"L'arrêt du travail durant Shabbath fait prendre conscience à l'homme que, s'il est libre durant la semaine d'exploiter les ressources de la nature à son profit, de manier à son gré les moyens de production, il n'en est pas pour autant le dominateur ni le véritable propriétaire.
Lorsqu'arrive Shabbath, il se sépare de tous ses pouvoirs et les dépose humblement aux pieds du Créateur."
[rav Elie Munk - Chémot 20,10]
Dans les villes anciennes, il y avait une tour de l'horloge qui était construite suffisamment en hauteur afin que personne n'en vienne à se tromper avec l'heure.
De même, un rav doit être regardé avec une estime tellement haute qu'il peut guider et enseigner sans entrave.
[L'horloge de la ville impose l'heure de référence, et tout le monde doit se régler en fonction. De même avec le rav, qui nous permet d'être toujours à la bonne heure juive!][Rabbi Its'hak Hutner]
"Il existe de nombreux moyens pour servir Hachem comme il le faut, mais le meilleur est par l'étude de la Torah"
[le Avné Nézer - Rabbi Avraham Borenstein de Sochatchov]
"Si ton frère s'appauvrit et que ses ressources faiblissent à tes côtés, tu le renforceras!" (Béhar 25,35)
-> Rabbi Avin dit : Lorsqu'un pauvre se tient à ta porte, sache que Hachem se tient à sa droite, comme il est dit : "Il se tient à la droite du malheureux".
Si tu lui donnes l'aumône, celui Qui se tient à sa droite (D.) te récompensera ; et si tu ne lui donnes pas, souviens-toi de ce verset : "Heureux celui qui se préoccupe du pauvre : au jour de la calamité, Hachem le sauvera."
[midrach Vayikra rabba 35]
-> Rabbi Chimon dit au nom de Rabbi Yéhochoua ben Lévi : Que la mitsva de la charité (tsédaka) ne soit jamais négligeable à tes yeux, car son infraction entraîne 24 malédictions, et sa récompense implique 24 bénédictions."
[midrach Vayikra rabba 34,11]
-> "Si ton frère est réduit à la misère" (Béhar 25,39), c'est à ce sujet qu'il est dit : "Donner au pauvre, c'est prêter à D." (Michlé 19,17)
Rabbi Eliézer dit : Il est écrit : "[D.] donne du pain à toute créature" (Téhilim 136,25)
Lorsqu'un homme offre la charité à un pauvre, il s'approprie une mitsva [puisque c'est à D. qu'il lui incombe de le nourrir - Matnot Kéhouna].
Hachem déclare donc : "C'est à Moi de lui rembourser sa générosité!"
C'est pour cela que le verset [de Michlé] poursuit : "Il paie à chacun son dû".
[midrach Vayikra rabba 34,2]
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b'h, quelques réflexions sur la tsédaka :
-> https://todahm.com/2015/10/24/la-charite
-> https://todahm.com/2018/02/19/6179
-> https://todahm.com/2018/08/08/6908-2
-> https://todahm.com/2016/10/18/4893
-> https://todahm.com/2015/10/24/3773
-> https://todahm.com/2015/10/24/3757
-> https://todahm.com/2020/07/21/14333
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-> ""Heureux celui qui s’intéresse au pauvre" (achré maskil él dal - Téhilim 41,2).
Cela signifie que la récompense du pauvre est plus grande.
En effet, puisqu'il souffre de la pauvreté, il est plus proche que les autres du Roi des rois.
Hachem écoute la prière des pauvres, de ceux qui ont le cœur brisé et il n'existe pas de cœurs plus brisés que ceux des pauvres.Rabbi Chimon ajoute que chaque être humain se présente devant Hachem avec son corps et son néféch (une des 5 parties de l'âme).
Le pauvre, lui, ne se présente qu'avec son néfech, car son corps est brisé.
Hachem est plus proche du néfech de l'homme que de son corps, c'est pourquoi la prière du pauvre est plus facilement exaucée."[Zohar (Béchala'h 61) - rapporté dans le "Matok Midvach" de rabbi Daniel Frisch]
[Tâchons de se focaliser sur le plaisir que nous donnons à Hachem en s'occupant avec cœur d'un être très très proche/aimé de Lui?
(en effet, contrairement à la vision de la société, ce n'est pas un déchet, un parasite, mais au contraire un pauvre est une personne bénéficiant de davantage de proximité avec D.)
Par ailleurs, comment passer à côté de son pouvoir phénoménal de bénédiction ("la prière du pauvre est plus facilement exaucée")?
La liste est longue, surtout que Hachem, Lui-même, se porte garant qu'au final nous ne nous appauvrirons pas du fait d'avoir donné à la tsédaka!]
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Une personne donnant la charité doit penser au Nom Divin (יהוה - Tétragramme) :
- L'argent donné représente le youd.
- La main représente le Hé. Elle a 5 doigts [et la valeur numérique de Hé est de : 5].
- Le bras étendu pour donner la charité au pauvre est le : vav.
- La main ouverte du pauvre est le Hé final.=> Ceci nous enseigne que Hachem est avec les pauvres, et nous montre l'importance de la charité ....
Une personne qui donne la charité aux pauvres ou au responsable de la caisse de charité dans un but désintéressé complète le Nom Divin (Tétragramme).
[Méam Loez - Térouma 25,1-2]<--->
Le Baal Chem Tov (Mévasser Tsédek - Réé) dit qu'en formant ainsi les lettres du Nom Divin dans le bon ordre (par notre tsédaka), nous faisons descendre du Ciel énormément de miséricorde.
Cependant, cela ne se produit que si le donateur transmet l'argent d'abord, avant que le pauvre n'étende sa main.
Mais si le pauvre demande en premier, alors les lettres du Nom Divin sont arrangées dans un ordre différent.
C'est le sens du verset : "S'il y a chez toi un pauvre ... Ouvre-lui plutôt ta main!" (Réé 16,7-8) = nous devons ouvrir d'abord la main, sans attendre qu'il nous le demande, et ce afin que le Nom Divin se forme dans le bon ordre.
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"La guématria du mot : riche (achir - עָשִׁיר) est de 580, tandis que celle du mot : pauvre est de : 130 (ani - עני).
La différence entre eux est de : 450, équivalent au mot : "[il] donnera" (yiten - יִתֵּן).
