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L’importance de la sainteté – Garder nos yeux (2e partie)

+ L'importance de la sainteté - Garder nos yeux (2e partie) :

-> Par le mérite de celui qui préserve sa sainteté, un bouclier protecteur est créé [afin de protéger le peuple juif], si puissant qu'aucune force ennemie ne peut le casser.
[Zohar - Béréchit 66b]

-> Le Shomer Emounim (Séfer Taharat haKodech - maamar Chmirat Enayim chap.5) ajoute que garder ses yeux a une influence énorme sur le monde, pas uniquement matériellement, mais également spirituellement.
Il écrit que par le mérite d'un seul acte de protéger ses yeux, des centaines de personnes auront la capacité de surmonter les tentations liées à la sainteté.

[le Shomer Emounim développe l'idée qu'après notre mort, on nous montrera les milliers de personnes que nous avons sauvé de la mort physique, que nous avons permis d'éviter de fauter, ... grâce à notre attitude de protéger nos yeux.
Dans ce monde, nous n'en avons pas conscience (libre arbitre oblige), mais l'impact est phénoménal!
=> Combien cela nous sera précieux pour avoir un bon jugement pour notre éternité!]

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-> "Celui qui ferme les yeux pour ne pas se complaire au mal, celui-là habitera dans les hauteurs" (Yéchayahou 33,15-16)

Selon le Shomer Emounim (Séfer Taharat haKodech - maamar Chmirat Enayim chap.2), cela signifie que dans le futur, le lieu de résidence pour l'éternité de celui qui a préservé ses yeux, ne sera pas parmi les gens simples, mais plutôt parmi les tsadikim et les saints de la terre.

-> Le rav Moché Shmouel Shapiro, citant le rav Boruch Ber Leibowitz, dit : un élève de yéchiva qui reste fort [en gardant ses yeux] et qui continue à étudier la Torah, est sans aucun doute considéré par Hachem comme rabbi Akiva Eiger dans sa génération.

[le rav Leibowitz a vécu au début du 20e siècle, sans la présence d'internet, des smartphones, des habits féminins plus "sexy", ... => de nos jours où les épreuves/tentations pour rester kadoch sont encore plus nombreuses, certes cela est difficile, c'est un défi permanent, mais cela témoigne que nous sommes portés en très très haute estime par Hachem.

Le rav Asher Arieli affirme qu'à notre génération, celui qui fait tout pour rester fort dans la sainteté (kédoucha), son niveau et sa proximité avec D. sont élevés au-delà de l'imaginable.]

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-> Selon le rav Eliyahou Lopian, puisque nous sommes la génération qui accueillera le machia'h, c'est les derniers instants de bataille, et les forces du mal rassemblent ainsi toutes leurs forces pour nous éloigner de Hachem.
Ceci explique qu'il n'a jamais été si facile de tomber dans l'impureté, que de nos jours.

En ce sens, le rav Shimshon Pinkous a appelé internet : "la bombe atomique des forces du mal" (appuyer sur un simple bouton suffit à faire en nous des dégâts spirituels considérables!)

=> Plutôt que d'être déprimé par ses attaques visant notre sainteté, nous devons nous renforcer en affirmant sans cesse que c'est un signe évident de l'arrivée imminente du machia'h.
En effet, sinon pourquoi les forces du mal auraient-elles tant de moyens de nos jours, par rapport au passé.
==> Ainsi, comment puis-je me souiller alors que la fin est si proche!

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-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Kédochim 12) enseigne :
"Les âmes les plus précieuses se trouvent particulièrement dans les endroits les plus sales, comme le Zohar (vol.II,184a) nous l'apprend : "la lumière la plus lumineuse est celle qui brille dans l'obscurité ... Au final, il sera révélé que toutes les âmes d'Israël, Ta nation, sont des tsadikim [cf. "Ton peuple : tous sont tsadikim" (Yéchayahou 60,21)] ... même quelqu'un qui a fauté dans ce sujet [de la sainteté].

C'est parce qu'en réalité notre désir est de faire Ta volonté, mais "la levure dans la pâte" (le yétser ara) nous en empêche ...
Grâce à la téchouva tout peut être réparé ... et davantage de lumière peut briller du milieu des ténèbres."

=> Lorsque nous tombons dans la faute, au lieu de désespérer (je ne vaux rien! je suis nul), il faut avoir conscience que : "Les âmes les plus précieuses se trouvent particulièrement dans les endroits les plus sales".
[ce n'est pas parce qu'actuellement je suis sale (sans l'avoir fait exprès!) que je ne vaux rien, au contraire!]
De plus, en faisant téchouva, nous avons la possibilité d'allumer dans l'obscurité de ce monde/notre vie, une lumière d'une intensité très élevée.

-> "Même une personne qui faute durant toute sa vie, elle peut quand même être considérée comme un tsadik, tant qu'elle n'abandonne jamais et qu'elle continue à se battre [pour vaincre son yétser ara]."
[Séfer Ménou'ha véKédoucha - écrit par un élève du rav 'Haïm de Volozhin]

-> "Rien ne peut s'opposer à la téchouva.
Même si quelqu'un a pu commettre toutes les fautes du monde, il pourra faire téchouva sur chacune d'elles"
[Chla haKadoch - Roch Hachana - Dérékh 'Haïm To'ha'hat Moussar 114]

[Précision: une personne qui faute volontairement, pensant qu'elle pourra ensuite faire téchouva, il lui sera alors extrêmement difficile de le faire car ce qui l'a poussé à fauter est cette capacité à se faire pardonner]

L’importance de la sainteté (3e partie)

+ L'importance de la sainteté (3e partie) :

-> "Une simple [mauvaise] pensée laisse une marque et va souiller l'âme d'une personne au point où elle a besoin d'être punie au Guéhinam (Enfer) afin d'être purifiée [de cette faute]"
[rav Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou - Shevivé Lev 21]

[à propos d'une pensée, on a malheureusement tendance à se dire : "Ce n'est pas si grave! c'est rien du tout!"]

-> Le Shomer Emounim (Séfer Taharat haKodech - Pgam haEnayim chap.1) écrit : "Chaque fois qu'on regarde de façon interdite une femme, nous réalisons une faute ... et [à chaque fois] un ange du Mal est créé".

[tant que l'on ne fait pas téchouva dessus, ces anges Accusateurs créés vont tout faire pour empêcher les bénédictions de venir sur nous, et au contraire nous attirer de mauvaises choses!]

