Aux délices de la Torah

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Couteaux & birkat hamazon

+++ Couteaux & birkat hamazon :

+ "Si Tu construiras là un autel pour Hachem ton D., un autel de pierres; tu ne lèveras pas le fer sur elles" (Ki Tavo 27,5)

-> Il existe une coutume (Choul'han Arou'h 180,5 ; Michna Broura 180,11) : "Nous avons l'habitude de recouvrir les couteaux au moment du birkat hamazon mais nous n'avons pas l'habitude de les recouvrir durant le Shabbat et les jours de fête."

-> La source de cette coutume est rapportée dans le Beit Yossef (rabbi Yossef Karo) qui en donne 2 raisons :
1°/ la premier est rapportée au nom du Rokéa'h qui s'appuie sur un verset au sujet du Mizbea'h : "Tu construiras là-bas un autel pour Hachem ton D., un autel de pierre. Tu ne lèveras pas sur lui le fer." (Ki Tavo 27,5)
Rachi (Yitro 20,22) explique que l'autel fut créé pour prolonger la vie de l'homme alors que le fer le fut pour l'abréger. Il ne convient donc pas à ce qui raccourcit la vie d'être aiguisé sur ce qui la rallonge.
A notre propos, il est rapporté dans la guémara ('Haguiga 27a) : "A l'époque du Temple, l'autel réparait la faute de l'homme. A présent que le Temple est détruit, c'est la table d'une personne qui répare ses fautes".
Ainsi, il ne convient pas de laisser des couteaux sur la table au moment du birkat hamazon.

2°/ La 2e raison est rapportée par Rabbi Sim'ha : "J'ai entendu une autre raison : une fois, une personne faisait les bénédictions du birkat hamazon et lorsqu'il arriva à la bénédiction de la reconstruction de Jérusalem où est mentionnée la destruction du Temple, il saisit le couteau et se tua. Depuis ce tragique incident, nous avons l'habitude de retirer les couteaux au moment de faire le birkat hamazon".

A ce propos, le Beit Yossef écrit : "Ces 2 raisons sont rapportées dans le Or'hot 'Haïm (Hilkot Birkat haMazon 8) et nous avons l'habitude de ne pas recouvrir les couteaux durant les Shabbat et les jours de fête.
Cependant, d'après la raison rapportée par Rabbi Sim'ha, il n'existe aucune différence entre les jours profanes et le jour de Shabbat.

-> Le Maguen Avraham (fin siman 180) écrit que la raison pour laquelle nous ne recouvrons pas les couteaux ces jours-là est que la construction du Temple est interrompue durant ces jours. Par conséquent, même le Mizbeah (Autel) qui est comparable à la table ne peut être construit durant Shabbat. Ainsi, nous n'avons pas besoin de recouvrir les couteaux.

[d'autres commentateurs expliquent que même la nuit, durant la semaine, nous n'avons pas besoin de recouvrir les couteaux car nous ne construisons pas le Temple durant la nuit.]

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-> Rabbi 'Haim Vital ajoute une précision sur cette coutume suivant le sens ésotérique, qu'il rapporte au nom de son Maître le Arizal (chaar roua'h hakadoch 9B) :
"Mon Maître m'a enseigné que tout homme dont la racine de son âme provient de Caïn, devra être très attentif à retirer complètement les couteaux de la table au moment du birkat hamazon car tous les ustensiles qui s'apparentent à une arme sont directement en lien avec Cain, le premier meurtrier de l'humanité. Un tel homme ne devra jamais verser le sang, même le sang de la brit mila. Il devra également être attentif à ne pas tuer ne serait-ce qu'une punaise ou des poux."

Cependant, le Arizal (chaar haguilgoulim hakdama 30) explique qu'aujourd'hui nous ne connaissons plus réellement la provenance de nos âmes car depuis la faute d'Adam le premier homme, les étincelles d'âmes se sont mélangées les unes aux autres.
Par conséquent, nous retirerons les couteaux de la table avant de procéder au birkat hamazon même le Shabat.

-> Le Kaf ha'Haïm (OH 180;15) s'appuie sur les propos du Arizal et explique : "Puisque les âmes se sont mélangées, on devra retirer les couteaux de la table au moment du birkat hamazon même durant les jours de Shabbat et les jours de fête qui sont des jours de repos car l'origine de la néchama (âme) ne change pas le jour de Shabbat ou de yom tov."

