Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Les mots de la Torah dirigent ceux qui l'étudient : des chemins de la mort vers ceux de la vie."

[guémara 'Haguiga 3b]

-> Au moment de la destruction du Temple, Hachem a déclaré : "Si seulement, ils m'avaient abandonné, Moi, mais qu'ils observeraient encore Ma Torah!
Car la lumière divine qui est en elle [la Torah] les aurait ramené dans le bon chemin"
[midrach Eikha rabbati - Introduction 2 ]

-> Le Messilat Yécharim ajoute que lorsqu'une personne s'immerge dans l'étude de la Torah et reconnait la sagesse de ses mitsvot et de ses enseignements, alors le temps passant, un esprit d'inspiration va s'allumer dans son âme, qui le guidera sur le bon chemin.

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-> "Si vous peinez beaucoup avec les mots de la Torah, Hachem retirera le yétser ara de vous"
[midrach Bamidbar rabba 14,4]

-> "Si le yétser ara s'élève contre vous, donnez-lui à manger du pain de la Torah [...] S'il est assoiffé, donnez-lui à boire de l'eau de la Torah"
[midrach Téhilim 34,2]

-> "Mon fils! Si ce malpropre [le mauvais penchant] se porte à ta rencontre, tire-le à la maison d’étude ; s’il est comme une pierre, il s’effritera ; s’il est comme du fer, il se brisera en éclats!"
[guémara Soucca 52b]

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 5a) enseignent que si une personne n'arrive pas à vaincre son yétser ara, alors elle doit "peiner dans la Torah".
Le Noda biYéhouda note qu'il n'est pas écrit : "étudier la Torah", mais "peiner dans la Torah", car il ne faut pas de la superficialité, mais une étude en profondeur, permettant ainsi au cœur de se remplir totalement de Torah.

-> "Rabbi Yossé dit : Lorsqu'une personne sent qu'elle va être submergée par de mauvaises pensées, elle doit s'immerger dans la Torah. De cette façon, les pensées vont cesser et partir d'elle.

Rabbi Eliézer dit : Lorsque le yétser ara cherche à attirer quelqu'un à la faute, il devra l'amener vers la Torah et il le quittera."
[Zohar - Vayéchev - 190a]

-> "Aussi longtemps que les mots de Torah trouvent les cavités du cœur d'une personne vides, ils y résident et le yétser ara n'y a aucun pouvoir, et personne ne peux les y retirer."
[Avot déRabbi Nathan - chap.13]

-> "Si le yétser ara trouve que les paroles de Torah ne règnent pas sur le cœur d'une personne, [alors il viendra y résider et] vous ne pouvez plus l'en faire partir [sauf en s'immergeant dans la Torah, dont les mots qu'on étudie purifient l'esprit et le cœur]."
[midrach Michlé - chap.24]

-> "Les pensées immorales ne peuvent prédominer que dans un cœur vide de connaissance [de Torah]"
[Rambam - Hilkhot Issouré Bia 22,21]

=> La Torah et le yétser ara ne peuvent pas résider en même temps.
A nous de ne jamais rester vide de Torah, pour éviter de laisser la place au yétser ara, qui gérera alors notre comportement, nos pensées et nos émotions.

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Face au yétser ara, il faut appliquer le :
-> "fuir le mal" (sour méra) = je mets en place toutes les barrières me permettant d'éviter d'y être confronté ;
-> "et fais le bien" (assé tov) = je suis tellement occupé positivement, qu'il n'a pas de place pour venir en moi.

"Si un homme acquiert des honneurs par l'humiliation d'un autre, il n'a pas de part au monde futur"

[guémara Yérouchalmi 'Haguiga 2,1]

Le rav Sim'ha Wasserman explique que la guémara ne parle pas d'un homme qui se réjouit de l'humiliation de son prochain mais de celui qui obtient des honneurs aux dépens de son prochain.

