Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Parle aux enfants d'Israël et dis-leur : si un homme formule un vœu portant sur la valeur estimative d'une personne à Hachem" (Bé'houkotaï 27,2)

-> La paracha Bé'houkotaï débute par une liste de bénédictions (v.26,3-13), puis elle continue par une liste encore plus longue de malédictions (v.26,14-43) dans le cas où l'on ne respecterait pas la Torah.

Ensuite la paracha se poursuit avec les contributions bénévoles destinées au Temple.
Dans ce contexte (27,1-8), il est abordé la notion de : "érékh" (pluriel: arakhin), traduit dans le verset par : "valeur estimative".
De même que l'on peut s'engager à donner une somme d'argent définie au Sanctuaire, on peut aussi s'engager à donner sa propre "valeur" ou celle d'une autre personne sans préciser de somme.

Il y a 2 façons de faire un tel don :
- soit s'engager à donner la valeur de la personne en tant que bien commercial, c'est-à-dire son prix sur le marché aux esclaves.

- ce chapitre de la paracha traite d'une forme de vœu spécifique appelée : "érékh" = qui se fonde sur la sainteté intrinsèque de chaque juif.
Puisqu'il n'existe pas de "marché" estimant la valeur de l'âme (entité spirituelle, seul D. pouvant le faire), la Torah a elle-même fixé le montant du paiement sans tenir compte de l'état de santé, de la force, du potentiel de travail ou de la valeur marchande de la personne, mais en se fondant uniquement sur des critères d'âge et de genre.

La somme qui est payée au trésor du Temple sera utilisée pour l'entretien et les autres dépenses du Temple.

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-> Pourquoi est-ce que le passage traitant des "arakhin" suit directement celui des réprimandes (malédictions)? Quel lien y a-t-il entre ces 2 sujets?

1°/ Après avoir entendu abondance de difficultés, d'épreuves et de souffrances qui surviendraient si on s'écarte de la Thora, l'homme risquerait d'en éprouver une grande amertume et de se sentir accablé, insignifiant et dénué de toute valeur. Il risque de penser : "Si Hachem est prêt à m'envoyer de telles épreuves et souffrances si écrasantes et accablantes, c'est que je ne suis pas grand chose, que je ne vaux rien!"
Pour éviter cette pensée erronée, la Thora enchaîne avec le sujet de la valeur de l'individu. Comme pour dire : "Même s'il te viennent toutes ses souffrances et épreuves en cas de faute, ne te sens pas brisé et insignifiant. Sache que tu conserves toute ta valeur, tu restes important!"
Un homme qui constate qu'il vit des épreuves cela est en soi même précisément le signe de sa valeur. Un père ne corrige son fils que s'il tient à lui. S'il se désintéressait de lui, il le laisserait dans ses égarements. Et plus le père tient à lui, plus il espère en sa réussite et qu'il croit en ses potentiels, plus il veillera à le reprendre, craignant encore plus qu'il ne s'égare.
Les épreuves qu'Hachem envoie sont loin de venir nous écraser. Hachem les envoie souvent, car Il ne supporte pas voir Ses enfants s'égarer. Elles révèlent toute la valeur du juif. Conscient de cela, l'homme pourra traverser les difficultés comme des alertes pour se parfaire, que lui envoie un D. qui tient à Lui, qui espère en lui et n'est pas prêt à l'abandonner à ses égarements.

[Rabbi Chnéour Zalman de Liadi]

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2°/ Dans cette paracha Bé'houkotaï, il y a 45 malédictions de réprimande si l'on ne suit pas la Torah, et dans la paracha Ki Tavo, il y en a 98 autres, ce qui fait un total de 143.

Le nombre de total des estimations données dans le cadre des "arakhin" est de : 143 (cf.ci-dessous le détail).

=> Cela nous enseigne que les "arakin" (dans le cadre de dons volontaires au Temple) permettent d'obtenir une expiation pour toutes les potentielles malédictions.

[Rabbi El'azar de Worms]

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Dans le cadre de ces estimations, la Torah distingue :
- de 1 mois à 5 ans : Hommes = 5 Shekels sacrés ; Femmes = 3 ;
- de 5 ans à 20 ans : Hommes = 20 ; Femmes = 10 ;
- de 20 à 60 ans : Hommes = 50 ; Femmes = 30 ;
- au-delà de 60 ans : Hommes = 15 ; Femmes = 10.

=> Au total =5+3+20+10+50+30+15+10= 143.

