Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Unique est Ma colombe fidèle, Ma parfaite" (Chir haChirim 6,9)

Selon le Zohar le terme : "Ma parfaite" (תַמָּתִי) doit être interprété comme : "Mon jumeau" (téomati - תאומתי).
D'une certaine façon, Israël est le jumeau de Hachem, car les 2 ont le pouvoir d'influencer le cours de la création.

=> Le Zohar met en avant l'incroyable grandeur de chaque juif.

D'ailleurs, la 1ere phrase qu'on dit le matin (modé ani) se termine par : "grande est ta confiance" [en me donnant autant de puissance d'impacter le monde en bien ou en mal - bé'hémla rabba émounaté'ha].

Réch Lakich (midrach Vayikra rabba 24,9) affirme : "Un verset proclame : 'Tu seras constamment (rak) au-dessus (de tout)' (Ki Tavo 28,13).
[Hachem a dit au peuple juif :] On pourrait croire que votre niveau atteindra le Mien, ainsi le verset précise : 'seulement' (rak), ce terme limitatif précise que Ma grandeur dépassera (toujours) la vôtre. "

=> Contrairement à ce que nous laisse croire notre yétser ara, chaque juif a en lui des capacités divines, en témoigne la précision de Hachem, qui montre à quel point nous pouvons tendre vers Lui.

Tout l'enjeu de ce monde est de prendre conscience de notre grandeur phénoménale, afin d'agir en conséquent!

<---------------------------------->

"[Hachem dit :] Je règne sur les êtres humains. Qui règne sur Moi?
Les tsadikim."

[guémara Moèd Katan 16]

Le Maguid de Kozhnitz y voit une allusion dans le verset : "Tous tes enfants seront des élèves de Hachem" (Yéchayahou 54,13 - וְכָל-בָּנַיִךְ לִמּוּדֵי יְהוָה).

Il rend : לִמּוּדֵי יְהוָה, par : "des enseignants de Hachem"
D'une certaine façon, les tsadikim, enseignent à D. comment agir envers Ses enfants.

"Tu me verras par derrière ; mais ma face ne peut être vue" (Ki Tissa 33,23)

Selon le 'Hatam Sofer, ce verset fait allusion au fait que pour percevoir la providence d’Hachem dans le monde, on peut s’en rendre compte en voyant "l’arrière", en réfléchissant à ce qui s’est passé et en voyant comment tous les événements ont concouru pour atteindre notre bien.

Mais on ne peut pas voir le devant (ma face).
Avant que l’histoire ne se déroule, quand on se trouve par exemple au début d’une épreuve difficile, on ne peut pas encore bien percevoir la bonté divine et Sa main qui dirige tous les événements.
Mais à la fin de "l'épisode", en faisant marche "arrière", on pourra alors constater la grandeur d’Hachem et Sa bonté, comment Il a fait coïncider tous les événements qui se sont passés pour amener notre bien.

Alors que nous venons de sortir de la fête de Pourim, ce message prend tout son sens ...

Tout ce qui nous reste à faire est de croire sans aucun doute que simplement la raison nous en est cachée. C’est pour nous cette foi qui est bonne, car nous ne recevrons de récompense que pour la foi.
[à l'image du fait d'attendre la venue du machia'h à chaque instant, car même s'il ne vient pas notre atteinte fait infiniment plaisir à Hachem, et nous recevrons une récompense pour chaque moment de l'avoir attendu.
Ainsi, nous ne devons pas désespérer, mais plutôt être plein de confiance en Hachem, et savoir que l'on génère des mérites et de la joie à papa Hachem, et il y a rien de mieux pour que tout se passe de la meilleure des façons!]

C’est ce que signifie le verset : "vous verrez Mon arrière", une fois que le but de la chose se sera réalisé, on verra et on comprendra rétroactivement ce qui s’est passé. Mais le verset nous annonce explicitement : "Mon avant ne sera pas vu", on ne verra pas et on ne comprendra pas le but.

[nous avons tendance à donner des conseils à Hachem quand ce n'est pas exactement comme nous le voudrions (ex: "pourquoi lui il a et pas moi").
- "Tu me verras par derrière" = d'une certaine façon la Torah nous rappelle que tant que nous faisons passer Hachem en premier et nous en second, alors nous pouvons espérer voir Hachem (qui est devant nous) et ainsi le suivre sur le bon chemin de notre vie.
- "mais ma face ne peut être vue" = par contre si nous dirigeons notre vie en fonction de notre vision des choses, en fonction de ce que nous voulons, imaginons, ... alors notre égo est devant Hachem, et alors nous ne voyons pas Hachem (il est derrière nous).
On peut même se créer une idole sous les habits de Hachem, pour légitimer le culte que nous vouons à notre personne dans le périmètre de la halakha.
Mais un juif doit agir humblement en mettant Hachem devant Lui en permanence (comme l'affirme le roi David : chiviti Hachem lénégdi tamid), qui est la seule façon d'y voir quelque chose dans l'obscurité de ce monde, d'évoluer dans le émet.]

