Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Si ton frère s'appauvrit et qu'il te tend la main ; aide-le, soutient le ainsi que l'étranger ou le résident temporaire qui vivent avec toi. Tu ne lui prendras pas de lui ni d'intérêts, ni profits. Tu auras la crainte de ton D., ton frère vivra avec toi" (Béhar 25,35-36)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
Si ton frère s'appauvrit = cela parle du "souffle Divin" qui réside en réside en nous, et veut par cela le réanimer. C'est ce que dit le verset : "si ton frère s'appauvrit" faisant appel au souffle de vie spirituel que D. a placé au fond de nous pour nous donner la vie éternelle.
L'homme qui constate qu'il ne brille pas en Torah, et n'excelle pas dans les mitsvot, c'est cela signifie qu'il s'est appauvri, car dans l'absolu la pauvreté, c'est être pauvre en Torah et mitsvot.

Et qu'il tende sa main = c'est-à-dire que sa lumière et sa majesté sont ternis. "ima'h" (avec toi) c'est-à-dire à cause de toi, du fait qu'il réside avec toi, il s'est éteint, effondré. Car sa nature est de briller et de t'éclairer jusqu'à l'autre bout du monde.

Et D. désire que tu lui rendes le souffle qu'Il t'a donné à la naissance, parfait et sans aucune imperfection au moment de quitter ce monde.
Comme il est écrit : "le souffle reviendra" (Kohélet 12,7), nos Sages interprètent que tu le lui rendras parfait comme lorsqu'Il te l'a donné.

C'est ce qu'il ordonne en disant "soutiens-le!" = c'est-à-dire lorsque l'homme s'efforce de faire téchouva, il lui redonne sa place dans les mondes spirituellement élevés. Car la seule chose qui peut raviver ce souffle et lui redonner son rôle primordial, c'est le repentir!

L'étranger et le résident temporaire = les maitres de la Kabbale nous ont dévoilé qu'il y a des âmes que D. greffe à l'homme pour des raisons particulières, cela est le secret du "ibour néchama".
Certains résident chez un homme afin de participer avec lui à l'application d'une mitsva et ainsi il mérite de réparer ce qu'elles n'avaient pas fait dans une vie précédente.
D'autres s'installent pour des raisons que seul D. connait ; de cette manière-là, ces âmes peuvent recevoir leur réparation.

C'est ce qu'écrit le verset "l'étranger et le résident temporaire, qui vivent avec toi!", faisant appel aux deux sortes d'âmes qui peuvent se greffer à l'homme, sans qu'il en soit conscient. Lorsque tu t'efforces de faire téchouva tu leur redonnes vie.

Et faut faire attention à ne pas affaiblir ce souffle et ces âmes qui sont en toi c'est ce que la Torah ordonne "ne lui prends pas" c'est le bien qui est en eux, et de quelle manière? En lui demandant des intérêts.

Et tu craindras ton D.! = car ces âmes sont une partie de la lumière divine et il faudra les rendre parfaites à Celui à qui elles appartiennent.
Il nous demande aussi "ton frère vivra avec toi !" = c'est-à-dire tu devras lui restituer en lui donnant une vitalité plus intense que lorsque tu l'as reçu. Et ce grâce au service divin auquel tu te livres.
Bien que nos sages ont dit de le lui rendre comme au moment où D. te l'a donnée, c'est cela le minimum auquel l'homme doit aspirer, mais il est de son devoir de souhaiter faire mieux encore.

