Aux délices de la Torah

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L’inquiétude

+ L'inquiétude - Quelques pensées de nos sages :

-> "Il est plus sain de boire du poison que d'être un inquiet chronique"
[Mivchar haPéninim]

-> "La véritable liberté est celle de l'esprit.
Seule une personne ayant un esprit libre de tout soucis peut être considérée comme véritablement libre."
['Hochma ouMoussar]

-> "Une personne qui s'inquiète du futur ne trouvera jamais de satisfaction.
Lorsque le futur devient le présent, elle s’inquiétera à propos d'un futur à venir."
[Madrégat haAdam - Rabbi Yossef Hurwitz]

-> "Si une personne est constamment inquiète, peu importe qu'elle soit riche ou pauvre, elle trouve toujours des choses sur lesquelles se plaindre"
['Hayé Olam - le Steïpler]

-> "Toutes les inquiétudes sont interdites, mise à part lorsqu'on s'inquiète d'être inquiet"
[Tnouat haMoussar - Rabbi Dov Katz]

-> "Ne t'inquiète pas pour ce qui peut mal se passer demain, car personne ne peut savoir ce qu'il s'y passera.
Peut-être demain tu ne seras plus de ce monde et tu te seras alors inquiété d'un monde qui n'est pas le tien."
[guémara Sanhédrin 100b]

-> "Une personne qui réalise à quel point son passage sur terre est temporaire, ne perdra pas de son précieux temps en s'inquiétant"
[Chaaré Kédoucha - Rabbi 'Haïm Vital]

-> "En analysant ses inquiétudes, on se rend compte à quel point elles sont inutiles.
Les préoccupations rendre dans 2 catégories : s'inquiéter du passé et s'inquiéter du futur.

En ce qui concerne le passé, cela ne changera pas la situation [puisque passée!], et cela engendrera à nous-même une souffrance supplémentaire, en y ajoutant les effets désagréables liés à l'inquiétude.

Si l'on s'inquiète au sujet d'une chose qui peut se produire dans le futur, il faut faire le nécessaire afin de se protéger et d'éviter une perte.
S'il n'y a rien que l'on puisse y faire, tous nos soucis ne feront pas de différence. Alors pourquoi gâcher notre moment présent en s'inquiétant?"
[PéléYoéts - Déaga]

Il faut se demander : "Qu'est ce que je gagne réellement de toute mon inquiétude?"

-> "Ne vous inquiétez pour rien. Une personne qui ne s'inquiète pas, à beaucoup plus de chance de réussite dans ce qu'elle entreprend"
[rav Yé'hezkel Levenstein]

Par exemple, lorsqu'on focalise tout son esprit et ses forces sur ce qui nous inquiète, on est moins libre pour penser à des idées plus importantes, nécessaires.

-> Le Ram'hal rapporte que parfois l'inquiétude d'une personne lui sert d'excuse pour justifier sa paresse.

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-> "Il ne faut pas s'inquiéter d'un malheur possible, car au final tout ce que fait Hachem est pour le bien"
['Hochma ouMoussar]

Le fait d'accepter tout ce qui nous arrive positivement (car c'est Hachem qui nous l'envoie, même si je ne le comprends pas, Lui qui sait tout, a sait raison, pourquoi alors en douter!), fait que nous ne nous inquiétons pas concernant le futur.

-> "Une personne ne s'inquiète jamais lorsqu'une bonne chose arrive.
Toutes nos préoccupations portent uniquement sur ce qui peut nous arriver de mal.
Une fois que nous réalisons que tout ce que D. fait est au final pour notre bien, nous n'aurons plus rien sur quoi nous inquiéter."
[Pélé Yoéts - Déaga]

-> "Les personnes qui s'inquiètent sur comment elles vont obtenir leur gagne-pain, sont préoccupées par le futur.
Elles souhaitent savoir à l'avance exactement comment tous leurs besoins vont être comblés.
L'attitude de la Torah est que nous devons être reconnaissant chaque jour, pour ce que nous avons en ce jour."
[rav Yé'hezkel Levenstein]

Le fait de remercier D., est un moyen très efficace pour amener sur nous des bénédictions.
De plus, lorsque l'on fait tout pour être heureux dans notre vie (rien ne pouvant nous arriver sans un décret divin), Hachem nous donnera de vraies raisons pour l'être dans le futur.