<----------------------------------------------->

-> Le Ora'h lé'Haïm donne l'explication suivante.
L’arrière : fait allusion aux impies (réchaïm), qui sont en arrière puisqu’ils "tournent le dos" à Hachem.
L’avant (la face) : au contraire représente les justes (tsadikim), qui marchent devant Lui.

Hachem dit à Moché : Tu verras Mon arrière, c’est-à-dire que tu pourras cerner et appréhender la patience, l’amour et la compassion que J’ai pour les réchaïm. Mais, le grand amour que J’ai pour les tsadikim, ainsi que la récompense extraordinaire que Je leur réserve pour leurs bonnes actions, cela tu ne pourras jamais l’appréhender.

<----------->

+ "Tu me verras par derrière".
Rachi commente : Il lui a montré le nœud de [Ses] tefilin.

Selon le Ora'h lé'Haïm (rabbi Avraham 'Haïm de Zlotchov), Hachem transmet un important message à Moché :
-> "par derrière" (a'horaï) = c'est une référence aux moments où les juifs se sont éloignés de Hachem, qu'au lieu de marcher en avant dans Ses chemins, ils marchent dans les leurs, derrière Sa Volonté.
[Hachem a demandé à Avraham "marche devant Moi et sois intègre" (Lé’h Lé’ha 17,1) => derrière Hachem = c'est lorsque l'on agit de façon opposée à ce que D. attend de nous]
-> Hachem montre à Moché le "nœud de [Ses] téfilin" = quelque soit la distance dont peut s'éloigner les juifs, Hachem continuera toujours à les aimer. A l'image de ce nœud des téfilin, le lien entre D. et les juifs est solide et total.
=> C'est pour cette symbolique fondamentale que Hachem a montré à Moché le nœud de Ses téfilin.

<----------->

-> "Tu verras (véraïta) mon arrière, et ma face ne sera pas vue"

Rachi : Il lui a montré le nœud des tefilin.

Le Avné haChoham fait remarquer que le mot véraïta (וְרָאִיתָ) est formé des initiales de : "Vékecher Téfilin Raa Eikh Ihyé" (Et il a vu comment était le nœud des téfilin).

"Sur l'ordre du Cohen, on apportera, pour quiconque se purifie, 2 oiseaux vivants, purs, du bois de cèdre, de l'écarlate et de l'hysope." (Métsora 14,4)

La purification du lépreux s'effectuait en mettant du sang de ces oiseaux, sur le pouce de sa main droite, sur l'orteil de son pied droit et enfin sur le lobe de son oreille droite.
De l'huile était également utilisée, ainsi que du bois de cèdre et de l'hysope.

Le 'Hida (Midbar Kedmot) va nous montrer comment chacune de ses actions, venait réparer la faute commise par un des membres de cet homme devenu lépreux.

On peut distinguer 5 façons d’enfreindre les lois relatives au lachon ara (médisance) :

-> la 1ere = du fait de la simple parole ==> en contrepartie, on utilise l'oiseau qui siffle.

-> la 2e = lorsque l'on a dû se déplacer pour aller raconter le lachon ara ==> on met du sang sur l'orteil.

-> la 3e = lorsque l'on a écouté le lachon ara ==> le sang est placé sur le lobe de l'oreille.

-> la 4e = lorsque l'on a entendu du lachon ara et que l'on avait la possibilité de protester (en hébreu cela se dit : "béyado" = dans sa main - sa possibilité), et que l'on ne l'a pas fait : le sang est placé sur la main.

-> la 5e = lorsque l'on a fait l'éloge d'une personne devant un auditoire qui a alors rétorqué : "et pourtant nous avons entendu que cette même personne avait telle et telle chose ..." ==> c'est pourquoi, on apporte du bois de cèdre et de l'hysope, comme pour signifier : "Tu as élevé ton ami comme le cèdre, le plus haut des arbres, mais cela l'a amené à être rabaissé comme l'hysope ..."
Et il faut donc se garder de dire des éloges de quelqu'un devant des gens qui risquent de compléter nos propos par de la médisance.