L'intention qu'un homme doit avoir en y trouve montant s'installer en terre d'Israël. En effet c'est une terre Sainte et Il ne faut pas y aller pour y chercher des plaisirs matériels ou des profits corporels.
La seule intention que l'homme doit avoir est de profiter de la présence Divine qui s'y trouve car c'est le lieu choisi par D. afin de résider parmi nous.
C'est cela qui doit éveiller en l'homme l'engouement et la passion pour cette terre. Grâce à elle l'homme s'élève spirituellement.
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Kédochim 19,23-24]

L’orgueil & l’humilité

+ L'orgueil & l'humilité :

-> L'un des tremplins vers le service du Créateur est d'être humble et modeste, de ne pas mépriser une autre personne en pensant qu'elle n'est pas bonne. En effet, chaque personne sert D. selon ses capacités et il est possible que, selon ses capacités, elle en fasse plus qu'un homme juste de haut rang.
C'est pourquoi Moché était "extrêmement humble, plus qu'aucun homme sur la face de la terre".
['Hozé de Lublin - Doudaïm baSadé - paracha Emor]

-> Une personne ne doit pas regarder les défauts d'une autre personne. Qu'est-ce qui la pousse à regarder ces fautes? Son propre orgueil.
Il veut se considérer comme meilleur que l'autre et cherche donc à voir ses défauts.
S'il était honnête et voyait ses propres défauts, il verrait les vertus de l'autre personne et ne se concentrerait pas sur ses points faibles.
[Maor vaChémech]

-> Celui qui possède une véritable humilité considère les autres comme justes tout en se considérant comme humble. Il est préférable d'être fier, mais de voir les autres d'un œil favorable, que d'être faussement humble et de regarder les autres d'un œil péjoratif.
[rabbi Shalom de Belz]

-> Il faut se regarder très humblement, sans penser que l'on possède des vertus. Néanmoins, on ne doit pas être triste. Au contraire, on doit être heureux parce qu'on se rend compte de la vérité.
J'ai vu écrit au nom du Baal Shem Tov que même l'humilité qui n'est pas authentique est souhaitable, parce qu'elle conduit à l'humilité qui est authentique.
['Hozé de Lublin - Zot Zikaron]

-> Parfois, une personne doit faire preuve d'estime de soi pour rehausser l'honneur du Créateur.
C'est ainsi que nos Sages (guémara Sota 5a) ont dit : "Une personne doit avoir un huitième de huitième de mesure d'orgueil".
Cependant, lorsqu'il exerce cette mesure d'orgueil, elle doit être extérieure. À l'intérieur, elle doit se sentir faible et humble et avoir le sentiment qu'elle ne fait cela que pour l'honneur du Créateur.
[Baal Chem Tov - Tsavaat haRivach]

<--->

-> L'orgueil est comme une plante profondément enracinée, avec des tiges longues et fines qui s'enfoncent profondément dans le sol. Pour s'en débarrasser, il faut pénétrer au plus profond de sa conscience et en extirper les traces subtiles. Sinon, une personne ne comprendra jamais à quel point elle est absorbée par l'orgueil.
Une telle prise de conscience est fondamentale pour le progrès d'une personne au service de D.
Sans elle, elle sera freinée par de nombreux types d'obstructions. Par exemple, si au milieu de sa prière ou de son étude, des pensées indésirables lui viennent à l'esprit, une personne peut être envahie par la tristesse et ne pas continuer à s'efforcer d'étudier la Torah, en disant qu'elle n'est pas apte, parce que la Torah doit être étudiée dans la pureté.
Ces pensées sont le résultat de l'orgueil, du fait que l'on ne reconnaît pas sa place. Si une personne reconnaissait son niveau de service divin, qu'elle est encore embourbée dans son désir pour les choses du monde et qu'elle ne devrait pas s'attendre à un service spirituel au-dessus de son échelon, elle serait heureuse d'accomplir l'ordre : "Ne suivez pas votre cœur et vos yeux", et consacrer ses énergies à l'étude de la Torah.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov]

-> [seolon le rav Shalom Klein, à sa source une âme est humble. Une personne témoignant de l'orgueil est un signe qu'elle coupe son âme de sa source (Hachem). ]
Il y a une personne qui est racha, mais le mauvais penchant lui ferme les yeux et lui fait croire qu'elle est juste. Elle peut même paraître juste aux yeux de l'opinion publique, parce qu'il étudie la Torah et qu'il prie. Cependant, ses efforts ne servent à rien, car elle n'a pas une foi totale et ne se lie pas au Créateur [à cause de son orgueil].
[Ohr haTorah]

