Aux délices de la Torah

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Le récit de la sortie d’Egypte

+ Le récit de la sortie d'Egypte :

-> [La sortie d'Égypte] est le fondement et le pilier sur lesquels reposent notre Torah et notre foi. C'est parce que c'est le signe et la preuve de la création du monde, qui est dirigé par Hachem.
Cela montre qu'Il peut modifier la création quand Il le souhaite, comme Il a modifié la nature pour nous en Égypte et a accompli de grands miracles sans précédent.
Cela fera taire tous ceux qui veulent nier la Création et renforcera notre foi dans la connaissance et la providence d'Hachem, à la fois de manière générale et spécifique.
[Séfer ha'Hinou'h - mitsva 21]

-> Le but de la réflexion sur la sortie d'Egypte n'est pas qu'une personne se considère comme un homme libre. On devrait plutôt savoir que : "les Bné Israël ... sont Mes serviteurs que J'ai fait sortir du pays d'Égypte ; Je suis Hachem, votre D." (Bé'har 25,55).
Le Rachbatz et le Smak énumèrent parmi les 613 mitzvos l'obligation de se souvenir verbalement de la sortie d'Égypte, et le principal corollaire de cette mitsva est de s'en souvenir dans son cœur avec crainte.
[Séfer 'Harédim - chap.9]

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-> Le 'Hafets 'Haïm (Torat haBayit - fin chap.10) compare l'obligation de revoir et de raconter encore et encore le récit de la sortie d'Egypte, jour et nuit, à celle d'un médecin qui rédige une ordonnance pour un patient. Il avertit de prendre le médicament 2 fois par jour, et ce n'est que s'il le prend régulièrement qu'il ira mieux.
Il en va de même lorsque nous voulons inculquer en nous des idées spirituelles. Les connaissances doivent être révisées en permanence ...
Seule une telle répétition peut imprimer de telles idées dans l'âme pendant qu'elle est attachée au corps.

"Et le 8e jour, il prendra 2 moutons sans défauts" (Métsora 14,10)

-> La purification du métsora se fait en 3 étapes :
1°/ en dehors du camp, avec 2 oiseaux (v.4 à 7).
Ce n'est pas un sacrifice, il reste toujours impur, mais cela lui permet d'entrer à nouveau dans le camp des juifs, et il ne rend plus impur le contenu d'une maison par sa simple présence (mais par contact).

2°/ le Cohen doit raser tous les poils qui poussent sur le corps du métsora (Rambam - Hilkhot Toumat Tsaraat 11,1), puis il s’immergera dans l'eau.
Il résidera ensuite en dehors de sa tente pendant 7 jours, et le 7e jours il se rasera de nouveau tous les poils, se trempera dans l'eau, et ensuite il deviendra pur. (v.8 et 9).

3°/ la dernière étape = il apportera et offrira des offrandes (korbanot) (v.10 à 20)
C'est le contexte du verset ci-dessus, où le métsora a fait téchouva, et finalise la fin du processus de purification.

-> La guémara (Sotah 15a) explique que le métsora obtient l'expiation de sa faute par les plaies (négaïm) de la lèpre (tsaraat), et qu'il amène l'offrande afin de pouvoir manger ensuite de ce korban.
Rachi commente que la douleur et la honte qui ont fait souffrir le métsora, lui permettent de d'obtenir une bonne expiation.

-> Pourtant, la michna (Shékalim 5,4) rapporte que lorsqu'un métsora devait acheter l'huile et le vin pour son offrande (korban), il obtenait un reçu.
Ensuite, il présentait ce reçu au magasin qui distribuait l'huile et le vin pour le Temple, et il y recevait sa part.
Sur ce reçu du métsora, il était écrit : "choté" (fauteur), et également le nombre exact de portions d'huile requise pour ses korbanot.

=> Pourquoi était-il écrit publiquement qu'il était un fauteur, alors qu'il avait déjà obtenu l'expiation de sa faute par les plaies de lèpre? N'est-ce pas un peu difficile comme façon de procéder?

-> Le Steïpler répond en citant l'opinion de rav Eliézer (dans la guémara Yérouchalmi Yoma), qui affirme qu'une personne ne reproduit pas une faute entre 2 Yom Kippour, devra quand même avouer sa faute le Yom Kippour suivant.
Cela se base sur : "Mon péché est sans cesse devant moi" ('hatati négdi tamid - Téhilim 51,5).

