Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Heureux les enfants d'Israël! Tant qu'ils font la volonté d'Hachem, aucun peuple ne peut les dominer ; mais lorsqu'ils ne respectent pas Sa volonté, ils deviennent soumis à une nation sans importance et même aux animaux de cette nation!"

[rabbi Yo'hanan - guémara Kétouvot 66b]

"J'ai supplié Hachem en ce moment-là" (Vaét'hanan 3,23)

Ce verset parle de la prière que Moché adressa à Hachem pour pouvoir entrer en terre d'Israël.
Le Texte dit qu'il pria ''en ce moment là'', qui se dit en hébreu : "baét ahi'' (בעת ההיא).
Le terme : "baét" (en ce moment - בעת) s'élève à la valeur numérique de 472.

Ce nombre correspond au total de mots dans les passages des Tefilin et le passage des Tsitsit dans la Torah :
- les 4 paragraphes de la Torah qui mentionnent les Tefilin (que l'on retrouve dans les parchemins des Tefilin) sont constitués d'un total de 403 mots.
- le paragraphe des Tsitsit (le 3e paragraphe du Shema) est composé de 69 mots.
=> Ce qui fait bien un total de 472 mots.

Cela fait allusion au fait que Moché adressa ses prières à Hachem quand il était enveloppé du Talit et qu'il portait les Tefilin. En effet, nos Sages disent que les prières que l'on adresse à Hachem quand on porte le Talit et les Tefilin, sont encore plus acceptées par Hachem.
Ainsi, pour que ses supplications soient encore plus efficaces, Moché les formula quand il portait Talit et Tefilin.

[Rabbi Tzvi Elimelech de Dinov (le Bné Yissa’har) – dans son Agra DéKalla]

"Hachem bénit la maison de l'égyptien (Potifar) à cause de Yossef" (Vayéchev 39,5)

-> Le Ben Ich 'Haï (guémara Kétouvot 66b) enseigne :
Dans toute action, il y a une part d'intériorité et une part d'extériorité.
Lorsque les juifs accomplissent la volonté d'Hachem, ils intègrent la sainteté due à l'intériorité de leurs actions ; quant à la part d'extériorité, elle est rejetée comme des excréments dans le monde inférieur.

Il y a une allusion à cela dans le verset : "Hachem bénit la maison de l'égyptien (Potifar) à cause de Yossef" (Vayéchev 39,5). En effet, certains commentateurs ne lisent pas dans ce verset le mot : "biglal" (à cause de - בגלל), mais lisent plutôt : bégalal (avec l'extériorité - בגלל), c'est-à-dire que la part d'extériorité des actions louables de Yossef était la source de la bénédiction de la maison de son maître Potifar.

Le mot racha (רשע) est composé du mot : rach (pauvre - רש) et de la lettre "ע" (ayin - signifiant : œil).
Il y a ici une allusion au fait que le racha appauvrit "l’œil de Hachem" omniprésent et qui voit tout.
C'est pour cela que dans sa vision erronée de ce monde, il ose prétendre : "Il n'y a point de D.!"

[rabbi 'Haïm Vittal]

[un racha reconnaît intérieurement la toute-puissance de Hachem, et cette pensée l'obsède, car elle l'empêche d'agir à sa guise.
Pour se sentir libre de toute restriction, il tient à étouffer la voix intérieure de sa conscience en répétant sans cesse : "Il n'y a point de D.!" (rav Lumbroso)
Plutôt que de voir clairement la Vérité de la Grandeur de Hachem, un racha va se fermer les yeux (appauvrissant sa vue) à toute conscience de Divinité, pour mieux se permettre de servir librement sa divinité personnelle : le culte du moi je!]

"Voici les paroles que Moché a adressé à tout Israël" (Dévarim 1,1)

-> Rachi (v.1,1) : "Etant donné que ce qui va suivre est constitué par des remontrances, et que le texte énumère ici tous les lieux où ils ont irrité Hachem, il les dissimule et ne les cite que par allusions, afin de ménager l’honneur d’Israël."

=> Moché ne voulait pas être trop dur avec le peuple et il ne les réprimanda que par allusion, pour leur honneur. Ainsi on peut se demander pourquoi dans la suite du livre de Devarim, on trouve que Moché revient sur ces réprimandes et les explicite de façon très claire, et pas seulement de façon allusive.

-> Le Mizra'hi explique que le problème d'expliciter les réprimandes ne se situe qu'au début de la paracha, où Moché réprimande (par allusion) le peuple pour toutes les fautes commises. Et effectivement, ce serait trop dur et trop humiliant que de réprimander clairement le peuple, pour toutes ces fautes, une après l'autre, sans interruption.
En revanche, dans la suite du texte de la Torah, les réprimandes explicites ne s'enchaînent pas. Le fait qu'il y ait des interruptions entre une réprimande et l'autre, sans que les paroles de morale s'enchaînent, cela est bien moins humiliant.
=> Ainsi, dans la suite du texte, Moché s'est donc permis de formuler des réprimandes explicites, parce qu'elles ne sont pas successives. Ce n'est que lorsqu'il a enchaîné toutes les remarques, qu'il les a formulées par allusion.