A l'inverse en étant inquiet, on remet en question le fait que D. peut tout, qu'il fait tout pour notre bien, et en étant triste sans raison réelle, on fait que du Ciel, on nous envoie de véritables raisons de l'être.

Savoir dire merci à Hachem, même pour les petites choses de la vie, c'est vivre en appréciant ce que l'on a, plutôt que de le voir comme acquis, normal.
C'est se donner les moyens de dire : "Elle est pas si mal que ça ma vie. Merci Hachem!", et cela aide à relativiser lors des moments difficiles, en se disant : "Hachem a ses raisons".

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-> Le rav Dessler fait remarquer qu'on s'inquiète souvent pour des choses que l'on peut considérer comme accessoires, non vitales, afin que l'on reste en vie.

Dans un but d'être plus heureux dans le futur, on ne savoure pas ce que nous avons dans notre présent, préférant s'inquiéter sur des choses qui ne sont pas indispensables.

-> "Un Sage a dit : 'Hachem, mes inquiétudes à propos de mes échecs à Te servir correctement m'enlèvent toute autre inquiétude'."
[Séfer haMidot]

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-> "Les gens s'inquiètent de ne pas avoir suffisamment de quoi vivre [biens matériels], mais ils devraient plutôt s'inquiéter de ne pas avoir suffisamment de quoi mourir [biens spirituels]"
['Hafets 'Haïm]

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-> Le rav Dessler fait remarquer qu'en faisant de la spiritualité notre but essentiel, nous voyons la matérialité comme un outil au service de la spiritualité.
Ce que je n'ai pas, cela signifie que je n'en ai pas besoin, spirituellement parlant.

-> Rabbi Meïr Bloch dit qu'on peut toujours trouver des raisons de s'inquiéter, et que l'idéal c'est de le faire pour les autres personnes, cela faisant qu'on est libéré de nos préoccupations personnelles.

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-> "L'inquiétude provient d'un manque de émouna"
[Rabbi Méïr Bloch]

-> Le 'Hovot haLévavot rapporte qu'on a demandé à un homme craignant D., qui dormait tout seul dans le désert : "N'avez-vous pas peur des animaux sauvages? Comment pouvez-vous dormir?"
Il a répondu : "Je serai gêné si Hachem devait voir que j'ai peur d'autre chose que Lui!"

-> "D. est la source de mon salut, j'espère et je n'aurai pas peur" (Yéchayahou 12,2)

Travailler et vivre sa émouna, c'est diminuer son anxiété [Pourquoi s'inquiéter, papa Hachem s'occupe de tout, pour le meilleur!
A l'image de l'enfant qui reste tranquille lorsqu'il y a des perturbations dans l'avion, car c'est son papa qui est aux commandes. Et son papa, c'est le meilleur!! Idem avec Hachem ... ]

-> "Une personne qui intériorise sa émouna en Hachem sera totalement libre des soucis liés aux problèmes matériels"
['Hovot haLévavot ; Or'hot Tsadikim]

-> "Une personne qui a un foi complète en Hachem n'a peur d'aucune problématique externe, puisqu'elle réalise que rien n'a d'existence intrinsèque (absolument rien ne peut se produire si D. n'a pas émis un décret en ce sens. De plus, en remontant toute chose jusqu'à son origine première, on y retrouve Hachem, l'Unique, dont toute existence dépend de Lui).

Ainsi, la seule chose à craindre est Hachem."
[Beit haLévi - Béréchit]

-> Rabbi Chimchon Raphaël Hirsch (Téhilim 37,17) dit que lorsque nous avons la émouna, nous n'avons qu'une seule adresse sûre lorsque nous avons besoin de soutien, ce qui n'est pas le cas des autres personnes, qui doivent, sans cesse, se casser la tête pour trouver une nouvelle adresse vers qui se tourner.

-> "Le bita'hon calme une personne des peurs et des inquiétudes, qui monte dans son esprit.
Une personne qui vit avec le bita'hon est consciente qu'il n'y a pas de hasard.
Elle sait que tout ce qui lui arrive a un sens.

Le bita'hon ne veut pas dire que : "tout ira bien".
Nous n'avons aucun moyen de savoir par avance comment vont précisément s'avérer les événements.
Avoir du bita'hon, signifie que quoiqu'il puisse nous arriver, cela est au final pour notre plus grand bien, et que nous avons les capacités de surmonter les épreuves (sinon D. ne nous les enverrait pas!)

