"En étant joyeux, vous êtes capable d'acquérir plus d'une heure d'étude [de Torah], qu'en plusieurs heures d'étude dans la tristesse."
[Rabbi 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,6 ]
"Un enfant qui manque de sourires affectueux, est comme une plante qui manque de lumière du soleil."[Rav Shlomo Wolbe - Alei Chour - chap.1 - p.190]
Toute personne à besoin de recevoir une marque d'affection, d'estime d'autrui.
Un sourire est communicatif et peut signifier de façon indirecte : j'aime ta compagnie, tu es quelqu'un de bien, d'important à mes yeux, ...
b"h, forçons nous à être ce soleil afin de faire briller la face d'autrui, qui agira de même par effet domino ...
"Les Tables étaient l'ouvrage de D. et marquées de l'écriture de D. gravée sur les Tables." (Ki Tissa 32,16)
Quel intérêt y avait-il à écrire les Tables, alors que les enfants d'Israël avaient entendu les 10 Paroles au mont Sinaï?
Le Sfat Emet de répondre que lorsque les 10 Commandements ont été gravés sur les Tables de pierre, ils se sont gravés dans le coeur des enfants d'Israël et y resteront inscrits éternellement.
"Quelle est la différence entre le verre de la fenêtre, à travers lequel on voit ses semblables, et le verre du miroir, où l'on ne voit que soi-même?
Le verre de la fenêtre n'est pas recouvert d'argent, et c'est pourquoi on peut y voir toutes les créatures, tandis que le verre du miroir est tapissé d'un papier d'argent, et c'est pourquoi un homme n'y voit que soi-même ..."
[Rabbi Mikhal de Zloczov]
Notre soif d'argent, d'égo, ... nous pousse à ne voir plus que nous-même (notre pomme!), plutôt que de s'ouvrir à autrui ...
"Tu feras des planches pour le Tabernacle en bois de Chittim, posées debout." (Térouma 26,15)
-> La Torah protège les arbres fruitiers, elle interdit donc de les abattre et de les couper.
Le midrach en témoigne :
"Pourquoi est-il dit pour la construction du Tabernacle : "en bois de Chittim"?
D. a enseigné à toutes les générations la conduite appropriée.
Si un homme demande à construire sa maison à partir du bois d'un arbre fruitier, on lui dit : Et qu'en est-il du Roi des rois, à qui tout appartient, lorsqu'Il demanda qu'on lui fasse un Tabernacle, Il dit : Tu ne m'apporteras que du bois provenant d'un arbre qui ne donne pas de fruits, et quand à vous (pour la construction de vos propres demeures) à plus forte raison!
(Vous ne tirerez pas profit d'un arbre porteur de fruits)."
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-> "en bois de Chittim, posées debout"
Le midrash explique que les termes : "posées debout" (om'dim) signifient que ce bois de Chittim "sera posé pour toujours”. Que signifie cela?
En fait, quand un arbre produit des fruits, bien que l’arbre soit du végétal, quand l’homme consomme ces fruits, le végétal s’élève au rang humain.
En revanche, un arbre qui ne produit pas de fruits, comme l’arbre de Chittim (l'acacia), ne pourra jamais s’élever au rang humain, car l’homme ne peut pas en manger. Il est donc condamné à rester uniquement végétal.
Ainsi "ce bois de Chittim "sera posé pour toujours” = il se maintiendra au rang d’arbre, appartenant au règne végétal, pour toujours.
=> C’est pourquoi, pour élever le bois de Chittim malgré tout, la Torah a choisi de l’utiliser dans la fabrication du Michkan, lieu saint et réservé au service d’Hachem, ce qui permet néanmoins de l’élever.
[Ktav Sofer]
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"Ils feront une Arche en bois de Chittim" (Térouma 25,10)
-> Il s’agit de l’Arche (le Aron) qui allait contenir les Tables de la loi. Elle devait être conçue en bois de Chittim.
Pourquoi ce bois en particulier?
Le midrach explique que la ville de Chittim favorisait la perversion et la débauche, et d'ailleurs c'est dans cette ville que le peuple d’Israël se débaucha ("Israël s'établit à Chittim et le peuple commença à se livrer à la débauche" - fin paracha Balak v.25,1).
Nos Sages (guémara Kiddoushin 30b) rapportent les paroles de Hachem : "J’ai créé le yétser ara et J’ai créé la Torah comme antidote/remède".
Par son étude, un homme peut sublimer et orienter ses pulsions de la débauche vers la sainteté.
=> C’est pourquoi l’Arche sainte était faite avec du bois de Chittim, car par la Torah contenue dans cette Arche, on pouvait apporter réparation aux penchants de la débauche, renforcés dans la ville de Chittim.