"Je pense que la plus grande aventure que l'on puisse vivre sur terre est celle qui consiste à partager sa vie avec D.

Nous réalisons alors que nous ne sommes jamais seuls et que D. Se trouve constamment à nos côtés pour nous épauler.
En effet, si D. nous observe à chaque instant, ce n'est pas simplement pour nous juger, mais aussi et surtout parce qu'Il nous aime et veut sincèrement nous venir en aide."

[rav Yossef 'Haïm Sitruk]

"D. n'opère pas de miracle pour une personne qui a peur"

[le Radak]

-> Le rav Yossef 'Haïm Sitruk a dit à ce sujet :
"Si nous voulons mériter tous les bienfaits extraordinaires dont D. souhaite très certainement nous gratifier, il nous faut impérativement être confiants.
Si le peuple juif a peur, si les gens doutent, aucun miracle ne peut se produire.
Les gens dans la vie desquels il se passe de grandes choses sont ceux qui ont décidé d'être sereins.

Il n'y a pas de défi plus urgent que d'être confiant. Lorsqu'on est serein, D. nous octroie tout ce qu'Il avait prévu de nous donner."

"Lorsqu'un homme construit une barrière pour se garder d'une façon qui l'aide à dominer son yétser ara, il utilise en fait sa force pour construire une barrière qui profitera à toutes les âmes du peuple juif pour toutes les générations à venir, et les empêchera de succomber à cette tentation"

[Rabbi Tsadok haCohen - Divré Sofrim 23]

=> Lorsque je suis tenté de commettre une faute, mais que je me bats contre cette tendance et que je refuse de capituler, ce n'est pas seulement moi-même qui en profitera, mais tous ceux qui viendront après moi, car j'aurai rendu plus faible le combat contre cette faute.

Par exemple, il ne manque pas de nouvelles tentations modernes pour fauter (téléphone, internet, ...).
En me surpassant, je peux léguer à l'humanité une facilité à les combattre.

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+ On peut citer en exemples :

1°/ Avraham :
Le midrach rapporte : "Avraham dit : Après que je me sois circoncis, de nombreux convertis sont venus se lier à cette alliance" [Béréchit rabba 48,2].
=> Après qu'il ait surmonté cette épreuve, la difficulté en a été amoindrie.

2°/ Sarah et Yossef :
"Notre matriarche Sarah est descendue en Egypte [le pays le plus immoral] où elle a construit une barrière pour se protéger de l'immoralité [qui en prévalait].
Ensuite, toutes les femmes [juives qui sont allées en Egypte avec Yaakov presque 200 ans plus tard] furent protégées de l'immoralité par son mérite.

Yossef est descendu en Egypte où il a construit une barrière pour se protéger de l'immoralité ; par la suite, tous les hommes [juifs qui sont descendus avec Yaakov] ont été protégés de l'immoralité par son mérite".
[midrach Vayikra rabba 32,5]

Rabbi Tsadok haCohen de Lublin de commenter ce midrach :
"Lorsque les justes des générations précédentes font de grands efforts pour résister à la tentation et réussissent à vaincre les ruses du yétser ara, la puissance de leur conquête s'établit solidement et reste ferme parmi tout le peuple juif à travers les générations suivantes de vaincre les tentations semblables".

"Kora'h, fils de Yitshar, fils de Kéhat, fils de Lévi, prit ..." (Kora'h 16,1)

-> "Kora'h était un très grand Sage et faisait partie de ceux qui portaient l'Arche"
[midrach Bamidbar rabba 18,3]

-> "[Kora'h] était le plus grand homme de sa tribu [Lévi], ses frères sont considérés comme secondaires à lui"
[midrach Bamidbar rabba 18,9]

-> "Aharon et Kora'h étaient égaux [en grandeur]"
[midrach Bamidbar rabba 18,17]

=> Comment est-ce possible qu'il soit tombé si bas au point de se rebeller contre D. et Ses Cohanim et de nier les principes de la foi?
D'ailleurs, la guémara (Yérouchalmi Sanhédrin 10,1) qualifie Kora'h de renégat et rapporte : "A ce moment là, Kora'h dit : La Torah n'est pas d'origine divine, Moché n'est pas prophète et Aharon n'est pas Cohen".

