Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 
"Et voici les noms des enfants d'Israël qui vinrent en Egypte avec Yaakov, chacun était venu avec sa maisonnée."  (Chémot 1,1)

"Les dernières lettres des 5 premiers mots de ce verset permettent de former le mot : Téhilim.
On a : וְאֵלֶּה, שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, הַבָּאִים  => on obtient : תהילים.
[les lettres de Téhilim sont les initiales de : "Téchouat Hachem Lékol Yéhoudi Mévakéch" = le salut de Hachem est pour tout juif qui le demande].

Les dernières lettres des 5 mots suivants dans ce verset permettent de former le mot : Téchouva.
On a :  מִצְרָיְמָה: אֵת יַעֲקֹב, אִישׁ וּבֵיתוֹ  => on obtient : תשובה."
[Rabbi Na'ham de Breslev - Likouté Moharan II,73]

En ce début véritable de notre exil, la Torah nous donne les armes pour nous en sortir : Téhilim (prière du cœur) et Téchouva (dynamique continue d'amélioration personnelle, selon les standards de la Torah).

["Voici les noms des bné Israël qui sont venus en Egypte" (וְאֵלֶּה שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל הַבָּאִים מִצְרָיְמָה) = les initiales de ces mots forment : "hachavim" (ceux qui se repentent - השבים)]

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Nous pouvons remarquer que le nom de la paracha : שמות (chémot), est l'acronyme de : שנים מקרא ואחד תרגום (chénayim mikra vé'éhad targoum).

C'est l'obligation de nos Sages de lire chaque semaine : 2 fois le texte de la paracha + 1 fois sa traduction par le Targoum Onkelos (Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 285).

Le Simchas Aharon nous explique que par le fait de lire 2 fois la paracha, on internalise les leçons de la Torah, puis ensuite on les traduit (targoum) dans notre vie au quotidien, et c'est ainsi que nous pouvons survivre à l'exil avec notre nom, notre essence intacte.

-> Celui qui étudie la paracha, en lisant 2 fois le verset et une fois Onkelos, la chantant d'une belle voix, il va vivre longtemps.
[Baal haTourim - Chémot 1,1]

-> Les 2 premiers mots de Chémot : "véélé Chémot" (וְאֵלֶּה שְׁמוֹת), ont des lettres qui sont l'acronyme de : vé'hayav adam lilmod aParacha, Chnayim mikra véé'had targoum" (l'homme doit étudier la paracha, 2 lectures et une traduction).
Le rav Pin'has Friedman (Shvilei Pin'has) ajoute :
Juste après les termes וְאֵלֶּה שְׁמוֹת, il est écrit : "qui viennent en Egypte" (aba'im mitsrayéma) pour nous apprendre que par l'intermédiaire de la mitsva de "chné mikra véé'had targoum" (2 lectures paracha + 1 lecture du targoum Onkelos), nous sommes aussitôt considérés comme si nous descendions à ce moment précis en Egypte, dans le creuset de fer, afin de nous y purifier.

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-> La source se trouve dans la guémara (Béra'hot 8b) : "rav Houma bar Yéhouda a dit au nom de rabbi Ami : un homme doit toujours achever la paracha avec la communauté en la lisant 2 fois et en lisant la traduction en araméen une fois".
Ainsi, a tranché le Maran dans le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 281).

-> Le Troumat haDéchen explique que d'après le sens simple en procédant ainsi, l'homme se familiarise avec la paracha et comprend plus aisément la lecture faite le Shabbath en communauté.

-> D'après le Sod, le Arizal explique que chacun d'entre nous possède une âme sainte et pure, qui est reliée de façon explicite et par allusion aux versets de la paracha.
Durant toute sa vie, l'homme s'efforce de réparer son âme. Cette double lecture de la paracha ainsi que sa traduction donnent à l'homme la possibilité de réparer toutes les étincelles de son âme.
Comment cela?
Cette mitsva est comparable à un fruit et son écorce. Le verset représente le fruit tandis que la traduction représente l'écorce.
Puisque l'écorce enveloppe totalement le fruit, de même la traduction enveloppe le verset, elle protège son fruit qu'est le verset.
Puisqu'il en est ainsi, les étincelles de l'âme dispersées et enfouies dans chaque verset de la Torah nécessitent une procédure à leur réparation par l'intermédiaire de la lecture de la paracha.
Ensuite, nous mettons en place une protection à l'aide de la lecture de la traduction de la paracha ...
En terminant cette mitsva au plus tard avant le repas du Shabbath matin, le supplément d'âme qu'on recevra le Shabbath sera alors complet.
[Dorech Tsion]

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-> Le nom de la paracha : "chémot" (שמות) fait allusion aux 3 mitsvot : Shabbath, Mila (circoncision), VéTéfilin (Et Téfilin - ותפילין).
Il s'agit des 3 mitsvot dont la Torah fait référence en tant que : "signe" (ot) entre Hachem et nous.
En effet :
- Shabbath : "Vous garderez mes Shabbath, car il est un signe entre Moi et vous pour vos générations" (Ki Tissa 31,13) ;
- brit mila : "Vous circoncirez la chair de votre excroissance, et ce sera le signe de l'alliance entre Moi et vous" (Lé'h Lé'ha 17,11) ;
- Téfilin : "Et ce sera pour toi en signe sur ton bras, et en rappel entre tes yeux" (Bo 13,9)

=> La Torah fait allusion à l'idée que lorsque les juifs entrent dans une terre étrangère (comme ici en Egypte), ces 3 mitsvot ont le pouvoir de les protéger d'une assimilation parmi cette nation.

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-> La guématria du mot : Egypte (mitsrayéma - מצרימה) est de 385, et c'est la même que chacun des mots suivants : chémama (désolation - שממה), miMoché (de Moché - ממשה), ché'hina (présence divine - שכינה), shafa (langue - שפה).

Par le mérite des juifs gardant leur langue, ils ont mérité d'être libérés d'Egypte par le biais de Moché, et de retrouver la présence divine.
Le Zohar dit que la libération d'Egypte était une préparation pour la libération (guéoula) future et ultime.
Par le mérite de Moché rabbénou, la présence divine viendra et entraînera la désolation sur les autres nations du monde, et la totalité du monde ne parlera alors plus qu'une seule langue (l'hébreu). [c'est la guéoula!]
['Hida - Na'hal Kédomim ; Rabbénou Efraïm]

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+ Chovavim :

-> Le Arizal enseigne qu'avec Chémot nous commençons la période de Chovavim (acronyme de : Chemot, Vaéra, Bo, Béchala'h, Yitro, Michpatim), où nous lisons les parachiot abordant l'esclavage en Egypte.
[durant une année bissextile qui contient 2 mois d'Adar, nous ajoutons également les parachiot de Térouma et Tétsavé (on parle alors de : Chovavim Tat)]

- Les 1eres et dernières lettres de : véélé chémo béné (וְאֵלֶּה שְׁמוֹת בְּנֵי - Et voici les noms des enfants d'Israël - v.1,1), permettent de former le mot : Téchouva (תשובה - le repentir).
- De même pour les mots suivants (les 1eres et dernières lettres) : Israël abaïm (יִשְׂרָאֵל הַבָּאִים - Israël qui vinrent), qui permettent de former : mila (מילה).
- Les dernières lettres des 5 mots suivants : mitsrayéma, ét Yaakov ich ouvéto (מִצְרָיְמָה אֵת יַעֲקֹב אִישׁ וּבֵיתוֹ - en Egypte avec Yaakov, chacun avec sa maisonnée), forment : Téchouva (תשובה).
[le Béra'h Moché - Rabbi Moshe Teitelbaum]

=> On voit bien que cette période est propice à la téchouva, particulièrement dans le domaine lié à la mila.
[comme en témoigne le fait que cette notion est prise en sandwich par le repentir!]

