Aux délices de la Torah

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"Les enfants d'Israël montèrent armés ('hamouchim) du pays d'Egypte" (Béchala'h 13,18)

Que signifie le terme : 'hamouchim ?

Cela implique :
-> selon Rachi : que les 4/5e des juifs sont morts pendant la plaie des ténèbres, et que seulement 1/5e est sorti d'Egypte ;

-> selon le Targoum Yonathan ben Ouziel : que chaque famille a quitté l'Egypte avec 5 enfants ;

-> selon le Targoum Yérouchalmi : les juifs étaient armés, pas par des armes, mais par des bonnes actions (maasim tovim).

Rabbi Yossef de Salant (Béér Yossef) dit qu'il n'y a pas de contradiction entre ces différentes explications.

Durant la plaie de l'obscurité, Hachem a tué les juifs qui n'avaient vraiment aucune envie de sortir d'Egypte, cependant Il n'a pas touché aux enfants innocents (ceux ayant moins de 20 ans, puisque non punissables par le Tribunal Céleste - cf. Rachi - 'Hayé Sarah 23,1).
C'est ainsi, que 4/5e des adultes sont morts, laissant un nombre très important d'orphelins, qui ont été adoptés par les familles survivantes (les 1/5e restants).

Le Targoum Yonathan ne doit pas être pris littéralement, mais comme signifiant que chaque famille était proportionnellement constituée d'un enfant originel, plus 4 autres fraîchement orphelins qu'ils ont adopté.
Cela est en accord avec la guémara (Méguila 13a), statuant que toute personne qui a élevé un(e) orphelin(e) dans sa maison, la Torah considère comme si elle lui avait donné naissance.

Tout ceci, explique également l'avis du Targoum Yérouchalmi.
En effet, en prenant la responsabilité de plusieurs enfants orphelins, les juifs ont acquis de nombreuses bonnes actions.
De plus, le fait d'avoir agit ainsi sachant qu'il y avait devant eux un futur incertain et précaire dans le désert, a ajouté encore plus de valeur à ce qu'ils ont fait.

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-> Dans la paracha Chémot, on a pu voir b'h ( https://todahm.com/2019/01/12/8063 ), que le nombre moyen d'enfant par famille juive était de : 54 enfants.
Chaque famille ayant accueillie les 4/5e des enfants du peuple juif (leurs parents étant morts), cela correspond à une adoption moyenne de 216 enfants par famille (4*54).

Alors que les juifs allaient partir dans l'inconnu risqué du désert, sans nourriture, ni boisson, ... ils ont fait preuve de leur énorme confiance en Hachem en étant prêts à y aller avec une moyenne de 270 enfants par famille juive (54 à eux + les 216 adoptés).

Cela donne une nouvelle appréciation des paroles de Yirmiyahou (2,2) : " Ainsi parle Hachem : Je te garde le souvenir de l'affection de ta jeunesse, de ton amour au temps de tes fiançailles, quand tu me suivais dans le désert, dans une région inculte."

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-> "Ce n'est pas l'épée qui leur faisait défaut, mais le cœur ... Il leur manquait encore la conviction de pouvoir s'en remettre entièrement à D. en toutes circonstances"

[Rav Shimshon Raphaël Hirsch]

=> Le mot 'hamouchim est traduit par "armés", et il est employé ici pour témoigner du niveau de émouna du peuple, au moment de la sortie d'Egypte.

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+ 'Les enfants d'Israël partirent bien armés du pays d'Egypte" (Béchala'h 13,18)

-> Quelles sortes d'armes portaient-ils?
Le 'Hozé de Lublin (Zikaron Zot 53) répond :
Une fois qu'un miracle est survenu, la "porte" de ce miracle a été ouverte, de sorte qu'il peut être provoqué à nouveau sans beaucoup d'efforts quand le besoin s'en fait sentir.
C'est ainsi que le miracle de la sortie d'Egypte était l'arme avec laquelle les juifs quittèrent l'Egypte. Ce miracle devait les sauver encore et encore de tous leurs futurs oppresseurs.

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-> "Les enfants d'Israël montèrent armés ('hamouchim) du pays d'Egypte".
Le terme : 'hamouchim (חֲמֻשִׁים) est écrit sans vav. [Puisqu'il n'y a pas de voyelles dans la Torah, on peut lire aussi : 'hamichim, qui veut dire : 50.]
C'est grâce à la Torah, qui allait être donnée 50 jours plus tard, que les juifs purent quitter l'Egypte.
Sans le mérite de la Torah, ils n'auraient jamais mérité ces grands miracles.
[rabbénou Bé'hayé]

Une bénédiction pour Essav

+++ Une bénédiction pour Essav :

"Its'hak répondit et dit à Essav : "Voici, maître je l'ai établi sur toi, et tous ses proches, je les lui ai donnés comme serviteurs ; de céréales et de vin, je l'ai pourvu, et pour toi, dès lors, que ferai-je, mon fils?" " (Toldot 27,37)

-> Rachi explique qu'il était inutile de donner une bénédiction à Essav à ce moment-là, car Its'hak a fait de Yaakov le maître d'Essav. Tout ce qu'un esclave acquiert appartient à son maître.

=> Étant donné que tout ce qu'il recevrait serait donné à Yaakov, pourquoi Essav a-t-il continué à demander une bénédiction? De même, pourquoi Its'hak a-t-il finalement acquiescé aux supplications d'Essav s'il n'y avait aucun but à cela?

