Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La réciprocité de la prière

Lorsqu'un pauvre demande à un riche de satisfaire sa demande, et que ce dernier a les moyens de le faire, le riche doit compatir à la situation du pauvre s'il veut avoir de la miséricorde. Une fois que le riche s'identifie à la douleur du pauvre, il acquiescera certainement à sa demande.
De même, lorsque le peuple juif est en détresse, il crie à Hachem d'avoir pitié de lui, en espérant qu'il se montrera compréhensif à son égard.

Puisque D. répond toujours aux demandes de Sa nation, l'individu doit également adresser ses pensées et ses prières à Hachem. Le mot même de "prière" (téfila) connote "l'attachement", comme dans le verset : "J'ai été uni [naftoulé] par les liens divins [niftalti]..." (Béréchit 30,8).
Alors Hachem répond, en quelque sorte, en s'attachant à eux, afin d'avoir pitié d'eux.

Tel est donc le sens profond du verset "D. vit les Bné Israël, et D. connut (vayéda Elokim - Chémot 2,25)".
Le verbe "connaître" (vayéda) implique "l'attachement", comme dans le verset "Adam connut (vayéda) 'Hava" (Béréchit 4,1).
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot 2,25]

Alénou Léchabéa’h

+ Alénou Léchabéa'h :

-> La conclusion de nos 3 prières se fait par le Alénou Léchabéa'h, qui a été composé par Yéhochoua alors qu'il conduisait le peuple juif à travers le Jourdain pour enfin entrer en terre d'Israël après 40 ans d'errance dans le désert.

La 1ere partie exprime la prise de conscience de la grandeur d'Hachem et du fait qu'il n'y a rien d'autre que Lui dans le monde. Nous déclarons également notre immense fierté et notre joie d'être Son peuple élu et de mériter d'avoir une relation personnelle et aimante avec le Roi infini et tout-puissant.
Le Yessod véChorech haAvoda (porte 5, chap.10) écrit que la joie de dire Alénou Léchabéa'h devrait nous remplir de la plus grande joie possible que l'homme puisse jamais ressentir.

-> Le Kaf ha'Haïm (Ora'h 'Haïm 622:6), citant des sources kabbalistiques anciennes, écrit que le fait de dire Alénou à la fin des prières garantit que toutes les bénédictions et l'abondance que nous avons gagnées grâce à notre prière ne seront pas volées par certaines forces spirituelles impures/accusatrices.

Le rav Pinkous (à la fin de Néfech Chimshon sur le siddour) explique que ce concept énigmatique ne fait pas seulement référence aux bénédictions de santé, de richesse, ... qu'Hachem nous a promises en récompense de notre prière.
Au contraire, le principal succès de la prière était la clarté d'esprit atteinte pendant la prière. Nous avons pris conscience de la grandeur d'Hachem et de son contrôle total sur tous les événements du monde.
Nous nous sommes tenus dans l'intimité absolue du Kodech haKodachim (dans la Amida) et avons vu que rien n'existe dans le monde en dehors d'Hachem et de Sa volonté.
Tout cela se passe pendant la prière, mais lorsque nous retournons dans le monde extérieur, le yétzer ara essaie de nous faire oublier toutes les vérités que nous avons apprises et de nous convaincre que la vie est une suite de coïncidences et que nous sommes responsables de notre propre destin.
Si le yétser ara réussit, il nous vole en effet la bénédiction ultime que nous avions acquise.

Selon le Ramban, le but de la Création du monde est pour permettre à l'homme de reconnaître et proclamer que Hachem a créé le monde (rien ne peut exister une seconde sans qu'Il le permette) et qu'Il contrôle ce qui s'y passe, à la fois le monde en général mais également chaque petit détail de la vie d'une personne (sans ne peut se faire sans un décret Divin le permettant).
Dire Alénou Léchabéa'h aide à consolider la vérité le but de la Création du monde (kavanat hayétsira) dans notre esprit, et de cette façon, agit comme un bouclier pour contrecarrer toute tentative du yétser ara de nous faire perdre ce que nous avons gagné pendant la prière.

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-> Le Alénou Léchabéa'h est tellement beau et puissanteque nos Sages nous disent qu'elle doit être prononcée avec crainte et trépidation, car au moment où nous le prononçons : "Toutes les armées célestes écoutent, et Hachem se tient debout avec tout Son entourage céleste, qui proclame :
Heureux le peuple pour lequel il en est ainsi, heureux le peuple dont D. est Hachem" (voir Michna Béroura 132:8).

