"L'empathie n'est pas un ajout léger et sympathique à la vie morale. C'est un élément essentiel de la résolution des conflits.
Les personnes qui ont souffert réagissent souvent en infligeant de la souffrance aux autres. Le résultat est la violence, parfois émotionnelle, parfois physique, parfois dirigée contre des individus, parfois contre des groupes entiers.
La seule véritable alternative non violente consiste à entrer dans la souffrance de l'autre de manière à s'assurer que l'autre sait qu'il a été compris, que son humanité a été reconnue et que sa dignité a été affirmée."
[rav Jonathan Sacks - Judaism’s Life Changing Ideas - p.94]
Le machia'h arrive bientôt. Nous sommes proches de son temps.
Nous devons dès à présent nous attacher à Hachem par un lien d'amour fort. Cet amour de notre part invoquera un fort amour de la part de Hachem en retour.
[Chem miChmouël - année 5671 - Lé'h Lé'ha 12,11 ]
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[plus nous développons notre amour pour Hachem, plus Hachem nous aime encore davantage, ce qui Le pousse à immédiatement se dévoiler et à envoyer le machia'h. ]
Manger du pain pour vérifier s’ils étaient en colère contre lui à cause de la faim
+++ Manger du pain pour vérifier s'ils étaient en colère contre lui à cause de la faim :
"Et ils s'assirent pour manger du pain" (Vayéchev 37,25)
-> Le Agra d'Kalla demande comment nous sommes censés comprendre le fait que les frères se soient assis pour manger du pain au beau milieu d'un moment aussi important. Comment ont-ils pu s'asseoir pour manger un repas alors que le fils bien-aimé de Yaakov criait à la pitié depuis les profondeurs d'un puits obscur?
Il répond que les frères (chévatim) croyaient vraiment que Yossef était un danger. Lorsqu'ils ont vu comment il parlait mal d'eux, ils ont pensé qu'il était la "pomme pourrie" des frères.
Ils savaient qu'Avraham avait eu un fils, Yichmaël, qui n'était pas son véritable héritier, et que Its'hak avait eu Essav, qui n'était pas son véritable héritier.
Ils pensaient que les actions de Yossef prouvaient qu'il était comparable à Yichmaël et Essav et qu'il n'était pas l'héritier de Yaakov.
Cependant, ils ne sont pas encore sûrs de leur décision. Bien qu'ils aient de sérieux reproches à faire à Yossef, ils sont eux-mêmes surpris par la froideur de leur cœur à son égard.
Ils se demandaient comment il était possible qu'ils ne ressentent aucune sympathie à son égard ou à l'égard de leur père, dont ils savaient qu'il aurait le cœur brisé par la perte de son fils préféré.
Ils ont pensé que la raison pour laquelle ils agissaient cruellement était peut-être qu'ils étaient contrariés par la faim. Il est bien connu qu'une personne est irritable lorsqu'elle a faim.
[ c'est pour cette raison que le rav Mendel de Rimanov disait aux gens que lorsqu'ils rentraient chez eux après un voyage, ils devaient manger quelque chose avant d'entrer dans leur maison afin de ne pas se mettre en colère contre leur femme et leurs enfants. ]
Ils pensèrent que c'était peut-être la raison pour laquelle ils traitaient Yossef avec si peu de soin.
Ils savaient que leur esprit serait plus vif et qu'ils seraient plus joyeux s'ils avaient l'estomac plein, et ils s'assirent donc pour manger du pain avant de prendre une décision définitive sur ce qu'ils devaient faire.
Alors qu'ils s'asseyaient pour manger, ils virent une caravane d'arabes (Yichmaélim) s'approcher d'eux.
Ils y virent un signe céleste clair qu'ils avaient eu raison dans leur évaluation. Ils avaient comparé Yossef à Essav et à Yichmaël, et c'est à ce moment précis qu'un groupe de Yichmaelim apparut.
Ils y virent une preuve évidente que Yossef était semblable aux arabes et qu'ils devaient le renvoyer avec eux.
