Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Its'hak aimait Essav, parce qu'il lui donnait du gibier à manger" (Toldot 25,28)

-> Rachi explique qu'Essav a piégé et trompé Its'hak par ses paroles.
Le Baal Shem Tov fait le commentaire suivant : depuis le jour où Essav a trompé Its'hak, aucun tsadik n'a jamais été capable de voir le mal chez ses enfants.
[Zohar 'Haï - Vayechev p.346a ]

Lorsque c’est trop dur de faire les mitsvot, il reste la émouna

+ Lorsque c'est trop dur de faire les mitsvot, il reste la émouna :

-> Dans une circonstance où l'on trouve qu'il est difficile d'essayer de grandir [spirituellement], la émouna devient le domaine dans lequel il faut grandir, la émouna que nous n'avons pas à comprendre pourquoi Hachem nous empêche d'accomplir les mitsvot.
Le fait d'être mis au défi dans les mitsvot est une occasion de travailler la mitsva de l'émouna.

La émouna est en fait la seule mitsva qui ne peut jamais être retirée à un juif. Nous pouvons toujours nous efforcer d'accepter que la vie, aussi déroutante et douloureuse soit-elle, est bonne. Hachem est bon et tout ce qu'Il fait est bon.
C'est peut-être à cela que nos Sages (Mékhilta Béchala'h) faisaient référence lorsqu'ils ont dit : "Les juifs n'ont été délivrés ['Egypte] que grâce au mérite de la émouna" (lo nigalou Israïel éla b'zé'hout haémouna).
Il se peut très bien que le peuple juif, en atteignant le 49e niveau d'impureté, ait atteint un point d'incapacité. Ils étaient tombés aussi bas [spirituellement] que possible et étaient incapables de travailler sur eux-mêmes. La seule chose qui leur restait, c'était d'avoir la émouna que cela aussi était bon, même si l'on ne savait pas comment. C'est grâce à cette émouna qu'ils ont été sauvés.

Une fois que notre douleur s'estompe, les mitsvot redeviennent réalisables. Le fait d'être convaincu qu'Hachem a des raisons de nous empêcher d'accomplir les mitsvot rend leur accomplissement plus accessible.
Nous ne sommes jamais à l'abri d'une occasion de grandir, même si cette croissance consiste à
accepter la décision d'Hachem de nous priver de notre croissance [spirituelle].

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Vayéchev 5701]

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-> Il y a un certain risque dans les discussions et les conseils concernant les sentiments d'incapacité, et c'est qu'une personne peut utiliser l'allégation d'incapacité comme une excuse alors qu'elle est en fait tout à fait capable, elle n'est simplement pas intéressée par le fait de relever le défi.
Les conseils du rav Shapira reposent ici sur la prémisse qu'une personne est honnête au sujet de sa croissance et ne cherche pas un moyen commode de s'en sortir, pour ainsi dire, en travaillant sur elle-même.

-> Le rav Kalonymos Kalman Shapira dit :
"Mais pour tout ce que nous ne pouvons pas saisir ['houka], nous devons renforcer notre émouna ...
Notre émouna est plus élevée que notre raison d'être [la émouna est au-dessus de ce monde physique de la raison d'être]. Par conséquent, lorsque nous nous attachons à Hachem dans une émouna complète, au-dessus de la justification, notre douleur, que nous ne pouvons pas comprendre, devient également adoucie (allégée, parce que nous avons transcendé ce monde, le lieu où réside la douleur, la souffrance, pour aller dans un monde supérieur où il n'y a pas de douleur)".

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+ La grandeur de la émouna "simple" pendant la Shoa :

-> Le rabbi de Slonim (dans Haharouga Alé'ha - chapitre Shtok Ka'h Alah béMa'hchava Léfanai) suggère que c'est l'explication de la croissance miraculeuse de la Torah dans la période post-holocauste (Shoah).
Voici ce qu'il dit : "Et il est possible de dire qu'en raison de ce niveau [d'émouna], que (de nombreux) juifs ont accepté sur eux-mêmes le jugement [d'Hachem] au niveau de "shtok" [référence à la guémara Ména'hot 29b, où Hachem refuse d'expliquer la mort des Assara Harougé Mal'hout étant donné qu'elle dépasse l'entendement], sans remettre en question Ses actions, c'est grâce à cela que s'est produite la merveilleuse croissance [de la Torah] dans notre génération".