La réponse est que si un esclave obtient un objet qui ne convient pas à son maître, il reste en possession de l'esclave. Essav recherchait une bénédiction qui était contraire au mode de vie de Yaakov, et qui ne pouvait être donnée à Yaakov. Its'hak accéda à sa demande et bénit Essav en disant : "la graisse de la terre sera ta résidence" (Toldot 27,39).
Les descendants de Yaakov devaient recevoir la terre sainte d'Israël. Ils ne s'intéresseraient pas à une terre impure, aussi fertile soit-elle. Avec cette bénédiction, Essav reçut la terre d'Italya de Yavan, la future terre de ses descendants.
Its'hak bénit également Essav en lui donnant la "bénédiction" suivante : "Tu vivras par l'épée" (Toldot 27,40). Yaakov s'efforce de vivre par la paix et la vérité et non par l'épée.

De plus, Its'hak a conditionné les bénédictions de Yaakov, comme l'indique Rachi : "Lorsqu'ils transgressent la Torah, tu as la possibilité d'être peiné au sujet de la bénédiction, et tu rejetteras son joug de ton cou" (Toldot 27,40).

Yaakov et ses descendants ne reçoivent les bénédictions que lorsqu'ils s'emploient à accomplir la volonté d'Hachem, comme nous le disent nos Sages : "Lorsque la voix de Yaakov se fait entendre dans les salles de prière, les mains ne sont pas celles d'Eisav" (midrach Béréchit rabba 65,20).
Cependant, lorsqu'ils abandonnent la Torah, à Dieu ne plaise, les bénédictions leur sont retirées et données à Essav à la place.
Avec une telle réalité, Yaakov ne serait plus le maître d'Essav, ce qui permettrait à Essav de s'approprier les bénédictions qui ont été données à Yaakov.

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=> Its'hak a fait de Yaakov le maître d'Essav, et par conséquent, tout ce qu'Essav a acquis appartiendra à Yaakov. Néanmoins, Essav supplia Its'hak de lui accorder une bénédiction contraire au mode de vie de Yaakov, car cette bénédiction resterait en sa possession. De plus, les bénédictions de Its'hak à Yaakov ne lui ont été données qu'à la condition qu'il reste vertueux, et chaque fois que ce ne serait pas le cas, Essav conserverait ses propres bénédictions.

Yaakov et Essav : 2 opposés

+++ Yaakov et Essav : 2 opposés

"Its'hak dit à Yaakov : "Approche, je te prie, que je te hâte, mon fils , es-tu vraiment mon fils Essav, ou non?" (Toldot 27,21)

-> Rachi commente que Its'hak s'est méfié de la personne qui se tenait devant lui. Il pensait que Yaakov (et non Essav) était présent parce qu'il n'était pas habituel pour Essav de mentionner le nom d'Hachem.

Si Essav n'avait pas l'habitude de mentionner le nom d'Hachem, pourquoi Its'hak l'a-t-il favorisé (par rapport à son frère, en voulant par exemple lui donner ses bénédictions)?
La réponse est que Its'hak a jugé Essav favorablement, concluant que sa réticence à mentionner le nom d'Hachem était due à sa grande crainte du Ciel. Parce que Its'hak servait Hachem avec crainte, il appréciait grandement cette caractéristique chez Essav et l'aimait pour cela.
[ Yaakov dit à Lavan : "Et la crainte d'Its'hak était avec moi" (Vayétsé 31,42) ]
En revanche, Yaakov a servi Hachem par amour, et à ce titre, le nom d'Hachem était constamment sur ses lèvres. Servir Hachem avec amour est plus important que de Le servir avec crainte, mais Its'hak a favorisé Essav parce qu'il s'identifiait à la manière dont Essav servait Hachem (par la crainte).

Si Its'hak avait une si haute opinion d'Essav, pourquoi avait-il besoin de l'avertir de vérifier son couteau d'abattage? Essav lui donnerait-il à manger de la viande provenant d'un animal mal abattu?
De plus, Its'hak a même averti Essav de ne piéger que les animaux sans propriétaire, afin qu'il ne soit pas nourri avec des biens volés. Cela est difficile à comprendre. Après tout, le vol est interdit même aux non-juifs. Pourquoi Its'hak soupçonnerait-il Essav de cela?

La réponse est que Its'hak était préoccupé par la hâte d'Essav à accomplir la mitsva d'honorer son père.
Il craignait que le zèle d'Essav ne l'amène à relâcher ses exigences généralement élevées, en vérifiant son couteau (d'abattage) à la hâte ou en piégeant un animal trouvé errant près d'une ville (Rachi - Toldot 27,3).
Nos Sages (Baba Kama 79b) interdisent de piéger un animal, même sur un terrain public, s'il se trouve à proximité d'une ville. Ils craignaient qu'un tel animal ne soit la propriété d'un particulier.
Its'hak craignait qu'Essav ne considère qu'il est permis de transgresser une interdiction rabbinique afin d'accomplir la mitsva d'honorer son père le plus rapidement possible.