Il n'est pas suffisant de parler de bons sentiments de bita'hon.
Une personne doit réellement ressentir le bita'hon, pour que cela ait de l'effet sur ses émotions."
[Rav Wolbe - Alei Shour]

-> "Lorsque ton cœur est lourd et plein d'inquiétudes, tu peux l'alléger par une prière pleine de ferveur à Hachem"
[Rabbi Bounim de Peshischa]

-> "Le fait de garder son esprit rempli de pensées de Torah nous libère des pensées inquiétantes"
[Avot déRabbi Nathan 20,1]

"Tu Te souviens des événements du monde et Tu passes en revue toutes les Créatures antérieures" [Zikhronot]

Pour quelle raison, à Roch Hachana, toutes les créatures antérieures doivent-elles être passées en revue?
Pourquoi leurs actions doivent-elles, de nouveau être examinées ce jour-là?

Rabbi Aharon Kotler répond que toutes les générations sont liées les unes aux autres et forment un maillons d'une seule et même chaîne.
Les actions de ceux qui nous ont précédés ont une influence sur les nôtres.

Au moment du jugement, toute la création, depuis la Création du monde jusqu'à aujourd'hui, défile devant Hachem et Il examine et mesure l'influence des actes de toutes les générations passées sur nos propres actes.
Nous comprenons de là la responsabilité de chacun dans tout acte qu'il accomplit.
Non seulement, il est jugé pour lui-même et pour l'influence qu'il a sur son entourage, mais aussi en tant que maillon de la création pour toutes les générations à venir.

Notre influence est potentiellement infinie : un sourire, une écoute, un encouragement, un conseil, ... peuvent changer la journée/destinée d'une personne, notre attitude modèle peut inciter les autres à changer leur façon d'agir (ex: je vais à la synagogue et une autre personne se dit dans sa tête : si lui vient, alors pourquoi pas moi, si lui ne parle pas alors pourquoi pas moi aussi), ...
Imaginons que cette personne que nous avons influencé, va à son tour influencer d'autres personnes, qui vont en influencer d'autres ... au travers de l'histoire, par effet domino.

Par ailleurs, chacune de nos mitsvot, étude de Torah, bonne action va élever et influencer le peuple juif individuellement et collectivement, car nous sommes tous liés les uns aux autres (ex: le rav Israël Salanter disait qu'une personne qui fait un lachon ara à Salant, pourra avoir pour conséquence qu'une autre personne profane le Shabbath à Paris).

Le rav Yérou'ham Lévovitz dit : "De même qu'un tremblement de terre peut être ressenti dans tout le monde par un instrument suffisamment sensible, de même nos actions affectent d'une certaine façon le monde entier."
Le Ram'hal enseigne également que lorsque l'on s'élève spirituellement alors on élève avec nous le monde tout entier, et inversement.
[lorsque l'on faute, cela nous impacte négativement, ainsi que le monde entier(et inversement). Il y a ainsi une responsabilité certaine pour chacun de nos actes!]

Notre influence fait qu'autrui peut dévier du chemin sur lequel il était.
Mais une modification, même si elle est semble infine sur le moment, devient lourde de conséquences plusieurs générations passées.

=> Il faut avoir conscience que l'influence directe et indirecte que nous aurons dans ce monde va également être jugée à Roch Hachana, avec précision, par Hachem, dont le sceau est le émet.

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"Qui regarde et scrute jusqu'à la fin des générations car Tu amènes la loi du souvenir pour juger tout esprit et toute personne" [Zikhronot]

Selon le Avné Cho'ham, Hachem scrute toutes les générations à venir pour lui trouver un mérite.
En effet, même si, présentement, l'homme n'en possède pas pour bénéficier d'un verdict favorable, Hachem regarde jusqu'à la fin des générations s'il n'y a pas, dans l'avenir, de descendant digne auquel on lui permettra, dès maintenant, d'être inscrit pour la vie.

Moché a appris cela de Hachem, avant de tuer l'égyptien (Rachi sur Chémot 2,12 : "Moché a vu qu'aucun de ses descendants n'allait se convertir").

=> Le jour du Jugement, Hachem essaye de sauver une personne par le mérite de ses descendants.