=> Après avoir terminé toute la prière, nous nous levons pour la grande finale au cours de laquelle, avec fierté et joie, nous déclarons qu'Hachem est notre Roi et le Maître du monde, et nous prions pour que tout le monde se joigne à nous. Et Hachem lui-même, dans toute Sa gloire, avec les légions célestes, vient écouter votre grande déclaration. Les légions célestes attendent de vous suivre et de chanter les louanges du peuple juif et d'Hachem.
D'où l'importance de ne pas négliger le Alénou Léchabéa'h, pour ne pas retirer notre couronne qui symbolise notre statut de peuple élu, pour ne pas montrer un désintérêt à Hachem avec les anges Célestes, pour ne pas fouler du pieds cette conclusion de la prière où l'on proclame la toute-Puissance et Unicité d'Hachem, ...

"Vous le mangerez à la hâte" (Bo 12:12)

-> Pourquoi les juifs devaient-ils consommer l'offrande de Pessa'h à la hâte s'ils n'allaient quitter l'Égypte que le lendemain?

Le Imré Emet (Likouté Yéhouda) explique que c'est au cours de cette nuit qu'ils ont commencé à devenir le peuple élu de d'Hachem, de vrais juifs.
Un juif doit être comme un soldat, en perpétuel état de préparation pour exécuter la volonté de D. avec zèle.

"Puis, moi-même, Je désolerai cette terre, si bien que vos ennemis, qui l'occuperont, en seront stupéfaits" (Bé'houkotaï 26,32)

-> Rachi explique : Il est bien pour Israël, que les ennemis ne trouvent pas satisfaction de leur terre, puisqu’elle sera désolée pour ses habitants.

-> Le Ramban ajoute que durant tous les exils, notre Terre n’accepta pas nos ennemis. C’est une preuve que l’on ne trouvera nulle part ailleurs, une terre qui est aussi bonne et large, mais qui peut être tellement dévastée par ailleurs. Ceci, parce que dès lors que nous la quittons, elle n’accepte aucun autre peuple, aucune autre langue. Tous tentent de s’y installer, sans succès.

=> Une lecture superficielle nous laisserait penser qu’il s’agit d’une mauvaise chose que la terre reste désolée quand nos ennemis y résident, mais nos Sages soulignent que c’est en fait un point positif. Rachi et le Ramban affirment que c’est une preuve de la Providence ; cette même Terre peut être incroyablement fertile quand le peuple juif y habite et totalement dévastée quand nous sommes en exil.

-> Le rav Moché Sternbuch (Taam véDaaat) développe cette idée : à travers les siècles, les nations se sont battues pour la Terre, mais aucune n’a réussi à la cultiver avec succès. Cela prouve la véracité de la Torah ; cette prédiction ayant été faite il y a des milliers d’années, et s’étant réalisée.

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[dans un cours de Aish haTorah, on fait remarquer que la terre d'Israël fait partie d’une région appelée "Croissant fertile" en raison de sa productivité. Pourtant, dès que le peuple juif quitte la terre, elle se transforme en désert et aucune des nombreuses nations qui l’ont habitée n’a réussi à la cultiver.]

[Seul un Texte dicté par D. pourrait faire une prédiction si audacieuse et avec une telle assurance.
En plus de l’aspect "preuve" de ce phénomène, cela doit renforcer notre émouna, notre foi en la Providence et en ce lien que nous avons avec la Terre.]

"Efraïm et Ménaché seront à moi comme Réouven et Shimon ... c'est par vous qu'Israël bénira, en disant : "Que D. te rende semblable à Efraïm et à Ménaché"" (Vayé'hi 48,5,20)

-> Quelle est la signification du fait que les fils de Yossef soient comme les fils de Yaakov?

Le Sfat Emet explique que ce n'est pas le niveau particulier des tribus qui est important ici. Il s'agit plutôt de l'accomplissement d'Efraïm et de Ménaché, qui ont transcendé le niveau de leur génération pour atteindre celui d'une génération antérieure. C'est sur leur capacité à se surpasser que Yaakov met l'accent.
C'est pourquoi chaque garçon juif a la bénédiction d'imiter Efraïm et Ménaché, car chacun a ce potentiel de traverser les générations et d'entrer en contact avec la grandeur de ses ancêtres.

L’aura

+ L'aura :

-> Selon certaines croyances spirituelles, chaque être humain possède une aura, un champ d'énergie, qui envelopperait le corps humain. Comment le judaïsme comprend-il ce phénomène?

