Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Yaakov a reçu une bénédiction directement du ciel

+ Yaakov a reçu une bénédiction directement du ciel :

"Qu'Hachem vous donne de la rosée des cieux, et de la graisse de la terre" (Toldot 27,28)

-> Le Déguel Ma'hané Efraïm cite le Zohar (I,143b) qui pose la question suivante : En quoi la bénédiction que Yaakov a reçue est-elle meilleure que celle qu'Essav a reçue?
Il a été dit à Yaakov qu'Hachem lui donnerait de la rosée des Cieux, tandis qu'Essav a été informé qu'il recevrait "la graisse de la terre comme lieu d'habitation". En quoi une bénédiction est-elle meilleure que l'autre?

Le Déguel Ma'hané Efraïm répond que le verset dit que sa bénédiction lui sera donnée par "Elokim" (véyitèn lé'ha haElokim - qu'Hachem vous donne), alors que pour Essav, il est simplement dit qu'il recevra sa bénédiction, mais il n'est pas dit qu'elle lui sera donnée par Hachem.
Il explique qu'on a dit à Essav qu'il aurait une bonne terre, mais que si la terre est affectée par un mauvais mazal ou signe astrologique, ou si le pays où se trouve la terre est frappé par la sécheresse ou la famine, sa terre ne s'en sortirait pas mieux que celle des autres.
En revanche, il a été dit à Yaakov que sa bénédiction serait fournie directement par Hachem, ce qui signifie qu'en cas de besoin, il pourrait se tourner vers Hachem dans la prière et qu'Il lui fournirait ce dont il a besoin, même si un mazal ou une autre force aurait autrement affecté négativement sa terre.

Ce concept est illustré par les récits de la guémara (voir Taanit 24-25) qui décrivent comment de grands hommes ont pu faire tomber la pluie en période de sécheresse grâce à leurs prières. C'est également ce qui ressort de l'histoire d'Eliyahou haNavi (I Mala'him 18,45) qui a fait pleuvoir grâce à ses prières.

Par conséquent, si un juif vit dans une région également peuplée de non-juifs, ceux-ci bénéficieront également de ses prières.
S'il prie et fait pleuvoir, ils bénéficieront également de la pluie, même si leur mazal dicte qu'il ne doit pas pleuvoir. C'est la bénédiction que Yaakov a reçue, selon laquelle Hachem lui donnerait une bonne terre et la rosée des Cieux.

Il y a 2 types de personnes qui servent Hachem. L'une sert D. par la crainte et l'autre par l'amour.
La différence est que la personne qui sert D. par peur/crainte conserve son ego. Elle se perçoit comme une entité, et en tant que telle, a peur de quelque chose de plus élevé qu'elle.
En revanche, la personne qui sert D. par amour se trouve dans un état de "néant" total ; elle n'est rien à ses propres yeux [tellement Hachem est tout, qu'on ne peut pas vivre une seconde sans Lui, ...].

En ce qui concerne l'amour lui-même, il existe également 2 types de personnes.
Lorsqu'une personne sert D. par amour en raison de la récompense attendue, elle conserve également son égo et sert D. essentiellement pour son propre bénéfice.
Mais lorsque quelqu'un sert D. pour Lui apporter de la satisfaction/plaisir, en ignorant ses propres intérêts, cette personne est dans un véritable état de néant.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Lé'h Lé'ha 12,9]

Le manque d'appréciation des prodigieux bontés d'Hachem [à notre égard] a été à l'origine de la décadence de la génération des Maboul (Déluge - Sanhédrin 108a) et de Sodome (Rachi - Shabbath 10b), et c'est aussi la cause de toutes nos exils (Tana déBé Eliyahou rabba 14 ; Kouzari 3).

Le rédempteur qui disparaît, pour réapparaître ensuite

+ Le rédempteur qui disparaît :

S'appuyant sur un verset du Chir haChirim (2,9), le midrach compare le rédempteur à un cerf qui, en raison de sa rapidité, apparaît puis disparaît, pour réapparaître un peu plus tard. En ce sens, Moché est venu en Égypte et en est reparti, pour réapparaître plus tard.
Selon un avis du midrach (Bamidbar rabba 11,2), Moché a été absent pendant 3 mois avant de retourner en Égypte.
En revanche, selon un autre avis, il est retourné à Madian pour une période de 6 mois (midrach Chémot rabba 5,20, avec Eitz Yosef).

