Aux délices de la Torah

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"Il se tourna ici et là, vit qu’il n’y avait aucun homme et frappa l’égyptien" (Chémot 2,12)

-> Rachi commente que Moché le tua après avoir vu qu’aucun homme converti ne sortira de sa descendance.

Comment peut-on lier cette explication avec le sens simple du verset, selon laquelle aucun homme n’était présent au moment de ce fait?

-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 96b) disent que des descendants d’Haman se convertirent et étudièrent la Torah à Bné Brak.
Les commentateurs expliquent que cela leurs revint du fait que Haman entraîna un kidouch Hachem (sanctification du Nom d’Hachem), Qui réalisa des merveilles pour sauver le peuple d’Israël de son décret. Ainsi, un racha qui provoque (malgré lui) un kidouch Hachem, mérite d’avoir des descendants juifs.

Or, quand Moché tua l’égyptien en prononçant simplement le Nom Divin, si des personnes avaient vu ce miracle, cela aurait sanctifié le Nom d’Hachem à leurs yeux.
Mais comme Moché vit qu’il n’y avait personne, ainsi cet égyptien ne causa pas de kidouch Hachem, et de ce fait, il ne mérita pas d’avoir des descendants qui se convertiront.

[Likouté Chlomo]

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-> Le Méam Loez (Chémot 2,12-14) rapporte :
La mort de l'égyptien demeura un mystère, bien que de nombreux juifs fussent au courant (il fut aperçu par exemple en train d'enterrer le corps), personne n'en souffla mot.
Moché put retourner au palais comme si rien ne s'était passé.
[...]

Dathan et Aviram obtinrent une audience auprès de Pharaon, au cours de laquelle ils lui dirent que les actes de Moché donnaient mauvaise réputation à la cour ... [ils lui dirent qu'il n'était pas réellement son petit-fils].
Ils montèrent une campagne de calomnie contre Moché, jusqu'à ce que Pharaon fût convaincu qu'il était bien un traite et un révolutionnaire. Il condamna alors Moché à mort.

Des soldats conduisirent Moché au poteau d'exécution et placèrent sa tête sur un bloc de bois. L'exécuteur tenait en main le glaive particulièrement lourd réservé à l'exécution des membres de la famille royale.
Mais, lorsqu'il asséna le coup final, le cou de Moché devint miraculeusement aussi dur que la pierre, et il fut ainsi sauvé de la mort. L'épée rebondit sur le bourreau, le tuant instantanément.

Conscients de la protection Divine dont bénéficié Moché, les égyptiens le mirent temporairement en prison, pendant qu'ils délibéraient de la façon de l'exécuter.
[...]
Moché fut conduit dans la pièce où les conseillers de Pharaon délibéraient sur son sort. A ce moment-là, un ange apparut, prenant l'apparence et la place de Moché.
Brusquement, les membres du conseil Suprême devinrent aveugles, sourds et paralysés.
Dans la confusion, Moché s'échappa, laissant l'ange à sa place.

Quelques instants plus tard, les membres du conseil reprirent leurs esprits.
"Moché" était là, se tenant calmement parmi eux. Lorsque Moché se fut enfui assez loin pour qu'on ne puisse retrouver sa trace, l'ange disparut.

Selon une autre opinion (Séfer haYachar), un ange conduisit Moché hors d'Egypte et le déposa dans le désert, à 40 jours de marche d'Egypte.
[...]

D'après une opinion, Moché s'échappa dès qu'il découvrit que Pharaon était au courant de l'incident. Il avait mieux à faire que d'essayer de se disculper devant Pharaon.
Comme il l'avait appris des Patriarches, il est parfois préférable de fuir et d'éviter les confrontations (ex : Avraham a fui Nimrod, Its'hak devant Avimélé'h, et Yaakov face à Essav).

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-> "Voici 2 hommes hébreux se querellaient" (véiné chéné anachim iv'rim nitsim - Chémot 2,13)

Ces 2 juifs (Datan et Aviram) qui se querellaient transgressaient le commandement de : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).
Or chaque dispute retarde la délivrance. Dans le verset, le terme "se querellaient" (nitsim - נִצִּים) a une guématria de 190, soit la même valeur que le terme que la Torah utilise pour décrire la délivrance : "kets" (קץ).
[Tsor ha'Haïm - Chémot 2,13]

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-> "Or, en ce temps-là, Moché, ayant grandi, alla parmi ses frères et fut témoin de leurs souffrances. Il aperçut un égyptien frappant un Hébreu, un de ses frères. Il se tourna de côté et d’autre et ne voyant paraître personne, il frappa l’Égyptien et l’ensevelit dans le sable" (Chémot 2,11-12)

-> Rachi commente : "Un homme égyptien : C’était un oppresseur, nommé pour diriger les chefs de corvée des Hébreux, et qui les faisait lever pour aller au travail dès le chant du coq ...
Frappant un homme hébreu : Il le frappait et le tyrannisait. C’était le mari de Chlomit Bat Divri (voir Emor 24,11), sur laquelle l'égyptien avait porté les yeux. Une nuit, il a fait lever son mari et le fit sortir de la maison. Puis il est revenu et est rentré dans la maison, pour s'étendre près de la femme, laquelle s'est convaincue que c'était son mari. Le mari, à son retour, comprit ce qui s’était passé. Et comme l'égyptien a vu qu’il avait compris, il s’est mis à le frapper et à le tyranniser à longueur de journée.
Il se tourna çà et là : Il vit ce qu’il lui avait fait à la maison et ce qu’il lui avait fait aux champs.
Et il vit qu’il n’y avait pas d’homme : Il vit qu’il ne descendrait de lui aucun homme qui se convertirait."

-> On peut rapporter quelques raisons pour lesquelles Moché tua l'égyptien :
1°/ La guémara (Sanhédrin 58b) enseigne : "Un idolâtre qui frappe un juif est coupable de mort. Ainsi qu’il est dit: ‘Il se tourna de côté et d’autre et ne voyant paraître personne, il frappa [à mort] l’égyptien [qui avait frappé l'hébreu]."
Bien que selon la Loi, on en le tue pas (voir le Rambam - Hilkhot Mélakhim 10,6), on peut expliquer que dans notre cas, c'est différent, pour au moins 2 raisons :
- a) selon le Ran : l'épisode de la mort de l'égyptien étant survenu avant le don de la Torah, la Loi préconisait alors la condamnation à mort ;
- b) selon le Maharcha : même si le Tribunal ne le tue pas, il subit malgré tout, la mort "par l'intermédiaire du Ciel", c'est pourquoi, pour réaliser une telle mort, Moché se soucia de "voir qu'il n'y avait pas d'homme, qu'il ne descendrait de lui aucun homme qui se convertirait".

2°/ Le midrach (Chémot rabba 1,28) enseigne que l'égyptien méritait la mort pour avoir frappé un homme, comme il est dit : "Celui qui frappe un homme, mourra" (Emor 24,21).
[l'égyptien avait l'intention de poursuivre l'hébreu pour le tuer, ainsi, avait-il le statut de "Rodef (poursuivant) qu'il faut tuer, si nécessaire pour sauver le poursuivi (voir le Rambam - Lois du Meurtrier 1,6)].

