-> A Sim'ha Torah, nous dansons avec la Torah afin de dévoiler en nous un Service de D. rempli de joie et de ferveur pour toute l'année.
[Rabbi de Loubavitch]-> Un instant de Sim'ha Torah est une année entière de Sainteté.
[Rabbi Rachab – le 5e Rabbi de ‘Habad]
La mitsva de la Soucca est particulière, car elle entoure le juif complètement, du talon à la tête, avec tous ses vêtements y compris ses chaussures. Bien plus, chaque action effectuée dans la Soucca devient une mitsva.
Ainsi, chaque geste sera utilisé pour servir D. et ceci se poursuivra tout le reste de l'année.
[...]
Ce monde matériel est une Soucca, une demeure temporaire, telle que tous les domaines d'activités de ce monde, qui n'ont qu'un caractère provisoire.
Si l'homme les envisage uniquement de cette façon et pour le Nom de D., la Soucca devient alors une demeure fixe, la résidence de D. parmi les Créatures.[Rabbi de Loubavitch]
-> La veille de Yom Kippour, les parents bénissent leurs enfants.
En ce jour, les bénédictions sont du niveau de celles des Cohanim.[Rabbi de Loubavitch]
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-> Le tsadik est celui qui, lors d'une simple prière de la semaine, éprouve un sentiment de repentir supérieur à ce que tout un chacun ressent lors de la prière de la Néïla (clôture de Kippour).
[Rabbi Rachab - le 5e Rabbi de 'Habad][Kippour ayant lieu une seule fois par an cela revêt à nos yeux un caractère exceptionnel, mais en réalité chacune des 3 prières quotidiennes (surtout en minyan) possède également un pouvoir exceptionnel. Dommage d'en profiter pleinement qu'une fois par an!]
Lorsque Yossef se dévoile à ses frères : "Et maintenant, ne vous affligez point, ne soyez pas irrités contre vous-mêmes de m’avoir vendu pour ce pays ; car c’est pour le salut que Hachem m’y a envoyé avant vous ... Non, ce n’est pas vous qui m’avez fait venir ici, c’est D. ; et Il m’a fait devenir le père de Pharaon, le maître de toute sa maison et l’arbitre de tout le pays d’Égypte [afin de préparer l’exil et la Délivrance d’Egypte]" (Vayigach 45,5-8).
Ainsi, après 22 ans de séparation d’avec sa famille, Yossef voit ses rêves enfin se réaliser (la vénération que lui témoignent ses frères).
=> Que signifie cette période de 22 ans qui sépare la vente de Yossef aux retrouvailles familiales?
1°/ Calcul de ces 22 années :
Sur le verset : "Et Yaakov déchira ses vêtements et il mit un cilice sur ses reins et il porta longtemps le deuil de son fils" (Vayéchev 37,34), Rachi commente : 22 ans se sont écoulés entre la vente de Yossef et la venue de Yaakov en Egypte (midrach Béréchit rabba 84,20).
En effet, il est écrit : "Yossef, âgé de 17 ans" (v. 37,2), et il en avait 30 lorsqu’il a été présenté à Pharaon (Mikets 41,46). Il s’est ensuite écoulé 7 années d’abondance et 2 années de famine, soit un total de 22 ans, correspondant aux 22 années pendant lesquelles Yaakov n’a pas honoré son père et sa mère (guémara Méguila 17a) : Les 20 ans passés chez Lavan, plus 2 ans sur le chemin du retour, à savoir un an et demi à Souccot et six mois à Beit El.
Ainsi, la Guémara (Méguila 16b) démontre que Yaakov n’a pas été puni pour avoir négligé d’honorer ses père et mère durant les 14 années d’étude à la yéchiva de Ever (il alla étudier toutes ces années avant de se rendre chez Lavan). En effet, poursuit la guémara, Yaakov a été séparé de son père pendant précisément 36 ans (14+22 = 36). Or, la séparation d’avec son fils Yossef (mesure pour mesure) n’a duré que 22 ans.
[derrière ce constat, la guémara corrobore le principe suivant : étudier la Torah est plus important que le fait d’honorer père et mère].
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2°/ Quelques raisons :
Yaakov a été puni pendant 22 ans pour différentes raisons parmi lesquelles :
1°/ Parce qu’il ne s’est pas contenté d’épouser Léa, comme l’envisageaient ces parents ; il désira aussi Ra’hel et travailla 7 ans pour l’acquérir. Ainsi, il resta de nombreuses années chez Lavan de son plein grès.
[Rabbénou Bé’hayé - Toldot 28,5]
2°/ Après les 14 premières années, au cours desquelles il bâtit une famille, Yaakov aurait dû retourner chez son père. Il préféra pourtant travailler 6 années de plus chez Lavan dans le but de s’enrichir. Cette décision personnelle ouvra la porte au Satan qui l’accusa d’avoir eu des intentions lucratives durant les 14 premières années.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
3°/ Le temps de la descente en Egypte de Yaakov n’était pas encore arrivé à son terme. [Divré Yoël]
Le guémara (Béra'hot 55b) enseigne : "Une personne doit toujours espérer que le bon rêve qu’elle a fait se réalise jusqu’à ce que 22 années se soient écoulées. D’où savons-nous cela? De Yossef (car ses rêves se sont réalisés que 22 ans après qu’il les ait faits, comme le démontre la guémara)".
[...]
La Birkat Cohanim a la propriété de réparer un mauvais rêve, lorsque l’on prie à cet effet au moment de sa récitation (Beit Yossef - Ora’h ‘Haïm 130).
C’est pour cela que le temps donné à la réalisation d’un bon rêve est de 22 ans. [Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> Les 10 fils de Yaakov (hormis Binyamin) séparèrent leur jeune frère Yossef de leur père durant une période de 22 années (voir Rachi sur Vayéchev 37,34).
Selon le Yalkout Réouvéni : Chacun des 10 frères de Yossef a contribué à la séparation de Yossef d’avec son père durant 22 ans. Ainsi, de manière réciproque, Hachem a-t-il puni leurs descendants par un Exil [qui s’apparente aussi à une séparation] de durée égale à : 10x22 [220] moins 10 ans, correspondant à une année par Tribu, en raison de l’expiation causée par leur mort.
De même, une des causes de l'exil en Egypte rapportée par le Meam Loez (Chémot 6,1) est :
"les fils de Yaakov avaient fait souffrir leur père. Yaakov porta le deuil de son fils pendant 22 ans : depuis la vente de Yossef jusqu'à ce qu'il ait appris qu'il était vivant.
