Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Un pays de blé, d'orge, de raisin, de figues et de grenades, un pays d'olives huileuses et de miel [de dattes]" (Ekev 8,8)

Le Méam Loez commente sur ce verset :

-> Outre leur nombre abondant [en quantité], les fruits de la terre d'Israël étaient énormes [en taille].
Le blé avait la taille d'un rein, et l'orge, la taille d'un noyau d'olive. Mais bien entendu, les fruits atteignaient ces dimensions miraculeusement seulement lorsque les juifs obéissaient à la volonté de D.

Dans la paracha Chéla'h Lé'ha, il est dit qu'il fallait 8 hommes pour soulever une grappe de raisons cueillie en terre d'Israël (cf. Rachi Chéla'h Lé'ha 8,8 : "Huit d’entre eux ont pris la grappe, un a pris une figue et un une grenade").

A l'époque de Chimon ben Chéta'h, les lentilles étaient aussi grosses que des dinars.

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-> Il est écrit dans la guémara (Kétoubot 112a) :
Rabbi Yéhochoua ben Lévi est arrivé en terre d'Israël après la destruction du Temple. Il a aperçu des grappes de raisins si grosses qu'il les a prises pour un groupe de veaux attachés.
Lorsqu'il s'est rendu compte de son erreur, il s'est lamenté : "Oh! Vigne! Pour qui produis-tu ces raisins? Pour les païens qui, à cause de nos nombreuses fautes, habitent cet endroit à notre place? Perds tes raisins immédiatement!"

Un an plus tard, rav 'Hiya est passé par le même endroit et a vu que les grappes de raisins avaient diminué et ne ressemblaient plus qu'à un groupe de chèvres.
Il a posé la même question que rabbi Yéhochoua une année plus tôt mais les habitants de la région l'ont supplié de ne pas prononcer de phrase qui puisse causer une réduction supplémentaire de la taille des raisins.

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-> Il est également rapporté dans cette guémara que :
Le vin qui provenait des raisins de la terre d'Israël était de qualité supérieure.
Le miel coulant des dattes était si abondant qu'il formait des rivières.

Rami bar Yé'hezkel a raconté qu'il était entré dans un village de la terre d'Israël et avait vu des chèvres brouter sous un palmier. Le lait ruisselant des pis des chèvres se mêlait au miel qui coulait des dattes.
Ce spectacle confirmait qu'il s'agissait bien "d'un pays ruisselant de lait et de miel" (Chémot 3,8).

Rech Lakich a décrit une [impressionnante] rivière de miel et de dattes de 16 mil sur 16 mil qui coulait à travers la ville de Tsippori.

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-> Le Méam Loez (Ekev 8,9) nous enseigne :
"Chaque nation a un ange gardien, mais le peuple juif est gardé par Hachem. La Torah nous dit : "La part de D. est son peuple, Yaakov est la part de Son héritage" (Haazinou 32,9).

Pourquoi Hachem n'a-t-Il pas choisi de nourrir Israël de la manne en terre d'Israël, comme Il l'a fait dans le désert?

Lorsque les juifs ont reçu la Torah, D. les a sanctifiés par les mots : "Vous serez pour Moi un royaume de Cohanim et une nation sainte" (Yitro 19,6).
Comme le désert se trouve hors de la terre sainte [d'Israël] et était impur, la manne (cet "aliment des anges") sanctifiait les juifs.
Lorsque le peuple d'Israël est entré en terre sainte, la sainteté de la manne a pénétré dans les produits agricoles.
C'est pourquoi les juifs n'avaient plus besoin que la manne descende du ciel pour être sanctifiés."

"Lorsque tu mangeras et que tu seras rassasié, tu béniras Hachem, ton D., pour ce bon pays qu'Il t'a donné" (Ekev 8,10)

b'h, Nous allons voir une compilation de commentaires du Méam Loez sur ce verset :

-> Il existe un principe bien connu selon lequel, avant d'avoir récité une bénédiction, la nourriture que nous nous apprêtons à consommer appartient à Hachem. En effet, c'est uniquement après la bénédiction que l'aliment est considéré comme le nôtre.
Après avoir exprimé notre gratitude à D. en Le remerciant par une bénédiction, nous pouvons considérer la terre comme la nôtre.
[tu béniras Hachem => ce bon pays qu'Il t'a donné]

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-> "C'est parce qu'il récitait scrupuleusement les bénédictions sur la nourriture avant et après consommation que Yossef a mérité de nourrir le monde entier lorsqu'il est devenue vice-roi.
[Sifté Cohen]

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-> Nous devons nous laver les 2 mains avant de prendre un repas de pain, même si elles sont tout à fait propres.
Les mots de la bénédiction récitée après l'ablution sont : "al nétilat yadaïm" (nous a ordonné l'ablution des mains - על נטילת ידיים). Les initiales de ces mots composent : "ani" (עני - pauvre) ; ceci nous indique que la négligence de cette mitsva conduit à la pauvreté.

Quiconque ne se lave pas les mains avant le repas, son âme sera noyée dans les eaux impétueuses, dans le monde à venir (olam aba).
[...]

Procéder à l'ablution des mains avant le repas rend l'homme semblable à un ange ...

A la table de chaque juif sont assis 2 anges, l'un s'appelle : "Tov Ayin" (généreux) et l'autre "Ra Ayin" (avare).
Si un homme respecte les lois de l'ablution des mains, l'ange Tov Ayin s'exclame : "Cette table est la table de D.!"
Et si un homme néglige cette mitsva, Ra Ayin affirme : "Cet homme m'appartient!"
[...]