=> Pour conclure, d'après la halakha, nous pouvons laisser les couteaux sur la table découverts pendant le birkat hamazon les jours de Chabbat et de fête. Cependant, d'après le sod, nous les couvrirons ces jours-là.

"La nation juive n'a pas de mazal" [én (אין) mazal léIsraël - guémara Shabbath 156a]

-> Lorsqu'une personne possède un effacement de soi total, se considérant comme rien (ayin - אין), alors "la nation juive a du mazal".
Mazal (מזל) désigne un écoulement, comme dans le verset : "Comme l'eau coulera (yizal - יִזַּל) de ses sources".
En effet, lorsqu'une personne est indifférente à la nature (puisque pour elle tout vient de D.), Hachem peut lui donner une abondance généreuse, puisque Hachem transcende la nature.
Mais si une personne se limite à la nature, alors D. ne peut pas lui donner de manière surnaturelle. En effet, puisqu'elle prend elle-même acte de la nature, elle est mauvaise (ra), et si elle est mauvaise, alors selon l'ordre naturel des choses, une telle personne ne reçoit rien.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 13,2 ]

Moché le maître de tous les prophètes et le canal de la prophétie

+ Moché le maître de tous les prophètes et le canal de la prophétie :

"Myriam et Aharon ont parlé contre Moché ... "S'il y a des prophètes parmi vous, Moi, D., Je me ferai connaître à eux ... par une vision et non par des énigmes" (Béahaloté'ha 12,1 & 6 & 8)

-> Selon le midrach (Bamidbar rabba 14,18) et la Mékhilta (Bo 12,1), chaque fois que la Torah écrit "D. a parlé à Moché et à Aharon", la prophétie ne s'adressait qu'à Moché, et Aharon a reçu la prophétie par l'intermédiaire de Moché.
De même, tous les autres prophètes n'ont pas reçu leur prophétie directement de D., mais par l'intermédiaire de Moché. En d'autres termes, tous les prophètes ultérieurs ont reçu leur prophétie par l'intermédiaire de la Torah de Moché.
Ce concept est également évoqué dans la guémara (Yébamot 49b) : "Moché a vu à travers une lentille luminescente", car sa lentille a illuminé tous les prophètes en leur fournissant les moyens de recevoir leur prophétie.
C'est donc le sens profond de la phrase : "S'il y a des prophètes parmi vous, Moi, D., Je me ferai connaître à lui dans une vision". Les mots "à lui" (élav) se réfèrent en fait à Moché.

Le verset doit donc être lu comme suit : "Je me ferai connaître [au prophète] par une vision à lui [c'est-à-dire à Moché]".
Cela implique que c'est par la prophétie de Moché, par sa vision, que D. "fera connaître" sa prophétie à tous les autres prophètes.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - ]

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=> Moché n'était pas seulement le maître des prophètes et le maître de tous les prophètes (Séfer haMitsvot 362), mais aussi le canal de la prophétie pour tous les autres prophètes.

Il dit : "Mon maître Moché, emprisonne-les!". Moché répondit : "Si seulement tout le peuple d'Hachem pouvait être prophète!" (Béahaloté'ha 11,28-29)

-> Les tsadikim sont capables d'annuler les décrets de D. et de les transformer de quelque chose de nuisible en quelque chose de bénéfique. [guémara Moed Katan16b]
La vérité, cependant, est qu'ils ne peuvent annuler un décret qu'avant qu'il n'ait été communiqué sous la forme d'une prophétie écrite, mais une fois que la prophétie a été écrite, elle ne peut pas être annulée, afin de ne pas jeter l'opprobre sur la vérité d'une prophétie écrite.

Dans ce cas, comment les tsadikim peuvent-ils empêcher, par leurs prières, les souffrances qui doivent précéder la venue de machia'h, comme cela est écrit dans les Néviim (Prophètes)?
La réponse est la suivante : le Rambam écrit dans le Michné Torah (Téchouva 8,7) et dans le Michné Torah (Méla'him 12,2) que nous ne savons pas précisément comment se déroulera la guéla. Or, puisqu'il est impossible de déterminer avec précision comment se dérouleront les épreuves de la naissance messianique, il est toujours possible de prier pour que toute souffrance soit annulée, puisqu'elle n'est pas explicite dans les paroles des prophètes.
En effet, quel que soit le point de vue, l'annulation des souffrances imminentes devrait être possible : si ces souffrances ne sont pas prévues dans la Torah, elles peuvent certainement être annulées. Et si elles sont annoncées dans les paroles des prophètes, nous pouvons supposer que nous sommes actuellement incapables de comprendre clairement la prophétie ; ce n'est que lorsque le machia'h viendra qu'il nous éclairera sur la manière d'interpréter les paroles des prophètes.