En mangeant de l'Arbre de la Connaissance, Adam et 'Hava ont pris conscience de leur nudité. Ils ont pris conscience qu'ils n'étaient pas des animaux et qu'ils avaient besoin d'être vêtus.
Pourquoi leur a-t-il été interdit de manger le fruit de l'Arbre, alors qu'il leur a permis de prendre conscience de l'importance de la pudeur?

Chaque être humain est entouré d'un ohr makif (un vêtement spirituel qui protège la personne). Les animaux possèdent également un vêtement spirituel, mais pas au même degré qu'un être humain.
Avant le faute d'Adam et de 'Hava, leur vêtement spirituel était si puissant et si intense qu'ils ne semblaient pas nus et n'avaient pas besoin de porter de vêtements physiques.
Cependant, une fois qu'ils ont fauté, les vêtements spirituels ont été enlevés et Adam et 'Hava ont pris conscience de leur nudité.

[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach 2,2 ]

La nuit de la sortie d'Egypte, la voix de Pharaon a été entendue dans toute l'Égypte lorsqu'il a déclaré : "Levez-vous et quittez mon peuple. Jusqu'à présent, vous étiez les serviteurs de Pharaon ; à partir de maintenant, vous êtes les serviteurs d'Hachem".
[guémara Yérouchalmi Pessa'him 5:5]

"Nos Sages ont institué de nombreuses bénédictions de louange, de remerciement et de demande, afin que nous nous souvenions constamment du Créateur".
[Rambam - Hilkhot Béra'hot 1:3]

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-> Le 'Hida écrit que les lettres du mot "béréchit" (בראשית), le premier mot de la création, sont les premières lettres des mots : "Békol Ram Avaré'h Chem Yitbara'h Tamid" (Je louerai constamment Hachem à haute voix) pour suggérer que le but de la création est que l'homme bénisse constamment Hachem.

Un jour, on a demandé au Rabbi de Loubavitch comment est-il possible d'être heureux alors qu'il y a tant de tristesse dans le monde. Il a répondu en disant : "Ne savez-vous pas que vous avez une âme [divine] sainte, comment pourriez-vous ne pas être joyeux?"

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[être juif c'est avoir une partie d'Hachem infiniment plus élevée (de l'intériorité de D.) que les non-juifs (de l'extériorité de D.).
Si nous avions conscience de la grandeur, de la confiance de l'honneur que nous fait Hachem en nous gratifiant d'une partie de son "intériorité", nous serions fou de joie, fou d'amour et de crainte pour papa Hachem. ]

La émouna est l’essence de chaque juif

+ La émouna est l'essence de chaque juif :

-> Chaque juif croit en Hachem. La émouna est l'état de conscience naturel d'un juif.
Nous savons essentiellement et intrinsèquement qu'Hachem existe et dirige le monde, et qu'Il ne fait que le bien. Cela fait partie de notre nature de voir le monde de cette manière.
Chaque juif connaît profondément cette vérité, qui fait partie de son essence.

Dans ce cas, comment expliquer les moments où nous ne sommes pas sûrs de cela?
Lorsqu'une personne souffre, elle peut se poser des questions : Hachem est-il vraiment là? Se souvient-il de moi? Sait-il ce que je traverse? Ces questions peuvent aggraver la douleur ...
Si l'état naturel d'un juif est la émouna, comment expliquer les moments de notre vie où notre émouna est faible, les moments où nous ne sommes pas sûrs de croire ?

L'explication est que l'inquiétude et le stress peuvent nous donner l'impression que notre émouna est faible. Mais ce n'est pas le cas. Nous croyons. Chaque juif y croit.
Les sentiments de faiblesse viennent de l'extérieur de nous, la émouna est notre essence (ce que nous sommes vraiment). Nous sommes forts, et notre émouna est toujours forte, même si nous avons l'impression qu'elle ne l'est pas.
L'inquiétude et la souffrance nous troublent et obscurcissent nos pensées et nos sentiments.
Chaque juif, au plus profond de lui-même, sait absolument qu'Hachem existe. Les sentiments nous empêchent d'avancer. Nous pouvons reconnaître les sentiments de faiblesse, mais il serait inexact de considérer que notre émouna est réellement faible.
Nous avons de la émouna même lorsque nous n'en avons pas l'impression. Notre faiblesse n'est pas ce que nous sommes, c'est juste ce que nous ressentons.