Nous devons combler le fossé entre les riches et les pauvres en donnant davantage de tsédaka et en venant en aide à ceux dans le besoin."
[Rav Moché Yé'hiel haLévi Epstein]
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-> Rabbi ‘Haïm Zonnenfeld fait remarquer que le terme ich (homme) a la même valeur numérique que le terme lérééhou (à son prochain), d’où il déduit que celui qui est charitable envers son prochain mérite le titre d’homme.
Il fit part de ce ‘hidouch le jour de Pourim, lors duquel nous lisons dans la Méguila le verset "envoyer des présents l’un à l’autre (ich lérééhou)". Or, le but de ces michlo’hé manot est d’amplifier l’amitié entre les hommes, ce qui n’est possible que si l’égalité règne entre eux, si personne ne se sent supérieur à son prochain ni s’enorgueillit devant lui. [à l'image de la guématria identique des 2 termes!]
Car le vice de l’orgueil est à la source de toutes les querelles, tandis que l’égalité permet de créer une atmosphère affable.
-> L’auteur de l’ouvrage ‘Hokhmat ‘Haïm relève que le mot yédidi (mon ami ou mon bien-aimé - ידידי) peut se lire dans les deux sens. Car la véritable amitié est celle qui est réciproque.
-> "Sur Benjamin, il dit: "Bien-aimé (yédid) d'Hachem" (Vézot haBéra'ha 33,12)
Binyamin est la seule tribu qui n'a pas participé à la vente de Yossef.
Il est le symbole de la fraternité, et c'est une des raisons qui a fait que le Temple a été construit sur son territoire.
On peut noter que dans le verset ci-dessus, l'expression désignant Binyamin : "Bien-aimé d'Hachem", se dit : yédid Hachem (יְדִיד).
Le mot yédid peut se décomposer en 2 mots : yad yad (יד יד).
Lorsqu'on avance dans le vie, main dans la main (yad yad), c'est là notre véritable force (en hébreu : koa'h - כח , qui a la même valeur numérique que : yédid : 28).
Si nous voulons être le favori, le chouchou de D., il faut aider et supporter notre prochain, chacun fils unique de D.
[lorsque Hachem verra que nous nous tendons la main les uns vers les autres (יד יד), que nous donnons de la force à autrui (כח), qu'autrui sera bien-aimé (יְדִיד) à nos yeux, alors Hachem agira mesure pour mesure avec nous, et Il nous comblera du meilleur, et ce même si nous sommes remplis de fautes.]
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-> "Si ton frère vient à s'appauvrir" (vé'hi yamou'h a'hikha - וְכִי יָמוּךְ אָחִיךָ - Béhar 25,35)
Les initiales du terme "Yamou'h" (יָמוּךְ) signifiant "vient à s'appauvrir" (Youd, Mem, Vav, Khaf) peuvent former la phrase: "Il y en a qui sont riches sans rien avoir (Yech Mit’acher Véein Kol)".
Ceci est une allusion au fait qu’il faut veiller et prêter attention également au pauvre qui n’a d’un homme riche que l’apparence, afin d’accomplir grâce à lui la mitsva de "Tu le soutiendras".
[Birkat Peretz]
[nos Sages nous demandent de nous adapter aux besoins nécessaires pour chacun. Par exemple, si un riche est devenu pauvre, et qu'il a de façon vitale besoin d'un cheval pour l'accompagner, notre tsédaka consiste à l'aider à avoir un cheval.
Une personne peut être riche en apparence = on peut comprendre que matériellement elle peut être bien présentée mais n'avoir aucune ressource. Mais on peut également l'explique émotionnellement : une personne peut avoir le sourire aux lèvres, prononcer le "tout va bien, b'h", mais dans son cœur elle souffre, elle a besoin de paroles d'estime, d'encouragement, ...
(de nos jours où il y a une profusion de matérialité, la pauvreté la plus importante se trouve dans un manque d'estime de soi, de valorisation (je suis quelqu'un, autrui m'apprécie, ...). Un seul mot, un sourire, ... ne coûte rien et peut redonner de la vie!)
Un immeuble peut avoir une magnifique devanture, mais être en ruine à l'intérieur. En tant que juif nous devons aller au delà des apparences extérieures, et vraiment aider tout frère juif dans le besoin!]
Lag baOmer (1ere partie)
+ Lag baOmer (1ere partie) :
1°/ Selon le Mé'iri (guémara Yébamot 62b), Lag baOmer correspond au jour à partir duquel les élèves de Rabbi Akiva ont cessé de mourir.
Ainsi, en ce jour nous célébrons l'arrêt de cette tragédie.
-> Puisqu'il ne restait plus aucun élève vivant, il semble évident qu'ils ne pouvaient plus continuer à mourir. Alors que fêtons-nous?
Le Rama miPano répond qu'en réalité à cause des fautes de ses élèves, il avait été décrété que leur maître Rabbi Akiva devait également mourir. Cependant à Lag baOmer, ce décret a été annulé.
=> En ce jour nous fêtons le fait que sa vie a été sauvée.
[avec la possibilité de transmettre son savoir, et en particulier la Torah Orale! ]
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-> Pourquoi l'épidémie s'est-elle terminée particulièrement à cette date là?
Le rav Guédalia Schorr enseigne que le Omer est divisé en 3 périodes, qui correspondent aux 3 piliers sur lesquels reposent le monde entier : "la Torah, le Service Divin (Avoda), et les actes de bonté (guémilout 'hassadim)" (Pirké Avot 1,2).
On a :
- la 1ere période qui correspond au Service Divin. Elle démarre à Pessa'h, moment où tous les juifs sont occupés à offrir et à manger le Korban Pessa'h.
- la 2e période représente les actes de bonté, puisqu'elle contient Pessa'h Chéni.
A Pessa'h certains juifs étaient impurs ne pouvant apporter le Korban Pessa'h. Selon la guémara (Soucca 25a), il s'agit soit de ceux qui étaient chargés de porter le cercueil de Yossef, soit de personnes qui avaient trouvé un cadavre abandonné d'un inconnu, et avaient accompli la misvta de l'ensevelir.
Ces hommes voulaient tellement vivre Pessa'h, que Hachem les récompensa en révélant la nouvelle mitsva de Pessa'h Chéni = la seconde possibilité d'apporter le Korban Pessa'h, un mois après la date fixe de Pessa'h (cf. Béaaloté'ha 9,6-13).
