Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"J'ai supplié D., en ce temps-là, en disant" (Vaét'hanan 3,23)

Le Or ha'Haïm observe qu'une prière doit posséder 4 qualités pour être agrée :
-> 1ere = on doit la prononcer le cœur brisé, comme un pauvre qui vient mendier son pain aux portes.
-> 2e = il faut supplier D. d'accueillir notre prière dans Sa miséricorde.
-> 3e = le moment où on la récite doit être approprié ;
-> 4e = elle doit être clairement exprimée et ne receler aucune ambiguïté.

L'imploration de Moché possédait ces 4 caractéristiques :
-> Il a d'abord "supplié" = il s'est exprimé depuis les profondeurs de son cœur ;
-> "Hachem" = il a fait appel à Sa miséricorde (le Tétragramme étant une désignation de cet attribut) ;
-> "en ce temps-là" = car il savait que c'était un moment de grâce ;
-> "en disant" = sa requête ayant été claire et sans équivoque.

Source (b"h) : dvar Torah issu du "Talelei Orot" du rav Yissa'har Dov Rubin

Attendre le bon machia’h …

Un 'hassid se lamenta devant le Tséma'h Tsédek : "Pourquoi le machia'h n'est-il pas encore là? Je l'attends pourtant avec une telle ferveur!"

Et l'Admour de lui répondre : "Le machia'h que tu attends, toi, n'arrivera jamais. Et celui qui effectivement viendra, tu ne l'as jamais attendu."

Les temps messianiques ne signifient pas seulement la solution à tous nos problèmes.
Attendre la Guéoula (la Délivrance), c'est attendre de pouvoir réaliser toutes les aspirations spirituelles qui brûlent dans notre cœur et que nous ne pouvons pas concrétiser à cause de nos soucis et des souffrances de l'exil.

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Le Rambam (Hilkot Mélakhim 10,4) a écrit :

"Les Sages et les Prophètes n'aspirent pas à la venue du Machia'h afin de gouverner le monde ... mais uniquement afin d'être libres de s'adonner à l'étude de la Torah".

"Il est évident et connu devant Toi [D.] que notre volonté est d'accomplir la Tienne.
Mais qui m'en empêche?

Le levain de la pâte [le yétser ara] et l'asservissement aux nations."

[guémara Béra'hot 17a]

"L'homme n'a été créé que pour se délecter auprès de D. et jouir de l'éclat de Sa présence (Chékhina).

C'est là le plaisir véritable, plus grand que tous ceux qui peuvent exister."

[Ram'hal - Messilat Yécharim]

"De même que l'homme doit croire en D., ainsi doit-il croire en lui-même.
[...]
L'homme doit être convaincu que son âme vient de la Source de la Vie, et que D. a plaisir et jouissance d'elle."

[Rabbi Tsadok haCohen de Lublin - Tsidkat haTsadik 1,54]

"Celles-ci sont les paroles (דברים)." (Dévarim 1,1 - élé aDévarim)

Rachi fait remarquer que le discours d'adieu adressé par Moché aux enfants d'Israël (avant sa mort), qui commence dans la présente paracha, passe en revue tous les événements au cours desquels ils ont irrité D. dans le désert.

Par respect pour le peuple, Moché ne parle qu'allusivement de ces péchés, même si l'intention de notre dirigeant était, par ses remontrances, de l'inciter à améliorer sa conduite.

Le rav Michaël Dov Weissmandel note que si la nation juive prend à cœur ces admonestations et observe fidèlement la Torah et les mitsvot, les calamités décrites dans les sections de Ki Tavo, Vayélé'h et Haazinou seront transformées en bénédictions.

Si l'on compte 613 lettres à partir du ב (bét) de דברים (dévarim), on aboutit à un ר (réch).
Si l'on compte 613 lettres à partir de celui-ci, on atteint un כ (kaf), puis 613 lettres plus tard, un ה (hé).

C'est ainsi que le mot ברכה (bénédiction) est épelé par "bonds" successifs de 613 lettres, correspondant aux 613 mitsvot de la Torah.

