Aux délices de la Torah

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Quelques pensées sur Souccot

+ Quelques pensées sur Souccot :

-> La guémara (Baba Métsia 85a) rapporte l'histoire suivante : "Il est arrivé une fois qu'un veau, qui était mené à l'abattoir, s'est mis à fuir, jusqu'à mettre sa tête dans les vêtements de Rabbi (Rabbi Yéhouda haNassi) et le veau a pleuré.
Rabbi lui a dit : "Va-y (à l'abattoir), car tel est ton destin!"

Dans le Ciel, on a proclamé : "Puisqu'il n'a pas montré de miséricorde, laissons les souffrances venir sur lui ..."
[Rabbi aura alors des souffrances durant de nombreuses années, jusqu'à se retrouver dans une situation où il exprimera clairement de la miséricorde envers les animaux.]

-> Le rav Nathan Wachtfogel dit : "Que reproche-ton à Rabbi? Nos Sages n'ont-ils pas clairement exprimés que les animaux doivent être égorgés? Est-ce que chaque cho'hét doit être puni?"

Il répond que cela est vrai, mais si un veau en vient à fuir jusqu'à vous, et exprime de la miséricorde d'être sauvé, notre attribut de miséricorde nous oblige à le garder et à ne pas le repousser.

Le rav Wachtfogel poursuit en disant que c'est cela l'essence de la Soucca, décrite comme : "l'ombre de la émouna" (tsila dim'éménouta), c'est-à-dire que nous fuyons toutes les préoccupations de ce monde pour se mettre à l'ombre de Hachem.
Lorsque l'on prend refuge chez D., même si on a des décrets importants contre nous (à l'image du veau mené à l'abattoir), Hachem est obligé d'utiliser son attribut de miséricorde.
Il ne peut pas nous repousser, et à la place, il doit nous protéger.

[si après Kippour, il reste malgré tout quelques mauvais décrets nous concernant, nous utilisons la puissance de la Soucca, en courant "sous les habits" de Hachem, l'obligeant à déchirer ses décrets négatifs, nous assurant alors certainement une super année.
D'ailleurs, c'est pour cela qu'à Sim'ha Torah, nous laissons éclater notre joie : c'est la fête! ]

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-> Selon Rabbi David Vatch, une des pensées du début de la Amida est que :
- "mélé'h" (Roi) = nous proclamons Hachem Roi à Roch Hachana (mal'hout) ;
- "ozèr" (qui aide) = pendant les 10 jours de Repentir, Hachem nous aide particulièrement à faire téchouva ;
- "oumochia'h" (et sauve) = à Yom Kippour Hachem nous sauve ;
- "oumagen" (et protège) = c'est le bouclier de Hachem pendant Souccot.

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-> La Soucca représente la protection physique et spirituelle par Hachem du peuple juif.
Cela provient du mérite de :
- Avraham : pour avoir proposé à ses invités de venir se reposer sous l'arbre [en y faisant la mitsva d'hospitalité à la perfection].
Par conséquence, ses descendants auront la protection de la Soucca dans le désert et dans le monde à venir [midrach Béréchit rabba 48,10]

- Aharon : les Nuées de Gloire ont existé par son mérite (guémara Taanit 9a), car il aimait les gens, il recherchait activement la paix, tout en souhaitant les ramener vers la Torah (Pirké Avot 1,12).
De même, Hachem a entouré d'amour le peuple juif, par des Nuées de Gloire protectrices (le Mabit - Bét Elohim).

- Chèm : Selon Rabbénou Ephraïm (Béréchit 9,23), lorsque Noa'h était étendu nu dans sa tente, Chèm a recouvert son père avec un vêtement afin de le protéger de la honte d'être ainsi exposé.
Mesure pour mesure, Hachem a recouvert nos incapacités, et nous a protégé par le biais de la Soucca.

"[Aussitôt après le 9 Av,] il faudra totalement effacer la tristesse de son cœur et croire d'une foi parfaite que D. a déjà pardonné la faute dans Sa grande miséricorde ; ceci constitue la joie la plus authentique survenant après une période de tristesse."