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"A Roch Hachana, tous les habitants du monde passent devant Lui comme un troupeau ... Tous sont jugés ensemble"
[guémara Roch Hachana 18a]

Rabbi Sim'ha Zissel explique que certes, tous les habitants du monde passent devant Hachem l'un après l'autre et chacun est jugé seul selon ses mérites et ses fautes, pourtant "tous sont observés en une fois" pour examiner si tous méritent de souffrir du châtiment de l'autre.
Si un seul ne mérite pas les tourments qu'il subirait à cause de la punition de son prochain, le coupable est exempt du châtiment.

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"Hachem ne demande pas l’impossible à Ses créatures"
[guémara Avoda Zara 3a]

=> Chaque homme ne devra rendre des comptes que sur ce qu’il était capable de faire, pas davantage.

Un homme ne peut pas se dire : "J’étais supérieur à tous ceux que je connaissais". Quelle importance?
Ce qui est important, c’est de se demander : "Est-ce que je fais vraiment tout ce que je peux faire?"

Au Ciel, peu importe combien un homme a réalisé, ce qui compte, c’est comment chacun a utilisé ses capacités.

"Toute année qui commence dans la pauvreté [de l'égo] finira dans la richesse"

[guémara Roch Hachana 16b]

-> Le maître de rabbi Israël Salanter, rabbi Yossef Zoundel de Salant, commentait en disant qu'il faut réciter nos prières dans l'humilité et la joie.

-> Rabbi Leib 'Hassman (Ohr Yahel) enseigne que le principe de base de notre conduite à Roch Hachana, dans notre prière et nos supplications, est que nous devons exceller dans le métier de mendiants, et plus un homme s'humiliera, plus il sera digne de louanges, comme nos Sages l'on dit : "Plus l'homme s'abaisse, plus son esprit est grand" (guémara Roch Hachana 26b).

A Roch Hachana, plus on abaisse notre égo afin d'y laisser la place au règne de Hachem sur nous, plus nos Sages nous garantissent une bonne année.
Dans la joie, faisons-nous sincèrement petit afin de permettre que Hachem soit grand à nos yeux, et alors Hachem fera de nous de grandes personnes!

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-> Si les enfants d'Israël se sentent véritablement pauvres en début d'année, leur cœur est alors brisé, et depuis le Ciel, on aura pitié d'eux pour les sortir de cet état de pauvreté et les "enrichir".
[Tossefot]

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-> "Lorsqu'un juif reconnaît que son seul espoir réside en D., qu'il s'en remet uniquement à Lui, alors cette dépendance vis-à-vis de son Créateur lui donne le mérite que ses requêtes soient agréées."
[Rav Chlomo Levinstein]

[annuler tout égo pour ne plus pouvoir se reposer que sur papa Hachem! ]

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-> Le Ben Ich 'Haï fait remarquer : "D'où (méayin - מאין) viendra mon aide?" (Téhilim 121,1).
Mon aide viendra de : אין (ayin - rien). [מ : signifiant : de]

Si je me considère comme rien, si je reconnais mon manque de valeur, c'est de là que viendra mon aide de Hachem.

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Rabbi Its'hak dit : Toute année qui débute dans la pauvreté finira dans la richesse, d'après le verset : "[Les yeux de Hachem, ton D., sont fixés (sur le pays)] depuis le début de l'année jusqu'à la fin de l'année" (Ekev 11,12), c'est une fin (d'année) qui annonce autre chose.
[guémara Roch Hachana 16b]

-> "Depuis le début de l'année jusqu'à la fin de l'année" :
Le mot : méréchit (depuis le début - מֵרֵשִׁית), écrit sans la lettre : א entre les lettres ר et ש, dérive du mot : רש (rach : pauvre) ; c'est une allusion au fait que la pauvreté règne en début d'année.
Le mot : a'harit (la fin - אַחֲרִית) dérive du mot : a'her (autre - אחר) pour faire allusion au fait que la fin de l'année sera autre qu'au début, donc sera meilleure.
[Maharcha]

En effet, le Malbim (sur Michlé 23,18) enseigne :
Le mot : a'harit est écrit dans le verset : "Car assurément il y a un avenir (a'harit - אַחֲרִית) et ton espoir ne sera point anéanti" (Michlé 23,18), indique un bonheur et une meilleure situation qui viendront à la fin, après une phase difficile.