[ce droit à la seconde chance, à pouvoir avoir la même vie qu'autrui ... => acte de bonté]
- la 3e période correspond à la Torah, car le Omer est un moment de préparation à ré-accepter la Torah à Shavouot.
Pour cette raison, cette 3e période commence à Lag baOmer, jour où les secrets de la Torah cachée ont été révélés par Rabbi Chimon bar Yo'haï, le jour de sa mort.
-> Selon la mystique juive, les 7 semaines du Omer correspondent aux 7 Séfirot (Attributs Divin) inférieures suivantes : 'hessed (bonté - חסד), guévoura (force - גבורה), la tiféret (beauté - תפארת), nétsa'h (l'éternité - נצח), od (splendeur - הוד), yessod (fondation - יסוד) et la mal'hout (royauté - מלכות).
A partir de là, le rav Israël Reisman fait remarquer :
- la 1ere période correspond au 'hessed et à la guévoura, dont l'acronyme est : חג ('hag = fête), en allusion à la fête ('hag) de Pessa'h. Ces semaines sont celles liées à la Avoda (Service Divin).
- la 2e période est liée aux Séfirot de : tiférét, nétsa'h et od, dont l'acronyme est : תנה (tna), qui est le mot hébreu pour : "donner" (le verbe : latét - לָתֵת), ce qui correspond bien au fait que ces semaines sont liées aux actes de bonté.
- la 3e période comprend les 2 dernières Séfirot : le yessod et la mal'hout, dont l'acronyme est : ים (yam = l'océan), en allusion à l'océan de Torah (yam chél Torah) sur lequel nous devons nous focaliser en préparation de Shavouot.
=> Selon le rav Reisman, certes les élèves de Rabbi Akiva pouvaient avoir des défauts dans certains domaines de leur vie, mais leur investissement et leur dévouement pour l'étude de la Torah était parfait.
C'est pour cela que dès l'arrivée de la 3e période du Omer (à Lag baOmer), qui correspond à la Torah, ils se sont arrêtés de mourir, leur Torah formant un bouclier de protection.
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-> Selon la mystique juive, de même que chacune des 7 semaines correspond à une Séfira, de même chacun des 7 jours de la semaine est associé à une Séfira.
En se basant sur cela, Lag baOmer est : le Od qui est dans le Od (à la fois la semaine et le jour sont : od).
Le rav Alport enseigne que chacune des 7 Séfirot est alignée sur un des 7 Ouchpizin (invités dans la Soucca), et Aharon est celui de l'Attribut de : Od.
=> Ainsi, Lag baOmer est le jour du Omer qui incarne le plus la grandeur unique de Aharon (Od * Od).
Or, Hillel dit : "Sois parmi les disciples d’Aaron, en aimant la paix et en poursuivant la paix, en aimant les créatures" (Pirké Avot 1,12).
=> Il n'est pas surprenant que le jour du Omer le plus dédié à Aharon, qui représente la paix ultime entre les gens, est celui où les élèves de Rabbi Akiva ont rectifié leurs querelles entre eux, ce qui a entraîné la fin des morts.
[la faute étant corrigé, la punition n'avait plus lieu d'être!]
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-> Le rav Alport rapporte que dans la liste de tous les campements des juifs dans le désert (Massé 33,1-49), le 33e campement correspond au mont Hor, qui est le lieu où Aharon est mort et a été enterré ('Houkat 25,25-26).
[de plus, Lag baOmer tombe très souvent pendant la paracha Emor, qui traite des lois concernant les Cohanim, les descendants de Aharon]
=> Cela met également en évidence le lien entre Lag baOmer et Aharon, le représentant ultime de la paix.
Or, le midrach (Béréchit rabba 38,6) enseigne : "Grande est la paix, car même si les juifs sont idolâtres, dès lors que la paix règne entre eux, tout se passe comme si D. leur disait : "Je ne peux vous punir, car la paix règne entre vous"."
[à Lag baOmer, avec l'influence de Aharon, la paix est revenu, et lorsqu'il y a la paix D. ne peut plus punir. Les morts ont donc cessé à partir de ce jour!]
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-> "Toute la Torah a été donnée pour amener la paix dans le monde."
[le Rambam - fin des hala’hot sur ‘Hannoucca]
Comment pouvons-nous prétendre recevoir la Torah, tout en n'étant pas dans un état de paix les uns les autres?
=> Lag baOmer est ce jour de fête, qui conduit à rassembler de nombreux juifs ensemble.
De cette inspiration à l'unité et par le mérite d'Aharon, nous devons viser un état similaire dans quelques jours lors du don de la Torah à Shavouot.
[Lag baOmer est le 33e jour sur 49 du Omer.
Les 17 jours qu'il reste avant Shavouot, ont la guématria du mot : "tov" (bien).
De même que la Torah est liée au mot "tov (léka'h tov - Michlé 4,2), de même nous devons rechercher/voir le bien en autrui, pour en venir à être proches les uns des autres.
Notre "lév tov" (bon coeur - guématria 49), doit nous permettre d'obtenir la Torah, le "tov" (bien) ultime!]
[le Bné Yissa'har fait remarquer que le 33e mot de la Torah est : "tov"]
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-> Le Bné Issakhar fait remarquer que le nombre de jours du Omer s'élève à 49, qui est aussi la valeur numérique de : "lev tov" (un bon coeur - לב טוב), afin de suggérer qu'il nous incombe, pendant ces jours, de rendre notre coeur meilleur.
Cela signifie qu'il ne suffit pas de s'abstenir de nuire à notre prochain, mais un 'bon coeur' doit aussi inciter l'homme à agir positivement, à encourager son prochain et à lui prodiguer tout le bien possible.
Nombreux sont ceux qui s'attellent, durant chacun des 49 jours du Omer, à travailler l’une
des 48 vertus par lesquelles on acquiert la Torah (Pirké Avot 6,5). Si on y prend garde, on s'apercevra que la 32e vertu est ''aimer les créatures''.
On pourra voir en cela une allusion au fait que l'épidémie qui frappa les disciples de Rabbi Akiva cessa le 33e jour du Omer. Car après avoir accédé à la vertu d'aimer les créatures, ceux-ci parvinrent à celle de se respecter mutuellement (vertu qui leur faisait défaut et à cause de laquelle 24000 d'entre eux périrent durant cette période).