[le Baal haTanya]

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-> "Quiconque s'endeuille pour la destruction de Jérusalem méritera de vivre la joie de sa restauration" [guémara Taanit 30b]

Le Léka'h Tov (Dévarim 1,27) commente : car à l'instant même où un homme s'endeuille, il entreprend la restauration de Jérusalem, depuis l'intérieur même de son cœur ...

Tous les malheurs que D. amène sur le peuple juif ne sont que des moyens de l'inciter à prendre conscience de la "destruction" dont il souffre intérieurement, et de pouvoir ainsi éradiquer ce processus ...
Pour ressentir notre exil intérieur (notre éloignement avec D. suite à nos fautes), nous devons tracer une voie nous conduisant jusqu'aux tréfonds de notre intériorité, et de là faire jaillir des larmes authentiques, de vérité.
[...]

Si le 9 Av, nous réussissons à ressentir l'exil de la Présence Divine [à cause de notre comportement] par des pleurs et de l'affliction, nous ouvrons une nouvelle voie à la Délivrance.
En effet, ces mêmes pleurs deviennent alors une source d'apaisement et de consolation, comme l'indiquent les 7 semaines de consolation qui suivent le 9 Av, débutant aussitôt par le Shabbath : "Na'hamou" (consolez-vous!).
D'ailleurs, nos Sages affirment que le machia'h naîtra précisément en ce jour (9 Av).

=> De la réalisation de nos fautes, de notre petitesse, au point d'en briser son cœur et son âme (avec des pleurs authentiques), cela témoigne que nous sommes sur le chemin de la rédemption, pour atteindre des sommets spirituels, de proximité avec notre papa Hachem.

Ce n'est qu'une fois que nous avons conscience de l'état spirituel de notre intériorité (aussi douloureux que peut en être cette réalisation, au point d'en pleurer), que nous pouvons véritablement commencer à construire notre Temple intérieur! [quel plaisir authentique!]
Sans larme = terrain à l'abandon (les mauvaises herbes poussent!), tandis que les larmes = symbolisent le fait que c'est en construction, que des efforts sont investis pour s'améliorer!

"Ce peuple résidera seul" (Balak 23,9)

-> Le Panim Yafot explique cette bénédiction de la façon suivante :
Nos Sages disent que lorsque Hachem juge le monde, Il commence par juger le peuple juif avant les autres nations. En effet, cela est un moyen de juger Israël avant que la Colère Divine ne s’éveille.
Car s’Il jugeait d’abord les autres nations, à la vue de leurs fautes, la Colère Divine risquerait de s’éveiller, et quand Il jugera ensuite Israël, Il le fera avec un "fond" de colère.

Pour éviter cela, Hachem juge en 1er le peuple juif, tant qu’il n’y a pas encore de colère.
C’est en ce sens que Bil'am dit : "Ce peuple résidera seul", c’est-à-dire que quand ils comparaîtront devant Hachem pour être jugés, ils seront encore seuls. Les autres nations ne se seront pas encore présentées, et ils seront alors les 1ers à se faire juger, ce qui est une bénédiction.

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-> "Ce peuple résidera seul, il ne se confondra point avec les nations" (Balak 23,9)

Lorsque les juifs n’essaient pas de se confondre avec les autres nations, ils vivent en paix.
Dans le cas contraire, ils perdent alors toute importance aux yeux des non-juifs.
[Haémek Davar – Rabbi Naftali Zvi Yehouda Berlin]

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-> Le mot : "lévadad" (seul - לְבָדָד) a une valeur numérique de 40, pour évoquer les 40 jours pendant lesquels la Torah a été donnée à Moché.
Quand les juifs étudient la Torah qui a été donnée en 40 jours, alors ils deviennent "seuls", dans le sens qu'aucune nation au monde ne peut leur faire de mal, et qu'ils ne se mêlent pas aux nations.
Lorsque les juifs ne prennent pas en considération la culture des autres peuples, ils ne subissent aucun dommage, ni de leurs armes ni de leur influence.
=> Nous apprenons de là qu'il faut toujours préparer un "lieu de Torah" partout où nous allons, c'est notre ancre de sauvetage en tous lieux et en tout temps.
[à l'image de Yaakov qui envoya en avant Yéhouda installer des maisons d'étude en Egypte]
[rabbi David Pinto]

"Balak fils de Tsipor a vu" (Balak 22,2)

=> Qu'est-ce qu'il a vu?