Ce sont le roi Salomon et son Beith Din qui ont institué l'ablution des mains avant le repas.
En retour, une voix céleste a exprimé son approbation en citant les paroles de Michlé (23,15) : "Mon fils, si ton cœur est sage, mon cœur sera heureux aussi" (guémara Erouvin 21b).

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-> Avant le repas, il faut poser du sel à table.
Pendant que tous les convives terminent l'ablution, le Satan risque d'accuser ceux qui sont déjà assis à table de n'accomplir aucune mitsva. Nous plaçons donc du sel sur la table pour que l'alliance de sel nous protège.
Quelle est cette alliance?

Au moment de la Création, l'eau s'est plainte à D. : "Maître du monde! Le monde est partagé en 3 : le désert, les régions habitées et la mer. La Torah va être donnée aux juifs dans le désert, le Temple sera construit dans une région habitée, mais la mer n'a reçu aucun mérite!"
Hachem a alors promis à la mer qu'après la construction du Temple, on verserait toujours du sel sur les sacrifices.

Comme la table est comparable à un autel et la nourriture aux sacrifices (korbanot), nous devons saler le pain après avoir récité la bénédiction de haMotsi.

Dans le verset (Vayikra 2,13) décrivant l'offrande (korban min'haté'ha), la Torah mentionne le sel à 3 reprises. On trempe donc 3 fois le pain dans le sel.

Ensuite, on prend le pain de ses 2 mains en y apposant les 10 doigts dessus. Ceci évoque les 10 mitsvot que nous avons reçues concernant la nourriture (ex: bikourim, lékét, chikha, péa, 'halla, masser, ...)
[...]

La bénédiction sur le pain est : "... amotsi lé'hem min aaréts" (qui fait sortir le pain de la terre).
C'est difficile car c'est le blé, et non le pain qui sort de la terre ...
Une explication est liée à notre foi qu'à la venue du machia'h, nous n'aurons pas à peiner pour produire le pain, mais qu'il nous sera donné tout prêt.

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-> Si un homme mange et boit dans sa maison et ne réjouit pas les pauvres, le Satan l'accuse.
En effet, les pauvres sont la part de D. ; Il veut qu'ils se réjouissent.

Lorsque D. voit que l'on ne s'occupe pas des pauvres, Il désire détruire le monde.
Les anges interviennent : "Aie pitié et ne détruis pas le monde!"
Hachem leur répond : "J'ai créé le monde pour que les hommes soient charitables les uns envers les autres. A présent regardez! Ils ne font pas la charité aux pauvres!"

A ce moment-là, les anges admettent : "C'est vrai. Regardez un tel et un tel qui mange et boit sans rien donner aux pauvres".
Alors le Satan vient et profère des accusations. C'est pourquoi, lorsqu'une dispute éclate à table, c 'est un signe que le Satan accuse.

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-> Pendant le repas, on peut accomplir 2 mitsvot : chercher à inviter un pauvre pour accomplir la mitsva de charité, et entretenir des discussions de Torah.
Ces habitudes donnent à la table où nous mangeons le statut d'un autel.

D'une part, la nourriture que nous donnons aux pauvres est équivalente à un sacrifice apporté à D. sur l'autel.
D'autre part, les paroles de Torah remplissent le rôle des lévi'im qui chantaient des louanges à D. lors du service au Temple.
Cependant, comme tous les juifs ne sont pas capables de parler de Torah, nos Sages ont composé des zémirot, des hymnes pour accompagner le repas.
Chanter des zémirot correspond au service des lévi'im dans le Temple, ce qui renforce la comparaison de la table à un autel.

Il existe une raison supplémentaire d'étudier la Torah pendant le repas. Manger et boire sont des plaisirs physiques qui si on en abuse peuvent conduire à l'augmentation des désirs et à la faute.
Discuter de Torah et chanter des hymnes sert d'antidote au yétser ara.
[...]

Celui qui parle de Torah à table est accompagné par 2 anges : l'un s'assoit à sa droite et l'autre à sa gauche.
Ces anges rapportent au Ciel les paroles de Torah prononcées à sa table et bénissent la personne qui prend son repas.

La michna y fait allusion : "Si 3 personnes [l'homme et les 2 anges] sont assis à table et étudient la Torah, elles sont considérées comme ayant mangé à la table de D." (Pirké Avot 3,3)

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-> Si l'on a mangé un morceau de pain du volume d'une olive (kézayit), on a l'obligation de réciter le birkat hamazon.
Certes, il est écrit : "Lorsque tu mangeras et que tu seras rassasié, tu béniras Hachem, ton D." (Ekev 8,10), impliquant que cette bénédiction doit être récitée lorsque l'on est totalement rassasié.
Pourtant selon la loi juive, il faut dire le birkat hamazon, même après avoir consommé la quantité minime d'un kazayit.

La guémara (Béra'hot 20b) rapporte que les anges ont demandé à D. pourquoi Il favorisait Israël, comme il est écrit : "Que D. te favorise" (yissa Hachem panav élé'ha), alors que la Torah dit : "le D. redoutable qui ne fait pas de favoritisme" (acher lo yissa panim - Ekev 10,17).

Hachem a répondu aux anges qu'un peuple qui va au-delà de ce qu'exige la loi et loue D. même après avoir mangé une si petite quantité de nourriture mérite une considération particulière.