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-> Cette période [de Chovavim] est d'une très grande sainteté, d'un niveau similaire à celle des 10 jours de téchouva propice au repentir.
[Toldot Aharon]

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-> "Revenez, ô enfants rebelles (chouvou banim chovavim)! Je guérirai vos égarements" (Yirmiyahou 3,22)

Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Le Zohar (126,3a) rapporte que, chaque jour, une voix céleste proclame : "Revenez, enfants rebelles!" Car en tout
temps, Hachem attend que les Bné Israël reviennent à Lui.
Cependant, cette voix céleste a une influence renforcée durant ces jours appelés "Chovavim" où tous ceux qui désirent se repentir bénéficient d’une aide du Ciel particulière.
Nous devons en prendre avantage, et revenir vers papa Hachem ...
Hachem ne nous ferme jamais Sa porte, Sa main droite est toujours tendue, prête à accepter les repentants, par Son amour infini pour Ses enfants, comme l’enseigne le Tana Debé Eliyahou (Rabba - Chap.30) : "J’en prends à témoin les cieux et la terre : Hachem attend Israël plus qu’un père attend que son fils revienne à lui". Ne le décevons pas !

-> Selon le rav Chmouël Rozovski :
En ces jours-ci [de Chovavim], chacun sans exception reçoit une lettre prestigieuse de son Père Céleste, au contenu suivant : "Mon cher et bien-aimé, quel que soit l’endroit où tu es arrivé et où tu te trouves, je désire te rencontrer et discuter avec toi!"
Car quelle que soit la situation où un juif se trouve, Hachem désire qu’il revienne à Lui et Il l’acceptera sur le champ. Il ne nous incombe que de nous rapprocher, et Lui, nous hissera aux plus hauts sommets.

-> Le Rav de Waylednik (Chéérite Israël - Chaar Hachovavim - drouch 1) écrit à propos de l’enseignement de la guémara (‘Haguiga 15a) : "Revenez, enfants rebelles, à l’exception de l’Autre" = ces jours-ci, une porte est ouverte même pour celui qui aurait tellement fauté qu’il est qualifié d’"autre", et qui se trouverait entièrement étranger à tout ce qui est saint. Cette période possède la force d’effacer les fautes commises par la bouche et celles qui concernent la sainteté et la pudeur et même celles que Yom Kipour ne peut expier.

-> Le Yisma'h Israël voit une allusion aux jours des "Chovavim" dans le verset : "Et il montera de la terre" (Chémot 1,10), ce qui sous-entend que même si un homme est plongé entièrement dans les plaisirs terrestres, il peut aussi parvenir à s’élever. C’est pourquoi ces parachiotes sont lues à cette période afin d’évoquer la sortie d’Egypte personnelle de chacun.

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-> Selon certains commentateurs, la période des "Chovavim" est évoquée dans le verset des villes-refuges du meurtrier involontaire : "6 villes de refuge que vous accorderez pour que le meurtrier s’y retire, en outre, vous y ajouterez 42 villes" (Massé 35,6).

Car, au total, les "Chovavim" comptent 6 semaines, soit 42 jours, qui sont à mettre en parallèle avec les 6 villes de refuge et les 42 villes supplémentaires. Cela suggère que cette période est propice pour fuir vers les "villes de refuge" (autrement dit le repentir), et que tout ‘meurtrier’, celui qui aurait fauté (à D. ne plaise), peut alors échapper au yétser ara qui cherche à le faire périr (à l’instar du vengeur de sang qui poursuit le meurtrier involontaire pour le tuer).

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-> Le Pri Mégadim (dans son "haMaguid" - partie III, Chémot) écrit que le mot : "Chovav" (שובב) possède en hébreu 3 significations différentes : 1) rebelle, 2) brisure, 3) répudié/rejeté.
Cela vient nous enseigner que même un fauteur rebelle contre Hachem, qui s'est brisé lui-même et qui est rempli de défauts, à cause de ses fautes, au point d'avoir été rejeté de la proximité d'Hachem, s'adresse la voix Céleste qui appelle : "chouvou banim chovavim (שׁוֹבָבִים)", et alors tout sera expié, pardonné : "Je guérirai vos égarements".

Le Pri Médadim ajoute une 4e traduction à "chovavim".
Cela signifie : "ceux qui ont déjà fait téchouva à de nombreuses reprises".
Ainsi : "chouvou banim chovavim" peut se traduire par : "Faites téchouva, vous les enfants [d'Hachem], qui avaient déjà fait téchouva à de nombreuses reprises."
En effet, les années passées, il y avait déjà les "chovavim", il y avait des Roch Hachana, des Yom Kippour, et pleins d'autres jours où nous avons été inspirés de faire téchouva.
Nous avons fait téchouva, pris des engagements d'agir mieux, mais nous n'avons pas tenu nos résolutions, et nous sommes d'une certaine façon restés les mêmes.
On ressent qu'il est trop tard pour faire encore une fois téchouva.
La voix céleste (bat kol) annonce : "chouvou banim chovavim" = même si vous avez déjà fait téchouva à de nombreuses reprises, "Je guérirai vos égarements" = j'accepterai votre téchouva et je vous guérirai et nettoierai de vos fautes.

La raison pour laquelle nous pourrons toujours faire téchouva est dans le mot : "banim" (enfants - בָּנִים).
Si un esclave faute à plusieurs reprises envers son maître, son maître va le renvoyer, et il ne pourra plus revenir.
Mais lorsqu'un enfant faute envers son père, il pourra toujours revenir.
Hachem dit "chouvou banim chovavim" = nous sommes les enfants d'Hachem, et Hachem nous accorde une nouvelle opportunité de faire téchouva [quoiqu'on est pu faire, nous restons toujours Ses enfants!].

Le rav Elimélé'h Biderman dit que si un diamant tombe dans la boue, sa valeur reste la même.
De même pour un juif. Peu importe où il a pu tomber par ses fautes, il peut toujours retourner vers Hachem.
Un juif a une partie Divine en lui, il sera toujours un fils adoré d'Hachem, ainsi malgré ce qui a pu se produire, sa valeur interne ne peut jamais diminuer.
[Ce n'est pas parce qu'un diamant est entouré de bouse de vache, qu'il perd de sa valeur!]

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-> La guémara ('Haguiga 15a) dit qu'une voix céleste (bat kol) a annoncé : "chouvou banim chovavim 'houts méa'hèr" (שובו בנים שובבים חוץ מאחר).
Le Cha'harit Israël (Chaar Chovavim - drouch 1) explique que l'ajout de "'houts méa'her" (חוץ מאחר) signifie que même pour quelqu'un qui a fauté au point d'être en dehors des limites de la sainteté ('houts méaKédoucha), et qu'il est une personne totalement différente (a'hèr) à cause de ses fautes, néanmoins la voix céleste l'appelle pour qu'il revienne vers Hachem : "chouvou banim chovavim".

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-> Pendant la période des Chovavim, certes nous devons réparer la faute "connue" (occasionnée par un manque de sainteté), mais nous devons surtout réparer la faute "inconnue" qui est commise lorsqu'une personne vexe son prochain et ne se rend même pas compte qu'elle a ainsi commis un véritable meurtre et que celui qu'elle a offensé verse des larmes à cause d'elle et se retourne dans son lit toutes les nuits à cause de la souffrance endurée par l'offense subie.
[rabbi Its’hak de Vork]

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-> Le Arizal (Chaar roua'h haKodech 27) enseigne : "Les parachiot de la Torah traitant de l'exil égyptien, de la sortie d'Egypte et du don de la Torah, ont la capacité de réparer toutes les fautes que l'homme a commises et particulièrement les fautes qui ont endommagé la brit mila".

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Le travail des Chovavim est de retirer le mal, l'impureté de nos fautes, afin d'être purs devant Hachem. Pour cela, de nos jours, on a 2 armes : les Téhilim et la Torah.

-> Les dernières lettres des 5 premiers mots du 1er verset de la 1ere paracha de la période de Chovavim, permettent de former le mot : Téhilim.
On a : וְוְאֵלֶּה, שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, הַבָּאִים  => on obtient : תהילים.
Cela fait allusion au fait que les Téhilim purifient pendant les Chovavim.