Après un Holocauste si terrible, qui a conduit à une telle destruction du peuple juif, que 6 millions de juifs ont été tués, il ne semblait pas y avoir de lueur d'espoir pour la reconstruction du monde juif, puisque tout avait été détruit. Comment les choses pourraient-elles revenir et la Torah être reconstruite?
Hachem nous a montré, au cours de cette génération, des signes et des miracles extraordinaires, et c'est ainsi que s'est révélé Son grand amour pour Israël. Et il est possible de dire que tout cela est dû au fait que les juifs ont accepté le décret [de l'Holocauste] avec amour, même s'ils ne le comprenaient pas et ne connaissaient aucune explication.

"Tu n'auras pas en toi de dieux étrangers!" (Yitro 20,3)

-> Tu n'auras pas en toi d'autres dieux :
Dans le premier Commandement, D. nous a ordonnés la croyance en Lui, et elle prend racine dans leur cœur, il continue et dit : un homme doit retirer de son cœur toute autre croyance, même s'il ne le sort pas de sa bouche. C'est ce que le verset précise en disant en toi, cela veut dire même dans ta pensée, c'est en cela un avertissement.

Un autre enseignement est tiré de ce mot "en toi", il faut savoir que lorsqu'un homme d'Israël sert une idole, il lui donne "un pouvoir" plus grand encore que lorsqu'un non-juif la sert. Il donne une grande force à celle du mal, c'est ce que le verset précise en disant : "Il n'y aura pas en toi de dieux étrangers" c'est-à-dire que c'est toi qui la rends un "(faux) dieu".
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

[en apparence il n'y a pas de différence entre un juif et un non-juif, mais la réalité c'est qu'un mot, qu'un comportement, ... d'un juif a un impact énorme (en bien ou en mal). ]

La messirout néfech

+ La messirout néfech :

-> Selon le Beit Aharon :
"On parle de 'messirout néfech', le don de l'âme (néfech), et non de 'messirout hagouf', le don du corps (gouf), car le concept n'est pas [spécifiquement dans les circonstances où l'on est forcé] de donner/rendre son âme lorsqu'on est testé dans des domaines d'hérésie [car si c'était le cas, on parlerait plutôt de 'messirout hagouf', puisqu'on est forcé de donner son corps pour qu'il soit tué.
Au contraire, (le terme messirout néfech) signifie donner tout son service (avodat Hachem) [le terme "néfech" (âme) renvoyant à notre spiritualité], tous les jours de notre vie, soit notre volonté, nos pensées, nos traits de caractère. [je n'ai naturellement pas envie, mais pour Hachem je surmonte mon égo humain pour faire Sa volonté. Je fais de la messirout néfech]."

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-> Le Sfat Emet (Emor 5735) étend le concept de messirout néfech à chaque fois où l'on casse, surmonte, notre nature en l'honneur d'Hachem, et à chaque fois (où l'on tue notre "moi je" - égo) on rentre dans la catégorie de mourir al kidouch Hachem.

-> De même, le rabbi Elimélé'h de Lizhensk (dans son Tzetel HaKatan) définit la mort al kidouch Hachem comme suit :
"Pour la sainteté d'Hachem, qu'Il soit béni, il brise sa nature [humaine] et se jette dans le feu [la Torah, la volonté divine] pour le kidouch Hashem, que Son Nom soit béni".

-> Selon le 'Hozé de Lublin, il est plus facile de mourir al kidouch Hachem que de vivre al kiddouch Hachem.

"Ils campèrent à Réfidim où il n'y avait point d'eau à boire pour le peuple" (Béchala'h 17,1).

-> Là-bas, il n'y avait pas d'eau à boire.
Nos Sages (Béra'hot 5) enseignent que le mot "Réfidim" (même étymologie que "rifayon" - relâchement) transmet que les Bné Israël ont eu un relâchement dans leur attachement à la Torah. C'est à cela que fait allusion le verset disant qu'ils ont campé à Réfidim.