De plus, même si nous supposons que les tribulations précédant l'arrivée du machia'h sont explicitement annoncées dans la Torah, nous savons qu'après l'arrivée du machia'h, tout le peuple juif deviendra prophète. Comme il est dit : "Vos fils et vos filles prophétiseront" (Yoel 3,1), "ils sauront tous"(Yirmiyahou 31,33).
Il est donc possible d'implorer Hachem d'annuler la prophétie prédisant les souffrances avant l'ère messianique. Puisque tout le peuple juif deviendra prophète, il n'y a aucun risque que nous pensions que ce qui a été écrit par les prophètes précédents était faux.
Puisque tout le peuple juif lui-même sera prophète, il se rendra compte que les prophéties des prophètes antérieurs étaient vraies, mais que les tsadikim de la génération précédant l'arrivée du machia'h ont annulé ce décret.

Or, lorsque Yéhochoua dit à Moché d'emprisonner Eldad et Médad, c'est parce qu'ils avaient prophétisé que Moché mourrait et que Yéhochoua conduirait le peuple juif en terre d'Israël.(guémara Sanhédrin 17a).
Il était impossible d'annuler ce décret car il avait été écrit dans la Torah. C'est pourquoi Moché a répondu : "Si seulement tout le peuple de D. était prophète", c'est-à-dire que si tout le peuple juif devenait prophète, il serait possible d'annuler le décret, même s'il était écrit.
Si le peuple juif était prophète, il comprendrait que les tsadikim sont capables d'annuler un décret même s'il a été communiqué au prophète par D., puisque les justes ont le pouvoir de l'annuler.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béahaloté'ha 11,28-29 ]

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=> Selon le Rambam (Michné Torah - Yessodé haTorah 10,4), une prophétie bénéfique, même conditionnelle, ne peut être annulée, alors qu'une prophétie de mauvais augure peut être annulée par le repentir. (voir Drachot haRan 2)
Il reste cependant à craindre que l'annulation d'une prophétie de mauvais augure n'incite les gens à jeter le discrédit sur la véracité des prophéties en général. C'est pourquoi Moché a dit : "Si seulement tout le peuple de Dieu était prophète" ; il savait qu'ils seraient alors sensibles au fait que les tsadikim peuvent annuler un décret céleste.

Une faute est plus grave en Israël

+ Une faute est plus grave en Israël :

-> Rabbi Hershele de Teveria, qui était un petit-fils du Baal Shem Tov, vint un jour rendre visite au saint rabbi de Rouzhin. Le rabbi de Ruzhin commença la réunion en interrogeant son invité sur les moindres détails de ce qui se passait en Terre Sainte. Le Rabbi n'était pas prêt à renoncer à la moindre nouvelle, jusqu'à ce que son invité, Rav Hershele, lui parle d'une querelle entre deux tailleurs dans une certaine synagogue.
"Hélas, répondit le Rabbi, c'est exactement ce que je cherchais. La raison de mon inquiétude est qu'une querelle en Terre Sainte, même entre deux personnes simples, crée un plus grand tumulte au Ciel qu'une querelle entre deux très grandes personnes en dehors d'Israël".

Terre d’Israël & prophétie

+ Terre d'Israël & prophétie :

-> Le lien direct des juifs avec Hachem est si important en terre d'Israël que c'est seulement là que la prophétie peut être atteinte. Le verset dit : "Un prophète du milieu de toi, de tes frères, comme moi, sera établi par Hachem, ton Dieu, pour toi. Vous l'écouterez" (Choftim 18,15).

Le Sifri déduit des mots "du milieu de toi" (mikirbé'ha) que seule une personne résidant en terre d'Israël sera envoyée par Hachem pour être prophète. C'est seulement là que l'on peut atteindre un lien avec Hachem suffisamment étroit pour lui permettre de faire l'expérience de la prophétie. Ce n'est que là que la Présence divine peut reposer sur lui.