La crainte d'Essav d'être trop pressé dans sa quête d'honorer son père révèle l'ampleur de l'engagement d'Essav vis-à-vis de cette mitsva. Le midrach (Béréchit rabba 65,16) cite Rabbi Shimon ben Gamliel, qui dit : "Personne n'a mieux servi son père qu'Essav. Toute ma vie, j'ai servi mon père, mais je l'ai servi en portant des vêtements souillés, et lorsque je sortais au marché, je portais des vêtements propres. Essav, lui, a servi son père en portant des vêtements royaux."

Malgré l'estime que lui porte Its'hak, nous savons qu'Essav était en réalité une personne racha. Comment expliquer son dévouement à la mitsva d'honorer ses parents?
La réponse est que même les réchaïm peuvent être diligents en ce qui concerne les mitsvot qui semblent raisonnables. En fait, ils peuvent même être plus diligents que les juifs pratiquants, parce qu'ils appliquent toute leur attention à ces mitsvot particulières.
En revanche, les juifs pratiquants doivent se concentrer sur les nombreuses mitsvot de la Torah, y compris celles qui n'ont pas de raison d'être évidente ('houkim). Il n'y a pas de mitsva plus logique que celle qui consiste à honorer les parents, qui nous ont mis au monde et nous ont élevés.

Ainsi, bien qu'Essav n'ait pas été la personne juste que Its'hak pensait qu'il était, il était toujours diligent à l'excès dans l'accomplissement de la mitsva d'honorer son père, et il était prêt à transgresser d'autres mitsvot dans son zèle pour accomplir celle-ci.
[Maharal - Gour Aryé - Toldot 27,3]

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=> Its'hak a servi Hachem avec crainte, et il a perçu qu'Essav servait Hachem de la même manière. C'est pourquoi il l'a préféré à Yaakov et a tenté de lui donner les bénédictions.
Il avertit Essav de ne pas transgresser les interdictions de vol et de névéla (un animal mort sans avoir été abattu) parce qu'il craint qu'il ne transgresse ces interdictions par inadvertance dans son zèle à servir son père.

"Avraham s'avança et dit : "Vas-tu anéantir le tsadik avec le racha?" (Vayéra 18,23)

-> Le rav Sim'ha Bounim de Peshischa (Kol Sim'ha - Vayéra 18,19) observe que la requête d'Avraham en faveur des réchaïm de Sodome, aussi dramatique et inspirante qu'elle ait été, semble avoir été un exercice futile. Il a proposé que son accomplissement durable soit d'établir la position du tsadik comme celui qui peut défier et opposer son veto à la volonté du Ciel, pour ainsi dire.

Le Imré Emet suggère que la prière d'Avraham portera ses fruits dans un avenir lointain, lorsque Hachem restaurera et repeuplera les terres désolées de Sodome, comme l'a prédit le prophète Yé'hezkel.
[ "Et J'assurerai leur retour de captivité, le retour de Sodome et de ses filles et le retour de Samarie et de ses filles, et le retour de tes captifs au milieu d'elles" (Yé'hezkel 16,53) ]

"Je vais descendre et voir : s'ils agissent selon sa clameur qui M'est parvenue, alors [ce sera] destruction!" (Vayéra 18,21)

-> Le 'Hidouché haRim explique que la "descente" d'Hachem décrite ici n'est pas simplement une représentation anthropomorphique de Sa conscience des crimes de Sodome.
Au contraire, l'examen approfondi de Sodome par Hachem (pour ainsi dire) a généré une manifestation et une perception accrues de Sa Présence dans cette ville.
Cette atmosphère élevée était en quelque sorte une épée à double tranchant. D'une part, elle a suscité au sein de la population de forts sentiments religieux qui auraient pu être mis à profit pour obtenir le repentir.
D'autre part, le fait qu'ils n'aient pas profité d'une telle opportunité a été un affront flagrant à Dieu et a scellé leur destin à l'anéantissement.

"Il ne resta que Noa'h et ceux qui étaient avec lui dans l'Arche" (Noa'h 7,23)

-> Rachi, au nom du midrach, nous informe qu'alors qu'il se trouvait dans l'Arche, Noa'h fut frappé par le lion pour avoir tardé à lui apporter son repas.

-> Le Beit Israël (Likouté Yéhouda p.78) explique qu'il ne s'agissait pas d'une attaque insensée due à une faim primaire. Au contraire, pendant leur séjour dans l'Arche, Noa'h agit en tant qu'agent d'Hachem en assurant la subsistance de toutes Ses créatures.
Les animaux étant habitués à ce que leurs besoins soient satisfaits en temps voulu, le moindre retard dans l'exécution de cette responsabilité n'était pas simplement une défaillance personnelle de Noa'h, mais se répercutait sur Hachem, qu'il représentait.
C'est pourquoi, lorsque le lion se fit attendre, il fut bouleversé par cet affront à l'honneur du Ciel et réagit violemment.

Lien entre ‘Hanoucca et la Torah

+ Lien entre 'Hanoucca et la Torah (par le rav Yaakov Auerbach) :

Lors de l'allumage des bougies de 'Hanoucca, nous récitons :
-> le 1er jour uniquement : "chéé'hiyanou" : qui contient 11 mots ;

-> la bénédiction de : "léadlik nér 'hanoucca" : qui a 13 mots
[certains disent léadlik nér chél-'hanoucca (compte pour 1 mot)]

-> la bénédiction de : "chéacha nissim" : qui contient 13 mots.