-> Le Zohar explique que Bil'am s’opposait à Moché par sa force de la parole, et Balak s’opposait à Aharon par sa force de l’action.

A présent que Aharon était décédé, Balak a senti qu’il pouvait attaquer Israël. Et en réalité, il pouvait nuire à Israël par sa propre force, car Aharon n’était plus là face à lui.
Cependant, Hachem a “saboté” son plan, et dans Sa Bonté, Il lui a mis dans le cœur de faire intervenir Bil'am pour cela.
Seulement, Bilam ne pouvait pas réussir, car la force de Moché se tenait toujours contre lui.
[Sfat Emet]

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-> "Un ange du Seigneur se mit sur son chemin pour lui faire obstacle" (Balak 22,22)

-> Cette créature était un ange de miséricorde car le verset emploie l'expression "mala'h Hachem" ; ce Nom Divin évoque toujours l'attribut de bonté.
Cependant, pour Bil'am, il se transforma en une force tourmentante, mesure pour mesure.
Comme Bil'am avait voulu usurper la force de parole des Bné Israël ("La voix est celle de Yaakov - Béréchit 27,22) pour les frapper d'une malédiction, l'ange de compassion prit le rôle d'un guerrier.
"Tu as empiété sur leur domaine, aussi j'empiéterai sur le tien, celui de l'épée, comme il est écrit : "Tu vivras par ton épée" (Toldot 27,40).

Le verset poursuit en disant que l'ange se tenait sur la route, l'épée dégainée ('hérev chéloufa).
Le mot chéloufa évoque cet aspect de "mesure pour mesure" dont nous venons de parler.
Il est composé des mots : "chélo" (à lui) et "pé" (la bouche).
L'ange dit : "Tu as pris l'arme qui caractérise Israël, celle de la bouche, ainsi j'ai pris l'épée qui te caractérise".
Bil'am trouva donc plus tard la mort par l'épée, comme il est écrit : "Ils tuèrent aussi Bil'am, fils de Béor, par l'épée" (Mattot 31,8).
[Méam Loez - Balak 22,22]

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-> "Hachem s'est mis en colère car il est allé" (Balak 22,22)

Le 'Hakham Tsvi commente :
Le sens simple de ce verset est que quand Hachem vit que Bil'am partait malgré tout pour maudire les juifs, cela L'énerva. Mais on peut y voir un second degrés.
Nos Sages disent que chaque jour, Hachem se met en colère un court instant. Ceci est nécessaire pour l'équilibre du monde. De plus, Bil'am connaissait le moment où Hachem se met en colère. C'est à ce moment précis qu'il souhaitait maudire Israël, pour causer des dégâts.
C'est pourquoi, pendant toute cette période, Hachem ne se mit pas en colère, pour ne pas que Bil'am maudisse les juifs à ce moment.
=> De ce fait, pourquoi notre verset dit-il qu'"Hachem s'est mis en colère"? Cela était risqué!

En fait, nos Sages disent que quelqu'un qui marche, doit s'arrêter pour prier (la Amida), car on ne peut pas bien se concentrer quand on marche. Or, Bil'am devait beaucoup se concentrer pour identifier précisément l'instant de la colère Divine. Il ne pouvait donc pas le faire en marchant. C'est pour cela qu'"Hachem s'est mis en colère" à ce moment là sans qu'il n'y aie aucun risque.
La raison est donnée par le verset lui-même : "Car il est allé", que l'on peut aussi traduire par : "Car il a marché". Et du fait qu'il marchait, il ne pouvait pas se concentrer. Hachem pouvait donc ''profiter'' de ce moment pour appliquer la colère de ce jour-là.