-> Il y a des moments où même un homme juste doit montrer ses qualités positives, ses réalisations dans l'étude de la Torah et son service divin.
Comment peut-il savoir s'il agit ainsi comme un élément voulu de son service de D. ou si son acte est le résultat de son orgueil?
En observant la réaction des personnes véritablement humbles. Si elles l'écoutent et n'en sont pas affectées, il peut être certain que ses actes étaient des actes de service.
Si, en revanche, elles ne supportent pas ses déclarations, il doit se rendre compte qu'elles émanent de l'orgueil.
[Maor vaChémech]

<--->

-> Une personne a été créée pour passer toute sa vie à se protéger contre l'orgueil.
[rabbi Pin'has de Koritz - Midrach Pin'has]

Un homme pieux a été trouvé dormant seul dans le désert. Lorsqu'on lui a demandé pourquoi il ne s'inquiétait pas de l'attaque d'un animal sauvage, il a répondu : "Je suis gêné qu'Hachem me voie craindre autre chose que Lui" ('Hovot haLévavot 10,6).
Il existe dans ce monde de nombreux instruments de nuisance et de destruction. Une personne qui craint Hachem ne doit pas s'inquiéter de ces agents, car elle peut se fier à la protection d'Hachem.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,29]

Ne pas quitter Israël

+ Ne pas quitter Israël :

-> La sainteté de la terre d'Israël est si grande qu'il n'est pas simple de la quitter.
En effet, la guémara (Kidouchin 31b) relate un incident concernant Rav Assi, dont la mère âgée souffrait d'une grave déficience mentale. En raison de son état, elle traitait Rav Assi de manière inconvenante, allant même jusqu'à l'humilier en public. La situation était si difficile pour Rav Assi qu'il s'est enfui en terre d'Israël.
Après s'être installé, il apprit que sa mère le suivait en terre d'Israël. Il s'adressa donc à Rabbi Yo'hanan et lui demanda s'il était autorisé à quitter le pays et à retourner en dehors d'Israël afin d'éviter sa mère.
Rabbi Yo'hanan répondit que c'était interdit. Rav Assi demanda alors : "Quelle est la halakha si l'on souhaite quitter la terre d'Israël afin d'honorer ses parents? Dans une telle situation, est-il permis de quitter la terre d'Israël?"
Rabbi Yo'hanan répondit qu'il ne le savait pas.
Cet incident montre à quel point les nos Sages étaient prudents lorsqu'ils conseillaient à une personne de quitter ou non la terre d'Israël.

-> En effet, le Rambam (Hilkhot Méla'him 5,9) déclare : "Il est interdit de quitter la terre d'Israël pour le 'houtz laAretz, sauf pour étudier la Torah, pour épouser une femme ou pour sauver quelqu'un des non juifs.Une fois ces objectifs atteints, il faut retourner dans le pays. On peut également quitter le pays pour faire des affaires".
Le Rambam conclut : "Même s'il est permis de quitter la terre d'Israël [dans les circonstances susmentionnées], ce n'est pas la voie des personnes pieuses. Voici, Machlon et Kilyon étaient deux des plus grands hommes de leur génération et ils ont quitté la terre à cause d'une grande détresse. Néanmoins, ils ont été punis de leur vie pour cela".

-> La guémara (Baba Batra 91a) rapporte un enseignement que Rav 'Hanan bar Rava a donné au nom de Rav.
"Elimélé'h, Salmon (le père de Boaz) et Ploni Almoni, ainsi que le père de Naomi, étaient tous des fils de Na'hson ben Aminadav".
La guémara demande ce que cela vient nous enseigner et donne une réponse percutante :
"Cela nous enseigne que même si une personne possède d'énormes zé'hout avot (mérites d'ancêtres vertueux), ces mérites ne la protègeront pas lorsqu'elle quittera la terre d'Israël pour aller en dehors."