-> "Plus que tous les jeûnes et toutes les afflictions, rien ne purifie autant que l'étude de la Torah"
['Havatsélet haSharon - introduction]

-> "Venez et voyez le grand pouvoir de l'étude de la Torah. Elle purifie les juifs même s'ils ont adoré l'idolâtrie (avodah zarah)."
[Tana déBé Eliyahou rabba 18]

-> "Nos Sages disent que l'étude de la Torah expie, protège et sauve, et le feu de Guéhinam ne fait pas de mal à ceux qui étudient la Torah ...
Ceux qui étudient la Torah ... cela les purifiera et les expiera, et cela les conduira sur le chemin de la téchouva et du pardon complet."
[Yessod haAvodah 3:5:8]

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-> Le Chem miChmouel (Hochaana Rabba, année 5674) rapporte à ce sujet les paroles de son grand-père, le Rav de Kostk :
"Il est plus facile pour le corps d’accepter toutes les mortifications du monde que d’accepter le joug de la royauté Divine. Il n’y a pas de plus grande peine pour lui que d’être soumis au joug du Ciel, et de se conformer en tous points aux obligations de la Torah.
Ce qui signifie que le tikoun (la réparation des fautes) le plus efficace est de craindre D. et de soumettre son corps et ses membres afin de s’abstenir de tout acte interdit qui serait contraire à la volonté d’Hachem. Il s’agit également de redoubler d’efforts pour préserver ses yeux et sa langue de tout mal, au point de se retenir de fauter même lorsque le désir brûle en lui comme un feu ardent.
Cette "retenue" lui sera comptée alors comme une multitude de jeûnes."

-> Le Gaon de Vilna (Iguéret haGra) écrit :
"Un homme ne devra se mortifier ni par des jeûnes, ni par d’autres souffrances physiques, mais seulement en mettant un frein à sa bouche et à ses désirs matériels."

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-> Le Pri Mégadim (fin Siman 685) enseigne que durant la période des Shovavim (généralement de Chémot à Michpatim) nous allons du début jusqu'à la fin de notre périple en Egypte.
Bien que nous avons été sauvé d'Egypte, une partie de l'impureté d'Egypte reste en nous.
C'est pourquoi une façon de s'en purifier et d'être particulièrement vigilants sur notre lachon ara, pendant cette période.

Il écrit que les chovavim commencent avec la paracha Chémot et les mot : "véélé chémot bné Israël abaïm" :
- le mot : "véélé" (וְאֵלֶּה) est l'acronyme de : avak lachon ara (poussière de lachon ara - אבק לשון הרע), en allusion au fait que nous devons faire attention à même une minuscule quantité de lachon ara.
- les mots "chémot bné Israël abaïm" (les noms des enfants d'Israël qui sont venus - שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל הַבָּאִים) a pour acronyme : שביה (captivité - chiv'ya). [comme l'écrit le Baal haTourim]
La raison est que nous nous libérons de la captivité et de l'influence mauvaise de l'Egypte lorsque nous sommes vigilants avec notre parole.

[b'h, issu du dvar Torah : https://todahm.com/2021/01/21/chemot-le-lachon-ara ]

"Elle lui donna le nom de Moché, disant : "Parce que je l'ai tiré de l'eau"." (Chémot 2,10)

On peut poser une question intéressante : Pourquoi est-ce que Moché est appelé ; "Moché Rabbénou", tandis que le Rambam est connu comme : "Rabbénou Moché"?

-> Moché avait 10 noms (midrach rabba Vayikra 1,3).

-> Le père de Moché (Amran) et sa mère (Yo’hévét) l’appelèrent Yékoutiel (selon le Yalkout chimoni), nom qui veut dire qu’il a enseigné aux Bnei Israël à placer leur espoir et leur confiance en D.

-> Selon le Ibn Ezra, la fille de Pharaon lui a donné le prénom égyptien Monios, qui en hébreu, se traduit par Moché, tiré de l'eau.

Durant les 120 ans de sa vie, pourquoi Moché garda le nom qu'il a reçu à l'âge de 3 mois?

Moché savait que ce n'était pas son prénom originel, mais il a choisi de le garder afin de ne pas oublier celle qui a agit à son égard avec beaucoup de bonté.
A chaque fois qu'on l'appelait "Moché", cela lui rappelait le sauvetage des eaux du fleuve par Batya, la fille de Pharaon, et à chaque fois, il l'a remercié en son cœur.

=> Le terme rabbénou (=notre maître/professeur) suivant le nom Moché, vient nous apprendre l’importance de reconnaître la bonté d’autrui et d’avoir de la gratitude envers quiconque nous accorde un bienfait (même un acte semblant simple, car rien n’est dû/normal!!!).

D'un autre côté, le Rambam est connu pour ses savants travaux au travers lesquels il a éduqué plusieurs générations de juifs.
=> On l'appelle ainsi de façon affectueuse : "Rabbénou Moché" : "Notre maître, Moché Ben Maïmon".

Il est intéressant de remarquer que les mots : "Moché Rabbénou" (משה רבנו) ont une valeur numérique de : 613, en relation avec le fait qu'il nous a transmis la Torah, qui consiste en 613 mitsvot.
Le nom de Moché apparaît 613 fois dans la Torah.
De même, "Rabbénou Moché" a une valeur de 613, renvoyant au fait que dans son oeuvre monumentale (le Michné Torah), le Rambam nous explique l'ensemble des 613 mitsvot.

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Le midrach (Chir haChirim 1.15,3) nous rapporte qu'une fois Rabbi Yéhouda haNassi donnait un cours et il a remarqué que la communauté s'endormait.
Afin de la réveiller, il a dit : "Une femme en Egypte a mis au monde 600 000 enfants en une seule naissance."
Un disciple, s'appelant Rabbi Yichmael, fils de Rabbi Yossé, lui a demandé : "Qui cela peut-il bien être?"

Son maître de répondre : "C'était Yo'hévét, la mère de Moché, qui était équivalent aux 600 000 personnes d'Israël."

Il est intéressant de noter que Rabbi Yéhouda haNassi est né environ 50 ans après la destruction du 2e Temple (qui a eu lieu en 3828).
Le gouvernant romain opprimait alors très durement les juifs, et les juifs étaient en train de perdre tout espoir en la venue du Machia'h et en la future guéoula.

Rabbi, qui était à la tête de la communauté à l'époque, alors qu'il propageait la Torah, "il a remarqué que la communauté s'endormait", c'est-à-dire qu'elle commençait à penser que la guéoula ne viendrait jamais, et que la galout était éternelle (que D. nous en préserve!).

Afin de chasser cette pensée, il a ramené l'exemple d'une femme (Yo'hévét) qui a donné naissance à 600 000 enfants.

Le message est clair :

"Ne désespérez pas!

Nos ancêtres, esclaves en Egypte, pensaient qu'ils allaient rester esclaves pour toujours, et qu'il n'y aurait jamais de délivrance.
Soudainement, Yo'hévét a donné naissance à Moché, qui va permettre la libération de l'ensemble des 600 000 esclaves juifs d'Egypte, et qui va les conduire au mont Sinaï pour recevoir la Torah (moment le plus important de l'histoire juive!).

=> De même, nous ne devons jamais perdre espoir, car notre libération par D. peut survenir en l'espace d'un clin d’œil, immédiatement et imprévue."

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On a vu (ci-dessus) que Moché n'était pas le prénom donné par ses parents, mais c'est Batya, la fille de Pharaon, qui lui a donné le prénom égyptien Monios, qui en hébreu, se traduit par Moché, tiré de l'eau.
Cette idée se retrouve dans notre verset : "Elle lui donna le nom de Moshé, disant : "Parce que je l'ai tiré de l'eau"." (Chémot 2,10)

Quelle est la relation entre le nom Moché et "Mayim" (l'eau)?

Dans la guématria, il existe une méthode de comptabilisation selon laquelle chaque lettre vaut sa valeur plus celle de toutes celles qui la précède dans l'alphabet.
Par exemple, aleph (=1) ; bét (=2+1=3) ; guimel (=3+2+1=6) ; ...

Le mot : mayim (מים) est composé de 2 lettres différentes :
->  le mém (מ) qui vaut : 40 (valeur de la lettre) + 105 (valeur des lettres qui la précède) = 145 ;
-> le youd (י) qui vaut : 10 (valeur de la lettre) + 45 (valeur des lettres la précédant) = 55.

Selon cette méthode de guématria, le mot mayim vaut : 145+ 55 + 145 = 345 ; qui est la même, que la valeur numérique du mot : Moché (משה).