=> Dans quel domaine a-t-il échoué pour tout perdre?

Kora'h était égal à Aharon, mais il n'a pas admis le fait qu'il n'ait pas été choisi pour la prêtrise (Cohen Gadol).
Dès que Kora'h s'est senti en position d'infériorité par rapport à Aharon, il ne pouvait plus trouver de satisfaction dans quoi que ce soit.
Cela l'a poussé à réhausser son honneur et sa fonction au-dessus de ceux d'Aharon à tout prix, désir qui l'a finalement conduit à l'hérésie et à la rébellion contre D.

=> Tout ce qui lui manquait, c'était une mesure d'humilité.

Quant à Aharon, il avait atteint la perfection dans l'attribut de l'humilité.
Il s'est par exemple réjoui intérieurement lorsque son jeune frère (Moché) est venu diriger le peuple juif.

Par ailleurs, après avoir écouté les paroles de Kora'h, il est écrit : "Moché entendit et tomba sur sa face" (Bamidbar 16,4).
Le Ramban de commenter : "il n'est pas dit 'ils tombèrent' car Aharon dans son raffinement et sa sainteté, ne réagit absolument pas pendant toute cette querelle. Il a gardé le silence, comme s'il reconnait que Kora'h était plus grand que lui, mais qu'il avait simplement suivi l'ordre de Moché et accompli le décret du roi".

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-> "Si une personne s'abaisse, D. l'élève ; et si une personne s'élève, D. l'abaisse. Si un homme poursuit les honneurs, les honneurs le fuient, mais si un homme fuit les honneurs, les honneurs le poursuivront."
[guémara Erouvin 13b]

-> "Dans Sa colère, Hachem abaisse les arrogants et selon Sa volonté, Il élève ceux qui sont abaissés.
Ainsi, abaisse-toi et D. t'élèvera"
[Iguéret haRamban]

-> Lorsque Kayin a vu que D. avait accepté l'offrande de Hével, il n'a pas pu supporter d'admettre la supériorité de son frère, car elle faisait ressortir son échec.
Il a tué son jeune frère uniquement parce qu'il ne pouvait pas admettre qu'il était inférieur à lui.

Le Ramban commente les paroles de D. à Kayin (Béréchit 4,7) en disant que s'il s'était amélioré et avait dominé sa jalousie envers son frère, D. l'aurait élevé à un niveau où il aurait eu plus d'honneurs que Hével.

=> Le meilleur moyen de se priver d'honneurs, c'est d'y porter son attention ...
[en cherchant à en avoir, ou en cherchant à ne pas en avoir!]

N'oublions pas que chaque honneur dans ce monde ne vient qu'après un décret de D.
Pourquoi alors s'en préoccuper : si D. pense que c'est bien pour moi j'en aurai, sinon j'ai beau faire tous les efforts du monde, je n'en aurai pas.

Tâchons plutôt (b"h) d'investir notre temps et nos forces à apprécier la chance que l'on a d'être en vie, toutes les bonnes choses dont D. nous comble.

Pourquoi lire Ruth à Shavouot?

-> "Pourquoi lit-on le livre de Ruth à Shavouot?
C'est parce que ce livre est fondé tout entier sur la générosité, et que la Torah, qui a été donné à Shavouot, est pure générosité elle aussi, comme il est dit :"une Torah de bonté sur sa langue" (Michlé 31,26)."
[midrach Léka'h Tov]

-> "Rabbi Zeïra demande : Pourquoi le livre de Ruth, qui ne contient ni règles de pureté, ni règles d'impureté, ni commandements positifs ou négatifs, a-t-il été écrit?
Pour t'apprendre le salaire important qui attend ceux qui pratiquent la bonté!"
[midrach Ruth rabba 2,15]