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-> Le Choul'han Aroukh (Even haEzer 21,1) statue : "Une personne doit beaucoup beaucoup s'éloigner des femmes [qui lui sont interdites]."

Le Bach commente que l'on doit se protéger et mettre en place des barrières protectrices pour cette faute plus que pour toute autre, car par nature, un homme peut en venir à la désirer ardemment, plus que toute autre faute.

[Le Gaon de Vilna (Chir haChirim 2) dit qu'avec la diminution continuelle du niveau des générations (l'influence non-juive étant plus importante), de nouvelles protections sont nécessaires pour fermer les brèches"]

Le Beit Chmouël écrit qu'une personne habituée à cette faute aura davantage de difficulté à s'en séparer, plus que toute autre faute (d'où la nécessité de s'en éloigner plus que de toute autre faute).

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-> Le roi Salomon, dans son dernier verset de Kohélét (12,14) écrit : "Toutes les actions, D. les appellera devant Son tribunal, même celles qui sont entièrement cachées, qu'elles soient bonnes ou mauvaises."

Le Targoum commente :
"A la fin, toutes les choses réalisées en privé dans ce monde sont destinées à être rendues public, et révélées à l'ensemble de l'humanité!
C'est pourquoi, crains les paroles de Hachem et observes Ses mitsvot, ne fautes pas en secret ... car Hachem amènera chaque acte au jour du Grand Jugement, et Il rendra public ce qui est [initialement] caché des gens, que ce soit bon ou du mauvais."

[ainsi, lorsque notre yétser ara nous propose de fauter par la pensée en cachette, n'oublions pas de se rappeler qu'au final la terre entière sera au courant. Nous serons alors couvert de honte, et devrons payer très cher le prix d'avoir fauté, oubliant que rien n'échappe à D. ]

-> Le rav Shlomo Zalman Auerbach dit : "Mon père m'a enseigné qu'à chaque acte que nous faisons, nous devons nous imaginer qu'il est photographié/filmé par le Ciel [à la fois l'acte, et les pensées!].
Toute ma vie, j'ai peiné pour ressentir que des photos sont constamment prises sur toute chose."

[la vidéo/photo de toute notre vie sera rendu public, et nous restera associée éternellement.
Si un géant en Torah a passé sa vie à travailler pour prendre conscience en détail d'une telle réalité, c'est que nous avons tous besoin d'en faire autant!]

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-> "A chaque fois qu’une personne se prive d’un plaisir interdit de ce monde, afin d’être fidèle à la volonté de D. ; [il en résultera que plus tard,] au cours de sa vie, elle recevra un plaisir [d’intensité] similaire qui lui sera permis."
[le Steïpler – Karyana déIgarta – vol.I, lettre 15]

=> En terme de sainteté, on ne perd jamais à renoncer à une mauvaise vision, une mauvaise pensée, ...

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-> "Celui qui essaie de préserver la pureté de sa pensée, et qui retire les mauvaises pensées, a essentiellement purifié le Kodech haKodachim (le Saint des Saints).

[selon le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm), le corps de tout juif est similaire au Temple, et son cerveau est comme le Saint des Saints de ce Temple.
(ainsi lorsque nous avons une pensée interdite, c'est comme si nous avons commis une faute dans le lieu le plus saint du Temple!)]

Il a réalisé le même acte qu'on pu faire les 'Hachmonaïm dans le Temple [au moment de 'Hanoucca après que les romains l'avaient intégralement souillé]"

[rav Shimshon David Pinkous]

-> A la lumière de cela, nous pouvons comprendre l'affirmation de nos Sages : "Des pensées de faute sont pires que la faute elle-même" (guémara Yoma 29a)

=> Nous devons être particulièrement vigilants à garder la pureté de l'endroit le plus saint de notre corps.
En effet, il est plus grave d'y introduire des impuretés/saletés qu'ailleurs.

-> Le Sfat Emet explique que les mauvaises pensées entraînent davantage de dommages à l'âme, que de mauvais actes.
Par ailleurs, il est plus difficile d'arrêter d'agir ainsi, et de les rectifier (par exemple : on a tendance à les considérer à la légère : ce n'est que des pensées, ça arrive à tout le monde, et ce n'est pas comme si j'avais mal agi!).

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-> Dans ce qui est relatif aux plaisirs interdits liés à la kédoucha, plus on s'y investit, plus on a davantage de désir d'en réaliser de nouveau.
[le Bach - Even haEzer 21,1]

-> "Il y a un petit d'organe chez l'homme, lorsqu'on l'affame il est rassasié, et lorsqu'on le rassasie il est affamé"
[guémara Soucca 52b ; Sanhédrin 107a]

=> Il en découle qu'on est alors perpétuellement dans un état de manque, de frustration de ne pouvoir totalement assouvir nos désirs.
Ainsi, c'est se refuser d'apprécier toute chose que l'on peut déjà avoir, car étant toujours à la recherche d'une nouvelle dose.

-> "Les juifs servent l'idolâtrie uniquement afin de pouvoir se permettre publiquement ce qui est lié aux relations sexuelles interdites (arayot)."
[guémara Sanhédrin 63b]

[l'homme a tendance à se créer son dieu personnel, qui va lui permettre d'accomplir ses envies, voir même de les justifier comme étant des mitsvot!]

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-> "Même si quelqu'un a échoué à de nombreuses reprises [à préserver sa sainteté], s'il continue à se battre et qu'il réussit plusieurs fois, alors ses victoires sur son redoutable yétser ara vont brûler en lui et entraîner le déversement d'une Lumière de sainteté pas uniquement sur lui-même, mais également sur tous les Mondes.
Une grande partie des dommages qu'il a pu occasionner avec ses fautes sont alors réparée.

Il est impossible d'estimer l'énorme niveau de sainteté de celui qui a conquis ses désirs dans le feu de la force du yétser ara ...
De même que la transgression est terrible, de même le mérite qu'il gagne [en dominant sa tentation] est impressionnant."

[Steïpler - Karyana déIgarta - lettre 12]

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-> "A celui qui domine son yétser ara dans le domaine lié aux relations sexuelles interdites (arayot), il est accordé un faisceau de lumière qui brille sur sa tête : une lumière qui était réellement visible à l'époque de nos Sages.

