement.
Néanmoins, le fait que son nom n'est pas été modifié en "matsot", mais plutôt en "gâteau" (og - ougot) indique un degré de superficialité de sa part, à l'image de Essav qui a été appelé "Edom" (rouge), comme la couleur du plat de lentilles qu'il a demandé à Yaakov.

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-> Le Méam Loez (Noa'h 7,5-7) enseigne :
2 créatures ne tenaient pas dans l'Arche :
1°/ La 1ere était l'auroch géant (Réem).
2°/ La 2e créature qui ne pouvait tenir dans l'Arche était Og le géant.
Il monta sur le toit de l'Arche et se fit une protection, au-dessus de la tête, contre les pluies du Déluge.
Pendant une année, Noa'h lui passa la nourriture par la fenêtre de l'Arche.
Certains disent qu'il était beaucoup trop gigantesque pour s'asseoir sur l'Arche, mais qu'il se déplaçait le long de celle-ci, là où les eaux étaient froides.

-> Le midrach rapporte que le géant Og a survécu au déluge en s'accrochant à l'Arche. Il habitait sur le toit et recevait quotidiennement sa nourriture par Noa'h au travers d'un trou.

["Hachem effaça toutes les créatures qui étaient sur la face de la terre ... Il ne resta que Noa'h, et ce qui était avec lui dans l'Arche" (Noa'h 7,23)
Selon le Tour, l'expression : "que Noa'h" (a'h Noa'h - אַךְ נֹחַ) a la même valeur numérique que : "Og" (עוג), le mot "a'h" laissant sous-entendre que quelqu'un d'autre à survécu.]

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-> Le Méam Loez (Dévarim 3,10-11) enseigne également :
Selon certains commentateurs : "De tous les Rafaïm seul Og survécut" (Dévarim 3,11) signifie qu'il a survécu aux géants qui ont disparu dans le déluge à l'époque de Noa'h. Lorsque D. a envoyé le déluge, Og s'est assis sur les marches de l'arche. Il a fait jurer à Noa'h et à ses fils de le nourrir, en échange de quoi il deviendrait leur esclave à vie. Noa'h a accepté et a pratiqué une ouverture dans l'arche par laquelle il lui passait sa nourriture chaque jour. C'est ainsi que Og a survécu au déluge.

D. a permis de laisser Og en vie bien qu'il ne fût pas un tsadik afin que les générations suivantes constatent la puissance de D. et disent : "Des hommes si forts vivaient à 'époque du déluge! Mais ces hommes comptaient sur leur force et se sont révoltés contre D., et Il les a tous anéantis".
Hachem a donc sauvé Og du déluge et l'a laissé en vie afin que les hommes constatent la force des êtres humains d'autrefois.

Ensuite, Og a été donné comme esclave à Nimrod. Lorsque ce roi a jeté Avraham dans la fournaise ardente et que notre Patriarche en est sorti sain et sauf, Nimrod et tous les hommes importants du royaume étaient abasourdis. En signe d'admiration, ils ont offert des cadeaux à Avraham. Nimrod a donné Og comme esclave à Avraham, qui l'a nommé Eliézer.
Après que Og (Eliézer) ait fait tant d'efforts pour ramener Rivka à Its'hak et subi les tentatives de meurtre de Lavan, Avraham l'a récompensé en l'affranchissant.
Hachem l'a donc rétribué dans ce monde : il est devenu Og roi de Bachane ...

Lorsque Og était enfant, son berceau était en fer car un berceau de bois, même fait de poutres épaisses, n'aurait pas pu soutenir son poids.
[Le Rachbam explique que lorsque Og était bébé, il avait un berceau en fer, car lorsqu'on le mettait dans un en bois, il se cassait.]
Il est écrit : "Son berceau, un berceau de fer, de 9 coudées de long et de 4 coudées de large, selon la coudée de cet homme" (Dévarim 3,11) = c'est-à-dire d'après la mesure du bras (la coudée) de Og.
[...]

Si seul Og a survécu au déluge, comment Si'hon, le frère de Og, a-t-il survécu?

Lorsque Cham'hazaï, l'ange descendu du ciel, s'était rendu coupable d'adultère avec l'épouse de 'Ham, fils de Noa'h, qui est devenue enceinte. Lorsque Noa'h et ses fils sont entrés dans l'arche avant le déluge, 'Ham s'est rendu compte que son épouse était enceinte. Afin de dissimuler la faute de son épouse, 'Ham eu des relations avec elle dans l'arche. L'enfant qui est né était Si'hon.