[Séfer Assoufat Maara'hot]
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-> Le Avné Ezel explique que le cèdre symbolise la dureté et la rigidité. L'homme qui ne sait pas se plier ni s'adoucir est comparé au cèdre. Selon l'expression de nos Sages (guémara Taanit 20a) : "L'homme doit toujours être souple comme un roseau, et pas dur et rigide comme le cèdre".
Ainsi, de façon générale, le cèdre et sa symbolique ne devraient pas avoir de place dans nos vies, car l'attitude à adopter par excellence est l'humilité et la souplesse.
Malgré tout, en ce qui concerne les affaires sacrées, il convient de savoir utiliser la rigidité au bon moment. En effet, si on constate que dans une certaine situation l'honneur de la Torah ou des Sages sont bafoués, ou encore que la pratique du judaïsme est remise en cause, alors il faudra s'armer de force et mener la guerre pour restaurer l'Honneur d'Hachem.
Et là, on ne devra se plier devant personne, ni ne se laisser impressionner par les oppositions ou les moqueries de son entourage.
=> C'est ainsi que le cèdre doit avoir effectivement sa place dans le Michkan, c'est à dire dans les affaires liées au sacré.
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-> A ce sujet, le Méam Loez (Térouma 25,3-7) nous enseigne :
La plupart des choses créées sont éphémères : elles pourrissent et disparaissent.
Par contre, le bois de cèdre est très durable et n'est pas utilisé par l'homme.
De même, l'or, l'argent et les pierres précieuses qui sont eux aussi impérissables ne conviennent pas à de simples mortels. Ils ne furent créés que pour être utilisés dans le Michkan, et plus tard dans le Temple.
Il existe 24 variétés de cèdres dont 7 sont de grande valeur.
L'une de ces 7 espèces est l'arbre de chittim utilisé pour le Michkan.
Hachem préféra le chittim aux 6 autres, pourtant de meilleure qualité, pour nous enseigner une leçon : si l'on veut construire une maison, il ne faut pas utiliser le bois d'arbres fruitiers même s'ils produisent des fruits comestibles.
Si les fruits sont comestibles, cela est de toute façon interdit par le commandement de la Torah de ne pas détruire les arbres (bal tach'hit - Dévarim 20,19). Mais même si les fruits ne sont pas comestibles, l'arbre ne doit pas être utilisé comme bois de combustion.
Hachem nous a enseigné cela par le biais de Son commandement de construire le Michkan et le Temple.
Bien que D. se soit apprêté à résider dans ces édifices, Il choisit le bois de chittim parce qu'il provient d'un arbre stérile.
Par conséquent, chacun doit veiller à observer ce commandement.
Ces arbres sont appelés chittim parce qu'ils poussaient le long du ruisseau de Chittim.
Ce ruisseau avait la particularité de stimuler la convoitise et de corrompre quiconque buvait de son eau.
Les habitants de Sodome, qui s’approvisionnaient en eau à ce ruisseau, étaient très immoraux.
A l'époque du machia'h, ce ruisseau sera totalement asséché.
Yaakov emporta quelques-uns de ces arbres [de la Terre Sainte] avec lui en Egypte pour que ses descendants les utilisent dans la construction du Michkan, et par ce mérite qu'ils affaiblissent la tentation conduisant à la débauche.
Yaakov pressentit également qu'à leur départ d'Egypte, les juifs allaient séjourner auprès du ruisseau de Chittim. Si les arbres de chittim étaient utilisés pour construire le Michkan, alors cette eau ne les conduirait pas à la tentation.
C'est pour cette raison que les seuls à avoir fauté au ruisseau de Chittim [avec les filles de Moav après la sortie d'Egypte (Bamidbar 25,1)] étaient les membres du érev rav (Chémot 12,38).
Les vrais juifs ne se rendirent pas coupables de relations interdites. Le bois de chittim qu'ils emportèrent d'Egypte pour construire le Michkan subjugua leur mauvais penchant et les protégea de la tentation.
Sans cela, les juifs n'auraient pas survécu car Hachem hait l'immoralité et punit sévèrement ceux qui s'en rendent coupables.
Il est vrai que D. s'emporta contre les juifs et les frappa d'épidémie (Bamidbar 25,4-9), [mais la raison est] parce qu'ils n'avaient pas empêché le érev rav de fauter. Seul l'héroïsme de Pin'has apaisa la colère Divine.
[...]
Que les juifs fussent capables de porter tout ce bois ... est un grand miracle.
Les piliers/poutre de bois de chittim mesuraient 10 coudées de long, une coudée de large et une coudée et demie d'épaisseur (Térouma 26,16).
Chaque poutre était lourde, et il aurait été impossible de les porter, fût-ce en carriole.