Réalisez également que celui surmonte son yétser ara, spécialement de nos jours, en l'honneur de Hachem, méritera sans aucun doute un niveau très élevé dans le monde à venir ... et il méritera même dans ce monde, que lui et ses enfants soient parmi les puissants du peuple juif, accomplissant toujours ce qu'il est juste et correct."

['Hafets 'Haïm - Nid'hé Israël - chap.23]

=> Mon attitude m'impacte positivement, ainsi que tous mes descendants, ainsi que le monde entier.
[on peut y ajouter nos ancêtres qui reçoivent indirectement nos mérites.]

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-> "Les portes de la sagesse en Torah sont fermées devant le fauteur." (Zohar III,1123 ; Ohr ha'Haïm Dévarim 12,28).

Le rav Shmouël Wosner (Shéelot ouTéchouvot Shévét haLévi IV,160) commente qu'à l'image du feu et de l'eau qui ne peuvent pas co-exister dans un même récipient, de même il est impossible pour un juif d'avoir 2 désirs contraires dans son cœur.

[laisser ses yeux désirer des visions interdites, avoir de mauvaises pensées, ... c'est faire partir nos désirs de grandir en Torah/spiritualité. D'une certaine façon, c'est se dévêtir de son habit de juif, pour celui d'animal (qui est au service de ses pulsions physiques).]

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhmat ouMoussar vol.II) écrit : "La Torah provient du Ciel, son existence est infiniment sainte, c'est la pureté ultime.
Toute personne qui souhaite s'en approcher doit se revêtir du maximum de sa sainteté personnelle, car sinon, il est impossible d'étudier la Torah, puisque sinon elle le quitte immédiatement."

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+ Quelques exemples :

+++ 1°/ Yossef :

-> Yossef était tellement beau que les femmes égyptiennes montaient sur les murs afin de pouvoir y jeter un coup d’œil sur sa beauté lorsqu’il passait.
[celles qui épluchaient des légumes, se coupaient des doigts tellement elles étaient hypnotisées par sa beauté incroyable.
Les femmes égyptiennes lui envoyaient aussi des cadeaux/bijoux afin d’attirer son attention sur elles]

Mais le vertueux Yossef en détournait ses yeux, refusant d’y poser son regard.
[midrach Béréchit rabba 98,1]

Le midrach (Yalkout Chimoni Béréchit 49,161) ajoute : "il a ainsi mérité les 2 mondes (celui-ci et celui à Venir)."

[de même, il a fui avec la femme de Potiphar, ne prenant pas le risque de rester une seconde de plus, car lorsque les yeux voient ... ]

-> La guémara (Sotah 36b) rapporte qu'au moment où la femme de Potiphar s'est approchée de lui pour lui attraper son vêtement (et le pousser à la faute), Yossef a vu une représentation de son père par la fenêtre.

Le 'Hatam Sofer (Béréchit 18,1) explique que : "même si un juif a énormément fauté, il ne sera jamais rejeté, car il prend racine dans la sainteté".

=> Ainsi, l'épisode de Yossef, nous renvoie au fait que tout juif a pour ancêtres les Patriarches, dont les mérites nous protègent et font que nous serons toujours aimés, importants aux yeux de D.
Et cela, en plus d'avoir en nous une partie Divine (l'âme), qui ne nous quitte pas et qui reste intrinsèquement toujours pure.

-> "Le 1er prérequis [pour le service Divin] est qu'une personne connaisse sa propre valeur, qu'elle réalise ses qualités, de même que ceux de ses ancêtres : leur grandeur, leur importance et leur affection aux yeux du Créateur"
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva - début du chaar haavoda]

=> Plus nous avons en tête notre grandeur, plus nous avons conscience que Avraham, Its'hak et Yaakov nous regardent à chaque instant en souhaitant le meilleur pour nous, en tant que leur descendant, plus nous souhaitons sincèrement marcher dans leurs pas, en agissant de la manière la plus élevée, kadoch, en fonction de nos capacités propres.

Nous devons observer que : nous faisons partie de la lignée la plus prestigieuse du monde (Patriarches + nous sommes juifs!), nous possédons une âme provenant de l'intériorité de D. (et nous de l'extériorité comme chez les autres nations), ... et cela doit nous conduire à voir les fautes avec davantage de mépris.
[comment quelqu'un d'aussi élevé que moi, peut-il s'abaisser si bas!]

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+++ 2°/ Rabbi Akiva :

-> Lorsque rabbi Akiva est parti en exil, le monarque lui a envoyé 2 femmes exceptionnellement belles, et il les a paré comme des mariées, afin de pousser à la faute rabbi Akiva.

Pendant toute la nuit, elles ont essayé de l'amener à fauter.
L'une et l'autre lui disant : "Viens me voir!", il s'est assis entre elle, et leur a craché dessus.

Le lendemain, le monarque a interrogé rabbi Akiva : "Ne sont-elles pas magnifiques? Ne sont-elles pas des être humains comme toi? N'est-ce pas Celui qui t'a créé, qui les a créé?"

Rabbi Akiva a répondu : "Qu'aurais-je pu faire? Pour moi, elles sentaient comme de la chair de carcasses!"

[Avot déRabbi Nathan - chap.16]

-> Le Maor vaChémech (Mattot) explique que cela nous apprend qu'il faut développer un dégoût envers la faute, au moins où cela devient réellement répugnant.

Rabbi Akiva a tellement cultivé cela, que réellement il ressentait autant de dégoût qu'en présence d'une carcasse d'animaux délaissée et qui sent extrêmement mauvais.

[si nous mangeons un aliment nocif/répugnant, cela sera dégoûtant à nos yeux, alors à combien plus forte raison pour ce qui abîme notre âme, notre lien éternel avec Hachem et sur lequel nous devrons rendre des comptes.]

Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou vol.5) dit que la 1ere image est celle qui va produire l'impact le plus fort dans notre esprit.

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-> De même que notre yétser ara utilise notre imagination au service de notre vision, nous devons en faire de même :

1°/ en développant un imaginaire effrayant associé à ce qui est lié à la faute, au yétser ara (chacun utilisant ce qui lui fait peur).
[la démarche doit rester positive, et dans un objectif de mieux démarquer notre chemin dans la vie face aux tentations/tempêtes du yétser ara.]

2°/ en développant les punitions que nous recevrons pour avoir commis une telle faute.
L'Alter de Kelm écrit : la majorité des gens pense que la différence entre un tsadik et un racha se trouve dans leur différence d'émouna : le tsadik croit en l'existence de D., et un racha non.
Cependant, en réalité la différence entre eux se trouve dans leur pouvoir d'imagination.