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-> Le Gour Aryé explique que Moché ne voulait pas commencer son discours, au début du livre de Dévarim, par des réprimandes explicites, car il convient toujours de débuter ses propos par des paroles positives et pas par des critiques.
Ainsi, pour ne pas commencer le livre de Dévarim justement par des réprimandes, Moché trouva donc bon de voiler et dissimuler ses réprimandes et les exprimer par allusion, au travers de la mention des différents lieux.
En revanche, par la suite, Moché reprit les réprimandes et les formula de façon explicite. Car dès lors qu'on se trouvait au milieu du livre, et non à son début, il n'y avait donc plus de problème à exprimer des paroles dures de morale.

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-> Selon le Maskil léDavid, lorsque Moché parla trop durement au peuple, notamment lorsqu'il leur dit : "Écoutez rebelles!", lors de l'épisode du rocher, il en fut sévèrement puni.
Dès lors, Moché redouta de réprimander le peuple avec sévérité, de peur de ''se brûler'' une nouvelle fois.

Quand avant sa mort il se devait de les réprimander, il prit peur et ne le fit que par allusion. Hachem, Qui remarqua cela, le rassura et lui dit que cette fois-ci il est bon de réprimander le peuple, et même de façon explicite.
En effet, comme il se trouvait juste avant sa mort, le peuple serait réceptif et ses propos pourront avoir toute leur efficacité. Il était bon désormais, compte tenu de la situation, de réprimander clairement le peuple.
=> C'est ainsi que Moché se permit par la suite de formuler des propos de réprimandes clairs et explicites.

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-> Le rav Moché Feinstein dit que pour avoir son effet, la réprimande doit être comprise par l'auditoire.
Ainsi, comme l'élite du peuple, les personnes les plus élevées, étaient en mesure de comprendre les allusions de Moché. Pour eux Moché se permit de formuler des réprimandes allusives, car pour eux, même de telles réprimandes auront leur impact, car ils les comprendront.
En revanche, les gens simples du peuple ne comprirent pas ce message crypté de Moché. Ainsi, c'est pour qu'eux aussi puissent comprendre le message et que celui-ci ait toute son efficacité, que Moché dût reprendre les réprimandes et les exprimer clairement. Car sinon, le message n'atteindrait pas son but, car les gens simples ne le comprenaient pas.

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-> Celui qui donne une remontrance doit parler à chacun d'une manière qui lui est adaptée.
On ne doit pas faire un reproche adressé qui englobe tout le monde.
C'est pourquoi, lorsque Moché commença ses mots de réprimande aux Bné Israël, il démarra par le érev rav, qui les a rejoint en Egypte et qui était particulièrement entêté. Ainsi, il leur a parlé : "bamidbar" = mot qui est la combinaison de 2 mots : "bédibour mar"(d'un ton vif, critique).
Cependant, au restant du peuple, il a parlé : "bé'arava" (agréablement).
Moché a réprimandé le reste de la nation juive d'une manière gentille et agréable, afin que son message puisse entrer dans leur cœur et susciter l'engagement et le dévouement souhaités.
[Sifté Cohen]

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-> Le Imré Elimelekh rapporte l'enseignement des Sages qui dit que quand une personne se repent de ses fautes par amour d'Hachem, alors ses fautes se retrouvent transformées en mérites.
Ainsi, au départ Moché a réprimandé le peuple en allusion pour les fautes commises, car eut égard à l'honneur du peuple, il ne voulait pas expliciter leurs fautes.
Comme ils comprirent le message, ils se repentirent sincèrement de toutes ces fautes et les regrettèrent par amour pour Hachem. Dès lors, toutes ces fautes devinrent des mérites.

=> Moché se mit alors, par la suite, à détailler et expliciter tous ces péchés. Car à présent que les fautes étaient devenues des mérites, détailler et s'allonger sur le détail de ces fautes revenait en fait à s'étendre et à développer les mérites du peuple.
Il convenait donc bien d'en parler clairement.

"Pin'has, fils d'Eléazar, fils d'Aaron haCohen, a détourné ma colère de dessus les enfants d'Israël, en se montrant jaloux de ma cause au milieu d'eux, en sorte que je n'ai pas anéanti les enfants d'Israël, dans mon indignation." (Pin'has 25,11)

-> Rachi commente : Étant donné que les tribus se moquaient de lui : "Avez-vous vu ce fils de Pouti, celui dont le grand-père maternel, [Yithro], engraissait (pitém) des veaux pour l’idolâtrie, tuer le prince d’une tribu d’Israël !", le texte retrace ici sa généalogie depuis Aharon.

Ainsi, pour faire taire ces railleurs, la Torah le présente d'après le côté qui remontait à Aharon et non à Yitro.

=> En quoi le fait de dire qu'il descendait d'Aharon ferait taire les railleurs, car ces derniers pourraient toujours continuer à dire qu'il était aussi descendant d'un ancien idolâtre, ce qui était réellement le cas.

-> De nombreux commentateurs expliquent que le culte idolâtre imprègne l'homme de cruauté. Cela se reflète par le fait d'engraisser des veaux, qui est en soi un acte cruel. Or, Pin'has venait de commettre un meurtre. Il venait de tuer Zimri, chef de la tribu de Chim'on.