Lag baOmer (2e partie)
+ Lag baOmer (2e partie) :
2°/ Selon le Pri 'Hadach (493,2), à Lag baOmer nous célébrons le fait que Rabbi Akiva a pu retrouver ensuite 5 nouveaux élèves (dont Rabbi Chimon bar Yo'haï).
En effet, potentiellement tous les tsadikim de la génération auraient pu mourir, mais Hachem en a laissé 5 pour permettre la survie et la reconstruction de la tradition juive Orale (messora), et c'est sur cela que nous nous réjouissons à Lag baOmer.
-> D'ailleurs, le 'Hida (Touv Ayin - siman 18) affirme que Rabbi Akiva a commencé à enseigner à ses 5 nouveaux élèves le jour même de Lag baOmer.
[le Kaf ha’Haïm précise que le premier (des 5) avec lequel Rabbi Akiva a étudié, était Rabbi Chimon bar Yo'haï.]
-> Le rav Barou'h Povarsky dit que Lag baOmer est un grand message d'espoir.
En effet, imaginons la réaction d'une personne qui perdrait ses 24 000 élèves. Ne serait-elle pas proche de la dépression?
Cependant, Rabbi Akiva, le jour même de l'arrêt de la tragédie, va se mettre à tout reconstruire.
=> A Lag baOmer, non seulement nous célébrons la continuation de la Torah Orale, mais nous fêtons également l'attitude héroïque de Rabbi Akiva et sa capacité à surmonter toute pensée de désespoir.
[tant que nous sommes en vie, c'est que Hachem désire que nous construisons. Certes cela peut tanguer, mais nous devons faire de notre mieux et aller de l'avant! ]
-> Le rav Yéhouda Zev Segal fait remarquer que non seulement Rabbi Akiva a tout redémarré, mais en plus il était déjà âgé.
En effet, bien que nous ne connaissons pas exactement son âge à ce moment, nous savons qu'il a commencé à étudier à 40 ans, et qu'ensuite il a étudié pendant 24 années consécutives
=> Ainsi, Rabbi Akiva qui avait sûrement autour de 70 ans à ce moment, nous apprend que même âgé en âge, nous ne devons pas penser que notre vie est derrière nous.
-> Le rav Avigdor Miller disait : "65 ans, c'est jeune!"
En effet, même une personne âgée a encore beaucoup à accomplir, à apporter.
Tant que la flamme brûle en nous, nous avons la possibilité et le devoir d'illuminer le monde avec!
[Moché avait 80 ans lorsqu'il a fait sortir le peuple d'Egypte ; Boaz avait 80 ans lorsqu'il a épousé Ruth (permettant au roi David, et à machia'h de naître!) ; au moment de Pourim Esther est devenue reine à l'âge de 75 ans (elle a sauvé tout le peuple juif!) ; ...]
-> Rabbi Akiva a mis en pratique ses propres paroles : "Si quelqu'un a étudié la Torah dans sa jeunesse, il doit également l'étudier lorsqu'il est âgé/vieux.
S'il a des élèves dans sa jeunesse, il doit également avoir des élèves dans sa vieillesse"
[guemara Yébamot 62b]
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3°/ Le ‘Hatam Sofer (Yoré Déa 233) écrit qu'à leur sortie d'Egypte, les juifs ont pris des provisions de nourriture (matsa) suffisantes pour une durée de 30 jours (guémara Kiddouchin 38a), et qu'ensuite ils ont marché pendant 3 jours sans avoir de pain.
C'est alors qu'en ce 33e jour suivant la sortie d'Egypte, que la manne est tombée pour la 1ere fois (soit le 18 Iyar, le jour de Lag baOmer).
Par ailleurs, le midrach (Tan'houma Béchala'h 20) dit que la Torah n'a été donnée qu'à ceux qui ont purifié leur corps en mangeant de la manne.
=> A Lag baOmer, nous fêtons l'arrivée de la manne, qui va préparer le terrain pour rendre possible le don de la Torah à Shavouot.
Lag baOmer (3e partie)
+ Lag baOmer (3e partie) :
4°/ Selon le rav 'Haïm Vital, citant son maître le Arizal, Rabbi Chimon bar Yo'haï est mort le jour de Lag baOmer.
Normalement, nous sommes tristes le jour de la mort d'un grand tsadik ou d'un proche.
=> Pourquoi pour Rabbi Chimon bar Yo'haï, c'est un jour de fête?
-> Selon le Bné Yissa'har (‘Hodech Iyar 3,4), le jour de Lag baOmer est également le jour de naissance de Rabbi Chimon bar Yo'haï.
Il suit l'exemple de grands tsadikim comme Moché rabbénou (7 Adar), qui naissent et meurent un même jour de l'année.
-> La guémara (Shabbath 33b) rapporte qu'il y avait un décret de mort du gouvernement romain contre rabbi Chimon bar Yo'haï.
C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il s'est caché dans la grotte (avec son fils Rabbi Elazar) pendant une durée de 12 années, jusqu'à ce que le décret soit annulé.
De plus, le Aroukh haShoul'han (493,7) écrit que Rabbi Chimon bar Yo'haï est sorti de la grotte le jour de Lag baOmer.
=> Ainsi, selon le Sdé 'Hémed, dans la mort de Rabbi Chimon bar Yo'haï, il y a un élément de joie, car il a eu le mérite d'avoir une mort naturelle, et non de mourir aux mains des romains.
Il a pu vivre ensuite de nombreuses années, et il a permis de rediffuser largement la Torah orale après la perte des 24 000 élèves de Rabbi Akiva.
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5°/ Le Zohar explique que le jour de la mort de Rabbi Chimon bar Yo'haï, celui-ci a révélé de nombreux secrets de la Torah à ses élèves.
=> Ainsi, selon le Séfer haToda'ah, à Lag baOmer, nous ne fêtons pas sa mort, mais plutôt pour toute la Torah qui a été amenée dans notre monde grâce à lui, en ce jour.
<--->
-> Rabbi Ginsburg fait le développement suivant :
Selon nos Sages comme le Shaar Yissa'har, Rabbi Chimon bar Yo'haï avait en lui des étincelles de l'âme de Moché rabbénou.
Selon le rav 'Haïm Vital et le Arizal, Rabbi Chimon bar Yo'haï était une réincarnation de Moché rabbénou.