Le tsadik ancre dans son esprit une image la plus réaliste possible de la grandeur de Hachem, et de sa justice (tant en récompenses qu'en punitions), tandis que le racha ne le fait pas.

=> d'une certaine façon, un racha est une personne qui se laisse aller en terme d'imagination, plutôt que de s'en saisir et de l'utiliser au service d'une vie réussie selon les conseils de D.
Le yétser ara nous vend de l'illusion dans notre tête, et si nous n'y développons pas de la réalité, comment pouvons-nous lutter contre lui!

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+++ 3°/ rabbi Tsadok :

-> "Lorsque Rabbi Tsadok a été capturé et transféré à Rome, une femme noble distinguée l'a pris et lui a envoyé une sublime servante.
A partir du moment où il l'a vue, il a placé ses yeux en face du mur, et s'est assis paisiblement pendant toute la nuit."
[midrach Pessikta déRav Kehana]

-> Le 'Hafets 'Haïm ne portait pas de lunettes, affirmant : "ce que je vois autour de moi est suffisant, pourquoi devrais-je regarder les choses plus distantes [avec tous les risques que cela comporte]."

De même, il écrit (Chmirat haLachon vol.II) qu'il est particulièrement opportun de regarder ses tsitsits lorsque des pensées impures entrent dans notre esprit, car par cette vision notre inclinaison à la faute va être réduite.

[on voit ici comment nos yeux peuvent être impactés positivement ou négativement.]

-> "Dans chaque génération, il y a une épreuve particulièrement difficile, et dans notre génération, il s'agit de l'épreuve de la kédoucha (sainteté)"
[rav 'Haïm Kanievsky]

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-> "Tous les hauts et les bas spirituels d'un homme dépendent de la préservation de sa sainteté.
Les échecs dans ce domaine semblent agréables au début, mais se montrent amers à la fin.
En effet, au final ils augmentent les sentiments de tristesse et un manque d'accomplissement, et ils volent à une personne son bonheur dans la vie."
[rav Shmouël Wosner - Shéelot ouTéchouvot Shévét haLévi IV,160]

[le but de notre vie est de se rapprocher de notre Créateur, or l'impureté nous en éloigne, ce qui génère obligatoire une frustration interne]

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-> "Vous serez saints, car Je suis saint" (Kédochim 19,2)
Le Ramban commente : "Je souhaite que vous soyez saint, car ainsi vous serez adaptés à Moi, à s'attacher à Moi, car Je suis saint"

-> "Je suis Hachem qui vous a fait monter du pays d'Egypte" (Chémini 11,45)
Le Ibn Ezra explique : "Je vous ai sorti d'Egypte uniquement pour être votre D. ; si vous ne serez pas saint alors Je ne serais pas votre D.
Si vous désirez que Je sois votre D., alors soyez saints!"

-> "Vous serez saints ... Je vous ai distingués d'entre les peuples pour que vous soyez à Moi" (Kédochim 20,26).
Le rav Na'houm Kister (béNétivot haHalakha vol.45) enseigne que la sainteté est la force qui sépare les juifs de la bassesse des autres nations, et elle permet de se lier exclusivement avec Hachem.

-> "Vous ne vous rendrez pas impurs par elles [les pratiques immorales des autres nations], Je suis Hachem votre D." (A'haré Mot 18,30)
Rachi commente : Si vous vous rendez impurs par ces fautes, Je ne serai plus votre D., car vous vous serez séparés de Moi.

En ce sens, Bil'am a envoyé les femmes moabites pour pousser à la faute les hommes juifs (guémara Sanhédrin 106a).
De même, le midrach (Yalkout Chimoni Esther 1057), affirme que Haman a manigancé le festin du roi A'hachvéroch avec un même objectif (faire fauter les juifs avec des femmes!).

"Qui peut compter la poussière de Yaakov, nombrer la multitude d'Israël? Puissé-je mourir comme meurent ces justes, et puisse ma fin ressembler à la leur!" (Balak 23,10)

-> Rabbénou Efraïm fait remarquer que les mots : "מָנָה עֲפַר יַעֲקֹב" (compter la poussière de Yaakov) sont équivalents à la guématria de la 1ere lettre du nom de chacune des tribu.

-> Le mot עפר (poussière - afar) a la même guématria que : ערלהע בחול (la orla dans le sable - orla ba'hol).
C'est une allusion au fait que pendant la brit mila, les juifs coupent l'excroissance/prépuce (la orla), qu'ils placent ensuite dans le sable, la terre.
[le Baal haTourim]

-> Le Pirké déRabbi Eliézer (chap.28) rapporte que lorsque Bil'am a vu que le désert était rempli de Orlot (les prépuces issus de la mila des juifs), il a dit : "qui peut leur résister lorsqu'ils ont le mérite du sang de la brit mila, et qu'ils le recouvrent de terre".

-> Selon le Ktav Sofer, en enterrant le prépuce nous nous assurons de ne pas devenir arrogant d'avoir le mérite de faire une mitsva aussi énorme.
En effet, grâce à elle nous nous différencions des autres nations en étant celle choisie et préférée par Hachem (on passe du statut de simple homme à celui quasi divin de : juif).

=> Bil'am s'interroge : Comment puis-je aller à l'encontre d'une nation qui malgré le mérite d'une aussi grande mitsva ne devient pas arrogant, en enterrant la Orla dans le sol?

[le prépuce est mis dans la terre, comme rappel qu'on le rejoindra un jour, que notre vie est éphémère.
Cette prise de conscience matérialisée est une force pour vivre intensément dans la Vérité, de rester humble, de pas en venir à se disputer (on finira tous au même endroit, sans possession matérielle), ...]

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+ La poussière de Yaakov (suite) :

-> Selon le Zohar (Balak 211a), cela fait référence aux tsadikim qui se considèrent comme de la poussière (afar).

-> Le mot עפר (afar - poussière) peut se décomposer en : ע (chiffre 70) + פר (par - taureau).
Le peuple juif apporte 70 korbanot (de taureaux) au nom des 70 autres nations du monde (guémara 55b).
Ainsi, Bil'am dit à Balak que c'est par le mérite des juifs que les autres nations peuvent continuer à vivre et avoir leur subsistance dans ce monde.
[Rabbénou Yoël]

-> Contrairement aux autres nations, la force du peuple juif ne réside pas dans leur nombre, mais plutôt dans le fait qu'ils servent Hachem comme il le faut.
[Rabbi Chimchon Raphaël Hirsch]

[Même si extérieurement nous pouvons sembler être de la "poussière", en réalité nous sommes imbattables car nous avons D. avec nous!!]