10 frères (en excluant Yossef et Binyamin) étaient responsables de ce crime.
Les juifs méritaient un exil de 22 ans pour chacun des frères, soit 220 ans au total. Mais puisque les 10 frères moururent hors de la terre Sainte, cette punition réduisait leur sentence d'un an pour chacun.
Les juifs demeurèrent donc en Egypte pendant 210 ans."
-> Si Yossef s'était abstenu de rapporter ses rêves devant ses frères, ils se seraient réalisés plus tôt. Leur jalousie le frappa du mauvais œil, et ils ne s'accomplirent que 22 années plus tard.
[Zohar - rapport dans le Méam Loez - Vayéchev 40,21-22]
-> Si Hachem avait accordé l'inspiration Divin à Yaakov pendant ces 22 années [de disparition de Yossef], ses prières auraient été exaucées et la situation de Yossef lui aurait été révélée.
D'après le Binyan Yéhochoua (sur Avot déRabbi Nathan 30,4), c'est uniquement après que l'inspiration Divine lui ait été rendue que Yaakov a [pleinement] cru que Yossef était en vie, la présence Divine elle-même l'en ayant informé.
[il se peut que Séra'h a réveillé la joie en Yaakov, permettant alors à la Présence Divine de revenir sur lui, et d'ainsi lui assurer la certitude que son fils Yossef était vivant.]
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-> Yaakov a subi ces 22 années de chagrin pour avoir négligé d'honorer ses propres parents pendant 22 ans.
Il avait séjourné 20 ans chez Lavan, 18 mois à Souccot, et 6 mois à Béthel, soit 22 ans en tout.
[les 14 années durant lesquelles il demeura à la yéchiva ne sont pas prises en compte car l'étude de la Torah prime sur les obligations filiales].
=> C'est pourquoi Yaakov dit à Lavan : "J'ai passé, moi, 22 années dans ta maison" (Vayétsé 31,41). Ces 22 ans furent pour moi comptées contre moi [à l'inverse de celles à la yéchiva]. Ces années vont me coûter très chères, elles m'ont empêché d'accomplir le commandement d'honorer mes parents."
[Méam Loez - Vayéchev 37,34]
-> Le Targoum Yonathan (v.32,8) écrit également que si : "Yaakov eut très peur", c'est parce qu'il n'a pas activement honorer ses parents pendant 22 années.
[c'est lorsqu'il apprend que Essav se dirige vers lui avec 400 hommes]
L'homme qui reconnaît ses fautes et accède à une pleine et entière téchouva est comparable à un enfant qui vient de naître.
[Rabbi Yéhouda Méir Shapiro - le rabbi de Lublin]
-> Communément, les gens disent qu'il faut tourner la page ...
A mon avis, il faut ouvrir un nouveau livre, celui-ci permettra de débuter une nouvelle vie.
[Rabbi de Loubavitch]
[c'est ça la téchouva, pouvoir repartir sur de nouvelles bases, toutes belles, sans saletés du passé venant nuire à notre présent!]
La première étape vers la liberté, c'est la révolte contre le mauvais penchant, car refuser ses stratagèmes, c'est être enfin libre.
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotsk]
-> Dans le Talmud, il est écrit : "Les gens miséricordieux ont pour habitude de se mettre à la recherche de pauvres".
De la même façon, une personne sensible s'efforcera de chercher ce qui est pauvre en lui, à savoir, ses défauts et ses faiblesses.
[pensée 'hassidique]
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-> Lorsqu'un poisson avance dans le sens du courant, on ne peut être certain qu'il soit vivant.
En revanche, s'il avance à contre-courant, il ne fait pas de doute qu'il est vivant.
[Rabbi de Loubavitch]
[pour être certain que nous ne sommes pas des morts vivants dans ce monde, nous devons aller à contre courant de la naturalité proposée par le yétser ara.]
-> Roch Hachana, litt. la tête de l'année, nous demandons [de tout cœur] à D. : "Je ne veux que Toi à la tête de ma vie. Seulement toi!
-> Le Shofar émet un son profond, tel l'âme du juif qui exprime un cri d'appel à D.
[pensées 'hassidiques]
"Les yeux d’Israël étaient devenus lourds de vieillesse" (Vayé'hi 48,10)
-> Ce fait, que les yeux de Yaakov étaient devenus lourds et que dans sa vieillesse il ne pouvait plus voir, est-il cité comme un avantage ou un inconvénient ?
Le Ritba, dans ses commentaires sur le traité Yoma (28a), explique :
"Ce n’est certainement pas à cause de sa vieillesse que ses yeux étaient devenus lourds et ne pouvaient plus voir, car il est écrit : "ceux qui espèrent en Hachem trouveront des forces nouvelles".
Mais au contraire, c’est à cause de sa grande habitude de l’étude, qui épuise la force de l’homme, que ses yeux étaient devenus lourds et ne pouvaient plus voir.
Le verset le dit en son honneur et non comme un défaut.
L’importance de ne pas répondre aux disputes
+ L'importance de ne pas répondre aux disputes :
-> "Qui sont ceux que D. aime et qui rayonneront de l’éclat du soleil de midi?
Ce sont ceux qui, lorsqu’ils se voient réprimandés, ne répondent pas."
[guémara Guittin 36b]
-> "Le monde ne se maintient que grâce à celui qui garde la bouche fermée (bolem) lors d'une dispute, comme il est écrit : "Il suspend la terre sur le néant (bélima)" (Iyov 26,7)"
[Rabbi Ilaï - guémara 'Houlin 89a]
-> "A quiconque laisse passer les insultes qu'on lui adresse, D. passe toutes ses fautes.
[...]
A qui pardonne-t-Il la faute?
A celui qui laisse passer le péché qu'on lui fait."
[Rava - guémara Roch Hachana 17a]
Rachi explique : "l'Attribut de justice n'est pas pointilleux à son égard, mais laisse passer [ses fautes]".
Hachem va alors se comporter à notre égard avec plein de bonté.
Le rav Shach affirme que durant toute sa vie, il n'a vu personne qui n'a pas été pointilleuse avec autrui, et qui au final en a été perdante.
Hachem voit tout ce que l'on fait, et lorsque nous cédons, nous gagnons beaucoup beaucoup plus que ce que nous croyons perdre.