Nos Sages enseignent que la guerre contre Si'hon et Og était plus difficile que celle contre Pharaon et ses armées.
Comme les Bné Israël avaient chanté une louange à D. pour Ses grands miracles après la défaite de Pharaon, ils auraient dû chanter aussi un cantique après celle de Si'hon et Og.
Tous les guerriers ennemis étaient morts en un instants car D. avait envoyé contre eux un frelon qui les avait empoisonnés, aveuglés et anéantis.
Cependant, les Bné Israël n'ont pas chanté de louange à D. pour ce miracle jusqu'à ce que le roi David loue D. dans le grand Hallel : "Il frappa de grands rois, car Sa bonté est infinie ; Si'hon, le roi des Amoréens, car Sa bonté est infinie ; et Og roi de Bachane, car Sa bonté est infinie" (Téhilim 136,18-20).

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+ Eliézer, le serviteur d'Avraham ou Og?

-> On trouve dans le traité Sofrim (21,9) qu’Og est Eliezer, le serviteur d’Avraham.
Comment Eliezer était-il le serviteur d’Avraham?
Quand Avraham est sorti d’Our en Chaldée, tous les grands de la génération lui ont donné des cadeaux, et Nimrod (qui avait reçu Og en héritage de Kouch fils de ‘Ham) a donné son serviteur Eliezer à Avraham.

-> Les Tossafot (Daat Zékénim) écrivent qu’à l’époque où Eliezer était roi, il s’appelait "Og", car tous les rois du Bashan s’appellent "Og", de même que tous les rois d’Egypte portent le titre de Pharaon.

-> En un endroit (Derekh Eretz Zouta 1), nous trouvons qu’Eliezer est entré vivant au Gan Eden, alors que dans notre paracha il est dit explicitement que Moché l’avait tué : "On le frappa, lui et ses fils, et tout son peuple, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus aucune trace" ('Houkat 21,35).
D’où la conclusion toute simple qu’Eliezer serviteur d’Avraham n’est pas Og le roi du Bashan, qui a été frappé par Moché.

Le Daat Zékenim miBaalé haTossafot ('Hayé Sarah 24,39) relève cette contradiction, et de là en arrive à la conclusion simple qu’il y a eu 2 "Og roi du Bashan", l’un mauvais qui a été tué par Moché, et l’autre qui était le serviteur d’Avraham et qui était un tsaddik.

-> Rabbénou Be’hayé sur notre paracha ('Houkat) cite une opinion selon laquelle Og ici n’est pas le même que celui d’Avraham, mais il était de sa famille et de sa descendance.
Moché craignait qu’il soit protégé par le mérite de son ancêtre, qui vivait à l’époque d’Avraham.
Mais il émet des doutes à ce propos, et fait remarquer que nous n’avons que la tradition reçue par les Sages, selon laquelle Og ici est vraiment le même que celui d’Avraham.

-> Le Arizal dit que : tout homme est composé d’un côté bon et d’un côté mauvais. Les deux se mêlent et sont vraiment comme deux formes d’homme qui se ressemblent et sont confondues, mais le bon côté s’appelle "levouch" et le mauvais côté "bégued".

Se basant dessus, le midrach Talpiot (rabbi Eliyahou haCohen d'Izmir) écrit :
"A mon humble avis, cela réconcilie les enseignements de nos Maîtres selon lesquels Eliezer serviteur d’Avraham est entré vivant au Gan Eden, alors que dans le traité Béra'hot ils ont dit que Moché l’avait tué. Comment est-ce possible?
C’est qu’Avraham a séparé le mauvais côté, c’est-à-dire Og, qui a été tué par Moché, et le bon côté se trouve avec Avraham dans le caveau de Makhpela."
[compilation issue de la voie à suivre n°630]

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°580) écrit :
"Og le roi du Bashan était un méchant, et il voulait exterminer tout le camp d’Israël en une seule fois. Il est parti en guerre contre eux, ainsi que l’ont raconté nos Sages dans la guémara (Béra'hot 54b) : il a déraciné une montagne d’une douzaine de kilomètres de diamètre dans le but de la lancer sur le camp d’Israël et de les enterrer dessous.
Og détestait donc Israël et voulait l’exterminer.

Le service qu’il a rendu à Avraham était uniquement dû au fait qu’il savait que Hachem l’en récompenserait. De plus, il avait de mauvaises intentions, car il espérait qu’Avraham serait tué dans cette guerre et qu’il pourrait épouser Sarah. Alors pourquoi Moché craignait-il que le mérite d’Avraham le soutienne? Peut-on imaginer que le mérite du Patriarche permette d’exterminer ses enfants?
Si Og, qui n’avait fait qu’une petite chose, avait un certain mérite, les bné Israël, qui suivent les voies de leur père, profitent à combien plus forte raison de ses mérites, et donc peuvent être sauvés de ce mauvais (racha).