Le meurtre est bien évidemment un acte cruel. Aussi, le peuple était tenter de suggérer que si Pin'has tua Zimri, cela provenait de gênes spirituels ancrés en lui de par son ancêtre Yitro, et qui le poussaient à la cruauté, du fait de ses origines idolâtres.

Dès lors, cela rabaissait Pin'has à avoir pratiquer un meurtre poussé par des tendances meurtrières, et non pas du fait d'un zèle sacré pur et désintéressé, comme ce fut réellement le cas.

Ainsi, pour corriger cette erreur, la Torah remonte Pin'has à Aharon. En effet, ce dernier est décrit par nos Sages comme un homme de paix, qui aime ses semblables. Ce que la Torah veut ainsi suggérer, c'est que Pin'has a agi sous l'influence de ses origines du côté d'Aharon.

Dans son acte, il ne recherchait que la paix et le bien-être du peuple. La faute d'immoralité commise par Zimri a entraîné une épidémie qui avait déjà décimé 24000 personnes. En tuant Zimri, Pin'has a mis fin à l'épidémie.

=> Pin'has, en tant que descendant d'Aharon, homme de bonté, ne cherchait en réalité qu'à obtenir le bien pour le peuple, et il n'a aucunement agi par la moindre trace de cruauté lui venant de son origine idolâtre, du côté de Yitro.

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-> Le Chem Michemouël quant à lui, rapporte un enseignement de nos Sages selon lequel dans sa débauche, Zimri avait de bonnes intentions.

Même si en surface, son acte paraissait comme impur et mal, mais en profondeur, il avait de bonnes intentions et cherchait à réaliser des réparations spirituelles. Et le peuple avait bien compris cela.

Quand Pin'has le mit à mort, le peuple commença à le critiquer en disant qu'il n'a pas cerné le fond de l'intention de Zimri. Il ne s'est arrêté qu'à la superficialité de l'acte et non à sa profondeur, qui était bonne.

Ce regard superficiel lui vient de son ancêtre Yitro, ancien idolâtre, car l'idolâtrie met en avant l'aspect extérieur des choses. Et la preuve, c'est qu'ils engraissent des veaux, pour les voir extérieurement plus gras et corpulents.

Or, cela n'est que superficiel. Pin'has, héritier de cette philosophie, n'a vu dans l'acte de Zimri, que l'aspect extérieur, qui semblait mal. Mais il n'était pas capable d'en voir la profondeur qui était bonne.

Pour faire taire ces rumeurs, la Torah remonte Pin'has à Aharon.

En tant que Cohen Gadol, il était le seul (à part Moché) à pouvoir pénétrer le saint des saints, qui était le lieu le plus sacré et le plus profond du Michkan. On l'appelle d'ailleurs aussi ''l'intérieur de l'intérieur''.

Par cela, la Torah veut souligner qu'en réalité, non seulement Pin'has ne s'est pas arrêté à la superficialité de l'acte de Zimri, mais il a vu encore plus en profondeur que le reste du peuple.

Pin'has a bien vu que Zimri avait de bonnes intentions, mais, en voyant encore plus en profondeur, il ressortait que ses motivations n'étaient en fait pas si bonnes.

=> Seul Pin'has, descendant d'Aharon, qui pénètre l'intériorité la plus profonde, a pu discerner cela.

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-> Le Sfat Emet explique que par l'acte de zèle qu'il réalisa devant tout le peuple, Pin'has a réussi à imprégner tout le peuple d'un feu sacré, pour rechercher à venger l'Honneur d'Hachem.

Cela est en allusion dans le verset : "Il vengea ma vengeance en leur sein" = c'est-à-dire que son acte imprima le désir de venger l'Honneur d'Hachem en eux. Dès lors, quand tous ressentirent cet ardeur en eux, ils se dirent qu'il convenait plutôt à eux de venger l'Honneur Divin et de tuer Zimri. Chacun se sentit poussé par cet élan.

Mais ils ne savaient pas que cet ardeur leur venait de par l'acte de Pin'has. Ainsi, ils pensèrent que cette vengeance sacrée ne revenait pas d'être faite par Pin'has, qui avait des ancêtres anciennement idolâtres.

Pour répondre à cet argument, la Torah remonte Pin'has à Aharon. En tant que Cohen Gadol, Aharon était l'émissaire de tout le peuple.

=> Ainsi, la Torah veut suggérer qu'à l'instar d'Aharon qui représente le peuple, Pin'has aussi est l'envoyé du peuple. La Torah vient révéler par là que si tout le peuple ressent à présent cet ardeur pour Hachem, au point que chacun veuille venger Son Honneur en tuant Zimri, cela leur venait en fait de Pin'has. C'est lui qui les représente et qui a imprégné en chacun ce feu sacré.

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-> Selon le Kli Yakar, la Torah rapporte les ascendants de Pin'has pour nous enseigner qu'en agissant pour rétablir le kavod de Hachem, Pin'has a mis de côté toute honte et insulte que cela pourrait engendrer. Quelqu'en soit le prix sur son honneur personnel, pour lui l'essentiel était l'honneur d'Hachem.
[le père de Pin'has avait épousé une des fille de Yitro, l'ancien prête de Midian]
Ainsi, Pin'ha savait que certains diraient : "Qui es-tu pour tuer Zimri qui a pris une femme de Midian? Ton père est marié avec la fille d'un idolâtre [Yitro] et elle a servi un idole, elle aussi.
Pourquoi es-tu si concerné par ceux qui pratique l'idolâtrie alors que ton propre grand-père [Aharon] a aidé à construire le Veau d'or!"