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+ Contempler la bonté d'Hachem :
-> "Que gagnerons-nous si nous tuons notre frère?" (Vayéchev 37,26)
-> Le séfer m'Darké Avraham (écrit par rav Avraham Mordé'haï Bretistein) écrit au nom de son rabbi, le rav Shlomo de Zhvil, que lorsque les frères s'assirent pour manger, ils commencèrent à contempler la bonté d'Hachem. Ils pensèrent à la façon dont Il leur fournissait le pain, ainsi que les "outils" dont ils avaient besoin pour le manger, tels que leurs mains pour le ramasser, leur bouche, leur langue, leurs dents, leurs intestins et leurs organes internes pour transformer et digérer la nourriture.
Après avoir passé du temps à contempler la grandeur d'Hachem, ils ont réfléchi à ce qu'ils s'apprêtaient à faire à Yossef. Ils réalisèrent qu'ils n'avaient rien à gagner en le tuant et décidèrent de le laisser en vie.
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+ Ils ne voulaient pas lui faire de mal :
-> "L'homme dit : "Ils sont partis d'ici, car je [les] ai entendus dire : 'Allons à Dothan'." " (Vayéchev 37,17)
-> Le 'Hatam Sofer dit que les frères (les chévatim) étaient inquiets que Yossef vienne les confronter et qu'ils soient obligés de lui faire du mal. C'est pourquoi ils s'éloignèrent de l'endroit où ils se trouvaient afin qu'il ne les trouve pas et qu'ils n'aient pas à le blesser, voire à le tuer.
Lorsqu'il les a trouvés, malgré leurs tentatives pour le fuir, ils ont pris cela pour un signe du Ciel. Ils pensaient que si Hachem l'avait envoyé pour nous trouver, c'était un signe que nous devions lui faire du mal.
Ce qu'ils ne savaient pas, c'est qu'Hachem le leur avait envoyé afin qu'il finisse en Egypte et qu'ils aient de la nourriture pendant la famine à venir.
Ils avaient raison de dire qu'il était envoyé par Hachem, mais ils n'en connaissaient pas la véritable raison.
"L'homme l'interrogea disant : "Que cherches-tu?" " (Vayéchev 37,15)
-> Rachi : "L'homme" = il s'agit de l'ange Gavriel (midrach Tan'houma Vayechev 2).
-> Le Sifté Tsadik (ot 13) dit qu'il a entendu l'explication suivante de son grand-père, le 'Hidouché haRim, au nom du rabbi de Kotzk :
Lorsque l'ange (mala'h) dit à Yossef : "Que cherches-tu?", il lui enseigne qu'une personne ne doit jamais cesser de demander la chose qu'elle cherche [à Hachem]. Elle doit demander encore et encore jusqu'à ce qu'elle obtienne ce dont il a besoin.
Il explique : "Il était certainement très difficile pour Yossef de quitter la grande maison de Yaakov Avinou et de descendre dans le pays impur d'Egypte. L'ange lui rappelait de toujours se souvenir de son véritable désir, d'en parler constamment [à Hachem] et de le Lui demander.
Il dit à Yossef que s'il fait cela, il pourra retourner d'où il vient." ּ
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[parfois notre vie peut ressembler à Yossef : on n'est pas à notre place, les choses sont dures et contraires à ce qu'on aimerait, ...
On apprend que le plus important est de constamment parler à Hachem, de Lui dire nos doutes, nos difficultés, nos aspirations, nos demandes, ... à toujours garder espoir et confiance en la Toute Puissance d'Hachem.
Et n'oublions pas, Hachem promet à tout juif : "Je suis avec lui dans sa difficulté" (Téhilim 91,15 - imo ano'hi bétsara). ]
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+ "Un homme (selon Rachi : un ange) le trouva, et voici qu'il errait dans le champ ; l'homme l'interrogea : "Que cherches-tu?" " (Vayéchev 37,15)
-> Le 'Hidouché haRim dit au nom du rabbi de Kotzk que lorsque l'ange a demandé à Yossef ce qu'il cherchait, c'était dans l'intention de lui enseigner qu'il faut toujours chercher son but et continuer à chercher encore et encore.
Le 'Hidouché haRim ajoute : Il n'était certainement pas facile de quitter le beit midrach de Yaakov Avinou et de descendre en Egypte, une terre imprégnée d'immoralité.