[Selon le Kav haYachar, ces 2 bénédictions de 13 mots, réveillent les 13 attributs de miséricorde de D.
Le Ben Ich 'Haï remarque que les initiales de : "Léadlik Nér 'Hanoucca", sont aussi les initiales des mots : "Notsér 'Hessed Laalafim", qui est l'un des 13 attributs divins.
L'association de ces 2 bénédictions forme 26, guématria du Nom de Hachem qui permet d'éveiller la miséricorde divine.]

-> après l'allumage des bougies, on récite : "anérot allalou", dont pour certains, il y a : 49 mots.

=> Le nombre total de mots sur les 8 jours de 'Hanoucca est de : 11*1 + 13*8 + 13*8 + 49*8 = 611
La Torah (תורה) a une même guématria de : 611.

A 'Hanoucca, en allumant les bougies, c'est le feu de la Torah que nous allumons en nous-même, ainsi que dans le monde entier.

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+ La fête de ‘Hanoucca commence le 25e jour du mois de Kislev.

-> Le mot ‘Hanoucca peut se décomposer en : ‘Hanou (ils se sont reposés) et les lettres kaf et hé (soit 25) , signifiant : "ils se sont reposés le 25 du mois de Kislev".
Le nom (יהוה - Tétragramme) a une valeur de : 26.
On s'arrête le 25, afin d'aller chercher le 26 : Hachem.
'Hanoucca, c'est la fête où l'on dit : Hachem, c'est toi que je veux!

-> Le 25e mot de la Torah est le mot : "or" (lumière) .

Le 25e lieu d’arrêt des Bnei Israël durant la traversée du désert, suite à la sortie d’Egypte, est : ‘hachmona, qui fait allusion à : ‘Hachmona’im.

Le mois de Kislev est le 3e mois de l’année juive, et dans le 3e verset de la Torah, il est écrit : "Que la lumière soit, et la lumière fut !"

Dans le verset suivant cette création de la lumière, il est écrit : "D. vit que la lumière était bonne".
Les mots : "la lumière" se disent en hébreu : "ét aor" (את האור), dont la valeur numérique est de 613, comme les 613 commandements de la Torah, qui est notre lumière dans l’obscurité de ce monde …

D'ailleurs, d'après le midrach Béréchit Rabba (3 : 5) : Rabbi Shimon disait : "Le mot ‘lumière’ est écrit 5 fois [dans le 1er paragraphe de la Torah] correspondant aux 5 livres de la Torah."

-> "Tous ceux qui utilisent la lumière de la Torah; la lumière de la Torah les anime."
[guémara Kétouvot 111b]

-> On peut remarquer que les mots suivant ont les mêmes lettres :
-> la נשמה = néchama = l’âme ;
-> et שמנה = chmona = 8 (renvoyant à la durée de ‘Hanoucca) ;
-> et השמן = hachémèn = l’huile [d’olive].

-> "Car la mitsva est comparée à la bougie et la Torah est la lumière"
[Michlé 6,23 -> ki nèr mitsva véTorah or ]

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+ La Ménora (par le rav Yaakov Auerbach) :

Les 613 mitsvot de la Torah + les 7 mitsvot de nos Sages = 620 = guématria de "kéter" (une couronne - כתר).

Les termes : "kéter Torah" ont une valeur de : 1331, autant que : "Assérét hadévarim" (les 10 Paroles = les 10 Commandements).

Il est intéressant de noter que dans la Torah :
-> paracha Yitro : les 10 Commandements sont rapportés en 620 lettres ;

-> paracha Térouma : nous y trouvons le commandement de faire la Ménora, et il y a 483 lettres ;
-> au début de la paracha Tétsavé : on y donne les instructions sur ce qu'il faut faire avec cette Ménora, c'est une suite sur ce sujet. Il y a 137 lettres.

=> Ainsi, dans la Torah, le total de mots sur le thème de la Ménora est de : 483 + 137 = 620 lettres.

-> Si l’on respect la Torah, elle forme une couronne (כתר), sinon, elle se transforme en "karét" (כרת), retranché du monde.

Le miracle de la fiole d'huile, fait partie des miracles qui n'ont d'autre but que de montrer l'affection de Hachem pour Son peuple, et de lui envoyer une sorte de "baiser".

[Rabbi 'Haïm Chmoulévitch]

-> Le miracle de la fiole était une manifestation d'amour de D. vis-à-vis de Son peuple.
Après avoir écarté les Grecs au prix de nombreux sacrifices afin de rétablir la pureté et la sainteté en Israël, Hachem leur exprima Son affection en leur envoyant un miracle qui leur permit d'allumer à nouveau la Ménora.

[Rav Dessler]

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-> La guémara (Shabbath 22b) rapporte que la Ménora témoignait de la présence divine sur le peuple juif.
Lorsque le peuple était agréé par D., la lumière occidentale (nér hamaaravi) restait allumée toute la journée durant, bien qu'elle reçut la même quantité d'huile que les autres qui, allumées le soir, s'éteignaient au matin.

La victoire des 'Hachmonaïm permit de rétablir ce "témoignage", privilège qui fut retiré au peuple juif lorsque les Grecs souillèrent toutes les huiles du Temple.

"Pendant que l'on récite la bénédiction de 'Chéassa nissim laavoténou' (qui as fait des miracles à nos ancêtres), on devra penser à remercier Hachem, à Le louer du plus profond de notre âme pour les miracles opérés en ces temps-là en faveur de nos ancêtres, et imaginer que nous en avons nous-mêmes profité.
[...]