=> Ainsi, même les mérites du saint père d'Eliméle'h, Na'hshon ben Aminadav, qui fut le premier à sauter dans la mer Rouge avant qu'il ne se fende, ne suffirent pas à le protéger lorsqu'il quitta la terre d'Israël. Malgré la droiture de son père, Elimélé'h et ses deux fils, Ma'hlon et Kilyon, périrent en dehors d'Israël.

En réalité, il n'y a qu'une transgression : l'égocentrisme.
Une fois qu'on s'est dégagé de ce défaut et que l'on aime son prochain comme soi-même, on peut accomplir sa mission [dans la vie] et observer toutes les mitsvot.
[Rav Chimchon Raphaël Hirsch - Beréchit - chap.5 ]

Qui est puissant? Celui qui sait transformer son ennemi en ami. 
[Avot déRabbi Nathan - chap.23 ]

Hachem dit à Israël : "Mes chers enfants, qu'est-ce que Je vous demande? Uniquement de vous aimer, de vous respecter et de vous craindre mutuellement."
[Tana débé Eliyahou raba 28 ]

Paracha Tazria & Métsora

-> Les parachiot de Tazria et de Métsora énumèrent 3 forment de tsara'at.
La paracha Tazria aborde les négaïm, des afflictions, qui se trouvent sur le corps et sur les vêtements d'une personne, et la paracha Métsora traite de celles qui s'abattent sur la maison.

-> Le midrach (Vayikra rabba 17,4) et le Rambam (fin Hilkhot Toumat Tsaraat) affirment que les tsaraat apparaissent en fait dans l'ordre inverse : d'abord sur la maison, puis sur les vêtements, et seulement ensuite sur le corps.

-> Le Daat Zékénim (Métsora 14,34) note que cet ordre est lui-même à l'opposé de la manière dont Hachem a puni Pharaon à l'époque d'Avraham : d'abord le corps de Pharaon, puis les murs de sa maison et ses ustensiles. Pourquoi cette différence?

Le Daat Zékénim explique qu'Hachem voulait affliger Pharaon parce qu'il était mauvais.

Mais lorsqu'il s'agit des juifs, Hachem frappe d'abord la maison d'un individu, en espérant qu'il tirera des leçons de l'expérience et s'amendera sans avoir besoin d'une punition plus sévère. S'il ne s'amende pas, la tsaraat s'attaque à ses vêtements. Ce n'est que s'il ne comprend toujours pas le message qu'Hachem frappe finalement son corps.

Il est clair que la tsaraat a pour but d'inciter le pécheur à la réflexion et au repentir.

<--->

+ Progression de la punition :

=> Si, en fait, les possessions sont touchées en premier, pourquoi la Torah énumère-t-elle les néga'im (dégâts) dans l'ordre inverse, en commençant par le corps?

-> Le Kli Yakar (Tazria 13,47) souligne que lorsque Hachem nous exhorte à ne pas fauter, Il mentionne d'abord la punition la plus sévère possible.
Même lorsqu'il avertit Pharaon des 10 plaies, Hachem commence par la dernière et la plus sévère, la makat bé'horot (Rachi Chémot 4,23).

De même, dans ce contexte, Hachem met d'abord en garde contre la tsaraat du corps, puisqu'il s'agit de la punition la plus sévère.

-> Le Maharzou cite un midrach (Vayikra rabba 17,4) qui offre une réponse purement technique. Étant donné que les juifs n'avaient pas de maisons dans le désert, et que leurs vêtements étaient totalement miraculeux, ne nécessitant aucune lessive, les seules néga'im (dégâts) applicables au moment où la Torah a été donnée étaient celles qui se trouvaient sur le corps. C'est pourquoi la Torah les mentionne en premier.

-> De même, le Ramban (Tazria 13,47) écrit que les tSaraat ne frappent les maisons et les vêtements qu'en terre d'Israël.

Par conséquent, suggère le Shirat David (Tazria 13,12), la Torah s'adresse d'abord aux néga'im corporels, puisqu'ils ont toujours constitué une menace.

<--->

+ La source de l'affliction :

-> La guémara (Arakin 16a) énumère 7 f àautes l'origine de tsaraat : le lachon ara, le meurtre, le serment en vain, les relations illicites, l'orgueil, le vol et le tsarous ayin (l'avarice).