C'est pourquoi l'ange lui a dit de toujours se rappeler ce qu'il recherchait vraiment dans la vie et de prier Hachem encore et encore pour pouvoir l'atteindre.
Et, en fait, c'est en faisant cela que Yossef a pu conserver son niveau élevé.
La jalousie des érudits mène à la sagesse
+ La jalousie des érudits mène à la sagesse :
"Or, Israël aimait Yossef plus que tous ses fils car il lui était un fils de la vieillesse, et il lui fit une tunique de fine laine" (Vayéchev 37,3)
-> Le Targoum Onkelos traduit les mots "fils de sa vieillesse" (ben zékounim) par le fait que Yossef était un "fils sage".
Cela s'explique par le fait que nos Sages (Kidouchin 32b) disent que la "vieillesse" fait toujours référence à la sagesse.
Le rav Chaim Vital explique que Yaakov a vu que, de tous ses fils, aucun n'a appris toute la sagesse qu'il a enseignée comme l'a fait Yossef. Il vit que Yossef étudiait mieux que tous ses frères et il voulut qu'ils soient comme lui.
Il décida donc que la meilleure façon de les pousser à étudier comme Yossef était de les rendre jaloux de lui, comme le disent nos Sages (Baba Batra 21b) : "La jalousie des érudits accroît la sagesse".
C'est pourquoi il donna à Yossef un manteau spécial, afin que ses frères l'envient et soient poussés à essayer d'étudier, d'apprendre, autant que lui.
Avoir confiance en Hachem permet de se protéger de toute mauvaise chose
+ Avoir confiance en Hachem permet de se protéger de toute mauvaise chose :
"Le chef de la prison ne surveillait rien de ce dont il avait la charge, car Hachem était avec lui ; et ce qu'il faisait, Hachem le faisait réussir" (Vayéchev 39,23)
-> Le séfer Béerot haMayim cite le rav Naftali de Lizhensk qui dit avoir entendu l'explication suivante de la part du rav Tsvi haCohen de Rimanov : "char beit hacho'ar" (le chef de la prison) est une référence à l'ange qui porte des accusations contre peuple juif.
Le verset nous dit que cet ange Accusateur n'a pu faire aucune réclamation sur tout ce qui était entre les mains de Yossef parce que "Hachem était avec lui".
Si quelqu'un se met toute sa confiance en Hachem, Il sera toujours avec lui, et aucune force néfaste ne pourra lui nuire.
Ouvrir 100 portes de bontés Divines grâce aux 100 bénédictions quotidiennes
"Its'hak planta dans cette terre, et il trouva ... 100 portes (méa chéarim), et Hachem le bénit" (Toldot 26,12)
-> Le 'Hidouché haRim dit que les 100 portes mentionnées dans le verset symbolisent les 100 portes de bonnes influences qui s'ouvrent chaque jour par le mérite de la récitation de 100 bénédictions.
L’âme d’Avraham vient dans chaque juif qui fait ‘hessed
+++ L'âme d'Avraham vient dans chaque juif qui fait 'hessed :
"Et c'est à la jeune fille que je dirai ... et c'est avec elle que je ferai du 'hessed à mon maître, Avraham" ('Hayé Sarah 24,14)
-> Nos Sages affirment que lorsqu'une personne fait du 'hessed, l'âme (néchama) d'Avraham Avinou, le pilier du 'hessed, entre dans son corps.
C'est ce qu'affirme le séfer Tiféret Shlomo (parcha Pin'has) : lorsqu'une personne accomplit une mitsva lichma, l'âme d'un tsadik d'une génération précédente entre dans son corps.
Dans le même ordre d'idées, on sait que l'auteur du séfer midrach Shmouel dit que l'âme de rav Pin'has ben Yaïr entrait dans son corps lorsqu'il faisait un acte de tsédaka.
On peut dire que les mots de ce verset y font allusion. Eliezer dit : "Elle fera du 'hessed à mon maître, Avraham". Cela peut être compris comme signifiant que lorsqu'elle (Rivka) fait du 'hessed (bonté), elle sera avec Avraham parce que son âme (néchama) se joindra à elle pour cet acte.