De plus, Og avait vu ce que D. avait fait pour les bné Israël en Egypte et sur la mer. Il avait entendu parler de l’ouverture de la mer et de la guerre d’Amalek, et bien qu’il ait persévéré dans ses mauvaises voies et cherché à tuer les bné Israël, est-il possible que le mérite d’Avraham ait profité à ce scélérat pour lui permettre d’exterminer tout Israël?
On est obligé de dire que Moché savait que le mérite d’Avraham ne protégerait pas Og au point de lui permettre d’exterminer les bné Israël. Il savait que le mérite d’Israël était plus grand que celui de cette seule mitsva faite par Og, mais comme Og avait annoncé à Avraham que Lot avait été fait prisonnier, qu’il était parti immédiatement en guerre avec les rois jusqu’à ce qu’il le libère, et qu’en fin de compte étaient sorties de lui Ruth et Naama, qui sont les deux belles colombes qui se sont levées pour sauver Israël, et qui ont engendré le roi David et le Machia’h qui sont les sauveurs d’Israël, c’est cela le mérite qui le faisait craindre.

D. n’a empêché Moché de lutter avec Amon et Moav qu’à cause de cela, ainsi que l’ont dit nos Sages (guémara Baba Kama 38b) : "Ce que vous envisagez n’est pas ce que j’envisage, J’ai deux belles colombes à faire sortir de ces peuples, Ruth la Moabite et Naama l’Amonite".
Dans le même ordre d’idées, Moché craignait maintenant qu’Og n’ait en sa faveur le mérite d’avoir sauvé Lot, car ces colombes ne pourraient apparaître que grâce à lui, qui avait sauvé leur ancêtre Lot, et tant qu’elles n’étaient pas apparues, il se disait qu’il pourrait peut-être profiter de ce mérite.

On apprend de tout cela qu’il est possible de faire une seule mitsva dont le mérite dure pendant de nombreuses générations. Il n’y a personne qui connaisse la récompense des mitsvot. On peut faire une seule mitsva facile et recevoir une grande récompense.
Par exemple, Og le roi du Bashan est tout simplement allé annoncer à Avraham que Lot avait été fait prisonnier, et le mérite de cette mitsva l’a protégé au point que Moché notre maître le craignait.

Dans le même ordre d’idées, Yichmaël n’a mérité que 12 tribus soient issues de lui, et il ne lui a été donné une part dans la terre d'Israël, que par le mérite d’une seule mitsva qu’il a accomplie, et qui est celle de la circoncision, ainsi qu’il est écrit : "Pour Yichmaël, Je t’ai entendu, Je l’ai béni et fait prospérer considérablement, il engendrera 12 chefs de tribus (des Néssi'im - נְשִׂיאִם ), et je le ferai devenir une grande nation" (Lé'h Lé'ha 17,20).
Il est dit dans le saint Zohar (II 32a) : "Hachem leur a donné une part ici-bas dans la Terre sainte par le mérite de la circoncision d’Yichmaël, leur ancêtre. Les enfants d’Yichmaël règneront pendant longtemps en Terre sainte lorsqu’elle sera vide, de même que leur circoncision n’est pas complète et qu’elle est vide, et ils empêcheront les bné Israël de revenir chez eux jusqu’à ce que leur mérite soit épuisé".

Le fils de David (le machia'h) ne viendra que lorsque le mérite des enfants d’Yichmaël sera épuisé, ainsi que le dit la Aggada (Midrach HaGadol Béréchit 25,18) : "Il tombe à la face de tous ses frères" = à un endroit il est dit "il tombe", et à un autre endroit il est dit "il réside à la face de tous ses frères".
Tant qu’il n’a pas porté la main sur le Temple, il réside, mais quand il porte la main sur le Temple il tombe.
La descendance d’Yichmaël est appelée à tomber à la fin des temps, et la gloire d’Israël se relèvera.