-> "Même si quelqu'un a commis de nombreuses fautes, s'il reste silencieux lorsque des disputes surgissent, il va mériter que Hachem réduise également au silence les lèvres de ses anges accusateurs."
[le 'Hafets 'Haïm - 'Hovot haChmira 6]
-> Par un jour de jeûne décrété pour faire tomber la pluie, Rabbi Eliézer, était l'officiant.
Il récita 24 bénédictions mais ne fut pas exaucé.
Lorsque Rabbi Akiva devint officiant après lui, et qu'il dit : "Notre père, notre Roi, nous n'avons pas d'autre roi que Toi. Notre père, notre Roi, en Ton Nom ait pitié de nous!", la pluie se mit immédiatement à tomber.
Les sages murmurèrent que Rabbi Akiva était donc plus grand que Rabbi Eliézer.
C'est alors qu'une Voix Céleste proclama : "Ce n'est pas parce que l'un est plus grand que l'autre, mais parce que l'un passe sur les insultes qu'on lui fait et que l'autre ne passe pas sur les insultes qu'on lui fait".
[guémara Taanit 25b]
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-> Le Pélé Yoets (Eré'h Bizayon) écrit, sur la base de nos Sages et de versets du Tana'h, que si quelqu'un nous fait honte, nous ne devrions pas avoir la moindre colère contre lui ou tenter de nous venger. Nous devrions plutôt remercier Hachem, qui a envoyé cette personne spécifiquement pour nous embarrasser afin de nous purifier de nos péchés.
Nous devons apprécier le fait que Hachem nous a donné une forme simple de kappara (expiation) qui n'implique pas la perte d'argent ou de santé.
Le Pélé Yoets poursuit en disant que lorsqu'une personne a honte, c'est un grand honneur qui lui a été accordé par Hachem dans son grand amour. Pour que la honte atteigne son but, la personne doit l'accepter avec amour et être heureuse que cela se soit produit.
La guémara (Guittin 36b) fait l'éloge d'une personne qui a cette réaction appropriée lorsqu'elle a honte.
De plus, outre la kappara fournit, cela ouvre également la porte à de futures bénédictions célestes.
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-> La guémara (Shabbath 88b) dit que si une personne a honte ou bien est insultée, et qu'elle est capable de s'abstenir de s'en prendre à celui qui lui fait honte, et qu'elle est en fait heureuse de penser à l'expiation qu'Hachem vient de lui fournir, elle est appelée une personne qui aime Hachem. A l'avenir elle méritera que son visage rayonne de sainteté aussi brillant que le soleil.
Le Or'hot Tsadikim (Chaar haBoucha) écrit que cette récompense est mesure pour mesure : son visage a perdu sa couleur quand il a été tout honteux et il l'a accepté, alors Hachem restaurera cette couleur avec un éclat plus brillant que le soleil.
Une telle personne est appelé quelqu'un qui aime Hachem parce qu'il a restauré son penchant naturel pour honorer Hachem en faisant Sa volonté et en acceptant l'humiliation.
C'est un acte d'émouna complète, croyant que Hachem est derrière l'épisode tout entier et que c'est pour le meilleur.
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-> "Une personne qui témoigne de la miséricorde, reçoit de la miséricorde du Ciel"
[guémara Shabbath 151]
-> Notre conduite sur terre déclenche une réponse identique d'En-Haut.
Si on agit avec bonté sur terre, alors on provoque la bonté d'En-Haut, et la journée est couronnée de bienveillance (divine).
Si on se comporte avec miséricorde sur terre, alors la miséricorde [Divine] se réveille sur ce jour, et l'on est couronné de miséricorde (divine).
De plus, les mérites que l'on a pour avoir stimulé la bonté devant Hachem, vont nous servir en cas de besoin.
[Zohar - Emor]
-> Rav Houna était une fois gravement malade, et lorsque rav Papa l'a vu dans cet état de faiblesse extrême, il était certain qu'il était sur le point de mourir, et il a ainsi demandé à ses proches de préparer son linceul.
Par la suite, Rav Houna a totalement récupéré, et rav Papa avait très honte de son avis hâtif.
Rav Houna lui dit alors : "N'en sois pas désolé, tu avais raison. En effet, la mort avait était décrétée sur moi, mais Hachem a décidé que puisque je ne suis pas exigeant avec les autres et que je n'insiste pas pour faire valoir mes droits, alors du Ciel ils n'ont pas été exigeants avec mes fautes.
Par ce mérite, il m'a été accordé de pouvoir continuer à vivre!"
[guémara Roch Hachana 17]
[Comment pouvons-nous préférer avec le dernier mot, au prix d'avoir comme conséquence de vivre moins longtemps, d'être jugé avec plus de rigueur?
Cela fait très cher payé!]
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-> Rav Abba était assis à l'entrée de la ville de Lod, et il a vu un homme se reposant sous l'avancée d'une montagne.
Alors que ce dernier était en train de dormir, une partie d'un arbre s'est cassée et a écrasé un serpent vénéneux qui était sur le point de le mordre.
L'homme s'est réveillé, et dès qu'il a quitté l'endroit, le rebord d'où il était s'est écroulé en bas de la montagne.
Rav Abba a courut après cet homme, et lui a demandé de raconter les actions qu'il avait pu commettre pour être méritant de 2 miracles successifs.
L'homme a dit : "Durant toute ma vie j'ai toujours pardonné facilement à tout celui qui a pu me blesser. Je n'ai jamais eu de rancune envers une personne qui m'a fait du mal. En fait, j'ai toujours essayé de voir en quoi je pouvais l'aider."
Lorsque Rav Abba a entendu cela, il a déclaré : "Les actes de ce juif sont encore plus grande que le saint Yossef.
En effet, les frères de Yossef lui ont amené beaucoup de souffrances, et il avait quand même de la compassion pour eux.
Cet homme est indulgent avec tout le monde [pas uniquement ses frères] ; c'est pourquoi il est méritant d'avoir un miracle après l'autre."
[Zohar - Mikets]
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-> "Lorsqu'une personne est insultée [et ne répond pas], elle gagne le mérite de milliers de souffrances."
[Rav Moché Leib de Sassov]
-> "Heureux celui qui entend des paroles humiliantes et s'est habitué à garder le silence ... il gagne d'être épargné de 100 malheurs [qu'il aurait subi s'il s'était querellé]"
[guémara Sanhédrin 7a]
-> Il faut accepter avec amour la peine résultant d'une insulte et d'une humiliation, puisque cela nous sert d'expiation à nos fautes.