Ainsi, Batya dit : "J'ai obtenu le nom Moché, en le tirant de l'eau (mayim) ..." (les 2 ayant une valeur numérique de 345).
Source (b"h) : traduction et compilation personnelle issue de divré Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)

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-> Batya a choisi ce nom pour Moché pour lui enseigner à vie la leçon suivante : de même que tu as été sauvé d'être noyé dans l'eau et que tu en as été retiré par moi, alors de même tu devras toujours être présent pour ceux qui sont moins chanceux que toi et tu devras toujours agir comme un sauveur, sortant les autres personnes de leurs souffrances [pour pas qu'ils se noient dedans].
[rav Chimchon Raphaël Hirsch ]

"Les contremaîtres des enfants d'Israël, que les officiers de corvées de Pharaon avaient placés sur eux, furent battus." (Chémot 5,14)

Il existe un midrach (Bamidbar Rabba 15,20) très intéressant sur ce verset :

"Lorsque Pharaon a ordonné : "Vous ne donnerez plus de paille au peuple!", les officiers de corvées égyptiens venaient compter les briques ; si le compte n'y était pas, ils frappaient les contremaîtres juifs, comme il est dit : "Les contremaîtres des enfants d'Israël furent battus".

Ils recevaient ces coups parce qu'ils ne voulaient pas dénoncer leurs frères qui n'avaient pas rempli leur quota de briques et disaient : "Nous préférons être frappées que de laisser nos frères souffrir.

C'est pourquoi quand D. a dit à Moché : "Rassemble 70 anciens des enfants d'Israël", Moché a répondu à D. : "Maître du monde! Je ne sais pas qui en est digne".
Mais D. lui a dit : "Que tu connais, c'est-à-dire les anciens du peuple et ses contremaîtres" (Bamidbar 11,16).
Ces anciens et ces contremaîtres étaient les chotrim, les préposés qui s'étaient laissé battre pour ne pas dénoncer leurs frères en Egypte à cause du quota de briques ...
Qu'ils viennent à présent se faire accorder cet honneur ... "

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-> Un dictateur, qui humilie un peuple étranger, nomme des policiers au sein même du peuple réduit à l'esclavage collaborant avec lui et lui facilitant la tâche. Ces policiers renient leur peuple pour plaire à leur maître.

-> Chez le peuple juif, il en est tout autrement.
Pharaon a nommé des chefs de corvées, pour les contremaîtres des enfants d'Israël, qui devaient rendre des comptes de l'avancement des quotas demandés de briques.
Au lieu d'agir en traites, ils étaient purs et disaient : "il est préférable d'être battu et d'éviter au reste du peuple d'être humilié".

-> A présent que l'oppression se faisait de plus en plus dure et que le moral du peuple  baissait, les contremaîtres juifs ont compris que leurs frères ne pourraient supporter les coups sans se mettre en danger parce que la délivrance était proche.

Ce sont ces qualités d'empathie et ce désir de supporter le fardeau avec leurs frères qui ont fait que D. a jugé les contremaîtres aptes à devenir membres du Sanhédrin et a fait reposer sur eux une partie de l'inspiration divine qu'Il avait accordé à Moché.

Le midrach (ci-dessus) conclut : "Cela nous enseigne que quiconque est prêt à souffrir en faveur d'Israël mérite finalement les honneurs, la grandeur et l'inspiration divine."

Hachem nous dit : « Je vous aime! »

"Et voici les noms des enfants d'Israël, venus en Egypte" (Chémot 1,1)

-> Rachi de commenter : "Bien que les noms des enfants d'Israël aient déjà été mentionnés dans le livre de Béréchit (Vayigach 46,8), la Torah les indique de nouveau pour marquer combien D. leur est attaché, car ils sont comparés aux étoiles, que D. fait sortir et entrer en les comptant et en les appelant par leur prénom, comme il est dit : "Il fait sortir leur légion céleste en les comptant. Il les appelle toutes par leurs nom" (Yéchayahou 40,26)."

-> Le Gour Aryé explique cette répétition de la Torah par : "On répète souvent ce qui nous est précieux."

-> Le Sfat Emet explique très joliment :
"Les enfants d'Israël doivent savoir que D. les aime.
Au même titre qu'il créa les étoiles pour qu'elles illuminent les ténèbres, il créa aussi le peuple d'Israël et le dispersa à travers le monde afin qu'il diffuse la lumière divine, qu'il éclaire les endroits les plus sombres et les plus reculés afin d'être une lumière pour les peuples."

[il est intéressant de noter que la paracha "Chémot" (chémot = les noms) est la 13e de la Torah, qui est la valeur numérique de "aava" (amour - אהבה).]

-> Voici les paroles d'Hachem à Israël par le biais de Mala'hi : "Je vous aime, dit Hachem" (aavti ét'hem amar Hachem - Malah'hi 1,1-2)
[Chémot marque le début de l'exil, et Hachem nous transmet un message vital pour le traverser au mieux. Ayez en tête la réalité : "Je vous aime!"
Même dans l'obscurité totale de l'exil, même si on a fait les pires fautes, ... Hachem est toujours à nos côtés, Hachem nous aime toujours énormément! ]

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+ "Ils sont comparés aux étoiles, que D. fait sortir et entrer en les comptant et en les appelant par leur prénom" (Rachi)

-> L'objectif d'un nom est de permettre de différencier 2 objets.
Par exemple, si l'on a 20 canettes de Coca devant nous, elles auront toutes la même appellation, car elles sont toutes identiques. Cependant, si l'on a 20 saveurs différentes de soda, alors chaque canette a un nom qui lui est propre : Coca, Sprite, Fanta, Diet, Zéro, ... témoignant de sa particularité.

=> Si Hachem donne un nom à chaque étoile, c'est qu'il n'y en a pas 2 identiques, chacune ayant un but unique.
La guémara (Béra'hot 59a) enseigne que lorsque Hachem a voulu envoyer le déluge pour punir la génération de Noa'h, il l'a fait en retirant 2 étoiles de la constellation du mazal de Kima, et c'est cette absence de 2 étoiles qui a entraîné le déluge, avec ses conséquences dévastatrices.
Ainsi même si pour nous, toutes les étoiles se ressemblent (un petit point lumineux), le fait qu'elles ont chacune un nom, nous enseigne que leur rôle est unique.

De même, nous pouvons nous voir comme quasi-identiques (avec une vie : métro - boulot - dodo), cependant le fait que nous ayons tous un nom unique, témoigne que nous avons une mission unique dans ce monde, et que nous ne devons pas nous comparer aux autres, mais à nous même (qu'est-ce que j'aurai pu faire par rapport à ce que j'ai fait).
De même dans l'éducation d'un enfant, il faut tâcher de le faire briller en fonction de son unicité interne, et non en fonction de ce que l'on aimerait qu'il soit (pour s'en vanter, pour faire ce que l'on aurait aimé de ce sa vie, ...).

=> Lorsque nous observons une foule immense de juifs, il faut se souvenir que Hachem y voit un cumul d'individualités, chaque ayant son propre nom et mission dans la vie.
Le rav Israël Reisman compare cela à un père qui va à la cérémonie des diplômes de son enfant. Même s'il y a plus de 100 diplômés, aux yeux du père il n'y en a en réalité qu'un seul : son enfant bien-aimé, au point où les autres ne sont même pas présents.
Il en est de même avec notre papa Hachem : à chaque instant, nous sommes tous Son enfant adoré unique, et Il n'a de yeux que pour nous!

[rav Israël Reisman]

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-> A l’image des étoiles, Israël est au-dessus et transcende les lois de la nature (én mazal léIsraël).
De même que nul ne peut conquérir les étoiles, de même aucune nation ne pourra jamais anéantir Israël.
[midrach Pessikta Zoutreta]

-> La guémara (Méguila 16a) dit qu’en comparant Israël aux étoiles, D. nous apprend que lorsqu’Israël accomplit Sa volonté, il est au-dessus de tout, comme les étoiles.
En revanche, quand il désobéit, il est piétiné par tous, comme la poussière.