De même, dit le midrach, le rédempteur final (machia'h) apparaîtra puis disparaîtra avant son retour final. Pendant combien de temps disparaîtra-t-il? Le midrach dit 45 jours, ce que Rachi (Daniel 12,12) interprète comme signifiant 45 ans (Bamidbar rabba 11,2).

<--->

-> En Egypte, Moché et Aaron rassemblent les Anciens d’Israël pour leur annoncer que le moment de leur délivrance est arrivé. Le peuple croit à cette annonce, mais Pharaon refuse de les laisser partir et intensifie même les souffrances d’Israël. Depuis l’annonce de la guéoula et le durcissement de l’esclavage, Moché est introuvable, car il est retourné à Midyane. Après plusieurs mois, lui et son frère Aaron sont aperçus en Egypte par les surveillants (juifs) des Bné Israël. Ils s’empressent alors de les accuser d’être à l’origine de l’aggravation des souffrances du peuple juif.

A ce propos, le midrach (Bamidbar rabba 11,3) enseigne: "‘Mon bien-aimé ressemble au chevreuil (domé dodi litsvi - דּוֹּמֶֶֹה דוֹדִִֹי לִצְִבְִִי)’ (Chir haChirim 2,9) : De même que le chevreuil [lorsqu’il court dans la forêt] apparaît puis disparaît, de même le premier Libérateur (דוֹדִִֹי - dodi) [Moché Rabbénou : à noter que le At-Bach du mot צְבְִִי Tsvi (chevreuil) – השמ – forme le nom Moché - משה] s’est dévoilé puis s’est caché.
Rabbi Bérakhya au nom de Rabbi Lévi a dit : Comme pour le premier Libérateur, de même en sera-t-il pour le dernier Libérateur [machia’h]. Le premier Libérateur fut Moché ; il s’est dévoilé à eux (les Bné Israël) puis a été dissimulé.
Combien de temps est-il resté caché? Rabbi Tan’houma a dit 3 mois [6 mois, selon d’autres midrachim], comme il est écrit : ‘Et ils (les surveillants) rencontrèrent (vayifguéou - וַיִּפְגְּעוּ) [pour la première fois depuis leur disparition] Moché et Aharon…’ (Chémot 5,20).
De même, le dernier Libérateur se dévoilera puis se cachera d’eux. Combien de temps sera-t-il caché? Rabbi Tan’houma a dit au nom de Rabbi ‘Hama fils de Rabbi Hochya : 45 jours, comme il est écrit : ‘Et depuis le moment où sera supprimé l’holocauste perpétuel et établie l’abomination horrible, il se passera 1290 jours’ (Daniel 12,11) et il est écrit (verset 12): ‘Heureux celui qui attendra avec confiance et verra la fin de 1335’.
Combien de jours [séparent les deux comptes]? 45 jours [ou 45 ans d’après Rachi], aux cours desquels il restera caché [jusqu’au jour où] il se dévoilera de nouveau".

Le dévoilement du premier Libérateur fut annoncé, conformément à la promesse de Yaakov et de Yossef, par une double expression : "Pakod Pakadti" (פקד פקדתי - Je me suis souvenu de vous - Chémot 3,16).
Ainsi, son dévoilement devait-il connaître deux phases. Il en sera de même pour le dernier Libérateur :
- la Phase de machia’h ben Yossef et la phase de machia’h ben David. [Maharal - Guévourot Hachem]

Une telle dichotomie est expliquée de la manière suivante :
1°/ "[A la fin de] notre Exil, lors de l’apparition du dernier Libérateur, la haine des non-juifs contre Israël resurgira et l’asservissement des Nations ira en augmentant. [Comme ce fut le cas pour le premier Libérateur – Moché] Le dernier Libérateur se dévoilera puis sera dissimulé, afin d’endurcir le coeur des Nations [Gog et ses armées – Ets Yossef] (après l’annonce de la Délivrance finale, les Nations tenteront d’empêcher la guéoula en cherchant à détruire le peuple juif. Un tel dessein, provoquera sur elles le châtiment divin, à l’image des Plaies d’Egypte.
Les souffrances du peuple juif, au cours du voilement du machia’h, permettront, d’une part d’accroître notre mérite, d’avoir servi Hachem malgré la difficulté, et donc notre récompense, d’autre part, d’accroître le châtiment contre les non-juifs qui nous auront opprimé au cours de l’Exil). [Rabénou Bé’hayé]