De nos jours, la période de 'Hanoucca recèle une grande sainteté puisque la lumière apparue dans les sphères célestes l'année où le miracle survint, imprègne encore le cœur de chaque juif.
Lorsque nous traversons encore la période de 'Hanoucca, cette même sainteté se manifeste, comme auparavant.
[...]

On devra chanter les louanges contenues dans les téhilim du Hallel avec une grande joie, au point de perdre presque le sens de la réalité physique, parce que ces téhilim célèbrent la grandeur et l'immensité de Hachem."

[Yessod véChorech haAvoda]

-> "Que la mitsva de 'Hanoucca ne soit pas légère à tes yeux sous prétexte qu'elle fut instituée par nos Sages : elle est une des plus importantes et des plus redoutables"
[le Séder Hayom]

-> "L'allumage de la 'Hanouccia remplace en quelque sorte celui de la Ménora.
Ainsi, au moment où le juif allume les bougies, une lumière similaire à celle qui accompagnait l'allumage de la Ménora apparaît."
[Rav Karlenstein]

-> A 'Hanoucca, D. réside parmi nous.
Les lumières y éclairent alors le cœur de chaque juif, car Hachem Lui-même y repose.
[Rav Tsadok haCohen - Pri Tsadik]

"J'ai été diminué (katon'ti) par tous les bienfaits et par toute la vérité que Tu as faites à Ton serviteur" (Vayichla'h 32,11)

-> Selon Rachi, Yaakov exprime : Mes mérites ont diminué en raison de tous les bienfaits que Tu m'as prodigués et c'est pourquoi je crains d'avoir été souillé entre temps par des fautes et de ne plus mériter d'être sauvé des mains d'Essav.

-> Se basant sur ce verset (Vayichla'h 32,11), Rav 'Hiya bar Achi dit qu'un sage en Torah se doit d'avoir un 8e de un 8e d'orgueil.
[guémara Sotah 5a]

-> Du Rachi, il semble que Yaakov attribue ses succès à ses propres mérites.
Pourquoi ne les attribue-t-il pas à Avraham et Its'hak? Cela serait plus humble.

Le Gaon de Vilna (Kol Eliyahou 45,224) de répondre : nous apprenons de ce verset, qu'une forme d'orgueil est permise : celle concernant son passé.

Pour prétendre à de l'aide divine, nous devons en être méritant, c'est-à-dire faire de notre mieux pour réaliser un maximum de mitsvot.

Concernant le passé, nous devons apprécier le fait que nous avons réalisé des mitsvot, et accumulé des mérites.
Nous avons ainsi gagné le fait de bénéficier des bontés de Hachem.
Nous devons également être très humble, car Hachem fera toujours beaucoup plus pour nous, que nous ne pourrons en faire pour Lui
.
Concernant le présent, nous devons chercher à exploiter le meilleur de nous-même.

Telle a été l'attitude de Yaakov : il a mérité des bienfaits par le passé, mais actuellement, il craint de n'avoir pas agit au maximum de ses potentialités selon la volonté de D.
Comme le rapporte le rav Moché Feinstein : Yaakov avait peur d'une chose : est-ce que j'ai évolué autant que je l'aurai pu, est-ce que j'ai donné toute la mesure de mon potentiel.
Il ne suffit pas de bien agir, il faut le faire au maximum de ses capacités.

=> Cette forme d'orgueil est indispensable, car elle conduit à nous construire et à nous améliorer.
En prenant conscience que par le passé, j'ai mérité de l'aide divine car je me suis bien comporté, je suis poussé à faire de mon mieux pour prétendre aujourd'hui encore à cette aide divine (attitude active).
Je prends également conscience que l'aide divine n'est pas un dû (j'attends passivement d'obtenir ce que je demande), mais qu'il faut que j'y participe, que je fasse un petit quelque chose pour en bénéficier.

Mon comportement est le récipient qui va permettre de contenir la bénédiction divine, c'est pourquoi, je dois faire attention à ce que mes actes soient complets, sinon il risque d'y avoir des trous dans le récipient ...

D'une certaine façon, on peut imaginer que Yaakov se dit : par le passé, si j'ai pu avoir des succès, c'est parce que j'ai donné quelques pièces (bonnes actions) à Hachem pour les avoir. Même si ce n'était qu'une goutte d'eau dans l'océan de bonté divin, j'avais essayé de réunir le plus grand nombre de pièces, afin d'exprimer fortement mon amour à Hachem.
[Hachem je fais ta volonté!]

Et de même, dans le présent, si je veux obtenir des bontés de D., il me faut Lui donner quelques pièces. Mais est-ce que c'est suffisant? est-ce que c'est vraiment le maximum que je peux Lui donner? ou bien, est-ce que je peux encore faire mieux (par mes actions)?

=> Cette orgueil permis, nous pousse à être actif, et non passif, dans notre relation avec Hachem.

