Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Chaque juif est un "membre" de la Présence Divine (ché'hina).
Tant qu'un membre est attaché à un corps, il y a toujours un espoir pour qu'il puisse être guéri, mais une fois coupé, il dépérit.
De même, un juif peu importe jusqu'où il a pu s'éloigner de Hachem et de la Torah, il restera toujours connecté à l'éternité, à moins qu'il est pu commettre une des fautes qui entraîne son âme d'être coupée de l'éternité du peuple juif."

[Baal Chem Tov]

"Un père est obligé d'apprendre à son fils comment nager" (guémara Kidouchin 29a)

-> Le secret pour nager est de ne jamais laisser sa tête totalement sous l'eau (ou très brièvement).
Nous vivons dans un monde [matériel] qui nous attire vers lui, et nous devons toujours être vigilant à avoir notre tête au-dessus de l'eau, c'est-à-dire à ne pas se permettre d'être totalement submergé par les préoccupations du quotidien.
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

=> Un père doit apprendre à ses enfants à savoir nager dans les jours de sa vie, car le yétser ara est une force très puissante qui attire progressivement vers les abîmes, empêchant de nager, d'évoluer dans la spiritualité autant que l'on pourrait le faire.
Un juif se doit de toujours respirer de l'air saint, et d'utiliser chaque occasion pour développer son attachement avec Hachem.

La Torah & l’eau

+ La Torah & l'eau :

-> "L'eau ne fait référence qu'à la Torah"
[guémara Avoda Zara 5b - én mayim ella Torah]

-> La guémara (Béra’hot 61b) compare les juifs aux poissons dans l’eau, qui ne peuvent pas survivre en dehors de leur habitat, à l'air libre.
Rabbi Akiva de conclure : "De même, la Torah est notre source de vie et peut nous sauver. Sans elle, nous allons certainement mourir."

-> "De même que les poissons, qui grandissent dans l’eau, boivent avec soif chaque goutte d’eau qui descend du ciel, ainsi les juifs, qui grandissent dans l’eau (de la Torah) boivent avec avidité chaque nouveau commentaire, comme s’ils n’avaient jamais goûté à la Torah."
[guémara Avoda Zara 19a]

Un midrach (Béréchit Rabba 97,3) illustre également cette soif des juifs pour la Torah : "Un poisson vit dans l’eau, et lorsqu’une goutte de pluie descend du ciel, le poisson la boit avec soif comme s’il n’avait jamais goûté d’eau auparavant."

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-> La guémara (Taanit 7a) enseigne :
"Pourquoi est-ce que les mots de Torah sont comparés à l'eau?
Pour nous enseigner que de même que l'eau coule d'un point haut vers un point bas, de même les paroles de Torah restent uniquement chez celui qui est humble."

-> Etudier la Torah c'est se connecter, ne faire qu'un avec Hachem, or comment cela est-il possible chez un arrogant car : Hachem dit au sujet d’un orgueilleux : "Moi et Lui, nous ne pouvons pas demeurer ensemble!" (guémara Sotah 4b).

[=> plus on retire de soi notre égo, plus Hachem peut résider en nous!]

Rabbi Shachter fait remarquer que plus on se rapproche de D., plus on se rend compte de Son infinie grandeur, et plus nous réalisons à quel point nous Lui en sommes loin et petits (humilité).
=> C'est ainsi que plus une personne devient grande en Torah, plus elle devient humble, car pouvant davantage reconnaître la grandeur d'Hachem.

-> Par exemple, lorsque rabbi Akiva Eiguer (un des plus brillants commentateurs de la guémara) ne parvenait pas à résoudre une difficulté relevée sur un passage des Tossefot, il concluait en toute humilité : "Je n'ai pas eu le mérite de comprendre leurs saintes paroles".

-> La Torah a été donnée sur une montagne basse, en allusion à l'importance de l'humilité (guémara Sotah 5a).

Mais quelle était la nécessité de la transmettre sur une montagne (ayant de la hauteur!), et non pas à une altitude zéro, dans une plaine?

Le rav Karelenstein répond que d'un côté nous devons être humble, en reconnaissant que tous nos succès sont totalement dépendants de Hachem, et que comparés à Lui nous ne sommes rien.
Mais en même temps, nous devons reconnaître que l'étude de la Torah a une capacité à élever spirituellement une personne à de très hauts niveaux.