[par son geste Pin'has a sauvé de très nombreuses vies. Ainsi, pour souligner sa valeur, Hachem l'appelle "descendant de Aharon", un homme qui a excellé dans l'amour d'autrui et la poursuite de la paix.
Plus encore, D. le récompense (v.12 : "Je lui accorde Mon alliance de paix") et fait de lui un Cohen ce qui témoigne d'une alliance de paix et non de mort (guémara Sanhédrin 82b).]

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°735) écrit :
On connaît l’enseignement suivant de la guémara (Sota 4b) : "Rabbi Yo’hanan a dit au nom de Rabbi Chim’on bar Yo’haï que tout orgueilleux est considéré comme un idolâtre, car il est dit ici : ‘Tout homme orgueilleux est une abomination pour D.’ et ailleurs ‘Tu n’apporteras pas d’abomination dans ta maison’", l’orgueil et
l’idolâtrie sont donc désignés sous le même nom d’abomination.

D’après la guémara, on aurait pu croire que bien qu’étant le petit-fils d’Aharon et d’Yitro, aujourd’hui converti sincère, Pin’has avait tué le prince d’une tribu d’Israël par orgueil et pour se procurer de la gloire.
On aurait pu penser que l’origine de ses actes se trouvait dans son lien avec Yitro, qui avait engraissé des veaux pour l’idolâtrie. Or l’orgueil est équivalent à l’idolâtrie et bien qu’Yitro ait été à ce moment-là un converti sincère, il avait auparavant servi des idoles, et c’est donc là que Pin’has aurait puisé le potentiel pour agir ainsi.

Mais c’est pour démentir cette opinion que le texte l’a affilié à Aharon : le verset cherche à signifier que bien au contraire, Pin’has est le petit-fils d’Aharon, qui était un homme très humble (en effet, il avait dit "et nous, que sommes-nous", Béchala'h 16,7).
De même, Pin’has était empreint de cette modestie et a vengé l’honneur de D. sans y mêler ni orgueil ni poursuite des honneurs.

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-> "Il a vengé Ma Vengeance en eux" (Pin'has 25,11)

-> Rabbi Mena'hem Mendel de Kotsk commente :
L'acte héroïque de Pin'has a été réalisé avec tant d'ardeur et de bonne volonté que l'impact de cet acte s'est transmis à toutes les personnes qui étaient présentes. Il a ancré le zèle pour l'Honneur d'Hachem dans le cœur de chacun.
Cela est en allusion dans ce verset : "Il a vengé Ma Vengeance en eux" = l'impact et les effets bénéfiques de son acte, de ne pas supporter la faute, se sont imprégnés "en eux", à l'intérieur de leur cœur.

"Plus un homme est donneur, plus il est à l'image de son Créateur, et plus il est important ('hachouv)."

[Ben Ich 'Haï - guémara Kétouvot 5a]

"Un juif se sent davantage serein et en sécurité lorsqu'il vit sur sa Terre (Israël)"

[rabbi 'Haïm Chmoulévitch - Si'hot Moussar (si’ha 90)]

"Quiconque fait pâlir le visage de son prochain, par une insulte ou un affront en public, n'aura pas droit au monde à venir."

[Tossefot - guémara Sota 10b]

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-> "Il est préférable de se jeter dans une fournaise plutôt que d'humilier son prochain en public"
[guémara Kétouvot 67b]

-> "Faire blêmir de honte son prochain publiquement équivaut à verser son sang"
[guémara Baba Métsia 58b]

Questions/Réponses – Paracha Chéla’h Lé’ha

+ Questions/Réponses - Paracha Chéla'h Lé'ha :

1°/ Avant d'envoyer les explorateurs, Moché a ajouté la lettre "youd" à Hochéa (הוֹשֵׁעַ), de sorte que ce prénom débute par les lettres du Nom de D. (יה) en devenant : Yéhochoua (יְהוֹשֻׁעַ), qui signifie : "D. sauve(ra)".
Moché fit la prière suivante : "Que D. te sauve [Yéhochoua] du complot des explorateurs.
[Rachi (13,16) ; guémara Sotah 34b]

=> Pourquoi Hachem a-t-il prié uniquement en faveur de Yéhochoua, plutôt qu'un autre explorateur?

-> Le Maharal explique que Yéhochoua était l'élève le plus proche de Moché, et s'il en venait à fauter les gens auraient fait l'association avec son maître Moché, lui causant une mauvaise image, comme le fait qu'il était responsable de la foi chancelante de Yéhochoua.

Selon le Gour Ayé, cela était important pour Moché non pas à titre personnel, mais uniquement pour garantir son statut de prophète de Hachem. En effet, si une mauvaise attitude de Yéhochoua entraînait une perdre de foi en Moché, alors obligatoirement cela aurait remis en cause la Torah que les juifs ont reçu .

-> Le Kéhilat Its'hak répond que Moché a été conseillé par Hachem pour sélectionner chacun des espions, chacun étant de grandes personnes, et il avait confiance dans le fait que même s'ils pourrait être tentés de dire du mal sur la terre d'Israël, ils arriveraient à surmonter l'épreuve.