La guémara (Moed Kattan 25a) décrit les événements qui se sont déroulés lors des funérailles de Rav Houna. Rav Abba a fait son éloge en disant : "Notre maître était digne que la Présence divine repose sur lui ; c'est seulement sa résidence à Bavel (en Babylonie) qui l'en a empêché, car la Présence divine ne repose sur aucun individu en dehors de la terre d'Israël".
Rav Na'hman bar 'Hisda a mis en doute cette affirmation, car le verset (Yé'hezkel 1,3) indique explicitement que le prophète Yé'hezkel a reçu une prophétie alors qu'il se trouvait dans le "pays des Kasdim". Il est clair, dit-il, que la Présence divine repose sur une personne en dehors de la terre d'Israël.

La guémara rapporte que lorsque Rav Na'hman posa cette question, son père, Rav Hisda, lui donna une tape sur sa sandale et lui dit : "La parole avait déjà été donnée au prophète Yé'hezkel".
Le Ran et Rachi expliquent tous deux que, puisque la Présence divine reposait déjà sur lui lorsqu'il était en terre d'Israël, elle ne s'est pas éloignée de lui lorsqu'il est parti en dehors d'Israël.
Ce n'est que parce qu'il était déjà imprégné de la sainteté de la terre d'Israël qu'il a pu continuer à prophétiser alors qu'il se trouvait en dehors d'Israël.

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=> on peut retirer de cela que par le fait d'être en terre d'Israël on a forcément davantage de sainteté, et donc un lien de proximité accru, qui peut se manifester chez certain par une type de prophétie.

"Qui nous donnera de la viande? ... Nous nous souvenons du poisson" (Béahaloté'ha 11,4-5)

=> Quel sens y a-t-il donc à dire : "nous nous souvenons du poisson", alors qu'ils demandaient de la viande?

-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) enseigne :
La question peut être résolue comme suit. Le manne pouvait avoir le goût de n'importe quel aliment (Yoma 75a ; Chémot rabba 25,3), pourvu qu'il s'agisse d'une saveur qui leur était familière.
En se souvenant de cette saveur, ils pouvaient communiquer cette même saveur à la manne.
Il est donc évident qu'ils ne pouvaient pas donner à la manne une saveur qu'ils ne connaissaient pas. Or, le goût de la viande cashère, qui a été correctement abattue et salée, est différent de celui de la viande provenant d'un animal qui n'a été ni abattu ni salé correctement.

En Égypte, ils avaient mangé de la viande qui n'avait pas été préparée selon le commandement Divin, sans avoir été abattue et salée. C'est le goût de la viande qui leur était familier.
Mais n'ayant jamais goûté de viande cashère, ils n'en connaissaient pas le goût. Ainsi, après le don de la Torah, ils n'ont pas été en mesure d'imprégner la manne de la saveur de la viande cachère.
En revanche, ils ont pu imprégner la manne de la saveur du poisson, puisque le goût du poisson n'avait pas changé, et qu'il n'y a pas de mitsva après le don de la Torah pour préparer le poisson d'une manière particulière.
[ les poissons n'ont pas besoin d'être abattus rituellement comme le sont la viande et la volaille. ]

Cela explique pourquoi ils ont demandé à être nourris de viande. Ils ont demandé à être nourris de viande cashére, afin de se familiariser avec la saveur de ce type de viande, pour pouvoir ensuite, par leurs pensées, instiller cette saveur dans la manne.
C'est pourquoi ils ont dit : "Nous nous souvenons du poisson", ce qui signifie : "Nous sommes capables de goûter, dans la manne, la saveur du poisson, mais nous ne pouvons pas goûter la saveur de la viande cachère", comme nous l'avons expliqué auparavant.

Cela explique pourquoi, à l'avenir, Hachem offrira un banquet au peuple juif.
Nous serons nourris du Léviathan, du bœuf sauvage, des canards sauvages et du vin qui a été conservé dans ses raisins depuis les 6 jours de la création. [guémara Béra'hot 34b ; Baba Batra 74b]
Puisque, dans le futur, le peuple juif mangera de la manne, comme il l'a fait lorsqu'il a quitté l'Egypte (voir 'Haguiga 12b avec Haggahot haBa'h 4 ; Zohar 3,236a), Hachem devra d'abord donner aux justes (tsadikim) ces types d'aliments à manger, de sorte qu'ensuite, lorsqu'ils mangeront la manne, ils pourront goûter les aliments qu'ils ont mangés lors de ce banquet.
De même, à partir des eaux du puits de Myriam, le peuple juif goûtera la saveur de toutes sortes de boissons, comme il l'a fait lorsqu'il a quitté l'Egypte.

