Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"L'esclavage en Egypte a été d'une grande utilité pour nous, puisqu'il a permis d'implanter en nous la qualité de bonté et de miséricorde"

[Rav Né'hémia - midrach Mékhilta déRachbi - Chémot 13,3]

-> Le rav Soloveitchik dit qu'en Egypte nous étions au plus bas niveau de l'échelle sociale, que nous avons été atrocement opprimés.
Ainsi à Pessa'h, moment où nous devons revivre cela, nous devons en devenir plus sensibles aux besoins des autres.
[lorsque tout va globalement bien dans notre quotidien, on en vient à oublier ce qu'impliquent les vraies galères de la vie. Pendant le Séder nous retraversons des moments atroces de notre histoire, et l'on est alors plus disposé à comprendre ceux qui traversent des situations personnelles difficiles.]

D'ailleurs selon le rav, une des raisons pour lesquelles on doit se souvenir si fréquemment de la sortie d'Egypte (zé'her litsiat mitsrayim), c'est parce c'est : "la source et l'inspiration morale de l'enseignement de la compassion qui est si omniprésente dans la loi juive".

C'est également pourquoi la Haggada commence par le "A la’hma anya", cette invitation à ceux dans le besoin à venir nous rejoindre.
En effet, si un autre juif n'a pas de quoi faire son Séder, alors forcément je n'ai pas la tête à pouvoir entamer le récit de la sortie d'Egypte!

Notre division donne de la force à nos ennemis

+ Savez vous pourquoi nos ennemis s'efforcent constamment de nous anéantir?

C'est parce que : "nous ne sommes pas un" (chélo é'had bilvad - שֶׁלֹּא אֶחָד בִּלְבָד)!
Ce terrible manque d'unité parmi les juifs est la cause première pour laquelle : "nos ennemis se lèvent contre nous pour nous anéantir" (amad alénou lé'haloténou - עָמַד עָלֵינוּ לְכַלּוֹתֵנוּ).

Et si ce n'est : "Hachem qui nous sauve de leurs mains, nous aurions cessé d'exister" (Hadadoch barou'h matsilénou miyadam - הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא מַצִּילֵנוּ מִיָּדָם).

[Sfat Emet - commentant le "Véhi Chéamda"]

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-> Le 'Hatam Sofer enseigne que l'unité est une qualité énorme lorsqu'il s'agit de servir Hachem, tandis que la division est détestable.
Ce n'est pas une coïncidence si le mot : 'hamets (חמץ) a la même guématria que le mot : 'halak (divisé/division - חָלַק - cf. dans le verset Hochéa 10,2), puisque le 'hamets qui représente le yétser ara, n'est que disputes et divisions (midrach Béréchit rabba 38,6).
D'un autre côté, la matsa (מַצָּה) a la même guématria que le mot : "kahal" (קהל - assemblée), qui a pour acronyme : "kérvanou amakom laavodato" (Hachem nous a rapproché de Son Service - קרבנו המקום לעבודתו).

[Drachot 'Hatam Sofer - vol.2 p.256]

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-> Autre citation à ce sujet : https://todahm.com/2017/04/26/5230

Cette nuit du Séder, les portes du Ciel sont ouvertes aux prières et aux bénédictions.
Nos Sages rapportent que c'est le soir de Pessa'h que Yaakov a été béni par son père Its'hak.

[Rav 'Haïm Palagi]

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-> Dans de nombreuses Haggadot, avant le "Ma nichtana", se trouvent les mots : "Ici l'enfant demande" (kan aben choél).
Il y a un message profond :
- ici = en cette nuit du Séder, c'est un moment propice ;
- l'enfant = pour chaque juif, qui est un enfant de Hachem ;
- demande = de demander à son Père qui est au Ciel, pour tous ses besoins, requêtes et bénédictions Divines en abondance.

[le Beit Aharon - rabbi Aharon Perlow de Stolin]

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-> Le Arizal écrit que nos Sages ont mentionné que celui qui se renforce en une émouna complète au moment où il lit la Haggada est sûr et certain de recevoir l'aide de Hachem et la réponse à ses demandes.

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+ Pourquoi est-ce qu'à partir du 1er jour de Pessa'h, nous arrêtons de demander la pluie dans la amida (morid aguéchem), qui symbolise la richesse et la subsistance? Ne devrions-nous pas continuer à le demander durant toute l'année?

-> La réponse est que la matsa que nous mangeons pendant la nuit de Pessa'h est : un pain de misère, de pauvreté ("lé’hem oni"), sur lequel nos saints livres disent que c'est une ségoula pour la parnassa.