Alors que le Rambam (Hilkhot Toumat Tsaraat 16:10) écrit que le lachon ara génère les 3 types de tsaraat (maison, vêtements, corps), d'autres commentateurs comprennent que des fautes spécifiques de la liste ci-dessus provoquent des néga'im spécifiques.

Par exemple, le Kli Yakar (Tazria 13,37) affirme que si le lachon ara provoque des tsara'at sur le corps, les tsara'at dans la maison résultent de l'avarice.
Ainsi, la guémara (Yoma 11b) nous dit que si l'on demande à quelqu'un de prêter un ustensile et qu'il fait semblant d'en manquer, Hachem l'expose par le biais de tsara'at sur sa maison, ce qui nécessite le retrait de ses possessions à la vue de tous (Métsora 14,36).

De même, ces commentaires expliquent que la tsara'at trouvée sur un vêtement provient de l'orgueil, puisque les beaux vêtements engendrent souvent le snobisme.
De son côté, le Maharal (Arakin 16a) n'est pas d'accord et soutient que la tsara'at sur les vêtements d'une personne est le résultat du vol.
[en fait, le Maharal propose 7 catégories de tsara'as, chacune causée par l'une des 7 fautes mentionnées ci-dessus. Il note également que dans chaque source que la guémara cite pour ces faute, une forme différente de tsara'at est décrite]

-> Le concept selon lequel la tsara'at sur une maison est punitive semble contredire le commentaire de Rachi (Métsora 14,34 ; voir Horayot 10a) sur la promesse de la Torah selon laquelle lorsque les juifs entreront en terre d'Israël, Hachem affligera leurs maisons de tsara'at.
Rachi explique que pendant les 40 années où les Bné Israel ont traversé le désert les Emoriyim ont caché des trésors d'or dans les murs de leurs maisons. Lorsque sa maison est touchée par la tsara'at, le juif est obligé de briser les murs, révélant ainsi les trésors enfouis.
Où est la punition si grâce à à la tsara'at ils découvrent de magnifiques trésors?
Le rav Moché Feinstein (Darach Moshe 14,34) explique que si les Bné Israel ont mérité cette récompense, et s'ils n'avaient pas fauté, alors Hachem leur aurait donné ce cadeau sans les obliger à détruire leurs maisons.
Le rav 'Haïm Kanievsky (Déré'h Sicha - vol.2) dit quant à lui qu'Hachem n'a promis des trésors qu'à la génération qui a traversé le désert et est entrée en terre d'Israël. Pour les générations suivantes, le tsara'at sur une maison était une pure punition.

<--->

=> Le rav Its'hak Sorotzkin (Rinat Its'hak - tinyana Métsora 14,34) décèle ici une contradiction.
Si la tsara'at apparaît d'abord sur la maison, puis sur les vêtements, et seulement ensuite sur le corps, comment des fautes différents peuvent-ils causer des néga'im différents?
Comment quelqu'un qui parle du lachon ara peut-il développer la tsara'at sur son corps sans qu'elle n'apparaisse d'abord sur sa maison et ses vêtements?

La réponse se trouve dans la spirale descendante qui mène au lachon ara. Tout d'abord, on succombe à l'avarice, ce qui entraîne l'apparition de tsara'at sur sa maison. S'il ne retient pas la leçon, son égoïsme s'intensifiera et deviendra de l'arrogance. Ses vêtements seront alors affectés.
S'il ne tient toujours pas compte de l'avertissement, son arrogance/orgueil le rendra jaloux, convaincu que les autres l'empêchent de recevoir l'honneur qu'il mérite. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il parlera lachon ara, et contractera sur lui-même la tsara'at.

-> Le rav Avraham Pam disait que l'étude des lois de lachon ara était un "traitement des symptômes", tandis que l'étude des lois de 'hessed (ex: séfer Ahavat 'hessed du 'Hafets 'Haïm) revient à "traiter la maladie".