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-> "Rabbi Chmalaï explique : La Torah débute par un acte de bienfaisance, comme il est écrit : "D. fit pour l’homme et pour sa femme des tuniques de peau et les en vêtit" (Béréchit 3,21), et se termine également par un acte de bienveillance, comme il est écrit : "Il [selon Rachi : D. Lui-même] l’enterra (Moché) dans la vallée." (Dévarim 24,6)"
[guémara Sota 14a]

-> Le rav Wolbe de dire :
"La Torah aurait très bien pu débuter par l’énoncé de ses premiers commandements.

Si la Torah débute et se termine par la narration d’un acte de bonté, c’est que la bonté est son essence même."

=> Nous lisons la méguilat Ruth qui est remplie d'actes de bonté du début à la fin, le jour du don de la Torah, qui commence et se termine elle-même par un acte de bonté.

La Méguilat Ruth

+ La Méguilat Ruth

-> "Me séparer de vous et de la Torah, c'est me séparer de la vie même!"
[Paroles de Ruth à Naomi - midrach Ruth rabba 3,5 - avec Yeffé Anaf]
Le Rokéa'h dit que pour Ruth, Naomi représente la Torah, et elle veut s'y attacher éternellement pour rester en vie.

-> "J'aime Hachem et la Torah d'un amour sincère et profond. Je veux me joindre à Son peuple quoi qu'il advienne.
Je veux partager son destin même si cela signifie l'exil ou les souffrances"
[Paroles de Ruth à Naomi - rapporté dans le Echkol HaKofer de Yéhouda Hadassi]

-> La présence de Ruth en pays de Moav réduisait l'immoralité qui y régnait, et après qu'elle soit partie en Israël, la débauche va se réinstaller.
Il s'est produit la même chose lorsque Yaakov a quitté Béer Chéva, et qu'il a laissé un grand vide, car la présence d'un juste dans une ville fait sa fierté et sa joie.
[midrach Ruth rabba 2,12]

-> Sur le chemin vers Israël, Naomi a demandé par 3 fois à Ruth et à Orpah de rentrer chez elles.
De façon analogue, un candidat à la conversion est repoussé 3 fois avant d'être accepté au sein du judaïsme afin, entre autres, d'authentifier et de confirmer que son désir de conversion est total et sans réserve.

-> "Elles ont élevé la voix et ont pleuré de nouveau. Orpa a embrassé sa belle-mère mais Ruth s'est jointe à elle" (Méguilat Ruth 1,14)
Le Méam Loez commente : Nos Sages déduisent que par le mérite des 4 larmes que Orpa a versée [évoquées par les 4 mots : "vatisséna kolan vativkéna od" - Elles ont élevé la voix et ont pleuré de nouveau], 4 puissants guerriers allaient descendre d'elle.
Il est écrit : "Ces 4 [hommes] sont nés de Harafa à Gat" (Chmouël II 21,22) ; il s'agit de Sag, Madon (Lahmi), Goliath et Yichbi" ...
Des générations après la séparation des 2 belles-sœurs (Orpa et Ruth), les 4 guerriers descendants de Orpa ont été tués par David, arrière petit-fils de Ruth, et ses hommes (Divré haYamim I 20).

-> "Le fils de celle qui a embrassé sa belle-mère tombera (il s'agit de Goliath qui est un descendant de la sœur de Ruth : Orpah, et qui a préféré retourner chez elle plutôt que de suivre Naomi) devant le fils de celle qui s'est attachée à sa belle-mère (il s'agit de David, descendant de Ruth, qui est restée fidèle à Naomi)."
[guémara Sota 42b]

-> Goliat était le fils d'Orpa. Par le mérite de sa mère, qui a marché 40 pas avec sa belle-mère Noémie avant de la quitter et d'abandonner sa foi, Goliat a bénéficié de 40 jours où il a pu se tenir devant les Bné Israël pour les provoquer.
[midrach Ruth rabba 2,20]
[issu de : https://todahm.com/2014/12/21/un-nouveau-regard-sur-la-declaration-du-shema-israel ]

-> Selon le midrach (Ruth rabba 7,14), Ruth était stérile et ne pouvait pas avoir d'enfant sans intervention miraculeuse.
Mais lorsqu'elle s'est mariée avec Boaz, elle a eu un fils.