[selon nos Sages fixant la coudée à 0,5 mètre, on arrive à un poids total d'une poutre à environ 950kg, tandis que selon ceux d'avis qu'une coudée vaut 0,6 mètre, on obtient une seule poutre à environ 1620kg.]
En effet, il n'y avait pas uniquement 2 ou 3 de ces immenses piliers/poutres, mais un très grand nombre : 48 poutres dans le Michkan lui-même, 4 pour supporter la cloison et 15 poutres transversales.
=> Nous voyons donc que tout était miraculeux. Hachem aida les juifs à emporter les bois d'Egypte alors qu'ils étaient pourchassés par leurs ennemis décidés à les tuer.
Yaakov rendit donc un très grand service à ses descendants en coupant les arbres au ruisseau de Chittim et en les expédiant en Egypte.
Ceci affaiblit le penchant à l'indécent dans le pays aux mœurs très relâchées qu'était l'Egypte.
C'est ainsi que malgré plus de 200 ans de séjour, les juifs ne succombèrent jamais à l'immoralité et méritèrent ainsi d'être libérés. [Sifté Cohen]
Le mot Chittim (שִׁטִּים) peut être lu comme un acrostiche des mots : Shalom (la paix), Tova (le bien), Yéchoua (la délivrance) et Mé'hila (le pardon).
=> Ceci nous enseigne que par le mérite du Michkan bâti [en bois de chittim] par les juifs, Hachem fit la paix avec eux (Shalom), leur offrit le bien (tova), leur pardonna la faute du Veau d'Or (mé'hila) et les sauva de leurs ennemis et de tout danger (yéchoua).
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-> "Les poutres du Michkan" (akécharim laMichkan - הַקְּרָשִׁים לַמִּשְׁכָּן - v.26,15) a une valeur numérique de 1095, qui est le même que : "Yaakov Avinou nata lahem arazim bemitsaraïm" (Notre Père Yaakov leur a planté des cèdres en Egypte).
Yaakov dit à Hachem : Que faudra-t-il pour T'apaiser après la faute du Veau d'Or?"
Il lui a répondu : "Des arbres de chittim". [Yaakov les planta donc en Egypte]
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-> "Tu feras les planches pour le Michkan, en bois de Chittim, debout" (Michpatim 26,15)
-> Le verset affirme "Tu feras les planches" et non "des planches". Rachi rapporte le midrach : Yaakov vit prophétiquement que ses descendants sortiraient d’Égypte et qu’ils recevraient l’ordre de construire un Michkan en bois. Il planta donc des cèdres quand il descendit en Égypte et avant sa mort, il enjoignit à ses enfants (à ses descendants) de prendre les cèdres à leur sortie, parce qu’ils en auraient besoin pour la construction du Michkan.
Le Réem (commentateur de Rachi) s'interroge : comment peut-on dire que ces planches furent plantées par Yaakov ; il ne planta pas des planches, mais des arbres.
Le Rav Yissa'har Frand répond : « Quand Yaakov planta les arbres, il ne les considéra pas comme des arbres. Il vit en eux les futurs pans du Michkan. Yaakov déclara, par esprit saint (roua'h hakodech) : "Un jour, vous prendrez ces arbres et ils seront les planches du Michkan." Yaakov parvint à voir au-delà du présent, à voir le rêve, la finalité, le futur."
Quand Yaakov regardait les arbres, il voyait concrètement ce qu’ils allaient devenir et il agit de façon à s’assurer que cette vision se réalise. Il était un visionnaire, mais son rêve devint réalité.
=> De même, nous devons utiliser notre force de l’anticipation pour atteindre des objectifs qui nous semblent hors de portée.
[par exemple l'idée d'attendre la venue du machia'h, implique la notion de déjà vivre dans notre tête comme à l'époque du machia'h, et en ce sens les valeurs liées à la matérialité ont beaucoup moins d'importance vitale à nos yeux que les valeurs spirituelles. Nous délaissons l'approche de la vie "comme les autres nations" (qui ne vivent que pour ce monde), par celle d'un juif (qui n'est que de bref passage dans ce monde, y préparant son éternité!).]
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-> Le Assoufat Maara'hot explique que le bois de Chittim provient de la ville de Chitim, et le midrach explique que la ville de Chittim favorisait la perversion et la débauche. C'était bien dans cette ville que le peuple d'Israël se débaucha (à la fin de la Paracha de Balak).
D'autre part, Hachem a certes créé le mauvais penchant : l'homme recherche plaisir et satisfaction. Quand ces pulsions sont tournées au physique, elles peuvent conduire à la débauche, mais Hachem a aussi créé la Torah, qui est le remède au mauvais penchant.