Le midrach ajoute : "Et non seulement cela, mais en plus il est allé avec la femme de Datan et méritait donc d’être tué, comme il est dit : ‘Si un homme commet un adultère avec la femme d’un autre homme, avec la femme de son prochain, l’homme et la femme adultères doivent être mis à mort’ (Kédochim 20,10).
C’est pourquoi il est écrit : ‘Il se tourna de côté et d’autre’, il a vu ce qu’il lui avait fait à la maison (l'adultère) et ce qu’il lui avait fait aux champs (l'agression)".

3°/ La raison d'être de l'exil d'Egypte, source de tous les exils, fut de récupérer les étincelles divines tombées en Egypte. C'est au travers les souffrances de l'esclavage infligées par les égyptiens que les Bné Israël récupérèrent ces fameuses étincelles.
Ainsi, le premier acte de Moché, symbole de la délivrance d'Israël, fut-il de récupérer les étincelles divines dissimilées au sein de l'égyptien, incarnation du peuple d'Egypte.
Le "vidage spirituel" de l'égyptien provoqua automatiquement sa mort.
[Chem miChmouël]

4°/ L'égyptien était la réincarnation (guilgoul) de Caïn, tandis que Moché était la réincarnation d'Hével.
Caïn commit 2 délits envers son frère : Il prit pour femme sa sœur jumelle et lui ôta la vie.
En tuant l'égyptien (Caïn), Moché (Hével) réalisa une réparation de l'histoire et de Caïn (tikoun).
C'est pourquoi le midrach enseigne : " 'Il se tourna de côté et d'autre' = il a vu ce qu'il (Caïn) lui avait fait (à Hével) à la maison (en prenant sa jumelle) et ce qu'il lui avait fait aux champs (en l'assassinant)".
[Chem miChmouël - au nom du Arizal]

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-> Le Ramban explique : "Peut-être que Moché a posé ses mains sur l'égyptien et l'a maudit avec le Nom de D. C'est là le sens du verset : "Il frappa l'égyptien" (Chémot 2,12).
L'un des 2 délateurs a vu Moché procéder ainsi et a su par conséquent qu'il avait tué l'égyptien avec le Nom ineffable de D.

-> Le 'Hatam Sofer (Chémot daf 8) écrit :
"D'après mon humble avis, Moché n'a pas mentionné le Nom ineffable de D. en touchant cet égyptien impur, mais il se tenait plutôt de loin et a crié vers lui le Nom de D.
L'égyptien tomba subitement devant lui. Moché pensa que personne ne l'avait vu entendu. Cependant, Datan et Aviram assistèrent à toute la scène.
Le lendemain, tandis qu'ils se disputaient l'un l'autre, ils se maudirent l'un l'autre avec le même Nom divin qu'ils entendirent auparavant de Moché. Et lorsque l'un d'eux dit à Moché : "Est-ce pour me tuer que tu dis cela, comme tu as tué l'égyptien?" ; Moché compris immédiatement qu'il l'avait entendu de lui et apprit ainsi à l'utiliser.
Il se trouve à ce moment-là que Moché avait fauté, puisque l'on ne transmet ce Nom uniquement qu'à des personnes pudiques et humbles, qui ont au moins vécu la moitié de leur vie et ne se mettent jamais en colère.
Ainsi Moché eut peur à cause de sa faute, comme il est dit : "Moché eut peur et dit : Ainsi la chose est connue!" (Chémot 2,14), car ils avaient entendu de lui le Nom ineffable de D."

-> Le rav Yissa'har Chmouëli Beniahou enseigne :
Pourquoi le verset précédent mentionne-t-il : "Il vit qu'il n'y avait aucun homme" (Chémot 2,12)?
Cela vient nous enseigner que Moché a réuni un Sanhédrin composé d'anges de service et leur a demandé : "Dois-je tuer cet homme?" Ils lui répondirent : "Tue-le".

-> Le Zohar (Tikouné Zohar 69) explique que Moché regarda si un juste parfait faisait partie de la descendance de cet égyptien. Ayant vu que ce n'était pas le cas, il le tua.
Yaakov a également eu cette épreuve avec Essav son frère, comme il est écrit : "Yaakov eut très peur" (Vayichla'h 32,8), Rachi explique que Yaakov a eu peur d'être tué mais également de devoir tuer son frère.
Il y a pourtant une mitsva de se défendre et si quelqu'un se lève pour nous prendre la vie on doit le tuer. Pourquoi Yaakov a-t-il peur? Il faut expliquer que Yaakov fut effrayé de tuer Essav car de lui descendrait de futurs Grands d'Israël comme Rabbi Méïr, Rabbi Akiva, Chmaya et Avtalion, ...

-> Le Ben Ich 'Haï (Adéret Eliyahou) écrit :
Moché était la réincarnation (guilgoul) d'Hével, tandis que l'égyptien qu'il a tué était la réincarnation de Caïn.
C'est pourquoi, avant de tuer l'égyptien, il est écrit : "Il se tourna çà et là et vit qu'il n'y avait pas d'hommes. Il frappa l'égyptien" (Chémot 2,12).
Au départ, Moché n'était pas sûr d'être la réincarnation d'Hével et par conséquent, tuer l'égyptien en tant que réincarnation de Caïn en constituait pas encore un devoir.
S'il était effectivement la réincarnation d'Hével, il devait inverser la situation de sa vie antérieure et en accomplir la réparation (tikoun). Mais peut-être n'était-ce pas à lui d'accomplir cette réparation?
C'est la raison pour laquelle "il se tourna çà et vit" ... Il réalisa qu'il était réellement la réincarnation d'Hével.
Il approfondit sa recherche et vit "qu'il n'y avait pas d'hommes", c'est-à-dire d'autres réincarnations après lui qui pourraient accomplir la réparation. Lui seul, à ce moment précis pouvait le faire C'est ainsi qu' "Il frappa l'égyptien".

[le Arizal dit que cet égyptien contenait en lui la partie négative de Caïn. Cet acte avait pour intention de trier entre le bien minoritaire et le mal majoritaire de Caïn enfouis dans cet égyptien. La petite partie de bien devait être élevée dans la sainteté et se détacher de l'emprise de la klipa (force du mal) majoritaire.]

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-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach) rapporte :
"Mordé'haï était la réincarnation de Moché. Il contenait en lui des étincelles de l'âme de Moché.
Haman le racha était la réincarnation de l'homme égyptien qui a été tué par Moché, et qui a été enseveli dans le sable. C'est la raison pour laquelle Haman souhaitait appliquer sa vengeance aveuglément contre Mordé'haï.
Esther, était, quant à elle, la réincarnation et l'étincelle de Batia, la fille de Pharaon qui avait recueilli Moché. Ainsi Mordé'haï la prit pour fille adoptive."

"Les enfants d'Israël fructifièrent, pullulèrent, se multiplièrent et se fortifièrent prodigieusement et le pays en fut rempli" (Chémot 1,7)

-> Rachi (Chémot 2,1) commente : Yo'hévét a miraculeusement donné naissance à Moché à l'âge de 130 ans.

Le Ibn Ezra demande pourquoi la Torah ne mentionne pas clairement cet incroyable miracle?
En effet, lorsque que Sarah a donné naissance à Its'hak, elle était âgée de "seulement" 90 ans, et pourtant la Torah décrit ce miracle important.