La Torah est comparée à l'eau (guémara Taanit 7). Selon le Ohr ha'Haïm, c'est pour cette raison que Hachem les a privés d'eau dans cette étape (Réfidim), selon le mesure pour mesure.

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Alors, pressé par la soif, le peuple murmura contre Moché et dit : "Pourquoi nous as-tu fait sortir de l'Égypte, pour faire mourir de soif moi, mes enfants et mes troupeaux?"
Moché se plaignit à D., en disant : "Que ferai-je pour ce peuple? Peu s'en faut qu'ils ne me lapident". (Béchala'h 17,3-4)

-> Le peuple a été assoiffé là-bas :
Il est étonnant et il serait important de comprendre pourquoi D. les a mis à l'épreuve et les a assoiffés à un tel point. Et en plus, l'étonnement sur Moché est encore plus grand, car au lieu de s'investir dans la prière, supplications, il dit à D. "si je ne leur donne pas de l'eau à boire, ils vont me lapider".
=> C'est comme s'il n'était pas concerné ou inquiet de leur soif. Il semble que Hachem les ait éprouvés ainsi afin de les éduquer à toujours porter leurs yeux vers Hachem et le prier. C'est en effet un grand principe de foi et de perfection de son âme.

C'est pourquoi la Torah relève, qu'au lieu de le supplier, ils se sont disputés avec Lui et lorsque la soif s'est fait ressentir encore plus fortement, ils se sont disputés avec Moché.
La Torah témoigne qu'ils "ont mis D. à l'épreuve" (ils L'ont offensé) en disant : est-ce que D. est parmi nous?

On peut apprendre de là, qu'ils ont réfuté la présence divine et c'est pour cela qu'ils n'ont pas prié. Mais, Lui, le Maître du monde faisait tout pour leur inculquer le sens de la prière (mais, eux, ne l'ont pas compris).
Moché l'avait compris et c'est pour cela qu'il n'a pas prié lui-même et attendait ce que D. espérait d'eux : "leur prière". Lorsqu'il a vu que leur souffrance grandissait et qu'ils ne priaient toujours pas, il s'adressa à D. et lui dit « que dois-je faire à ce peuple ? »

On apprend de là que Moché savait que la délivrance qu'ils attendaient viendra grâce à la prière des enfants d'Israël uniquement. Sinon il aurait prié lui-même comme il l'avait fait au moment de l'ouverture de la mer Rouge. Et quand bien même il n'aurait pas été répondu de suite, il aurait intensifié sa prière jusqu'à ce que D. lui réponde.

Moché argumente et dit à D. encore un peu et ils me lynchent ! Si Tu les fais souffrir plus encore, ils vont me lapider. Si après les avoir fait souffrir, ils comprennent et prient en pleurant à chaudes larmes et que la volonté de D. est réalisée, tant mieux; mais en attendant ils sont sur le point de me lapider. Cela est un argument très valable.

Je voudrais faire la remarque suivante : comment un peuple choisi par D., qui a vu de leurs yeux des choses merveilleuses, des miracles, a-t-il pu se tromper et ne pas penser à se tourner vers D. et à le supplier?
Connaissant la valeur de la prière et ce qu'il en découle, les enfants d'Israël sont sortis d'Égypte car D. a entendu leurs cris (Chemot 2-24), qu'ils ont poussés lorsqu'ils étaient esclaves en Égypte.