Source (b"h) : dvar Torah issu "Talelei Orot" du rav Yissa'har Dov Rubin

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-> Les paroles de remontrance de Moché ont un but.
Si les juifs accomplissent la Torah et les mitsvot comme il convient, alors ils mériteront la bénédiction, et les malédictions se changeront elles aussi en bénédictions.
La bénédiction qui est attachée à l'observance de la Torah et des mitsvot se trouve en allusion ici dans Dévarim, où par intervalle de 613 lettres, se forme le mot : béra'ha (bénédiction).
[Massé 'Hémed]

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+ "Voici les paroles qu'a dites Moché à tout Israël" (Dévarim 1,1)

Le rav Chlomo Levinstein (dans son Oumatok haOr) fait remarquer que l'on trouve dans ce verset une allusion aux noms des parachiot du livre de Dévarim :
Moché dit au peuple juif : Voici les "Dévarim", les paroles que je prononce.
"Vaét'hanan" = je vous en supplie (mit'hanèn) de m'écouter.
"Ekev" = parce que, "Réé" = tu verras (tiré) la situation : il y a des "Choftim", des juges, D. nous jugera sur tout, si bien que : "Ki Tétsé", quand tu sortiras (tétsé) de ce monde, et "Ki Tavo", quand tu viendras (tavo) dans le monde à Venir, tu devras payer pour tes actes.
C'est pourquoi : "atem nitsavim hayom", vous vous tenez tous aujourd'hui, mais demain, vous connaîtrez : "Zot haBéra'ha), cette bénédiction.

"Celui qui sait combien d'années les enfants d'Israël ont servi les idoles connaît la date de la venue du Machia'h."

[Pétikhta de Eikha Rabati]

Le Méchekh 'Hokhma nous explique que l'idolâtrie est le seul péché où l'intention est considérée comme un acte (cf. guémara Kidouchin 40a).

Ainsi, D. qui sonde les cœurs, est le seul à connaître les pensées secrètes.
=> La date de la Délivrance reste inconnue des hommes ...

"Et vous voici aujourd'hui, en multitude, comme les étoiles des cieux." (Dévarim 1,10)

-> Dans la guémara (Yoma 22b), nos Sages posent la question suivante :
Il est écrit (Ochéa 2,1) : "Le nombre des enfants d'Israël sera comme le sable de la mer ...", ce qui laisse entendre qu'ils pourront être recensés, puis ce verset se poursuit : "... [il] ne pourra se mesurer ni être compté".
Comment résoudre cette apparente contradiction?

Nos Sages de répondre que la dernière partie du verset s'applique à l'époque où Israël accomplit la volonté de D., tandis que la 1ere vise celle où il ne la respecte pas.

-> Le 'Hida de nous donner l'explication suivante :
Quand Israël se soumet à la volonté de D., chacun de ses membres est considéré comme constituant plus d'une personne.

C'est ainsi que Yaïr ben Ménaché était considéré comme valant à lui seul autant que la majorité du Sanhédrin (selon la guémara Sanhédrin 44a ; et également indiqué dans la guémara Baba Batra 121b).
[On peut également ajouter comme exemple :
- Rav El'hanan Wasserman rapporte que le 'Hafets 'haïm, qui est un symbole d'humilité, disait fréquemment qu'il portait la responsabilité pour le bien-être spirituel de toute la génération.
- Rav Israël Salanter disait qu'il avait les capacités de 1000 personnes, ce qui impliquait qu'il devait agir comme 1000 personnes.
- De même, Moché rabbénou était considéré comme autant que l'ensemble du peuple juif de la génération de la connaissance (dor déa), dont aucune autre n'aura un tel niveau jusqu'à la venue du machia'h.]

=> Lorsqu'un peuple se compose d'être vertueux, il n'existe plus aucun moyen de le recenser car on ne dispose pas des instruments permettant de jauger la véritable valeur de chacun de ses membres.

Source (b"h) : dvar Torah issu "Talelei Orot" du rav Yissa'har Dov Rubin

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+ Hachem a promis aux juifs de devenir comme les étoiles (selon le Méam Loez - Dévarim) :

1°/ Dans le ciel, les étoiles brillent d'une extrémité du monde à l'autre.
De même, si les juifs sont méritants, ils brilleront d'une extrémité du monde à l'autre dans le monde futur.
De plus, les visages des hommes qui enseignent la Torah aux enfants dans ce monde-ci brilleront comme les étoiles dans le monde futur.

2°/ Chaque nuit, D. fait sortir les étoiles et les couvre en les comptant, comme il est écrit : "Il fait sortir Son armée par nombre, Il les appelle par leur nom" (Yéchayahou 40,26).
De même, D. compte les juifs à tout moment. Comme un homme riche sait combien il possède mais compte sans cesse ses pièces par amour de l'argent, D. compte les juifs. Il les a dénombrés à plusieurs reprises : après la sortie d'Egypte, après l'épisode du veau d'or et à l'érection du Michkan.