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-> La Torah liste 4 groupes de "arakhin", mais cependant seulement 3 de ces groupes peuvent encore se transformer en un autre groupe.
En effet, les 3 plus jeunes peuvent devenir un groupe plus âgé, et uniquement celui des plus de 60 ans n'a pas de groupe au-delà.

Ces 3 groupes représentent la capacité d'évolution dans ce monde.

Pour les hommes, les valeurs sont : 5+20+50 = 75, qui et la guématria de : akhèn (préparer - הכן).
=> Nous devons toujours avoir à l'esprit que ce monde doit nous permettre de se préparer au monde à venir.

C'et également la même guématria que le mot : nika (diminuer - נִכָּה).
=> La manière d'atteindre le monde à venir est de diminuer nos besoins en matérialité dans ce monde.

[Adéret Eliyahou]

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-> Nos Patriarches sont : Avraham (אברהם), Yit’hak (יצחק) et Yaakov (יעקב).

La dernière lettre de chacun de ces noms : מ-ק-ב a une guématria de : 143 (avec le kollel).
Cela est une allusion au fait que le mérite de nos Patriarches peut sauver le peuple juif des 143 malédictions.

De plus, la somme des lettres est de : 142, auxquelles on ajoute le : 1 = l'Unique, Hachem.
Ainsi c'est par le mérite de nos Patriarches, et grâce à la grande bonté de Hachem, que nous serons sauvés de ces malédictions.

[Na’hal Kédomim]

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-> Hachem dit : "Par le mérite des "arakhin (litt. estimation/comptes), Je vous sauverai des comptes du Guéhinam".
[le תנומא ישן]

"Vous mangerez votre pain à satiété" (Bé'houkotaï 26,5)

-> La nourriture se dit en hébreu : "maa'hal" (מאכל).
Celui qui mange dans la sainteté peut transformer la nourriture de l'état de : "maa'hal" (מאכל) en "mal'akh"(un ange - מלאך).
[un ange Défenseur personnel est généré grâce à la bénédiction que l'aliment nous aura permis de faire!]

De même, avant de consommer du pain, on récite la bénédiction : "Qui fait sortir le pain de la terre" (amotsi lé'hem min aarets), c'est-à-dire qu’en mangeant le pain comme il se doit, on fait "sortir" ce pain de la "terre", c’est-à-dire de sa dimension terrestre et de sa matérialité, pour en faire une entité spirituelle et céleste.

[Tséma'h Tsédek]

[c'est tout le but d'un juif, saisir la matérialité de ce monde et l'élever vers la spiritualité, en faisant la volonté de D.]

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-> Pourquoi la bénédiction sur le pain est-elle au futur : "amotsi"?

Le livre Toldot Its'hak (Béhar) écrit que c'est du fait qu'aujourd'hui, ne sort de la terre que du blé, alors que dans les temps futurs, comme nous le disent nos Sages (guémara Kétoubot 111b) : "Hachem fera sortir de al terre des moches de pain déjà cuites".
Et pour ce qui se produira dans le futur, nous utilisons ce langage de futur avec : "amotsi lé'hem min aarets".

Le Kad haKéma'h (13a) enseigne que "amotsi" : c'est un langage de futur, en référence au miracle qui se produira dans les temps futurs : tous les besoins de l'homme seront satisfaits sans qu'il n'ait aucun effort à fournir, et de la terre sortira le pain identique à celui que nous mangeons aujourd'hui.

[cela indique bien l'idée que nous devons nous saisir de chaque instant de vie dans ce monde pour rendre réelles nos potentialités, acquérant par la un maximum de mérites. En effet, dans le futur cela ne nous sera plus possible.]

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-> "Vous aurez du pain à manger en abondance" (26,5)

=> Cette bénédiction signifie que les bnei Israël se sentiront rassasiés quoiqu’ils mangent. En quoi est-ce une nouveauté?

-> Rabbi Aharon Leib Steinman (Ayelet Hacha'har) explique que quand les bnei Israël se nourrissaient de manne, ils ne restaient certes pas affamés, mais ils ne se sentaient pas non plus rassasiés.

Les gens simples du peuple, qui voulaient sentir la satiété, se procuraient des produits alimentaires chez des marchands idolâtres (et à cause de ce désir, ils devaient aller faire leurs besoins en-dehors du camp, loin, parmi toutes sortes de serpents et scorpions.)
Ici, la Torah promet que quiconque investira des efforts dans son étude pour l’accomplissement des mitsvot se sentira rassasié de ce qu’il mangera.

"Je briserai le génie de votre puissance" (Bé'houkotaï 26,19)

-> Selon Rachi, il s'agit de la destruction du Temple.