Par l'étude de la Thora, l'homme peut sublimer et orienter ses pulsions de la débauche vers la sainteté.
Quand l'homme "s'abandonne" à l'étude et à son plaisir, il élève la recherche du plaisir vers la sainteté.
=> C'est pourquoi le Michkan, lieu de sainteté, était constitué du bois de Chittim, car la recherche des plaisirs, symbolisée par ce bois de Chittim, trouvait leur élévation et réparation dans le Michkan, quand on les investit à des objectifs sacrés, notamment dans l'étude de la Torah.
-> Le Midrach rapproche le terme Chittim (שטים) du terme Chetout (שטות) qui signifie folie, car le Michkan contribuait à expier la faute du veau d'or, qui était une folie au niveau des enfants d'Israël. Et le bois de Chittim du Michkan venait réparer cette folie.
[-> "L’homme ne commet de faute que lorsqu'un vent de folie s’empare de son esprit (roua'h chetout - רוח שטות)" (guémara Sotah 3b)
-> La guémara (Kidouchin 30b) nous enseigne que de même que D. a créé le yétser ara, il a créé son antidote : l’étude de la Torah.
=> Ainsi, le bois de Chittim (représentant la Chetout : la folie) était encadré d'or (le bling bling de ce monde => le yétser ara était canalisé vers le bien!), par le mérite d'avoir en permanence en lui la présence de la Torah (les lou'hot).]
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+ "En bois de Chittim (traduit dans le 'houmach Artscroll par : l'Acacia)"
D'où provenait ce bois?
-> 1ere explication basée sur le midrach Tan'houma : https://todahm.com/2018/12/25/7865
-> Le Targoum Yonathan enseigne que l'arbre planté par Avraham à Béer Shéva a été amené par des anges à la mer Rouge. Il a flotté sur l'eau et les anges annonçaient : "C'est l'arbre que Avraham a planté!"
Les juifs l'ont alors pris et transformé en une poutre de 7 amot de longueur (environ 3,5 mètres).
A chaque fois qu'ils devaient remonter le Michkan, cette poutre se déformait miraculeusement comme un serpent, se faufilant et passant dans chacun des murs d'un bout à l'autre, tournant même dans les coins.
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-> Rabbénou Bé'hayé fait remarquer que les lettres du mot : Chittim (שטים) renvoient à : la paix (shalom - שלום), la bonté (tova - טובה), la délivrance (yéchoua - ישועה) et le pardon (mé'hila - מחילה).
Ce bois de Chittim était utilisé au Michkan pour la Table, l'Arche et l'Autel, et cela nous enseigne que le service Divin qui y était réalisé, permettait d'amener sur le monde toutes les bénédictions.
Qu'en est-il de nos jours en leur absence?
La guémara ('Haguiga 27a) enseigne qu'en absence du Temple, c'est la table à manger qui joue le rôle d'Autel pour expier nos fautes (et particulièrement lorsqu'elle est utilisée pour ceux dans le besoin, et dans l'esprit de la Torah).
La guémara (Béra'hot 54b) enseigne qu'il existe 3 choses qui lorsqu'on allonge leur durée, vont contribuer à prolonger notre durée de vie. Il s'agit : du fait d'allonger sa prière, d'allonger son temps [de repas] à table, et d'allonger [son temps] aux toilettes.
Nos Sages expliquent qu'en prolongeant notre repas, peut être qu'un pauvre va venir, et qu'on pourra lui donner à manger immédiatement, sans l'obliger à devoir attendre.
-> Rabbénou Bé'hayé mentionne qu'autrefois en France, certaines personnes avaient la coutume de se faire enterrer dans un cercueil fait du bois de leur table à manger, dans l'espoir que les mérites associés les fassent accéder au Gan Eden.
Le Sifté Cohen écrit que le mot : Choul'han (table - שלחן) est l'acronyme de : "qui conserve pour la sépulture la bonté de tes dons" ( שומר לקבורה חסד נדיבותך).
-> "Au moment où l’individu quitte ce monde, ce ne sont ni l’argent, ni l’or, ni les pierres précieuses, ni les perles qui l’accompagnent, mais seulement la Torah et les bonnes actions" (Rabbi Yossé ben Kisma - Pirké Avot 6,9)
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+ D'après le Ben Ich 'Haï (guémara 'Haguiga 27a) : que symbolise l'Autel des parfums en bois et recouvert d'or?
-> L'Autel de combustion des encens, formé de bois de Chittim recouvert d'or pur, symbolise un : "siman tov" (signe de bonne augure - סימן טובב) pour le peuple d'Israël.
En effet, le premier matériau : le bois (éts - עץ) a pour guématria : 160, la même que le mot : "siman" (signe - סימן) de guématria : 160.