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-> Bil'am voulait vivre comme un goï et être comme un juif dans la mort.
C'est une erreur car le fait d'être un juif tient principalement dans le fait de vivre en tant que bon juif.
[Ohel Yéhochoua]

[contrairement aux autres nations, nous n'avons pas à avoir peur de la poussière d'après la mort, où nos efforts faits pour les mitsvot seront la seule monnaie en cours, et qui plus est Hachem n'a pas de limite de bonté pour nous récompenser d'avoir été fidèles à Sa volonté.
=> Pas étonnant que Bil'am nous envie : "puisse ma fin ressembler à la leur!"]

"On prendra pour celui qui est impur, des cendres de la combustion de [l'animal de] purification" ('Houkat 19,17)

La vache rousse en raison de sa rareté et de son importance dans la vie juive, que lui donne la Torah, devait avoir une valeur/prix très élevée.
Et qu'est-ce qu'on faisait à ce bien si précieux?

On le brûlait, le réduisant en cendres afin de les utiliser pour purifier ceux qui ont été exposés à l'impureté d'un mort.

[seule la procédure de la vache rousse peut rendre pur, celui qui est devenu impur suite à un contact avec un mort. ]

=> Que pouvons-nous apprendre de cela?

-> Selon la guémara (Béra'hot 18b), une personne qui est remplie de fautes est considérée comme morte même de son vivant.

Rabbi David Feinstein explique qu'en effet, puisque l'objectif de la vie est de grandir spirituellement, celui qui est spirituellement mort est considéré également comme mort physiquement, car sa vie est sans but.
Pour en sortir, il faut revoir ses priorités, et se rappeler que la fin de toute personne est de finir en poussière (nous ne garderons rien de nos possessions matérielles).

La vache rousse symbolise cela :
-> Sa valeur monétaire très importante renvoie aux plaisirs matériels de ce monde dont les gens accordent tant d'importance, et pour lesquels ils sont prêts à dépenser tellement de temps, d'efforts et d'argent afin de les acquérir.

-> Mais au final, il ne reste rien de cela.
La vache rousse est brûlée, et c'est seulement ses cendres qui ont une utilité, puisqu'elles vont transmettre cette leçon de la vanité de l'éphémère matérialité, afin que l'on s'investisse pleinement dans l'éternel spirituel.
Cette réalisation/constatation va retirer l'impureté, et restaurer toute la magnifique pureté qui est en nous.

=> En constatant que le temps passant, ce que le yétser ara nous vend comme important n'est en réalité que de la poussière (éfer - אפר), on en vient à se guérir (rapé - רפא - même lettres que éfer) de notre mauvaise vision des choses, à redéfinir nos priorités.
Redevenant alors pur, nous brillons de beauté, de splendeur (péér - פאר - même lettres que éfer).

-> "Et maintenant, voilà, je m'en vais chez mon peuple. Viens que je t'instruise" (Balak 24,14)

-> "Que sont agréables tes tentes ô Yaakov, tes demeures ô Israël" (Balak 24,5).

=> Comment comprendre que Bil'am loue le peuple juif pour sa pudeur, sa moralité, et que peu après il pense réussir en les faisant tomber dans l'immoralité, la débauche?

Bil'am avait la capacité de déterminer le moment exact où Hachem se met en colère (guémara Béra'hot 7a et Sanhédrin 105b).

Les Tossafot affirment que cela ne dure qu'une seconde, durant laquelle il disait un seul mot : "kalèm" (détruis-les).
Le Gour Aryé précise qu'à ce moment, il regardait une partie du peuple (car en regardant tout le peuple cela ne pouvait pas marcher).

=> Pourquoi est-ce que cela n'a pas marché avec le peuple juif?

-> La guémara répond que Hachem se retenait de ce moment de colère pendant la période où Bil'am voulait nous maudire, le privant de son pouvoir.
C'est ce qu'on appelle : "Les bontés de Hachem" (tsidkot Hachem - Mikha 6,5)

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-> D'après la guémara (Béra'hot 7a ; Avoda Zara 4b), la colère d'Hachem ne dure que le temps de prononcer le mot : réga (רגע - instant), c'est-à-dire le temps de dire 2 syllabes.
Bil'am qui était le seul à connaître l'instant précis de la colère d'Hachem, chaque jour, projetait de maudire le peuple juif en prononçant ce mot à 2 syllabes : kalèm (כלם - anéantis-les!) à cet instant.
Cependant, Hachem bienveillant avec Israël ne s'est pas mis en colère ce jour-là, exceptionnellement, pour empêcher la malédiction de Bil'am.
Mieux que cela, Hachem intervint pour changer en faveur d'Israël la malédiction en bénédiction en inversant les lettres de : כלם en מלך (mélé'h - roi), puisque Bil'am a finalement dit : "Hachem, son D., est avec lui (Israël) et l'amitié du Roi le protège" (Bamidbar 23,21).

D'après rabbi Eliyahou, il aurait suffit à Bil'am de commencer sa malédiction à l'instant de la colère Divine, même s'il la termine après cet instant.
[Tossefot - guémara Avoda Zara 4b]

-> Du fait que l'homme doit imiter Hachem dans Ses comportements, et que Hachem se met en colère chaque jour durant un temps très court (1/16e de seconde d'après certains), il est possible qu'il soit demandé à ses créateurs de se comporter avec rigueur (midat hadin) durant un court instant, chaque jour.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou (tome 2,p.236)]

[cela est vrai dans notre relation avec notre prochain, mais également avec Hachem, où nous devons concentrer toutes nos "frustrations" en un moment de prière, où nous demandons alors de tout cœur à l'aide à D., et ensuite nous devons être serein, plus de joie!]

-> Lors de la colère de Hachem, une grande tristesse s'abat sur le monde, durant ce court laps de temps, même chez les animaux.
[Hakotev - dans Ein Yaaakov]

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-> Un être humain a 3 aptitudes fondamentales : la pensée, la volonté et l'action.
Nos Sages nous ont enseigné qu'elles résident dans 3 organes vitaux du corps humain : le cerveau, le cœur et le foie.
Ils ajoutent que cela est en correspondance avec les 3 parties de l'âme :
- la néchama (partie supérieure de l'âme qui réside dans le cerveau, d'où provient la capacité de réflexion de l'homme);
- le roua'h (2e partie, qui réside dans le cœur) ;
- et le néfech (réside dans le foie qui purifie le sang).