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-> b'h, pour prolonger cela, cf. divré Torah sur ce verset : https://todahm.com/2019/10/02/10535-2

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"Car je sais que celui que tu bénis est béni et celui que tu maudis sera maudit" (Balak 22,6)

=> Si Balak est conscient de la force de bénédiction de Bilam, tout autant que sa force de malédiction, alors au lieu de lui demander de maudire le peuple juif, pourquoi ne lui a-t-il pas plutôt demandé de bénir son peuple, le peuple de Moav?

C’est que les nations qui haïssent Israël ne cherchent pas leurs propres intérêts et avantages, mais elles ne cherchent qu’à faire du mal au peuple juif.
Encore plus que d’être intéressé à être béni, ce que cherche Balak c’est surtout de maudire le peuple juif.
=> Ainsi, même si parfois par cela, les nations se causent des dégâts à elles-mêmes, ce qui compte pour elles avant tout, c’est de faire souffrir les juifs.
[Beit Rama]

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-> "Car je sais que ce que tu avais bénis était béni et ce que tu maudiras sera maudit" (Balak 22,6)

=> Pourquoi Balak a dit à Bilam "ce que tu avais bénis était béni" au passé, alors que "ce que tu maudiras", il l’a dit au futur.

Le Kli Yakar explique de la façon suivante :
C’est que Bilam le racha savait ce que voulait Hachem et regardait le mazal de chacun.
Quand il regardait le mazal de quelqu’un et voyait qu’il était béni, il s’approchait de lui pour le bénir, et celui-ci constatait que les bénédictions de Bilam se réalisaient, il lui en était reconnaissant, s’attachait à lui, et ne se doutait pas que de toutes façons ces bénédictions figuraient dans son mazal et qu’il n’avait nul besoin des bénédictions de Bilam.
Mais Balak, qui connaissait la sorcellerie et l’escroquerie de Bilam, le lui a reproché ouvertement en disant : "car je sais que ce que tu avais béni était béni" (au passé), c’est-à-dire que tu n’as pas à te vanter de tes bénédictions parce que de toutes façons les gens que tu bénissais étaient déjà bénis dans leur mazal, et ce ne sont pas tes bénédictions qui ont agi, mais je sais que ce que tu maudiras sera maudit (au futur), c’est-à-dire que toute ta grande force est seulement dans la malédiction pour nuire aux gens, c’est pourquoi je veux que tu viennes maudire Israël.

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-> "Et maintenant, viens je te prie me maudire ce peuple" (Balak 22,6)

Le Chla haKadoch (Chné Lou'hot haBrit) écrit :
L’homme doit faire très attention à ne pas dire de paroles imprudentes. Car même s’il parle sans intention, il attire la chose sur lui.
Balak a dit : "Viens me maudire", sa bouche a provoqué qu’en fin de compte, il l’a maudit.

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"J’ai reçu la mission de bénir, Il a béni et je ne puis revenir en arrière" (Balak 23,20)

=> Pourquoi Bilam dit-il qu’à présent que le peuple juif a été béni, il devient impossible de revenir sur cette bénédiction? A priori, pourquoi ne pourrait-il pas désormais essayer de nouveau de maudire?

En réalité, lors d’une des prises de parole passée de Bilam, il a adressé tellement de bénédictions au peuple juif qu’il s’est même souhaité de connaître la même fin que celle qui arrivera à Israël.
["Puisse-je mourir comme meurent ces justes et puisse mon avenir ressembler au leur" (Balak 23,10)]

=> Ainsi, si à présent il maudit le peuple juif et lui prédit du mal, il s’avérera que par cela il se maudira en même temps à lui-même, car il a déjà dit qu’il lui arrivera la même fin qu’à Israël.
Dès lors, il ne peut donc plus revenir en arrière et les maudire, car indirectement, c’est lui-même qu’il maudira.