Bien qu'on est fauté, qu'on se soit repenti et que Hachem nous a pardonné, le fauteur ne doit jamais oublier qu'il a commis une faute. Cette réflexion le gardera humble et lui permettra de se rappeler des bontés et de la miséricorde Divine.

De même, le métsora, même après avoir été totalement guéri, il devra regarder ce reçu annoté de : "choté" (fauteur), et de cette façon, humblement il mettra en pratique le verset : "Mon péché est sans cesse devant moi".

[Au-delà d'appréhender la valeur folle de la téchouva, on a tendance à oublier l'énorme bonté que nous fait Hachem en nous permettant aussi "facilement" (par quelques mots prononcés) de nous débarrasser des conséquences gravissime de nos fautes (ex: au lieu de mourir sur le champ (selon la justice stricte).

Au-delà de l'humilité (j'ai fauté, donc je suis pas si parfait que je me le persuade!), en se rappelant d'une faute pardonnée, on développe de l'amour et de la reconnaissance envers Hachem, et cela nous pousse à encore mieux agir (être à la hauteur de cet amour infini!).
De plus, il est normal qu'un humain tombe, et de même que D. m'a pardonné, de même il me pardonnera, ce qui doit nous pousser de l'avant, et restait le moins possible à terre dans la tristesse, d'être tombé dans une faute. ]

Rabbi Yessa dit : Combien l'homme doit aimer Hachem! Car le service de D. avec amour est le plus appréciable.
Celui qui L'aime et Le sert avec amour est considéré comme Son bien-aimé.
[Zohar - 'Hayé Sarah 55b]

Rabbi 'Hizkiya déclare : Depuis la destruction du Temple, les bénédictions du Ciel sont suspendues et ne règnent plus sur le monde.
A cause de leurs fautes, les Bné Israël sont soumis à des forces d'un rang inférieur.
[Zohar - 'Hayé Sarah 133b]

L’étude de la Torah broie la matérialité

+ L'étude de la Torah broie la matérialité :

-> Le Talmud (Baba Métsia 84a) raconte qu'un jour, Rabbi Yo'hanan nageait dans le Jourdain. Reich Lakich, qui était alors brigand, le vit et se jeta à l'eau, à sa poursuite. Rabbi Yo'hanan lui dit, en s'apercevant de sa force : "Combien es-tu robuste! Tu es digne de porter le joug de la Torah!"
Reich Lakich lui rétorqua : "Ta beauté est féminine".
Rabbi Yo'hanan lui dit : "Si tu te repentis et acceptes de prendre sur toi le joug de la Torah, je te donnerai ma sœur en mariage, qui est bien plus gracieuse que moi".

Reich Lakich prit alors sur lui de se repentir et d'étudier la Torah. II voulut revenir sur les rives du Jourdain et prendre ses vêtements, mais il n'y parvint pas, soudain très faible.
A la seule idée de s'attacher à la Torah, ses forces physiques l'abandonnèrent.
Le Talmud termine en disant que Rabbi Yo'hanan lui enseigna la Torah et la michna et fit de lui un grand Sage d'Israël.

=> Nous apprenons de là combien la Torah épuise l'homme. Lorsqu'un homme étudie la Torah, celle-ci broie la matérialité qui est en lui et annihile ses forces physiques.

Adam & soir du Séder

+ Adam & soir du Séder :

-> Dans les Pirké Dérabbi Éliézer (chap. 21), une idée intéressante est citée : lorsque le premier soir de Pessa'h arriva, Adam Harichone dit à ses enfants: dans le futur, ce même soir, les enfants d'Israël apporteront des offrandes de Pessa'h, agissez de même devant votre Créateur. Caïn amena des graines de lin et Hevel des bêtes de son troupeau, de premier choix et leurs graisses. Le sacrifice de Cain fut abominé par Dieu alors que celui de Hevel fut agréé.