-> Nos Sages nous enseigne que le but de la création de l'homme est de faire dominer sa néchama sur la volonté qui provient du cœur. Les désirs du cœur ainsi dominés par la néchama, pourront entraîner le néfech à réaliser la volonté d'Hachem dans l'accomplissement de la Torah et des mitsvot.
Ainsi l'homme pourra agir de façon ordonnée, d'après l'ordre de ses organes : le cerveau, le cœur et le foie qui font référence à la royauté qui elle aussi est toujours strictement structurée de façon hiérarchique.
L'homme doit donc parvenir à gouverner son corps tel un souverain qui gouverne son royaume.
Cette aptitude à laquelle tout juif doit tendre est subtilement contenue en allusion dans les initiales de ces 3 organes : le cerveau (moa'h - מח), le cœur (lev - לב) et le foie (kavéd - כבד), qui une fois assemblées, ces lettres forment le mot roi (mélé'h - מלך).

Cependant, si cet ordre venait à s'inverser, autrement dit si le néfech, qui représente le côté animal de l'homme, dominait la volonté du cœur, cela entraînerait un éveil ardent aux envies primaires de ce monde.
La pensée serait alors utilisée pour assouvir un manque toujours grandissant et asservie à des fins tristement triviales.
Nos 3 organes organisés dans le sens inverse seraient alors : le foie (kavéd - כבד), le cœur (lev - לב) et le cerveau (moa'h - מח). Les initiales de chacun de ces mots forment le terme : kalem (exterminer - כלם), car l'homme qui évoluerait à travers une telle organisation irait inéluctablement à sa perte, aussi bien spirituelle que corporelle.

C'est le sens de la Torah lorsqu'il est rapporté que Bil'am voulut maudire les Bné Israël avec un seul mot : exterminer (kalem), c'est-à-dire que Bil'am voulut inverser cet ordre fondamental afin que le côté animal s'unisse avec le cœur et asservisse la néchama divines aux envie du corps.
[d'après le rav Pin'has Friedman - Shvilei Pin'has - Térouma]

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-> Selon la Kabbala, tout amour que nous pouvons ressentir provient d'une seule source : de Hachem, de l'amour phénoménal qu'il déploie sur le monde.
=> Pourquoi est-ce que Hachem a-t-il besoin de se mettre en colère?

La réponse est que trop d'amour n'est pas une bonne chose.
Sous couvert d'un amour débridé tout peut devenir permis.
Par exemple, en listant les relations interdites, la Torah (A'haré Mot) décrit la relation entre un frère et sa sœur par : 'hessed ou (c'est de la bonté).
[Par amour, je peux en venir à tuer, voler, ...]

L'amour est magnifique, mais s'il ne se maintient pas dans des limites, il peut être destructeur.
C'est pourquoi, Hachem a un bref instant de colère quotidien, afin de contrôler le flux de Son amour pour qu'il soit utilisé comme il le faut, et non pas abusé.

=> Lorsque Bil'am a vu que ses malédictions ne fonctionnaient pas, il a compris que Hachem a du suspendre son moment de colère.
Puisqu'à ce moment il n'y avait pas de contrebalance à l'amour fou de D. à notre égard, il a pensé que les juifs seraient plus réceptifs aux femmes de Midiyan.
Et il a eu raison.

Il est écrit : "la gauche repousse tandis que la droite rapproche" (guémara Sotah 47a).
Dans toute relation d'amour, il faut de la discipline, des limites à ne pas dépasser.
[c'est ce que nous enseigne Hachem à son niveau avec 1 seconde de colère sur 86400 secondes d'une journée]
Nous devons avoir de l'amour de D., mais il est également indispensable d'y ajouter de la crainte de D.!

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-> "Balak fils de Tsipor vit ce qu'Israël avait fait au Emori" (Balak 22,2)

-> Le Ohr Chemouel commente :
Telle est l'habitude de ceux qui haïssent le peuple juif. Certes, ils voient ce que les juifs ont fait au Emori, aux autres nations. Mais, en revanche, ils ne voient pas tout ce que le Emori a fait à Israël!
Cette sélection est un comportement ancré chez les antisémites et s'est vérifié au fil de toutes les générations.

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-> "Balak, fils de Tsipor, a vu" (Balak 22,2)

Qu’a vu Balak ?
D’après le Ba’al Hatourim, il a vu que le soleil s’était arrêté pour Moché.

Mais en réalité, qu’a perçu Balak dans ce miracle, qu’il n’avait pas vu dans les autres miracles réalisés jusque-là?
Le Rabbi de Satmar explique : "Nos Sages ont dit que la force de Bil’am était de cibler le moment où D. Se met en colère chaque jour, comme il est dit ‘‘Le Tout-Puissant fait sentir Sa colère tous les jours.’’ Or, il s’agit du moment où le soleil brille et où les rois de l’ouest se prosternent devant lui.
=> Voilà donc ce que Balak a craint. En voyant que le soleil s’était arrêté pour Moché, il a eu peur que cela ne se reproduise et que Bilam ne puisse plus cibler le moment précis et maudire le peuple d’Israël.

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-> "Parole de celui qui entend les paroles de D. et connaît la connaissance d'Hachem" (Balak 24,15)

-> Rachi explique ce que recouvre "connaît la connaissance d'Hachem" = pour fixer le moment où Il se met en colère.

C’est ce que disent nos Sages (guémara Béra'hot 7a) : Aucune créature ne peut fixer ce moment, à l’exception de Bilam, dont il est écrit qu’il « connaît la connaissance d'Hachem".

-> On a demandé au machguia’h Rabbi Méïr ‘Hadach : Pourquoi Moché ne connaissait pas ce moment mais que Bilam le connaissait?
Il a répondu : Moché lui-même ne voulait pas connaître cela, c’est pourquoi il ne le savait pas.

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-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2018/08/08/6811-2

"Les morts lors de l’épidémie furent de 24 000 personnes" (Balak 25,9)

Selon le Gaon de Vilna, l’épidémie suite à l’idolâtrie de Péor et la débauche entraîna 24 000 morts, mais Hachem compta parmi eux les personnes qui sont morts naturellement, leur heure étant arrivée.