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-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
L'expression "Depuis le début de l'année jusqu'à la fin de l'année" fait allusion au mot : marad (se rebeller - מרד) formé des lettres : ד מ ר qui précèdent, dans l'alphabet, les lettres : ה נ ש du mot : שנה (chana : année).
Ainsi, en début d'année, l'homme est chargé de nombreuses fautes résultat de sa rébellion.

L'expression "jusqu'à la fin de l'année" fait allusion par contre, aux lettres : ו ס ת qui suivent les lettres : ה נ ש du mot : chana (année).
Or, la guématria des 3 lettres réunies : ו ס ת est de : 466, la même que la valeur numérique de : gal zé'hout (une vague de mérite - גל זכות) de guématria de : 466.

=> Ainsi, en fin d'année, une vague de mérite l'enveloppera et sa situation s'améliorera grâce au conseil de ses : kélayot (reins - כליות) de même valeur numérique : 466.

A Roch Hachana : joie ou pas joie?

+ "[A Roch Hachana,] Il faut être dans la joie comme la population d'un pays le jour du couronnement de son roi.
En effet, par la sonnerie du Shofar, nous proclamons la royauté de Hachem sur tous les mondes"
[Kéter Roch - 104]

Cependant, il est écrit : "Dans la Torah, toutes les fêtes sont appelées "mikraé kodech" (convocations saintes), sauf Roch Hachana et Kippour, parce qu'étant des jours redoutables de jugement, ce ne sont pas des temps de joie" (Zohar - Emor).

=> Comment comprendre alors, l'apparente contradiction avec ce qui précède?

Le Rav Réouven Melamed répond qu'à Roch Hachana, qui est un jour de jugement, il y a lieu d'être dans un état d'esprit sérieux et non de se sentir particulièrement joyeux.
Mais, pendant la sonnerie du Shofar qui est le moment ultime de la proclamation du règne de D., nous devons nous réjouir du principe même de Sa royauté et il nous faut ressentir le bonheur de participer à Son couronnement.

-> Le Ram'hal explique que si l'honneur de D. est révélé dans le monde, tout le reste suit, car le peuple juif sera le peuple le plus élevé des nations et il méritera l'abondance!

Ainsi, notre profond désir de voir Hachem pleinement couronné dans ce monde, surpasse tous nos besoins personnels, qui en deviennent alors secondaires, puisque qu'ils seront comblés en conséquence de la proclamation de Sa royauté.

=> la sonnerie du Shofar doit être un moment de grande joie!

+ "Si on veut réaliser la portée de Roch Hachana, on n'a qu'à réfléchir sur le passé, se remémorer tous les événements de l'année qui s'achève : combien de souffrances sont descendues dans le monde.
Tout ceci a été décidé à Roch Hachana dernier!

Cela nous aidera à comprendre combien nous devons avoir peur du jour du jugement présent."

[paroles du père du rav Dessler à son fils - Mikhtav méEliyahou]

Le rav Kanievsky dit que dans notre génération, on doit se remémorer toutes les bonnes choses qui nous sont arrivées pendant l'année passée, et prendre conscience que c'est en ce jour de jugement que tout va être décidé pour l'année à venir.

Pourquoi ne récite-t-on pas le Hallel à Roch Hachana?

+ Pourquoi ne récite-t-on pas le Hallel à Roch Hachana? :

1°/ La guémara (Roch Hachana 32b) rapporte les paroles de Hachem : "Est-il possible que le Roi soit assis sur le Trône de Justice avec le Livre de la Vie et de la Mort ouverts devant Lui, et qu'Israël chante des hymnes de louange?"

Le Rambam (Pirouch haMishnayot) écrit : "Le Hallel n'est pas récité à Roch Hachana et à Kippour, car c'est des jours de service, d'humilité, de peur, de crainte d'Hachem, pour s'enfuir et courir vers Lui, à faire téchouva, dire des supplications, requêtes et le pardon.
Et pour tout cela, la joie et la gaieté ne sont pas appropriées."

[Selon le 'Hatam Sofer, il est évident qu'on doit être joyeux à Roch Hachana, puisque c'est un yom tov. Cependant cette joie doit être contenue et quelque peu annulée, car Roch Hachana et également un jour d'immense crainte.]

2°/ Le 'Hatam Sofer nous transmet un enseignement très beau :
"Nous avons comme tradition qu'à Roch Hachana et à Yom Kippour, les âmes de nos parents décédés viennent prier avec nous.
Nous savons que les morts ne peuvent pas chanter de louanges à Hachem, comme il est dit : "Ce ne sont pas les morts qui loueront Hachem" (lo amétim yéalélou ya - Téhilim 115,17).