-> "De même que les étoiles du ciel, nous apparaissent comme des points minuscules, alors que ce sont des mondes extraordinaires, certains juifs qui ne paient pas de mine ici-bas seront extraordinaires quand ils monteront au ciel." (ainsi, par précaution respectons tout juif!)
[le Baal Chem Tov]

-> Lorsque nous regardons les étoiles, elles semblent plutôt petites (comme un petit point lumineux!).
Cependant, en réalité elles sont énormes, comme nous pouvons le constater en s’en rapprochant.
Dans ce monde, les juifs sont considérés comme ayant peu d’importance (des sales juifs!), comme insignifiants parmi les nations.
Cependant, dans le Ciel, ils sont considérés comme étant bien plus important que toute autre nation!
[le Divré ‘Haïm]

-> "Les juifs sont comparés individuellement à une étoile, qui se dit en hébreu : ko’hav (כוכב).
Les lettres : כב (de valeur 22) représentent les 22 lettres de l’alphabet hébraïque, utilisées pour créer ce monde terrestre, tandis que les 2 autres lettres : כו (de valeur 26) renvoient à la guématria du nom divin (Tétragramme).
Nous sommes ainsi composés à la fois d’énergies terrestres et célestes."
[le Sfat Emet]

-> Dans la guémara ('Houlim 60b), il est dit qu’à la Création de la terre, D. a créé 2 luminaires égaux (lune, soleil). Mais la lune a été rapetissée car elle s’était plainte à D. en disant : "Il n’est pas possible à 2 rois de partager la même couronne!".
Pour apaiser son chagrin, D. lui a adjoint une armée d’étoiles (il y a plus petit que moi, donc ça va!).
Ainsi, à l’image des étoiles, le rôle de l’existence d’Israël est comme l’a souligné rabbi Akiva : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même".
[nous devons être une lumière des moments obscurs (difficiles) d'autrui : joie de vivre, écoute, aide, ...]

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-> Israël est comparé aux étoiles qui sont comptées 2 fois par jour en Haut : le soir, lorsqu'elles apparaissent, ainsi qu'au matin, lorsqu'elles pâlissent ... [notre âme monte/apparaît au Ciel le soir après s'être endormis, et nous est rendue le matin à notre réveil]
Ceci montre qu'Israël ne ressemble pas aux autres peuples. La Providence Divine intervient vis-à-vis des autres nations de façon générale. Par contre, dans le cas d'Israël, D. veille sur chacun individuellement.
C'est ce que l'on appelle : "la Providence individuelle" (hachga'hat pratit).
Hachem Lui-même surveille le destin de chaque juif et prend soin de lui, et c'est pourquoi Il les énumère ici individuellement.
[...]

Il est une raison importante pour laquelle les tadikim sont comparés aux étoiles.
Nos Sages enseignent que les tsadikim ne meurent pas : même après leur mort, on les considère vivants.
Ils continuent à vivre parce que leur âme se trouve sous le Trône de Gloire Divin (kissé haKavod).
C'est en cela qu'ils ressemblent aux étoiles. Bien que les étoiles soient invisibles de jour, elles continuent à exister là où elles sont. Si nous ne pouvons les voir, c'est à cause de la clarté du Ciel.
Il en est de même des tsadikim : ils continuent à exister après leur mort mais nous ne pouvons les voir à cause de nos péchés. Pourtant, ils demeurent à leur place.

De même qu'il est impossible de voir la lumière des étoiles le jour, il est impossible de se rendre compte de la grandeur des saints en ce monde. Elle n'est visible qu'après leur mort.
Ainsi que nos Sages (guémara 'Houlin 7b) l'enseignent : "Les tsadikim sont plus grands après leur mort qu'ils ne l'étaient dans cette vie".
[Méam Loez - Chémot 1,5]

"Semer l'amour entre les créatures, ce comportement si difficile à adopter au quotidien, est la véritable dimension à laquelle il faut s'attacher.
 
Dès lors que l'on a compris cette notion, il me semble que l'on a compris l'essentiel."

[Rav Yossef 'Haïm Sitruk]

"Les pierres et les murs de la maison d’un homme viendront témoigner sur lui, comme il est dit : "Car la pierre du mur va crier et le linteau de bois lui fera écho. "
Lorsque l’homme arrive dans le monde futur, les murs de sa maison apporteront leur témoignage."

[guémara Ta’anit 11a]

"Qu’ils se multiplient abondamment comme des poissons, au sein de la terre." (Vayé'hi 48,16)

1°/ "Vous tous assoiffés, allez vers l’eau" (Yéchayahou 1,55).
Nos Sages expliquent : "l’eau, c’est la Torah" (guémara Ta’anit 7a).

-> De même, il est écrit dans les pirké Avot (1,4) : "Bois avec soif leurs paroles".
Le midrach Rabba (Chir haChirim) de commenter : "[Face aux paroles de nos Sages, nous devons être] comme un homme assoiffé en plein désert, afin de trouver goût à la Torah, qui est comparable à l'eau qui ne procure une jouissance qu'à celui qui a soif."

-> Le rav 'Haïm Kanievski (Taama Diqra)  de dire : "La Torah a été comparée à l’eau pour nous apprendre que celui qui n’a pas soif de Torah n’éprouve pas de plaisir à l’étudier!"

-> "A l’image de l’eau qui tend à s’écouler vers le niveau le plus bas, la Torah est attirée par les personnes humbles."(‘Hanina ben Idi – guémara Taanit 7a)

-> Notre approche avec la Torah doit être vivante, faite avec joie, chaleur et amour de D.
On ne doit pas être le même après une étude de Torah.
On ne doit pas laisser refroidir sa Torah de peur qu’elle ne gèle (la Torah est comparée à l’eau qui s’écoule, qui est vivante - guémara Ta’anit 7a).

–> De même que l'eau s'adapte à la forme du récipient dans laquelle elle est versée, de même nous devons être souple et adapter notre vie selon la volonté de D. (qui bien qu'étant au-delà de notre compréhension est pour sûr ce qu'il y a de mieux pour nous!).
Avec autrui également, il faut savoir être flexible et adapter notre comportement/paroles, à la personne et au contexte, afin de préserver le shalom.

-> On peut citer la guémara Béra'hot 61b :
"Un gouverneur romain a émis un décret interdisant l'étude de la Torah.
Papus ben Yéhouda a rencontré Rabbi Akiva qui animait des cours de Torah, et lui a demandé : "Est-ce que tu ne crains pas les punitions de la loi pour non respect du décret?"
Rabbi Akiva lui a répondu par une parabole :
Un renard déambulait le long d'une rivière et remarqua des poissons qui se déplaçaient rapidement d'un endroit à un autre.
Il leur demanda : "Pourquoi êtes-vous toujours en train de courir?"
Les poissons lui répondirent : "Nous avons peur du filet que les hommes installent afin de nous attraper".
Le renard dit alors de façon sournoise : "Peut-être qu'il serait sage de monter sur la rive et de vivre avec moi, comme mes parents ont vécu avec vos parents."

Les poissons lui ont répondu : "Tu parles de façon stupide ; si nous avons peur dans notre habitat naturel, notre peur sera largement supérieur sur la terre, lieu où la mort, nous est certaine."
[La guémara de conclure : ] De même, la Torah est notre source de vie et peut nous sauver.
Sans elle, nous allons certainement mourir."=> En bénissant ses enfants de se multiplier comme les poissons "au sein de la terre", Yaakov leur transmet le message que de même que le poisson ne peut vivre sans eau, un juif ne peut survivre sans Torah.
Il les a bénit de "nager comme un poisson dans l'eau de l'étude de la Torah" ...[La Torah (qui est comparée à l’eau) est notre élément et nous sommes les petits poissons qui y vivent. Les peuples qui veulent nous retirer de l’eau ressemblent au renard de cette histoire. Cela peut-il avoir un sens pour un poisson que de sauter sur la Terre ferme à seule fin d’échapper aux filets qui veulent, justement, l’y emporter de force?
Non, Pappos (le gouverneur romain)! C’est dans l’Océan de la Torah seul que nous sommes sûrs de survivre!]<-------------------->

 

2°/ Yaakov bénit ses enfants d’être capable à l’image des poissons de nager à contre courant (remonter les cours d’eau) et de pouvoir résister à la tentation de suivre bêtement le troupeau de la masse, se laissant aller au grès des marrées/modes environnantes qui lui sont imposées.
Vivant dans leur propre monde, les poissons sont les seuls animaux qui n'ont pas participé à la déchéance de l'humanité durant la génération du déluge.
Ainsi, malgré le fait que les eaux du déluge étaient bouillantes (guémara Sanhédrin 108b), les poissons ne sont pas morts (guémara Zéva’him 113b).
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3°/ Nos Sages ont dit (guémara Avoda Zara 19a) :
"Pourquoi les Bnei Israël ont-ils été comparés aux poissons dans le verset : "Puissent-ils se multiplier à l’infini au sein de la terre" (Béréchit 48,16) ?
De même que les poissons, qui grandissent dans l’eau, boivent avec soif chaque goutte d’eau qui descend du ciel, ainsi les Bnei Israël, qui grandissent dans l’eau (de la Torah) boivent avec avidité chaque nouveau commentaire, comme s’ils n’avaient jamais goûté à la Torah."