[ dans le monde à Venir, nous connaîtrons la récompense de notre service Divin dans ce monde. Le monde à Venir est donc le prolongement et l'aboutissement de notre service divin dans ce monde. Il est donc important pour nous de cultiver la conscience Divine dans cette vie autant que nous le pouvons, car une conscience Divine accrue sera le délice sublime que nous connaîtrons dans le monde à Venir (en tant que récompense pour notre service divin dans ce monde).
Ainsi, le midrach (Kohélet rabba 9,10) déclare : "Heureux celui qui arrive ici [c'est-à-dire dans le monde à Venir] avec ses études de Torah en main". ]

Atséret de Shavouot et Souccot

+++ Atséret de Shavouot et Souccot :

+ Pour les fêtes auxquelles aucune mitzva spécifique n'est associée, la lumière Divine qui brille lors de ces fêtes peut être canalisée dans ce qu'une personne désire :

Shavouot et le 8e jour de Souccot sont tous deux appelés "Atséret".
Il existe deux types de lumière que Hachem fait briller sur le peuple juif. La première provient des mitsvot et des lois ('houkotav) que le peuple juif accomplit.
La deuxième sorte de lumière ne provient pas de l'observation d'une mitsva mais de l'abondante sainteté inhérente aux fêtes elles-mêmes.
Nous allons maintenant expliquer la différence.

L'illumination qui provient de l'observation des mitsvot est limitée et confinée par les commandements, qui sont eux-mêmes circonscrits, [ limités par l'espace et le temps ; les objets avec lesquels les mitsvot sont accomplies doivent être de dimensions données, les mitsvot ne doivent être réalisées qu'à des moments donnés, et ainsi de suite. ]

L'illumination émanant de l'abondante sainteté des fêtes n'est cependant pas confinée ou restreinte.
À Souccot et à Pessa'h, nous limitons l'illumination illimitée afin de pouvoir la recevoir correctement en observant les mitsvot associées à ces fêtes. À Souccot, nous observons la mitsva de la soucca et du loulav, et à Pessa'h, nous observons la mitsva de manger de la matsa et les autres mitsvot associées à ces jours, comme on le sait.

Les fêtes de Shavouot et de Shémini Atséret, en revanche, ne font l'objet d'aucune mitsva particulière. Par conséquent, la lumière de ces jours reste éloignée et non condensée.
Par conséquent, nous devons contenir et condenser cette illumination afin que les mondes inférieurs puissent la recevoir. Car sans une certaine constriction de cette illumination, le monde ne peut pas l'absorber.
Chaque individu doit canaliser cette lumière vers ce dont il a besoin, qu'il s'agisse de l'intellect, des enfants, de la santé, des moyens de subsistance, ... en fonction de ce dont chacun a besoin, il doit condenser l'illumination.

Compte tenu de cette explication, ces 2 fêtes : le 8e jour de Souccot et de Shavouot, sont appelées Atséret, car le mot Atséret fait allusion à cette condensation, car sa forme verbale ("vatéatsar" Bamidbar 17,13&15) connote la "constriction".
En d'autres termes, il nous est demandé de condenser l'illumination qui brille pendant ces jours. Lors de ces fêtes particulières, Shavouot et Shémini Atséret, une personne doit canaliser cette illumination afin que les mondes inférieurs puissent accepter la bonté généreuse de D.
En effet, si cette générosité n'est pas contractée, elle ne peut pénétrer dans notre monde inférieur.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Shavouot ]

"La renaissance du désir de la nation dans son ensemble de retourner à sa Terre (Israël), à sa véritable identité, à son esprit et à son caractère, en vérité, la lumière de la téchouva brille en cela".
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 17,2 ]

=> Le fait de venir résider en terre d'Israël est un acte de téchouva, de retour à ses racines, individuellement comme collectivement (nation juive).

La guéoula – plus propice en Tichri ou en Nissan?

+ La guéoula - en Tichri ou en Nissan?

-> -> La guémara (Roch Hachana 10b) fait état d'un différend concernant la date de la future rédemption. Selon Rabbi Eliezer, la géoula aura lieu en Tichri, tandis que selon Rabbi Yéhochoua, elle aura lieu en Nissan (comme la géoula originale à l'époque de la sortie d'Egypte).