Le Pirké Dérabbi Éliézer continue (chap. 32) : cette même nuit de Pessa'h, Its'hak appela son fils Essav et lui dit : "Essav, ce soir, tout le monde récite le Hallel et des trésors sont à prendre. Prépare-moi des mets délicieux et je te bénirai". Il partit, mais s'attarda. Rivka dit à Yaakov : "Mon fils, cette nuit, des trésors sont faciles d'accès, les mondes supérieurs entonnent des chants. Cette même nuit, tes descendants seront affranchis de l'esclavage. Ils chanteront. Prépare donc des plats savoureux pour ton père, pour qu'il te bénisse de son vivant". Il partit et ramena deux agneaux. Est-ce ce que mangeait Its'hak? En fait, il y avait un agneau pour le sacrifice de Pessa'h et un pour préparer des plats succulents à déguster. Le sacrifice de Pessa'h ne doit être consommé qu'à satiété.

Nous apprenons de là que depuis Adam, cette nuit était déjà connue pour être spéciale et ensuite c'est Its'hak, qui s'exprima ainsi : "Cette nuit, tous récitent le Hallel et des trésors sont facilement accessibles à tous!"

"Il appela Moché" (Vayikra 1,1)

-> Rachi explique que Hachem commençait toujours par appeler Moché avant même de lui adresser la Parole. Et c'est ensuite, qu'Il lui parlait. Cet appel était un signe d'affection que Hachem lui témoignait. A l'image des Anges à propos desquels il est dit : "L'un appelle l'autre", ils s'appellent mutuellement affectueusement en vue de sanctifier le Nom de Hachem.

=> On peut s'interroger sur ce commentaire. Pourquoi chaque Parole Divine devait être annoncée préalablement par un appel? Et pourquoi comparer cet appel précédent la Parole à celui des Anges?

-> Le 'Hidouché haRim explique que cet appel précédait chaque Parole pour faire une préparation. Une Parole Divine ne vient pas juste transmettre une information. Elle est adressée à l'homme pour l'impacter, le traverser et l'influencer en Bien. Elle vient pour opérer un changement en lui.
Pour avoir cet effet, cette information nécessite une préparation préalable. Car sans cette préparation, l'homme ne serait pas disposé à intérioriser l'information jusqu'à en être transformé par elle. Et c'est ici que se situe le rapprochement avec les Anges. Nos Sages enseignent qu'au moment du don de la Thora, les Hébreux ont déclaré : "Nous ferons et nous écouterons".
A ce moment, nos Sages enseignent qu'une voix céleste a proclamé : "Qui a révélé ce secret à Mes Enfants, ce secret que les Anges utilisent?!". L'Ange est un être qui n'existe que pour accomplir la Parole de Hachem. Et son secret, consiste en ces paroles : "Nous ferons et nous écouterons". En effet, cette déclaration exprime deux notions.
D'une part : la notion d'un effacement face à Hachem. L'Ange ne cherche pas à comprendre le bien fondé, le sens et la raison d'être de cette Parole. Même s'il ne comprend pas, qu'il ne sait pas pourquoi Hachem lui demande de faire telle mission, il reste tout de même prêt à s'exécuter.
Et d'autre part : la notion d'un signe d'empressement et de courage. Même si ce que Hachem lui demande est difficile, que cette mission implique des efforts, le faisant sortir de sa zone de confort, il sera prêt à tous les sacrifices.

"L'appel qui précède la Parole Divine fait écho à l'appel des Anges". Car avant de transmettre Sa Parole, Hachem appelle l'homme pour le préparer à recevoir Sa Parole, en passant par cette même anticipation qui fait le propre des Anges.
Lorsqu'un juif étudie un passage de Torah, qu' il s'apprête à recevoir la Parole Divine, il doit se placer dans cet état d'esprit, au préalable.
D'une part, il doit accepter de faire confiance à ce qu'il étudie, même s'il ne se retrouve pas dans cet enseignement. Accepter la Parole étudiée parce qu'elle reflète la Parole Divine, même s'il ne la comprend pas, et ne s'identifie pas encore à elle.
D'autre part, il doit se préparer à pouvoir investir des efforts pour s'y conformer. Toute parole de Thora, pour remplir son rôle d'élever l'homme et l'améliorer, doit être préparée dans cet état d'esprit.
C'est cet ''appel des Anges'' qui est évoqué dans ce verset, que l'homme doit tâcher d'intégrer. Cela permettra à cette parole de le transformer et le sanctifier.