Une personne anxieuse peut avoir l'impression de manquer de émouna. Pourquoi l'anxiété et les doutes sur la foi coexistent-ils souvent? Quelle en est la cause? Le manque de émouna cause-t-il l'anxiété, ou l'anxiété cause-t-elle le manque de émouna?
La réponse est cette dernière. Chaque juif est fondamentalement croyant. L'anxiété peut affecter ce qu'il ressent, mais un juif croit toujours. Même s'il a l'impression de ne pas y croire.

Imaginons un instant qu'un homme souffrant soit assuré d'être sauvé demain. Il retrouverait immédiatement sa émouna, même s'il souffre encore aujourd'hui. Comment expliquer cela ? Après tout, il souffre encore.
La raison en est que la faiblesse de la émouna ne vient pas de lui. La faiblesse, c'est son inquiétude. Si vous supprimez l'inquiétude, sa force revient". En fait, il a toujours été très fort. Il a simplement été attaqué par son inquiétude.

Dans les moments de difficulté, de souffrance, lorsque des doutes surgissent, on peut se réconforter en sachant que ces doutes ne sont pas les siens. Savoir cela peut rendre ce que l'on vit d'autant plus tolérable.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Pin'has 5700]

=> La faiblesse de la émouna n'est pas due au fait que l'émouna d'une personne est faible, mais plutôt au fait qu'elle est détournée de la émouna puissante qui est naturellement en elle.

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-> Le séfer ha'Hinoukh (mitsva 25) définit la émouna comme "la croyance en Hachem : [croire que le monde n'a qu'un seul D., qui est à l'origine de tout ce qui existe, et que tout ce qui est, était et sera à jamais provient de Sa puissance et de Sa volonté ; et qu'Il nous a fait sortir d'Égypte et nous a donné la Torah"

-> Selon le rabbi de Piaseczno (dans son Déré'h haMélé'h) :
La émouna constitue bien plus qu'une simple connaissance de l'existence d'Hachem, mais inclut un engagement envers Lui et une relation avec Lui.
La émouna a aussi une composante émotionnelle, "vouloir et désirer Hachem et Sa Torah".
[...]

La émouna c'est le fait de savoir qu' "il n'y a rien en dehors de Lui, et que tout le monde et tout ce qu'il contient n'est qu'une illumination (héara) de [la] lumière d'Hachem".

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-> Selon le rabbi de Piaseczno explique qu'après qu'Avraham ait eu la émouna en Hachem, il a donné à chaque juif une émouna naturelle et inhérente.

-> Le Tanya écrit que la nature même du plus simple des juifs est d'être prêt à mourir al kiddouch Hachem. [en raison de sa émouna toujours présente au fond de tout juif]

Le Tanya explique que cette émouna forte comme provenant de la nature de l'âme, qui est une partie d'Hachem ('helek Eloka mimaal).
[cela ne contredit pas ci-dessus, où il écrit que la source de notre émouna naturelle est Avraham. Avraham a simplement fait ressortir notre vraie nature. ]

-> Selon le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech - Roch Hachana 5700) développe un concept similaire concernant la crainte d'Hachem, à savoir qu'elle est, en effet, naturelle chez un juif.

=> Ainsi, tous les juifs, quoi qu'il arrive, croient en D. et en Sa grandeur.

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-> Selon le rabbi de Piaseczno :
"Lorsque l'esprit d'un homme tombe (en raison de ses doutes dans la émouna) et qu'il est (par conséquent) difficile pour lui de gérer la souffrance qui lui a été donnée par le Ciel, cela (ces doutes) provient des forces d'impureté (sitra a'hra) et du mauvais penchant (yétser ara) ... avec le questionnement qu'il [le yétser ara] met dans son esprit."

=> Cela signifie que ce n'est pas la personne elle-même qui doute. C'est la force d'attraction de son yétser ara qui lui impose des doutes.