Cependant, Moché était préoccupé que Yéhochoua ne surmonte pas cette épreuve, car lorsque Eldad et Meidad ont prophétisé que Moché allait mourir et que Yéhochoua allait diriger le peuple en terre d'Israël, Yéhochoua en a été mécontent et il a dit : "Mon maître Moché, emprisonne-les" (Béaaloté'ha 11,28).
C'est pourquoi Moché avait peur que Yéhochoua puisse en venir à dire du mal de la terre d'Israël, afin de repousser l'entrée en Israël dans une finalité d'empêcher la mort de Moché.
[si l'entrée en Israël implique la mort de Moché, alors inconsciemment il était prêt à fauter pour permettre à Moché de vivre davantage en repoussant l'entrée en Israël]

=> Moché a prié spécifiquement pour lui, pour qu'il n'en vienne pas à agir ainsi (dépassé par l'émotion de perdre son maître!)

-> Le Targoum Yonathan traduit le verset (13,16) : "Quand Moché a vu l'humilité de Yéhochoua" = la modestie de Yéhochoua risquait de le rendre vulnérable aux instigations des autres explorateurs.
C'est pourquoi Moché a jugé bon de le protéger en priant pour lui.

En ce sens, le Imré Emet explique que même si Moché pouvait suspecter les autres explorateurs de pouvoir peut-être fauter, malgré tout, connaissant bien son disciple, il était certain que Yéhochoua n'allait pas se fourvoyer. Néanmoins,
Moché avait constaté que Yéhochoua était tellement humble, qu'il pourrait avoir tendance à s'effacer et ne pas s'imposer et se démarquer des autres. Ainsi, même si Moché savait que Yéhochoua n'allait pas fauter, il craignait néanmoins que du fait de son humilité, il s'efface et n'exprime pas fermement son désaccord envers les autres.
Moché craignait que même s'il n'est pas d'accord avec eux, que Yéhochoua suive la masse et ne s'impose pas contre tous les autres. C'est pourquoi, il pria pour lui, pour ne pas que son humilité lui joue des tours.

-> Le 'Hafets 'Haïm dit que Moché savait que Yéhochoua s'opposerait ouvertement aux explorateurs, ce qui l'exposerait à leur hostilité. C'est pourquoi il a prié pour lui.
Il savait que Kalev se ferait discret afin de démasquer leurs plans et défendre ensuite Moché. Puisqu'il cachait son jeu, il ne courrait pas de danger, et n'avait donc pas besoin de bénédiction.

-> Moché craignait qu'en voyant le peuple de Amalek qui habitait en terre d'Israël (Canaan), les explorateurs en soient effrayés, comme se fut d’ailleurs réellement le cas puisqu'ils soulignèrent : "Amalek réside dans le sud".
Or, celui qui a été désigné pour combattre Amalek c’était Yéhochoua, comme se fut le cas dans le passé, après la sortie d’Égypte.
Ainsi, tous les explorateurs pouvaient avoir peur, mais pas Yéhochoua, qui ne pouvait pas en venir à baisser les bras, car c'est lui seul qui devait avoir le courage de mener la bataille.
C’est pour cela que Moché pria particulièrement pour lui.
[Messé’h ‘Hochma]

-> Du fait que 'Hour, fils de Kalev, avait sacrifié sa vie par Kiddouch Hachem en protestant et en s'opposant à tous ceux qui voulaient confectionner le veau d'or, Moché en a déduit que son beau-frère Kalev n'écouterait pas lui aussi, comme son fils 'Hour, l'avis des explorateurs contraire à la volonté d'Hachem.
C'est pourquoi Moché n'a pas eu besoin de prier pour Kalev.
[Tiféret Tsion]

-> Moché a prié en faveur de Yéhochoua seulement, car il craignait que ce dernier, issu de la tribu de Efraïm, suive les voies de son ancêtre Yossef qui avait "médit" de ses frères auprès de Yaakov.
Pourquoi alors Moché n'a-t-il pas prié pour la même raison en faveur de Gadi ben Soussi, l'explorateur qui représentait la tribu de Ménaché fils de Yossef?
C'est parce que Moché pensait que le chef de la tribu de Ménaché suivrait les voies de Yéhochoua, chef de la tribu d'Efraïm qui était le plus éminent des 2 frères.
[Kli Yakar]

Pour prolonger cela, il peut être intéressant de rapporter le commentaire du rav Yonathan Eibschutz sur le verset : "Pour la tribu de Yossef, pour la tribu de Menaché, Gadi ben Soussi" (Chéla'h Lé'ha 13,11).
=> Pourquoi le verset évoque-t-il Yossef pour la tribu de Ménaché mais pas pour la tribu d’Efraïm?
Le rav Eibschutz explique que Ménaché avait reçu son héritage de l’autre côté du Jourdain, il n’y avait donc aucune raison pour qu’il médise d’un pays dans lequel il n’avait aucune part. Alors pourquoi est-il tout de même tombé dans cette faute? Uniquement parce que s’est attaché à lui quelque chose de la faute de Yossef, qui avait dit du lachon hara sur ses frères.
C’est pourquoi quand le verset vient évoquer Menaché dans le contexte de la faute des explorateurs, il l’attribue justement à Yossef.