Il faut dire qu'ils pensaient : que tout le temps que D. est parmi eux, ils n'ont pas besoin de prier, sinon c'est comme s'ils étaient livrés à eux-mêmes. Sinon cela veut dire que D. les a abandonnés et c'est pour cela qu'ils ont dit est-ce que D. est parmi nous?
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> Amalek est survenu et attaqua Israël à Refidim (Béchala'h 17,8)

Amalek est survenu : du fait qu'ils ont été paresseux dans l'étude de la Torah qui est comparée à l'eau et au feu (voir guémara Taanit 7) et qu'ils ne s'occupaient pas de cette "guerre de Torah" ils ont été punis de soif, et aussi par le feu. C'est la guerre d'Amalek contre eux.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

-> Moché dit à Yéochoua : "Choisis des hommes et va livrer bataille à Amalek; demain, je me tiendrai au sommet de cette colline, la verge divine à la main. (Béchala'h 17,9)

Moché dit à Yéhochoua : Moché ayant compris la source de cette épreuve, dit que ne peuvent sortir combattre Amalek qu'uniquement des hommes comme Yéhochoua sur lequel la Torah témoigne et dit"il n'a jamais quitté la tente" de l'étude de Torah et ainsi ils le vaincront.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

L’importance de désirer

-> Le rav Aryeh Leib HaCohen est l'auteur de trois grandes œuvres de lomdus de tous les temps, qui sont étudiées attentivement dans le monde de la yeshiva : le She Shmaatsa, l'Avnei Miluim et le Ketzos HaChoshen.

On a demandé un jour au rav Aryeh Leib HaCohen (auteur des livres incontournables, largement étudiés dans toute yéchiva dans le monde : Shev Shmaatsa, Avné Milou'im et Kétsot haKoshen) ce qu'il avait fait pour mériter d'écrire 3 livres aussi remarquables qui ont été largement acceptés par le peuple juif.

Il a expliqué qu'à 3 reprises, sa vie était en danger à Yom Kippour et que ses médecins lui avaient conseillé de manger. Il dut manger à ces 3 occasions et il a eu une grand souffrance de n'avoir pas pu accomplir la mitsva de jeûner à Yom Kippour.
En ayant mangé 3 fois à Yom Kippour, il a mérité d’être l’auteur de 3 merveilleux sefarim (livres).

=> Les nombreuses années pendant lesquelles il a jeûné à Yom Kippour étaient particulières, mais elles n’étaient pas parfaites. L'imperfection humaine le rendant forcément imparfait d'une manière ou d'une autre.
Lorsque nous jeûnons et ressentons les affres de la faim, nous pouvons jeter un coup d’œil à l’horloge et souhaiter que le temps passe plus vite. Nous pensons peut-être à la première chose que nous mangerons après le jeûne. Nous ne jeûnons peut-être pas avec un amour total pour Hachem, ou nous n’accomplissons peut-être pas la mitsva avec tous les kavanot idéales.
[ainsi, même un grand de la génération comme le rav haCohen ne fait pas les mitsvot à la perfection de ce qui peut être fait (par Hachem). ]

Mais lorsque le rav Aryeh Leib haCohen devait manger et souhaitait ardemment avoir jeûné, il recevait alors le mérite du jeûne parfait.

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=> ainsi plutôt que de désespérer, de se considérer comme nul de ne pas pouvoir jeûner (ça vaut rien, c'est Kippour, pourquoi Hachem tu me fais çà!), on voit l'importance de désirer fortement réaliser quelque chose pour D., choese que nous ne pouvons pas faire.
En effet, cela permet à Hachem de nous le compter comme si nous l'avions fait de la meilleure des manière possible!

Pourim – Réaccepter la Torah

+ Pourim - Réaccepter la Torah (selon le Sfat Emet) :

Commentant l'apparente redondance "kiyémou vékibélou" (ils ont accompli et accepté) nos Sages (guémara Shabbath 88a) suggèrent que ce verset (Esther 9,27) se réfère à la ré-acceptation de la Torah au moment du miracle de Pourim.
Ils ont accompli (kiyémou) ce qu'ils avaient déjà accepté (vékibélou) au mont Sinaï.