[Chla haKadoch - Chaar haRatson]
[plutôt que se croire rabaissé, il faut plutôt avoir conscience d'être nettoyé spirituellement!]
Le Chla haKadoch (massé'hét Yoma - Déré'h 'Haïm - 44) écrit : "Une dispute retire 100 parnassa" (ma'hlokét a'hat do'hé méa parnassot).
- Les gens étaient étonnés de voir à quel point une personne faisait tout pour éviter les disputes. Il leur a expliqué : "Combien d'efforts est-on prêt à déployer pour obtenir notre parnassa (subsistance) [n'est-il pas logique d'en faire au moins pareil pour ne pas la perdre à cause de disputes]?"
- Le frère du Imré Emet faisait remarquer que la 1ere chose à faire lorsque l'on a des difficultés de parnassa, c'est de ne pas se prendre la tête, de ne pas se disputer, car cela va nous retirer "100 parnassot". [vu la situation, on peut vraiment pas se permettre ce luxe si coûteux! 🙂 ]
-> Le Or'hot Tsadikim (Chaar haAnava) dit que selon nos Sages lorsqu'une personne est humiliée (et ne répond pas), c'est un moment propice pour qu'elle prie.
Une explication est qu'elle a fait concrètement preuve d'une grande humilité, en acceptant pour Hachem de s'écraser devant les attaques d'autrui. Or, D. fait reposer Sa présence sur une personne humble, et Il répond immédiatement à ses prières.
-> Le meilleur trait de caractère consiste à "s'habituer" à ne pas s'affliger des affronts, au point de n'en ressentir aucune peine.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Sanhédrin 7a]
-> Si un homme humilie son prochain par ses accusations mensongères et que celui-ci garde le silence, [le Ciel] fait passer les mérites de l'offenseur au crédit de l'offensé et met les faute de l'offensé sur le compte de l'offenseur.
[Réchit 'Hokhma]
-> Combien est sot celui qui part en croisade contre ceux qui l'humilient!
Il devrait les remercier de lui avoir accordés de la vie et de l'avoir sauvés de la mort.
[Damések Eliézer]
[Lorsque nous acceptons qu'autrui n'est qu'un bâton tenu par Hachem, il devient plus facile de le supporter.
Il va de soit que l'autre personne devra rendre des comptes au Maître du monde.]
-> Un jour le rabbi Mena'hem Mendel de Prémichlan a convié tous ses proches à fêter l'humiliation publique qu'il avait pu recevoir en ce jour.
Il a expliqué : Lorsqu'une personne est humiliée, on lui offre un moyen simple de purifier les conséquences de ses fautes, ce qui fait que l'on doit être doublement heureux : d'être tout propre spirituellement, et de s'être vu proposé un des moyens de nettoyage le plus facile.
-> De même, un jour rabbi Yé'hezkel Levenstein est rentré particulièrement joyeux chez lui. A sa famille qui s'interrogeait sur la raison d'une joie si extrême, il a répondu : "Je viens juste de me faire humilier!"
-> Le rav 'Haïm Vital écrit que si nous savions à quel point le fait de subir une honte est en réalité positif pour nous, nous rechercherions à avoir honte.
Le Ramak écrit que Hachem, dans Son infinie bonté, nous permet d'être nettoyés de nos fautes dans ce monde, afin de ne pas subir de punition dans le monde à Venir.
[ainsi, une moment de honte est certes désagréable, mais c'est une affaire en or que nous offre autrui, car cela nous dispense d'une quantité importante de souffrances dans ce monde et surtout dans celui à Venir! Comment ne pas en être joyeux!!]
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-> "Lorsqu'on m'insulte ou que l'on m'offense en publique, je visualise en face de moi une balance. D'un côté il y a mes fautes, et d'un autre côté les difficultés et les insultes.
Je regarde, et je remarque que mes fautes pèsent plus lourd. Je reste alors silencieux et accepte ce qui m'arrive comme étant de la justice Divine [me permettant au final de diminuer le poids de mes fautes, faisant que ma balance penche moins en ma défaveur!]."
[Séfer 'Harédim]
-> Si on vous insulte ou embarrasse, appréciez ce moment [sans y répondre].
En effet, c'est un remède pour l'âme qui ne peut pas être acheté, quelqu'en soit le prix.
Soyez reconnaissant envers cette personne qui vous dispute, car il n'existe pas de traitement plus efficace pour expier nos fautes.
[Rav Heiman - Otzar haPisgamim]
-> La souffrance la plus efficace est celle de se faire humilier [sans qu'on y réponde] : cela pénètre le cœur et nettoie de toutes les fautes.
[Réchit 'Hokhma]
Un jour près avoir étudié ces paroles, le 'Hafets 'Haïm s'est mis à pleurer : "Je n'ai jamais mérité qu'une personne me fasse honte ou m'humilie, au contraire, où que j'aille les gens m'honorent."
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-> Lorsque nous sommes insultés par une personne qui est malade mentalement, nous comprenons qu'il n'y a pas de raison de s'énerver ou de se venger (elle est pas bien dans sa tête).
A nos yeux, la situation ne doit pas être différente, lorsqu'une personne dans sa folie/égarement en vient à nous insulter, humilier.
[elle a perdu la tête, elle n'est pas elle-même, ne pense plus vraiment ce qu'elle dit, ... on verra cela plus tard lorsque son esprit lui sera revenu!]
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-> Si tu es traité d'âne, c'est-à-dire que tu es "insulté", et que tu acceptes ce reproche ou cette critique sans te disputer avec celui qui t'a offensé et si tu ne te prends pas pour un homme important, alors Hachem t'aidera à combler et réparer tes manques, tes défauts ('hissronot).
[Maharal - 'Hidouché Agadot - Baba Kama 92a]
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Tout juif qui entend l'humiliation qui lui est adressée et ne répond pas, se transforme en personne capable d'opérer des miracles.
[rav Yaakov Israël Pozen]
-> Le roi David écrit : "Ceux qui sont assis aux portes déblatèrent contre moi, les buveurs de liqueurs fortes me chansonnent. Toutefois, ma prière s’élève vers toi, Hachem, au moment propice ; ô D., dans ta bonté infinie, exauce-moi, en m’accordant ton aide fidèle" (Téhilim 69,13-14).