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm) dit que l'on peut distinguer 2 types d'objets que la loi juive traite différemment :
- ceux servant à une mitsva (ex: Soucca, loulav, Shofar, tsitsit) qui n'ont pas de sainteté particulière une fois qu'on a terminé de s'en servir (même si on les jette avec respect) ;
- et ceux ayant de la kédoucha (ex: téfilin, mézouzot, Torah) que nous devons mettre dans un lieu spécial.

Pourquoi une telle différence de traitement?

Le rav 'Haïm de Volozhin explique que la kédoucha provient soit directement d'un écrit de la Torah, soit indirectement lorsque l'objet est en contact avec un écrit de la Torah (boîte de téfilin, ce qui entoure un séfer Torah, ...).
Le reste ne possède pas de sainteté, et n'est respecté que pour avoir permis d'accomplir une mitsva.

=> Le rav Schachter dit que le contact avec la Torah créé de la sainteté.

A l'inverse des non-juifs, le corps d'un juif possède de la kédoucha, et il y a une mitsva de l'enterrer.
Le rav Schachter explique que le corps d'un juif possède de la sainteté car un juif étudie la Torah, ce qui n'est pas le cas pour un non-juif (il n'a pas une telle mitsva dans les 7 lois noa'hique).

Cependant, comment comprendre que cela soit vrai également chez un juif qui n'a jamais étudié la Torah de toute sa vie?

Le rav Schachter répond que cela se base sur la guémara (Nidda 30b) affirmant que dans le ventre de la mère, un ange enseigne toute la Torah au bébé, et celui-ci oublie tout avant d'en sortir.

Ainsi cela ne veut pas dire qu'une personne va absolument tout oublier, car en réalité il va rester des marques cette Torah étudiée dans son âme (néchama).
=> C'est pourquoi, même pour un juif qui ne va pas étudier la Torah de son vivant, il est toujours considéré comme contenant de la sainteté de par les traces de Torah laissées dans son âme avant sa naissance.

[=> même passivement l'inerte (un objet, un corps) devient saint, alors combien davantage chez nous après chaque mot de Torah que l'on étudie!
Chaque lettre de Torah nous sanctifie, nous élève encore plus!!]

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-> "De même que l'eau a la capacité d'élever une personne de l'impureté à la pureté, de même la Torah élève une personne de l'impureté à la pureté."
[Sifrei Ekev 11,22]

Le 'Hafets 'Haïm (Biour Halakha 571,2), citant le 'Hayé Adam, écrit que pour atteindre l'expiation de nos fautes, nous devons faire téchouva et étudier plus que d'habitude, car : "la Torah est un mikvé de pureté, et elle est [également] comparée au feu, tout ce qui apporté dans le feu [du yétser ara] doit être apporté dans le feu [de la Torah], et sera alors purifié."

[Plus nous mettons d'efforts dans l'étude, plus la purification sera efficace!]

-> "De même que l'eau purifie l'homme de l'impureté, ainsi la Torah purifie l'homme impur ... De même que l'eau nettoie le corps, la Torah nettoie le corps, comme le dit le roi David : "Ta parole purifie beaucoup" (tséroufa imraté'ha méod - Téhilim 119,140)."
[midrach Chir haChirim rabba 1,19]

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+ "Que mon enseignement ruisselle comme la pluie" (Haazinou 32,2)

-> Rachi commente : La Torah que j’ai donnée à Israël, elle est la vie donnée au monde, tout comme la pluie est la vie donnée au monde quand le ciel distille de la rosée et de la pluie.

-> Le rav Hadar Margolin explique : de même que l'eau est la source de vie physique, de même la Torah est la source de vie spirituelle.
De même qu'après une journée de jeûne nous sommes heureux de pouvoir boire de l'eau, de même à chaque fois que nous nous abreuvons de Torah, nous devons être joyeux d'arroser notre intériorité éternelle.

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-> Le midrach (Yalkout Chimoni - Yéchayahou 480) dit : "les paroles de la Torah sont comme de l'eau ... L'eau qui tombe en gouttelettes se transforme en rivières et en fleuves comme les paroles de Torah : deux halakhot aujourd'hui et deux halakhot demain, jusqu'à ce que l'on devienne une fontaine débordante".