-> Cette approche fait partie intégrante de la période de Séfirat haOmer. Au cours de ces semaines, nous pleurons les 24 000 étudiants de Rabbi Akiva, qui sont morts à cette époque. Il semble y avoir é raisons contradictoires à cela.
D'une part, la guémara (Yébamot 62b) rapporte qu'ils ont péri parce qu'ils ne s'honoraient pas l'un l'autre. Pourtant, le midrash (Béréchit rabba61,3) affirme qu'ils sont morts parce qu'ils se jalousaient les uns les autres.
=> Alors, qu'est-ce qui était en cause?

Il s'agit des deux Le manque de respect est simplement une manifestation de l'avarice. Parce que ces disciples s'en voulaient mutuellement de leur réussite, ils ne pouvaient pas se respecter les uns les autres, ce qui a conduit à une calamité dont nous portons le deuil jusqu'à aujourd'hui.
Ainsi, efforçons-nous d'aimer chaque juif et de nous réjouir de sa bonne fortune.

Israël, les pierres sont lourdes

+ Israël, les pierres sont lourdes :

-> La guémara (Kétoubot 112a) relate les pratiques auxquelles se livraient les grands Amoraïm pour démontrer leur amour pour la terre d'Israël.
Par exemple, Rabbi 'Hanina réparait les routes de la terre d'Israël. Rachi explique qu'il s'assurait que les routes étaient lisses et sans obstacles.

Tossafot, cependant, a une version différente du texte. Selon cette version, chaque fois que Rabbi 'Hanina se rendait en terre d'Israël, il soulevait les pierres le long de la route pour déterminer s'il était encore en dehors d'Israël ('hous laarets) ou s'il était déjà arrivé en terre d'Israël.
Si les pierres étaient légères, il savait qu'il n'était pas encore en terre d'Israël, mais si les pierres étaient lourdes, il considérait que c'était le signe qu'il était enfin arrivé en terre d'Israël.

-> Le Maharal (dans 'Hidouché Aggadot) offre une explication légèrement obscure à cette curieuse méthode de navigation. Il écrit qu'étant donné que le niveau de matérialité (gachmiout) en terre d'Israël est faible, les objets y sont plus lourds que des objets similaires en dehors d'Israël.

Le Maharal écrit que c'est la raison pour laquelle la Torah appelle les pierres de la terre d'Israël "pierres de fer" (avanéa barzel - Ekev 8,9).
La guémara (Taanit 4a) explique que ce verset fait référence aux érudits de la Torah de la terre d'Israël, qui sont "aussi durs que le fer".
Le Maharal explique que ce n'est pas parce qu'ils ont de mauvais traits de caractère. C'est plutôt parce qu'ils sont éloignés du matérialisme et qu'ils sont aussi lourds que le fer. Le Maharal dit que c'est l'un des effets de la sainteté de la terre d'Israël.

-> Le rav 'Haïm David Saperstein (auteur de Yadav Emouna et élève du rav Moché Shapira) apporte des éclaircissements supplémentaires aux propos du Maharal.
Dans la langue hébraïque, le mot pour "honneur" (כבד - kavod) et celui pour "lourd" (כבד - kavéd) ont la même racine.
Le lien entre ces deux mots est que quelque chose qui est respecté et chargé de valeur peut être décrit comme "lourd", ce qui signifie qu'il ne peut pas être facilement mis de côté.
En revanche, lorsqu'une chose n'est pas importante et n'a pas de grande valeur, elle ne "pèse pas lourd" et peut être facilement piétinée ou rejetée.
C'est pourquoi les érudits de la Torah sont considérés comme aussi "lourds" que des "pierres de fer". Ils ont une grande valeur et un grand mérite, ils ont donc un grand poids.

Rabbi 'Hanina était à un niveau si élevé qu'il était capable de sentir, en soulevant une pierre, s'il s'agissait ou non d'une pierre de grand poids. Il pouvait sentir si elle était remplie de la sainteté de la terre d'Israël et donc précieuse et "lourde", ou si elle était "légère", c'est-à-dire vide de toute sainteté ou valeur.