Le Malbim commente que le roi David dit que le moment où il entend qu'on se moque de lui est le moment propice pour prier et être exaucé.
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-> "Commencer une querelle, c'est ouvrir une digue. Avant que la dispute s'anime retire-toi" (Michlé 17,14)
Nos Sages (guémara Sanhédrin 7a) donnent les 2 explications suivantes :
1°/ si l'on ne rebouche pas rapidement le petit trou d'où coule de l'eau, il s'agrandit jusqu'à ce qu'on ne puisse plus le boucher ;
2°/ Celui qui commence une dispute sera confronté à une avalanche de 100 mauvais décrets.
[Rachi explique que le mot en hébreu du verset "madone" fait allusion aux mots : "méa diné" = 100 décrets]
La guémara rapporte l'histoire d'un homme qui disait : "Celui qui a l'habitude d'entendre et de se taire méritera de faire taire 100 mauvais décrets qui planent sur lui".
Rachi explique : "Heureux soit celui qui s'habitue à se taire lorsqu'on l'humilie ; il est ainsi sauvé de 100 malheurs qui pesaient sur lui".
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+ "Lorsque quelqu'un pourrait se révolter contre son prochain qui lui a causé un préjudice et se tait [alors], Celui qui se trouve dans le buisson [Hachem] le jugera"
[rav A'ha de Bé'Hozaa - guémara Guittin 7a]
Hachem qui était installé dans le buisson ardent lorsqu'Il s'est dévoilé à Moché, jugera cet homme pour le délivrer immédiatement de celui qui lui a fait du mal.
=> Pourquoi spécifier qu'Hachem "Qui est installé dans le buisson" fera le jugement?
-> Le Yétev Lev répond :
Lorsque Moché a découvert ce buisson, il est écrit : "Il remarqua que le buisson était en feu et cependant il ne se consumait point" (Chémot 3,2).
Il s'en étonna : "Comment est-il possible que quelqu'un me brûle et que je ne sois pas brûlé?"
La réponse est que celui qui semble me brûler n'est pas le véritable auteur. Il y a quelqu'un au-dessus de lui qui brûle.
L'ange d'Hachem, qui apparaît dans le buisson, veut donc apprendre à Moché ce principe : le feu ne brûle pas, c'est Hachem qui lui ordonne de brûler!
=> On tire de là une leçon importante : même si quelqu'un t'a blessé, et que tu pourrais trouver légitime de te venger, sache que c'est Hachem qui a décidé que tu serais blessé! Alors, qu'as-tu à t'en prendre à ton ami? Ce n'est pas la bonne adresse.
Celui qui a l'intelligence de se taire à ce moment-là, montre qu'il a compris le message du buisson.
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-> "Moché se leva et partit voir Datan et Aviram" (Kora'h 16,25)
=> Pourquoi la Torah dit-elle : "Moché se leva"? Si c'était pour nous dire qu'il était assis préalablement, en quoi cette information nous est-elle utile?
-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch répond :
Il est écrit : "Avant la défaite, le racha est élevé" (Michlé 16,18) ; "Avant les honneurs, se trouve la modestie" (Michlé 18,12), et nos Sages (midrach Chémot rabba 45) ont enseigné : "Mon humiliation m'a valu l'élévation".
C'est ce que dit donc notre verset : "Moché se leva" = c'est une élévation pour lui que d'aller lui-même parler à Datan et Aviram, des hommes mauvais qui lui ont fait honte et refusaient de se présenter devant lui. Il s'est rabaissé en les visitant lui-même.
- "Avant la défaite, le racha est élevé" se rapporte donc à Datan et Aviram qui sont honorés de la visite de Moché en personne, juste avant la punition.
- Et "avant les honneurs se trouve la modestie" se rapporte à Moché qui se rabaisse en se déplaçant chez eux, juste qu'Hachem ne prenne sa défense.
=> La Torah atteste donc que ce qui semblait être, à première vue, une humiliation pour Moché (ils lui ont fait honte verbalement en public), était en fait une ascension pour lui, une grandeur : "Moché se leva".
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-> Le Rambam, dans une lettre qu’il adressa à son fils, écrit les mots suivants :
"Ne rendez pas vos âmes abominables avec la dispute qui détruit le corps, l’âme et les biens. J’ai vu des enfants mourir, des familles décimées, des villes chanceler, des communautés disséminées, des gens pieux disparaître, des hommes de foi se perdre, et de nobles personnes frappées, à cause des querelles.
Les prophètes prophétisèrent, les sages firent preuve de sagesse, et ils ne cessèrent de conter les méfaits de la dispute, sans jamais parvenir au terme du récit.
C’est pourquoi haïssez-la et fuyez-la, écartez-vous de tous ceux qui la chérissent, qui la recherchent et qui l’aiment, de crainte d’être emporté dans leur fautes."
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-> Quand l'homme est confronté à une querelle et à une dispute, et qu'il se tait, sans se soucier du conflit et des mépris dont il est l'objet, en écoutant son outrage sans répliquer, une telle attitude constitue l'essentiel de son repentir et de sa réparation à l'égard de toutes ses fautes ; il agit vraiment avec sagesse, mérite l'honneur de D., ainsi qu'une bonne plece dans le monde à venir, et il parviendra à s'inclure dans l'aspect de l'homme qui siège sur le trône, de qui émane le jugement pour tous les habitants du monde.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 6]
-> Grâce au fait que l'homme entend son outrage et ne répond pas, en agissant ainsi par amour, et non dans le but d'énerver son prochain davantage par le silence, il repousse de la sorte toutes les écorces impures afin qu'elles ne s'agrippent pas à la sainteté.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 82]
-> Celui qui retient ses paroles [parle avec retenue], personne ne pourra le vaincre.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - mériva]
-> A cause de la colère, des accusateurs et des ennemis s'éveillent contre l'homme, et s'opposent à lui.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 57,6]
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-> A cause des querelles, survient la pauvreté, et on n'a pas le mérite de trouver de remède ; mais grâce à la paix, viennent la guérison et le gagne-pain.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 277]
-> C'est au cœur de la querelle que se tiend le Satan.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - mériva]
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-> b'h, l'exemple de Elyassaf appelé "ami de D." : https://todahm.com/2021/05/23/31793
L’humilité – Quelques réflexions de nos Sages
+ L'humilité - Quelques réflexions de nos Sages :
-> Le 'Hazon Ich disait que l'humilité c'est avoir une compréhension objective de qui nous sommes.