=> Ainsi, même dans la rigueur et la sévérité, Hachem réalisa une grande bonté.
Certes, il devait y avoir 24 000 morts, mais en comptant parmi eux tous ceux qui sont morts naturellement, cela permit d’épargner beaucoup de personnes.

On voit que même la Rigueur Divine est tempérée par la Miséricorde.

"Hachem ouvrit la bouche de l'ânesse et elle dit à Bil'am : Que t'ai-je fait pour que tu m'aies frappée ainsi à 3 reprises?" (Balak 22,28)

Pourquoi Hachem a-t-il changé les lois de la nature afin d'aider Bil'am?

-> Selon le Sforno, Hachem a fait un miracle si extraordinaire (l'ânesse qui parle) afin qu'il fasse téchouva, réalisant clairement que cela ne pouvait venir que de D.

-> Rabbénou Bé'hayé explique que Bil'am aurait dû être totalement terrifié par ce grand miracle de l'ânesse parlant comme un humain.
Il aurait dû réaliser que Hachem essayait d'avoir son attention, pour qu'il puisse changer d'avis et arrêter cette mission de porter atteinte au peuple juif.

=> Ceci est un réponse à tous ceux qui proclament : "Si seulement Hachem me faisait des miracles clairs et évidents, alors je ferais une téchouva complète et je reviendrais vers Lui".
En effet, nous voyons que des miracles manifestes n'aident pas forcément.

[A nous également, D. a peut être déjà fait d'énormes miracles que nous n'avons pas remarqués, préférant continuer comme si de rien n'était]

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-> A quoi pouvait bien penser Bil'am pour ne pas être réceptif au message de Hachem?

Le rav Shlomo Bussu, petit-fils de Baba Salé, répond : il ne pensait à rien du tout!
Il était tellement focalisé sur lui même qu'il ne pouvait plus consacrer la moindre attention à ce qui l'entourait.
=> Tout son monde tournait autour d'une seule chose : lui-même!

Nous retrouvons ce même égocentrisme avec Pharaon.
Malgré la succession de plaies, toujours plus éprouvantes et miraculeuses, il campait sur sa position de s'attaquer aux juifs.
Malgré la vision des Nuées de gloire entourant le peuple, et d'avoir été témoin de l'ouverture de la mer Rouge, il est quand même allé à leur poursuite en entrant dans la mer avec tous ses hommes armés.
=> A quoi pensait-il à ce moment?

Rav Bussu répond : c'est également un exemple d'à quel point une personne peut être absorbée par elle-même, au point de ne prêter aucune attention à ce qui l'entoure.

Pharaon ne pensait qu'à sa vengeance personnelle contre le peuple juif (vous ne m'échapperez pas!, c'est moi qui aura le dernier mot! C'est moi le plus fort! ; ou comme au casino : certes ils m'ont fait mal ces juifs, mais je vais me refaire et je vais gagner car je suis supérieur à tout le monde!).

=> Ainsi, il était totalement aveuglé par lui-même et il ne pouvait plus voir la réalité qui lui faisait face.

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Bil'am dit : "Puisse mon âme mourir de la mort des justes et puisse ma fin ressembler à la leur" (Balak 23,10).

Le Ohr ha'Haïm rapporte que les réchaïm lui disaient qu'ils étaient intéressés par faire téchouva, mais à la condition de mourir toute de suite après.
Mais faire téchouva, et avoir ensuite une vie vertueuse, ils n'en étaient pas intéressés.

C'est l'origine de l'approche de Bil'am : ne penser qu'à ses désirs personnels, et pouvoir faire ce qu'il voulait.
Le rav Bussu conclut en disant que cette vision égocentrique à également pénétrer le monde juif.

Nous avons tendance à être tellement absorbés par nous-même que l'on ne voit plus nos réels besoins, ni ceux de nos proches, ni les signes que Hachem nous envoie, ...
Le yétser ara nous emprisonne dans une bulle du "moi je", dans laquelle nous pouvons même nous créer notre propre vision de Hachem (en fonction de ce qui nous arrange).

En effet, tant que l'on est ébloui par notre volonté, nous restons éloignés de celle de nos Sages, de ce que D. attend réellement de nous.
Par exemple, notre égo nous pousse à avoir le dernier mot (c'est moi le plus fort!), au prix de n'avoir rien du tout pour l'éternité dans le monde de vérité!

Dans ce monde la salle des trésors du roi Hachem est ouverte afin que nous puissions prendre un maximum de choses éternelles (les mitsvot).
Cependant, au lieu d'en profiter, nous restons discuter avec le garde à l'entrée, ratant l'occasion d'accumuler des trésors d'une valeur inestimable (et après il est trop tard, les portes se referment et nos mains sont vides!).

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-> Rachi (v.22,33) enseigne que Hachem a tué l'ânesse juste après qu'elle ait rempli son rôle afin de préserver l'honneur de Bil'am, car sinon à chaque fois qu'une personne aurait vu l'ânesse, elle se serait rappelée que : "Voici celle qui a réduit Bil'am au silence par ses réprimande et à laquelle il n'a su que répondre!"

=> Au regard d'à quel point Hachem prend soin d'un grand racha du calibre de Bil'am, nous pouvons nous imaginer à combien plus forte raison D. s'occupe de nous : Son peuple élu parmi tous, Ses enfants adorés, et ce quelque soit la quantité de fautes que nous ayons pu faire.

Ainsi, l'idée que Hachem nous a abandonné, nous délaisse dans la vie ne doit pas nous effleurer l'esprit!!
[ce doute provient de notre yétser ara qui souhaite nous voir délaisser D. en pensant qu'Il en a fait de même avec nous!
On se focalise alors que sur même, se laissant aller aux désirs de notre égo! La Vérité devient fonction de notre égo, et non de Hachem!!]

=> D. est constamment avec nous, réalisant le meilleur pour nous!

"Moav eut grand peur du peuple parce qu'il était nombreux, et Moav fut dégoûté face aux enfants d'Israël" (Balak 22,3)

-> Le Yichma'h Moché s'interroge : Pourquoi la Torah a-t-elle écrit : "il était nombreux" au singulier, plutôt que d'utiliser le plus approprié pluriel : "ils étaient nombreux", faisant référence aux millions de juifs composant le peuple d'Israël?