[Ktav Sofer]

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+ " Il [Bil'ham] déclara sa parabole et dit : ... Viens maudis pour moi Yaakov, et viens éveille la colère contre Israël" (Balak 23,7)

-> Et lorsque je les maudirai, n'est-ce pas moi-même, en fait, que je maudirai? Car Avraham a reçu la bénédiction : "Celui qui te maudira, Je maudirai" (Lé'h Lé'ha 12,3).
La Torah rapporte que Bil'am a employé les mots : "lékha ora li Yaakov" (va maudire Yaakov pour moi - Balak 23,7).
Le mot "li" (pour moi) montre que Bil'am disait : "Si je maudis Yaakov, c'est moi-même (li) que je maudis".
A ce sujet, on remarquera dans la Torah que le mot "li" accompagne chaque rappel de la malédiction.
La Torah souligne que quiconque invoque une malédiction sur le peuple juif se maudit lui-même.
[Méam Loez - Balak 23,7]

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+ "Ceux qui te bénissent sont bénis et ceux qui te maudissent sont maudits" (Balak 24,9)

-> Le Méam Loez commente :
On remarquera que lorsque Its'hak bénit Yaakov, il commença par dire : "Ceux qui te maudissent sont maudits" et termina par : "et ceux qui te bénissent sont bénis" (Toldot 27,29).
Dans notre verset, l'ordre est inversé.
La raison en est que Its'hak aimait son fils , il commença donc par une malédiction afin de pouvoir terminer ses paroles sur une bénédiction.
Bil'am, l'ennemi des Bné Israël, commença par une bénédiction afin de pouvoir finir par une malédiction. En effet, les derniers mots qui sortent de la bouche d'un homme sont l'expression de sa réelle volonté.
Ainsi, parce que le racha Bil'am termina par une malédiction, chaque fois que les Bné Israël commettent des transgressions, les 9 bénédictions qu'il a prononcées se transforment en malédictions.
Cependant, comme la première concernait les synagogues et les maisons d'étude, elle reste intouchable.

[d'ailleurs, D. préserva cette bénédiction par compassion, car Il savait que grâce à elle les Bné Israël pouvaient espérer recevoir les autres (la Torah permet de connaître les lois, et donc d'être guidé sur le bon chemin. Cela évite que les autres malédictions restent en vigueur puisqu'Israël ne faute plus), car D. ne ferme les portes du repentir devant personne.]

"Hachem vient en aide aux repentants, lorsqu'ils sont par nature incapables de persévérer dans leur voie."

[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva - chap.1]

Cette affirmation a pour source la guémara (Shabbath 104), selon laquelle : "lorsqu'un homme cherche à se purifier, il est soutenu dans sa voie".

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-> "Lorsqu'une personne se sanctifie un peu, [alors Hachem] la sanctifie beaucoup"
[guémara Yoma 31a]

-> "Tout celui qui est vigilant à ses actions [en cherchant la meilleure manière d'agir] dans ce monde, méritera d'être témoin de la délivrance de Hachem."
[guémara Moed Katan 5a]

Selon le Ram'hal (Messilat Yécharim 2), cela signifie que si une personne est attentive à sa façon de se comporter, alors Hachem va l'aider, et Il la sauvera de son yétser ara.

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-> "Même si nos Sages ont dit que les portes de la prière sont fermées, cela fait référence à la prière pour les besoins matériels. Cependant, une prière pour obtenir de l'aide de D. dans la spiritualité, est toujours entendue."
[rav Israël Salanter - rapporté par le rav Eliyahout Dessler - Mikhtav méEliyahou vol.II]

"Israël s’installa à Chitim, et le peuple commença à se pervertir avec les filles de Moav" (Balak 25,1)

Quand le peuple juif est appelé : "Israël", cela évoque les grands du peuple. Mais l’appellation : "peuple" évoque les gens simples (la populace).
D'autre part, le terme "Chitim", vient de la racine "Choté" qui évoque la folie.

Ainsi, quand "Israël", c’est-à-dire les grands du peuple, les Sages et les dirigeants, "s’installent à Chitim", et se comportent de façon insensée (avec folie) en diminuant leur investissement dans l’étude de la Torah, alors le "peuple" les gens simples, "commencent à se pervertir".