Par exemple, si quelqu'un mesure plus de 2 mètres, il doit reconnaître qu'il est largement plus grand que les autres.
N'y étant pour rien, d'un côté, il n'a aucune raison de s'en vanter, mais d'un autre côté, cela serait de la fausse modestie que de nier cette vérité.
La situation est la même lorsque Hachem nous dote de capacités, de situations, ... qui sont avantageuses au-delà
de la moyenne.
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-> Le fait de savoir que nous avons tous en nous une partie divine (l'âme), doit générer un sentiment de grande dignité et une conscience que nous avons des potentialités énormes (puisque divines!).
[D. me donne une partie de Lui-même, faisant de moi une sorte de mini-dieu!]
Cette réalisation de notre grandeur doit se faire en parallèle d'une humilité extrême, au regard de notre trop faible exploitation de nos potentialités pour faire la volonté de Hachem.
[Rabbi Moché Feinstein - Michnat Rabbi Aharon]
=> Plus on en vient à prendre conscience de notre réelle valeur interne, plus on en vient à réaliser ce que Hachem attend de nous.
C'est cela l'humilité : être un juif conscient et responsable des incroyables ressources dont Hachem nous dote.
-> Le ‘Hafets 'Haïm a dit à un homme faisant preuve d’une humilité exagérée : "Pourquoi te fais-tu si petit alors que tu n’es pas si grand?"
=> L'orgueil est le fait de se voir trop grand ou trop petit.
L'humilité, c'est connaître sa place, connaître ses forces et ses faiblesses, et les exploiter au mieux.
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-> "S’enorgueillir de la conscience de notre grandeur et de l’origine très élevée de notre âme, n’est pas seulement acceptable, c’est en réalité une obligation.
C’est un devoir impératif que de reconnaître nos qualités et de vivre en y étant conscient."
[Rabbi Avraham Grodzinsky - Torat Avraham]
-> "L'orgueil est un effort par lequel une personne essaie de surmonter un sentiment de manque de valeur de soi-même"
[Rabbénou Yona]
A l'inverse, l'humilité est le signe que l'on se sent si bien avec soi-même, que nous n'avons pas besoin de prouver notre valeur par le biais d'autrui, en exagérant à leurs yeux ce que l'on est réellement.
En effet, lorsqu'une personne ne prend pas la peine de se connaître et de s'apprécier, elle va alors faire dépendre son bonheur de l'approbation que vont lui témoigner les autres personnes.
A ce sujet, le rav Israël Salanter dit : "Il n'y a pas de personne plus dans le besoin que celle qui poursuit les honneurs."
-> "Si une personne s’abaisse, D. l’élève ; et si une personne s’élève, D. l’abaisse. Si un homme poursuit les honneurs, les honneurs le fuient, mais si un homme fuit les honneurs, les honneurs le poursuivront."
[guémara Erouvin 13b]
-> Le Ramban (dans sa Iguéret) écrit : "Tous les hommes se tiennent égaux devant leur Créateur. Dans Sa fureur Il fait tomber les orgueilleux ; dans Sa miséricorde Il élève ceux qui sont piétinés. Sois humble et Hachem t'élèvera".
Ce conseil et ratifié par la guémara (Erouvin 13b) :
"Beit Hillel méritait que la halakha suive ses avis car les membres de l'Académie de Hillel étaient polis, discrets et patients. De plus, ils citaient chaque fois les opinions et arguments de Beit Chammaï avant les leurs.
Cela nous enseigne que celui qui reste humble, mérite que Hachem le relève Lui-même."
On peut citer l'exemple de Yossef, qui après être sorti de prison et que Pharaon s'émerveilla de l'interprétation qu'il a pu faire de son rêve, Yossef lui déclara : "Ce n'est pas moi! C'est D. qui saura tranquilliser Pharaon!" (Mikets 41,16).
Hachem dit alors : "Toi, Yossef, tu as refusé de te glorifier ; Je te promets donc de t'élever en vertu de cette humilité" (midrach Tan'houma).
-> Pourquoi celui qui fuie les honneurs mérite que les honneurs le poursuivent. S’il n’en veut pas, pourquoi les prendrait-il comme une charge?
Le Sfat Emet répond : "celui qui fuie les honneurs" véritablement est celui qui prend l’honneur qu’on lui donne et l’élève vers Hachem, qui est le seul vrai "Roi de gloire". Car il réfléchit et comprend que ce n’est pas à lui que cet honneur s’adresse, mais aux qualités que lui a données Hachem, par conséquent ce n’est pas à lui que cet honneur s’adresse mais à Hachem.
C’est pourquoi "celui qui fuit les honneurs, les honneurs le poursuivent", car s’il a le pouvoir de faire monter l’honneur pour le restituer à sa source, l’honneur aspire à ce qu’il continue plus tard aussi à lui donner sa perfection.
-> "Dans Sa colère, Hachem abaisse les arrogants et selon Sa volonté, Il élève ceux qui sont abaissés.
Ainsi, abaisse-toi et D. t’élèvera"
[Iguéret haRamban]
-> Lorsque Kayin a vu que D. avait accepté l’offrande de Hével, il n’a pas pu supporter d’admettre la supériorité de son frère, car elle faisait ressortir son échec.
Il a tué son jeune frère uniquement parce qu’il ne pouvait pas admettre qu’il était inférieur à lui.
Le Ramban commente les paroles de D. à Kayin (Béréchit 4,7) en disant que s’il s’était amélioré et avait dominé sa jalousie envers son frère, D. l’aurait élevé à un niveau où il aurait eu plus d’honneurs que Hével.
=> Le meilleur moyen de se priver d’honneurs, c’est d’y porter son attention.
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-> Une personne qui n'apprécie pas sa propre valeur est incapable d'apprécier l'importance d'autrui.
[Rabbi Yaakov Yossef de Polonne - un des 1ers élèves du Baal Chem Tov]
-> L'humilité est un sens qui vient de l'intérieur. Lorsque cela implique des choses venant de l'extérieur, c'est une indication que ce n'est absolument pas de la vraie humilité.
[Rav Ména'hem Mendel de Kotzk]
-> "L’homme qui s’enorgueillit et se vante de ses qualités, révèle ses défauts.