Le Maguid de Doubno répond qu'en Egypte les miracles étaient quelque chose d'ordinaire. Par exemple, nos Sages rapportent que toutes les femmes juives donnaient naissance à 6 enfants en même temps.

Le Ramban répond à cette question :
"Les miracles rapportés par la Torah sont ceux qui sont faits par un prophète qui a fait cette prophétie dès le début, ou un ange qui a dit cela avant l'histoire que rapporte la Torah.
Quand les choses se font d'elles-mêmes pour aider le tsadik ou éliminer le méchant, si cela n'a pas été annoncé auparavant, ce n'est pas évoqué dans la Torah ni dans les Prophètes (Névi'im)."

Le Ramban donne une autre explication :
"C'est parce que Sarah a enfanté un fils alors qu'elle n'avait déjà plus la physiologie d'une femme, et de cette façon il lui était impossible d'enfanter.
Cela n'était pas le cas de Yo'hévét. Il est possible qu'elle ait continué à avoir des signes de fertilité dans sa vieillesse, auquel cas ce ne serait pas un miracle tellement extraordinaire qu'elle ait enfanté à 130 ans, en particulier si Hachem voulait délivrer les juifs à travers ses enfants (Moché, Aharon et Myriam) et que le moment de les délivrer n'était pas encore venu.
Il a donc retardé cette naissance pendant longtemps, jusqu'à ce qu'elle vieillisse, mais rien n'est impossible à Hachem.

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-> Rachi (Chémot 1,7) explique : Leurs femmes [des juifs] mettaient au monde 6 enfants à la fois.
[les 6 mots de ce verset allant de parou ("fructifièrent") à méod (prodigieusement) suggérant ces naissances sextuples (Midrach tan‘houma Chemoth 5)]

-> Rabbi Vidal haTsarfati enseigne qu'en plus de cela les différentes étapes de développement d'un bébé étaient très accélérées, passant de la naissance à l'état d'un jeûne adulte très rapidement.

-> Le midrach (Chémot rabba 1,8) rapporte que : toutes les femmes étaient fertiles, que la mortalité infantile était nulle, les parents avaient suffisamment de moyens pour élever leurs enfants dans l'aisance.
[tous les enfants étaient robustes et en parfaite santé]

Tout cela vient expliquer le verset ci-dessus, et la croissance alors prodigieuse du peuple juif.

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+ 6 enfants par naissance : combien de garçons? combien de filles?

-> Rabbi Akiva Eiger, cite le Séfer Tséda laDéré'h, qui affirme que le ventre des femmes possède 7 compartiments qui peuvent chacun contenir un bébé :

- Si un fœtus est localisé dans une des 3 sections de droite, alors cela sera un garçon, et si c'est dans une des 3 de gauche, alors cela sera une fille.
- Un bébé évoluant dans le compartiment du centre sera soit un toumtoum (le sexe étant physiquement caché) ou bien un androgyne (l'apparence physique ne permet pas de déterminer le sexe).

=> C'est ainsi qu'en Egypte, lorsqu'une femme juive était enceinte, les 6 sections à gauche et à droite étaient occupées, entraînant la naissance à chaque fois de 3 garçons et de 3 filles, et le fait que miraculeusement, il n'y avait jamais de toumtoum ou d'androgyne.

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+ Preuve mathématique de 6 bébés par naissance :

-> Le Oznaïm laTorah rapporte qu'une fois un juif non pratiquant a approché le rav Eliézer Gordon, roch yéchiva de Telz, pour lui demander comment pouvait-on raisonnablement croire en ces naissances courantes de 6 enfants à la fois?
Sans hésiter, le rav Gordon lui a donné la réponse mathématique suivante.

-> Environ une année après la sortie d'Egypte, le compte de l'intégralité des premiers-nés mâles était de 22 273 (Bamidbar 3,43).
Puisqu'il y avait le même nombre de naissance de chaque sexe (cf. ci-dessus), cela implique qu'il y avait un nombre équivalent de premier-nés féminin, entraînant un total de 44 546 familles juives.

-> Le nombre total des hommes entre les âges de 20 et de 60 ans, était de 603 550 (Bamidbar 1,46).
Pour inclure les hommes en-dessous de 20 ans, et au-dessus de 60 ans, il suffit de doubler ce chiffre, pour arriver à un total de : 1 207 100 hommes.

Puisqu'il y avait le même nombre de chaque sexe, on parvient à un total de : 2 414 200 juifs.

=> La moyenne d'enfants par foyer juif est donc de : 54 enfants (2 414 200/ 44 546).

-> Il prend à une femme pratiquement une année pour concevoir et donner naissance à un enfant.
Selon la guémara (Nidda 9a), à l'époque de Moché, une femme avait besoin de 2 années après une naissance avant de pouvoir de nouveau concevoir.
Ainsi, il fallait approximativement 3 ans pour avoir des enfants.

Durant sa vie, une femme a normalement 27 à 30 années de procréation.
Il en découle qu'à cette époque, une femme juive pouvait tomber enceinte un maximum de 9 à 10 fois (27 à 30 / 3 années).

=> Pour arriver à la moyenne de 54 enfants par femme, cela impliquait : 6 enfants à chaque accouchement (54/ 9).

Cette preuve a laissé le juif non pratiquant stupéfié et sans voix.

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-> Rachi (Chémot 1,7) : les femmes mettaient au monde 6 enfants à la fois. [midrach Chémot rabba 1,8]

=> Pourquoi les égyptiens ne réussirent-ils pas à maîtriser le taux de natalité au sein du peuple d'Israël?

-> La guémara (Sota 11b) enseigne :
"La terre fut remplie par eux" (Chémot 1,7) = "Au moment d'accoucher, les femmes allaient mettre au monde leurs enfants dans les champs ... Hachem leur envoyait des anges qui entretenaient les nouveau-nés ... et lorsque les égyptiens se mettaient à leur recherche, un miracle se produisait et les nourrissons étaient avalés par la terre ... Lorsque les soldats égyptiens partaient, les nourrissons jaillissaient de la terre et germaient comme les pousses des champs".

-> Le Baal haTourim explique que les Bné Israël devinrent très nombreux grâce à la providence Divine qui les protégea des égyptiens et c'est le sens de notre verset : "la terre fut emplie par eux".

-> Le Kli Yakar explique le sens profond de la bénédiction de Yaakov à Yossef lorsqu'il était en Egypte : "ils se reproduiront abondamment, au cœur de la terre" (Vayé'hi 48,16).
D'après la guémara (Sota 11b), lorsque les égyptiens recherchaient les nouveau-nés dans les champs, ces derniers étaient avalés par la terre, puis germaient de la terre, grandissaient et retournaient dans leur maison.
Ce n'est pas un hasard s'ils bénéficièrent précisément du miracle d'avoir été avalés par la terre car de cette manière, le mauvais œil (ayin ara) des égyptiens n'avait pas d'emprise sur eux.
Ce fut l'intention de Yaakov dans sa bénédiction lorsqu'il dit "au coeur de la terre" et non pas "sur la terre".