-> Le Ohr 'Hadach apporte l'enseignement de nos Sages selon lequel "lorsque la majorité des années de vie d'un homme s'est déjà écoulée sans qu'il n'ait commis de faute, il sera dès lors assuré de ne plus fauter".
A cette époque Yéhochoua avait 40 ans.
Or, il est écrit : "La durée de notre vie est de 70 ans, et, à la rigueur, de 80 ans" (Téhilim 90,10). Puisque la vie de l'homme est en moyenne de 70 ans, Yéhochoua avait déjà atteint la majorité des années de la vie d'un homme (la majorité de 70 ans étant 36 ans). De ce fait, puisque Yéhochoua n'avait jamais encore fauté, il pouvait être certain de ne pas fauter.
Néanmoins, nos Sages disent que quand une personne meurt avant son heure, ses années manquantes sont transférées à la vie des gens humbles.
Ainsi, quand Moché vit l'humilité de Yéhochoua, il en conclut que sa vie sera certainement allongée du fait de sa modestie. Il n'a donc peut-être pas encore atteint la majorité des années de sa vie et n'a donc pas non plus l'assurance d'être protégé de la faute.
C'est pourquoi, Moché trouva bon de le bénir pour qu'Hachem le protège du complot des explorateurs.

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-> "Moché appela Hochéa Bin Noun : Yéhochoua" (Chéla'h Lé'ha 13,16)

-> D’après nos Sages, Moché donna une bénédiction spéciale à Yéhochoua : "Qu’Hachem te sauve du complot des explorateurs". Mais pourquoi Moché bénit-il spécialement Yehochoua
Lorsque Yossef reconnut ses frères descendus en Égypte chercher de la récolte, il leur dit : "Vous êtes des espions (méraguelim)". Yossef en fait vit par prophétie que les âmes de ses frères allaient dans le futur intégrer le corps des méragélim, les explorateurs partis examiner la terre d’Israël. En effet, les explorateurs risquaient fortement de fauter et de dire du mal de la terre.
Sachant cela, Hachem voulut que les néchamot (âmes) des tribus, qui étaient très élevées, protègent les explorateurs par leur grand niveau de sainteté, et les empêchent de fauter. Il y avait un explorateur par tribu, sauf la tribu de Levi qui n’avait pas son représentant, car la tribu de Levi n'avait pas d’héritage dans la terre.
Concernant les deux tribus issues de Yossef, Efraim et Menaché, la Torah mentionne ici d’abord la tribu de Menaché en disant : "Pour la tribu de Yossef, pour la tribu de Menaché : Gadi Ben Soussi".
=> Cela est curieux, car d'ordinaire, Yossef est représenté en priorité par son fils Efraïm et pas Ménaché. Pourquoi cette différence dans la façon de présenter les deux tribus issues de Yossef?

C’est parce que la néchama de Yossef est descendue pour accompagner Gadi ben Sousi de la tribu de Menaché.
Mais alors, il manquait dans le compte des néchamot des tribus qui étaient venues protéger les explorateurs, une âme pour accompagner et protéger Yéhochoua, de la tribu d’Efraim. C'est pour cela que Moché lui a donné une bénédiction particulière.
Grâce à cette prière, Moché a entraîné que la néchama de Levi, qui manquait dans le compte, car il n'avait pas de représentant parmi les explorateurs, puisse s'associer à Yehochoua. En effet, puisque Moché est de la tribu de Lévi, il put entraîner que la néchama de Levi vienne dans le corps de Yehochoua, son fidèle disciple. Car, l' élève étant considéré comme le fils de son Maitre, Yehochoua était considéré comme le fils de Moché et pouvait prétendre recevoir la néchama de Levi, par l'intermédiaire de cette prière formulée par Moché.
[Chaar haPésoukim]

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-> Le saint Zohar (III, 158) enseigne : "Comment les explorateurs, qui étaient des hommes justes et à la tête du peuple, ont-ils pu calomnier la terre?
En réalité ces hommes-là ont prétendu : "Dans le désert, nous avons le mérite d’être des chefs mais ce ne sera plus notre cas une fois entrés dans le pays. Si nous nous installons en terre d’Israël, nous perdrons notre rôle et Moché désignera d’autres chefs à notre place."

Le rav David Pinto (la voie à suivre n°731) ajoute :
C’est pour cette raison que Moché a prié pour Yéhochoua, comme cela est expliqué par nos Sages (guémara Sota 34b) : "Que Y-A-H te sauve du complot des explorateurs!"(יה יושיעך מעצת מרגלים).
Or les lettres formant le mot "Y-A-H" (יה) ont la même valeur numérique que le terme : "gaava" (orgueil - גאוה).
En d’autres termes, Moché a prié pour que Yéhochoua ne soit pas entraîné par l’orgueil des chefs de tribu et ne cherche pas à garder sa fonction, impliquant de ce fait un séjour prolongé des bnei Israël dans le désert ou une médisance sur la terre.