-> Selon le midrach (Ruth rabba 3,6), Ruth est arrivée en Israël (Beth Lé'hem), le jour même où Boaz a perdu son épouse.
Ce n'est pas une coïncidence, au contraire, celui-ci pleurera son épouse défunte, le décor se mettant en place, afin que lorsque tout sera prêt et que Boaz songera à se marier, Ruth fasse son apparition.

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-> Selon le Yérouchalmi (Yébamot 48b), on a dit à Ruth que si elle était arrivée 2 ou 3 jours plus tôt, sa conversion n'aurait pas été acceptée, car la loi juive n'avait pas encore été débattue et tranchée, en ce qui concerne une femme de Moav.

En effet, Boaz et les autres sages du beit din, ont tranché cette question, qui était laissée en attente depuis la mort de Moché, statuant qu'à l'inverse des hommes, les femmes de Moav sont autorisées à se convertir à la religion juive.

La Torah dit : "Un Amonite et une Moabite ne seront pas admis dans l'assemblée de D. [...] parce qu'ils ne vous ont pas offert le pain et l'eau à votre passage, au sortir d'Egypte ..." (Dévarim 23,4-5)
Les Sages en déduisent que les femmes qui, de façon naturelle, ne sortent pas de chez elles, n'avaient aucune obligation d'offrir du pain et de l'eau aux juifs, et qu'elles ne sont pas concernées par l'interdiction de la Torah, et elles peuvent se convertir.

Nos Sages (guémara Yébamot 77b) disent que c'est uniquement à l'époque du roi David que le peuple juif va accepter totalement ces loi.

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-> Ruth va dans les champs pour glaner, profitant de la mitsva du lékét, c'est-à-dire la possibilité de ramasser les 1-2 épis que les moissonneurs laissent tomber par inadvertance, après avoir ramassés ce qu'ils ont fauché.

Suite à ses prières et grâce à ses mérites, Hachem va lui envoyer un ange pour la guider vers les champs de Boaz, qui sera son futur mari.
[Léka'h Tov - sur Ruth 2,3]

-> Le 1er jour où Ruth va glaner dans son champ, Boaz qui se rend rarement sur place, laissant sa gestion courantes à des hommes de confiance, va ressentir un besoin urgent d'y aller voir ce qui s'y passe.
Hachem fait germer cette idée dans son esprit et l'oblige à y aller et à y rencontrer Ruth, sans qu'il ne sache lui-même pourquoi il va voir ses champs.
[Rav Vidal haTsarfati]

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-> Ruth demande au contre-maître l'autorisation de glaner, bien que ce ne soit pas nécessaire .
Tout en glanant, elle a soin de garder une petite distance entre elle et les moissonneurs, et les autres glaneurs (Malbim).
Elle se fait discrète évitant de parler à haute voix, et d'engager la conversation avec les hommes.

Évitant soigneusement de se pencher en avant, elle se baisse avec beaucoup de pudeur pour ramasser les épis (midrach Ruth rabba 4,5).
Pour travailler plus vite, les autres glaneuses soulèvent continuellement le bas de leur jupe et leurs manches afin de remplir leurs sacs de blé et les porter.
Souvent, elles se permettent de prendre plus d'épis que la Torah ne les y autorise, se disant que Boaz le leur permettrait sûrement.
Ruth était prête à prendre le risque de ne rien trouver pourvu qu'elle ne compromette pas sa pudeur.