Savoir apprécier les miracles ordinaires

+ Savoir apprécier les miracles ordinaires :

-> Rabbénou Bé'hayé, dans son livre 'Hovot Halévavot (Chaar 'Hechbon Hanéfech - siman 23) parle des gens, qui s'émerveillent des miracles et non pas de la nature. Quand le soleil se voile soudainement, tout le monde s'étonne.
Et moi, dit Rabbénou Bé'hayé, je suis époustouflé de voir le soleil briller chaque matin et de le voir se coucher chaque soir. C'est plus grandiose que lorsqu'il se voile subitement. Le fait que la lune commence son parcours en début de mois, toute petite puis grandisse au milieu du mois, pour de nouveau rapetisser en fin de mois est extraordinaire en soi.

Le monde entier s'émerveille du Tsunami, cette énorme vague qui envahit la terre ferme à une vitesse vertigineuse. En réalité, s'apercevoir qu'un fleuve coule depuis plus de cinq mille ans, sans interruption, relève du surnaturel. La continuité est plus prodigieuse qu'un événement unique et ponctuel.

Pourquoi l'homme est-il réellement stupéfait par le Tsunami, par une éclipse du soleil ou de la lune et non par le flux sempiternel d'un fleuve ou par le coucher du soleil?

Le 'Hovot Halévavot répond : car il s'est déjà habitué. Depuis sa plus tendre enfance, il voit le soleil se lever et se coucher, la lune frêle au début, puis pleine au milieu du mois pour redevenir petite, en fin de mois. Il perd la sensibilité, au fil du temps. Quand cette sensibilité s'éveille-t-elle de nouveau? Lorsqu'un changement s'opère, il s'émeut.

Chacun peut l'expérimenter. Quand l'homme se lève le matin et que tout son corps fonctionne, Barou'h Hachem, il se tient debout, ses mains bougent, ses yeux sont ouverts, il ne crie pas : "Merci D., tout est en état de marche!" Il reste silencieux et s'évertue à ne pas faire trop de bruit.

Grâce au rappel et à la sanctification du Shabbath dans les prières du vendredi soir, la sainteté, émanant d'Hachem, se répercute ensuite sur le peuple juif.
[Zohar - Yitro 92b]

Quelques mérites de manger de la matsa

+ Quelques mérites de manger de la matsa :

-> "Les véritables tsadikim attendent avec tant d'impatience la mitsva de manger de la matsa, que leur âme quitte presque leur corps au moment de la réaliser.

La plupart des juifs ne peuvent pas percevoir l'énormité et la sainteté de cette mitsva, mais s'ils la mangent uniquement parce que Hachem leur a commandé de le faire, ils peuvent pénétrer les plus hauts cieux."
[Haggada du Rabbi de Satmar]

-> "Une personne qui mange la matsa en accord avec la loi juive pendant les 7 jours de Pessa'h devient partenaire avec Hachem dans la création du monde"
[Rokéa'h - Hilkhot Pessa'h]

-> "Manger de la matsa, par amour pour la mitsva, amène de la sainteté aux membres de notre corps.

Le verset dit : "Les matsot doivent être mangées dans un lieu saint" (Vayikra 6,9).
Nous devons préparer et sanctifier notre corps et notre bouche afin d'être un réceptacle pour la sainte matsa."
[Rabbi Shlomo Rabinowicz - Tiféret Shlomo - Pessa'h]

-> "Si on mange de la matsa à Pessa'h, alors toute la nourriture que nous mangerons durant l'année peut également devenir sanctifiée"
[Pri Tsaddik - Béréchit]

-> "La matsa a la capacité de sanctifier notre alimentation de toute l'année."
[Michkénot haro'im]

-> C'est la seule mitsva de la Torah impliquant le fait de manger que nous pouvons encore faire de nos jours.
De même qu'avaler un comprimé peut guérir le corps, de même, le fait d'avaler de la matsa guérit l'âme.
[Rabbi Shlomo Rabinowicz - Tiféret Shlomo]

-> Manger de la matsa guérit l'âme d'une personne, car par le fait d'en manger, on devient alors une nouvelle personne dont toutes les forces de vie ne proviennent que de la mitsva de la matsa.
[Avnei Nezer]

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-> "Le Zohar appelle la matsa : "le pain de la émouna" (mé'hla dimééménouta - Zohar II, 183b).
Manger de la matsa a le même pouvoir que d'amener des sacrifices (korban) à Hachem.
Le mot "korban", est dérivé du mot : "karov", se rapprocher.
Lorsqu'une personne amenait un sacrifice au Temple, elle en devenait plus proche d'Hachem.