D'autres part, le second matériau : l'or (zaav - זהב) a pour guématria 14, soit 17 en ajoutant les 3 lettres du mot זהב, on obtient ainsi la même guématria que le mot : "tov" (טוב), soit : 17.
Ainsi, le couple bois-or de l'Autel des encens symbolise un "siman tov" pour Israël, justifié par une même guématria : 160+17 (177).
De plus, le bois de l'arbre est associé à l'Attribut de bonté ('hessed), et l'or est associé à l'Attribut de Justice (din).
[l'arbre est associé au 'hessed, car c'est un "donneur" : il nous donne ses fruits, son ombrage, son bois pour fabriquer des meubles ou pour le chauffage, ...]
Ainsi, l'or, lié à la rigueur (din) repousse la rigueur (din) du feu, afin qu'il ne puisse atteindre le bois, donc affecter la bonté/miséricorde ('hessed).
Donc, le din protège le 'hessed.
L'homme est comparé à l'arbre d'un verger et l'or aux mitsvot et à la Torah.
Dans le mizbéa'h "interne", l'or protège le bois ; cela symbolise le fait que l'étude de la Torah et la pratique des mitsvot protègent l'homme.
"Les enfants d'Israël garderont le Shabbath, en observant le Shabbath dans toutes les générations comme une alliance immuable." (Ki Tissa 31,16)
-> "Rabbi Chimon ben Lakich a dit : "D. accorde une âme supplémentaire à l'homme le soir du Shabbath et à la fin du Shabbath, il l'a lui reprend.
Le Shabbath terminé, nous nous lamentons de l'âme qui nous a quittés." "
[guémara Bétsa 16a]
-> Le Rabbi de Kotsk de commenter :
"Lorsque le Shabbath arrive, le juif s'éveille au repentir et réfléchit à ce qu'il a fait pendant la semaine.
Alors, il s'écrie : "Oh! L'âme nous a quittés!" "
-> "D. a béni [le Shabbath] par la lumière du visage de l'homme, l'a sanctifié par la lumière interne de l'homme, cette lumière du Shabbath n'est pas comparable à celle des jours de la semaine."[midrach Béréchit Rabba 11 - sur : "D. bénit le 7e jour et le sanctifia" (Béréchit 2,3) ]
-> "L’homme relève la tête au moyen du Shabbat, car c’est le Shabat qui l’élève.''
[le 'Hidouché haRim -> en faisant remarquer que les lettres qui composent le mot Roch (ראש - la tête) sont suivies dans l’alphabet des lettres qui composent le mot Shabbat (שבת)]
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-> Le respect du Shabbath a une très grande force. En effet, la sainteté et l’élévation qu’un juif peut obtenir par le respect même d’un seul Shabbath reste et perdure pour l’éternité.
Quand "les enfants d’Israël garderont le Shabbath", l’effet et la sainteté de ce Shabbath demeureront "dans toutes leurs générations" = pour l’éternité.
['Hidouché Harim]
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-> "Les bnei Israël observeront le Chabbat" (31,16)
Le Kédouchat Lévi enseigne qu’un juif qui observe le Shabbat comme il se doit recevra la vitalité et la force nécessaires pour servir D. durant tous les jours de la semaine. Puis lors du Chabbat suivant, il lui sera beaucoup plus aisé d’atteindre le niveau de ce saint jour et de le respecter, et ainsi de suite.
Alors, dans le cas où l’on mérite d’accomplir : "les bnei Israël observeront le Shabbat", il nous sera plus facile de "faire le Shabbat pour leurs générations" : les jours de Shabbat à venir.
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-> "Les bnei Israël observeront le Chabat, pour faire le Shabbat" (31,16)
=> Comment peut-on "faire le Chabat"?
Le Nézer Yossef (Rabbi Yossef Lalzar) donne la réponse suivante :
Comme on le sait, nous ajoutons du temps profane au sacré la veille du Shabbat et à la sortie du Shabbat, si bien qu’au moins une demi-heure de profane s’ajoute à chaque Shabbat des Shabbat de l’année.
Dans l’année il y a une cinquantaine de Shabbat, si bien que l’homme ajoute en moyenne environ 28 heures
pendant l’année.
C’est par conséquent ce que dit le verset "faire le Chabat", pour toute la série des Shabbat qu’il y a dans l’année, il ajoute un Shabbat qui est devenu de profane – sacré, à cause de ce que l’on ajoute.
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-> "Vous observerez le Chabat (ét haShabbat), car il est saint pour vous, celui qui le profane sera certainement mis à mort" (Tétsavé 31,14).
Il y a un principe connu selon lequel le mot "ét" (את) signifie un ajout de quelque chose.