-> Le rabbi Elimélé'h de Lizhensk, dans sa Téfila Kodem haTéfila, il écrit :
"Il est révélé et connu devant Toi que nous ne nous rebellons pas contre Ta parole, Ta Torah et Tes commandements par révolte et trahison, à D. ne plaise, mais plutôt à cause du grand feu du yétser ara qui brûle constamment en nous ... et trouble nos pensées".
L'idée étant que nos pensées confuses, ou notre anxiété, comme dans la discussion ci-dessus, ne sont pas le vrai nous, mais plutôt une attaque venant de l'extérieur.
[dans la difficulté on peut ne plus être nous-même, comme bloqué par l'extérieur, mais notre intériorité (ce qu'on est vraiment) de juif est confiance en papa Hachem. ]

-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodesh - Shoftim 5701) parle d'un niveau d'anxiété dans lequel une personne peut avoir la garantie d'être sauvée demain mais ne pas retrouver sa émouna aujourd'hui.
Il explique que c'est le niveau appelé kotser roua',h et que c'est ce que le peuple d'Israël a vécu en Egypte.
La Torah nous dit que Moché a dit au peuple juif qu'il était venu pour les délivrer, mais qu'ils ne l'ont pas cru (Vaéra 6,9) : "vélo chamou el Moché mikotser roua'h oumé'avoda kacha" (et ils n'ont pas cru Moshé à cause de leur manque d'esprit et de leur travail acharné).
Pourquoi ne l'ont-ils pas cru? On aurait pu penser que la perspective d'être délivré aurait été un tel soulagement qu'ils auraient accueilli son annonce et se seraient réjouis.
Le rabbi de Piaseczno explique que les juifs ont certainement cru Moché, dans leur esprit. Mais dans leur coeur, ils avaient du mal à accepter cette annonce et à s'en réjouir.
Les circonstances semblaient si impuissantes qu'en dépit du fait qu'ils savaient qu'ils allaient être sauvés, cela ne leur donnait aucune force. C'est le "kotser roua'h", le sentiment que les choses ne peuvent pas s'améliorer.
C'est la "brièveté d'esprit" qui nous empêche de voir au-delà du présent douloureux, aveugle à la lumière au bout du tunnel difficile.

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-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech - Vayéchev 5701) écrit :
"Mais pour tout ce que nous ne pouvons pas saisir ['houka], nous devons renforcer notre émouna ... notre émouna est plus élevée que notre raison d'être (la émouna est au-dessus de ce monde physique de la raison d'être).
Par conséquent, lorsque nous nous attachons à Hachem dans une émouna complète, au-dessus du raisonnement, notre souffrance, que nous ne pouvons pas comprendre, devient également adoucie (allégée, parce que nous avons transcendé ce monde, le lieu où réside la souffrance, pour aller dans un monde supérieur où il n'y a pas de souffrance)".

=> Le point de vue du rabbi de Piaseczno est que, grâce à la émouna, nous nous élevons au-dessus de ce monde de douleur, de souffrance, et nous nous attachons à un monde supérieur, au-dessus de la douleur.
En d'autres termes, la émouna que notre douleur est bonne atténue en fait la douleur.

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-> "Plus vous aurez de pensées fortes et constantes sur les questions de émouna, plus il sera facile d'éveiller votre âme pour que vous soyez capable de parler à Hachem, qui se tient devant vous.
[...]
Dans la mesure où votre émouna est forte et où vous vous en remplissez intérieurement et extérieurement, il sera plus facile d'éveiller votre âme
[rabbi de Piaseczno - 'Hovat haTalmidim - pérek tét]

L'implication est que le renforcement de la émouna améliore la prière, et que le fait de penser à la émouna renforcera la émouna.
Plus on se sature de émouna, plus on pourra vivre avec émouna.

-> Le rabbi de Piaseczno écrit aussi :
"Vous devez vous habituer à penser ... à votre émouna, qu'Hachem remplisse le monde entier de Son honneur...
Lorsqu'on pense de manière répétée et croissante (à des pensées de émouna) ... cela deviendra si certain, si clair et si proéminent devant nos yeux, à tel point que toute notre chambre et notre environnement sont remplis de cette pensée [de la réalité d'Hachem] et qu'on s'y consacre entièrement [c'est-à-dire, l'émouna]".

-> De même, dans son Déré'h haMélé'h (Pessa'h), le rabbi de Piaseczno enseigne :
"Quand c'est le matin, [c'est-à-dire dans des circonstances moins difficiles, on doit apprendre] à penser à la grandeur d'Hachem ... et cela [c'est-à-dire la capacité à maintenir la émouna dans les moments difficiles] dépend de la façon dont on s'est connecté à Hachem (en le faisant dans ces moments moins difficiles)".

-> Il se répétait souvent : "J'ai une émouna complète (ani maamin bé'émouna chéléma) que Hachem est la seule réalité dans le monde et qu'il n'y a rien d'autre qui existe [véritablement] en dehors de Lui. Et le monde entier, et tout ce qu'il contient, ne sont que la lumière de la lumière d'Hachem."