En raison du fait que les âmes des morts prient avec nous, nous ne chantons pas le Hallel afin de ne pas les embarrasser."

3°/ Le 'Hatam Sofer rapporte une autre explication.
Au moment de la traversée de la Mer, les juifs ont émis un chant (chira) car D. les a sauvé lorsqu'Il a vu que : "Ils eurent foi en Hachem et en Moché, son serviteur" (Béaaloté'ha 14,31).

Puisqu'ils ont été sauvé par leur propre mérite, ils leur étaient approprié de chanter des louanges de Hachem.
Cependant, à Roch Hachana nous espérons être jugés favorablement par le mérite de nos ancêtres, et non du nôtre. Il n'est ainsi pas approprié de réciter joyeusement le Hallel.

4°/ Puisque nous sommes confiants dans le fait que Hachem va nous inscrire pour une bonne année, pourquoi ne récitons pas le Hallel à Roch Hachana?
Le Ktav Sofer répond à sa question de la manière suivante.
Il est probable que nous soyons jugés favorablement par la mort d'un tsadik pendant cette année, puisque la mort des tsadikim expie les fautes des juifs (guémara Moed Katan 28a).

Cependant, nos Sages nous enseignent que la mort des tsadikim est pour D. une perte plus grande que la brisure des Tables de la Loi (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1).
=> Face à une tragédie si importante, comment pouvons-nous réciter le Hallel?

[ On peut également rapporter que :
- "La mort des tsadikim est équivalente à l’incendie du Temple" (guémara Roch Hachana 18b) ;
- "celui qui rend visite au tsadik, c’est comme s’il accueillait la Chékhinah" (Tan’houma Ki Tissa 27)]

"La grandeur d'une prière ne dépend pas de la quantité de mots prononcés pour invoquer Hachem, mais plutôt de la qualité du 'cri du cœur' lancé vers Hachem"

[Rav Yé'hezkel Levenstein]

"Même si les actions d'une personne [méritante] étaient nombreuses comme le sable au bord de la mer, elles ne seraient pas à la hauteur d'un seul bienfait reçu de Hachem dans ce monde, à plus forte raison si cette personne faute.

Et le fait qu'elle reçoive une récompense pour l'accomplissement des mitsvot est [uniquement] le fruit de la bienveillance de Hachem"

['Hovot haLévavot - Chaar haBita'hon - chap.4]

-> "Même si nos bouches étaient pleines de chants comme l'océan, et nos langues jubilaient comme le fracas de ses vagues ... nous ne serions pas capables de Te louer, D. ... et de bénir Ton Nom, même pour une milliardième de toutes les bontés que Tu as accordées à nos pères et à nous-mêmes"

[le Nichmat Kol 'Haï (et ensuite) de la prière du matin de Shabbath - rapporté par le rav Dessler]

-> La guémara (Makot 23b) nous enseigne que : Les mitsvot sont données pour le perfectionnement de l'homme et non pas pour le profit de D.

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-> "Aucune créature au monde ne peut se maintenir si ce n'est grâce à l'abondance divine que D. lui prodigue"
[rabbi Moché Cordovero - Tomer Devora]

"Pendant la nuit de Roch Hachana, 2 anges accompagnent un juif et écoutent lorsqu'il va dire à ses amis : 'Que Tu puisses être inscrit et scellé pour une bonne année' (léchana tova tikatév vé'hétavtem).

Inspirés par cette amitié chaleureuse et par cette unité au sein du peuple juif, ils montent au ciel et plaident pour une bonne et douce année pour le peuple juif"

[Tséma'h Tsédek]

Le mois d’Elloul

+ Le mois d'Elloul :

-> "Nos Sages enseignent que pendant le mois d'Elloul, les Portes célestes de la miséricorde sont ouvertes, nous donnant l'opportunité de réparer nos fautes"
[Rabbi Pin'has Horowitz - le Panim Yafot]

-> "Le mois de Elloul a toujours été un temps de réconciliation avec Hachem.
Lorsque le peuple juif a commis la faute du veau d'or et que suite à cela les 1eres Tables de la Loi ont été brisées, Moché a imploré la miséricorde divine.
C'est à Roch 'Hochech Elloul que Hachem s'est apaisé et a demandé à Moché de monter [au ciel] afin de recevoir les 2e Tables de la loi (lou'hot).