Il répond en citant le midrach (Tan'houma Nitsvaim 1) : "Si une personne tient une botte de roseaux , elle ne peut pas la casser, tandis que si elle les tient séparément, même un petit enfant peut tous les casser.
Il en est de même avec le peuple d'Israël : nous ne serons libérés que lorsque nous serons unis".

Lorsque Balak, roi de Moav, a vu que les millions de juifs étaient totalement unis, il a utilisé : "il" pour exprimer une réalité habituellement plurielle.
Balak a réalisé que lorsqu'il règne l'unité dans le peuple juif, il n'existe pas de moyen naturel pour nous vaincre, c'est pour cela qu'il a fait appel à Bil'am pour l'aider.

L'unité du peuple juif a toujours été notre grande force.
C'est grâce à elle que nous avons reçu la Torah : "comme un seul homme, d'un seul cœur" (Chémot 19,2), et c'est grâce à elle que le machia'h pourra venir : "nous ne serons libérés que lorsque nous serons unis" (Tan'houma Nitsvaim 1).

[ainsi, si nous désirons véritablement la venue du machia'h, alors concrètement nous devons être prêt à faire des concessions dans le but de maintenir la paix/l'union entre les juifs.)]

=> Sachons développer les actes et les paroles qui unissent, et essayons de laisser passer ces moments où l'on a naturellement tendance à s'énerver pour "rien", car il n'y a pas de meilleure bénédiction que d'avoir le shalom.
[cf. b'h, par exemple : https://todahm.com/2019/07/08/la-paix ]

"Il est essentiel d'inculquer à ses enfants la émouna en Hachem et en Sa Torah, et la conscience que tout ce que l'on reçoit est un cadeau de Hachem."

[rav Moché Feinstein - Igrot Moché, Yoré Déa vol.3,76]

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-> "L'âme a besoin de la émouna pour respirer, et sans elle, elle ne peut subsister, même un bref instant."
[rav Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou vol.3]

=> combien il est vital d'apprendre à nos enfants à respirer spirituellement parlant!

-> "Les juifs sont des croyants, fils de croyants" (Israël maaminim bné maaminim - guémara Shabbath 97a)

=> Nous devons transmettre le flambeau à nos enfants, en réveillant le "gène" de la émouna qui est latent en tout juif.

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-> "Ce n'est qu'en travaillant sans relâche que l'on accède à la émouna, et dès que nous relâchons nos efforts, notre émouna s'affaiblit aussitôt."
[rav Yé'hezkel Levenstein]

-> Selon le Tanya (chap.42), la émouna nécessite que nous nous entraînions [constamment] à déceler la présence Divine dans toute chose.

-> "Voyez-vous le soleil? Pour moi, la présence Divine est aussi évidente que celle du soleil"
['Hafets 'Haïm]

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-> Le 'Hazon Ich enseigne qu'avoir du bita'hon, ne signifie pas être confiant dans le fait que tout va se dérouler selon notre désir (c'est comme JE veux!), mais plutôt la certitude que rien n'arrive par hasard.
Tout événement ne se produit que parce que Hachem l'a souhaité ainsi, et par conséquent, tout ce qui peut nous arriver provient de la pure bonté de D.

[=> c'est un combat interne où l'on décide ce que l'on préfère : obtenir ce que JE veux, ou bien ce que D. veut pour moi?
La question est : Qui sait ce qui est réellement bon pour moi : moi-même ou Hachem?

Tout notre travail est d'arriver à transposer concrètement dans notre réalité notre émouna en Hachem. En effet, au calme dans notre tête, en théorisant, il est facile de proclamer D. l'Unique Maître du monde, mais au milieu des difficultés de notre vie, est-ce que nous pensons toujours la même chose?

=> Notre objectif est de toujours proclamer avec certitude : ce que JE veux dans ma vie, c'est ce que TU (D.) veux pour ma vie!]

-> Chaque Shabbath, le rav de Brish demandait à son fils s'il voulait une pomme ou une poire.
Quand son fils lui disait une pomme, le rav lui donnait une poire.
Quant il lui demandait une poire, son père lui donnait une pomme.
Et chaque semaine, il lui donnait l'inverse de ce qu'il voulait.
Pourquoi agissait-il ainsi?

Le rav de Brisk disait : "C'est pour apprendre à mon fils que dans la vie, on n'a pas tout ce qu'on veut, et ainsi l'habituer à cela".

Evidemment qu'on pourrait se dire, que son fils n'avait qu'à demander l'opposé pour avoir au final ce qu'il désirait.
Mais, ici on parle en terme de vérité, de personnes qui souhaitent pleinement réussir leur vie, sans se mentir à eux-même.
=> On a tous des choses que l'on désire dans n'importe quel domaine, si ça ne se passe pas comme on veut et qu'on a pas ce qu'on désire, alors il faut se dire que Hachem a fait le meilleur choix pour nous, et qu'il faut savoir accepter.
==> Certes, ce n'est pas ce que JE veux, mais c'est encore mieux que cela : c'est comme HACHEM le veut!
Nous devons toute notre vie travailler à avoir cette bonne perception de la vie!

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-> Le 'Hovot haLévavot (Chaar haBita'hon) écrit : "Le véritable bita'hon apaise les tourments de l'esprit et permet de rester serein face aux tracas de l'existence".

[Même si c'est la tempête dans notre vie, nous faisons ce que l'on a à faire dans le calme, confiant dans le fait que Hachem dirige ma vie pour mon bien ultime.]

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-> "Plus quelqu'un s'en remet à Hachem, plus Hachem l'aidera, car il n'existe pas d'autre réalité que celle de Hachem"
[rav Yé'hezkel Levenstein]

-> "Chaque jour, Hachem Se comporte avec une personne en accord avec le niveau de confiance que cette personne place en Lui.
Comme le dit le verset : "Hachem est ton ombre, à côté de ta droite" (Téhilim 121,5) = Hachem est comme une ombre, quand on bouge un doigt, Il en bouge un aussi. Deux doigts, Il en fait de même.

Hachem aidera une personne en fonction de son niveau de confiance en Lui."
[rav Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou vol.3 (Emor)]

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-> "Si c'était moi, le maître du monde, je ne changerais rigoureusement rien.
Je suis fermement persuadé que tout ce que fait D. est pour le bien de l'homme, et ce sont nos défauts qui nous empêchent de percevoir la droiture de Ses voies."
[rabbi Lévi Its’hak de Berditchev]