Ainsi, en réalisant comme il se doit cette mitsva la 1ere nuit de Pessa'h, nous subvenons à nos besoins pour le restant de l'année.
En effet : "matsa lé'hem oni" (מצה לחם עני) a la même guématria que : "guéchem" (la pluie - גשם).

[Rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov - Bné Yissa'har]

De même qu'un juif est puni pour avoir dit du lachon ara, de même il est puni s'il avait une opportunité de dire quelque chose de positif à autrui, et qu'il ne l'a pas fait.

[Zohar - Tazria 46,2]

[Par notre parole nous pouvons redonner de la vie à autrui : encourager, valoriser, rendre joyeux, conseiller, ...
Comment pouvons-nous être cruel au point de préférer se taire et priver autrui de forces de vie, si vitales à sa bonne existence.]

"Tout le monde doit chercher dans la crainte à accomplir les directives de nos Sages qui ont arrangé le Séder et la Haggada.
Ne laissons rien apparaître à nos yeux comme sans importance, car même si plusieurs choses peuvent nous paraître secondaires ... il n'y a rien d'insignifiant parmi elles."

[le Maharal]

"En se souvenant de la sortie d'Egypte, un juif doit se rappeler à lui-même de ne jamais désespérer d'un combat spirituel, peu importe à quel point sa situation peut être sombre."

[Rabbi Tsadok haCohen de Lublin]

Au moment de la délivrance future, tout sera clair comme le jour, et nous comprendrons exactement comment la main de la Providence Divine nous a guidé [avec amour] au travers la longue nuit de l'exil.

[Rabbi El'hanan Wasserman]

"Le 8e jour, on circoncira la chair de son excroissance" (Tazria 12,3)

-> Nos sages enseignent que la bénédiction de la guérison est la 8e de la Amida (réfaénou" - guéris-nous), allusion à la Mila (circoncision) qui est réalisée le 8e jour et qui nécessite d'être soignée. Mais n'y a-t-il pas d'autres maladies qui nécessitent aussi d'être soignées?

En fait, nos Sages disent que toute souffrance vient suite à une quelconque faute. Or, dans les temps futurs, Hachem fera disparaître le mauvais penchant et la faute disparaîtra. Il n'y aura donc plus de maladie.
Néanmoins, la seule plaie qui subsistera encore et qui nécessitera d'être soignée c'est celle de la Mila.
Ainsi, nos Sages ont fixé la bénédiction de la guérison en allusion à la Mila, car c'est la seule "souffrance" qui ne vient pas suite à une faute mais du fait d'une mitsva, et qui subsistera pour toujours.
Seule la Mila nécessitera pour toujours d'être soignée.
[Rabbi Shlomo Zalman Auerbach - cité dans le Séfer Mizmor léToda]

+ Pourquoi la Torah insiste-t-elle pour qu’on se rappelle de la sortie d’Egypte?

C’est pour que si un homme se demande comment va-t-il se rapprocher d’Hachem après toutes les fautes qu’il a commises, alors il se rappellera qu’en Egypte nos ancêtres furent enfoncés dans les 49 portes de l’impureté (sur 50), et malgré cela ils ont pu se rapprocher de la sainteté. [au point même de devenir la génération qui a reçu la Torah!]
Ce souvenir l’aidera constamment à se rapprocher de D.

[le Divré 'Haïm]

"Quand un homme frappé de tsaraat porte la marque, ses vêtements seront déchirés, ses cheveux ne seront pas coupés et il se couvrira la tête jusqu'aux lèvres.
Il doit crier : "Impur! Impur!" ... Sa résidence sera hors du camp." (Tazria 13,45-46)

-> Le Sifri (Dévarim 275) enseigne que la tsaraat de la peau arrive principalement à cause du lachon ara.

-> Rachi : "En quoi [le métsora] est-il différent de toutes les autres personnes impures pour qu'il doive habiter seul? Etant donné qu'il a causé la division entre un mari et sa femme et entre un homme et son prochain par son lachon ara, il doit être exclu lui aussi."

-> Selon la guémara (Yérouchalmi Péa 1,1) : le médisant est puni dans ce monde alors que sa punition principale lui est réservée pour le monde futur.

-> "Que te donnera et que t'ajoutera une langue trompeuse" (Téhilim 120,3)
=> Une personne qui dit du lachon ara n'en tirera aucun profit de sa faute.

-> "Il n'y a pas de profit pour le médisant" (Kohélet 10,11).
=> Si quelqu'un pense qu'il peut rehausser son prestige en critiquant les autres, il doit savoir qu'en fin de compte, il affichera publiquement ses propres défauts.