[cela est à mettre en parallèle avec les paroles du roi Chlomo : "Car c'est par d'habiles stratégies que tu dois entreprendre la guerre [contre ton yétser ara]" (Michlé 24,6) ]

-> Rachi cite un midrach semblable dans son commentaire sur le verset : "La sagesse est devant celui qui comprend, mais les yeux du sot sont aux confins de la terre" (Michlé 17,24)
Le sot dit : La sagesse est hors de ma portée ; elle est aussi éloignée [que les confins de la terre]. Comment puis-je étudier les 30 chapitres de Nezikin, les 30 chapitres de Kélim et les 24 chapitres de Shabbath?
Mais pour le sage, c'est simple : 'Je vais étudier deux chapitres aujourd'hui et deux autres demain, car c'est ce qu'ont fait les hommes sages qui m'ont précédé."
[le Gaon de Vilna explique ce verset de la même façon.]

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-> Moché décrivit le don de la Torah par la phrase : "face à face, Hachem t'a parlé" (panim bépanim dibér Hachem ima'hem - Vaét'hnan 5,4).
Cette image (face à face) fait également allusion à la capacité de la Torah à montrer à chaque individu son potentiel. Cela repose sur l'idée que [la Torah est comme] un miroir dans lequel chaque personne se voit.
De la même manière qu'une personne regarde la Torah, la Torah lui renvoie son image. Plus une personne est disposée à exposer son moi intérieur à la Torah et à se laisser emporter par le désir de comprendre les profondeurs de la Torah, plus elle méritera de comprendre sa part unique dans la Torah, cette partie de la Torah qui parle à la racine de son âme.

Comme on le sait, nos Sages Sages ont souvent comparé la Torah à de l'eau : "les mots de la Torah sont comparés à de l'eau" (nimchélou divré Torah lamayim - guémara Taanis 7a). [de même : "l’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b - én mayim ella Torah]
Peut-être nos Sages font référence à ces qualités de miroir de la Torah, à sa capacité à montrer à quelqu'un son véritable potentiel.
En outre, plus on s'efforce d'atteindre ses capacités en matière de Torah, plus la Torah reflète sa lumière sur ceux qui l'étudient.
[Sfat Emet - Shavouot 5639]

Les sacrifices – quelques réflexions

"De nombreuses raisons sont données pour expliquer les sacrifices (korbanot), mais cependant malgré tout ce qui a pu être expliqué, cela reste toujours très au-delà de notre compréhension ...
En effet, le Rambam écrit que tous les sacrifices rentrent dans la catégorie des 'houkim, ces commandements dont les raisons nous sont cachées.

Lorsqu'un juif offre un sacrifice, il démontre sa soumission inconditionnelle à la volonté de Hachem.
C'est comme s'il déclarait : "Je ne comprends pas pourquoi cette offrande va réaliser de grandes choses pour moi et pour le monde entier, mais je suis certain que cela va accomplir de grandes choses car c'est ce que D. nous a enseigné dans Sa Torah."

Ainsi, le sacrifice d'un korban est une grande déclaration de foi de la part de celui qui l'amène, et c'est grâce à cette approche de la Torah et des mitsvot qu'un juif gagne sa part dans le monde à venir."

[rav Yéhouda Zev Segal]

[naaché vénichma = la grandeur d'un acte ne réside pas dans notre capacité à en appréhender la raison, mais dans le fait que c'est la volonté de Hachem.

Accepter que c'est au-delà de notre compréhension car provenant de D., c'est se permettre de placer Hachem et nous-même à leur juste place.
C'est également accepter qu'un juif fait des actes à la portée phénoménale, puisque venant de D., et non de l'intellect humain.]

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-> Rabbi Guttman enseigne qu'offrir un sacrifice c'est comme déclarer : "Hachem, je désire être proche de toi. Il n'y a rien d'autre dans le monde que TOI.
S'il te plaît prend cet animal à ma place, et expie mes fautes (ou bien en signe de remerciement).
En effet, je souhaite uniquement être lié à Toi!"

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-> "Si la Torah nous donne la possibilité de sanctifier un animal (en tant que Korban), à combien plus forte raison doit-on réaliser que cela nous permet de nous sanctifier nous-même! ...

Nous devons ressentir que Hachem ne rejette aucun d'entre nous, même s'il est tombé du haut niveau qu'il devrait être.
La conscience de cela doit nous encourager à toujours continuer à grimper spirituellement, malgré nos moments difficiles et nos chutes."