-> Il est écrit : "un sage en Torah se doit d'avoir un 8e de un 8e d'orgueil" (guémara Sotah 5a).
On pourrait penser qu'il faudrait avoir 1/64e d'orgueil, mais selon le Gaon de Vilna c'est un renvoi à l'attitude approprié d'orgueil de Yaakov dans notre verset, qui se trouve être le 8e verset de la 8e paracha de la Torah (un 8e de un 8e).
Dans ce verset, Yaakov dit : "Je ne suis pas méritant (litt. trop petit) pour tous les bienfaits ... que Tu as fais à Ton serviteur" (Vayichla'h 32,11).
=> En ayant cette attitude de fierté de se dire que c'est Hachem qui s'occupe personnellement de moi, en me comblant du meilleur, alors on en vient à ne jamais être orgueilleux ou arrogant.
[en effet, quoique je puisse posséder ou faire, je le dois tellement à Hachem, que je n'ai pas de quoi m'enorgueillir !]

-> Le Séfer 'Hanoukat haTorah (Likoutim 207) apporte une autre très belle explication sur cette guémara.
Hachem a choisi de donner la Torah sur le mont Sinaï, une petite montagne, afin de montrer et d'enseigner l'humilité.
Si D. voulait nous apprendre l'humilité, pourquoi n'a-t-il pas transmis sa Torah à une altitude de 0 mètre, à même le sol?

La guémara (Baba Batra 73b), nous enseigne que la plus haute montagne est le mont Tavor (har Tavor), avec 4 parsa de hauteur, soit environ 32 000 amot.
Selon le midrach (paracha Bo), le mont Sinaï a une hauteur de 500 amot.

Il est incroyable de constater que le Har Sinaï représente une hauteur équivalente à 1/64e de celle du Har Tavor.
[500*64= 32 000].
=> Par le choix du mont Sinaï, Hachem nous enseigne qu'un petit peu d'orgueil (1/64e), est permis chez les talmidé 'hachamim (sages en Torah).

[nous devons avoir ce grain d'orgueil afin de pouvoir répondre avec arrogance à notre yétser ara : Pour qui me prends-tu à vouloir que j'agisse ainsi à l'encontre de la volonté de D.? Tu sais que je suis saint (kadoch), fils du Créateur du monde, et étant quelqu'un d'important, je me dois d'agir en conséquent, et pas dans la bassesse vers laquelle tu m'entraînes!]

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-> Rabbi 'Haïm Wallin donne un autre enseignement relative à cette guémara (Sotah 5a).

Lorsque l'on prend le 8 livres du Tana'h (les 5 de la Torah, Yéhochoua, Choftim et Chmouël), et le 8e verset (un 8e de un 8e), on a : "Ellkana, son mari, lui disait : 'Hanna pourquoi pleures-tu? Pourquoi ne manges-tu point, et pourquoi ton cœur est-il affligé?" (Chmouël I 1,8)

'Hanna était triste d'être stérile.
Dans ce verset, son mari Elkana, l'a console en essayant d'améliorer son état d'esprit.
Il lui dit que même si elle n'est pas une mère, ce n'est pas pour autant qu'elle n'est pas une personne d'une immense valeur.
Même si c'est difficile, la vie continue et il faut savoir prendre soin de soi-même.
Elkana développe sa confiance en elle-même, lui rappelant d'apprécier sa valeur.

=> Une autre forme d'orgueil est permise : celle consistant à avoir conscience de sa grandeur, de sa valeur.

L'humilité ne doit pas servir d'excuse pour ne pas agir, ou justifier des mauvaises actions.
[comme je ne suis rien, alors c'est normal si je faute, si je ne fais rien de bien : c'est à mon image!]
Cela peut aussi conduire à la dépression, à la suffisance, ...

Au contraire, l'humilité consiste à prendre conscience de notre grandeur, car plus on a conscience de nos capacités, du fait que nous avons une partie divine en nous (l'âme), plus nous avons conscience que nous pouvons et devons agir grand (j'agis à l'extérieur, en fonction de l'image que j'ai de mon intériorité!).

A chaque instant, Hachem me donne de grandes potentialités : je me dois donc de Lui faire honneur, de Lui faire plaisir.

Il faut toujours avoir en tête que quelque soit mes actions, Hachem restera toujours avec moi.
Un juif n'est jamais rien, seul, car il a toujours D. avec lui!!

==> L'orgueil est généralement interdite, car tout provient de D.
Cependant, sous certaines formes (un 8e de un 8e), cela est indispensable.

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+ [Avant sa rencontre avec Essav, Yaakov pria : ] "Sauve-moi, de grâce, de la main de mon frère, de la main d'Essav"" (Vayichla'h 32,12)

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) commente :
Essav représente "l'autre côté" = le pouvoir du mal, la mort, le yétser ara, le penchant au mal.
Yaakov prie : "Sauve-moi, afin que le penchant au mal ne devienne pas mon frère".
En effet, le yétser ara cherche à nous séduire, et pour cela il se présente comme un frère en habillant une faute dans les habits d'une mitsva. C'est la manière du Satan de nous approcher, essayant de nous piéger dans les filets du mal.

[dans le verset précédant, il est écrit : "J'ai été diminué (katon'ti) par tous les bienfaits et par toute la vérité que Tu as faites à Ton serviteur" (Vayichla'h 32,11)
On peut relier cela au paroles de nos Sages : "N’aie pas confiance en toi-même [en baissant la garde face à ton yétser ara] jusqu’au jour de ta mort, car le Cohen gadol Yo’hanan a occupé sa fonction pendant 80 ans, mais il est devenu Saducéen à la fin de sa vie!" [guémara Béra’hot 29a]
=> katon'ti = Diminues-toi, fais-toi petit, ne prend pas un seul instant de ta vie la grosse tête en baissant ta garde sur le yétser ara, car il n'attend que cela!]