=> L’essentiel des fautes que commet le peuple, commence par une négligence au niveau des chefs et des Sages, car ce sont eux les exemples. Quand ils se relâchent, cela entraîne une chute spirituelle au niveau du restant du peuple.
Grande est leur responsabilité !

['Hatam Sofer]

[chacun à notre niveau, nous pouvons être considérés comme "modèle" religieux (comme un sage aux yeux d'autrui, car plus pratiquant). Ainsi, si nous baissons dans notre pratique, alors nous risquons d'entraîner que ces autres personnes baissent également dans leur pratique (en effet : si lui qui est si religieux se permet d'agir ainsi, alors à plus forte raison pour moi!).]

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1194) enseigne :
Nos Sages (guémara Sanhédrin 106a) interprète le verset : "Israël s’établit à Chitim. Là, le peuple se livra à la débauche avec les filles de Moav" (Balak 25, 1) : "Que signifie à Chitim? Rabbi Yéhochoua explique qu’ils s’occupèrent de vanités (chtout), suite à quoi ils fautèrent avec les filles de Moav".
Il en ressort qu’ils commencèrent à s’investir dans de vaines occupations, lesquelles les menèrent ensuite à la débauche, ce qui corrobore un autre enseignement de nos Maîtres : "L’homme ne faute que si un vent de folie (chtout) s’est introduit en lui" (guémara Sota 3a).

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-> "Israël s’établit à Chittim" (Balak 25,1)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch écrit :
"Il faut savoir, pourquoi on nous donne cette information ... Il semble qu’elle vienne témoigner de la raison de la débauche. Elle se produisit parce que le peuple sortit se promener à l’extérieur du camp d’Israël ... Là-bas, ils trébuchèrent, et c’est ce qui est écrit : "(Il) s’établit à Chittim", à savoir à l’endroit où ils allèrent se promener en dehors du camp.
Le terme ‘chittim’ évoque la ‘promenade’, comme dans le verset (11,8) : "Le peuple se dispersa (Chattou) pour la recueillir (la manne)" au sujet duquel Rachi explique que le terme employé ‘chayate’ est un langage de promenade.
Ce fut la raison qui poussa le peuple à la débauche".

=> Ce commentaire nous enseigne combien il faut veiller à ne pas fréquenter des lieux qui sont contraires à la sainteté et en particulier à celle du regard.

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"Israël était installé à Chittim quand le peuple commença à fauter les jeunes filles moabites.
[Les jeunes filles] invitèrent le peuple à leurs sacrifices religieux ; le peuple mangea et adora les dieux [moabites]. Israël s'attacha à Baal Péor et D. s'emporta contre Israël" (Balak 25,1-3)

-> Le Méam Loez commente :
Avant de repartir chez lui, Bil'am dit aux anciens de Moav et Midiane :
"Sachez bien que même si vous parveniez à mobiliser toutes les armées du monde contre les Bné Israël, vous ne pourriez pas les vaincre. Etes-vous plus puissants que Pharaon qui prit 600 chars conduits par des guerriers d'élite et tous les corps de chariots accompagnés d'infanterie (Béchala'h 14,7)? Pourtant, il finit par sombrer dans la mer!
Si vous voulez sérieusement vaincre ce peuple et vous débarrasser de cette menace, faites ce que je vous conseille :
Tant que les Bné Israël accomplissent Sa volonté, Hachem combat pour eux ...
Par contre, si les Bné Israël ne Lui obéissent pas, Il les laisse à la merci de leurs ennemis.
D. exècre l'immoralité. Entraînez-les donc à commettre une faute de mœurs!

Exploitez le fait que ce peuple a vécu longtemps en Egypte, ce pays où le coton pousse en abondance.
Ils n'en ont pas vu pendant ces 40 dernières années. Tout au long de leur route, depuis la montagne de Chénir jusqu'à Beit Yéchimon, installez des tentes où des prostituées impudiques vendront du coton.
Les hommes juifs seront attirés par cette marchandises qu'ils n'ont pas vue depuis longtemps et les prostituées pourront les entraîner à la faute. Ainsi, peut-être sera-t-il possible de les vaincre".