- La 1ere bénédiction du birkat hamazon = elle a été rédigée par Moché en témoignage de gratitude pour la manne que D. a offerte chaque jour à Israël dans le désert (guémara Béra'hot 48b).
Selon le Bayit 'Hadach, c'est pourquoi cette bénédiction précède, celle pour la terre, même s'il paraît plus logique de remercier Hachem en premier lieu pour la terre qui produit la nourriture.

- La 2e bénédiction = elle commence par les mots "nodé lé'ha" (nous Te remercions), est appelée la bénédiction pour la terre (birkat aarets) et a été composé par Yéhochoua (guémara Béra'hot 48b).
Selon le Chibolé haLékét, Yéhochoua, qui avait vu à quel point Moché désirait pouvoir entrer en terre d'Israël et à quel point les Patriarches, par le choix du lieu de leur sépulture, lui étaient attachés, composa cette bénédiction en son honneur lorsqu'il eut le privilège de pouvoir y pénétrer.
La plupart des commentateurs disent que la prescription d'inclure dans le Birkat haMazone des remerciements pour la terre est un commandement de la Torah. Yéhochoua n'a rien fait d'autre que d'en formuler le texte.

- La 3e bénédiction (celui qui reconstruit Jérusalem) = elle est la dernière de celles qui ont été instituées par la Torah. Elle a été composée successivement par le roi David et son fils Salomon.
David, qui avait conquis Jérusalem, y fit référence à Israël : "Ton peuple, et à Jérusalem".
Salomon, après avoir construit le Temple, ajouta : "Ta grande et sainte maison" (guémara Béra'hot 48b).
Selon le Arou'h haChoul'han, leur bénédiction constituait pour que D. maintienne la paix dans le pays.
Après la destruction et l'exil, elle devint une prière pour la restauration du pays, du Temple et de la dynastie de David.
Déjà avant la conquête par Yéhochoua, elle s'était présentée sous une autre forme : une prière pour que D. ait pitié de Son peuple.

Ces 3 bénédictions trouvent leur source dans la Torah : "Lorsque tu auras mangé et que tu seras rassasié, tu béniras Hachem, ton D., pour ce bon pays qu'Il t'a donné" (Ekev 8,10)
La 1ere bénédiction = "Lorsque tu auras mangé" + "tu béniras" ; la 2e bénédiction = "ce pays" ; la 3e bénédictions = "bon" (= Jérusalem et le Temple) ...

- La 4e bénédiction = il s'agit de "atov véamétiv" (bon et bienfaisant), qui a été instituée par les élèves de rabban Gamliel, comme une expression de gratitude envers Hachem pour avoir gardé intacts les corps des victimes massacrés par les romains à Bétar, et pour avoir ensuite permis leur inhumation (guémara Béra'hot 48b).

Sous le règne de l'empereur Hadrien, Bétar fut le centre stratégique de la révolte malheureuse de Bar Korhba.
Lorsque les romains écrasèrent l'armée juive, les vainqueurs se vengèrent de sa résistance en massacrant des centaines de milliers d'habitants de Bétar et en interdisant leur inhumation.
Des années plus tard, rabban Gamliel et son académie jeûnèrent et prièrent longtemps, et rabban Gamliel épuisa sa fortune à satisfaire la cupidité des des postes romains.
On lui accorda finalement la permission d'enterrer les morts : les cadavres étaient miraculeusement demeurés intacts.
Les rabbins instituèrent alors une bénédictions pour remercier Hachem de Sa double bonté : "atov" (Celui qui est bon) = pour avoir gardé intacts les restes (les corps ne se décomposant pas) ; "amétiv" (et bienfaisant) = pour leur avoir permis de recevoir les derniers honneurs (être enterrés). [guémara Béra'hot 48b]
Le Aboudraham dit qu'ils ont incorporé cette bénédiction dans le Birkat haMazone, parce que les repas sont toujours associés aux événements heureux.

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-> Après le repas et avant de prononcer la bénédiction sur la coupe de vin, on dit : "koss yéchouot essa ouvé'chem Hachem ékra" (Je lève la coupe de délivrance et j'invoque le Nom de D.).
=> A quelle coupe le roi David fait-il allusion dans ce verset des Téhilim? Dans quel contexte faut-il le comprendre?

La guémara (Pessa'him 119b) nous en donne l'explication : après la venue du machia'h, D. fera un festin pour les tsadikim.
Il demandera à Avraham de conduire le birkat haMazon [en disant la bénédiction sur la coupe de vin].

Notre Patriarche refusera en expliquant qu'il a donné naissance à Ismaël.
Its'hak refusera la coupe à cause de son fils Essav.
Yaakov refusera parce qu'en épousant 2 sœurs, il n'a pas observé un commandement, or la Torah est mentionnée dans cette dernière bénédiction.
Moché refusera parce que n'ayant pas été autorisé à entrer en terre sainte [d'Israël], il ne pourra pas dire le passage relatif à la terre d'Israël.
Yéhochoua refusera aussi car mentionner le Temple dans le birkat haMazone serait humiliant, car il n'a pas eu de fils qui comme David aurait pu commencer la construction du Temple.

Lorsqu'on demandera à David de prendre la coupe, il acceptera cet honneur.
Telle est donc "la coupe de délivrance dont parle David dans les téhilim ...

Le pluriel "délivrances" fait référence à la délivrance personnelle de David (expiation totale de sa faute avec Batchéva) et à la délivrance du peuple juif à l'époque du machia'h.