Il y est resté pendant 40 jours, jusqu'au 10 Tichri, qui est Yom Kippour, jour durant lequel Moché est redescendu avec les 2e lou'hot, que Hachem a donné au peuple juif en signe d'une faveur divine renouvelée.

Depuis cela, la période de 40 jours allant de Roch 'Hodech Elloul à Yom Kippour est établie pour les générations comme des jours de miséricorde et de faveur divine.

Ces 40 jours servent également comme signe de la téchouva pour la faute du veau d'or, qui a été construit exactement 40 jours après le don de la Torah."
[Kaf ha'Haïm]

-> "Le mois d'Elloul est la source des bénédictions pour notre service de Hachem durant toute l'année.

Toute personne qui s'impliquera pendant ce mois, ne vivra que de la joie durant toute l'année. Servir Hachem lui sera alors facile.
Mais être paresseux pendant le mois d'Elloul amène de la tristesse, rendant plus difficile de servir Hachem par des prières sincères."
[Rabbi Morde'haï de Lechovitz]

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-> L'homme doit se repentir au début du mois d'Elloul également pour la raison suivante : la formation de l'âme ressemble à celle d'un embryon qui dure 40 jours.
L'homme repenti est semblable à un nouveau-né. Il faudra 40 jours à son âme pour se renforcer complètement.
Si l'homme se repent au début du mois d'Elloul, son âme sera complète à Yom Kippour.
[Méam Loez - Ki Tissa 34,35]

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-> Le Bné Yissa'har trouve une allusion aux yamim noraïm dans le verset : "Le lion (arié - אַרְיֵה) a rugi: qui n'aurait peur?" (Amos 8,3).
Les lettres du mot "arié" renvoient à :
-> aleph = Elloul ;
-> réch = Roch Hachana ;
-> youd = Yom Kippour ;
-> 'hé = Hochana Rabba.

Ce sont les 4 moments de l'année où submergé de crainte et de tremblement, un juif est inspiré à faire téchouva ("Qui n'aurait peur?").

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+ Sonner le Shofar durant le mois d'Elloul :

1°/ Le Yichma'h Moché explique que dans le Téhilim 150 (Louez D. en son sanctuaire - Hallélou El békod'cho), il y a 12 fois le mot : 'Hallélou', en parallèle avec les 12 mois de l'année.

Elloul est le 6e mois de l'année, et correspond au 6e Hallélou, qui est : "Louez-le aux sons stridents du Shofar" (Hallelou'ou bétéka Shofar).

=> Cela fait référence à l'habitude de sonner du Shofar pendant le mois d'Elloul.

2°/ "Le Shofar sonnera-t-il dans une ville sans mettre le peuple en émoi?" (Amos 3,6)

Le Pirké déRabbi Eliézer enseigne que le Shofar a une qualité spéciale, faisant que toute personne écoutant ses sonneries est ébranlée et est portée à faire Téchouva, ce qui explique que nous le sonnons durant le mois d'Elloul, afin de rappeler à faire téchouva.

3°/ Suite à la faute du veau d'or (le 17 Tamouz), Moché a imploré pendant 40 jours Hachem.
A la fin de cette période (à Roch 'Hodech Elloul), Moché a dû monter la montagne et rester au Ciel pour 40 jours et 40 nuits afin de recevoir les 2e Tables de la Loi.

Pendant chacun de ces 40 jours, le Shofar était entendu dans tout le campement et une annonce était faite : "Votre attention, s'il vous plaît! Sachez que Moché a monté la montagne, il ne redescendra qu'après y avoir passé 40 jours et 40 nuits!"

Cela était fait afin d'éviter toute erreur de calcul, comme cela a eu lieu lorsque Moché est monté la 1ere fois, et qui a conduit à faire le veau d'or.

=> Afin de se souvenir de cette sonnerie du Shofar, nous le sonnons également durant tout le mois d'Elloul.
[le Tour - Ora'h 'Haïm]

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-> Le Gaon de Vilna affirme qu'il y a 3 jours douloureux dans le calendrier pour le yétser ara, où il ne peut pas inciter les gens à fauter.
Il s'agit de Roch 'Hodech Elloul, Roch Hachana et Yom Kippur.