[Rabbi Klonymous Kalmsh Shapira de Piaseczna]

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-> "La fonction des Korbanot est de faire résider la présence Divine parmi le peuple juif"
[Sforno - Emor 23,2]

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-> Lors d'un Shabbath passé chez un de ses disciples, Rabbi Yaakov Abou'hatséra lui a dit :
"La voix que tu as entendue en plein milieu de la nuit [de vendredi], était une transmigration de l'âme (guigoul néchama) de la chèvre que nous avons consommée ce vendredi soir [pour Shabbath].
Elle m'a dit : "Merci de m'avoir libérée. De même que tu as réparé mon âme et m'a permis d'atteindre ma juste place au Gan Eden, de même que Hachem puisse ajouter de la grandeur à ta grandeur et que tu sois béni d'une longue vie"."

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-> "Hachem sauve l'homme et l'animal" (adam ouvééma tochia Hachem - Téhilim 36,7)
Nos Sages enseignent que lorsque l'on sacrifie un animal, il y a une réparation (tikoun) pour l'âme de cet animal.
Assez fréquemment, une âme d'un fauteur est envoyée en bas dans ce monde afin de rechercher un moyen de réparation, qui va lui permettre d'être élevée pour l'éternité dans le monde à Venir.
De telles âmes peuvent se retrouver dans le corps des animaux, et lorsque ceux-ci sont égorgés d'une manière cashère, alors cela va les purifier et les libérer, leur permettant ensuite de trouver un repos éternel au Gan Eden.

=> Il faut accepter que nous ne pouvons pas appréhender tout ce qui se passe dans ce monde.
Ainsi, faisons confiance à Hachem en réalisant dans la joie Ses mitsvot, car c'est véritablement ce qu'il y a de mieux à faire!

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"Lorsqu'un homme parmi vous apportera (adam ki yakriv mikém) une offrande à Hachem" (Vayikra 1,2)

-> Le terme : "mikém" (parmi vous - מִכֶּם) est l'acronyme de : "mida kénégéd mida" (mesure pour mesure - מידה כנגד מידה).
Lorsqu'une personne est témoin de la punition de sacrifice d'un animal, cela doit réveiller en elle l'idée que cela provient de ses fautes à elle, que normalement elle devrait être à sa place. Elle reconnait alors de tout cœur ses fautes et fait téchouva comme il le faut.

Il en est de même lorsque nous avons des souffrances dans la vie, qui sont en réalité une bonté de D. pour nous pousser à observer nos actions, et en venir à faire téchouva sur nos fautes "oubliées".
[adapté du Ben Ich 'Haï]

-> Le Gour Aryé dit qu'au fond de lui-même, chaque juif désire faire la volonté de D.
En observant notre mort par procuration sur l'animal, cela permet d'affaiblir notre yétser ara et de faire ressortir notre véritable nature.
[face à la mort, on se laisse moins bercer d'illusions futures!]

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-> L'objectif d'apporter un sacrifice est d'en venir à contempler : Je suis celui qui a fait une faute, cependant la Torah me demande de sacrifier un animal à la place. Cela semble injuste pour l'animal qui n'a rien fait de mal.

La raison pour laquelle il va être tué, est qu'il existe un ordre naturel dans la Création. Il y a une notion de soumission à ce qui est supérieur.
Ainsi, une personne qui égorge un animal doit penser : les animaux que je n'ai pas créé et dont chaque besoin est pris en charge par le Maître du monde, sont égorgés car ils sont à un niveau inférieur au mien.
=> Il en devient alors évident qu'un homme doit se soumettre à Hachem, et être capable de tout sacrifier pour faire la volonté du Maître du monde.

En ce qui nous concerne, à chaque fois que nous consommons de la viande, nous devons nous interroger : si je peux la manger c'est que je suis dans l'ordre naturel au-dessus d'elle. Mais est-ce que je remplis mon rôle avec Hachem, qui est supérieur à tout? ou bien je me comporte comme un animal, suivant librement ses envies (et non Sa volonté)?