Par son orgueil, il dévoile à tous son imperfection et sa sottise."
[Noam Eliméle'h - Yitro (20,23)]
-> "Un être ne peut être complet que s’il a conscience d’avoir un manque"
[Maharal de Prague]
=> Une personne orgueilleuse se pense au-dessus de tout, et ainsi elle n’est plus dans une démarche de se remettre en question, chose indispensable pour aller de l'avant.
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-> Les 3 clefs qui permettent à une personne de trouver grâce aux yeux d'Hachem sont : l'humilité, l'étude de la Torah avec amour et le savoir-vivre (déré'h érets), c'est-à-dire des comportements de moralité élevée, aux mœurs raffinées, conformes à l'esprit de la Torah.
[rabbi 'Haïm Chmoulévitch - Si'hot Moussar (si'ha 4)]
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-> "Fruits de l'humilité : la crainte de Dieu, richesse, honneur et vie!" (Michlé 22,4)
Le Noam Elimélé'h (Ekev) enseigne :
L'humilité est la racine et la source de tout ce qui est saint (kadoch), c'est la fondation de toute chose.
"Fruits (ékev) de l'humilité (anava)". Le mot : ékev, signifie aussi : "le talon du pied", puisque le pied supporte le corps entier.
De même, il doit y avoir un élément d'humilité dans tout ce qu'une personne fait.
[l'humilité étant le support de toute action, à l'image du talon dans le déplacement d'une personne.]
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-> La Torah protège et délivre une personne. Cependant, cela ne s'applique uniquement lorsqu'une personne est humble.
[Noam Elimélé'h - Ki Tétsé]
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-> Une personne humble réalise que rien ne lui est dû, et ainsi elle se sent satisfaite avec ce qu'elle a.
Un telle personne n'élève pas son regard sur ce qui est au-dessus d'elle.
Elle a constamment une tranquillité d'esprit et ressent un joie de vivre.
[rabbi de Vizhnitz - rabbi 'Haïm Meïr Hagar]
[si on pense par orgueil qu'absolument tout nous revient, alors s'il nous manque une miette parmi tout, alors nous ne sommes pas satisfait.
A l'inverse, si on considère que rien ne nous est un dû, alors nous sommes toujours satisfait car nous avons plus que rien dans notre vie.
Ce que l'on a, est ce que Hachem considère comme étant le mieux pour nous afin de mener à bien la mission de notre vie dans ce monde.]
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-> Voir également à ce sujet (b'h) :
- https://todahm.com/2018/12/25/lhumilite-quelques-citations-de-nos-sages
- https://todahm.com/2018/10/10/fierte-detre-juif-et-conscience-de-sa-grandeur
- https://todahm.com/2014/08/07/humilite-connaitre-sa-place
- https://todahm.com/2020/12/27/emouna-humilite
- https://todahm.com/2021/01/21/etre-humble-transformer-la-rigueur-en-misericorde
- https://todahm.com/2021/09/09/32554
- L'humilité permet de recevoir les bénédictions : https://todahm.com/2021/11/07/lhumilite-permet-de-recevoir-les-benedictions
- L'humilité permet d'avoir une grâce aux yeux d'Hachem : https://todahm.com/2022/11/17/37889
- voir également : https://todahm.com/2022/03/17/35268
- ainsi que : https://todahm.com/2022/03/17/35287
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-> "Considère 3 choses et tu n’en viendras pas à la faute : sache d’où tu proviens, où tu aboutiras et devant qui tu es appelé à rendre compte." (Pirké Avot 3,1)
Le Alshich haKadoch dit qu'on y voit toute la dualité d'un juif :
- d'un côté on sera toujours un fils aimé de Hachem (fait à son image, donc divin!),
- mais d'un autre côté, on provient d'une goutte puante, on finira comme poussière mangée par les vers, et on devra rendre des comptes avec précision devant D., sans possibilité de rien cacher ou pouvoir baratiner.
[On ne nous demandera pas si on a été plus fort que notre prochain, mais : qu'est-ce que TU as fait de ta vie par rapport à ce que TU aurais pu en faire? ]
=> Selon les situations de la vie, il faut savoir utiliser intelligemment : le fait que le monde n'existe que grâce à moi (pour sortir de la déprime, de la tristesse), et le fait que je ne suis que poussière (pour redescendre de notre nuage d'orgueil).
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-> La colère et la tristesse sont toutes les 2 dérivées de la vanité.
Un personne véritablement humble n'est pas facilement atteinte par l'une ou l'autre, car elle ne vit pas une vie en pensant mériter plus que ce qu'elle a.
L'humilité amène de la satisfaction et une tranquillité interne.
[rabbi de Karlin]
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-> "Sois excessivement humble, car l’espérance de l’homme est dans la vermine." (Pirké Avot 4,4)
Selon le Zohar, l'homme a une tendance naturelle à penser qu'il fait partie d'un groupe de personnes qui est immortel, contrairement au restant de l'humanité.
La prise de conscience que nous sommes tous de bref passage sur la scène de ce monde, que nous finirons dévorés par les vermines, doit nous conduire à la plus grande humilité.
[la mort et les vers ne font pas de différence à savoir si c'est la personne la plus riche au monde, la plus importante, ... Qui que nous soyons, notre finalité est de servir de nourriture à une simple vermine!]
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-> Rabbi Yo'hanan ben Zakaï disait : "Si tu as appris beaucoup de Torah, ne t’en fais pas l’éloge, car c'est dans ce but que tu as été créé." (Pirké Avot 2,8)
Le Ramban (dans sa Iguérét) rapporte qu'en s'enorgueillant de sa richesse, de son intelligence, de sa force ... en réalité on s'approprie tout le mérite de choses qui proviennent à 100% de Hachem (allo lélokim ou!), c'est se revêtir des habits Divins et s'en attribuer les mérites.
C'est pourquoi le 'Hida enseigne qu'il n'est pas nécessaire de travailler directement son humilité. En effet, il nous suffit d'acquérir le caractère d'être vrai, et notre orgueil disparaîtra d'elle-même.
[Il faut être honnête avec soi-même et prendre conscience de tout ce que fait Hachem pour nous (ex: je peux respirer, voir, entendre, bouger, penser, ...)]
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-> Le roi David marchait toujours les yeux regardant vers le bas (par humilité), provenant de la crainte de son Créateur.