=> Qu’est-ce que le verset vient ajouter en disant "vous observerez le Shabbat"?
Rabbi Yaakov ‘Haïm Sofer (Yisma’h Israël) écrit qu’on peut expliquer le verset selon ce qui est dit dans la Torah : "Quand J’en aurai fixé l’heure, Je rendrai Mes arrêts avec équité".
Nos Sages ont expliqué que quand l’homme est mis en jugement, on lui dit : "Pourquoi n’as-tu pas étudié la Torah?"
Il répond : "Parce que j’étais occupé à faire du commerce ou à travailler pour gagner ma vie et celle de ma famille."
Alors, on lui dit : "Pourquoi le Shabbat et les jours de fête n’as-tu pas étudié la Torah?"
Et quand il n’a pas de réponse, on lui attribue aussi la gravité de la négligence dans l’étude de la Torah pour les jours de la semaine, car les Shabbat et les jours de fête ont prouvé que la raison de sa négligence de la Torah n’était pas la subsistance, puisque le Shabbat où il n’est pas obligé de travailler pour gagner sa vie, il n’a pas étudié la Torah.
C’est donc la signification du verset :
- "Vous observerez le Shabbat" = on doit observer le Shabbat tout en étudiant la Torah,
- "ét" = ce qui vient inclure l’étude de la Torah, pour qu’on ne soit pas puni des jours de semaine où l’on n’a pas étudié la Torah,
- sinon elle met en garde : "celui qui le profane sera certainement mis à mort", mot youmat, deux morts, c’est-à-dire qu’on le punit aussi pour la négligence de l’étude pendant les jours de semaine.
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-> b'h, voir également le n°5 de : https://todahm.com/2019/10/02/questions-reponses-paracha-ki-tissa
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-> "Les enfants d’Israël garderont le Shabbath, en observant le Shabbath"
Il y a une apparente répétition : si nous gardons le Shabbath, c'est que certainement nous l'observons comme il le faut.
Selon le rabbi Its'hak El'hanan Spector, nous apprenons d'ici que nous ne sommes pas considérés comme gardant le Shabbath tant que nous ne nous assurons pas que nos enfants et nos descendants l'observent également.
Si nous souhaitons être considérés parmi les : "véchamérou bnei Israël ét aShabbath" = ces juifs qui observent le Shabbath, alors nous devons : "laassot ét aShabbath lédorotam" = s'assurer que le Shabbath est bien réalisé par nos générations futures, comme : "brit olam" = une alliance immuable pour tous.
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+ "Et le septième jour, Il a cessé tout travail et Il s’est reposé" (Ki Tissa 31,17)
-> La guemara (Beitsa 16a) explique que chaque Shabbath, Hachem accorde une âme supplémentaire à chaque juif, et on la lui enlève à la sortie du Shabbath, comme il est dit : "Il a cessé tout travail et Il s’est reposé", c’est-à-dire qu’une fois qu’il a cessé tout travail et que le Shabbath est achevé, alors malheureusement il perd son âme (supplémentaire).
Le terme : "il s'est reposé" (וינפש - vayinafach) est compris dans le sens de : "malheur, il a perdu son âme (נפש וי).
Pourquoi est-ce que la Torah fait allusion à l’âme supplémentaire accordée, en nous disant qu’elle s’en va après Shabbath ?
En réalité, la Torah vient nous dire ici que dès l’entrée de Shabbath, l’homme doit se réjouir et profiter au maximum de son âme supplémentaire qu’on lui accorde, uniquement en se rappelant que cette grande sainteté ne durera pas un long moment et s’en ira à la sortie du Shabbath.
=> De ce fait, il devra l’exploiter le plus possible.
[le Baal Chem Tov]
[d'une certaine façon on doit tellement apprécier ce supplément de sainteté, de proximité avec Hachem, qu'aucune préoccupation, sujet de ce monde, ne peut venir rivaliser.
A l'image de 2 amoureux qui ne se voient qu'un seul jour par semaine, nous savourons ce moment d'intimité avec D., et puisque notre temps est compté à seulement 25h, alors plus rien d'autre n'a d'importance, ne peut venir troubler ce moment de bonheur infini!]
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Chaque servante devait venir le jour de la semaine correspondant à son nom, afin de permettre à Esther de se rappeler de la venue du Shabbath.[afin que son stratagème reste secret/discret, elle les a appelé de façon allusive, et non pas directement : yom richon, yom chéni, ...