[d'après le Yichma'h Moché]

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-> Lorsqu'une personne apporte son fils pour accomplir la mitsva de la circoncision le 8e jour, c'est considéré comme un sacrifice pour Hachem.
[Zohar haKadoch - Chéla'h]

-> Le "korban mila" est plus précieux à Hachem que tout autre sacrifice.
[Zohar - Lé'h Lé'ha]

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-> Nous apportons des sacrifices parce que le peuple juif a vécu parmi des nations qui rendaient des cultes aux animaux et à leurs représentations. Par conséquent, D. a ordonné d'égorger ces animaux pour le service de D. afin que les juifs éradiquent de leur cœur tout vestige des croyances idolâtres dont ils on pu s'imprégner en exil.
[Rambam - Moré Névoukhim 3,46]

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-> Le Ramban donne l'enseignement suivant :
Tous les actes de l'homme résultent de 3 niveaux d'expression : la pensée, la parole et l'acte.
Ainsi, D. déclare que si une personne commet une faute, elle a 3 obligations :
1°/ elle offre un sacrifice et appose les mains sur la tête de l'animal, ce qui correspond aux actes destructifs qu'elle a commis.
[selon la guémara ('Haguiga 116b), en appuyant de tout son poids sur la tête de l'animal pour le sanctifier, l'homme se libère de l'animal qui l'habite et s'efforce de son mieux d'atteindre l'unité avec D. ]
2°/ elle confesse ensuite verbalement sa faute, pour réparer toute parole qu'elle a pu exprimer en commettant la faute.
3°/ elle fait brûler sur l'Autel les organes internes de l'animal, y compris les reins qui représentent les parties du corps humain d'où émanent les pensées, les pulsions et les penchants de l'homme.
Le sang aspergé sur l'Autel symbolise l'âme (néfech) de l'homme qui offre l'animal.
On fait également brûler les bras et les jambes de la bête, à l'image des mêmes parties qui chez le fauteur ont conduit à commettre la faute.

=> De par sa faute, le fauteur mériterait de subir le même sort que l'animal offert en sacrifice, si ce n'est la pitié Divine qui l'en épargne en acceptant cette offrande à sa place. Il vit cela pleinement en le ressentant sur les 3 niveaux d'expression humain.
De plus, en offrant un sacrifice, un homme répond à un désir primordial d'accomplir un acte totalement désintéressé, afin d'éveiller en lui-même un sentiment de reconnaissance, d'admiration, d'amour envers le Créateur.
Le mot : "korban" (sacrifice) exprime : "kirva véa'hdout" (l'intimité et l'unité). En effet, [alors que la faute distance l'homme de D.], le sacrifice va permettre un rapprochement (korban -> karov), un sentiment d'union avec papa Hachem.

-> Le rav Shimshon Raphaël Hirsch ajoute à ces paroles du Ramban, que le mot : "korban" exprime l'idée que l'homme offre ses tendances animales à D. afin d'affiner et de purifier sa nature, entraînant qu'il atteint un sentiment de proximité à D., et ce qui est le bien ultime, comme l'écrit le roi David : "Pour moi, la proximité à D. est le bien" (Téhilim 73,28).

[une faute est entraînée par un vent de folie, et va développer l'animalité qui en nous. En sacrifiant un animal, on exprime à quel point nous souhaitons nous débarrasser de cette tendance, pour développer notre kédoucha, ce qui permet davantage de proximité avec D. ]

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-> De nos jours en l'absence de Temple, c'est notre prière [venant du cœur] qui remplace les sacrifices, comme le prophète l'affirme : "Nos lèvres remplacent les bœufs" (Hochéa 14,3).
De plus, il est écrit : "Quiconque s'adonne à l'étude du sacrifice expiatoire (le 'hatat) est considéré comme ayant offert un sacrifice expiatoire" (guémara Ména'hot 110a).

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-> "Il abattra le gros bétail" (Vayikra 1,5)

Dans un sacrifice, la première étape était d'abattre l'animal. Puis, il y avait la seconde partie avec l'aspersion du sang ainsi que la combustion des parties offertes.
Nos Sages disent que l'abattage est valable même par un non Cohen, ce qui n'est pas le cas des autres étapes. Car l'abattage de la bête symbolise le travail personnel de supprimer le mal qui est en soi. Cela passe par le fait de se forcer à ne pas suivre le mauvais penchant.
Le second volet du sacrifice symbolise le fait d'élever le mal et de le transformer en bien.
Cela n'est pas donné à tout le monde. Ce sont surtout les Justes (tsadikim) qui peuvent s'occuper de cela. Mais par contre, l'abattage est valable par tous. Car même s'il est difficile de transformer le mal en bien, malgré tout le fait de se contraindre à ne pas écouter le mal en soi, cela tout le monde en est capable et doit donc le faire.
[Zéved Tov]