Il existe des raisons supplémentaires au choix de David pour conduire le birkat haMazone parmi les tsadikim de toutes les époques : David était destiné à mourir à sa naissance mais Adam, qui devait vivre 1 000 ans, lui a donné 70 ans de sa vie. David pourra donc être considéré comme le plus âgé des convives présents au banquet.
De plus, il a ainsi été un invité ou un voyageur en ce monde-ci, et on donne toujours à l'invité l'honneur de réciter le zimoun.

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-> Après le birkat haMazone, tous les convives goûtent du vin.
Il faut balayer les miettes de pain tombées au sol car marcher sur des aliments est un marque de mépris pour la nourriture.
Quiconque montre du mépris pour le pain ou le jette aux convives au lieu de le poser devant eux deviendra pauvre (Zohar - Pin'has 244).

La guémara ('Houlin 105b) raconte l'histoire d'un homme poursuivi par l'ange responsable de la pauvreté. L'ange ne parvenait pas à appauvrir cet homme car ce dernier veillait scrupuleusement à ne jamais laisser traîner de miettes à terre.

Un jour, l'homme a mangé sur l'herbe et l'ange s'est dit : "Ah! Maintenant, cet homme va tomber entre mes mains!"
Cependant à la fin de son repas, l'homme a pris une sarclette, a nettoyé l'endroit et a jeté les miettes à la rivière.
L'ange de la pauvreté s'est alors exclamé : "Malheur à moi! Je vais partir d'ici car cet homme m'a chassé de son domaine et il m'échappe constamment!"

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-> Comment bénir D. alors qu'Il est Lui-même la source de toutes les bénédictions?

En réalité, les "bénédictions" que nous prononçons sont une forme de louange et de remerciement à D. pour Sa bonté envers nous.

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+ L'essence de la nourriture :

-> Le Arizal explique que chaque objet, chaque être physique doit son existence à une étincelle sacrée enfouie au fond de lui.
L'âme humaine habite le corps et elle se nourrit tout autant des aliments qu'il consomme que de la Torah qu'il étudie et des bonnes actions qu'il accomplit.
Lorsque nous mangeons, nous extrayons des aliments les vitamines et les produits minéraux dont nous avons besoin, mais ce ne sont pas eux qui nous maintiennent en vie, car si l'âme devait nous quitter, nous ne serions pas plus animés que la pierre ou le sable.
Notre âme retire de l'aliment étincelle de sainteté qui y est enfouie et c'est celle-ci qui nous maintient en vie.

La manne était une substance matérielle que les hommes pouvaient à ce titre toucher, préparer, mâcher et manger. Mais dans son essence elle était sainteté ...
D'après le Sifté Tsadik, la grande leçon de la manne est : l'homme ne vit pas de pain, de sa farine, de son eau, de son levain, de ses calories, de ses vitamines, ... il vit de ce qui émane de D. et qui est enfoui dans chaque tranche de pain.

-> Après la faute, Hachem confectionna pour Adam et 'Hava après leur faute comme étant : des vêtements de lumière (kotnot or - midrach Béréchit rabba 20,12).
Le Chla haKadoch explique que cela nous donne une définition de la véritable finalité de l'existence humaine : l'homme vient au monde et passe sa vie vêtu de "vêtements de peau" (Béréchit 3,21) = il lui incombe de maîtriser son corps et de faire rayonner son âme, d'extraire les étincelles de sainteté qui gisent dans tout ce qu'il rencontre, de transformer son pain quotidien en une manne, le pain des anges.
S'il y parvient, il revêtira vraiment des "vêtements de lumière", car il aura ainsi illuminé les ténèbres qui obscurcissent la sainteté, ce qui constitue en fait la seule justification de son existence.

[les bénédictions, dont le birkat haMazone, permettent ainsi d'extraire pleinement les étincelles de sainteté présentes dans ce que nous mangeons.]

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-> b'h, au sujet du birkat hamazone, voir également : https://todahm.com/2013/12/01/birkat-hamazone

"Observe les commandements (mitsvot) et les statuts ('houkotav) de D. que je te prescris aujourd'hui pour que tu jouisses du bien" (Ekev 10,13)

-> Israël doit observer toutes les mitsvot : celles dont la Torah donne la raison et les 'houkim (statuts) dont le sens ne nous est pas révélé.
Il faut les considérer toutes aussi importantes les unes que les autres afin de jouir du bien, car c'est l'homme qui bénéficie de l'observance des mitsvot, et non D.
S'il les néglige, Hachem ne subit aucune perte.

[Méam Loez]

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-> "Si les juifs gardent les mitsvot, ils seront gardés contre leurs ennemis et contre toutes les forces du mal."
[Méam Loez - (sur Ekev 11,23)]

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+ "Optez les clôtures de votre cœur et cessez d'être opinâtes" (Ekev 10,16)

-> Moché enseigne aux juifs que l'amour et la crainte de D. ne peuvent être acquis qu'en dominant le mauvais penchant qui forme une barrière entre l'homme et D.
Lorsqu'on domine son mauvais penchant (yétser ara) et que l'on ne se laisse pas aller à l'écouter, alors cette clôture est brisée et l'on parvient à la crainte de D. authentique.
[Méam Loez]

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-> Vous circoncirez le prépuce de votre coeur" (Ekev 10,16)

La Torah enjoint : "Vous circoncirez le prépuce de votre coeur et vous n'endurcirez plus votre nuque".
=> Mais que signifie circoncire le coeur? De même, que signifie le fait que vous n'endurcirez plus votre nuque?