Un midrach (Béréchit Rabba 97,3) illustre également cette soif des juifs pour la Torah :
"Un poisson vit dans l'eau, et lorsqu'une goutte de pluie descend du ciel, le poisson la boit avec soif comme s'il n'avait jamais goûté d'eau auparavant."Bien qu'un poisson vive entouré d'une quantité phénoménale de gouttes d'eau, chaque nouvelle goutte qui tombe du ciel, lui est pour lui manquante, comme si c'était la 1ere, l'unique.
De même, lorsqu'une personne s'immerge dans les eaux agréables de la Torah, lorsqu'elle entend une nouvelle idée de Torah, elle l'a boit avec avidité, avec grande soif, comme si elle n'avait jamais entendu une parole de Torah de sa vie.
(il faut garder cette fraîcheur, cette émerveillement devant la beauté infinie de notre Torah).
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4°/ Yaakov a bénit ses enfants de se multiplier et de se fructifier comme les poissons des océans sans que le mauvais œil ait prise sur eux [car ils sont à l’abri des regards de l’homme].

Yossef a mérité cette bénédiction [d’échapper au mauvais œil] parce qu’il a détourné son regard de l’épouse de Potiphar.
(guémara Béra’hot 20a, cité par Rachi).

Pour échapper au mauvais œil, il faut principalement utiliser à bon escient son œil (ne pas regarder des choses interdites, ne pas voir négativement autrui/la vie, ...) et ne pas trop mettre en avant ce qui doit rester caché (ex : tu as vu ma voiture comment elle est belle!!, et mon fils, quel génie!!, ... ).

Par exemple, nos Sages (Baba Batra 2b), nous demande de : "ne pas nous tenir devant le champ de notre voisin lorsque le champ est fleuri".
Notre simple regard devant la réussite d'autrui à un pouvoir ...

La règle est : "La bénédiction réside dans ce qui est caché de l’œil" (Ta’anit 8b).

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-> Yéhouda a dit au nom de Chmouel : Comment comprendre ce verset : "Tu as rendu les hommes pareils aux poissons de la mer" (Habakouk 1,14)? Pourquoi les hommes sont-ils comparés aux poissons de la mer?
C'est pour t'enseigner que de même que les poissons qui montent sur la terre sèche meurent aussitôt, les hommes meurent dès qu'ils abandonnent la Torah et les Commandements Divins.
[guémara Avoda Zara 3b]

=> Comment comprendre cette comparaison entre les hommes et les poissons?

-> Le Maharal explique :
Les poissons qui quittent l'eau deviennent soumis aux reptiles de la terre. Mais les poissons qui demeurent dans l'eau seront protégés des reptiles de la terre, selon la fin du verset : "(Tu as rendu les hommes pareils aux poissons dans la mer) non soumis aux reptiles ('Habakouk 1,14).
De même, les hommes qui quittent l'étude de la Torah et la pratique des mitsvot, deviennent soumis aux nations de la Terre, et ceux qui se maintiennent dans la Torah et les mitsvot seront protégés de l'asservissement des nations.

-> Selon le Maharal ('Hidouché Agadot) :
De même que la mer est le milieu vital naturel des poissons, de même la Torah, désignée "mayim" (eau), est le milieu vital naturel de la néchama (l'âme Divine) de l'homme, d'après ce verset : "Ah! Vous tous qui avez soif (de Tora), venez, voici de l'eau!" (Yéchayahou 55,1).
De même que le lien entre l'eau et le poisson est si fort que le poisson meurt sans eau, le lien entre la néchama de l'homme et la Torah est si fort, que l'homme meurt (spirituellement) sans Torah.

[le Ben Ich 'Haï dit : "Les hommes meurent lorsqu'ils abandonnent l'étude de la Torag, il ne s'agit pas d'une mort physique qui se traduit par le retrait de l'âme (néchama) du corps, mais d'une mort "spirituelle" où le niveau du néfech est au plus bas, en accord avec l'enseignement de la guémara (Béra'hot 18b) : "Les réchaïm sont désignés "morts" alors qu'ils sont en vie (physiquement)".]

-> Selon le 'Hidouché Moché Shapira :
Le yétser ara fait croire à de nombreuses personnes que l'étude de la Torah les affaiblit physiquement, alors qu'en vérité cette étude les guérit, selon ce verset : "Elle (la Torah) sera la santé pour ton corps et une sève pour tes os" (Michlé 3,8).
Voici donc l'intention de notre guémara qui a comparé les hommes aux poissons : du fait que les hommes et la plupart des créatures vivent sur la terre sèche et que les poissons vivent au contraire dans la mer, on aurait pu penser que l'homme et le poisson ont des natures opposées, donc ne sont pas comparables.
Cependant, de même que la nature du poisson est à l'opposé des autres créatures, un homme juif vit avec sa Torah et ses mitsvot sous une forme (1Y : tsoura) opposée à la voie suivie par les autres êtres humains. Ainsi, le maintien et la vie de l'homme Juif et du poisson, à l'opposé des lois naturelles, sont comparables.

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+ Mais aussi :
-> A l'image d'un poisson qui peut être pêché à tout moment, notre vie est éphémère, et nous devons tout faire pour l'utiliser au mieux selon nos capacités.
-> Il faut toujours être en mouvement pour éviter autant que possible (b"h) de tomber dans les filets du yétser ara, et de devenir un mort vivant ...
Échouer sa vie, c'est être échoué tranquillement sur les rives du yétser ara.
Vivre sa vie, c'est se battre/lutter pour rester dans son élément (la vie juive), dans l'eau de la Torah, malgré les pièges et les tempêtes du milieu qui nous entoure.
-> Le Min'hat Yaakov rapporte que les yeux des poissons sont toujours ouverts de même que les "yeux" de D. qui veille constamment sur ceux qui le craignent.

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-> "Puissent-ils être comme une quantité de poissons au milieu du pays" (48,16)

L'avantage des poissons est qu’ils sont très prolifiques, et que le mauvais œil n’a pas d’influence sur eux.
En revanche, leur désavantage est que celui qui est plus grand dévore le plus petit que lui.
La bénédiction de Yaakov était donc "qu’ils soient comme une quantité de poissons", que les jeunes gens ressemblent aux poissons en une seule chose, la quantité, la fertilité, et non dans le fait que les plus gros dévorent les plus petits.
[Porat Yossef]

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-> Le midrach rapporte que lorsqu’Haman fit un tirage au sort pour désigner le mois le plus propice à l’application de son décret d'extermination des juifs, ce fut le mois d’Adar, mois placé sous le signe des poissons, qui sortit.
Haman s’en réjouit en pensant : "De même queles poissons se font avaler, moi aussi je les avalerai".
Une voix céleste retentit alors et dit : "Méchant! Les poissons dont tu parles, tantôt se font avaler tantôt avalent les autres! Et Haman se fera avaler et on le brûlera, lui et ses fils, au Guéhinam!"

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-> Le signe du zodiaque du mois d’Adar est celui des Poissons (daguim - דגים)
[à noter qu’il s’agit du seul signe pluriel, car le mois d’Adar est aussi le seul mois qui se dédouble – Adar Richon et Adar Chéni]. C’est un signe de bénédiction (mazal chel béra'ha).