-> Le nom Yaakov provient de la racine : "akav" (tromperie, ruse), comme dans le passage [où Essav dit en se référant à Yaakov] : "Il m'a trompé (vayakvéni) 2 fois" (Toldot 27,36).
Le nom est bien adapté, car un juif doit être rusé et astucieux pour échapper aux traquenards du yétser ara.
[le 'Hozé de Lublin - Zikaron Zot (30)]

-> "Le mauvais penchant de l’homme le domine chaque jour … et si ce n’était D. qui lui vient en aide, l’homme serait impuissant contre lui" (guémara Soucca 52 a-b)

=> Il en découle que nous devons aborder avec beaucoup d'humilité notre combat face à notre yétser ara (en allusion dans Essav), en ne le prenant pas de haut (c'est un tout petit sujet), mais plutôt de bas (katon'ti), car ainsi il a une taille d'énorme importance à nos yeux!

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-> Pourquoi est-il écrit "de la main de mon frère, de la main d'Essav" (v.32,12), et non pas plus simplement "de la main de mon frère Essav"?

Le Beit haLévi explique que lorsque Essav vint à la rencontre de Yaakov, celui-ci envisagea 2 possibilités : soit Essav s'apprêtait à le tuer, soit il calmerait sa colère et se joindrait à lui, comme un frère.

Ainsi, Yaakov adressa sa prière à Hachem : "Sauve-moi de la main de mon frère, de la main d'Essav", car il demandait à être sauvé de ces "2 mains".
Cette prière fut exaucée sur les 2 plans : Essav avait prévu de tuer Yaakov, Hachem le sauva de sa main. Par ailleurs, il voulut accompagner Yaakov, celui-ci refusa et Essav, tout seul, rejoignit aussitôt la ville de Séïr.

Le Beit haLévi ajoute que Yaakov craignait davantage la proximité d'Essav que d'être tué, c'est pourquoi dans sa prière, il fit précéder "de la main de ton frère" à "de la main d'Essav".
A la fin des temps aussi, Essav voudra se rapprocher de Yaakov pour l'éloigner du service Divin et de la croyance en Hachem, mais les enfants d'Israël à l'instar de leur ancêtre Yaakov, s'écarteront des autres nations.

[nous devons faire preuve d'humilité et être particulièrement vigilant lorsque les nations du monde nous accordent beaucoup d'honneurs, car par orgueil, par reconnaissance, ... il y a un grand risque de baisser notre gardes et de se laisser influencer par leurs mauvaises influences.]

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-> Le mot "katon'ti, qui provient du mot : katan (petit), signifie littéralement : je me suis fait petit.
Un 'katan' peut être actuellement petit, mais ses potentialités sont sans limite.

Yaakov, se décrit de la plus humble des manières : 'Je ne mérite aucun de Tes bienfaits', mais en même temps, il dit qu'il a les capacités d'impacter fortement le monde.
Il n'a pas permis à ses efforts à faire la volonté de D., de s'en trouver amoindris par une faible évaluation de soi-même.

L'humilité doit être le trait de caractère qui domine, mais il doit cependant y avoir une minuscule mesure d'orgueil (1/64e).
Si l'on veut atteindre des sommets spirituels, on doit s'en sentir capable.

[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoada sur la guémara Sotah 5a]

On peut comparer cela à un ressort, qui a besoin de se faire petit afin de s'élever le plus haut possible.
Il faut se faire petit, afin de laisser de la place à Hachem, et alors : "Humbles auront été tes débuts, mais combien brillant sera ton avenir!" (Iyov 8;7)

Les juifs sont comparables aux étoiles. Extérieurement, ils sont humbles (minuscules), mais lorsqu'on s'en rapproche (intérieurement), on remarque qu'ils sont énormes.

=> Il faut savoir être à sa place : ni je sais tout, je peux tout ; ni je suis un zéro, je ne vaux rien.
Il faut être ce que D. nous permet d'être, et agir en toute responsabilité en utilisant au mieux.nos capacités, car c'est pour cela qu'on vit.

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-> Le Zohar dit que la prière de Yaakov était très précieuse à Hachem, car c'était une prière remplie d'humilité.
En effet, il Lui demandait un cadeau gratuit, conscient qu'il ne pouvait prétendre à rien.

Moché a agit de même en suppliant Hachem de le faire rentrer en Israël.
Selon le Ba'h : "J'ai supplié" (Vaét'hanan) : cela implique toujours l'idée de don gratuit, de faveur.

-> Le Gra enseigne que si l'on prie parce que Hachem nous doit quelque chose, alors on aura uniquement ce qu'on mérite avoir.
Mais si l'on prie afin d'obtenir un cadeau, alors il n'y a pas de limite au flux divin.

-> "Voici l'échelle était dressée vers la terre et son sommet [de l'échelle] arrivait au ciel" (Vayétsé 28,12)
Selon le Panim Yafot, cela fait référence à Yaakov.
Sa tête atteignait le Ciel, et ce par le biais de son trait de caractère d'humilité, comme l'exprime le mot : katon'ti.

=> Lorsqu'on se considère comme de la terre qu'on piétine, alors on atteint en réalité des sommets, le Ciel.
Pour qu'une prière monte, il faut venir comme un pauvre qui n'a rien et dont son futur dépend totalement de Hachem.
Mais, il faut également avoir un peu d'orgueil (la tête au ciel), afin de toujours viser grand (certes, je suis en bas de l'échelle, mais b"h, je vais arriver tout en haut!).