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-> Rabbi Yo'hanan a été profondément impacté par la mort de Rech Lakich.
La guémara (Baba Métsia 84a) rapporte :
"Rabbi Yo'hanan dit : "Lorsque j'avançais une affirmation, il [Rech Lakich] me répondait par 24 objections auxquelles je présentais 24 réponses et notre étude était féconde ..."
Rabbi Yo'hanan déchirait ses vêtements et disait en pleurant : "Où es-tu fils de Lakich? Où es-tu fils de Lakich?"
Ses plaintes et son chagrin furent si violents qu'il en perdit la raison.
Les Rabanan prièrent alors pour lui et il rendit l'âme."

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar - Si'ha 40) écrit :
Le Rambam (Halakhot Rotséa'h) écrit : "La vie d'un Sage sans Torah est considérée comme la mort (sur le plan spirituel)."
Ainsi, rabbi Yo'hanan n'a pas pu retrouver un compagnon d'étude du niveau de Rech Lakich et Rambam dit : "La vie d'un élève sans son Rav, ainsi que la vie d'un rav sans son élève sont considérées comme la mort".
C'est pourquoi rabbi Yo'hanan était inconsolable : il fut atteint d'un grand chagrin jusqu'à en perdre l'esprit.
Il est possible que ce soit pour cette même raison, lors de l'envoi des 12 explorateurs en terre de Canaan que Moché pria pour le salut de son fidèle élève Yéhochoua assidu (et lui a même ajouté la lettre youd).
Moché a ainsi pris conscience que, malgré son haut niveau, sa propre vie sans la présence de Yéhochoua, aurait été considérée comme une mort sur le plan spirituel.

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-> Le Ben Ich 'Haï explique que le nombre de lettres qui constitue les noms des 12 tribus, telles qu'elles figurent sur le pectoral du Cohen Gadol est de 49, alors que les lettres des noms des 12 explorateurs sont de 48. On comprend pourquoi Moché a ajouté une lettre en plus à Yéhochoua, afin de lui donner de la force et l'aide entière des Tribus.

Il est à noter que le nombre 49 est la guématria de : "lavéta'h" (en sécurité).

Moché ajoute un youd au prénom Yéhochoua, qui provient du youd que Sarah avait perdu lorsque Hachem changea son prénom (de Saraï à Sarah).

De plus, pour faire le nom Yéhochoua, il faut également en dessous de ce youd : 2 points, pour faire le son : "é" (de yé -hochoua).
Le Kéhilat Moché rapport que ces 2 points proviennent du mot : "ben" (possédant 3 points : un ségol) à qui on a enlevé 2 points (il lui reste donc un point). On comprend alors pourquoi nous disons : "Yéhochoua BIN noun", et non pas : "Yéhochoua BEN noun".

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-> Moché changea le nom de Yéochoua de הושע (Hochéa) à יהושע (Yéhochoua).
Rav Chimchon Rafael Hirsch explique que ce changement de nom véhiculait pour lui et ses compagnons, un message implicite, car chaque fois qu’ils s’adressaient à lui par son nouveau nom, ils devaient eux aussi se souvenir du message contenu dans son nom et ne pas le perdre de vue dans l’accomplissement de leur mission.
Ce nom leur indiquait que הושע est יהושע = celui qui nous a sauvés dans le passé (הושע est au passé) nous sauvera aussi dans le futur (יהושע est au futur).

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-> Le Baal haTourim dit que les dernières lettres de "Chela’h lekha anachim" (envoie pour toi des hommes - שְׁלַח לְךָ אֲנָשִׁים) forment le mot : ‘hakham (sage), c’est-à-dire qu’ils doivent être des sages et des justes.

Le rav David Pinto (la voie à suvire n°628) enseigne :
"Hachem a dit à Moché : "Envoie pour toi des hommes sages", or on sait qu’un sage est préférable à un prophète (guémara Baba Batra 12a). Il voulait que leur sagesse et leur vertu leur permette de comprendre rapidement comment conquérir le pays et vaincre les Cananéens par des moyens naturels, bien que ce peuple soit fort et possède des citadelles fortifiées, en dépit du fait que ce n’était pas du tout nécessaire, puisque D. lutterait pour eux et que la conquête se ferait de façon miraculeuse ...
Ils auraient dû, en tant que chefs de tribus et dirigeants des bnei Israël, leur expliquer qu’il n’y avait aucune raison de partir en exploration, puisqu’il y avait une promesse de D. que le pays était bon, et que les Cananéens seraient vaincus facilement.
Par conséquent, au moment même où Hachem a demandé à Moché d’envoyer des hommes sages, c’était avec l’intention qu’ils comprennent dans leur sagesse, avant de partir explorer, que cela n’avait aucun sens d’y aller.
[...]
En ce qui concerne l’envoi de Yéhochoua avec eux, Moché voulait que même si les autres explorateurs s’égaraient, il y ait quelqu’un pour le leur reprocher, défendre l’honneur du Ciel et proclamer ouvertement que la parole de Hachem est vérité et ne change pas.
Cette idée se trouve en allusion dans la lettre "youd" que Moché a ajoutée à son nom, et qui a (quand elle est écrite pleinement : יוד) la valeur numérique de 20, exactement comme les initiales de : "Erets Zavat ‘Halav Oudevach" (une terre où coulent le lait et le miel)."