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-> Il est intéressant de rapporter l'enseignement suivant du rav Pin'has Friedman (Shvilei Pinhas) :
"Yossef acquit toute la terre d'Egypte" (Vayigach 47,20) = dans sa sagesse extraordinaire, Yossef avait l'intention de préparer le futur miracle dont bénéficieront les Bné Israël à leur naissance, lorsqu'ils seront avalés par la terre.
L'Egypte est appelée : "la nudité de la terre", car elle était imprégnée par l'immoralité de ses habitants en ce temps-là et constituait un réel danger spirituel pour les futurs nourrissons d'Israël qui seront avalés par la terre impure.
En acquérant la terre d'Egypte pour Pharaon, Yossef pouvait ainsi la sanctifier par sa Sainteté et soumettre l'impureté qui régnait en son sein. Il édifia un bouclier spirituel pour le peuple d'Israël qui pourra se sanctifier et se préserver de l'immoralité durant toute la durée de son séjour en Egypte.
La terre d'Egypte, une fois assainie, fut apte à engloutir les nouveau-nés d'Israël sans les souiller, et les sauver ainsi d'une mort certaine.

"Quand Hachem occasionne qu’un homme faute, ce n’est sûrement pas pour qu’il s’en attriste et désespère de Le servir, mais c’est plutôt pour qu’il se renforce et multiplie le repentir et les prières pour que D. lui pardonne.

En effet, si Hachem ne voulait pas de lui, ni de son service, alors il est clair qu’il n’aurait pas pu continuer à exister, même ne serait-ce qu’un instant."

[L'admour de Walnorz - Rabbi Yissa'har Dov Berish HaCohen Tornheim - l'Avodat Yissa'har]

"Les sages-femmes craignaient D. et ne firent pas ce que leur avait dit le roi d'Egypte et elles firent vivre les garçons" (Chémot 1,17)

-> "Le verset semble redondant : si elles n'ont pas suivi l'ordre de Pharaon de tuer les garçons, c'est forcément qu'elles les ont laissé en vie!

Cependant la Torah nous rapporte ici que le moyen avec lequel elles les ont maintenu en vie est : la prière.
En effet, pas tous les bébés ne survivent à un accouchement (surtout en ces temps très anciens!), et les sages-femmes ont prié pour qu'aucun bébé juif ne meurt pendant la naissance, afin qu'il soit clair que le décret de Pharaon n'était pas réalisé.

Ainsi, non seulement elles "ne firent pas ce que leur avait dit le roi d'Egypte", mais en plus grâce à leurs prières "elles firent vivre les garçons" (signifiant qu'aucun bébé n'est mort naturellement lors d'une naissance)."

[Rabbi ‘Haïm Meïr Hager - le Rabbi de Vizhnitz]

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-> Bien que la Torah ne mentionne comme sages-femmes que Chifra et Poua, il est évident qu'un peuple aussi nombreux que les juifs avait des centaines de sages-femmes ...
Chifra et Poua étaient les patronnes de la corporation des sages-femmes.
[...]
Lorsque Pharaon ordonna aux sages-femmes d'avorter les fœtus mâles hébreux, celles-ci lui demandèrent comment connaître le sexe de l'enfant avant sa naissance.
Pharaon leur apprit une pratique occulte leur permettant de percevoir le fœtus dans la matrice.
Si celui-ci apparaissait orienté vers le bas, il s'agissait d'un garçon. Il regarde le sol d'où Adam, le 1er homme, fut formé.
Si le fœtus était orienté vers le haut, il s'agissait d'une fille qui regarde la côte de 'Hava, la 1ere femme, fut formée.
[...]
Les 2 sages-femmes principales n'étaient autres que Yo'hévét (Chifra = embellir et laver les bébés) et Myriam (Poua = parler et apaiser les bébés pleurant), sa fille de 5 ans ...
Selon une autre opinion, les 2 sages-femmes étaient Yo'hévét et sa [future] belle-fille Elichéva, fille d'Aminadav, qui épouserait plus tard Aharon ...
[...]
Yo'hévét fut récompensé en enfantant Moché, qui transmit la Torah au peuple juif (la Torat Moché) ...
Myriam aura pour petits-fils Bétsalel, architecte du Michkan, auquel D. insufflerait un esprit de sagesse.
[...]
C'est par le mérite des sages-femmes, prêtes à risquer leur vie pour résister à Pharaon, que le nombre d'enfants s'accrut encore davantage.
Le verset y fait allusion : "Hachem a récompensé les sages-femmes et le peuple s’est multiplié" (v.1,20) = la bonté que Hachem montra envers les sages-femmes causa l'accroissement du peuple.
[Méam Loez - Chémot 1,15-20]

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-> "Comme les sages-femmes avaient craint Hachem, Il leur fit des maison" (Chémot 1,21)

Rachi commente : Des maisons [dans le sens de : "dynasties"] de Cohanim, de Lévi'im et de royauté ...
Les Cohanim et les Lévi'im descendent de Yokhèvèd [Chifra], et la royauté de Myriam [Pou'a].

=> Il est surprenant de remarquer qu'elles ont bénéficiaient de telles récompenses grâce à leur crainte d'Hachem, et non au fait d'avoir sauvées/augmentées le nombre de juifs.
Imaginons une fête en l'honneur d'un héro qui a sauvé de très nombreuses personnes pendant la guerre.
Nos Sages disent que sauver une seule vie est comme sauver le monde entier. Ainsi, le fait qu'il a sauvé de très nombreuses vies fait qu'il mérite un immense respect.
Mais pendant la cérémonie, intervenant après intervenant on ne parle pas de cet aspect, mais plutôt de sa crainte d'Hachem. On ne comprendrait rien!
D'ailleurs, on ressentirait même un sentiment d'injustice, comme si on l'insultait : on aborde ce qui est secondaire sans le louer pour l'essentiel : il a sauver beaucoup de gens!

Cependant, notre paracha nous apprend que l'essentiel est la crainte Divine de Myriam et de Yo'hévét, sans nullement rapporter les incalculables vies qu'elles ont sauvées (nous existons sûrement grâce à elles!).

Le rabbi Chmouël Wosner (Rachmé haRav - Guévoura) écrit que Yo'hévét et Myriam étaient d'énormes tsadékette. Elles provenaient d'une lignée sainte, elles étaient des prophétesses, et elles craignaient Hachem depuis leur enfance.
Néanmoins, c'est la 1ere fois qu'il est rapporté qu'elles craignaient Hachem.
La raison est que la crainte Divine (yirat chamayim) n'est prouvée qu'à partir du moment où l'on surmonte ses sentiments humains afin de faire la volonté d'Hachem.
Ce n'est qu'alors que nous méritons le titre de craignant d'Hachem.
[lorsque nous avons quelque chose à perdre mais que nous restons fidèles à Hachem, nous méritons ce titre]

[certes sauver des vie est quelque chose de grand, mais par rapport aux efforts qu'elles ont dû témoigner pour atteindre un tel niveau de crainte d'Hachem, cela est quelque chose de secondaire.
Le rabbi de Kotsk dit qu'il n'y a rien de plus difficile que de mettre tout son être sous la Royauté du Ciel et de tout faire selon la Torah.
=> On peut apprendre de là la grandeur de continuellement développer notre crainte d'Hachem, c'est quelque chose d'encore plus louable que d'être un super héro qui sauve des vies!]