-> Cette malédiction qu’Hachem brisera le génie du peuple d’Israël comporte, comme toutes les autres malédictions, un point positif.
En effet, quand une personne faute, l’impact et les conséquences de cette faute, dans ce monde matériel ainsi que dans tous les mondes spirituels, sont tellement graves et terribles, que si ce pêcheur en avait conscience, il ne pourra plus continuer à vivre comme avant, car il en serait détruit.

Cependant, Hachem, dans Sa bonté, annonce qu’Il brisera le génie des Juifs. Ainsi, leur intelligence et leur niveau de perception une fois réduits, le pêcheur ne saura plus mesurer l’impact de sa faute qui lui en sera complètement caché. Cela lui donnera la possibilité de continuer à vivre de façon sereine et équilibrée, même après sa faute. Il pourra la supporter.

[Rabbi Tzvi Elimelech de Dinov (le Bné Yissa'har) - dans son Agra DéKalla]

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[c'est une malédiction lorsque nous en venons à oublier les conséquences graves de nos mauvaises actions (ex: qu'est-ce que ça peut bien faire à D. si je porte une simple feuille dehors pendant Shabbath?, alors qu'en réalité cet acte en apparence banal détruit ce monde et les mondes supérieurs, car contraire à la volonté de D.).

Mais c'est une bénédiction lorsque nous savons faire téchouva et aller de l'avant en gardant un moral plein de joie et d'espoirs positifs!]

"Tous les plaisirs du monde fondent et sont réduits à néant lorsqu'ils sont comparés à la joie d'être lié à D."

[Or'hot Tsadikim - chapitre sur la Ahava]

[ex: chaque mitsva, chaque fois où l'on fait la volonté de D. plutôt que la nôtre, ...nous devenons davantage liés à Hachem.
Ainsi, certes en choisissant la volonté Divine je peux avoir l'impression de perdre la possibilité de faire quelque chose, mais en réalité je suis ultra-gagnant : j'obtiens davantage de proximité avec papa Hachem!
=> A chaque mitsva que je peux réaliser, c'est la fête!
(et plus le choix est dur, plus je démontre concrètement mon attachement à D. plutôt qu'à mon égo, et plus l'attachement gagné sera important) ]

"N'aie pas confiance en toi-même [en baissant la garde face à ton yétser ara] jusqu'au jour de ta mort, car le Cohen gadol Yo'hanan a occupé sa fonction pendant 80 ans, mais il est devenu Saducéen à la fin de sa vie!"

[guémara Béra'hot 29a]

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-> "Qui est fort? Celui qui domine son yétser ara ... car celui qui vainc son yétser ara est considéré comme ayant conquis une ville emplie de vaillants guerriers."
[Avot déRabbi Nathan 23]

b'h, au sujet du yétser ara :
-> https://todahm.com/2019/02/14/le-yetser-ara
-> https://todahm.com/2016/08/22/notre-cher-yetser-ara
-> https://todahm.com/2014/05/18/guemara-yetser-ara

+ "Mon fils, si ton cœur acquiert la sagesse, mon cœur se réjouira aussi" (Michlé 23,15)

Le Gaon de Vilna écrit :
"Un père et son fils sont liés l'un à l'autre ; ils ont une source spirituelle commune.
Lorsque le fils acquiert la sagesse et s'en réjouit, cela apporte automatiquement de la joie au cœur de son père même si le fils ne parle à personne [pas même à son père] de la sagesse qu'il a acquise.

Ce lien peut être comparé à un aimant aux propriétés magnétiques. On sait que si l'aimant est cassé en deux et qu'une moitié se déplace, la 2e réagira en bougeant aussi, même à une distance considérable.
De la même façon, quand le cœur d'un fils se réjouit, le cœur de son père se réjouit aussi."

=> Etudier la Torah : quelle occasion magnifique de réjouir (indirectement) son père!

-> "Il faut se rapprocher de Hachem de 2 façons : parfois par la crainte et le respect profond, et parfois par l'amour et la joie.
Se soumettre à la volonté de D. en respectant un jeûne ne conduit pas plus près de Lui que la joie d'observer le Shabbath ou les jours de fête, tant que cette joie est pure et dirigée vers Lui.
[...]
Si ta joie intérieure déborde dans le chant et la danse, c'est aussi une façon de servir D. et de s'attacher à Lui."

[Séfer haKouzari 2,50]

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-> La crainte de D., sans l'amour est imparfaite.
De même, l'amour de D., sans la crainte, est imparfait.
[Rabbi Aharon de Karlin]

"Les commandements (mitsvot) ont été donnés dans le seul but de rendre les hommes purs.
Quelle importance à D. après tout qu'on égorge [un animal en lui tranchant] la gorge ou la nuque?