-> Le Rambam enseigne (Hilkhot Déot 7,3) qu'une personne qui écoute volontairement du lachon ara et l'approuve est encore plus coupable que celle qui l'a prononcé.
[si elle n'avait pas écouté, il ne l'aurait pas dit!]

-> Selon le 'Hovot haLévavot (Chaar haKnia - chap.7), les mitsvot accomplies par une personne qui dit du lachon ara sont portées au crédit de sa victime, et les péchés de sa victime lui sont attribués.
Puisque cette personne avait pour objectif de se donner de l'importance en rabaissant sa victime, alors sa punition est infligée mesure pour mesure : le niveau spirituel de sa victime est rehaussé par les mérites du médisant, et le niveau spirituel du médisant est abaissé par les méfaits de sa victime.

"Un homme frappé de tsaraat porte la marque, ses vêtements seront déchirés"
Selon le Kotnot Ohr, les mérites sont les vêtements spirituels/de l'âme, et comme les mérites du médisant lui sont arrachés, la Torah demande de déchirer les vêtements matériels en allusion aux habits de l'âme.

-> "Un homme qui se glorifie de l'humiliation de son prochain n'a pas de part au monde futur"
[guémara Yérouchalmi 'Haguiga 2,1]

Selon le rav Sim'ha Wasserman, cela s'applique à toute personne qui rehausse son propre honneur au détriment d'une autre.

=> Le métsora avait cherché à être supérieure aux autres en abaissant son prochain, ainsi il subira l'inverse : il sera humilié en public.

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+ A l'origine du lachon ara :

->"Il criera : 'Impur! Impur!' : cela signifie qu'il doit faire connaître sa souffrance aux autres, et les gens prieront pour lui." [guémara Shabbath 67a]

Le Sifté 'Haïm explique que, comme le métsora a cherché à s'élever aux dépens des autres en dévoilant leurs défauts, la Torah a créé un moyen de corriger sa faute en le rendant dépendant de l'aide des autres.

Ainsi, lorsque le métsora se retrouve à la merci des autres, plein d'espoir que sa souffrance sensibilisera et encouragera son entourage à prier pour sa guérison, il comprend l'erreur qu'il a pu commettre en cherchant à s'élever aux dépens d'autrui.
Cette expérience l'encouragera à apprendre à partager la souffrance des autres, ce qui corrigera le défaut qui l'avait conduit à la faute.

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-> Son exclusion du camp a pour but : briser l'orgueil qui l'a fait fauter.

Selon le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon), la faute de lachon ara provient de la fierté et du plaisir de se mettre en valeur.

Le Maharcha explique que les fautes de lachon ara et de fierté sont mêlées car la fierté mène l'homme a dire du mal de ses prochains.

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-> "Qui garde sa bouche et sa langue protège son âme des malheurs. Le méchant hautain, son nom est railleur" (Michlé 21,23-24)

Selon Rabbénou Yona, le terme "railleur" fait référence à une personne habituée à dire du lachon ara et portée à se moquer des gens à cause de leurs défauts.
C'est pourquoi le médisant est humilié publiquement par la tsaraat et forcé de sortir avec une apparence négligée (ex: vêtements déchirés, cheveux pas coupés), afin de briser sa fierté et de l'induire à l'humilité.

Le processus de purification nécessite du bois de cèdre, de l'hysope et un fils écarlate.
Rachi explique : comme le métsora a fait preuve de fierté (caractéristique du cèdre : arbre majestueux), il doit effacer sa faute en s'abaissant comme l'hysope.

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Et il (le métsora) criera : "Impur! Impur!" (vétamé tamé yikra - Tazria 13,45)

Le rabbi Mendel de Kotzk enseigne que l'on peut lire ce passage, ainsi :
- tamé = une personne impure ;
- tamé yikra = elle appellera (criera) toute autre personne qu'elle-même : "impure!".
Cela est en application du principe de la guémara (Kidouchin 70a) : "Tout celui qui trouve des fautes en autrui, le fait en se basant sur ses propres fautes" (kol aposhél, bémoumo poshél).
En réalité, autrui peut n'avoir aucune faute, mais nous allons d'abord y projeter nos propres fautes, avant d'en venir à le juger coupable de ces fautes.

[c'est pourquoi le Baal Chem Tov enseigne que si l'on se focalise sur certaines fautes en autrui, alors c'est qu'à priori on a les mêmes en nous.
Si on y donne de l'importance, c'est qu'on a quelque chose à se reprocher, et il est plus facile d'évacuer ce sentiment en critiquant autrui que nous-même!]