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-> "Il dépouillera l'holocauste et le coupera en morceau" (Vayikra 1,6)

L'holocauste (qui se dit Ola - celle qui monte) symbolise l'orgueil, qui mène l'homme à se monter et se grandir à ses yeux. Celui qui souhaite "dépouiller l'holocauste", c'est à dire enlever et retirer l'orgueil de lui-même, à l'image du fait d'enlever la peau de l'animal, alors le conseil pour cela est de le couper en morceau.
Celui qui pense aux bonnes actions qu'il a réalisées et en retire de l'orgueil, s'il les coupe en morceau, c'est-à-dire qu'il les décortique et analyse chaque détail de ces actions, les passant au crible et à la critique, alors il verra combien d'imperfections remplissent chacun de ses actes, et il saura alors rester humble.
[Arvé Na'hal]

[en mettant en morceaux le sacrifice, on en vient à mettre en morceaux notre vie, et y porter un regard plus rempli d'humilité]

"Un orgueilleux profane le Nom de Hachem et entraîne les gens à fauter.

Il est comme une carcasse qui a été jetée dans un marché, et qui oblige chaque passant à se couvrir le nez jusqu'à l'avoir dépassée.
De même, une personne orgueilleuse déshonore la Torah et ceux qui l'étudient, et ils font s'éloigner les gens de la Torah, car ces derniers se disent : "Quel avantage y a-t-il dans la Torah, si ceux qui l'étudient sont mauvais?"
En conséquence, ils quittent la Torah."

[Or'hot Tsadikim - gaava]

Le Or'hot Tsadikim, affirme également qu'à l'inverse, une personne humble va exercer une influence importante sur autrui, qui vont souhaiter l'imiter, et cela amène alors un grand kiddouch Hachem.

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+ Dans un arbre, les branches vides ne contiennent rien pour les alourdir, tandis que celles qui portent de beaux fruits sont alourdies, entraînant qu'elles se trouvent le plus bas.
De même, une humilité sincère témoigne qu'une personne porte en elle des fruits de qualité.
[Sagesse juive]

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-> Le Kli Yakar (Vayikra 4,35), rapporte le midrach rabba affirmant qu'un orgueilleux sera : "jugé uniquement dans le feu".
Pourquoi cela?

Il explique que par nature le trait de l'arrogance est le désir de s'élever au-dessus d'autrui.
Ainsi, une telle personne sera jugée par le feu, car par nature un feu procède de même : cherchant toujours à monter vers le haut, ses flammes sautant sur tout ce qui peut se trouver sur son chemin (de même qu'un orgueilleux va réduire en cendre tout ce qui a de valeur chez son prochain, pour mieux s'élever!).

On consume un sacrifice par le feu, dans un but d'expier ce mauvais trait de caractère, qui est à l'origine de nos fautes (indirectement on pense en nous : comment Hachem peut me dire quoi faire à moi!).

"Quand un juif souhaite se rapprocher d’Hachem, mais qu’il pense qu’il est tellement submergé par la faute qu’il n’a plus d’espoir, alors il devra réfléchir combien Hachem aime chaque juif, même celui qui est au plus bas. Car même de là où il est, il peut encore s’élever et s’attacher à son Créateur.
Quand il méditera à l’amour puissant qu’Hachem a pour lui, cela l’aidera à se rapprocher."

[Imré Elimelekh]

"Un feu continuel brûlera sur l'Autel (mizbéa'h), il ne devra pas s'éteindre" (Tsav 6,6)

-> C'est une ségoula pour échapper aux mauvaises pensées, que de réciter ce verset, qui est en hébreu : "éch tamid toukad al amizbéa'h lo ti'hbé".

Ce conseil a été transmis à rabbi Moché Cordovéro, par Eliyahou haNavi lui-même, mais dans sa grande humilité, il a choisi de cacher cette source.
[le Chla haKadoch]

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Selon le Ktav Sofer, on peut trouver une allusion à cela dans le verset lui-même :
-> "un feu continuel brûlera sur l'Autel" = l'Autel symbolise l'homme, car c'est avec la poussière de la terre, issue de l'endroit même du mizbéa'h, que D. façonna l'être humain.
Et sur cet Autel incarné par l'homme, "un feu [ardent d'enthousiasme, de désir de respecter les mitsvot] brûlera" ...