Nous pouvons comprendre le différend de la manière suivante : Tous sont d'accord pour dire que Tichri, le mois contenant les jours de jugement des Yamim Nora'im, est une période marquée par l'attribut de michpat (jugement), tandis que Nissan est un mois de ra'hamim v'hessed (miséricorde et bonté divines).
Le problème tourne autour de la question de la valeur des juifs. Selon Rabbi Eliezer, les juifs doivent être jugés dignes afin de mériter la rédemption future.
Ils y parviendront en fait et seront jugés favorablement au moment du jugement. Ainsi, la géoula arrivera au cours du mois de Tichri.

En revanche, s'ils sont jugés indignes, il ne sera pas possible de les racheter. Rabbi Yéhochoua adopte l'approche opposée. Même si les juifs n'avaient pas suffisamment de mérite, Hachem les rachèterait néanmoins dans un acte de bonté et de bienveillance divines.
C'est pourquoi, selon lui, la guéoula aura lieu pendant le mois de Nissan, un mois marqué par une augmentation de miséricorde et bonté divines.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot 5,22 ; 6,1]

[cela met en avant à quel point le mois de Nissan est une période positive, pleins d'aide et de bénédictions gratuites que D. nous donne.]

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-> Nissan est un mois au cours duquel des yéchout (délivrances) sont "prêtées" au peuple juif.
En d'autres termes, Hachem peut accorder le salut même à quelqu'un qui n'a pas suffisamment de mérite par lui-même, comme ce fut le cas pour la sortie d'Egypte.
[le rav d'Apt (Ohev Israël) ]

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Au Séder de Pessa’h, le fils demande : "Pourquoi cette nuit est-elle différente?" (ma nichtana - guémara Pessa’him 116a)
Pourquoi le fils pose-t-il cette question spécifiquement à Pessa’h, et non à Souccot?

[en effet, la nuit de Pessa'h et la nuit de Souccot célèbrent toutes deux des aspects de la sortie d'Egypte, et à chaque fois, nous nous comportons très différemment des nuits ordinaires de l'année : à Pessa'h, nous avons le Séder avec tout ce qu'il implique, et à Souccot, nous quittons notre maison pour habiter dans une structure temporaire.
Apparemment, la question "Pourquoi cette nuit est-elle différente?" (ma nichtana alaïla azé) est tout aussi valable dans les deux cas.

Pour y répondre, nous devons commencer par expliquer le débat suivant :
Le principe sous-jacent est le suivant : Dans le Talmud, 6) un Sage soutient que

Selon un avis, le monde a été créé en Nissan, tandis qu'un autre soutient qu'il a été créé en Tichri. (guémara Pessa'him 118a)
Hachem gère le monde de 2 manières.
La première est due à Sa bonté et à Son immense miséricorde.
La seconde est due à la fierté qu'Il éprouve à l'égard du peuple juif. Puisqu'Il est fier de Sa nation Israël, Il répond à leurs souhaits et leur accorde toutes les faveurs que les juifs demandent.

[ces 2 modes correspondent généralement à la conduite du monde par Dieu selon les lois de la nature qu'Il a établies au moment de la Création, et à la forme de conduite miraculeuse qui résulte de Sa relation avec le peuple juif. Ainsi, nos Sages affirment que, jusqu'à ce que la Torah soit donnée, le monde n'était nourri que par la bienfaisance de D. ]

Ce dernier mode est évoqué dans le verset : "Alors Moché chanta ... ce chant à D." (az yachir Moché - Béchala'h 15,1). Le verset implique que le même chant chanté par le peuple juif a ensuite été chanté et récité par Hachem. En effet, lorsque Hachem dirige le monde en raison de la fierté qu'il éprouve à l'égard du peuple juif, il exauce ses souhaits et ses désirs. Tout ce que le peuple juif dit devoir se produire, D. le dit également.

Ces 2 façons dont Hachem conduit le monde correspondent aux 2 opinions mentionnées plus haut dans la guémara. L'une des opinions est que le monde a été créé en Nissan (naissance du peuple juif, suite à sa sortie d'Egypte), parce que c'est en Nissan que D. gère le monde en raison de la fierté qu'Il éprouve pour le peuple juif. C'est pourquoi, au cours de ce mois, de nombreux miracles et merveilles ont été accomplis pour le peuple juif.
La seconde opinion est que le monde a été créé en Tichri (lors de la Création, l'être humain en général a été créé début Tichri), en référence à l'ordre naturel avec lequel D. dirige généralement le monde, une manière de bonté extraordinaire.