-> Dans le "barou'h chéamar", nous disons : "barou'h méchalem cha'har tov liré'av" (Béni soit Celui qui donne une bonne récompense à ceux qui Le craignent).
Le rav Elimélé'h Biderman explique :
Par analogie, cela ressemble à une yéchiva (grande école/université) qui veut attirer un excellent enseignant. Ils vont faire la publicité d'offrir le double du salaire normal, afin d'encourager les meilleurs à venir les rejoindre.
De même, Hachem nous dit qu'il y a une "bonne récompense" (cha'har tov) pour la crainte du Ciel, afin que les personnes sages puissent profiter de cette offre.

La crainte d'Hachem n'est pas une chose facile, nous devons surmonter notre crainte du regard des autres, notre attirance vers nos désirs, vers les plaisirs de ce monde, ...
C'est pour cela que nous devons considérer la récompense, le bien qu'il en découlera, afin de nous renforcer à investir toutes nos forces pour suivre le chemin de la crainte d'Hachem.

-> Rabbi Yossef Its'hak de Loubavitch dit : "Si quelqu'un connait la Torah mais n'a pas de crainte d'Hachem (yirat chamayim), alors il est semblable à un talit katan sans tsitsit qui y sont attachés."

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-> Le rav Eliyahou Lopian enseigne :
Dans le monde non-juif si quelqu'un a sauvé des milliers de personnes, mettant sa vie en danger pour les aider, est-ce qu'on s'interrogera de savoir s'il est quelqu'un qui craint Hachem (yéré chamayim)?
N'est-il pas suffisant qu'il est sauvé des vies? Que nous importe ce qu'il a dans sa tête!

Pourtant dans la Torah, nous voyons le contraire : "et les sages-femmes ont craint Hachem ... et comme les sages-femmes avaient craint Hachem, Il leur fit des maisons" (Chémot 1,21).
Elles n'auraient jamais pu faire ce qu'elles ont fait sans crainte d'Hachem, et elles n'auraient jamais reçu de récompenses si elles n'en avaient pas [et ce même si elles avaient sauvé des milliers de vies!].

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-> Rabbi Yéhochoua de Belz enseigne :
- la yir'at chamayim (la crainte du Ciel) = c'est avoir peur de fauter, afin de ne pas empêcher la bonté du Ciel de venir sur nous.
- la yir'at Hachem (la crainte d'Hachem) = c'est lorsque nous pensons à la grandeur d'Hachem au point d'en arriver à craindre Hachem.
- la yir'at 'hét (la crainte de la faute) = c'est craindre de faire quelque chose qui ne nous convient pas de faire.
[comment puis-je descendre aussi bas! En ce sens, il est important d'avoir une haute estime de nous (on a une partie d'Hachem en nous!) afin que les fautes nous semblent le plus bas possible, le plus répugnant possible à nos yeux!
C'est en ce sens que la guémara (Sanhédrin 37) affirme : "tout le monde est obligé de se dire : "bichvili nivra aolam" (le monde a été créé pour moi)". On doit reconnaître notre importance, et cela doit nous aider à éviter la faute.]

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-> Selon le Ibn Ezra, pour une population juive aussi nombreuse, il y avait plus de 500 sages-femmes.
Shifra et Poua en étaient les responsables, et une partie de leur travail était de collecter l'impôt sur le revenu de toutes les sages-femmes.

-> Selon d'autres, Shifra et Poua n'étaient pas le nom de personnes, mais plutôt d'un groupe de gens.
Parmi les centaines de sages femmes, il y en avait qui étaient des sages-femmes de type Shifra, et d'autres de type Poua.
Les sages-femmes Shifra étaient celles qui s'occupaient d'accoucher le bébé, et les sages-femmes Poua étaient celles qui assistaient et calmaient les mères qui donnaient naissance, et c'était celles qui s'occupaient du nouveau-né immédiatement après la naissance.
Ainsi, lorsque Pharaon s'est adressé à Shifra et à Poua, il a en réalité parlé à de nombreuses sages-femmes en même temps.
[Abarbanel ; Malbim]

-> Nos Sages disent que Shifra et Poua étaient soit Yo'hévét et Myriam, ou bien soit Yo'hévét et Elichéva (la future femme d'Aharon). [guémara Sota 11b]
Elles étaient appelées Shifra et Poua, car elles amélioraient l'état du bébé (Shifra) et elles savaient comment calmer les pleurs d'un bébé. [cf. Rachi]
Selon le Alchikh haKadoch, puisque leurs actions étaient connues de tous, on faisait référence à elles par leurs actions, plutôt que leur nom.
De son côté, le Emet léYaakov enseigne que Shifra et Poua étaient les noms égyptiens des noms hébreux de Yo'hévét et Myriam/Elichéva.

-> D'autres commentateurs ont une interprétations différentes :
- selon le Rokéa'h, Shifra et Poua étaient des sages-femmes égyptiennes.
- selon le midrach (Tadsheh 21), il s'agit de sages-femmes égyptiennes qui se sont converties et qui ont rejoint le peuple juif.
En effet, si elles avaient été juives de naissance, comment Pharaon aurait-il pu leur faire entière confiance pour qu'elles tuent les bébés juifs?
De plus, si elles avaient été juives, pourquoi la Torah leur fait-elle autant de louanges pour avoir craint Hachem et ne pas avoir tué les bébés juifs, alors que cela serait une réponse évidente de la part d'un juif à ces instructions de Pharaon (tuer des milliers d'enfants juifs!).
Ainsi, il est probable qu'elles étaient d'origine égyptienne.
[Panéa'h Raza ; Abarbanel ; Kli Yakar]

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-> "Elles n'ont pas fait ce que leur avait dit le roi d'Egypte" (Chémot 1,17)

-> La guémara explique que Pharaon exigea des sages-femmes d'avoir un rapport avec lui, mais elles refusèrent. L'expression précise utilisée par nos Sages est : "Pharaon a exigé de leur faire commettre la faute et elles ne se sont pas laissées exiger". Cette formulation est étonnante. On se serait plutôt attendu à lire : "et elles ne lui ont pas obéi"!

Rabbi Bounim de Pshischa explique que les Sages-femmes avaient cette intelligence de voir dans la faute, le danger immédiat. Elles n'ont pas hésité un seul instant et n'ont eu aucun besoin de lutter pour refuser « l'exigence » de Pharaon.
C'est le sens de l'expression : "Elles ne se sont pas laissées exiger", comme si pour elles, rien n'avait commencé et Pharaon ne leur avait rien exigé. Car la faute était pour elles bien plus dangereuse que la désobéissance au roi lui-même. Elles y voyaient ce poison. Cela est suggéré par le verset qui se traduit littéralement : "Elles n'ont pas fait lorsque leur avait dit le roi d'Egypte", c'est-à-dire qu'au moment même où il leur avait demandé de commettre cette faute, elles ont refusé, sans hésiter, sans temps de réflexion, comme s'il s'agissait de consommer un gâteau empoisonné.

-> La guémara révèle que Pharaon demanda aux sages-femmes de s'unir à lui mais elles refusèrent. Mais pourquoi Pharaon leur demanda-t-il cela? Ne voulait-il pas juste qu'elles tuent les mâles hébreux! Pourquoi exiger de s'unir à elles?