Voici quelques raisons :
1) Les poissons ont toujours les yeux ouverts, ce qui fait allusion à la Providence divine, au sujet de laquelle il est dit : "Il ne s’endort ni ne sommeille, Celui qui est le Gardien d’Israël" (Téhilim 121, 4).
[Zohar]

2) Yaakov en bénissant les fils de Yossef a dit : "Puisse-t-il multiplier (véyidgou - וְיִדְגּוּ) à l’infini au sein de la Terre" (Vayé'hi 48,16) [le mot וְיִדְגּוּ s’apparente au mot דג – poisson].
Rachi commente ce passage : "Ils se multiplient sans que le mauvais œil ait prise sur eux" (aucun œil malveillant n’a de prise sur les poissons, du fait qu’ils soient cachés dans les profondeurs des mers.
Ainsi, la malédiction qui frappa le règne animal lors du Déluge, n’a-t-elle pas frappé les poissons.
Les Tribus de Binyamin, Ménaché et Ephraïm (toutes trois issues de Ra’hel) marchaient dans le désert sous la même bannière. Aussi, Mordé'haï, de la Tribu de Binyamin, a-t-il bénéficié de la bénédiction de Yaakov, pour triompher d’Haman (descendant d’Amalek, le petit fils d’Essav) durant le mois d’Adar (selon la règle qui stipule que "les descendants d’Essav tomberont dans les mains des descendants de Ra’hel" (Yalkout Chémoni I,264)
[A noter que le mot דג (Dag) décomposé ainsi: ד- גימל (Dalet – Guimel), fait allusion au nom מָרְדֳּכַי Mordékhaï, lorsqu’on substitue גימל à son At-Bach (la première lettre de l’alphabet permute avec la dernière, la seconde avec l’avant dernière et ainsi de suite): ד- רמיכ (lettres formant le nom מָרְדֳּכַי ) – Séfer Hatodaa].
C’est pour toutes ces raisons que le mois d’Adar est placé sous d’heureux auspices pour le peuple juif. Aussi, nos Sages ont-ils déclaré : "Lorsque commence le mois d’Adar, il faut augmenter la joie" [guémara Taanit 29a] (ces jours, marqués par le miracle de Pourim, annoncent également celui de Pessa’h – voir Rachi).
Une des particularités de ce mois est qu’il est le mois de la naissance (le 7 Adar) de Moché, le Libérateur du peuple juif. Cette heureuse conjoncture a en effet été à la source du miracle de Pourim (le 14 et 15 Adar) [voir midrach Esther Rabba 3, 11]
(A noter que 7 est la valeur numérique du mot poisson (דג), et que le "Libérateur d’Israël" [Moché ou Machia’h] est appelé "Le Poisson" – rabbi Ména’hem Azaria de Fano).

 "Puissiez-vous craindre le Ciel tout autant que vous craigniez les êtres humains."

(le conseil ultime pour réussir sa vie, de Rabban Yo'hanan ben Zakaï à ses disciples, avant de mourir - guémara Béra'hot 28b)

"Yaakov fit venir ses fils, et il dit : Rassemblez-vous, je veux vous raconter ce qui vous arrivera dans la suite des jours." (Vayé'hi 49,1)

Yossef rassemble ses fils autour de lui et désire leur révéler la date de la fin des temps.
Néanmoins, lorsqu'il s'apprête à dévoiler ce secret, la présence divine s'écarte de son esprit et sa vision est brouillée.

-> Il leur dit : "Rassemblez-vous, réunissez-vous en un faisceau fraternel indestructible".
(Béréchit Rabba 98b).

-> Nos Sages ont dit : "Israël ne connaîtra la délivrance que lorsqu'il constituera un seul faisceau"
(midrach Tan'houma - Nitsavim I).

Toute dissension intervient du fait de l'émergence de volontés individuelles s'affrontant entre elles.
La paix ne peut venir que lorsque les hommes sont prêts chacun à renoncer à leur propre désir et volonté en faveur d'autrui.

=> C'est le secret de la guéoula, comme le disent nos Sages : "D. n'annonce à Israël sa guéoula que par la paix" (Dévarim Rabba 85).

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-> Selon le midrach (Béréchit rabba), les fils de Yaakov étaient dispersés à travers toute l'Egypte, et un ange vint et les rassembla tous.

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-> Rachi explique : Il a voulu leur révéler la fin, mais la Présence Divine l’a quitté, et il a commencé à dire d’autres choses.

Sur ce mot de "rassemblez-vous", le rav David 'Hanania Pinto écrit : Yaakov leur a insinué le grand principe duquel dépend la fin. En se rassemblant, ils seront dans l’unité et n’en arriveront pas à l’exil.
C’est aussi cela qui leur permettra de sortir de l’exil, comme l'affirment nos Sages (guémara Yoma 9b) : le 2e Temple a été détruit à cause de la faute de la haine gratuite.
Ils n’étaient pas unis ni rassemblés.
Nos Sages enseignent (midrach Yalkout Chimoni Amos, 549) que les juifs ne seront pas délivrés avant de constituer un seul groupe.

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-> "Rassemblez-vous et je vous dirai ce qui vous arrivera à la fin des jours"

-> Rassemblez-vous et je vous dirai, uniquement par la force du rassemblement, c’est l’unité qui fait qu’un moment est propice, et qu’il y a une possibilité d’arriver au niveau de la prophétie et de révéler la fin.
[Imré Shéfer]

-> Au moment où les juifs s’unissent, il n’y a pas besoin de demander un moment propice, car par l’unité, le moment devient de toute façon propice.
[l'Admour Sar Shalom de Belz]

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Au moment de révéler la fin des temps à ses enfants, la Présence divine a quitté Yaakov.

A ce moment, Yaakov a pensé que l'un de ses fils, nouvel Ichmaël ou Essav (à l'image de ses parents : Avraham et Yits'hak qui n'ont pas enfanté que des tsadikim), était peut-être indigne de cette révélation et il les a interrogés à ce sujet.

En guise de réponse, les fils ont énoncé avec une parfaite harmonie ce qui constitue le 1er verset du Shéma : "Ecoute, Israël [c'est-à-dire notre père - Yaakov a aussi comme nom : Israël!] ... de même qu'il n'y a qu'Un dans ton cœur, de même n'y a-t-il qu'Un dans le nôtre (Hachem élokénou, Hachem é'had)!"

En entendant, que ce n'était pas à cause d'un écart de conduite de ses enfants que l'esprit prophétique l'avait quitté, Yaakov, plein de gratitude, s'est exclamé : Béni soit le nom de Son royaume glorieux à tout jamais (Barou'h chèm kévod mal'houto léolam vaéd).
[guémara Pessa'him 56a]

=> Cela nous donne un nouveau regard sur le Shéma Israël, ci-après : https://todahm.com/2014/12/21/un-nouveau-regard-sur-la-declaration-du-shema-israelYaakov comprit alors que D. ne souhaitait pas révéler la fin des temps.
Ce n'est pas dans l'échéance et dans les dates qu'Israël doit trouver le réconfort, mais dans la foi et l'observance des préceptes de D.
Pour approfondir, le fait de calculer la fin des temps, ci-après : https://todahm.com/2015/12/27/calculer-la-date-de-la-venue-du-machiah-2

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-> Rachi nous dit que Yaakov voulait transmettre la date de venue du Machia'h, mais la présence divine l'a quitté, et il a alors parlé d'un autre sujet.
Si c'était le moment de parler de la venue du Machia'h, pourquoi la présence divine l'a quitté?
Si c'était interdit d'en parler, pourquoi Yaakov voulait la dire?
Il est écrit dans la guémara (Shabbath 30b) : "la présence divine ne se dévoile à une personne uniquement si elle est dans un état de joie et de gaieté, et non lorsqu'elle est triste et en peine."

Si Yaakov était sur le point de révéler la date de venue du Machia'h, évidemment que cela était permis.
Mais, au moment de le dire, il a vu les grandes douleurs et souffrances que les juifs vont endurer dans le futur, avant la révélation du Machia'h.
Cela a causé à Yaakov beaucoup de peine, et la présence divine s'est alors retirée de lui.

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-> Le rabbi Bounim de Pchis'ha explique que Yaakov désirait révéler à ses enfants l'atmosphère qui règnerait à la période pré-messianique, celle d'ignorance et d'effronterie, mais l'esprit Divin le quitta.
Pourquoi donc?

Car Hachem ne désirait pas qu'il prononce des paroles désobligeantes sur le peuple juif.