Cela fait allusion à la raison pour laquelle le fils pose ces questions spécifiquement à Pessah, parce qu'en vérité, lorsque Hachem dirige Son monde en raison de Sa fierté à l'égard du peuple juif, c'est comme s'Il se restreignait à la mesure de leur service, ce qui Lui procure une grande joie et c'est pour cette raison qu'Il satisfait leurs besoins et leurs désirs.
Cette dynamique est analogue à celle d'un fils posant une question à son père ; l'intellect du père dépasse de loin celui du fils, mais en raison de l'immense amour du père pour son fils, le père condense et simplifie ses pensées afin de répondre à la question du fils.
Ce comportement est parallèle à la dynamique décrite plus haut, par laquelle D. se limite aux attributs d'Israël, s'en enorgueillit et accomplit leur volonté.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]

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-> b'h, autres divré Torah du rabbi de Berditchev sur ce sujet de guéoula propice en Tichri et Nissan : https://todahm.com/2024/02/29/gueoula-tichri-ou-nissan

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-> "Ce mois [Nissan] est pour vous la tête des mois (roch 'hodachim) ; c'est pour vous le premier des mois de l'année" (Bo 12,2).

-> Il y a en fait 2 mois de l'année qui sont des périodes de jugement divin.
On peut comparer cette situation à celle d'un roi qui examine périodiquement le courage et la loyauté de son royaume. Parfois, il les teste pour voir s'ils aiment leur roi ; parfois, il les teste pour voir si leur amour s'étend à sa descendance.
Le jugement divin opère de la même manière. Au cours du mois de Tichri, Hachem juge le monde pour déterminer s'ils L'aiment et Le craignent. Mais pendant le mois de Nissan, Il cherche à déterminer s'ils aiment Son peuple, le peuple juif.
C'est pour cette raison que la défaite de Pharaon s'est produite en ce mois. Il avait manifestement maltraité les enfants d'Hachem, et c'est au cours de Nissan, lorsque Hachem juge le monde sur cette question précise, qu'il a connu sa chute.
Le verset fait allusion à cet état de fait : "a'hodech azé la'hem" (Ce mois [Nissan] est pour vous) = c'est surtout au cours de ce mois qu'Hachem juge et agit en votre faveur (pour vous - la'hem - לָכֶם).
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

[ => quel enseignement : chaque juif a tellement d'importance aux yeux d'Hachem, qu'au mois de Nissan le monde entier est jugé sur son amour envers les juifs, les enfants adorés d'Hachem.
Combien le mois de Nissan doit nous redonner de l'espoir en nous, de la confiance en nos capacités et en notre relation privilégiée avec Hachem, et que nous n'avons rien à craindre, mais plutôt tout à espérer pour le meilleur! ]

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+ Révéler le but de la Création :

-> La guémara (Roch Hachana 10b) fait état de 2 opinions quant à la date de création du monde. Un sage déclare qu'il a été créé en Nissan, tandis que l'autre affirme qu'il a été créé en Tichri.

En réalité, il n'y a pas de désaccord. L'analogie suivante permet de le comprendre.
Lorsqu'une personne fabrique quelque chose, il y a 2 aspects à ce qu'elle a fait.
Le premier est l'objet qui a été fabriqué ; le second est la raison pour laquelle elle l'a fabriqué.
Il en va de même lorsque D. a créé le monde. Cependant, lorsque Hachem, a créé le monde, la raison pour laquelle il l'a fait n'était pas encore évidente.
La vérité est que le but principal de la création du monde était qu'Il jouisse de Son monde par l'intermédiaire du peuple juif, qu'il obéisse à sa volonté, qu'il reconnaisse sa grandeur et qu'il comprenne qu'il a tout créé pour sa gloire. Mais lorsque le monde a été créé pour la première fois, la raison de Sa création était cachée.

Il en fut ainsi jusqu'à Nissan, lorsque le peuple juif quitta l'Egypte et que chacun vit qu'Il est D., le Seigneur du monde. Chacun a alors compris que D. a créé tous les mondes et qu'il est le seul à mériter d'être servi.
En conséquence, c'est à Nissan qu'a été révélé le motif de la création du monde, à savoir la révélation de la divinité dans le monde.