De même que Moché rabbénou était l'envoyé pour dévoiler la Torah au peuple juif, de même Rabbi Chimon bar Yo'haï a eu le mérite de révéler la Torah cachée (Zohar) au peuple juif.
=> A Lag baOmer, d'une certaine façon, c'est comme un nouveau don de la Torah.
-> Nos Sages enseignent que Moché n'a pas eu le mérite d'entrer et de mourir en terre d'Israël, mais cependant Rabbi Chimon bar Yo'haï a eu ce mérite.
Le nom : Moché (משה) a une guématria de 345, qui est la même que : Lag baOmer (לג בעומר).
[=> En fêtant sa mort en ce jour, nous célébrons le fait que Moché a pu d'une certaine façon avoir le mérite de vivre et de mourir en terre d'Israël]
-> Le Chaar Yissa'har (Maamaré 'Hodech Tichri) fait remarquer :
- Aharon est mort à 'Hoch 'Hodech Av. Or, chaque année le jour de la semaine où se déroule son anniversaire de mort (hiloula), est le même que le jour de la semaine où l'on invite Aharon à Souccot (selon l'ordre des Ouchpizin du Arizal) ;
- Moché est mort le 7 Adar. De la même façon, le jour de la semaine de cette date (sa hiloula), est le même que celui où l'on invite Moché dans la Soucca.
=> Lag baOmer (jour de naissance et mort de Rabbi Chimon bar Yo'haÏ) tombe toujours le même jour de la semaine que le 7 Adar (jour de naissance et de mort de Moché), et que le jour où Moché est Ouchpizin à Souccot.
[à quelques jours de Shavouot, ce lien entre Rachbi et Moché, est vraiment incroyable!
Est-ce une sorte de mini-répétition (Torah cachée) en vu du magnifique don de la Torah à venir?]
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+ Pourquoi à Lag baOmer, faisons-nous des feux, particulièrement la nuit?
-> La lumière du feu symbolise la Torah, comme par exemple :
- "Car la mitsva est comparée à la bougie et la Torah est la lumière" (Michlé 6,23 -> ki nèr mitsva véTorah or) ;
- "Ta parole est un flambeau qui éclaire mes pas, une lumière qui rayonne sur ma route" (Téhilim 119,105) ;
Nos Sages comparent ce monde à l'obscurité (guémara Baba Batra 83b).
Lorsqu'il fait sombre dehors, il règne la confusion, et on a besoin de la lumière de la Torah pour y voir plus clair.
De même que le feu illumine l'obscurité, de même la Torah doit illuminer et guider nos vies.
[Un feu réchauffe, mais brûle si on s'en approche de trop.
Nous devons toujours maintenir un lien de proximité avec la Torah, pour rester chaud dans notre judaïcité. En effet, le but du yétser ara est de nous endormir, de refroidir toute ardeur pour le bien.
Il faut faire attention à ne pas se brûler en se comportant avec trop de proximité par amour pour la Torah, en ayant toujours à l'esprit de la crainte du Ciel. ]
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-> Il est écrit dans le Zohar (Idra Zouta - Paracha Haazinou) :
"Le jour où Rabbi Chimon bar Yo’haï devait quitter ce monde, il organisa ses enseignements.
Ses amis vinrent dans sa chambre et il leur dit : "Maintenant, c’est un moment propice, je peux vous révéler des choses saintes qui n’ont pas été révélées jusqu’à présent."
[…]
Et tout au long de cette journée là, le feu n’a pas quitté sa chambre, et personne ne pouvait approcher parce que la lumière et le feu l’entouraient …
[Après sa mort, et lorsqu’ils vinrent pour l’enterrer], le feu s’envola en l’air et dansa devant lui.
Une voix se fit entendre [du Ciel] disant : "Venez et rassemblez-vous [chaque année] pour la Hiloula (anniversaire de décès) de Rabbi Chimon Bar Yoh’aï." "
=> Puisque selon la tradition il est mort à Lag baOmer, en ce jour nous allumons des feux comme souvenir pour le saint feu qui était présent à sa mort.
-> Le rav Wallach (Maayan haMoéd) précise que certes Rabbi Chimon bar Yo'haï a révélé les secrets de la Torah cachée (Torat hanichtar). Cependant, il est évident que ce n'était pas réellement un nouveau don de la Torah, puisque toutes les idées qu'il a pu expliquer, font partie de la Torah qui avait déjà été donnée au mont Sinaï, mais avec le temps tout cela a été perdu et caché de la tradition juive (messora).
=> En révélant à nouveau ces aspects cachés de la Torah, il y a eu une sorte de nouveau don de la Torah, ce qui explique qu'en ce jour sa maison était entourée par le feu.
En effet, au moment du don de la Torah, le mont Sinaï était en feu :
- "la Torah de feu" (éch dat - Vézot haBéra'ha 33,2), que Rachi commente : "D. a promulgué la Torah du milieu du feu".
- "la montagne était embrasée de feu" (Vaét'hana 4,11) :
- "Tout le peuple vit ... les flammes ... et la montagne [du Sinaï] fumante ... et se tinrent à distance" (Yitro 20,15)]
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-> Lag baOmer est le 33e jour du Omer, et il reste alors 17 jour avant le don de la Torah (Shavouot).
On peut noter que le 33e mot de la Torah est : "tov" (טוֹב), et il a une valeur de : 17.
Dans ce verset, il est écrit : "D. vit que la lumière était bonne (tov) et D. fit une séparation entre la lumière et l'obscurité" (Béréchit 1,4)
Les lettres des mots : "la lumière" (ét aor - אֶת הָאוֹר) ont une guématria de 613.
La lumière des 613 mitsvot nous permet de voir le monde avec clarté et vérité.
["béTorah" (בתורה) a également une guématria de : 613]
=> Le Bné Yissa'har (Maamaré Iyar 3) explique que la coutume d'allumer des feux à Lag baOmer, est en l'honneur de : "la lumière était bonne" (ét a'or ki tov), cette Torah cachée qui a brûlé 17 (tov) jours avant le don de la Torah.
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-> Lorsqu’avant de mourir, Rabbi Chimon bar Yo’haï a transmis les secrets de la Torah à ses élèves, un feu est descendu l’entourer, et personne ne pouvait l’approcher.