Si elle voit quelqu'un regarder dans sa direction, elle se tourne modestement de côté, ce qui ne l'empêche pas de toujours offrir son aide aux femmes qui glanent avec elle.

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-> Autour de Ruth flotte une aura de sainteté et de grandeur, qui provient de l'ange qui l'a escorté [jusqu'au champ de Boaz].
[Echkol HaKofer - sur Ruth 2,4]

-> Boaz lui dira entre autre :
"La bénédiction repose partout où tu poses les yeux car tu ne te sers de ton regard qu'avec réserve et modestie. Pose donc tes yeux sur mes champs et donne la bénédiction à mes récoltes"
[Zohar Vayakel 217b ]

"Ta conversion est une preuve de ton altruisme car tu as agi pour l'amour de D.
En un sens, tu as agi avec une foi encore plus totale que celle d'Avraham, le 1er de nos Patriarches, qui a quitté la maison de son père qu'après en avoir reçu l'ordre explicite de D., tandis que toi, ma fille, tu l'as fait de ta propre initiative alors que tu avais une vie pleine de promesses toute tracée devant toi! [elle a renoncé à la riche royauté de Moav, pour une vie juive dans la pauvreté] ..."
[Iguéret Chmouël - Ruth 2,12]

"La noblesse de tes sentiments te fera mériter de retrouver tout ce que tu as sanctifié.
Je vois par inspiration divine que des rois, des érudits et des prophètes descendront de toi.
Tu verras ton arrière petit-fils assis sur le trône d'Israël, et tu seras assise à ses côtés ...
Tu mériteras une place à côté de nos Matriarches : Sarah, Rivka, Ra'hel et Léa."
[le Targoum]

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-> Ruth va glaner inlassablement pendant 3 mois, jusqu'à ce que la moisson s'achève.
Selon le Tiféret Tsion (sur ce midrach Ruth rabba 5,11), Boaz n'est plus entré en contact avec Ruth pendant ces 3 mois.

C'est à ce moment, alors que l'on célèbre la fin de la récolte, que Naomi va forcer le destin en envoyant Ruth s'allonger aux pieds de Boaz, alors qu'il dort profondément, en lui découvrant le bas des pieds, et après s'être enduite d'huile parfumée, de s'être revêtue de ses habits de Shabbath, et de s'être parer de ses bijoux.

-> Tous nos Sages sont d'accord sur le fait que Naomi a bien agi.
Le 'Hafets 'Haïm écrit à ce sujet : "Le Satan cherche à empêcher les choses les plus grandes et élevées et il n'y a pas d'autre solution que de prendre une voie détournée, c'est-à-dire de procéder d'une façon interdite en apparence afin de donner un appât au Satan, car si l'on faisait les choses d'après la voie droite, la voie de la Torah, le Satan se porterait en accusateur et la chose ne se réaliserait pas en pratique".

-> L'huile, signe de royauté, symbolise que la rencontre de Ruth avec Boaz donnerait une descendance des rois.

-> Le fait de lui découvrir le bas des pieds est une allusion au fait que lorsqu'une personne susceptible de faire le yiboum (lévirat) refuse de prendre la veuve du défunt pour épouse, on procède à ce qu'on appelle la 'halitsa, et la veuve lui retire sa chaussure.

-> Le mérite de la Torah qu'a étudiée Boaz l'a empêché de commettre une faute avec Ruth (Chorèch Yichaï).
De plus Hachem l'a aidé à ne pas maudire, se mettre en colère contre elle, par surprise de voir un corps à ses pieds.

-> Normalement la quantité de vin qu'avait bu Boaz aurait dû le garder endormi mais Hachem a veillé à ce qu'il se réveille à minuit pour que la rencontre avec Ruth puisse avoir lieu. [Eschkom haKofer]

-> En allusion aux 6 justes que Ruth va maître au monde (cf.point généalogie ci-dessous), Boaz va lui donner 6 séa d'orges.
De même que le sceptre de A'hachvéroch s'est allongé de façon miraculeuse, le châle de Ruth s'est suffisamment élargi pour contenir la quantité de grains. [le 'Helek bné Yéhouda]

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-> Tov, frère d'Elimélé'h, avait priorité sur Boaz pour se marier avec Ruth, en accomplissant la mitsva du yiboum.
En présence des sages du beit din, Boaz va recueillir le renoncement de Tov, lui donnant alors champ libre pour se marier avec Ruth.