Le 'Hatam Sofer explique :
En fait, nos Sages enseignent que les nations du monde suspectaient que les descendants des Hébreux étaient issus de pères égyptiens. En effet, ils tinrent le raisonnement suivant : "Si les Egyptiens réussirent à dominer leurs corps, encore plus ont-ils dû réussir à avoir maîtrise sur leurs femmes!" Mais Hachem témoigna que toutes leurs généalogies étaient restés pures. Aucune femme juive, dans leur intégrité, ne se laissa approcher par les égyptiens.
Pharaon aussi a tenu le même raisonnement et suspectait que certainement, les égyptiens devaient forcément avoir eu
une maîtrise sur les femmes Hébreux. Mais alors, les bébés qu'elles accoucheraient seraient de pères égyptiens. Il n'y a donc pas lieu de les tuer puisque Pharaon considérait qu'ils sont égyptiens. C'est pourquoi, Par'o voulait tester si ce raisonnement est valable et il demanda aux sages-femmes de s'unir à lui pour voir si les femmes Hébreux cèdent aux demandes des égyptiens, encore plus s'il s'agit du roi lui-même. Et comme elles refusèrent, Pharaon comprit qu'en fait les femmes juives ne se laissent pas approcher par les égyptiens, même si c'est le roi. De ce fait, il décida donc de décréter qu'il fallait les tuer, puisqu'ils sont bien des Hébreux.

"Sa sœur dit à la fille de Pharaon : "Faut-il aller quérir pour toi une nourrice parmi les femmes des Hébreux?"" (Chémot 2,7)

-> La guémara (Yoma 39a) enseigne :
""Ne vous rendez pas impurs, vous en contracteriez de l'impureté [vénitmétem - ונטמתם]" (Vayikra 11,43) : Ne lis pas "impureté" mais occlusion" [vénitamtem - ונטמאתם], car les fautes obstruent le cœur de l'homme."

Rachi commente cette guémara : "Elles bouches et ferment le cœur à toute sagesse".

-> Le rav Yéhouda Leib 'Hasman (Ohr Yahel) rapporte :
Si l'homme possède une dimension physique, il est également doté d'une nature spirituelle, que les fautes endommagent concrètement.
Il en résulte que même un enfant innocent, auquel on ne saurait imputer aucune faute, n'est pas moins affecté par la consommation d'aliments interdits.

Voilà pourquoi il était inconcevable que la bouche de Moché bébé soit nourrie par un lait impur.
C'est pour cette raison que la loi juive (Yoré Déa chap.81,7) est qu'il convient d'éviter, dans la mesure du possible, d'avoir recours aux services d'une nourrice non-juive, car son lait provient lui-même de ces aliments qui "occultent le cœur".

-> Le Sifté Cohen (v.2,10) dit que Hachem a provoqué l'incident où Moché a dû choisir entre le charbon et un plat de pièces d'or. En effet, lorsque la fille de Pharaon avait tenté de faire allaiter Moché par une égyptienne, l'une des nourrices avait pressé de son lait dans sa bouche. Le charbon brûlant lava sa bouche de cette impureté.

[le Méam Loez (Chémot 2,9-10) enseigne : "Le jour même où Yo'hévét avait déposé son fils dans le fleuve, il lui fut rendu. Elle put le tenir dans ses bras et l'allaitait pendant 24 mois. Elle fut même payé pour cela par la fille de Pharaon (qui ne savait pas que cette juive était sa mère).
Pendant cette période (de 24 mois, nourrit par sa mère), Moché mûrit plus rapidement qu'un enfant ordinaire, et à l'âge de 2 ans, il ressemblait déjà à un jeune homme.
Yo'hévét l'amena alors à la fille de Pharaon qui le prit dans ses bras et l'embrassa. Depuis ce jour, il ne quitta plus le palais [jusqu'à l'âge de 12 ans où il s'en enfuit], comme s'il était réellement le fils de la princesse.]

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-> Le Gaon de Vilna dit au nom du Rachba qu'on apprend cette halakha de l'attitude de Moché, refusant d'être allaité par une femme égyptienne, puisque dans le futur il sera amené à parler avec la présence divine.

-> Rabbi Yaakov Kaminetsky s'interroge : en quoi un enfant exceptionnellement saint comme Moché, doit-il venir à fixer la loi juive, s'appliquant à tous?

Il répond que nous apprenons de là une leçon fondamentale dans l'éducation des enfants.
En effet, à nos yeux : absolument tout enfant juif a le potentiel de parler avec la présence divine.
Ainsi, chaque aspect de son éducation doit se faire avec l'état d'esprit qu'il peut et qu'il va un jour parler avec la présence divine. En effet, qui sait : peut être que c'est NOTRE enfant qui sera le machia'h, qui deviendra un des principaux acteurs de la guéoula, un des géants du peuple juif, ...

Si nous avons toujours cela à l'esprit, nous en venons alors à élever différemment nos enfants.
Si nous les considérons comme spéciaux, alors nous nous devons de faire tous les efforts possibles pour les protéger de la moindre exposition à l'impureté, chose tellement facile dans le monde actuel.

[en effet, imaginons notre honte lorsque dans le monde de vérité, on nous révélera quel géant aurait pu être notre enfant si seulement nous ne l'avions pas contaminer par de l'impureté!]

-> Le Rambam (Michné Torah - Hilkhot Téchouva 5,2) écrit : "Chaque individu peut devenir aussi vertueux que Moché".

-> Lors de la brit mila de chaque enfant juif, nous exprimons le souhait que "ce petit devienne grand". On fait ici référence à la grandeur spirituelle, et non physique. Cela doit rappeler aux parents quelles aspirations ils doivent avoir. Il ne faut pas éduquer notre enfant à devenir un juif "ordinaire", mais l’aider à devenir "grand".
Et il ne suffit pas de "vouloir" que son enfant atteigne de hauts niveaux, il faut lui tracer la voie, lui faciliter la tâche au maximum. On peut y arriver en se souvenant des mots de Rav Kaminetsky et en élevant chaque enfant comme s’il pouvait devenir un "Moché Rabbénou".

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-> Le Talmud de Jérusalem (cité par les Tossafot 'Haguiga 15a) raconte que Elicha ben Abouya devint un renégat (reniant totalement la religion juive) parce que sa mère, alors enceinte de lui, était passée devant un lieu idolâtre, et attiré par l'odeur des sacrifices, en avait goûté.
Le Talmud ajoute que cette nourriture pénétra en elle comme le venin d'un serpent.

=> Elicha ben Abouya, un des plus grands érudits de son temps, l'un des 4 hommes qui pénétrèrent le "Jardin secret de la Kabbale" (Pardess), et qui devint le maître de Rabbi Méïr, ne put jamais se défaire totalement de ce "venin" absorbé par sa mère, entraînant qu'en fin de compte, il s'éloigna totalement du judaïsme.

S'il en est ainsi d'un fœtus qui ne mange que contre son gré, cela est d'autant plus vrai pour un homme qui se nourrit lui-même, et profite du plaisir que lui procure l'aliment interdit.

-> "Les mitsvot ne furent données aux hommes que pour leur permettre de se purifier" (midrach Béréchit rabba 44)

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+ "Sa sœur dit à la fille de Pharaon : "Faut-il aller quérir pour toi une nourrice parmi les femmes des Hébreux?"" (Chémot 2,7)

-> Rachi (Chémot 2,7) commente : Cela nous indique qu’elle l’avait présenté à de nombreuses femmes égyptiennes pour qu’elles l’allaitent, mais il avait refusé, étant destiné à converser avec la présence divine.