-> Rabbi Meir de Prémichlan explique que le monde est rempli de questions et d'objections sur la foi en Hachem et Sa Torah. Les doutes et les pensées envahissent les esprits, semant le doute et niant la vérité de la Torah.
Mais en fait l'origine de ses pensées et de ses doutes viennent du "prépuce du coeur". Le coeur de l'homme est dur. Il y a comme un coquille, comme une pierre, qui bouche le coeur et lui ferme l'accès aux ressentis spirituels, aux sentiments de foi, d'amour, de crainte d'Hachem, et d'émerveillement devant Sa Grandeur ...
C'est ce bouchon que l'on appelle "le prépuce du coeur". Et il est formé par l'accumulation des fautes, des mauvais comportements liés aux mauvais traits de caractère, et rend l'homme insensible à la sainteté et la spiritualité.

La Torah demande à l'homme de circoncire le prépuce du coeur, de briser sa dureté et plier son orgueil et sa rigidité. Dès lors, "vous n'endurcirez plus votre nuque". Les mots ''vous n'endurcirez plus'', qui se disent ''Lo Takchou'' peuvent aussi se traduire par ''vous n'aurez plus de questions''.
Si on parvient à briser la pierre et le prépuce du coeur, on se rendra alors compte que toutes nos questions, nos objections et doutes sur Hachem et Sa Vérité, se dissiperont d'eux-mêmes. On se rendra compte qu'en fait, la Vérité d'Hachem est simple et que ce sont les questions que l'on avait qui étaient une erreur, elles étaient simplement le fruit de la dureté du coeur.

"Évite avec soin de manger le sang car le sang est [associé] à la vie" (Réé 12,23)

-> L'une des ironies dramatiques de l'histoire juive est que les juifs qui ont toujours veillé très scrupuleusement à ne pas consommer de sang (au point qu'on jette un œuf si une goutte de sang est visible sur le jaune) ont été victimes d'une ignoble diffamation à travers les siècles : les antisémites les ont accusés d'utiliser du sang non-juif pour la préparation des matsot de Pessa'h.
En conséquence de ces terribles accusions, nos frères ont été assassinés et ont subi d'atroces souffrances.

=> Comment réconcilier cet aspect tragique de notre histoire juive avec la promesse mentionnée peu après dans la Torah (v.25) : "Si tu ne le mange pas, toi et tes descendants serez heureux"?

La réponse se trouve à la fin de ce verset : "car vous ferez ce qui est moralement juste aux yeux de D."
La promesse d'une vie heureuse dépend non seulement de la première moitié du verset (s'abstenir de consommer du sang), mais également d'un comportement juste aux yeux de D., c'est-à-dire l'accomplissement de toutes les mitsvot.

=> Ainsi, bien que les juifs aient toujours été très scrupuleux quant à l'interdiction de consommer du sang, leurs failles occasionnelles dans l'observance d'autres mitsvot ont causé de terribles pogroms et des diffamations meurtrières.

[le Méam Loez]

[Hachem met devant nous la vie et la mort, et c'est à nous de choisir la vie. Ainsi, si nous n'agissons pas selon Sa volonté, ne nous étonnons pas d'obtenir de la mort physique et spirituelle, que D. nous en préserve!]

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-> "N'en mange pas (du sang) pour qu'Il (Hachem) te fasse du bien ... car tu fais ce qui es droit aux Yeux d'Hachem" (Réé 12,25)

=> Pourquoi est-ce précisément concernant l'interdit de consommer du sang que la Torah dit que "tu fais ce qui est droit aux Yeux d'Hachem"? Toutes les mitsvot sont considérées comme droites devant Lui!

En fait, la consommation du sang peut paraître en soi répugnante. Ainsi, il est possible de ne pas en manger non pas du fait de la mitsva, mais parce que cela nous répugne. Mais alors, on peut comprendre que dans un tel cas la mitsva n'est pas parfaite.
Cependant, si quelqu'un respecte toutes les autres mitsvot et s'éloigne des interdits de la Torah même quand elles ne le répugnent pas, alors cela prouve qu'il observe réellement les ordres Divins. Un tel homme aura donc toute la récompense, même des interdits qui le répugnent, car il aura prouvé que de toutes les manières, il respecte l'ensemble des mitsvot, même celles qui ne le répugnent pas.

C'est ce que dit le verset : "N'en mange pas", du sang. En récompense, Hachem "te fera du bien". Seulement, toute la récompense ne sera accordée que si "tu fais ce qui est droit aux Yeux d'Hachem", c'est-à-dire que tu respectes toutes les mitsvot.
Ainsi, même situ ne manges pas du sang, malgré tout le fait de respecter toutes les mitsvot prouvera que même cet interdit, tu la respectes pour la mitsva et pas seulement parce que le sang te répugne. Dès lors, tu mériteras la récompense "qu'Il te fasse du bien".
[Chaaré Sim'ha)

Etre juif = être reconnaissant

+ Etre juif = être reconnaissant :

En hébreu, le terme : "judaïsme" se dit : "yaadout" (יהדות).
En le lisant depuis la fin, nous avons : תודה י.

Qu'est-ce que le judaïsme?
C'est agir à l'inverse de sa nature humaine ("c'est moi qui" ; "moi je"), en cherchant toujours à proclamer : merci Hachem! (תודה יי - toda Hachem).