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La guémara (Sanhédrin 97a) dit que le Machia'h viendra à un moment où les juifs ne penseront plus à la guéoula (béhésa'h hada'at).
Si Yaakov avait pu révéler la date de venue du Machia'h,  les juifs n'auraient-ils pas attendu avec impatience, sans cesser d'y penser sa venue?

On ne doit pas comprendre la notion d'oublier de penser à la guéoula, par le fait d'oublier le Machia'h, car tous les jours, à la fin de la prière, dans les 13 articles de foi du Rambam, nous disons : "Je crois d'une foi parfaite que ... le Roi Machia'h viendra" (c'est l'article de foi n°12 : chéyavo mélé'h aMachia'h).

On peut expliquer cette notion (béhésa'h hada'at) par le fait que la génération durant laquelle viendra le Machia'h ne trouvera aucune raison valable, rationnelle, justifiant qu'il s'y révèle.
[si à des générations nettement plus méritantes, connaisseuses en Torah, ... le machia'h n'est pas venu, pourquoi viendrait-il à notre génération?].

Néanmoins, par le mérite de notre foi, notre génération qui doit réaliser les tous derniers détails/finitions d'avant la guéoula, va mériter de voir le Machia'h très bientôt, avec tout le peuple le plus méritant possible b"h. Amen!

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-> "Rassemblez-vous, et je vais vous dire ce qui vous arrivera à la fin des temps" (49,1)

Rabbénou Bé'hayé commente :
Il est dit dans la Aggada : Yaakov a vu que tout d'abord que toutes les lettres figuraient dans les noms de ses 12 fils, à l’exception du ‘het et du tet.
Il a dit : comme il n’y a pas en eux de faute (‘het - חט), ils sont dignes qu’on leur dévoile la fin.
Quand il a vu ensuite qu’il n’y avait pas en eux de "kouf" ("kadoch" - saint), ni de "tsaddik" (juste), il a dit : ils ne sont pas dignes qu’on leur dévoile la fin (kéts - קץ), c’est pourquoi il ne l’a pas dévoilée.

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-> "Et Yaakov appela ses fils et dit : Assemblez vous et je vous relaterai ce qui vous arrivera dans la suite des temps" (Vayé'hi 49,1).

-> Avant de quitter ce Monde, Yaakov rassembla ses enfants, les 12 Tribus, autour de son lit.
La guémara (Pessa'him 56a) nous dévoile la conversation entre Yaakov et ses fils : "Yaakov voulut dévoiler [à ses enfants] la fin des temps [le dévoilement du Machia‘h], quand la Présence Divine le quitta immédiatement ; il s'interrogea : "Peut-être que ma descendance n'est pas parfaite, à l'image d'Avraham qui engendra Ichmaël et d'Its'hak de qui sortit Essav.
Ses enfants le rassurèrent : "Chéma Israël Hachem Elokénou Hachem E'had" (Ecoute Israël [Yaakov], de même qu'Hachem est Un et Unique à tes yeux, il L'est également à nos yeux).
[Rassuré], Yaakov dit : "Barou'h Chem Kévod Malkhouto Léolam Vaéd" (Bénis le nom de gloire de Sa royauté pour l'éternité)."

-> Le Rambam (Hilkhot Shéma 1,4) voit dans cette conversation, l'injonction concernant l'Unicité de D. : "Nous avons pour tradition que lorsque Yaakov rassembla ses enfants en Egypte, à l'article de la mort, il les exhorta concernant l'unicité de D. et le chemin d'Hachem suivi par Avraham et par Its'hak son père".

-> De son côté, le Maharal de Prague voit dans les propos de la guémara (ci-dessus), la marque de l'unité du peuple juif.
C'est ainsi que le mot "é'had" (אחד) qui conclut la déclaration du Shéma, est étroitement lié avec Yaakov et sa descendance : la lettre א a pour valeur numérique 1, la lettre ח a pour valeur 8, et enfin la lettre ד a pour valeur 4.
A ce titre, les 12 fils de Yaakov sont tous issus d'un même père qui incarne donc la lettre א.
Or Yaakov a eu 2 femmes (Ra'hél et Léa) et 2 servantes en tant que concubines (Bil'a et Zilpa).
De ses 2 femmes sont sortis 8 fils (2 de Ra'hél et 6 de Léa), tandis que des 2 servantes : 4 (2 chacune).
L'union de Yaakov, représenté par la lettre א avec les 8 fils de ses 2 femmes, représentés par la lettre ח, et avec les 4 fils des 2 servantes, représentés par la lettre ד, exprime le mot אחד (Un), signifiant ainsi que Yaakov et sa descendance ne forment qu'une seule entité indissociable.

=> Ainsi, à travers le commentaire du Rambam et celui du Maharal, nous comprenons que l'Unité du peuple juif autour de l'Unicité de D., est le secret que nous a transmis notre père Yaakov pour concrétiser promptement notre foi de la venue du machia'h en réalité tangible.
[d'après le Collel de la communauté de Sarcelles (5780)]

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+ "Yaakov appela ses fils et leur dit : rassemblez-vous et je vous dévoilerai ce qui vous arrivera dans les temps futurs" (Vayé'hi 49,1)

-> Rachi : "Il chercha à révéler la fin (de l'Exil), et la Présence divine s'éloigna de lui".

-> Le Ciel lui a fait comprendre que ce n'était pas souhaitable.
Il serait préférable que ses fils (les 12 tribus) ne connaissent pas la fin et le moment de la guéoula,
mais plutôt qu'ils la désirent ardemment.
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

"Les yeux seront pétillants de vin et les dents toutes blanches de lait." (Vayé'hi 49,12)

-> A propos de ce verset, nos Sages enseignent : "Il est préférable de montrer des dents blanches à son prochain (en lui souriant) que de lui donner à boire du lait"
[rabbi Yo'hanan - guémara Kétouvot 111a]  (*)

-> "Même si une personne ne peut rien donner de tangible à son prochain, si elle le salue d'une façon agréable, c'est comme si elle lui avait donné tous les plus beaux cadeaux du monde."
(Avot déRabbi Nathan - chap.13)

-> "Reçois tout homme avec le sourire [avec un visage bienveillant]" (béssévèr panim yafot - Pirké Avot 1,15)

Le Méïri commente : Parfois, nous n’avons pas de bonne humeur, et la visite de l’autre représente une corvée. Pourtant
comme celui-ci est venu chez nous, nous devons nous montrer agréable avec lui, afin qu’il ne soit pas blessé par le sérieux de notre visage.
Il suffit que l’invité pense (sovèr) que nous sommes très contents de sa visite.

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-> "Sois le 1er à saluer tout homme" (Pirké Avot 4,15)

A l'image de Yo'hanan ben Zacaï, dont il est attesté que personne n'a jamais réussi à le saluer en 1er ; et il se montrait aussi courtois même à l'égard des païens qu'il rencontrait au marché. (guémara Béra'hot 17a).

Le Baal haTourim (sur Bamidbar 6,26 : "Qu'Il t'accorde la paix") note que la valeur numérique du mot : Shalom, est la même que : Essav ; cela nous enseigne qu'il faut être en paix même avec une personne comme Essav.

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(*) Suite de la citation de la guémara Kétouvot 111a, ci-dessus :
Il est dit : "Et les dents toutes blanches (léven chinaïm) de lait" (Vayé'hi 49,12) ; ne lis pas léven chinaïm (les dents toutes blanches) mais liboun chinaïm (le blanc des dents)."

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-> "Les yeux seront pétillants de vin et les dents blanches de lait" (49,12)

- Le "vin", c’est l’étude de la guémara, car la nature du vin est que plus il devient vieux, plus son goût s’améliore.
Il en va de même de l’étude de la Torah, plus on devient vieux, plus on est élevé.
- Le "lait", c’est la partie des réflexions et des nouveautés en halakha et en Aggada dans la Torah. C’est comme le lait, qui même quand on lui ajoute de l’eau, garde toujours l’aspect du lait.
Il en va de même dans l’étude de la Torah, on ne cesse d’y trouver des réflexions nouvelles dans la halakha et la Aggada, et elles sont acceptées et considérées comme l’essentiel de la Torah écrite par Moché.
[le Ben Ich 'Haï - dans son Od Yossef 'Haï]