-> Rachi (guémara Sotah 12b) écrit que la raison pour laquelle le lait d'une non-juive entraîne une impureté spirituelle, est parce que la nourriture non cachère qu'elle mange, qui va passer au bébé juif par le biais de son lait.

-> Le Ritva ajoute que goûter indirectement à de la nourriture non-cachère va engendrer de la cruauté et des mauvais traits de caractère dans le bébé juif.

- C'est pourquoi le Netsiv écrit que si une femme non-juive qui ne mange que cachère, alors son lait ne serait pas problématique.

- Cependant le Rachba, ainsi que le Méïri, ne sont pas d'accord et maintiennent que le caractère d'une femme non-juive est par nature mauvais (un juif ayant une âme beaucoup plus élevée qu'un non-juif), et qu'automatiquement elle va le transférer au bébé qu'elle allaite [lui entraînant des dommages spirituels, bien qu'elle mange cachère].

- Le Ben Ich 'Haï est également rigoureux au sujet d'un allaitement par une non-juive qui mange strictement cachère.

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-> "La fille de Pharaon dit à celle-ci : "Emporte cet enfant et allaite-le moi, je t’en donnerai le salaire". Cette femme prit l’enfant et l’allaita." (Chémot 2,9)

-> Le Ben Ich 'Haï écrit :
Il est connu le midrash qui nous dit que Batya a essayé toutes les nourrices possibles d’Egypte pour allaiter Moché. Et qu’aucune d’elles n’a été capable de faire desserrer les lèvres de Moché qui étaient comme scellées pour ne pas laisser pénétrer du lait de ces femmes dans sa bouche sainte qui parlerait un jour avec Hashem face-à-face.
Seulement quand on y réfléchit d’un point de vue technique, il est impossible de ne pas penser qu’elles n’auraient pas essayé de forcer leurs tétons dans sa bouche et qu’obligatoirement du lait aurait sali le haut de ses lèvres saintes.
C’est ce qu’on peut lire dans le verset "cette femme prit l’enfant et l’allaita", une fois que Myriam propose à Batya de lui trouver une nourrice parmi les hébreux et l’amène à sa mère, il est dit qu’elle l’allaita, mais en hébreu l’allaita se dit : "Vaténikéhou", on peut le lire en changeant les voyelles : "Vaténakéhou", elle l’a lavé, c’est-à-dire que Yochéved a pris le soin avant de l’allaiter de bien nettoyer ses lèvres pour que la plus infime goutte de lait égyptien ne rentre pas en même temps que le sien.

"Hachem est encore plus présent à nos côtés que ne l'est notre propre ombre, car la nuit, celle-ci nous quitte!
Quant au Maître du monde, c'est 24 heures sur 24 qu'Il reste près de nous. En aucun cas et en aucune situation nous ne sommes seuls.
Peu importe ce que nous faisons et où nous allons, même si nous ne faisons pas ce qu'Hachem désire, la Présence divine est toujours à nos côtés.
Infailliblement, nous [les juifs] sommes toujours accompagnés."

[Rav Chimon Schwab]

Puisque les Sages nous ont enseigné que le but de toute la Création était la Torah, celui qui a le mérite d'être dans la Torah, est alors digne de profiter de toute la Création, car celle-ci se maintient par sa Torah.
Mais celui qui n'a pas ce mérite, il ne lui est pas permis de profiter de ce monde, ne serait-ce que d'un grain de sable, sauf s'il soutient les étudiants de la Torah ou les instituions de Torah.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

"De même que nous attendons davantage de ceux qui sont bénis par des richesses matérielles, de même nous attendons davantage de ceux qui sont riches en connaissances/spiritualité."

['Hafets 'Haïm]

=> Nous devons avoir une évaluation de nos richesses spirituelles, de nos capacités, et ce n'est qu'ensuite que nous pouvons analyser pleinement notre comportement. Plutôt que de ce comparer à autrui, il faut se comparer à ce qu'on pourrait être/faire au regard de nos potentialités internes. Est-ce que tout est investi à bonne escient? Est-ce que je me satisfait d'en exploiter qu'une petite partie? ...
Notre yétser ara cherche à nous faire oublier nos richesses intérieures. En effet, moins l'on a conscience de ce que l'on a, moins nos ambitions spirituelles sont élevés, et nous visons alors petit (au regard de ce que l'on a).
C'est ça tout l'objectif de notre yétser ara : que notre vie passe, et que nous l'ayons le moins exploiter, nous entraînant un sentiment de honte éternelle et un manque total de mérites!

"Pardonne, de grâce, le péché de tes frères et leur faute, car ils t’ont rendu du mal" (Vayé'hi 50,17)

-> Les termes "Pardonne, de grâce" se disent dans le Texte : "sha na" (שא נא), expression composée des initiales des 4 formes figurant sur le Char Céleste (la merkava), comme le décrivit le prophète Yé’hezkel.
Ces 4 figures sont : le taureau (שור), le lion (אריה), l’aigle (נשר) et l’homme (אדם).

Or, le taureau est le symbole de Yossef, comme dans le verset : "C’est l’aîné de son taureau".
=> Les frères veulent signifier ici à Yossef que c’est uniquement s’il leur pardonne qu’il méritera de voir son représentant, à savoir le taureau, sur le Char Céleste. Mais s’il ne leur pardonne pas, alors quelqu’un qui aura gardé rancune ne pourra pas avoir le mérite de se voir représenter sur le Char Céleste.

Ainsi, l’allusion est la suivante : "Pardonne de grâce" (שא נא), car c’est seulement dans ce cas qu’apparaîtront sur le Char, les 4 formes en allusion justement par les initiales de ces mots (שא נא).
Mais si tu ne pardonnes pas, alors il manquera une figure parmi les 4, à savoir celle du taureau, qui fait allusion à Yossef.

[Rabbi Chimchon d'Ostropoli]

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-> Yaakov évoque 3 de ses fils sous l'aspect de bêtes féroces : Yéhouda, un lion, Yossef, un taureau (voir Rachi - Vayé'hi 49,6) et Binyamin, un loup.
Cette comparaison indique que ces 3 tribus vaincront les 3 peuples comparés à des animaux : la Babylonie, comparée à un lion, tombera sous Daniel, issu de la tribu de Yéhouda ; le danger présenté par les Mèdes, sera écarté grâce à Mordé'haï et Esther, issu de la tribu de Binyamin ; quant à Edom-Rome, le taureau, il sera vaincu par le machia'h ben Yossef (midrach Béréchit rabba 99,2 ; Tan'houma 14).

"Ils se tinrent au pieds de la montagne" (Yitro 19,17)

-> Rachi rapporte la guemara (Shabbath 88a) : La montagne a été arrachée à son endroit et a été renversée sur eux comme une coupole.

-> Ensuite, Hachem leur déclara : "Si vous acceptez la Thora, c’est bien. Sinon, là-bas vous serez enterrés".
N'aurait-il pas été plus logique qu'il soit dit : "Sinon, ICI vous serez enterrés", c’est-à-dire sous la montagne?