-> Si la loi écrite a été acceptée avec enthousiasme au mont Sinaï, la loi orale n'a jamais été acceptée avec autant d'enthousiasme. À la suite du miracle de Pourim, le peuple juif a également accepté la Loi orale [avec enthousiasme].
Cela peut être corroboré par l'expression "layéhoudim ayéta ora" (ora - lumière (sous forme moins usuelle et féminine) = la Torah), plutôt que "or" (אור).
אורה (ora) implique l'assimilation et l'intégration de la lumière de la Torah dans toutes les fibres de la personne. Cela est possible grâce à une étude approfondie de la Torah orale.
[Sfat Emet - Pourim 5658]

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-> "layéhoudim ayéta ora". Le terme "ayéta" (היתה) se rapportait à נהייתי (niyéti - Daniel 8,27), et il
implique l'acceptation de la Torah même dans les moments difficiles.
Alors qu'avant l'expérience de Pourim, le peuple juif avait accepté la Torah au mont Sinaï au milieu de la grande révélation d'Hachem, il acceptait maintenant la pertinence de la Torah même pour les générations, comme la leur, dans lesquelles Sa Présence semble être cachée, en temps de "astarat panim".
[Sfat Emet - cf.Pourim 5657]

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-> La Torah elle-même est comparée à l'arbre de vie du gan Eden, dont l'accès se fait par " avec la lame de l'épée flamboyante, pour garder les abords de l'arbre de vie (Béréchit 3,24).
Cette épée est détenue par Amalek, qui a hérité de la bénédiction de son ancêtre Essav : "tu vivras de ton épée" (Toldot 27,40).
Une fois Amalek vaincu, Israël pourra contourner l'épée flamboyante et récupérer le fruit de l'arbre de vie.
En fait, l'objectif principal de l'histoire de Pourim, la grande peur à laquelle Israël a été soumis, ainsi que sa libération, est ce qui a incité Israël (les juifs) à accepter à nouveau la Torah. Comme le rapporte la guémara (Mégila 11a) : [Hachem n'a jamais rejeté Israël] ... pour [les] éliminer à l'époque d'Haman", mais Il a exposé Israël à la menace d'Amalek pour nous motiver à revenir à la Torah.
[Sfat Emet - Pourim 5653]

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-> Avant le miracle de Pourim, la relation d'Israël avec la Torah était basée sur la émouna, la foi, plutôt que sur l'enthousiasme. C'est pourquoi Hachem s'est senti obligé de suspendre le mont Sinaï au-dessus de leur tête comme une cuve (guémara Shabbath 88a). Il devait impressionner Israël par la puissance de la Torah et par les conséquences d'un refus.
À l'époque du miracle de Pourim, le peuple juif a accepté la Torah avec enthousiasme. Comme le note Rachi (cf. Shabbath 88a), ils ont accepté la Torah "par l'amour du miracle" (méaavat aness), en raison de leur amour pour Hachem que le miracle de Pourim a généré.
[Sfat Emet - Pourim 5661]

Mordé’haï haTsadik – un dirigeant pour toutes les générations

+ Mordé'haï haTsadik - un dirigeant pour toutes les générations (selon le Sfat Emet) :

Nous avons voir les attributs de Mordé'haï, en particulier ceux qui le distinguent en tant que leader de la Torah.

-> Le midrach note que Mordé'haï ressemblait à Avraham dans sa capacité à influencer les non-juifs à se convertir au judaïsme (cf. Lé'h Lé'ha - Rachi 12,5).
Comme nous le lisons dans la Méguila : "un grand nombre parmi les gens du pays se firent juifs" (Esther 8,17).
Cette caractéristique de Mordé'haï est évoquée ailleurs dans la Méguila. Par exemple, Zéréch note : "im mizéra aYéhoudim Mordé'haï" (Si Mordé'haï est d'origine juive (Esther6,13) = si Mordé'haï est issu de la semence (traduction littérale de "zéra") des juifs, il a la capacité de "planter" de nouvelles âmes. [rendant juifs des non-juifs]
Dès le début, Mordé'haï est décrit comme "ich Yéhoudi (Esther 2,5), un individu qui persuade les autres d'adopter le judaïsme.
[Sfat Emet - Pourim 5658]

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-> Bien que l'unité soit toujours un objectif difficile à atteindre, elle peut être matériellement facilitée par la présence d'un tsadik qui incarne l'unité par sa conduite personnelle.
La description de Mordé'haï par la Meguila comme étant un "ich yéhoudi" peut être interprétée comme "ich yé'hidi, un individu qui rassemble des groupes disparates (ya'had).
Consciente de la capacité de Mordé'haï à promouvoir l'unité, Esther le presse : "Va, rassemble tous les juifs" (4,16).
[Sfat Emet - Pourim 5656]