Bien que D. sache parfaitement que les enfants d’Yichmaël feront du mal à Israël dans l’avenir, ainsi qu’il est dit : "Pourquoi s’appelle-t-il Yichmaël? Parce que dans l’avenir, D. entendra (yichma) les soupirs que pousseront les enfants d’Yichmaël, c’est pourquoi il s’appelle Yichmaël" (Pirkei DeRabbi Eliezer 30).
Le Midrach (Yilamdeinou Béréchit 79) dit également: "Pour Yichmaël Je t’ai entendu, et Je l’ai béni", sache qu’il engendrera 12 chefs de tribus, ils garderont la royauté, le dernier de 12 sera ‘Hagar, il édictera des mauvais décrets dans le monde, il règnera peu de temps, sa royauté se renforcera à la fin, et Je ferai de lui un grand peuple.

=> On peut faire un raisonnement a fortiori. Si ces réchaïm ont reçu leur récompense en ce monde-ci pour une seule mitsva, qu’ils n’ont même pas faite entièrement, à combien plus forte raison Hachem récompensera les bné Israël, à qui Il a donné 613 mitsvot qu’ils accomplissent de tout cœur.
Mais la récompense des premiers leur a été donnée en ce monde-ci, alors que la récompense des seconds leur est gardée pour le monde à venir, ainsi qu’il est écrit : "Aucun œil ne l’a vu, ô D., à l’exception de Toi" (Yéchayahou 64,3)."

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-> Le Méam Loez ('Houkat 21,34-35) écrit :
Selon une opinion, Moché avait peur que la circoncision accomplie par Og à l'époque d'Avraham ne le protège.
D. lui dit donc : "N'aie pas peur de lui (oto - אותו)";
Le mot "oto" est écrit exceptionnellement avec 2 vav, pour faire allusion au mot : ot (אות) qui désigne le "signe" de l'alliance, c'est-à-dire la circoncision.
En d'autres termes, D. dit à Moché de ne pas craindre le fait que Og portât sur sa chair ce signe de l'alliance car il avait souillé ce que ce signe représentait.
L'alliance de la circoncision ne consiste pas simplement en le retranchement du prépuce. Elle suppose l'abstention totale des fautes charnelles et une conduite sainte et pure.
Lorsqu'un homme n'est pas scrupuleux dans ce domaine, le mérite de la circoncision ne le protège pas.

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+ La mort de Og :

-> Le Méam Loez écrit également :
Lorsque Og, roi de Bachan, appris que les Bné Israël approchaient, il se dit : "Pourquoi m'épuiser à les tuer un par un? En déracinant une haute montagne et en la précipitant sur eux, je les écraserai tous en une fois!"
Il calcula que le camp des Bné Isarël s'étendait sur une superficie d'environ 13 kilomètres sur 13 km.
Og déracina une montagne et la souleva au-dessus de sa tête, se préparant à la lancer sur les Bné Israël.
Cependant, D. fit qu'une multitude de fourmis attaquent la montagne et s'y percent un trou.
La montagne s'effrita et s'enroula autour du cou de Og comme un collier.
Lorsqu'il tenta de se dégager, D. allongea ses dents et les fit dépasser de tous côtés, l'empêchant de bouger ...
A ce moment-là, Moché saisit une hache de 10 coudées de long.
Après avoir fait un saut de 10 coudées (ce qui l'éleva à une hauteur de 30 coudées car Moché en mesurait 10), il frappa Og à la cheville et le tua.
Ensuite, il abattit ses fils et vainquit toute son armée.

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-> Dans la paracha Dévarim (3,2), le Méam Loez explique :
Og pensait que les Bné Israël seraient soutenus par 3 mérites en terre d'Israël : D. avait multiplié leur nombre comme le sable de la mer ; ils avaient de bonnes actions à leur actif ; ils bénéficiaient du mérite des Patriarches.
Og se dit : "J'ai moi aussi ces 3 mérites. J'ai un peuple nombreux, j'ai le mérite de mes bonnes actions car j'ai servi longtemps Avraham, et j'ai le mérite de ma proche relation avec lui".

Nos Sages font allusion à cela en disant que Og a déraciné une montagne et l'a soulevée au-dessus de sa tête. Il a déraciné le mérite d'Avraham qui est comparé à une montagne.
"J'utiliserai ce mérite car je vivais chez Avraham le premier (avant Its'hak)."

Lorsque nos Sages disent que la montagne mesurait 3 parsaot sur 3 (soit 36 mil sur 36 = environ 13 kilomètres sur 13), et le camp des Bné Israël 3 parsaot sur 3, ils font allusion à 3 sortes de mérites dont bénéficiaient Israël et Og.
Les fourmis évoquent le fait que comme la force des fourmis vient de leur bouche, ainsi la force d'Israël provient de sa prière.
De plus, le mérite des bonnes actions d'Israël, nombreuses comme des fourmis, a fait intervenir en leur faveur le mérite d'Avraham, ce qui n'était pas le cas pour Og.