Après avoir donné ce conseil, Bil'am rentra chez lui et Balak s'en fut de son côté.
Conformément aux instructions de Bil'am, Balak installa des étals le long de la route des Bné Israël.
A l'intérieur de chaque tente, une prostituée provocante attendait les clients. A l'entrée, des femmes plus âgées exhibaient sur leurs bras des articles en coton. Chaque fois qu'un homme israélites sortait de chez lui, rassasié et de bonne humeur, ces femmes l'appelaient pour vanter leur marchandise.
Bien que les Bné Israël aient perdu tout intérêt pour le coton, ils furent néanmoins attirés vers les tentes pour en acheter ou pour marchander. Lorsqu'ils s'approchaient, une jeune femme aguichante et couverte de bijoux apparaissait à l'entrée, les invitait à l'intérieur et engageait la conversation.
Elles disaient : "Ne sommes-nous pas issus du même ancêtre, Téra'h, le père d'Avraham? Pourquoi cette haine entre nous? Nous vous admirons et vous respectons beaucoup. Ce serait humiliant de vous vendre ces objets de coton. Prends-les donc gratuitement!"

Dès qu'un Bné Israël était attiré à l'intérieur de la tente par les ruses de la prostituée, elle lui offrait à boire et à manger.
S'il refusait et demandait à consommer sa propre nourriture, elle répondait avec obligeance : "Mais bien sûr! Prends donc le bouc ou le mouton que tu désires et égorge-le avec ton propre couteau selon les instructions de ton D.! Je ne voudrais certes pas que tu transgresses Ses commandements. Mange-le comme si tu étais chez toi ; après tout, nous ne sommes pas étrangers l'un à l'autre!"

Elle lui versait du vin. Alors qu'il commençait à boire car à cette époque il n'était pas interdit aux Bné Israël de boire le vin d'un non-juif, son instinct naturel s'éveillait et son désir pour elle grandissait.
Elle le repoussait : "Pourquoi es-tu si impatient? Je suis là quand tu voudras? Pourquoi ne pas commencer par préparer ta nourriture? Pourquoi ne pas prendre cet oiseau et l'égorger avec ton couteau? Et pourquoi ne pas me faire plaisir et l'égorger devant mon idole, Baal Péor? Je t'assure que cela ne te causera aucun mal".
Alors cet homme qui avait bu le vin de la femme cherchant à le détourner du bon chemin et avait été envahi par le poison du désir pour elle égorgeait l'oiseau devant Baal Péor. Après avoir mangé et bu en sa compagnie, il insistait pour avoir des relations avec elle mais elle refusait : "Je ne viendrai pas à toi avant que tu aies adoré cette idole!"
L'homme répondait : "Comment oserais-je faire une chose pareille? Je suis juif, cela nous est interdit!"
Elle disait alors : "Je ne te demande pas d'honorer l'idole ou de te prosterner devant elle! Au contraire, je te demande de l'humilier en faisant tes besoins devant elle".
Puis la femme païenne continuait à refuser ses avances en disant : "Tu ne t'approcheras pas de moi si tu ne nies pas les enseignements de ton maître Moché".
A ce moment-là, totalement dominé par la passion, l'homme faisait tout ce qu'elle demandait.

Comme tout cela était arrivé à cause du vin, Pin'has décréta, après cet épisode, qu'il serait désormais interdit à un juif de boire le vin d'un non-juif.
Cette loi fut proclamée avec l'approbation de notre maître Moché et des 70 anciens qui prononcèrent le Nom explicite de D. inscrit sur les Tables de la Loi.
La sévérité de l'interdiction de boire le vin d'un non-juif est donc renforcée : c'est non seulement un décret de nos Sages (midéRabbanane) mais aussi l'objet d'un anathème invoqué par les tribunaux terrestre et céleste avec le Nom explicite de D.
Aucun anathème de cette sévérité n'a été prononcé pour une autre interdiction.