=> L'humilité est indispensable, mais quelques graines d'orgueil sont parfois nécessaires afin de préserver le tout, d'éviter que ça tourne mal.

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+ "Le véritable service de D. est d’atteindre l’humilité dans la joie.
Comment peut-on se réjouir tout en se sentant humble ?

En sachant que de cette manière, on accomplit la volonté de D. Ce seul argument est déjà une raison suffisante pour être joyeux."

[Rabbi Meïr de Apta]

Un orgueil permis est la fierté d'avoir comme boss : Hachem!

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Je suis petit (du fait) de toutes les bontés ... que Tu as fait pour Ton serviteur" (Vayichla'h 32,11)

Ce verset, qui est inclus dans la prière que Yaakov a adressée à Hachem, fait allusion au fait que quand une personne ressent une réelle humilité, elle doit savoir que même cela est une bonté d’Hachem, Qui lui réalise ce bienfait de pouvoir être humble.
C'est ce que fait allusion ce verset : "Je suis petit", et même ce sentiment de "petitesse" et d’humilité, fait partie "de toutes les bontés".
Naturellement, la dimension opaque de l’homme lui génère constamment des sensations d’orgueil. Ainsi, même s’il se travaille et arrive à l'humilité, il doit savoir qu'en réalité, cette modestie est un bienfait qui lui vient d'Hachem.
[le 'Hozé de Lublin]

-> "Lorsque l'on se considère comme non méritant, comme ne pouvant recevoir de bonnes choses que par 'hessed (bonté) de D., alors Hachem nous donnera ce dont nous avons besoin.
Par contre, si l'on se considère comme méritant (de recevoir du bien), alors nous n'aurons du bien qu'en fonction de nos mérites (donc limité à l'opposé de la bonté divine gratuite et infinie).
Yaakov affirme que même le fait qu'il est devenu petit et davantage humble (katon'ti), est également une bonté de Hachem."
[Sfat Emet]
[en se faisant tout petit, il permet à Hachem de se faire tout grand en lui, apportant alors des bénédictions sans limites!]

-> Le Baal haTanya (Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi) enseigne :
Le mot "katon'ti" : "Je ne suis pas méritant", peut également se traduire par : "Je suis devenu petit".
Yaakov disait : La grande miséricorde dont Hachem a fait preuve à mon égard, a entraîné que je suis devenu petit et humble.
En effet, la miséricorde divine envers une personne, va l'amener à devenir plus proche de Hachem, et le plus proche l'on est de D., le plus humble nous devenons."

-> Rabbénou Bé'hayé dit qu'on apprend de ce verset que durant la prière, on doit se concentrer sur notre impuissance, et sur le fait que Hachem, que nous servons, surpasse absolument tout.
C'est pour cela que dans ce verset (32,11), Yaakov se fait référence à lui-même comme "Ton serviteur".

[En effet, il est écrit : "Yaakov dit : D. ... je me suis fais petit (katon'ti) par tous les bienfaits ... que Tu as fait à Ton serviteur ... sauve-moi, de grâce, de la main de mon frère."

Le terme katon'ti fait allusion au fait que l'on se fait petit, proportionnellement à notre conscience de la grandeur infinie de Hachem.
Certains commentateurs (comme le Baal haTanya) notent que dans le 1er verset du Shéma Israël, la lettre dalet du mot : é'had (un) est agrandie. Cela représente alors un gros marteau, comme nous exprimant qu'il faut taper dans notre tête cette notion d'unicité de D. jusqu'à être plus plat que plat (sans orgueil).
De plus, autrefois, nos Sages prenaient 1 heure de préparation avant la prière, principalement pour développer en eux la toute puissance du D., devant qui ils allaient prier. ]

Selon la guémara, une prière doit se faire selon le schéma : remerciement sur le passé, puis demande pour le futur.
Yaakov s'est fait petit (katon'ti), sous sa prise de conscience que Hachem l'a toujours comblé de bonté, et ensuite il a demandé : "sauve-moi", convaincu qu'il en sera de même dans le futur.
Il est à noter que la nature humaine tend à fonctionner à l'inverse : lorsque tout va bien c'est grâce à moi, mais lorsque cela ne va plus (comme on le souhaiterait), alors on en vient à accuser D. (pourquoi, qu'est-ce que j'ai fait, ...).

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-> Rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov (le Bné Yissa'har) explique que la voie d'un véritable tsaddik est que tant qu'il sent qu'il attire à lui la bonté de D., et que du Ciel on lui envoie toutes sortes de bonnes choses, il se fait immédiatement du souci : peut-être que Hachem me donne ma récompense en ce monde pour me perdre, et souhaite ainsi me chasser?
=> Immédiatement, le tsadik ouvre la bouche et supplie le maître du monde : "Je suis trop petit pour toutes les bontés" => qu'est-ce que j'ai fait comme mitsvot et bonnes actions, et ce surtout en comparaison de l'infinité des bontés Divine.
[certes j'ai accompli de belles choses dans ma vie, mais combien davantage aurais-je pu en faire! => Je dois me faire bien petit de ne pas avoir été aussi grand que j'aurai dû l'être dans mes actions!!]