"Aller se présenter devant le roi, implorer et supplier devant lui (mil'fanav) pour son peuple" (Esther 4,8)

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Pourim) commente :
Le terme "devant lui" (mil'fanav) semble superflu. La signification, cependant, peut être comprise avec l'explication suivante : Nos Sages soulignent que le roi A'hachvéroch était en fait plus racha que Haman ; A'hachvéroch n'aurait pas pu se soucier moins du bien-être des juifs.
Néanmoins, Mordé'haï ordonna à Esther de s'approcher du roi, persuadé que lorsqu'Esther se présenterait devant lui, la Chékhina l'accompagnerait, ce qui se produisit effectivement.
Mordé'haï espérait que le roi racha absorberait un peu du rayonnement spirituel qui accompagnerait l'entrée d'Esther, et que cela changerait son attitude de sorte qu'il accepterait de s'occuper du bien-être des juifs.

L'expression "supplier devant lui pour son peuple" (oulvakech milfanav al ama) fait allusion à cette idée.
Lorsqu'Esther se tenait "devant lui", c'est-à-dire devant le roi, ce racha, il la regardait et l'absorbait dans son cœur.
En effet, A'hachvéroch n'aurait pas pu se soucier davantage du bien-être des juifs. Il regarderait Esther et absorberait une partie de l'éclat spirituel qui l'envelopperait en raison de la présence de la Chékhina, ce qui l'inciterait à protéger les intérêts des juifs.

<--->

=> La présence Divine qui accompagnait Esther a influencé A'hachvéroch pour qu'il soit mieux disposé à l'égard des juifs.

Joie d’Adar & sainteté

+ Joie d'Adar & sainteté :

-> Le mois d'Adar tombe à la fin de la partie de l'année au cours de laquelle nous lisons les parachiyot de Chémot à Michpatim, connus sous leur acronyme de Chovavim.

La période au cours de laquelle sont lues les parachiyot de Chémot à Michpatim est propice à l'élévation des étincelles saintes des klipot, c'est-à-dire de la Sitra A'hara, dans laquelle elles sont tombées en raison de nos fautes. La Sitra A'hara, à son tour, est symbolisée par Essav (Zohar 3:185a).

Or, lorsque les étincelles sont ramenées à leur place élevée, D. en tire un immense plaisir.
C'est un peu comme lorsque le fils qui vit loin retourne chez son père, celui-ci éprouve un plaisir plus grand que celui qu'il éprouve avec ses enfants qui vivent près de lui.
Cette idée est également exprimée par l'enseignement : "A l'endroit où se tient un pénitent, même le juste absolu ne peut se tenir" (guémara Sanhédrin 99a).

Ce concept est également évoqué dans les enseignements : "lorsque commence le mois d'Adar, nous augmentons notre joie" (guémara Taanit 29a).
Lorsque nous élevons les étincelles de la Sitra A'hara ; comme l'indique le nom du mois d'Adar (אדר), qui est lié au mot pour "manteau" (אדרת - adéret) dans la phrase décrivant Eisav à la naissance, qu'il avait un "manteau poilu", ces étincelles entrent dans le domaine de la sainteté, et par conséquent notre joie augmente.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Michpatim 24,10 ]

"C'est un temps de détresse pour Yaakov, et il en sera délivré" (Yirmiyahou 30,7)
Le Baal Shem Tov commente : c'est des jugements sévères eux-mêmes que jaillit la délivrance (personnelle, collective).
[Beit Israël Zidichov - Vayétsé ]

Shabbath est la pensée de D., les autres jours Sa parole

"Les jours de la semaine, vous pouvez travailler et accomplir tout votre travail, mais le 7e jour est un Shabbat pour Hachem, votre D." (Yitro 20,9-10)

-> Ce passage peut être compris à la lumière de la déclaration du Zohar (2:88a) concernant les mots : "Hachem a béni le 7e jour et l'a sanctifié" (Béréchit 2,3) = "Il l'a béni par la manne (en faisant descendre de la manne supplémentaire le 6e jour) et l'a sanctifié par la manne (en ne faisant pas descendre de manne le 7e jour)".

En règle générale, il y a des personnes qui parlent sans interruption, tandis que d'autres ponctuent leur discours de pauses, se donnant ainsi le temps de réfléchir à ce qui doit être dit.
A l'instar de ce 2e type de personne, les 6 jours de la Création correspondent au domaine de l'action, dans lequel la parole de D. s'est déjà manifestée.
En revanche, le Shabbath fait allusion au domaine de la pensée, aux pauses entre les mots.