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-> Haman s'est rendu compte que "Mordé'haï ne s'incline pas et ne se prosterne pas" (Mordé'haï lo yi'hra vélo yista'havé - Esther 3,2).
Non seulement il refuse de rendre hommage à Haman (et à l'image païenne (idole) qu'il porte au cou, cf. midrach), mais Mordé'haï ne se prosternera jamais, comme l'indique le mot "lo yi'hra (litt. ne s'inclinera pas - לֹא יִכְרַע), associé au futur.
Non seulement Mordé'haï, mais aussi les futurs "Mordé'haï", les dirigeants de la Torah à travers les générations, n'envisageront jamais de se prosterner devant une telle icône.
Arrivé à cette conclusion, Haman décide maintenant d'éliminer tous les juifs, et pas seulement Mordé'haï.
[Sfat Emet - Pourim 5653]

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-> Il n'est pas dit : "Mordé'haï ne s'est pas incliné" (Mordé'haï lo kara), mais "Mordé'haï ne s'inclinerait pas" (Mordé'haï lo yi'hra), il n'a même pas envisagé de s'incliner (la lettre י [לֹא יִכְרַע] se réfère toujours à l'intention future).
Ni Mordé'haï ni aucun des dirigeants en Torah ne se compromettraient jamais d'un iota avec Haman ou tout autre futur Haman.

D'où Mordé'haï tire-t-il sa formidable force morale pour défier Haman?
Lui et tous les dirigeants en Torah sont des descendants spirituels de Moché.
Mordé'haï est dénommé : "ich yéhoudi", il y avait un individu exceptionnel dans sa génération et son nom était Mordé'haï. La Méguila nous assure que si les temps l'exigent, d'autres dirigeants spirituels du calibre de Mordé'haï se lèveront à l'occasion.
[Sfat Emet - Pourim 5643]

L’observance dite masculine et féminine du Shabbath

+ L'observance dite masculine et féminine du Shabbath :

Hachem dit à Moché : "J'ai un objet précieux dans Ma salle aux trésors, et son nom est Shabbath" (guémara Shabbath 10b).
En effet, le Shabbath est un cadeau précieux ; sa lumière et sa sainteté viennent d'en-Haut et imprègnent nos cœurs, nous insufflant un esprit de sainteté, un intellect revigoré et une vitalité spirituelle provenant du royaume supérieur appelé "Aravot", le plus élevé des 7 cieux (voir Téhilim 68,5 : 'Haguiga 12b), où se trouvent la félicité, la vitalité et les trésors de la vie.

Tout au long de la semaine, une personne doit anticiper l'arrivée des cadeaux du Shabbath, à savoir cette sainteté et cette vitalité qui viennent à elle.
Il est clair que l'on doit se préparer pendant la semaine à l'arrivée du Shabbath, car c'est en fonction de la préparation d'une personne qu'elle appréciera ces cadeaux et qu'elle sera capable d'en tirer profit.
Le verset dit ainsi : "Ils prépareront ce qu'ils apporteront" (Béchala'h 16,5). Cela signifie que nous devons faire des efforts pendant la semaine afin d'avoir ce qui est nécessaire pour célébrer correctement le Shabbath, comme nos Sages (guémara Avoda Zara 3a) enseignent : "Celui qui a travaillé la veille de Shabbath, mangera à Shabbath".

Cependant, même si une personne fait les préparatifs nécessaires, le Shabbath est un cadeau, et il ne faut pas penser que puisqu'elle a travaillé dur pour se préparer pour Shabbath, elle mérite la sainteté de Shabbath comme récompense.
Même si une personne se prépare et entreprend toutes sortes de préparatifs, elle n'est toujours pas apte à recevoir la sainteté et la subsistance spirituelle qui vient de D. le Shabbath. Il s'agit sans équivoque d'un don immérité.
Néanmoins, une personne doit se préparer à le recevoir, afin de s'assurer qu'elle est un réceptacle approprié pour cette sainteté et qu'elle a la capacité de la recevoir.