[d'après un divré Torah de Rabbi Guttman]

[d'ailleurs dans la répétition du modim de la amida, nous remercions Hachem de pouvoir Le remercier (modim chéana’hnou modim la’h!). En effet, grâce à cela nous nous focalisons sur le positif, et nous pouvons apprécier pleinement la vie.

Toute la beauté de notre vie dépend du regard que nous y portons!]

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-> Le Ets Yossef affirme qu'il n'y aura plus de maladie, ni de danger de mort à l'époque du machia'h, faisant que l'on apportera un Korban Toda non par obligation, mais volontairement comme moyen d'exprimer notre appréciation totale pour tout ce que fait Hachem.
[En effet, c'est la nature même des juifs, que de pouvoir remercier, apprécier les bienfaits reçus.]

[Le sacrifice de remerciement (Toda), est un sacrifice apporté par une personne qui a été dans une situation dangereuse, et qui en a été sauvée.
La guémara (Béra'hot 54b) illustre 4 types de dangers : un voyage dans le désert [ou tout autre voyage comportant des risques], un emprisonnement présentant un danger, une maladie grave, et un voyage en mer.
(par exemple, à ce sujet : https://todahm.com/2020/03/24/13108-2 )]

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-> On peut ajouter que le judaïsme (yaadout - יהדות), c'est aller contre sa nature et parvenir à porter sur notre prochain un regard positif, c'est savoir lui être reconnaissant (תודה י), par le simple fait qu'il soit juif avec une partie Divine en lui (l'âme).
En effet, la lettre youd (י) symbolise le juif, puisqu'elle renvoie à yid (juif en Yiddish), à yéhoudi, à Israël (ישראל), ...

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+ Quelques enseignements du "youd" = lettre symbolisant les juifs :

-> Lorsque ton prochain est kamokha (comme toi-même), c'est-à-dire au même niveau que toi, alors on a 2 youd (י), qui forment le nom de D. (יי).
Par contre, si une des 2 parties regarde de haut l’autre, alors le nom de D. n’est plus possible, renvoyant à la disparition de la présence Divine au regard de la situation.

[Imaginez la tristesse des parents qui ont des enfants qui ne s’aiment pas … il en est de même avec D., notre Père, dont nous sommes tous Ses enfants … au point où dans cette situation, Il s'éloigne de nous tous!]

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-> Le rabbi Israël Taub de Modzhitz (Divré Israël) fait un magnifique enseignement :
La valeur numérique de la lettre "youd" (י) est de 10.

Si vous épelez "youd" complètement, en tant que mot (youd, vav, dalét - יוד), vous trouverez que le "vav" et le "dalét" que vous ajoutés à la lettre "youd" sont exactement identiques. [le י a la même valeur que : וד ]
C’est la raison pour laquelle un juif est appelé : Yid = il est pareil à l’intérieur et à l’extérieur.

=> Un juif est honnête et sincère. Il ne présente pas un faux visage.

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-> En hébreu, le mot : "chaud" se dit : 'ham (חם).

Lorsque nous apportons de la chaleur/joie à notre Service de Hachem (יי), à autrui juif (les yudden! - יי), c’est alors que nous vivons réellement (vie = ‘haïm - חיים).
[on a : חם plus יי qui est égale à : חיים]

[aimer son prochain comme soi-même, c’est l’entourer de beaucoup de chaleur, d’amour, au point de lui donner davantage de forces de vie! (et en particulier dans ses moments difficiles!)]

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-> La lettre "youd" (י) est la plus petite de l'alphabet, pouvant symboliser la nécessité vitale pour tout juif d'être humble.

Le mot : "Israël" (ישראל) commence par la plus petite lettre et se termine par la plus grande (lamèd - étudie!). A l'image d'une étoile qui est minuscule depuis la terre, mais énorme en réalité, nous devons avoir conscience que tout juif (même le plus simplet) est énormément apprécié de Son papa Hachem, qu'il est en réalité ÉNORME!!

=> Plus nous avons conscience de l'infinie grandeur d'être juif (nous avons une partie de D. en nous ; les fabuleux mérites de nos illustres ancêtres comme les Patriarches et Matriarches), plus nous sommes humbles (en réalisant à quel point nous sommes tous inexistants face à la grandeur de Hachem, à qui nous devons tout. Nous avons tous la même taille : que suis-je?), et c'est alors que tous les juifs peuvent pleinement s'aligner pour former de façon éclatante le Nom Divin (יי).
L'union est totale : chaque juif avec lui-même, chaque juif avec autrui, et chaque juif avec Sa source : papa Hachem!

"Hachem dit à Adam : "Ce sera un signe pour tes enfants. De même que tu as été jugé devant Moi aujourd'hui et que tu as été acquitté, de même tes enfants seront jugés ce même jour et seront innocentés"

Quel est ce jour?
Le 1er jour du mois de Tichri (Roch Hachana)"

[midrach rabba Vayikra 29,1]

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-> Adam fut créé le jour de Roch Hachana, et en ce même jour, il fut jugé par Hachem, il se repentit et sa téchouva fut acceptée.