Ainsi :
-> le 1er jour = c'était : 'houlata ( = début des jours 'hol)
-> le 2e jour = rékiyata (de rakiya = allusion à la création du firmament en ce jour)
-> le 3e jour = guénounita ( = les plantes)
-> le 4e jour = néoritou ( = la lumière)
-> le 5e jour = rou'hachita ( = les animaux)
-> le 6e jour = 'hourfita
-> le 7e jour : la servante qui était pour elle le signe que Shabbath allait arriver, avait pour nom : "ragou'ita" (de ragou'a = paisible, car il faut être paisible à Shabbath).=> Esther, malgré ses obligations de reine n'a jamais profané le Shabbath.
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-> "Parle aux bnei Israël et dis-leur: observez Mes Shabbat" (31,13)
Le Méo haOmer donne la raison suivante au fait que "Shabbat" soit au pluriel dans l’expression "Mes Shabbat" (Shabbétotaï - שַׁבְּתֹתַי) :
Il y a de nombreuses régions dans le monde, si bien qu’en un endroit il fait encore jour, alors qu’ailleurs c’est déjà la nuit. Par conséquent quand les uns célèbrent le Shabbat, les autres sont encore dans le monde du travail. Et selon la vérité, chacun est mis en garde selon l’endroit où il se trouve.
C’est pourquoi le verset dit: "observez mes Shabbat" au pluriel, parce que cela comprend plusieurs Shabbat différents, selon l’endroit où se trouvent les gens.
"Et ils me construiront un sanctuaire, et je résiderai au milieu d'eux" (Térouma 25,8)
-> Rabbi Sim’ha Bounem de Psi’ha disait à propos de ce verset :
"L'essentiel de la prière réside dans le fait que l'âme prie.
Le corps doit être entraîné par l'âme ... Il en est de même pour tout le service de D.
Le corps devient l'habitat : "Et ils me construiront un sanctuaire".
-> Le Maguid de Mézéritch ajoutait à ces propos :
" "On voit des hommes qui étudient chaque jour et prient, mais sans chaleur ni ferveur, à la façon d'une leçon apprise" (Yéchayahou 29,13)
Il arrive que le pécheur connaisse l'éveil du repentir, et se mette à prier et à implorer D. avec une grande ferveur, qu'il exprime un regret sincère de ses fautes et qu'il décide d'aller dans le droit chemin.
Comme il lui semble qu'il accomplit son service le mieux possible, il ne s'interroge jamais sur sa manière d'agir.
Il ne pourra jamais parvenir à un niveau élevé.
Il est persuadé que son service est parfait, mais en fait, il est aussi éloigné de D. que l'orient l'est de l'occident ..."
"Aharon la portera pour faire le service, pour que le son s'entende quand il entrera dans le saint lieu devant D." (Tétsavé 28,35)
La Torah nous indique ici que le Cohen gadol doit porter une robe ornée de clochettes à ses bordures, afin que leur bruit annonce sa venue "lorsqu'il entrera dans le saint lieu devant D."
A propos de ce verset, Rav enseigne à ses élèves : "N'entre pas dans une maison de façon soudaine."
-> "Rabbi Yo'hanan, lorsqu'il allait s'enquérir du bien de rabbi 'Hanina, se mettait à tousser (pour être entendu), parce qu'il est dit (dans notre verset) : "pour que le son s'entende quand il entrera"."
[midrach vayikra rabba 21]
-> "Jamais un homme n'entrera soudainement dans la maison de son prochain, et chaque homme apprendra les règles de savoir-vivre de D. qui se tint devant l'entrée du gan Eden et appela Adam, comme il est dit : "D. appela Adam et lui dit : Où es-tu?". "
[traité Dérekh Erets - chap.5]
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-> La guémara (Pessa'him 112a) rapporte que rabbi Akiva a donné 7 ordres à son fils rabbi Yéhochoua, dont l'un d'eux était : "N'entre pas dans ta maison soudainement [sans toquer préalablement à la porte]".
Dans son commentaire sur la guémara, le Rachbam cite le midrach relatant qu'à chaque qu'il approchait de sa maison, rabbi Yo'hanan faisait intentionnellement du bruit pour alerter toute personne qui pouvait être à l'intérieur, de son arrivée imminente.
Rabbi Yo'hanan expliquait sa manière d'agir en citant notre verset, demandant au Cohen Gadol d'avoir des clochettes sur la bordure inférieure de sa robe (le Mé'il), afin de pouvoir faire du bruit pour annoncer sa venue à chaque fois qu'il entrait dans le Sanctuaire (le kodéch).
=> Comment des personnes aussi grandes que rabbi Yo'hanan ou rabbi Akiva, peuvent-elles déduire une façon de se comporter pour tous au quotidien, à partir de lois spécifiques applicables uniquement au Cohen Gadol, dans son Service Divin, dans l'extrême sainteté du Temple?