"Afin que mon âme te bénisse" (Toldot 27,4)
-> Les questions les plus difficiles de cette paracha sont sans aucun doute l'intention d'Its'hak d'accorder la bénédiction à Essav et l'usurpation de cette bénédiction par Yaakov par la ruse.
Selon le Sfat Emet (5632), Its'hak savait qu'Essav n'était pas un tsadik. Cependant, Its'hak avait l'impression qu'Essav n'était pas une cause perdue et qu'en recevant la bénédiction, la petite étincelle de sainteté en lui pourrait être réveillée.
En effet, la Torah rapporte la protestation d'Essav : "Il a pris ma bénédiction" (Toldot 27,36), ce qui indique qu'elle lui revenait de droit.
Pourquoi alors Yaakov est-il venu lui prendre cette bénédiction qui lui était destinée?
Ce n'était pas pour lui-même, car ce type de bénédiction "de la dernière chance" n'était pas nécessaire pour quelqu'un d'aussi élevé spirituellement que lui. Elle était plutôt destinée à ses descendants, le peuple juif, pour les périodes de leur histoire où leur lien avec Hachem serait le plus fragile.
Même alors, grâce à cette bénédiction, les juifs auraient la capacité d'agir sur l'étincelle juive [qui restera quoiqu'il arrive présente et disponible pour être réveillée. Ainsi, même au plus bas, chaque juif a toujours en lui des braises d'élévation spirituelle, permettant de s'enflammer pour papa Hachem. ].
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-> Le Beit Israël offre une perspective sur l'intention d'Its'hak de donner la bénédiction à Essav.
Comme nous le voyons dans son contenu, la bénédiction portait sur la réussite matérielle. Au fond, les Patriarches (Avot) étaient complètement détachés de la matérialité. (la privation extrême dans laquelle certains de leurs descendants exceptionnels ont choisi de vivre en est la preuve).
C'est pourquoi Its'hak pensait qu'une telle bénédiction n'était pas nécessaire pour Yaakov, et il la désigna donc pour Essav, qui, espérait-il, en ferait bon usage.
Rivka, cependant, reconnaît la fonction cruciale que la réussite matérielle jouera dans l'histoire juive. S'il est vrai qu'il y aura des générations où la Torah sera étudiée en dépit d'énormes difficultés, il y en aura d'autres où la Torah ne pourra s'épanouir que grâce à la prospérité. [un manquement de parnassa, pouvant empêcher tout épanouissement d'une vie de Torah]
Ainsi pragmatiquement, le futur de l'étude de la Torah exigeait l'acquisition de la bénédiction par Yaakov.
Le Beit Israël observe également que le rôle de Rivka dans la garantie de la réussite matérielle future de la nation est caractéristique de la conception de la guémara selon laquelle la réussite matérielle domestique est assurée par la maîtresse de maison.
L’étincelle d’Avraham est toujours présente en chaque juif
+ L'étincelle d'Avraham est toujours présente en chaque juif :
"Avram, Je suis un bouclier pour toi ; ta récompense est très grande" (Lé'h Lé'ha 15,1)
-> Hachem promit à Avram qu'Il serait pour lui un "bouclier".
Outre sa signification la plus directe, à savoir que Hachem protégerait Avram de ses ennemis physiques, les rabbanim de Gour y voient l'assurance de la survie spirituelle de chaque Juif.
Ceci est perçu à deux niveaux. Comme l'a enseigné le Arizal (Pri Ets 'Haïm - chaar haAmida 3), le mot "maguen" (bouclier) dans ce contexte peut être pris dans le sens de l'araméen, qui signifie "libre".
Chaque juif possède en son cœur une étincelle de son ancêtre Avraham, fourni gracieusement, c'est-à-dire indépendamment de nos réalisations spirituelles personnelles.
Non seulement cette judéité essentielle est fournie dès le départ, mais elle est immuable. Hachem agit comme un bouclier, veillant personnellement à ce que l'étincelle d'Avraham (en chaque juif) reste inextinguible, même si le juif tombe très bas ou s'il s'égare (en faisant les pires choses).
[Likouté Yéhouda - p.122]