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-> "ces hommes, qui avaient débité de méchants propos sur le Pays, périrent frappés par le Seigneur. Yéhochoua, fils de Noun, et Calev, fils de Yefouné, furent seuls épargnés (חָיוּ - ‘Hayou – littéralement [sur]vécurent), entre ces hommes qui étaient allés explorer le Pays" (Chéla'h Lé'ha 14,38)

-> Yéhochoua et Calev, qui ne s’étaient pas associés aux dix méchants Explorateurs, furent largement récompensés.
Rachi commente : "Que veulent dire ces mots : ‘ils vécurent de ces hommes-là’? Cela nous apprend qu’ils ont recueilli la part des Explorateurs dans le Pays [Erets Israël] et qu’ils y ont pris leur place pour y vivre" [voir Baba Batra 118b].

-> Par ailleurs, les parts des 10 Explorateurs dans le "Olam aba" (monde à Venir/Futur), furent attribuées à Yéhochoua (יהְושֹֻׁע). La Lettre "Youd" (symbole du "Monde futur" et dont la valeur numérique est dix) fut ajoutée à son nom originel, Hochéaַ (הושֵֹׁע), pour signifier qu’il avait mérité la récompense spirituelle des 10 Explorateurs.
[midrach Bamidbar rabba 16,7]

=> Pourquoi Hachem récompensa-t-il Yéhochoua plus que Calev?

L’ampleur de la récompense est proportionnelle à la difficulté de résister à la tentation.
Calev descendait de Yéhouda, qui maîtrisait sa langue. Il était donc enclin à résister au Lachone Hara, sans avoir à faire beaucoup d’efforts (néanmoins, il pria sur les tombes des Patriarches afin d’obtenir l’assistance divine, car il était en compagnie de Réchaïm, ce qui représente un danger même pour un Tsaddik).
Yéhochoua, en revanche, était un descendant de Yossef, qui avait fait du lachon ara sur ses frères (voir Béréchit 37,2). Il avait donc une faiblesse inhérente quant à ce péché.
Parce que Yéhochoua, son descendant, a su résister à la tentation de la médisance, sa récompense fut d’autant plus grande.
[Tiféret Tsion]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/10/11/29038-2

-> ainsi que : https://todahm.com/2017/09/26/5592-2

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2°/ "Vous prendrez des fruits de la Terre" (Chéla'h Lé'ha 13,20)

=> N'est-ce pas du vol que de prendre des fruits qui ne leur appartiennent pas?

-> Le rav Aharon Leib Steinman suggère qu'ici Hachem, le Maître du monde, leur a donné une permission exceptionnelle et unique d'agir ainsi.

-> Le Mérafsin Igri, cite la guémara (Avoda Zara 53b), qui enseigne que la terre d'Israël appartient légalement en héritage au peuple juif depuis que Hachem l'a donné à notre Patriarche Avraham.
C'est pourquoi les espions avaient le droit de prendre les fruits même avant que les juifs entrent et prennent possession de la terre.

-> Le rav Yéhouda Assad enseigne qu'en réalité Moché ne leur a pas demandé de prendre des fruits, mais plutôt de les acheter à leur propriétaire.

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-> "Vous vous renforcerez et vous prendre des fruits de la terre, et c’était l’époque des prémices de la vigne» (Chéla'h Lé'ha 13,20)

On trouve dans les écrits du Ari zal que les prémices (bikourim) ont pour but de réparer la faute des explorateurs.
En effet, comme ils ont dédaigné un excellent pays, la mitsva des prémices a été donnée pour manifester l’amour à la terre d’Israël, en apportant des sept espèces qui en font la gloire.

C’est pourquoi rabbi Mena’hem Zemba (dans son Amira Yaffa) dit que la Michna sur les bikourim (prémices) évoque précisément les 3 espèces que les explorateurs ont apportées : "Quelqu’un voit une figue arrivée à maturité, une grappe de raisin arrivée à maturité, une grenade arrivée à maturité".
Cela correspond à ce qui est dit sur les explorateurs : "ils ont coupé de là une branche et une grappe de raisins et l’ont portée à deux sur un bâton, et des grenades et des figues".

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-> "La période de l’année (où les explorateurs ont été envoyés) était celle des prémices des raisins" (Chéla'h Lé'ha 13,20)

-> Un midrach explique "Pourquoi les explorateurs ont-ils fauté? Parce qu'ils furent envoyés dans la période des prémices des raisins (Bikouré Anavim)". Comment comprendre ce midrach?

En fait, ces prémices surviennent aux mois de Tamouz et Av, une période dans laquelle le Satan est très fort, et comme on le sait cinq choses terribles pour Israël sont survenues dans chacun de ces deux mois.
Nos Sages enseignent que Le nom du Satan, c'est ס-מ-א-ל .
Si on prend les lettres qui viennent juste avant les lettres du mot "ענבם (les raisins)" dans l'ordre alphabétique, on retrouve exactement les lettres ס-מ-א-ל.
Les explorateurs fautèrent, car ils partirent en expédition dans la période de l'année où le Satan est dominant. C'est la période des "Prémices des Anavim (raisins)", allusions aux lettres qui viennent juste avant celles du mot Anavim, qui en sont les prémices.
Parmi toutes les hypothèse concernant la nature du fruit défendu que le premier homme a consommé, il y a celle qui propose qu’il s’agissait justement du raisin. Le raisin donne du vin, qui renforce le yétser ara en endormissant la conscience de l’homme.
[rabbi Chimchon d'Ostropoli]