Cela doit être que les commandements n'ont été donnés que pour purifier les hommes"
[midrach Béréchit rabba 44,1]

-> Le Ramban (Dévarim 22,6) explique ce midrach :
"Cela signifie que D. ne tire aucun profit des commandements.
C'est [uniquement] l'homme qui en bénéficie ... [car] quelle différence cela fait pour Lui qu'une personne mange des animaux cashers permis à la consommation ou des animaux impurs interdits à la consommation?

[Le but des mtisvot est] de nous inculquer les bons traits de caractère ... pour purifier notre âme."

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[ce qui fait la valeur d'un commandement n'est pas notre compréhension logique, mais son origine : le fait que ce soit Hachem, le Maître du monde, qui l'a ordonné, et cela suffit à amener de la kédoucha en nous!

D. n'a besoin de rien, mais pour nous éviter le "pain de la honte", Il nous "demande" de réaliser des actions, comme excuses pour nous combler de pureté, de bénédictions.
Nous avons l'impression d'avoir fait quelque chose pour Lui, alors qu'en réalité c'est une bonté de sa part afin de nous retirer toute honte de recevoir tout gratuitement. ]

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-> "Le but de toutes les mitsvot est de purifier l'homme et de le rapprocher de la Vérité, par l'authenticité de ses actes et de ses pensées."
[rav Yéhouda Leib 'Hasman - Or Yahel - tome.III]

"Au début, Moché étudiait la Torah, mais oubliait ce qu'il apprenait. En fin de compte, elle lui a été donnée en cadeau"
[guémara Nédarim 38a]

Le Maharal (Tiférét Israël 50) explique :
"Vu la grandeur de la Torah qui de par sa nature ne peut être attachée ou liée à un être humain, Moché oubliait la Torah dès qu'il l'étudiait.
La Torah n'avait pas de moyen de se lier à Moché si ce n'est que D. l'a donnée à l'homme et a produit un changement dans la relation entre la Torah et l'humanité.
[...]
La Torah ne convient pas à l'homme car elle émane des royaumes supérieurs qui sont aussi loin de l'homme que possible.
La Torah dit donc : "[D. l'] a donnée à Moché lorsqu'Il a fini de lui parler" (Ki Tissa 31,18).
Si D. n'avait pas donné la Torah, elle n'aurait pas pu avoir le moindre lien avec l'homme."

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-> "Un élément saint et spirituel ne se mêlera pas de lui-même à des éléments physiques.
A cause de cela, la Torah ne pourra pas exister dans ce monde si ce n'est que D. l'a décrété."
['Hatam Sofer - commentaire sur guémara Méguila 6b]

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-> De même que Hachem a donné à Moché le cadeau de la Torah (car malgré sa grandeur il lui aurait été impossible de la maîtriser en 40 jours et 40 nuits), de même Hachem va finalement accorder le cadeau de la Torah à tout celui qui s'efforce de l'apprendre avec assiduité.
[Rav Shimon Schwab]

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-> Si un homme te dit : "J'ai fourni des efforts [pour mon étude] mais je n'ai pas trouvé, ne le crois pas! [S'il te dit : ] "Je n'ai pas fourni d'efforts et je l'ai trouvée", ne le crois pas! "J'ai fourni des effets et je l'ai trouvé", crois-le
[...]
Mais s'agissant de l'étude de la Torah, cela ne s'applique qu'aux raisonnements. En revanche, pour ce qui est de se souvenir de son étude, cela dépend de l'aide Divine.
[Rachi commente : si bien que certains peuvent fournir des effets et pourtant ne pas trouver la réussite.]
[guémara Méguila 6b]

=> Ainsi, pour se remémorer des enseignements de la Torah, il n'est pas suffisant de s'échiner dans son étude : encore faut-il bénéficier d'une aide Divine.
[d'où la nécessité de prier pour cela, d'être saint, ...]

"J'installerai Mon Sanctuaire parmi vous" (Bé'houkotaï 26,11)

-> Selon le Sforno : c'est une promesse que la présence Divine demeurera toujours parmi les juifs où qu'ils se trouvent.

-> Le Ohr ha'Haïm commente : "parmi vous = cela veut dire que D. sera toujours plus proche des tsadikim que des anges.

-> Selon le midrach (Tan'houma Bé'houkotaï 3), cela signifie : "Si vous accomplissez Mes commandements, J'abandonnerai [Ma résidence dans] les royaumes supérieurs et Je descendrai résider parmi vous."