De même, lorsqu'une personne mange de la matsa, elle guérit son corps de ces maux spirituels, lui permettant de se rapprocher d'Hachem."
[Rabbi Shlomo Rabinowicz - le Tiféret Shlomo]

Le Zohar appelle la matsa : "le pain de la guérison" (mé'hla déasvata), puisque c'est un remède à nos maladies spirituelles.

Rabbi Naftali de Ropschitz fait remarquer qu'à Souccot on est guéri spirituellement par le fait d'être entouré par la Soucca, comme un bandage externe.
Par contre à Pessa'h, la matsa nous guéri spirituellement en entrant dans notre propre système (en l'avalant), comme une médecine interne.
Il est écrit : "Les matsot seront mangées dans un lieu saint" (Tsav 6,9).
Nous devons nous sanctifier (notre bouche, notre intériorité) afin d'être un réceptacle convenable. [à l'image d'une désinfection avant une intervention afin d'optimiser les chances de réussite]

-> Les juifs sont sortis d'Egypte en hâte, n'ayant pas le temps de se préparer à manger.
Ils ont fait preuve d'une émouna totale en Hachem en suivant son commandement d'aller dans le désert avec uniquement comme provisions de la matsa.

La matsa symbolise notre croyance en D., et durant cette nuit du Séder, il nous est possible d'atteindre une clarté absolue dans notre émouna.
[Meshech Chochma]

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-> La matsa fait allusion à l’attribut divin de miséricorde.
Par le fait de manger de la matsa, nous réduisons au silence l’attribut de rigueur/justice et nous amenons sur nous l’attribut de miséricorde.
[Radvaz]

-> La matsa, qui est une nourriture humble, faite de farine et d'eau (éléments basiques, dont la pâte n'a pas levé), a le pouvoir d'éliminer nos envies physiques (taava), de même qu'un pauvre arrive à se suffire de peu et qu'il laisse des envies non comblées.
La matsa a aussi la capacité d'éliminer l'arrogance, ainsi que la colère [qui a pour origine un sentiment de supériorité, d'orgueil].
[Tsidkat haTsadik]

-> "Nous ne fautons qu'à partir du moment où nous avons un égo excessif, au point où l'on ressent que nous avons autant le droit que Hachem de décider ce qu'il faut faire ou pas.
La matsa, faite d'une simple farine, est le symbole de la simplicité et de l'humilité.
Ainsi, elle est le remède des malaises spirituels dont le yétser ara cherche à infecter les gens."
[Rabbi Tsadok haCohen]

Pendant le Séder, nous disons : "Matsa zo ... al choum ma?" (Cette matsa ... pourquoi?).
Selon le Baal haTanya, on peut comprendre cela : cette matsa est là pour nous enseigner que l'on doit toujours se voir comme : ma (Que suis-je?).
A Pessa'h : je prends conscience de ma petitesse face aux miracles énormes de Hachem, et également sachant que j'ai une part de divin en moi (l'âme - 'hélék Elokim mima'al), je prends conscience que j'ai des capacités divines que je dois exploiter de façon responsable.
C'est là toute la dualité d'une humilité véritable!

-> Les étapes du Séder : Matsa, Maror et Koré'h se suivent.
Maror a la même valeur numérique que : mavét (la mort - 446).
Koré'h signifie : enveloppé, dissimulé.
Par le mérite de manger la matsa, "maror koré'h", la mort nous est dissimulée, et nous avons alors le chance de mener une bonne vie."
[ le Yichma'h Yisraël - Pessa'h 21]

Il est intéressant de noter que les herbes amères sont entourées de matsa, transmettant le message que même si dans notre vie c'est très difficile, amer, cela est orchestré avec précision par Hachem dans notre meilleur intérêt (la matsa symbolisant la libération).
Et ce à l'image des paroles de Rabbi Zoucha d'Anapoli, qui malgré le fait de vivre une vie d'une extrême pauvreté et avec d'atroces souffrances, proclamait en toute sincérité : "Je n'ai jamais vécu quoique ce soit de mal dans ma vie! Tout ce que Hachem a fait pour moi, Il l'a été pour le bien, et ce même si ça sembler être le contraire".