Le fait que Moché mesurait 10 coudées et avait pris un bâton de 10 coudées signifiait la chose suivante : Moché a vu que Og disposait de 2 forces : sa royauté et le mérite d'Avraham.
Il s'est demandé de quelle façon le vaincre. Il a vu que le mérite d'Avraham et de ses 10 épreuves (évoquées par les 10 coudées) ne suffisait pas et a demandé à D. que son mérite à lui ainsi que le mérite d'Israël les protège.
Il a pris un bâton, car de même qu'avec un bâton, on frappe l'ennemi avant de prendre la fuite, ainsi les mérites protègent l'homme devant ses ennemis.

L'idée que Moché ait frappé Og à la jambe révèle qu'il annulait un mérite d'Og : celui d'avoir couru pour faire savoir à Avraham que son neveu avait été fait prisonnier.
Toutes ces idées nous ont été révélées par nos Sages pour nous enseigner que Og n'avait pas seulement compté sur sa force mais aussi sur le mérite d'Avraham et que Moché a annulé ce mérite.

Toute personne qui voit la roche que Og voulait jeter sur les Bné Israël doit remercier Hachem et Le louer.
Elle récitera la bénédiction suivante : "barou'h ata Hachem ... chéassa nissim laavoténou bamakom azé" (qui a fait des miracles à nos ancêtres à cet endroit).

"Si jamais tu oublies Hachem, ton D., et tu t'attaches à des dieux étrangers" (Ekev 8,19)

-> Il y a une règle générale : le mot "vayéhi" dénote un contexte de tristesse/peine, tandis que que le mot : "véaya" implique de la joie.

Le rabbi de Rizhin (rav Israël Friedman) interprète ainsi le verset :
L'unique façon de pleinement servir Hachem est avec joie, et si quelqu'un en vient à oublier cela (faire la volonté de D. sans joie), alors il va certainement s'éloigner d'Hachem et finalement poursuivre ses propres intérêts.

Ainsi, si une personne en vient à oublier que : "véaya" (si jamais - וְהָיָה) = la joie et le bonheur qui doit faire partie intégrante du service Divin, alors "tu oublies Hachem, ton D., et tu t'attaches à des dieux étrangers" = on va s'abaisser à la avoda zara et finir par se détruire soi-même.

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-> Le rav Barou'h de Méziboz donne une autre explication.
La guémara (Méguila 12a) explique que Hachem a cherché à anéantir le peuple juif à l'époque de Mordé'haï et Esther, car les juifs avaient participé et s'étaient pleinement réjouis du festin donné par le roi A'hachvéroch.

=> Ce n'est pas uniquement qu'ils y ont été forcés, mais ils été joyeux d'y participer et de se mêler avec les non-juifs. Ainsi, le résultat de leur joie à fauter (oubliant Hachem) a été à l'origine du décret de destruction contre eux.

Ainsi, le verset signifie que si nous sommes forcés/contraint à faire une faute, et qu'en la réalisant nous oublions Hachem au point d'être joyeux et enthousiaste pendant la faute, alors nous avons franchis un ligne rouge, nous sommes allés trop loin.
["Si jamais tu oublies Hachem, ton D." = si tu oublies la volonté de D., tout en étant dans la joie (véaya)]
A ce moment Hachem nous détruira (la fin du verset ci-dessus v.19 est : "Je vous le déclare en ce jour, vous périrez").

+ "[D. dit : ] Vous avez pleuré sans raison ; J’établirai pour vous une raison de pleurer [ce jour là : le 9 Av] pour les générations à venir."
[guémara Taanit 29a]

-> L'essentiel de la réparation (tikoun) de la destruction du Temple consiste à raffermir notre émouna qu'Hachem est notre Père miséricordieux et qu'Il agit à chaque instant pour notre bien, en nous abstenant de pleurer en vain sur notre propre sort.

Certes, ils s'agit d'un travail sur soi-même de toute une vie, et il n'est pas un seul instant où nous sommes exempts d'enraciner en nous-mêmes cette foi.
Cependant, cette obligation devient davantage pressante durant cette période de deuil sur la destruction du Temple qui trouve sa source dans les larmes vaines versées par nos pères.
[rabbi Elimélé'h Biderman]

[d'une certaine façon, le 9 av nous pleurons d'être arrivés à un niveau où durant toute l'année nous pleurons (apitoyons) sans réelle raison.
Cette prise de conscience doit nous permettre de planter, de déployer de la émouna pour illuminer notre année à venir de joie. ]