Hachem lui dit : "Ce sera un signe pour tes enfants, pour toutes les générations.
Ce même jour, ils se tiendront devant Moi pour que Je les juge, s'ils se repentent, ils seront agréés et Je quitterai Mon trône de justice pour siéger sur celui de miséricorde"
[Zohar - Emor 88]

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-> Dans le cadre de sa téchouva, Adam s'est imposé des tourments et un jeûne, pendant une durée de 130 années.
Pendant cette période, il s'est séparée de sa femme et s'est revêtu de feuilles de figue.
[guémara Erouvin 18b]

Certains de nos Sages expliquent que la souffrance que l’homme reçoit dans le Guéhinam (enfer), c’est qu’on lui révèle toutes les véritables destructions et les nombreux dégâts qu’il a occasionnés par ses fautes.
En effet, quand l’homme réalise les conséquences inimaginables que sa faute a causées, la peine et la souffrance qu’il en conçoit est énorme.
C’est cela les souffrances du Guéhinam.

C’est un véritable bienfait qu’Hachem réalise pour l’homme dans ce monde de cacher de sa conscience les dégâts causés par ses fautes. Car si l’homme en était conscient, sa vie aurait été un véritable enfer. Personne ne peut supporter la conscience des dommages qu’il a entraînés.

[rapporté dans le Otsrot HaThora]

=> En faisant téchouva, acte si rapide et facile, nous pouvons faire des réparations énormes, nous évitant des souffrances éternelles.

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-> Selon le Gaon de Vilna, le Guéhinam (enfer), c'est la terrible honte éprouvée par le fauteur qui arrive dans le monde futur dénué de mitsvot, sans avoir où s'enfuir pour se cacher [ et absolument tout le monde, même ses proches, y sont conscients de son état, fruit de tant d'opportunités qu'il a bêtement gâché durant sa vie].

=> En faisant téchouva, nous pouvons réduire ce sentiments de souffrance énorme, provenant de nos regrets (comment ai-je pu échanger mon temps de vie pour du vide? Ah si seulement j'avais pu!), car dans le monde à Venir, il est alors trop tard!

"A Roch Hachana, chaque personne est amenée devant Hachem et elle est jugée selon l'ensemble de ses circonstances : a-t-elle réalisé tout ce qu'elle pouvait faire, en fonction de ses capacités?"

[Rav 'Haïm de Volozhin]

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-> Après avoir fauté, Hachem interpelle Adam par les mots : "Où es-tu?" (Béréchit 3,9).

Nous devons nous interroger : "Est-ce que je suis aussi proche de D. que j'aurai pu l'être? Comment expliquer que j'ai pu m'en éloigner? Comment faire pour que cette nouvelle année soit celle d'un maximum de proximité avec mon Créateur, mon papa Hachem?"

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-> Dans les prières de Roch Hachana nous disons plusieurs passages commençant par "ouve'hèn" (et puis - וּבְכֵן).
C'est une référence au même terme que la reine Esther va utiliser lorsqu'elle va rendre visite au roi A'hachvéroch : "Et puis (וּבְכֵן) je me présenterai au roi, et si je dois périr, je périrai!" (Méguilat Esther 4,16).

Le Tour Ora'h 'Haïm (582) conclut : "C'est cette émotion que nous devons ressentir lorsque nous approchons le Jour du Jugement à Roch 'Hachana".

=> A Roch Hachana nous devons ressentir une crainte à l'idée de passer devant le Roi des Rois, et à l'idée que toute l'année à venir dans ses moindres détails va en dépendre (même l'éventualité qu'y sera décidé notre "mise à mort" existe réellement!).

Mais d'un autre côté, à Roch Hachana on doit également prendre conscience de notre grandeur.
En effet, pour toute les nations du monde c'est un jour comme un autre (on va au ciné, au travail,...), alors que chaque personne, sans exception, va passer en jugement devant D., et toute son année va en dépendre!!

Hachem notre Père plein de miséricorde et d'amour pour nous, nous prévient longtemps à l'avance, nous donne des conseils pour être jugés favorablement (ex: le Shofar, la téchouva, les prières, ...), et surtout Il va nous juger en tant que fils, bien-aimés.
=> Nous devons être fou de joie d'être aussi chouchoutés par l'Unique, le Maître de l'Univers.
Nous devons tout faire pour qu'Il soit fier de nous durant l'année à venir.

Cette prise de conscience à Roch Hachana, vient combattre le fait que : "La plus grande tromperie du yétser ara est lorsqu'il nous fait oublier que nous sommes les enfants du Roi [Hachem]" (selon le rabbi Chlomo de Karlin).

Meilleur engagement avant Roch Hachana

+ Quel est le meilleur engagement qu'une personne doit prendre avant Roch Hachana?

-> Rabbi 'Haïm Kanievsky de répondre : "La meilleure chose est de s'asseoir et d'étudier la Torah! Tout est inclus dans cet engagement."

-> Rav Steinman dit également que pendant le mois d'Elloul, l'objectif principal doit être d'augmenter son étude de la Torah.
Il cite l'exemple du 'Hazon Ich qui en Elloul passait plus de temps que d'habitude à étudier la guémara (ce qu'il faisait quasiment non stop le restant de l'année).