[il n'y a donc pas d'argument entre ces 2 Sages : Rabbi Eliezer, qui soutient que le monde a été créé à Tishri, se réfère à l'époque de la Création. Rabbi Yéhochoua, qui soutient que le monde a été créé en Nissan, fait référence à l'objectif de la création, qui était de libérer le peuple juif de l'esclavage pour le préparer à servir Dieu sur le mont Sinaï. ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]

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-> "Ce mois [Nissan] est pour vous la tête des mois" (Bo 12,2).

-> Au sujet de la vision en rêve de l'échelle de Yaakov, il est écrit : "et voici qu'une échelle se tient sur la terre, et son sommet atteignait les cieux ... et voici qu'Hachem se tenait dessus" (véiné soulam moutsav artsa vérocho maguia achamayéma ... véiné Hachem nitsav alav - Vayétsé 28,12-13)
Le Nésivot Shalom (Torat Avot) affirme que cette vision reflète les 2 façons différentes par lesquelles Hachem conduit les affaires de l'humanité.
Le "et voici qu'une échelle se tient sur la terre" = cela fait référence à la conduite "naturelle" du monde.
La Torah y fait allusion en parlant de la terre : "soulam moutsav artsa" = "l'échelle qui se tient sur la terre". Déterminé par le jugement annuel de Roch Hachana, Hachem établit l'ordre et le plan qui dicteront les affaires de chaque individu tout au long de l'année, ainsi que la mesure de la shéfa (émanation de bénédiction) qui lui parviendra d'en haut.
La mention dans le verset de "Hachem nitsav alav" (Hachem se tient dessus) = reflète l'autre forme de conduite Divine, celle qui transcende tout autre calcul ou plan naturel. Ce mode de conduite est laissé entièrement entre les mains d'Hachem seul.

Rabbi Eliézer dit : "le monde a été créé en Tichri" ... Rabbi Yéhochoua dit : "Le monde a été créé en Nissan" (guémara Roch Hachana 10b).
Bien qu'il s'agisse de 2 opinions, il est possible de se baser sur les deux, comme l'affirment nos Sages (guémara Guittin 6b) : "Ceux-ci et ceux-là sont les paroles du D. vivant" (élou véélou divré Elokim 'haïm én).
Ainsi, Roch Hachana (en Tichri) représente le renouveau du monde et l'établissement, pour cette année, de l'ordre naturel, un temps de "voici qu'une échelle se tient sur la terre".

Mais le mois de Nissan représente le renouveau du monde dans la mesure où la transcendance de l'ordre naturel est concernée : "voici qu'Hachem se tenait dessus" (Hachem nitsav alav).
Cela reflète la nature de Nissan en tant que période d'immense bonté divine.
Il se peut que façon naturelle de conduire le monde dicte qu'une personne doive subir un malheur ; c'est ce qui lui a été décrété à Roch Hachana, lorsqu'il a reçu un jugement défavorable. Néanmoins, Hachem, dans Son attribut de pure bienveillance, peut décider de "prendre les choses en main".
Même si, selon les critères de la stricte justice, l'individu n'est pas méritant, Hachem peut annuler le décret de Roch Hachana et accorder un salut miséricordieux venant d'en haut.

C'est cette qualité de Nissan, la transcendance de la nature et même du temps, ce qui en fait une période de guéoula : "en Nissan, ils (les juifs) ont été délivrés (d’Egypte), et en Nissan ils le seront également dans le futur" (guémara Roch Hachana 11a).
À l'origine, il avait été décrété que les juifs resteraient dans l'exil d'Egypte pendant 400 ans (Lé'h Lé'ha 15,13). Cependant, l'atmosphère spirituelle polluée d'Egypte a eu un effet des plus délétères sur les juifs, et comme nous le disent les Sages, ils sont descendus au 49e niveau d'impureté. S'ils étaient restés plus longtemps, ils auraient atteint le 50e et dernier niveau, au-delà duquel il n'y a pas de retour possible.
Ainsi, Hachem a "sauté" le temps imparti ; comme le dit le verset : "c'est la voix de mon bien-aimé! Le voici qui vient, franchissant les montagnes, bondissant sur les collines" (Chir haChirim 2,8).
Ainsi, même avant le temps fixé, Il a racheté Sa nation au cours de ce mois [de Nissan] qui est au-dessus de la nature (lémaala min hatéva).
[Nétivot Shalom]

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-> b'h, issu du dvar Torah : https://todahm.com/2023/04/14/le-mois-de-nissan