C'est pourquoi la manne, qui est l'actualisation physique de la bénédiction d'Hachem, n'est pas tombé le Shabbath, puisque le Shabbath symbolise le domaine de la pensée, où le potentiel n'a pas encore été actualisé. Ce domaine est caché et dissimulé dans le Ein Sof, et il ne peut être révélé à l'humanité et se manifester dans le domaine de l'action. Ce n'est que pendant les 6 jours ouvrables que le domaine physique de l'action peut se manifester. Néanmoins, tout émane et coule de la pensée, qui influence ensuite la parole et se manifeste en tant que telle.
En conséquence, Shabbath affecte les 6 jours de travail qui suivent. (Zohar 1:75b)

C'est la signification de l'énoncé : "Il l'a béni avec la manne et l'a sanctifié avec la manne". La bénédiction pour que la manne tombe pendant la semaine provient du Shabbath.
Shabbath est "la source de la bénédiction" (mékor habéra'ha - Lé'ha Dodi) et la manne est la manifestation physique de cette bénédiction. La manne sert d'archétype à toute la générosité dont nous jouissons pendant les six jours de la semaine, et qui découle de Shabbath.

Par conséquent, pendant la semaine, lorsque le monde de l'action se manifeste, sa composante divine n'est pas discernée empiriquement, c'est-à-dire que nous ne pouvons pas voir la divinité dans les choses et les actions physiques.
Cependant, le Shabbath, l'aspect physique/matériel de la création est dissimulé et caché au sein de D., car seul le domaine de la pensée est alors manifeste ; il est donc possible de discerner empiriquement que tout est "une portion de Dieu en haut" (Iyov 31,2).

C'est l'allusion au verset "Tu peux travailler 6 jours et accomplir tout ton travail, mais le 7e jour est un Shabbat pour Hachem, Ton D." = le Shabbath, tout retourne à sa racine, à la cause de toutes les causes, et l'aspect divin de la réalité est palpable, car nous réalisons alors qu'en vérité, il n'y a pas de physicalité indépendante. [Likouté Torah - Béhar].
Au contraire, la nature matérielle de la réalité est dissimulée et cachée dans la pensée d'Hachem, et tout ce que nous percevons est l'aspect Divin de la réalité.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 20,9-10 ]

<--->

-> Les jours de la semaine manifestent la parole de D., tandis que le Shabbat manifeste la pensée de D.

"Le roi ôta son anneau de sa main et le remit à Haman" (Esther 3,10)

-> "Plus grande fut la cession de l'anneau royale [à Haman] que les 48 prophètes et 7 prophétesses qui livrèrent leurs messages aux enfants d'Israël sans parvenir à les remettre sur le droit chemin, alors que le fait d'avoir ôté l'anneau royal les ramena sur la bonne voie"

[guémara Méguila 14a]

"C'était un grand deuil pour les juifs, accompagné de jeûnes, de pleurs et oraisons funèbres (hespèd)" (Esther 4,3)

On comprend qu'à la connaissance du décret d'extermination, les juifs se soient mis à jeûner et à pleurer.
Mais, que viennent faire les oraisons funèbres, sachant qu'on les dit à propos de personnes décédées, et eux, ils étaient toujours en vie !!

Rabbi Isser Zalman Meltzer répond qu'ils ont fait une oraison funèbre sur les précieuses journées qu'ils ont pu gâcher durant leur vie, car n'y mettant pas de la Torah et des mitsvot.
En effet, ces journées les ont quitté pour toujours.

[ on apprend de nos Patriarches et Matriarches, qu'à leur mort, ils sont partis avec tous leurs jours, car ils les avaient utilisé au mieux.
Nos Sages disent que la perte de temps est une faute très grave, c'est : "un suicide personnel".
Ainsi, tuer le temps, c'est en réalité se tuer soi-même, car pour l'éternité ces moments de vie potentielle resteront morts, non exploités selon la Torah. ]

"Puis le roi donna un grand festin" (Esther 2,18)

-> Il y avait beaucoup de joie au Ciel ; Hachem a fait grand festin afin de marquer le couronnement de la reine Esther.

-> "Avraham fit un grand festin le jour où il sevra Its'hak" (Vayéra 21,8)
Ce festin a été donné : pour la circoncision de son fils Its'hak (Tossafot - Shabbath 130a), ou bien, lorsque ce dernier a commencé à étudier la Torah (Rabbénou Bé'hayé).