2°/ [Quand Moché leur annonça la Délivrance] les fautes d’Israël n’étaient pas encore totalement expiées. Ce fut donc une grande épreuve [pour les Bné Israël] que le Libérateur se soit voilé durant 6 mois (afin de reconnaitre ceux parmi le Peuple qui voulaient véritablement sortir d’Egypte).
Ainsi, en sera-t-il à l’époque du machia’h, celui-ci sera caché après son [premier] dévoilement ... Alors Hachem se tiendra à la droite des Justes (ceux qui auront surmonté l’épreuve ultime de la galout). [Torat Moché - Chémot]

"On dit à Yossef : "Voici ton père est malade" (Vayé'hi 48,1)

-> Le midrach explique comment se fait-il que Yossef n'était pas au courant que son père était malade et qu'il fallait lui envoyer un émissaire pour le lui faire savoir. Mais Yossef n'allait-il pas voir son père régulièrement?
Le midrach explique que Yossef craignait que son père lui demande de lui relater comment il était arrivé en Egypte. Il aurait alors été forcé de lui raconter que ses frères l'ont vendu et il risquait alors de les maudire. Pour éviter cela, Yossef décida de ne pas visiter son père et c'est ainsi qu'il ignorait qu'il était malade et c'est donc un émissaire qui est venu l'en informer.

-> Le rav Leib Friedman fait remarquer la grandeur de Yossef. Après 22 ans de séparation avec son père, on peut imaginer combien il désirait le revoir. L'amour mutuel que Yaakov et Yossef se portaient était très grand. Il est clair que Yossef aurait préféré voir son père régulièrement. Et pourtant, pendant 17 ans, il s'est privé de rendre visite à son père.
Il résista à son amour et à son envie de le voir. Et tout cela, pourquoi? Pour éviter que son père ne lui demande une explication et qu'il soit obligé de raconter ce que ses frères lui ont fait subir et qu'ils ne risquent d'être maudits par leur père.

=> Nous voyons ici, l'estime et l'attention que Yossef portait vis à vis de ses frères. Malgré tout le mal qu'ils lui ont infligé, la souffrance qu'il vécut d'être arraché de la maison de son père, d'être vendu comme esclave à un égyptien dans un pays de débauche et d’idolâtrie, sans compter 12 ans d'emprisonnement. Mais après toute cette souffrance, il fut prêt à résister pendant 17 ans à l'envie brûlante de se retrouver près de son père, pour ne pas risquer de devoir lui relater le mal que ses frères lui ont fait subir.

Nous devons apprendre ici,qu'il faut savoir maîtriser notre envie de raconter le mal que les autres nous ont fait subir. Même si on a pu en souffrir, malgré tout, il existe une comparaison avec la souffrance de Yossef infligée par ses frères.
Efforçons-nous de nous maîtriser pour ne pas répéter ce que telle ou telle personne nous a fait. Yossef a su se priver de voir son père pendant 17 ans alors qu'il aimait de toutes ses forces et de toute son âme. Juste pour ne pas à avoir à rapporter ce que ses frères lui ont fait, aussi par amour pour eux, et ne pas qu'ils soient maudits par Yaakov leur père.

<-------->

-> "On dit à Yosseph : voici ton père est malade" (Vayé'hi 48,1)

-> Le Gaon de Vilna enseigne :
Nos Sages (guémara Nédarim 39b) enseignent que lorsqu'un homme vient rendre visite à un malade, il lui ôte 1/60e de sa maladie. Mais pour cela, il faut qu'une condition soit respectée : l'homme qui lui rend visite doit avoir la même origine spirituelle que le malade.
Or, Yossef avait la même origine que Yaakov, comme le dit le verset : "Les descendants de Yaakov sont Yossef". Ainsi, avant que Yossef ne vienne le voir, Yaakov avait encore les 60 parts de sa maladie.

C'est ce que dit le verset : "Voici ton père est malade". Le mot "iné" (הנה - voici) a la valeur numérique de 60. Mais quand Yossef vint le voir, il est dit : "Israël se renforça et s'assit sur le lit". Le terme "amita" (המטה - le lit) a la valeur numérique de 59.
=> Grâce à la visite de Yossef, la maladie de Yaakov diminua et il ne lui en restait plus que 59 parts. C'est pourquoi, il se renforça et put même s'asseoir. Tout cela ne fut possible que parce qu'il ne lui restait que 59 parts. C'est ce que conclut le verset : "sur le lit" (המטה de valeur 59).

-> Le Avot déRabbi Nathan (1,2) affirme au nom de Shimon haTsadik, que la faute de négliger l'étude de la Torah (bitoul Torah) a été la cause de nombreux de nos exils, dont la destruction de Jérusalem (et de son Temple).