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-> La matsa est appelée : "lé'hm oni", le pain sur lequel nous donnons beaucoup de réponses.
Non seulement, nous répondons aux questions de nos enfants, mais Hachem aussi répondra à nos appels à l'aide.
"Que Hachem t’exauce au jour de détresse" (Téhilim 20,2)."
[Rabbi Yéhochoua Rokéa'h]

-> Le fait de manger de la matsa sauve une personne d'un jugement difficile à Roch Hachana.
[le Zohar - II, 183b]

-> Dans sa Haggada, le 'Hatam Sofer note que le mot : matsa (מצה) est l'acronyme de : "[Hachem] nous sauvera de toutes nos détresses" (מכל צרה הצילנו - mikol tsara itsilanou).

-> Le Yichma'h Israël fait remarquer qu'en "mispar katan", le mot : מצה (matsa) a la même guématria que le mot : 'haï (חי). [on a : 4+9+5=18]

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-> "Un pain de misère" (Réé 16,3)

Pourquoi cela?
Selon la guémara (Pessa'him 36a), c'est : "le pain sur lequel de nombreuses paroles seront dites" (lé'hém chéossim dévarim arbé).
[le mot : "oni" (עֹנִי - de misère, de pauvreté) est relié à : "répondre" (laanot = répondre, et onim (עונים) = nous répondons)]

Le 'Hatam Sofer (Drachot ha'Hatam Sofer - vol.2 p.274) explique que la matsa elle-même parle de très nombreux mots, nous demandant de la manger.
Le rav Yéhochoua Buxbaum de Galanta (Ohr Pné Yéhochoua) s'interroge sur ce que le 'Hatam Sofer peut tirer de cette explication qui ne se trouve nulle part ailleurs dans la guémara, le midrach ou même dans les écrits du Arizal.
Il répond que c'est forcement que le 'Hatam Sofer a entendu lui-même la matsa se tournant vers lui, et le suppliant de la manger!

=> A partir de là, on se rend compte que la matsa est une réalité qui dépasse largement notre perception, et qui a le pouvoir b'h de nous influencer très favorablement!

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-> "Hachem dit : A cette époque, je donnerai (ééné - אֶעֱנֶה), oui, je donnerai satisfaction aux cieux, et ceux-ci combleront les vœux (yaanou - יַעֲנוּ) de la terre." (Hochéa 2,23)

Le 'Hatam Sofer dit que la matsa s'appelle : "lé'hem oni" (pain de misère), mais le mot : "oni" a également une connotation de : répondre à un besoin avec une bénédiction sans limite (cf. le verset).
=> Telle est le pouvoir de la mitsva de la matsa : la manger, c'est amener sur nous une bénédiction sans limite!
[Drachot ha'Hatam Sofer - vol.2 p.236]

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-> La matsa est aussi appelée "le’hem oni" : un pain par lequel on reçoit des réponses dans de nombreux domaines (lé'hem ché'onin 'alav devarim harbé) = Par le biais de ce pain qui est "l'aliment de la foi", nos prières et nos demandes de miséricorde sont exaucées grâce à la foi à laquelle la matsa fait allusion.
[Bné Yissakhar]

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-> Consommer de la matsa est une segoula pour avoir une bonne subsistance pendant toute l'année, car c’est à Pessa'h qu’a lieu le jugement concernant la récolte.
[Bné Yissakhar]

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+ L'Afikoman = ségoula pour avoir des enfants, être en bonne santé, et avoir de la parnassa :

-> Le Imré Noam (87) rapporte ce que disent les tsaddikim, à savoir que l’afikoman est une ségoula pour avoir des enfants.
On trouve une allusion à cette idée dans le midrach, qui raconte que lorsque Pharaon a dit "de peur qu’il ne se multiplie" (pen yirbé), l’esprit prophétique lui a répondu "oui, il va se multiplier" (ken yirbé - כן ירבה - Chémot 1,12).
Or, les mots "ken yirbé" (oui, il va se multiplier) ont la même valeur numérique que le mot "afikoman".

-> Selon le Méor vaChémech, le terme "Afikoman" a également la même guématria que : "rofé" (docteur - רופא) [allusion au fait qu'en manger est une ségoula pour être en bonne santé.]
Le Likouté Méïr (Pessa'h 58) rapporte que certains ont l'habitude pendant l'année de manger un morceau d'Afikoman à chaque fois qu'ils ont des douleurs.