En fait, nos Sages disent que si les juifs n’avaient pas accepté la Torah, le monde entier aurait été détruit, car le monde n’existe que grâce au mérite de la Torah.
Dès lors, "sinon (si vous n’acceptez pas la Thora, alors) là-bas vous serez enterrés" = pas seulement sous la montagne, mais partout où vous pourrez vous trouver, car tout disparaîtra.
[le 'Hafets ‘Haïm]

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-> La montagne au-dessus d'eux avait une forme semblable à une coupole
Selon rabbi Moché Soloveitchik (véaIch Moché), c'est une allusion au fait que que si les juifs refusaient la Torah, ils auraient certes pu continuer à vivre mais leur vie serait alors limitée/vide, à l'image de d'un prisonnier sous un dôme, une coupole.
En effet, seule la partie matérielle existerait, sans aucune possibilité d'élévation vers le Ciel par la spiritualité.

Ainsi, Hachem voulait leur dire qu'ils ne mourraient pas écrasés physiquement sous la montagne, mais que spirituellement ils allaient être morts, enterrés dans la matérialité.

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+ Celui qui est forcé : c'est là sa force!

-> Le rav Yérou'ham de Mir rapporte la guémara (Avoda zara 2,1) selon laquelle les nations du monde, à la fin des temps, se plaindront à Hachem : "Pourquoi ne nous as-Tu pas retourné la montagne du Sinaï sur nos têtes en nous forçant à recevoir la Torah".
Apparemment, cette montagne retournée sur nous, serait un atout du peuple juif que les nations nous envieront.
D’ailleurs, nous-mêmes nous pouvons nous demander pourquoi une fois que le peuple juif a dit : "Naassé véNichma" (nous ferons et nous comprendrons), il a été nécessaire pour Hachem de nous retourner la montagne sur nos têtes?

La réponse se trouve dans le midrach (Dévarim rabba 4,2) qui enseigne : "la Torah et l’épée sont descendus du Ciel enveloppées l’une dans l’autre" = ce qui signifie que la particularité du don de la Torah est qu’il s’est fait avec une dimension d’obligation extraordinaire (c'est la Torah ou la vie!).
Non seulement les juifs ont concentré toute leur volonté à tel point qu’ils ont pu prononcer le célèbre : Naassé Vénichma, mais en plus Hachem Lui-même a retourné la montagne sur leurs têtes afin d’augmenter leur niveau d’obligation.
La Torah elle-même est descendue du Ciel avec l’épée, ce qui signifie que son application sera maintenant : Pikoua’h nefech : une question de vie ou de mort pour le Klal Israël.

=> Est-ce une manière de nous effrayer, de nous forcer, de nous punir?
Pas du tout. La dimension d’obligation est en réalité le synonyme et le secret de perfection.
Le fait même de pouvoir choisir entre le bien et le mal est un défaut immense qui existe dans l’Humanité.
Certes, c’est ce libre arbitre qui donne à l’homme du mérite, mais le fait même qu’il puisse hésiter avec le mal, avec la paresse, avec la colère, ... est en soi un défaut immense ; même si au final il choisit le bien.
En effet, la Torah qui est parfaite (Torat Hachem temima), devait forcément être donnée dans une dimension d’obligation immense qui serait synonyme de sa perfection.
Les mitsvot n’ont de force que lorsqu’elles sont obligatoires : c'est une injonction d’Hachem ; car là est aussi le secret de leur perfection. [un acte banal, devient infiniment puissant une fois que Hachem nous l'ordonne!]
De même, chaque Ben Israël n’atteindra sa plus grande force et sa plus grande perfection que lorsqu’il aura réussi, de son propre gré, à se rendre complètement contraint et forcé à la Torah et aux mitsvot.

Le rav Yérou'ham de Mir ajoute : "Ne crois pas que quelqu’un qui fait quelque chose en traînant le pas et en forçant sa nature, il s’appelle quelqu’un qui est arrivé à la ‘’parfaite contrainte’’. Voici qu’au sujet des astres nous disons ‘’smeh’im bétsétam vésassim bévoam (ils se réjouissent lorsqu’ils sortent [pour accomplir la volonté d’Hachem], et ils exultent lorsqu’ils reviennent - dans la bénédiction sur la lune).
De même les anges se déplacent comme le feu tant ils sont enthousiastes et empressés d’accomplir la parole d’Hachem.
Lorsque l’on parle de cette ‘’obligation’’ et de cette ‘’contrainte’’ qui sont perfection, il faut plutôt entendre que c’est un niveau où la volonté de l’Homme est tellement puissante et la perception d’Hachem qui L’enjoint, est tellement grande qu’il n’y a plus de place pour l’hésitation, qu’il n’y a plus de place pour la paresse, qu’il n’y a plus place pour le libre arbitre.
En réalité, c’est par le mérite que nos ancêtres ont dit : "Naassé vénichma" qu’ils ont pu voir la montagne du Sinaï se retourner sur eux ; et les nations du monde nous l’envierons à la fin des temps.
Ils demanderont à Hachem pourquoi ils n’ont pas mérité cela et Hachem leur répondra : par votre manque de bonne volonté (comme le prouve la mitsva de Soucca qu’ils vont recevoir, mépriser et fuir son inconfort dès que la chaleur devient trop intolérable pour eux, comme le raconte la guémara).

Il en ressort que n’ont pu être sortis d’Egypte que les juifs qui présentaient en eux une vraie disposition aux mitsvot, une volonté profonde de s’assujettir à la volonté d’Hachem.
Comme le dit le midrach lui-même, beaucoup de Bné Israël étaient encore attachés à l'idôlatrie, d’autres étaient attachés à l’argent et certains n’avaient pas une volonté entière de se soumettre aux mitsvot.
Tous ces Bné Israël n’ont même pas pu entendre l’appel d’Hachem et ont disparus pendant la plaie de l'obscurité car ils n’étaient pas aptes à rentrer et à recevoir le joug de la royauté d’Hachem.
[d'après le Néféch Yéhoudi - Bo (5778)]

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-> Rabbi Its'hak de Gour disait :
On sait qu'au moment où D. a révélé la Torah au peuple d'Israël, il a menacé de retourner la montagne sur lui comme un entonnoir. Mais cela est d'autant plus curieux que le peuple avait déjà proclamé avec solennité : "Nous ferons et nous entendrons" (Michpatim 24,7).

En vérité, au moment où le peuple se tenait au pied de la montagne et qu'il entendit les 10 Paroles : "Tu ne tueras pas", "Tu ne voleras pas", ... les "belles âmes" d'Israël haussèrent les épaules.
Quoi? Et c'est pour nous dire cela qu'on nous a dérangés alors que nous nous attendions à des proclamations plus profondes et plus substantielles.
C'est à nous que l'on dit : "Tu ne voleras pas", "Tu ne convoiteras pas"? Non mais pour qui nous prend-on?

C'est alors que Moché retourna la montagne sur eux et leur dit : surtout ne bougez pas. Cela concerne vous aussi!
Car si vous analysez les choses en profondeur, vous vous apercevez qu'il y a, en chacun de vous aussi, une petite part du mauvais penchant, du mauvais instinct du vol, de celui du meurtre et certainement de celui de la course au profit.
Vous imaginez sans doute que vous êtes à l'abri de cela? Eh bien non : "Tu ne tueras pas", "Tu ne voleras pas", "Tu ne te prostitueras pas", ...

[chacun des commandements impliquent énormément de choses, comme par exemple le fait de provoquer un sentiment de honte à autrui en public, qui est assimilable à être un meurtrier.]