[Zohar III 287,20]
-> La guémara (Soucca 28a) rapporte que lorsque Yonatan ben Ouziel étudiait la Torah, tous les oiseaux qui passaient au-dessus de sa tête étaient brûlés par le feu.
Les Tossafot explique que c'est parce que son étude prenait racine dans la kédoucha originelle du don de la Torah, qui a été donnée dans le feu.
[b'h, voir également : https://todahm.com/2018/04/22/6402
et aussi : L’étude de la Torah & l’expérience du mont Sinaï : https://todahm.com/2015/05/10/letude-de-la-torah-lexperience-du-mont-sinai ]
=> Selon le rav Wallach (Maayan haMoéd), la différence est qu'au moment où Rabbi Chimon bar Yo'haï a été entouré par le feu, il est devenu séparé de ses élèves.
Cela n'était absolument pas le cas des autres Tanaïm (Sages de la michna), dont leur feu n'empêchait pas les autres de les approcher.
La raison est que Rabbi Chimon bar Yo'haï était impliqué dans un nouveau don de la Torah (sur ce qui a pu être oublié depuis le précédent!).
De même que pour Moché : "la peau de son visage rayonnait et ils eurent peur de s'approcher de lui" (Ki Tissa 34,30), de même Rachbi ne pouvait être approcher pendant ce don de la Torah cachée.
[à l'image du mont Sinaï, où personne n'avait le droit d'y pénétrer, personne ne pouvait pénétrer dans la maison de Rachbi, par un feu brûlant l'entourant.]
"Vous compterez pour vous ... 7 semaines, elles seront complètes" (Emor 23,15)
Le mot : "ousfartèm" (vous compterez - וּסְפַרְתֶּם) a la même racine que : "Saphir" (ספיר).
Un saphir est une pierre précieuse, qui brille de mille feux et qui est belle à regarder.
De même, pendant les jours du Omer, où les juifs comptent 49 jours jusqu'à Shavouot, la Torah encourage chacun à travailler sur lui-même, et à améliorer sa beauté intérieure jusqu'à devenir aussi brillant et sublime qu'un saphir.
[Maguid de Mézéritch]
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-> Vous compterez pour vous depuis le lendemain du Shabbat ... vous compterez 50 jours" (Emor 23,15)
-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
"Dans son sens allusif, le terme "ousfartem" (vous compterez - וספרתם) évoque l'enseignement qui dit que les âmes du peuple d'Israël sont associées aux Tables de la Loi (Lou'hot). [qui étaient en Saphir - ce qui lié à "sfartem" (vous compterez)]
A cause des maladies de l'âme et de l'impureté des abominations, celles-ci se souillent et leur lumière se ternit. Nos Sages (midrach Tan'houma Ki-Tissa 26) disent que les Tables de la Loi étaient faites de (pierre nommée) Sanepérinone (סנפרינון). C'est à ce sujet qu'il est écrit : "ousfartem la'hem" (Vous compterez pour vous - וספרתם לכם), à savoir que grâce à ce compte, vous vous illuminerez vous-mêmes comme le Sanepérinone (le terme סנפרינון est la traduction araméenne de l'hébreu וספרתם לכם)".
[cela témoigne du pouvoir des jours du Omer de nous purifier de toutes nos défauts et imperfections]
-> Le Ramban (v.23,36) écrit :
"Les jours qui sont comptés entre-temps (entre Pessa'h et Shavouot) sont comme des jours de 'Hol Hamoèd".
[de même que 'Hol hamoéd est constitué des jours entre le premier et le dernier jour de fête, de même il en est des jours du compte du Omer entre Pessa'h et Shavouot, ce qui témoigne de l'importance et de la sainteté de ces jours.
En utilisant "ousfartem", la Torah nous incite à travailler à nos yeux l'importance des ces jours du Omer (qu'ils soient pour nous comme des pierres précieuses de Saphir) afin de les exploiter au mieux, et d'en ressortir le plus brillant spirituellement. ]
-> L’Admour de Rouzhin affirme à ce sujet que, d’après le Rambam, il faut interdire les mariages durant les jours du Omer pour la même raison qu’ils sont interdits durant ‘Hol Hamoéd, afin de ne pas mélanger 2 joies différentes (celle de la fête et celle du mariage).
D’un autre côté, le Choul’han Aroukh (Ora’h ‘Haïm 489,1) explique la raison de cet interdit par le deuil des élèves de Rabbi Akiva qui périrent pendant cette période. Il y a lieu d’expliquer, dit-il, que cela dépend de la personne elle-même : si elle se purifie pendant ces jours, ils prendront le caractère de ‘Hol Hamoéd et sinon, ils demeureront des jours de deuil.
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-> Le 'Hida, rapporte au nom de rabbénou Efraïm à propos du verset (Térouma 26,6) : "Et tu feras 50 anneaux en or" (pour relier les tentures du Sanctuaire), que ces 50 anneaux sont à mettre en parallèle avec les 50 jours de la supputation du Omer : de même que les anneaux reliaient les tentures du Sanctuaire, ces jours sont des jours d’union entre les Bné Israël et leur Père Céleste.
-> Le Sfat Emet (Pessa'h 5654) rapporte les paroles du Zohar (Tétsavé 183b) qui enseigne que celui qui veille pendant les jours de l’Omer à se préserver du mal et à accomplir le bien, opère en lui une réparation telle qu’il peut se passer de comparaître devant le Trône Céleste le jour du jugement (à Roch Hachana).
-> Le Imré Emet (Emor), rapporte au nom du AriZal, que de même que de Pessa'h à Shavouot est l'époque où les fruits et la récolte poussent, elle est également le temps où grandit l'âme du juif.
Le Imré Emet (année 5642) enseigne au nom de son père le Sfat Emet :
"Et toute l'année dépend de ces jours. Comme la pousse de la récolte s'effectue pendant cette période, de même les forces vitales de l'homme se révèlent à ce moment-là"
Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Toute personne sensée s'efforcera de voir à long terme afin d'exploiter au mieux ces jours si chargés de lumière et au cours desquels, elle pourra acquérir de bonnes provisions spirituelles plus facilement, et s'assurer ainsi un trésor éternel.
Elle s'économisera par cela un travail bien plus fastidieux qu'elle devrait fournir
dans une période ultérieure afin d'obtenir le même résultat".