[rapporté par un petit-fils du rav Kanievsky : rabbi Avraham Yéchayahou Steinman]

"Yitro, beau-père de Moché, emmena Tsipora, épouse de Moché ... ses 2 fils, l'un nommé Guerchom : "car, avait-il dit, je suis étranger, dans un pays étranger". L’autre nommé Eliézer, "parce que le D. de mon père m'a aidé et m'a sauvé de l'épée de Pharaon"." (Yitro 1,2-4)

- Le 1er enfant de Moché était Guerchom, qui veut dire ''étranger là-bas'', car il est né alors que Moché était "étranger, dans un pays étranger".
- Et le 2e était Eliezer, qui veut dire ''mon D. m'a aidé'' : "Le D. de mon père m'a aidé et m'a sauvé de l'épée de Pharaon". En effet, Pharaon a essayé de tuer Moché quand il a appris qu'il a tué un égyptien, et Hachem l'a sauvé. Or, puisque Moché a été sauvé de l'épée de Pharaon avant de se retrouver étranger à Midiyan, ainsi il aurait dû appeler le 1er Eliezer et le 2e Guerchom.
=> Pourquoi Moché a-t-il choisi l'inverse?

-> Le Sforno explique que tant que le Pharaon qui voulait tuer Moché était vivant, Moché ne se sentait pas complètement sauvé de son épée, car il craignait que s'il retourne en Egypte, ce Pharaon réessaie de le tuer.
Or, après qu'Hachem aie désigné Moché pour libérer le peuple juif d'Egypte, Il lui annonça que ceux qui cherchent à le tuer sont morts, dont ce Pharaon.

=> C'était seulement à présent que Moché se sentait définitivement sauvé de l'épée de ce Pharaon. Et c'est quelques jours après cela, quand il était en chemin pour retourner en Egypte, que son 2e fils fut circoncis.
Seulement alors, il put l'appeler Eliézer, car maintenant, il sentait qu'il était réellement sauvé de l'épée de Pharaon, comme Hachem le lui avait fait savoir

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique la raison du prénom de Guerchom de la façon suivante :
Moché dit : "J'étais étranger dans un pays étranger". La redondance de cette phrase interpelle, et c'est qu'en réalité, tout homme est déjà étranger dans ce monde, car la véritable place de l'âme est auprès d'Hachem.
De plus, Moché était aussi étranger parce qu'il se retrouvait dans un pays étranger, à Midiyan, loin des siens.
Ainsi, non seulement Moché considérait qu'il était étranger, comme toute personne, du fait qu'il se trouve dans ce monde, mais en plus, il se trouve dans un pays étranger.
Bien-entendu, le fait que Moché se trouve étranger dans ce monde, cela a commencé dès sa naissance, avant d'avoir été sauvé de l'épée de Pharaon.

=> C'est pourquoi, il appela son 1er fils Guerchom, par rapport à cette notion d'étranger dans ce monde, qui est bien intervenue avant qu'il n'ait été sauvé de l'épée de Pharaon.

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-> Le Tiféret Yonathan dit que Moché aimait tellement ses frères qui souffraient en Egypte, qu'il ne considérait pas comme un réel bienfait le fait d'avoir été sauvé de l'épée de Pharaon.
En effet, il pensait qu'il eut peut-être même été préférable de mourir entre les mains de Pharaon plutôt que de savoir ses frères tant souffrir et être oppressés.
A quoi bon vivre si son peuple souffre autant.

=> C'est pourquoi, il ne voulait pas nommer son fils Eliézer, car il ne ressentait pas assez le bienfait d'avoir été sauvé, alors que son peuple peine tant.
Mais quand Hachem se révéla à lui au buisson pour lui annoncer la délivrance, à présent il commença à ressentir rétroactivement le bonheur d'avoir été sauvé. Car cela valait bien le coup d'avoir été sauvé, pour pouvoir se réjouir de la Délivrance du peuple juif.
A présent, il pouvait appeler son 2e fils Eliézer, pour remercier Hachem comme il se doit et avec toute la gratitude qui s'impose, de l'avoir sauvé.

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-> Le rav Moché Feinstein (Darach Moché) explique que Moché réfléchit et réalisa qu'Hachem ne l'a pas sauvé en vain de l'épée de Pharaon. Il comprit qu'Hachem l'a sauvé uniquement pour qu'il s'élève spirituellement et se consacre à Son Service.
C'est pourquoi, quand il arriva à Midiyan, il entreprit tout ce qu'il pouvait pour s'investir pleinement dans le Service Divin. Ainsi, il comprit que dans ce pays étranger, loin de ses frères, le risque de se perdre et de s'intégrer dans la population était grand.
Cela mettait en péril son élévation spirituelle.

Pour progresser, il lui fallait se distinguer des Midiyanim. Il ne devait surtout pas se fondre dans la masse. C'est pourquoi, il appela son premier fils Guerchom, pour se rappeler constamment qu'il est et doit rester étranger dans ce pays. Il sentait que c'était cela l'urgence du moment pour se protéger spirituellement.

=> Comme Moché avait compris qu'il n'a été sauvé de Pharaon que pour s'investir dans le Service d'Hachem, et que cela devait passer par le fait de se sentir étranger à Midiyan, pour ne pas s'assimiler, il convenait donc avant tout de nommer son premier fils Guerchom.
Par cela, il se rappellera toujours qu'il n'est qu'un étranger et ne doit pas s'assimiler, et de la sorte, il pourra s'investir dans le Service Divin, même dans un pays hostile à ce service.

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-> Certains commentateurs expliquent que les tsadikim se réjouissent encore plus des souffrances que des bienfaits, car les souffrances expient les fautes, mais aussi élèvent et raffinent encore plus l'homme.
C'est pourquoi, Moché donna encore plus de priorité à l'épreuve qu'il vivait, de se retrouver étranger dans un pays étranger, plus encore qu'au miracle qu'il a vécu d'avoir été sauvé de l'épée de Pharaon