-> "Chaque génération qui ne voit pas la reconstruction du Temple est considérée comme si elle avait elle-même causé sa destruction." (Yérouchalmi Yoma 1,1)

En rapprochant ces 2 enseignements de nos Sages, le rabbi de Klausenbourg dit qu'il en ressort que nous sommes toujours coupables de négligence envers la Torah, et ce tous les jours.

La Rema (Choul'han Aroukh, Ora'h 'Haïm 553,2) rapporte la coutume de s'abstenir d'étudier la Torah l'après-midi avant le 9 Av (sauf éventuellement ses passages tristes). En effet, puisque l'étude de la Torah génère de la joie, on entrerait alors dans ce jour de deuil avec de la joie en nous, empêchant de pleinement pouvoir se lamenter.

Le rabbi de Klausenbourg explique que ce lien entre le fait de ne pas pouvoir étudier la Torah juste avant d'entrer dans le jour de deuil commérant la perte du Temple, entraîne que l'après-midi précédent le 9 Av est un moment où l'on doit réfléchir sur les conséquences de notre négligence dans l'étude de la Torah.
[combien de destructions personnelles et collectives cela amène, et combien nous passons à côté de super bénédictions dans ce monde et dans le monde à venir. Quel gâchis! Quel manque de respect pour Hachem qui nous donne le plus beau de Ses cadeaux : Sa Torah!]

"Nous ne pouvons aimer D. qu'en fonction du degré de connaissance que nous avons de Lui.
S'il est petit, notre amour sera réduit.
S'il est grand, notre amour sera plus intense."

[le Rambam - Lois de Téchouva 10,6]

"Il n’y a pas d’autre joie que le fait d’habiter en terre d’Israël"

[le Or ha’Haïm haKadoch – paracha Ki Tavo -> En sim’ha éla bichivat érets Israël ]

-> "C'est seulement en terre d'Israël que la joie peut être complète, et il est aussi possible de se sanctifier à un haut niveau de sainteté, chose qui est impossible dans les pays étrangers"
[le Noam Elimélé'h]

-> "Celui qui vit en terre d'Israël doit toujours être joyeux"
[Rabbi Elazar Azikiri - 16e siècle - auteur du Séfer 'Harédim]

-> "Celui qui vit en terre d'Israël doit constamment éprouver de la joie pour cette mitsva, et toutes les souffrances qu'il endure devraient lui paraître insignifiantes vu l'amour qu'il éprouve pour cette mitsva"
[Pélé Yoets]

<--->

-> "Tout n’est rien comparé à l’amour pour la terre d'Israël."
[akol ayin kénégued érets Israël - le rav Eliezer Papo, auteur du Pélé Yoetz, dans son livre Orot Eilim]

"Il n'y a pas d'amour comme celui pour la terre d'Israël"

[midrach Bamidbar Rabba 23,7]

"On l'annonça à Yaakov, en disant : 'Voici (הִנֵּה) que ton fils Yaakov vient te voir'. Israël rassembla ses forces et s'assit sur le lit (הַמִּטָּה)." (Vayé'hi 48,2)

La guémara (Nédarim 39b) enseigne que chaque visiteur qui est né sous le même mazal (ben guilo) que le malade, lui retire 1/60e de la souffrance.

Rachi (Vayéchev 37,3) laisse comprendre que Yossef était le "ben guilo" de Yaakov, car la vie de l'un était le reflet de l'autre (ils avaient les mêmes traits du visage ; tout ce que Yaakov avait appris, il le lui avait transmis).

Se basant sur cette guémara, le Gaon de Vilna (Kol Eliyahou) fait remarquer que la visite de Yossef à son père, a bien permis de lui retirer 1/60e de sa douleur.

Comment voir cela dans notre verset?

La 1ere fois que Yaakov a appris la visite de son fils, la Torah utilise le mot : "Voici" (הִנֵּה), qui a une valeur numérique de 60.

Le verset nous rapporte que Yaakov s'est renforcé, jusqu'à pouvoir s'asseoir sur "le lit" (הַמִּטָּה), mot ayant une guématria de 59.

Le Gaon de Vilna dit qu'avant l'arrivée de Yossef dans la pièce, Yaakov était trop malade pour pouvoir s'asseoir, mais en raison de la visite de son fils qui lui était un "ben guilo", il a pu retirer 1/60e de sa souffrance (passant de 60 : הִנֵּה à 59 : הַמִּטָּה), ce qui lui a permis de pouvoir s'asseoir.

<----------->

-> b'h, cf. également la partie : Retirer 1/60e de sa souffrance : https://todahm.com/2017/12/11/5807