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+ Arriver à transformer notre coeur en bon pendant la période de l’Omer :
-> Le 'Hida (Lev David 30,12) écrit :
"Durant les jours de l’Omer, on veillera particulièrement au travail spirituel dans la Torah et les mitsvot, parce que ce sont des jours de jugement.
Lorsque nous sortîmes d’Egypte, nous dûmes nous purifier pendant cette période afin de recevoir la sainte Torah. Et de même que, grâce à l’éveil à la pureté que les Bné Israël suscitèrent alors en eux, le Ciel déversa sur eux une abondance de sainteté pour les aider et les protéger, il en est de même aujourd’hui : si l’homme s’attache à sortir de la torpeur dans laquelle le plonge son yétser ara, on le soutiendra, car ‘celui qui veut se purifier, on lui vient en aide’ (guémara Shabbat 104a).
A plus forte raison, pendant ces jours imprégnés tout particulièrement d’un caractère miraculeux puisque c’est l’époque où nos Pères se sont purifiés, attachons-nous à suivre leur chemin et veillons à nous purifier dans tous les domaines et en particulier dans celui de la haine gratuite à propos de laquelle il faut être méticuleux.
On sait en effet ce qui arriva aux disciples de Rabbi Akiva entre Pessa’h et Shavouot (le ‘Hida s’étend ensuite sur les raisons pour lesquelles cela arriva précisément pendant cette période)".
-> Le Bné Yissa'har fait remarquer que le nombre 49 qui caractérise le compte de l’Omer est la valeur numérique de : lev tov (לב טוב), un ‘bon coeur’, ce qui suggère qu’il nous incombe durant cette période, de transformer notre coeur en ‘bon coeur’.
Cela signifie qu’en plus de faire extrêmement attention à ne pas causer de la peine à son prochain, chacun devra également se préoccuper de multiplier les actes de bonté de bon coeur, en encourageant les autres et en leur prodiguant tout le bien possible.
Jérusalem dans ce monde, n'est pas comme Jérusalem dans le monde à venir.
Dans ce monde, tout celui qui souhaite monter à Jérusalem peut le faire, mais dans le monde à venir, uniquement ceux invités pourront s'y rendre.
[guémara Baba Batra 75b]
-> Le 'Hatam Sofer dit que la source de cela provient du verset : "Revêts tes habits de fête, ô Jérusalem, ville sainte! Car désormais personne d'incirconcis ni d'impur n'entrera plus chez toi" (Yéchayahou 52,1)
=> Dans le futur, qui empêchera l'entrée à Jérusalem?
Le 'Hatam Sofer répond qu'il n'y aura pas de gardes à ses portes, mais c'est l'intensité de la sainteté de la ville qui ne laissera pas s'approcher toute personne qui n'est pas méritante.
C'est ce que nos Sages signifient lorsqu'ils disent (guémara Baba Batra 75b) que dans le futur Hachem élèvera Jérusalem à une hauteur de 3 parsaot (soit environ 13km!).
Le verset écrit : "Qui sont ceux-ci, qui volent comme une nuée, comme des colombes vers leurs colombiers?" (Yéchayahou 60,8).
Selon le 'Hatam Sofer, ceux qui viendront à Jérusalem n'auront pas des ailes réelles, mais plutôt des "ailes d'accomplissements" = [elles seront portées] par ceux qui se seront rendus dignes [par leur comportement dans ce monde].
Par contre ceux qui n'ont pas de telles ailes n'auront pas la possibilité de monter à la ville sainte, Jérusalem.
['Hatam Sofer al haTorah (Vayikra p.88)]
Tout celui qui passe 40 jours sans avoir aucune souffrance [même légère], il doit être préoccupé d'avoir reçu dans ce monde sa récompense, [et qu'il n'aura alors plus rien dans le monde à venir]
[guémara Arakhin 16b]
-> Le Ramban (dans son Séfer Torat haAdam - Chaar haGuemoul) explique qu'il est contre nature que tout se passe comme une personne le désire, sauf si s'accomplit le verset : "Il rétribue Ses ennemis de leur vivant pour l'anéantir" (Vaét'hanan 7,10).
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-> Lorsque Rabbi Eliézer est tombé malade, Rabbi Akiva a dit : "Tant que je voyais que le vin de mon rabbi ne devenait pas aigre, ... tant que son huile ne s'était pas dégradée et que son miel n'avait pas été ruiné, je me disais à moi-même : "Peut-être que mon rabbi a reçu toute sa récompense dans ce monde".
Maintenant que je le vois souffrir, je suis soulagé.
[guémara Sanhédrin 101a]
[Kohélét (7,20) : "Il n'y a pas d'homme juste sur terre qui fasse le bien sans jamais fauter" => d'où le fait que toute personne doit subir des souffrances pour expier ses fautes (chacun à son niveau).]
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-> "Celui qui divisa la mer Rouge en plusieurs parties" (légozèr yam souf liguézarim - לגזר ים סוף לגזרים), car Sa bonté est éternelle" (Téhilim 136,23)
Selon le midrach, il ne faut pas lire "yam souf" (ים סוף), mais "yom sof" (ים סוף).
Le rav Méïr de Prémichlan explique que dans Sa grande bonté, Hachem divise les souffrances qu'une personne doit recevoir le jour de sa mort, de telle façon qu'elle les reçoit par petits morceaux chaque jour de notre vie.
[non seulement peu de souffrances dans ce monde équivalent à énormément dans le monde à venir, mais en plus en nous le morcelant, cela permet qu'on le sente passer de la façon la moins désagréable possible.]
Pourquoi Hachem agit-Il comme cela? "car Sa bonté est éternelle".
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-> En ce sens, il est également écrit dans le Méam Loez (Ekev 8,5) :
"L'amour de D. envers l'homme se manifeste également lorsqu'Il lui inflige de légères souffrances quotidiennes. Ainsi à la fin de sa vie, l'homme quitte ce monde totalement purifié ...
D. nous punit en ce monde pour toutes nos fautes alors que les non-juifs sont punis dans le monde futur.
Cela peut être comparé à un homme qui prête de l'argent à 2 personnes, l'une est son ami et l'autre son ennemi.
A son ami, il demande un remboursement échelonné afin qu'il lui soit facile de régler le solde à l'échéance.
Avec son ennemi, le prêteur ne conclut pas d'arrangement semblable. Lorsqu'il rappelle à l'emprunteur de payer sa dette à la date fixée, il le prend par surprise.