Lorsqu'une personne veut se purifier, D. la soutient et l'encourage dans cette voie, et lorsqu'elle se sanctifie ici-bas (un feu de sainteté brûlant en elle), on la sanctifie depuis les Cieux, avec le feu de l'Autel (mizbéa'h) céleste.

[ainsi, dans le cas d'une mauvaise pensée, si le feu de désir de pureté ne s'éteint pas, alors D. nous viendra en aide en amenant un feu qui va consumer ces mauvaises pensées!]

"Il est préférable de vivre en paix avec son voisinage, même si cette paix est superficielle et pas faite d'un cœur entier, que de s'engager dans des controverses, même avec les meilleures intentions.
En effet, pourquoi est-ce que le 5e chapitre (pérék) du traité Zéva'him (ézéou mékoman chel Zéva'him - איזהו מקומן של זבחים), est inclus dans nos prières quotidiennes?

C'est parce qu'une des choses les plus importantes que nous prions est la paix, et que ce chapitre est le seul de la michna où il n'y aucune controverse entre les Sages."

[le 'Hozé de Lublin]

"Lorsque je me sens mal qu'uniquement des bonnes choses n'arrivent qu'aux autres, je me rappelle que je suis également "autre" chez autrui."
[Sagesse juive]

[la nature humaine est telle que ces mêmes personnes sur lesquelles je me plains que l'herbe y est plus verte, vont également se plaindre que l'herbe est plus verte chez moi!
Dans ce cas, mon regard se focalise uniquement sur ce qui va me permettre de me plaindre de mon sort, sur la petite chose que je n'ai pas.
J'oublie de globaliser (les + et les -) et d'apprécier ce que j'ai déjà, préférant être dans un état de perpétuelle recherche d'un nouvel élément manquant, propice à mon bonheur!]

"[L'offrande de farine] est éminemment sacrée (kodech kodachim - קֹדֶשׁ קָדָשִׁים), comme l'offrande de faute ('hatat) et l'offrande de délit (acham)" (Tsav 6,10)

-> La guémara (Yoma 86b) nous enseigne que lorsqu'une personne fait téchouva par amour pour Hachem, ses fautes ne sont pas seulement effacées, mais elles sont transformées en mérites.

Ainsi, concernant ces sacrifices apportés pour expier les fautes, la Torah écrit :
- "kodéch" (saint) = le korban purifie, efface l'impact de nos fautes ;
- et également "kodachim" = il s'agit des mérites supplémentaires qui viennent s'y ajouter grâce à la téchouva par amour.

[Kli Yakar]

=> La téchouva nous permet de passer en un instant, de tout sale spirituellement, à tout pur et pleins de mérites! Du statut de pécheur à celui de "éminemment sacré"!
D'ailleurs, selon la guémara (Béra'hot 34b), la téchouva élève tellement que : "Les justes parfaits ne peuvent se tenir où se tiennent les repentis".

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[une explication du fait que nos Sages sont jugés avec une grande précision, sur des fautes extrêmement fines (de l'épaisseur d'un cheveu)est puisque toute faute peut se transformer en mérites, alors Hachem par amour pour les Sages va prendre même les minuscules miettes, pour que rien ne leur soit perdu pour leur éternité!]

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-> "C'est un (sacrifice) saint des saints, comme le 'Hatat (sacrifice expiatoire) et le Acham (offrande de délit)" (Tsav 6,10)

-> Le 'Hatat et le Acham, qui sont des sacrifices liés à des fautes, sont appelés ''saints des saints'', alors que les Chelamim et la Ola, qui sont des sacrifices volontaires offerts par un homme n'ayant pas fauté, ont une sainteté plus légère. Pourquoi cette différence?

C'est que les sacrifices offerts suite à une faute implique que l'homme qui les apporte ait regretté sa faute et s'en soit repenti. Or, un homme qui se repent sincèrement s'élève à un niveau spirituel qui dépasse celui du Juste complet. C'est pourquoi ces offrandes ont le niveau de sainteté le plus haut, lié à la grandeur du niveau de l'homme qui s'est repenti.
[Abravanel]