[Zohar, Chémot 101b]
Dans le Téhilim 131, il est écrit : "Cantique des degrés. De David. Hachem, mon cœur n’est pas gonflé d’orgueil", lorsque Chmouël oint roi, "mes yeux n'ont pas été hautain" lorsque j'ai tué Goliath ...
Selon le Avot déRabbi Nathan (40,14), tout celui qui voit le roi David dans un rêve doit se tourner vers l'humilité.
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-> "Noa'h trouva grâce aux yeux de Hachem" (Béréchit 6,8)
-> Le mot : "matsa (trouva - מָצָא) a la même valeur numérique que : "anava" (humilité - ענוה), allusion au fait que Noa'h a trouvé grâce aux yeux de Hachem par le mérite de son humilité.
Hachem aime les humbles.
[Tsoar haBayit]
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-> L'essentiel de la Création du monde réside dans l'humilité.
Le midrach (Béréchit rabba 8,8) enseigne que quand Hachem a voulu créer l'homme, il a pris conseil auprès des anges du Service.
Cela nous enseigne que le monde a été créé par l'humilité, car le Roi du monde s'est abaissé, et a pris conseil des anges du Service.
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-> Selon le rav Dessler, les 3 étapes de prosternation durant la prière renvoient au processus interne suivant :
- 1ere étape : barou'h = Tout d'abord, nous reconnaissons D. comme la source de toutes les bénédictions, et nous prenons conscience de notre petitesse. [on courbe le dos ou fléchit les genoux]
- 2e étape : "ata" = nous nous heurtons alors à l'essence divine, et nous nous annulons. [en baisant plus fortement la tête]
- 3e étape : "Hachem" = on se redresse jusqu'à dire le nom de D., qui jaillit des profondeurs de notre intériorité : nous reconnaissons pleinement Hachem.
=> C'est cette capacité à annuler notre égo, qui nous permet de nous tenir debout et de vivre un moment intense de révélation divine (amida).
-> La guémara (Béra'hot 34) fait remarquer que le Cohen Gadol et le roi d'Israël, qui ont une très haute position sociale, doivent davantage se prosterner pour combattre la tendance naturelle à l'arrogance.
[ainsi, selon l'avis du Gaon de Vilna, le Cohen Gadol doit se prosterner au début et à la fin de chaque bénédiction, et le roi du début à la fin de la amida.]
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-> Selon le rav Ben Tsion Abba Chaoul :
- concernant le futur = nous devons être plein d'orgueil, du fait de pouvoir réaliser la volonté de Hachem.
[Ce sentiment de fierté est sain, productif, et il témoigne de notre amour pour D., de notre joie de nous consacrer à son service.
Par exemple, nous devons répondre avec plein d'orgueil à notre yétser ara qui nous pousse à la faute : "Tu sais qui je suis : un prince, un fils du Roi des rois! Alors comment oses-tu me déranger pour une chose si minable, honteuse pour quelqu'un de mon rang!"]
- concernant le passé = nous devons rester humble, car "Tout cœur hautain est en horreur à Hachem" (Michlé 16,5).
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-> "Ainsi parle Hachem : Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, que le fort ne se glorifie pas de sa force, que le riche ne se glorifie pas de sa richesse!
Que celui qui se glorifie se glorifie uniquement de ceci : d'être assez intelligent pour me comprendre et savoir que je suis Hachem, exerçant la bonté, le droit et la justice sur la terre, que ce sont ces choses-là auxquelles je prends plaisir"
[Yirmiyahou 9,22-23]
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-> Ceux qui étaient humbles ne ressusciteront pas dans l'ordre alphabétique, ils seront les premiers avant tout le monde.
[Péninim Yékarim]
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-> Une personne humble est considérée comme si elle avait apporté tous les sacrifices (korbanot) possibles.
[guémara Sota 5b ; guémara Sanhédrin 43b]
[imaginons notre réaction si on nous proposerait d'apporter des sacrifices au Temple. Une personne brisée positivement par l'humilité fait plus que cela!]
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-> "Hachem dit : quiconque cherche à s’élever [par orgueil] finira par descendre dans le feu ...
Malheur à la grandeur qui n’apporte jamais de bien!
Rabbi Yéhochoua ben Lévi dit : “Vois donc combien les personnes humbles sont grandes aux yeux d'Hachem.
A l’époque du Temple, celui qui apportait un holocauste (Ola) était récompensé pour son holocauste, celui qui apportait une oblation (Min'ha) était récompensé pour celle-ci.
Or, celui qui garde le profil bas, la Torah considère comme s’il avait apporté tous les sacrifices, comme il est dit : "Les sacrifices [agréables] à D., c’est un esprit contrit" (Téhilim 51,19) ; les sacrifices qui Lui sont le plus chers ne sont pas les animaux qu’on Lui sacrifie, mais le cœur brisé et l’humilité de l’homme"."
[midrach Vayikra rabba 7,6]
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-> Rabbi Elazar déclare : "Le sacrifice est à l’image de la faute".
Un riche qui est parfois arrogant offrira un taureau, car il aura davantage tendance à fauter devant son Créateur.
Un homme moyen offrira du petit bétail, car il n’a pas vraiment la volonté de fauter.
Un pauvre, qui n’est pas arrogant du tout et dont la volonté est la moins affirmée, offrira le sacrifice le plus léger.
[Zohar - Vayikra 5a]
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-> Le rav Yaakov Klein enseigne :
Il existe 4 catégories dans la création : les minéraux, les végétaux, les animaux et les humains.
Le minéral le plus élevé est le mont Everest avec 8 849 mètres, le végétal le plus élevé est un arbre (séquoia) qui fait environ 116 mètres de haut, l’animal le plus haut est la girafe avec environ 5 mètres, et enfin l’homme le plus grand de l’ère moderne est Robert Wadlow qui mesurait 2,72 mètres.
=> Cela peut s’expliquer ainsi : le moins une entité a de spiritualité, le plus elle a une matérialité élevée.
D’ailleurs, nos Sages affirment qu’il y a une 5e catégorie dans la création : les juifs.
Cela peut expliquer pourquoi tout au long de l’histoire les juifs sont considérés de haut par les autres nations (ex: des sales juifs!).
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-> "L’humilité est la grandeur de l’homme lorsque son être est lié à sa source (le Divin), tandis que l’orgueil provient du corps qui est [par nature] éloigné d’Hachem".
[Rabbénou Tsadok Hacohen de Lublin - Takanat Hachavim 13b]