Le midrach (Béréchit rabba 53) fait un lien entre ces 2 festins, auxquels Hachem était présent.
Durant le festin donnait par A'hachvéroch pour le couronnement d'Esther, D. était aussi joyeux qu'à celui d'Avraham.

Le Binyan Chlomo explique que si Hachem était si heureux, c'était parce que Esther accédait au trône, permettant un sauvetage futur du peuple juif.

<-------------------------->

-> "Ce n'est qu'après avoir créé un remède en vu d'un mal, que Hachem envoie ce mal, car Reich Lakich a dit : "Hachem ne punit pas Israël, s'il n'a pas déjà créé pour eux le remède". "
[guémara Méguila 13b]

-> "Quand Il inflige des souffrances à Israël, Hachem prépare le remède avant le mal, mais quand Il sévit chez les nations, c'est le contraire"
[midrach Chir haChirim rabba 4,5]

-> Le Malbim explique que pour les juifs, Hachem "prépare le remède avant le mal", car le châtiment donné n'est pas une fin en soi.
Si D. frappe Ses enfants, c'est afin de les réveiller à la téchouva, et de retirer "l'excroissance de leurs cœurs", ce qui n'est pas le cas lorsqu'Il inflige Ses coups aux nations du monde, pour lesquelles ils constituent un but en soi.

<-------------------------->

"Cette nuit-là, le sommeil fuyait" (Esther 6,1)

-> "Rabbi Tan'houm dit : Cela signifie que le sommeil du Roi de l'univers était perturbé."
[guémara Méguila 15b]

-> "Il ne s’endort ni ne sommeille, celui qui est le gardien d’Israël" (Téhilim 121,4)
=> Comment a-t-Il pu avoir un sommeil perturbé, s'Il ne s'endort pas?

Le midrach (Esther rabba 10,1) explique que Hachem peut être considéré comme "endormi" lorsque les juifs ne vivent pas selon leurs standards qu'on attend d'eux.
En effet, il est également écrit : "Alors Hachem se réveilla, tel un homme qui a dormi" (Téhilim 78,65).
Selon le Torah Témima, c'est ainsi que parfois Hachem ignore nos besoins, et c'est uniquement notre prière et notre téchouva qui peuvent le "réveiller".

Le Maharal de commenter : "[Hachem ne s'endort ni ne sommeille] Spécialement lorsque les juifs sont en danger. C'est pourquoi lorsque le décret d'anéantissement a plané sur le peuple juif, le "sommeil" du Roi de l'univers a été dérangé."

=> Infiniment plus qu'un père, à chaque instant, Hachem nous aime à la folie, et ce quelque soit notre comportement.

<--->

-> Il est intéressant de noter que l'intervention de Mordé'haï en faveur du roi fut consignée dans les annales du roi, miraculeusement, car les mots consignés s'inscrivirent d'eux-mêmes et le roi l'ignorait.
C'est pourquoi, lorsque le sommeil fuyait le roi A'hachvéroch (début du chapitre 6 de la Méguila), et qu'on lui amena les annales, il est écrit : "on y trouva écrit" (vayimatsa katouv), car A'hachvéroch ne pouvait pas se souvenir qu'il avait été sauvé grâce à Mordé'haï.
[d'arès le Méam Loez]

<------------------------------------------------->

"Haman dit au roi A'hachvéroch : Il y a (yéchno) un peuple disséminé et séparé parmi les [autres] peuples" (Esther 3,8)

-> " "Yéchno am é'had" = endormi (yochèn) et négligeant à l'égard des commandements."
[guémara Méguila 13b]

=> D'une certaine façon, lorsqu'on dort dans notre pratique des mitsvot, cela entraîne que Hachem "dort", c'est-à-dire qu'il fait moins attention à nos besoins, et dans un but que l'on se réveille : "Où est mon papa? Papa reviens, je ne peux pas vivre sans toi!"

<--------------------------->

+ "C'est un moment de détresse pour le peuple de Yaakov, et de là, il en (sortira) la délivrance" (Yirmiyhaou 30,7)

Les lettres du mot : "miména" (de là - מִמֶּנָּה), permettent de former : "méHaman" (de Haman - מהמן).
En effet, c'est suite à ses conseils qu'on a tué Vachti, permettant à Esther de devenir reine, et c'est lui qui a construit sa propre potence.