-> L'Afikoman permet d'être en bonne santé physiquement, mais c'est également un remède pour la guérison de l'âme.
Selon le Zohar (2,183b), la matsa est appelée : "l'aliment qui guérit" (mikhla dé Asvata), ou encore "l'aliment [qui enracine] la émouna [dans le cœur]" (mikhla dé Méémnouta).
Le Yitav Lev (Chémini) explique en ce sens pourquoi nous ne mangeons plus rien après avoir mangé l'Afikoman.
Souvent après avoir pris un médicament vital, un patient a pour conseil de ne rien manger après pour laisser le temps au médicament d'agir pleinement.
De même, l'Afikoman a besoin d'un temps pour permettre de guérir l'âme d'une personne, et c'est pour cela que nous ne mangeons rien après l'Afikoman.

-> Le Méor vaChémech enseigne également que les 3 premières lettres de "Afikoman" sont l'acronyme de : "potéa'h ét yadé'ha" (ouvre tes mains - פותח את ידך), et cela renvoie au fait que l'Afikoman est une ségoula pour la parnassa (subsistance).

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-> "3 fois par an, tu célébreras des fêtes en mon honneur. Et d'abord, tu observeras la fête des matsot" (Chémot 23,14-15)

Si nous sommes vigilant dans l'accomplissement de la mitsva de manger la matsa pendant que nous sommes en exil, alors nous mériterons peut-être, la mitsva qui vient juste avant dans la Torah : le fait de réaliser les 3 régalim (Souccot, Pessa'h et Shavou'ot) dans le Temple reconstruit.
[le Or laShamayim]

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-> "Toute personne qui fait une mitsva est bien traitée [en-Haut] et sa vie est allongée" (guémara Kidouchin 39b).

Quelle est cette "une mitsva" dont la guémara parle ici?
Peut-être s'agit-il de la toute 1ere mitsva donnée au peuple juif en tant qu'un seul ensemble (Rachi, Béréchit 1,1).

Quelle mitsva est-ce ?
La mitsva de Korban Pessa'h, qui est en de nombreux aspects similaire à la mitsva actuelle de manger la matsa.

Mais puisque nous ne pouvons plus accomplir la mitsva des sacrifices, la "mitsva n°1" qui rapporte un bon salaire d'en-Haut et qui allonge notre vie est l'actuel matsa.
[Rabbi Shlomo Rabinowicz - le Tiféret Shlomo]

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La matsa est la seule mitsva de la Torah liée au fait de manger, qu'il nous reste depuis la destruction du Temple.
Nous n'avons plus le Korban Pessa'h, ni aucun autre Korban, ni la Térouma ou le masser chéni (les Cohanim ne pouvant plus devenir purs), et c'est donc la seule mitsva que nous pouvons réaliser chaque année.
Si nous ne la réalisons pas à la perfection [et avec joie], qu'est-ce que Hachem va penser de nous [et de notre envie d'avoir le Temple reconstruit]?

['Hatam Sofer - Chéélot ouTéchouvot 'Hatam Sofer - 'Hochen Michpat 196]

=> D'une certaine façon, par notre manière d'appréhender la mitsva de la matsa, nous pouvons concrètement témoigner à Hachem de notre impatience à avoir le Temple reconstruit au plus vite!
[oui, nous désirons plus que tout pouvoir accomplir de nouveau les autres mitsvot de la Torah se faisant en mangeant]

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-> "Afikoman" est une contraction des mots "Afikou Min" (retirer l'hérétique). L'afikoman est apporté comme un souvenir pour le Korban Pessa'h.
Grâce au Korban Pessa'h, il était connu dans tout l'Egypte que les idoles (avodot zarot du monde n'avaient aucun pouvoir. Le peuple juif a abattu ses moutons, le dieu (idole) des égyptiens, et personne ne l'a arrêté. On s'est rendu compte que Hachem est le véritable dirigeant du monde. Les hérétiques se sont trompés.

Un autre contraction est "Afiké Mi'Noun" (retiré du 50e). Le peuple juif a été sauvé du 50e niveau d'impureté d'Egypte, qui aurait été un lieu de non-retour.
[midrach Talpiyot]