-> Le Michméret Ariel répond en se basant sur la guémara (Sotah 17a) enseignant que si un mari et une femme sont méritants, alors la présence Divine réside avec eux, et leur maison sera remplie d'une atmosphère de sainteté.
=> Il en résulte que tout mariage réussi permet de créer dans sa maison un lieu de résidence de la présence Divine (à l'image du Michkan), et d'une certaine façon la conduite appropriée en ce lieu peut se déduire de celle du Cohen Gadol.
=> La vie d'un couple est pleine de défis, mais n'oublions pas de voir dans nos efforts pour maintenir l'harmonie et la joie dans le foyer, comme le moyen permettant d'amener la présence Divine à résider dans notre foyer (avec toutes les bénédictions et la sainteté que cela engendre).
Est-ce que cela faut-il vraiment la peine de se faire la tête sur une chose si petite/éphémère, par rapport au prix à payer : faire partir de chez nous Hachem!
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-> "Ils feront pour Moi un Sanctuaire et Je résiderai parmi eux" (Térouma 25,8)
Le Ohr ha'Haïm haKadoch déduit que la présence Divine ne réside pas uniquement dans le Michkan, mais également dans la maison de chaque juif où règne le shalom : une véritable paix et de la sérénité. C'est ainsi que de nos jours toute maison juive peut servir individuellement de : Temple miniature (Beit Mikdach méat).
De plus, lorsqu'un couple ajoute leur "lèv" (cœur - לב - valeur : 32) à leur "bayit" (maison - בית - valeur : 412), alors il élève leur maison pour qu'elle devienne un : mikdach (Sanctuaire - מקדש - valeur : 444), où la présence Divine réside.
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-> Le Cohen risquait, en étant dans le sanctuaire, de ressentir une telle élévation et un tel attachement qu’il aurait pu en mourir. C’est pourquoi, il avait besoin du bruit des clochettes pour le réveiller de sa dévotion et ne pas en mourir.
[rabbi Yissa'har Dov de Belz]
"Et tu ordonneras aux enfants d'Israël de te choisir une huile pure d'olives concassées, pour le luminaire, afin d'alimenter une lumière perpétuelle." (Tétsavé 27,20)
Nos Sages disent :
"Hachem leur dit : Ce n'est pas Moi qui ai besoin de votre lumière, c'est pour vous éclairer.
[...]
Les fenêtres du Temple étaient larges à l'extérieur et étroites à l'intérieur.
Pourquoi cela?
Pour que la lumière rayonne du Temple et illumine le monde."
[midrach Tan'houma - Tétsavé]
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-> Le rabbi Sim'ha Sheps (rapportant son maître le rabbi Yérou'ham Lévovitz) explique qu'en demandant d'allumer la Ménorah dans le Michkan, Hachem donnait l'occasion au peuple juif de lui témoigner de la reconnaissance envers entre autre le fait qu'Il illuminait leur vie dans le désert pendant 40 années (nourriture, boisson, pas trop chaud le jour ni trop froid la nuit, protection contre tous ennemis même les bêtes vénéneuse, ...).
Face à toutes les infinies bontés de D., les juifs voulaient faire quelque chose, et Hachem leur a donné le Michkan pour leur permettre de retirer ce sentiment d'être endettés.
D. n'a besoin de rien, et c'est même lui qui nous permet tout (de respirer, de voir, de bouger, ...).
Il amène la lumière sur le monde entier, et nous demande d'en allumer une toute petite.
Pourtant, il en est de même dans notre relation avec autrui.
Lorsque nous aidons une autre personne, nous sommes alors dans une situation de supériorité (au regard de ce que j'ai fait : tu as une dette envers moi!).
-> La tendance humaine est de vouloir conserver ce sentiment, en affirmant : "Ne t’inquiètes pas, tu n'as pas besoin de me remercier!"
-> La vision juive est de donner une opportunité à celui qu'on a aidé, de pouvoir réduire son endettement envers nous. C'est : je préfère perdre ma situation de supériorité, pour permettre à autrui de ne plus être en infériorité.
A l'image de D., c'est accepter une action dont nous n'avons pas véritablement besoin, pour permettre à autrui d'avoir le sentiment de ne plus me devoir quelque chose en retour. La relation redevient d'égale à égale, et autrui ne souffre plus d'infériorité, de redevabilité à mon égard.
"Parfois [dans notre vie], on se sent dépassé par les difficultés qui nous font face.
Le refrain trop commun est : "Je n'y arriverai pas!"La réponse de D. est : "Je suis là, disponible et capable de t'envoyer l'aide dont tu as besoin.
Tout ce que je te demande, c'est que tu M'appelles à l'aide."Par le biais de la prière, nous méritons l'aide divine dont nous avons désespérément besoin."
[Rav Pinkous]