Cet épisode se produisit à Chittim, l'endroit où les Bné Israël commirent la folie (chtout, même racine que chittim) de se pervertir avec les filles de Moav et de se soumettre au culte humiliant de Péor.
Cette idole portait le nom de Péor parce qu'il fallait découvrir (paar) ses parties intimes devant elle.
[...]

La colère de D. s'abattit sur les Bné Israël et les frappa d'une épidémie. Partout où se trouve l'immoralité, elle entraîne un bouleversement et une destruction qui anéantissent les innocents comme les coupables.

"C’est pourquoi, il est dit dans le livre des guerres d’Hachem" ('Houkat 21,14)

Les nations du monde font la guerre en utilisant des armes, mais les guerres que font les juifs, qui sont "des guerres d’Hachem", ils le font avec "le livre", allusion à l’étude de la Torah.
L’essentiel de la victoire du peuple d’Israël contre leurs ennemis s’obtient grâce à l’étude de la Torah qui se renforce dans notre peuple.

[Rabbi Méir Chapira de Lublin]

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-> Le Méam Loez écrit sur ce verset :
Dans le livre des Guerres d'Hachem, les sages de l'époque consignèrent les grandes batailles et les événements miraculeux.
On appelait ces sages des mochlim, des auteurs de paraboles, car ils écrivaient les faits sous forme de paraboles et de métaphores.
Ce livre s'intitulait le "Livre des Guerres d'Hachem" car toutes les guerres se déroulent suivant le plan de D.

Au début de l'exil, ce livre et de nombreux ouvrages écrits par ces hommes célèbres furent perdus, parmi eux ceux du prophète Nathan, ceux du prophète Ido, les chroniques des rois du royaume d'Israël et les poèmes et paraboles du roi Chlomo.

"Le huitième jour, il congédia le peuple, qui bénit le roi ; et ils rentrèrent dans leurs tentes (léaolé'ém - לְאָהֳלֵיהֶם), heureux et le cœur réjoui" (Haftara de Chémini Atsérét - Méla'him I 8,66)

Hachem renvoie son peuple dans leur foyer après avoir passé 7 jour dans la Soucca.
=> Ainsi, en référence à leur demeure : pourquoi est-il utilisé le terme : "tente" et non pas "maison"?

C'est parce la période de Tichri qui est très riche spirituellement, nous a imprégné avec le sentiment que le monde matériel n'est pas notre demeure permanente, ce n'est qu'une tente, qui est temporaire et transitoire par nature, et que notre véritable maison est notre âme.

[Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi - le Baal haTanya]

"Souccot est appelé le 'temps de notre réjouissance' (zman sim'haténou), c'est-à-dire la réjouissance de D. avec Israël et la réjouissance d'Israël avec D.
Ils s'unissent alors tous les 2 dans une célébration harmonieuse du Ciel et de la terre."

[Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi - le Baal haTanya]

-> "A Chémini Atsérét, la joie est réservée uniquement pour Israël, et en tant qu'invité privé du Roi, il peut obtenir toute requête qu'il fait."
[Zohar III 32a]

"Car vous traversez le Jourdain pour entrer au pays que Hachem, votre D., vous donne et pour le conquérir. Quand vous l'aurez conquis et que vous y demeurerez" (Réé 11,31)

-> Les mots : "vous traversez le Jourdain" semblent ici superflus car les juifs ne pouvaient entrer en terre sainte qu'en traversant ce fleuve.

En réalité, la Torah fait allusion au miracle qui allait se produire : le fleuve allait s'ouvrir en deux pour permettre au peuple juif de le traverser à pied sec.
Ce prodige allait être le premier parmi de nombreux autres miracles au cours de la conquête et de l'occupation du pays.
Ce miracle était le signe que le Ciel continuerait à aider les juifs.

Hachem a ordonné de prononcer les bénédictions et les malédictions dès l'entrée des juifs en terre sainte [d'Israël] afin qu'ils se rendent compte que leur existence ne suivrait pas un cours naturel.
En effet, loin d'être déterminés par le hasard, les juifs allaient choisir leur destinée en optant pour la voie de la bénédiction ou celle de la malédiction.

[le Sforno - rapporté dans le Méam Loez]