[le Sfat Emet]

=> Lorsqu'on est dans un moment de détresse, il faut se dire que c'est un passage obligé vers la délivrance, qui n'a jamais été aussi proche de nous!
Nos situations difficiles doivent être vues comme génitrices de nos plus grandes joies, même si sans recul, la tête dans les souffrances, c'est très dur à vivre.

<--------------------------->

"C'est pourquoi on appellera ces jours-là Pourim, du nom de "Pour" (le tirage au sort)" (Esther 9,26)

-> Le nom de cette fête laisse à penser que c'est la journée célébrant le hasard (Pour - tirage au sort), mais un juif ne lit pas la vie dans le même sens que les autres nations.

En effet, en hébreu le hasard, la coïncidence se traduit par : mikré (מקרה ).
Si on retourne les lettres de ce mot, cela donne : rak méHachem (seulement de Hachem – רק מה׳).

-> Si on lit la méguilat Esther, du début à la fin, on pense qu'il y a un enchaînement d'événements ordinaires, avec une fin heureuse.
Par contre, si on retourne l'histoire, en commençant par la fin, on se rend compte que tous les événements s'enchaînent, que rien n'est le fruit du hasard.

[c'est ainsi qu'on a l'obligation avant de lire la méguila de dérouler tout le rouleau de parchemin, car c'est seulement ainsi qu'on peut proclamer : Hachem, quel chef d'orchestre incroyable!! Le monde est vraiment entre de bonnes "mains", et tout particulièrement Son peuple!
Nous juifs, tant que nous agissons selon Sa Torah, nous n'avons vraiment rien à craindre!! ]

Il en est de même à un niveau individuel, où c'est peut être dur sur le moment, mais lorsqu'au final nous porterons un regard rétroactif sur notre vie, on se rendra compte d'à quel point tout était nécessaire, pour notre bien.
Lorsque toutes les vérités nous seront évidentes, nous n'aurons absolument rien à "reprocher" à Hachem, au contraire, nous serons stupéfaits par autant de bonté, d'amour à notre égard.

[c'est papa Hachem qui est toujours au commande de l'avion, de ma vie => tout va pour le mieux! 🙂 ]

<--->

-> "Qu’il s’en remette à Hachem (gol él Hachem)! Que celui-ci le sauve" (Téhilim 22,9)
Le rav Elimélé'h Biderman dit que le mot "méguila" (מגילה), vient du mot : "gol" (גול - un rouleau, rouler), qui est associé au bita'hon.
En effet, c'est le bita'hon qui nous a sauvé à l'époque de Mordé'haï et Esther.

-> La guémara (Méguila 13) dit : "Lorsque le tirage au sort d'Haman est tombé sur Adar, il en a été ravi.
Il a dit : "Le tirage au sort est tombé le mois où Moché est décédé"."

Le Maharal (Ohr 'Hadach) explique que puisque toute chose a une durée d'existence, Haman recherchait la date où les juifs cesseraient d'exister. Le mois d'Adar, mois de la mort de Moché, est le dernier mois de l'année juive, et il pensait que cela dénote un moment propice pour la fin des juifs.
Cependant, Haman ne savait pas que lorsqu'un juif a des difficultés et qu'il ressent qu'il n'y a plus aucun espoir, alors il place sa confiance en Hachem.
Et lorsqu'un juif a toute confiance en Hachem, alors il est immédiatement aidé.
Pourim est appelé d'après le "Pour" (tirage au sort), car il a été un moment positif pour les juifs, car cette tragédie a entraîné qu'ils se tournent complétement vers Hachem, et c'est ce qui a permis qu'ils soient sauvés.

-> Le rav Elimélé'h Biderman dit que les miracles de Pourim renforcent notre émouna, et notre conscience que même lorsque nous prenons une décision bien calculée, c'est en réalité comme un tirage au sort (goral), car les pensées qui entrent dans notre tête nous sont données par Hachem.
Hachem place dans notre esprit les pensées et les idées qu'Il désire que nous ayons.
[on ne peut rien faire sans un décret d'Hachem, et même nos pensées ne sont pas le fruit du hasard, mais viennent avec précision de D.]

<--->

-> "On tire au sort dans l'urne, mais la décision du sort vient de Hachem" (Michlé 16,33)

Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome.2,p.129) écrit :
La soi-disant date de victoire d'Israël sera en réalité, celle de sa propre chute et de l'anéantissement de tous ses projets.
Ce qui semblait être le "pour" de la victoire d'Haman s'est révélé être le "pour" du triomphe d'Israël.
C'est pourquoi ce "double" tirage au sort, où se cache la Providence Divine, est désigné au pluriel : Pourim.