En ce qui concerne l'observance du Shabbath, il y a 2 aspects. Il y a "tu te souviendras" et "tu observeras".
"Se souvenir" (za'hor) est le masculin, tandis que "observer" (chamor) est le féminin. (Zohar 1:48b)
Certaines personnes observent le Shabbath dans le but de faire plaisir à D.
En observant le Shabbath, l'âme est rattachée à un lien plus élevé et la personne sert Dieu avec une conscience élargie. La personne est également capable d'influencer positivement tous les mondes supérieurs. C'est ce que l'on entend par l'aspect "masculin", car la "masculinité" est associée au don.

D'autre part, certaines personnes ser vent D. pour leur propre bénéfice ; c'est l'aspect "féminin", associé à la réception.
Nos Sages (Shabbath 118b) affirment que même si une personne voue un culte à l'idolâtrie comme l'a fait la génération d'Enoch, elle sera pardonnée si elle observe correctement le Shabbath.
La raison en est que lorsqu'une personne faute, elle est séparée de la source de vie et entache son âme.
Mais lorsque la sainteté du Shabbath arrive, D. illumine l'âme de la personne avec une lumière intense provenant des mondes cachés. De cette manière, l'âme peut retourner à sa source et ainsi contrecarrer l'effet de la faute.

C'est pourquoi le Shabbath est considéré comme un cadeau précieux. En observant correctement le Shabbath, une personne se voit pardonner toutes ses transgressions.
Cependant, si une personne observe le Shabbath dans cette intention, c'est-à-dire pour que ses fautes soient pardonnés, c'est bien, mais ce n'est pas optimal.
Si une personne observe le commandement de D. pour son propre bénéfice, pour recevoir une récompense, même si cette récompense est spirituelle, elle ne se rapporte encore qu'à l'aspect féminin, elle ne souhaite que recevoir de D.
Le service principal d'une personne est de faire plaisir à D. par ses actes, agissant ainsi dans un paradigme masculin, comme le dit le verset : "Donne de la force à Hachem" (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35) ...

Par la sainteté du Shabbath, Hachem écarte les afflictions du peuple juif, illumine et sanctifie leurs âmes et pardonne leurs offenses.
Observer le Shabbath pour bénéficier de ces avantages est le niveau minimal d'observance. Toutefois, si une personne est capable d'observer le Shabbath au niveau masculin et actif de "se souvenir", en pensant uniquement à donner du plaisir à D. par son observation du Shabbath, c'est certainement mieux.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ki Tissa 31,12-13 ]

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=> Quelle que soit la manière dont nous nous y préparons, la sainteté du Shabbath est un don divin. Néanmoins, nous devons nous efforcer d'observer le Shabbath non seulement pour le recevoir comme un don divin, mais aussi pour plaire à D.

"Moché fit sortir le peuple du camp à la rencontre de D. et ils se tinrent au pied de la montagne" (Yitro 19,17)

-> Nos Sages (guémara Shabbath 88a) disent que Hachem a déraciné le mont Sinaï et l'a tenu au-dessus de la tête des juifs comme un tonneau : "Si vous acceptez Ma Torah, c'est bien, dit-il, sinon ce sera votre tombeau".
Cela enseigne que même si nous n'avons pas envie d'étudier la Torah et de servir Hachem, "vous n'êtes pas libre d'y renoncer" (Pirké Avot 2,3).
Imaginez que quelqu'un nous force à le faire. C'est une bonne approche pour les périodes d'étroitesse d'esprit. Nous ne devons jamais cesser d'étudier ou de servir le Hachem, même si nous n'en avons pas le désir, car au moins vous accomplissez l'action.
[le Baal Shem Tov enseigne que la principale récompense que nous recevons pour l'observation de la Torah et des mitsvot provient des efforts accomplis pendant nos périodes de petitesse, d'étroitesse (morale). ]
[Ben Porat Yossef - Vayéchev]