Tov sort rarement de chez lui, et encore moins au beit din.
Selon le Léka'h Tov, Hachem va lui envoyer un messager divin qui lui fera prendre, tout à coup, la direction de la porte de la ville bien qu'à priori, il n'ait eu aucune raison de se rendre de ce côté là.
Le midrach (Ruth rabba 7,7) dit que puisque tous les intervenants ont fait le maximum en prières et en actions, alors Hachem "va y mettre du sien", et même si Tov aurait été à l'autre bout du monde, il serait arrivé immédiatement à la porte de la ville, afin que Boaz n'ait pas à l'attendre.

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-> Lors du mariage de Boaz et de Ruth, c'était à qui les couvrira des bénédictions les plus généreuses, chacun rivalisant d'imagination pour exprimer sa joie et son admiration.
[le Malbim]

-> Selon Ruth Zouta, Boaz est mort la nuit même de son mariage, mais tous les commentateurs ne sont pas d'accord à ce sujet.

A l'image de nos matriarches, Hachem va faire un miracle afin que Ruth puisse avoir un enfant, malgré le fait qu'elle soit stérile (midrach Ruth rabba 7,14).
Afin de taire toute mauvaise rumeur sur sa légitimité, Hachem va faire en sorte que cet enfant naisse exactement 9 mois, jour pour jour, après le mariage. [guémara Nidda 38b]

La naissance est facile et sans douleur, et il va naître tout comme Moché déjà circoncis. [Méam Loez]
Cette enfant va s'appeler : Ovèd. Il est l'une des très rares personnes qui ne va commettre aucune faute durant toute sa vie.
Il va mettre au monde le père du roi David : Yichaï.

-> Ruth va vivre assez longtemps pour voir son arrière petit-fils : David, monter sur le trône.
En effet, selon le midrach, à la mort du roi David, lorsque Chelomo a été appelé à régner, Ruth avait sa place à côté de lui.

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+ Au moment du mariage entre Boaz et Ruth :
-> Ruth a alors 40 ans, mais a l'air très jeune, comme notre matriarche Sarah (michnat rav Eliézer sur Ruth 2,5).
-> Boaz a 80 ans à cette même époque.
-> Boaz est le président du Sanhédrin, ce qui signifie que de fait, c'est lui qui dirige le peuple.
[midrach Ruth rabba 5,10]

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+ Point généalogie :

Na'hon ben Aminadav est le prince de la tribu de Yéhouda pendant la traversée du désert, et il s'est rendu célèbre en faisant preuve d'une foi inébranlable lorsqu'il se jettera dans les eaux de la mer Rouge, qui s'ouvriront suite à cela, laissant le passage à tout le peuple juif.
Il a 5 enfants, dont Elimélekh, Salmon et Tov.

Elimélékh épouse sa nièce, Naomi, fille d'un autre fils de Na'hchon.
Salmon va donner naissance à Boaz.
De l'union entre Ruth et Boaz, naîtra un fils (Ovèd), qui donnera naissance à Yichaï, le père du roi David.

Nos Sages (guémara Sanhédrin 93b) citent les 6 justes que va engendrer Ruth : David, 'Hizkiyahou, Yochiyahoun 'Hanania, Michaël, Azaria et le Machia'h.
['Hanina, Michaël et Azaria étant considérés comme une seule entité]

Loth, le neveu d'Avraham, après la destruction de Sodome et Gomorhe, va avoir des relations incestueuses avec ses filles, persuadées que le monde a été entièrement détruit et qu'elles et leur père en sont les seules survivants.
L'une de ces filles donne naissance à un fils qu'elle nomme Moav, père de la nation Mabite.