Comme l'ami du prêteur dans cette parabole, les tsadikim paient leur dette de souffrances à petites mesure. Quant aux réchaïm, leurs nombreuses fautes leur causent une sévère punition après le jugement final.
L'homme qui se réjouit de ses souffrances est supérieur à celui qui offre un sacrifice.
En effet, le dernier se sépare de ses biens tandis que le premier fait le sacrifice de sa personne.
En fin de compte, les afflictions sont pénibles pour le corps mais bonnes pour l'âme.
Une mère qui lave son enfant doit parfois lui faire mal pour enlever les saletés nuisibles. Un père doit réprimander son fils pour le diriger dans la bonne voie. De même, Hachem doit occasionnellement punir Israël pour son bien."
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-> La guémara (Arakhin 16b) détaille à quel point un petit ennui peut correspondre à la définition du terme "souffrance".
Rabbi El'azar dit que l'on peut affirmer que quelqu'un souffre lorsqu'il possède un vêtement tissé sur mesure, mais qui ne lui va pas parfaitement.
La guémara rétorque que le terme couvre des contrariétés encore plus petites que cela : si on avait l'intention de couper son vin avec de l'eau chaude, mais qu'on a utilisé de l'eau froide, cela est considéré comme un cas de souffrance.
D'autres exemples incluent le fait de mettre sa chemise dans le mauvais sens de sorte qu'il faut la retirer pour l'enfiler de nouveau ou celui de mettre la main dans sa poche dans le but de sortir 3 pièces, mais de n'en avoir retiré que 2.
La nécessité d'avoir à replonger la main dans sa poche pour s'emparer de la 3e pièce est qualifiée de "souffrance".
[Le Maharcha (Shabbath 77b) émet l'idée qu'au lieu d'envoyer des souffrances de la taille d'un rocher, pouvant écraser un individu, Hachem broie cela en de tous petits cailloux (ex: douleurs supportables, petits contretemps/malheurs) qui finiront par obtenir le même résultat, tout en l'importunant le moins possible.]
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-> Si un homme voit qu'il commence à connaître des souffrances, il doit examiner ses actes et s'efforcer de se repentir.
[guémara Béra'hot 5a]
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-> Au-delà du fait que les souffrances viennent expier nos fautes, le rav Tsadok haCohen (Ressissé Laïla - Ot.11) enseigne : "Toute douleur et souffrance qu'Hachem place sur notre route, sert à nous éveiller, nous stimuler et nous inciter à prier correctement".
Le Aboudraham écrit : "La prière sera acceptée en fonction du niveau de concentration".
Selon le rav Pinkous (Chéarim beTéfila), celui qui prie peut être comparé à une personne qui creuse un fossé. Plus il creuse, plus la capacité du trou augmente.
"Creuser" (aller et vider le plus profond de notre être/cœur) profondément notre âme pour créer une meilleure prière augmente notre capacité à nous rapprocher d'Hachem et à mériter Ses abondantes bénédictions.
=> En nous envoyons des difficultés, D. cherche à nous faire creuser davantage en nous, et ce dans un but de pouvoir nous déverser davantage de bénédictions.
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-> La sœur du Gaon de Vilna est morte un jour avant sa 'houppa.
Cette nuit, sa mère lui est apparu en rêve, et lui a dit : "Mon fils (le Gaon de Vilna), si tu savais ce que tu as accompli en acceptant avec plaisir cette énorme tragédie, tu aurais dansé à son enterrement avec une plus grande joie que celle que tu aurais eu en dansant à son mariage."
-> Un jour un couple s'est marié à Radin, et il y avait une terrible tempête de neige qui empêcha l'orchestre de s'y rendre.
A la 'houppa, à la place de la musique des étudiants de la yéchiva (ba'hourim) tapaient des casseroles et des poêles pour mettre un peu d'ambiance.
Le 'Hafets 'Haïm a fait remarqué à son beau-fils : "Regarde cette fête sans musique! Il y a évidemment quelque chose qui manque dans l'atmosphère.
C'est à quoi ressemble le monde futur d'une personne qui n'a pas subi de souffrances [dans ce monde]."
[rapporté dans le 'Hessed léAvraham - 42]
[les souffrances sont notre musique du monde à venir (qui est éternel!).]
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-> "Une mitsva qui est faite avec quelques souffrances vaut 1 000 fois plus qu'une mitsva réalisée sans difficulté."
[Avot déRabbi Nathan 3,6]
Le rav Dessler (Mikhtav méEliayhou - vol.3,p.14-15) explique que cela signifie que celui qui rencontre un peu de peine/douleur en accomplissant une mitsva, c'est comme s'il avait réalisé cette mitsva 1 000 fois.
Il reçoit la récompense comme s'il avait réellement fait 1 000 mitsvot.
Cela vaut quand on le fait avec une seule mesure de douleur (tsaar).
Si on réalise une mistva avec 2 mesures de douleur alors on est récompensé pour 10 000 mitsvot (100 * 100), même si nous n'en avons effectivement fait qu'une seule.
Ainsi, lorsque nous avons un mal de tête, des difficultés à élever nos enfants, des problèmes de santé, des difficultés de parnassa, qu'on a été humilité, ... et que malgré cela nous continuons à faire les mitsvot avec joie, alors la valeur de chacune de nos mitsvot augmente considérablement avec chaque mesure de douleur.
Bien que nous réalisons quelques mitsvot, en réalité nous sommes récompensés pour en avoir fait des millions!
=> Ainsi, la question que nous aurons dans le monde à venir n'est pas : "Pourquoi j'ai eu des souffrances?", mais plutôt : "Pourquoi Hachem Tu ne m'as pas donné davantage de souffrances?".
[une souffrance est un moment certes désagréable, mais éphémère, qui permet d'énormément multiplier notre capital éternel!]
-> Rabbi Mordé'haï Miller (responsable du séminaire de Gateshead) offre un scénario pour illustrer cela :
Après 120 ans, on montre à quelqu'un d'aveugle sa part dans le monde à venir, et il voit à quel point chaque mitsva réalisée, malgré son handicap, va être finalement valorisée des milliards de fois plus que sans cet handicap (aveugle).
On lui demande alors : "Quelle a été ta possession la plus précieuse durant ta vie?"
Il répond : "Ma cécité".
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-> Notre relation avec les souffrances : https://todahm.com/2017/12/11/notre-relation-avec-les-souffrances