Balak et son fils Eglon ont régné successivement sur Moav.
Eglon a pour filles : Ruth et Orpah.
Ruth va être à l'origine de David, et Orpah de Goliath.
Chlomo, arrière petit-fils de Ruth, va construire le 1er Temple.

"L'homme qui se réjouit en temps d'épreuve rayonnera comme le soleil dans sa gloire"

[guémara Shabbath 88b]

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A ce sujet on peut rapporter un dvar Torah du rabbi Yaakov Galinsky.

Lorsque Névou'hadnétsar a réalisé que 'Hanania, Michaël et Azaria ont été sauvés de la fournaise ardente, suite au fait que Yé'hezkel a redonné vie aux morts sur ordre de D., il a alors éclaté en chants et en louanges à Hachem.
Au point, selon la guémara (Sanhédrin 92a), que si un ange n'était pas venu le frapper sur la bouche, alors toutes ses louanges aurait éclipsé tous les chants et les louanges que le roi David a pu dire dans ses Téhilim.

Comment comprendre que dans notre monde, où règne le libre arbitre, on ait pu avoir recours à un ange pour le forcer à s'arrêter?

Le Rabbi de Kotzk répond qu'en réalité personne ne l'a arrêté.
Il n'est pas dit que l'ange a scellé ses lèvres pour l'empêcher de parler, mais uniquement qu'il l'a frappé sur la bouche.

Dans la joie, Névou'hadnétsar chantait de façon magnifique, au point de reléguer derrière les Téhilim du roi David, mais comment va-t-il réagir pendant les moments difficiles, lorsqu'il recevra un coup : va-t-il continuer à chanter?

Le roi David chantait des louanges de Hachem lorsque tout allait bien, et également lorsque les temps étaient durs.
Nos Sages enseignent : "De même, que nous bénissons [Hachem] pour le bien, de même, nous devons bénir [Hachem] pour le mal" [guémara Béra’hot 60b]

Par contre, dès que Névou'hadnétsar a reçu un coup sur la bouche, il s'est immédiatement tu.

=> Est-ce que nous suivrons l'exemple du roi David ou bien de Névou'hadnétsar ?

C'est dans la tempête, les moments durs, que l'on voit les véritables fidèles sur lesquels on peut compter.
Hachem récompensera notre fidélité lors de nos jours difficiles, par des jours "meilleurs", plein de bénédictions infinies ...

"Dépêche-toi et mange, dépêche-toi et boit, car ce monde que nous devrons quitter est comme une salle de mariage"

[Shmouël à son élève Rabbi Yéhouda - guémara Erouvin 54a]

Rachi de commenter : "Aujourd'hui est éphémère et demain nous ne serons plus là, comme une cérémonie de mariage qui se passe très rapidement"

=> Pour un juif, la devise "carpe diem", c'est profite de chaque moment, dévore chaque occasion d'agir selon la Torah, ... car qui peut dire si demain tu seras encore vivant ou bien le Machia'h sera déjà arrivé (il sera alors trop tard pour agir car le libre arbitre sera alors quasi inexistant).

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-> A l'image d'un mariage qui passe très rapidement, notre durée de vie passe très vite, et c'est pourquoi nous devons attraper un maximum de marchandises qui ont de la valeur dans le monde à venir (Torah, mitsvot), qui lui durera éternellement.
Après il sera trop tard pour acquérir quoique ce soit, et c'est pour cela que notre yétser ara fait tout pour que nous prenions le moins de choses dans ce monde.

-> A une fête de leurs enfants, les parents sont très heureux, et ils oublient l'espace d'un moment tous leurs soucis, problèmes.
La guémara nous conseille de vivre pendant toute notre vie avec cette vision. Nous devons mettre nos soucis de côté et se réjouir des nombreuses bontés que Hachem nous donne.