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-> Le Méam Loez enseigne également que :
Hachem a donné 3 bénédictions au juifs : de devenir comme la poussière, comme le sable et comme les étoiles. Parallèlement, le peuple juif a reçu 3 couronnes : la couronne de la Torah, celle de la prêtrise et celle de la royauté.
Les juifs sont comparés à la poussières de la terre, les Lévi'im au sable de la mer et les rois (issus de la tribu de Yéhouda) aux étoiles.
Chacun de ces 3 groupes a reçu la bénédiction de se multiplier.

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-> b'h, également au sujet des étoiles : https://todahm.com/2018/12/08/7616-2

"Ce fut, lorsque tous les hommes de guerre eurent péri du milieu du peuple par la mort." (Dévarim 2,16)

La Torah nous apprend qu'en punition du péché des explorateurs, tous les hommes âgés de plus de 20 ans ont été condamnés à mourir dans le désert sans pouvoir entrer en terre d'Israël.

Le midrach (Eikha Rabba) relate que chaque année, la veille du 9 Av, tous les enfants d'Israël se préparaient des tombes.
Une fois que celles-ci étaient creusées, ils s'y allongeaient pour y rester toute la nuit.

Le matin venu, on annonçait : "Que les vivants se séparent des morts!"
Ceux qui étaient encore en vie se relevaient de leur sépulture ; mais 15 000 personnes, chaque année, n'en sortaient plus ...

On continua de respecter la tradition jusqu'à la veille du 9 Av de la 40e année.
Personne, cette fois-là, ne mourut dans la nuit.
Certains, croyant qu'ils s'étaient trompés de date, y sont retournés la nuit suivante, et ainsi de suite jusqu'au 15 du mois.

C'est alors que, voyant la pleine lune, ils comprirent qu'ils n'avaient commis aucune erreur de calcul et que le décret de mort avait été abrogé.

=> Ils instituèrent le 15 Av comme jour de fête pour les générations à venir.

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+ Bonus :

Le 15 Av, on se trouve à 45 jours de Roch Hachana.
45 est la valeur numérique du mot Adam (homme - אדם) et du mot : "ma"(Quoi? Que suis-je? - מה) :

A partir du 15 Av, nous disposons de 45 jours pour se poser en toute humilité et honnêteté les questions sur notre vie, afin de mériter ce titre d'homme juif, lorsque nous nous présenterons devant D. à Roch Hachana.

Pour approfondir l'importance du "ma" chez l'homme : https://todahm.com/2014/04/01/pessah-ma-ma-ma

"Car le jugement est à D." (Dévarim 1,17)

Le Gaon de Vilna d'expliquer :
"Quand un juge est attentif à ne pas accepter de présents corrupteurs ni à se laisser influencer, D. vient à son aide en lui permettant de discerner lequel des plaideurs dit la vérité et lequel profère des mensonges."

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+ "N’ayez pas peur devant l’homme, car la justice est à Hachem" (Dévarim 1,17)

Ce verset signifie que le juge ne doit redouter aucun homme.
Cela fait également allusion à une autre idée. En effet, le juge pourrait penser que puisque finalement, il n’est qu’un homme et qu’en tant qu’homme il est faillible et peut se tromper, alors il pourrait craindre de s’être trompé dans son jugement.
Néanmoins, il pourra se rassurer en prenant conscience qu’Hachem est présent avec les juges et les aide à rendre une véritable justice.

Cela est en allusion dans ce verset :
- "N’ayez pas peur devant l’homme" que vous êtes = c'est-à-dire que les juges n’ont pas à redouter le fait qu’ils ne sont que des hommes et risquent donc de se tromper.
- "Car la justice est à Hachem" et Il est présent aux côtés des juges pour les aider à rendre un jugement équitable.

['Hatam Sofer]

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-> Moché dit littéralement : "Je les placerai à votre tête" (Dévarim 1,13).
L'expression "je les placerai" se dit en hébreu : vaassimem (וַאֲשִׂימֵם), de la même racine que : chémama, qui signifie destruction.
Le verset pourrait se lire : "Je placerai leur destruction sur votre tête" = Nommer des juges incompétents cause la destruction dans le monde et D. punira les responsables.
[...]
Moché recommande aux juges de ne craindre personne parce que "le jugement appartient à D." (Dévarim 1,17).
Hachem est le Maître du jugement et Il protégera le juge de tout mal. Le juge est comparable au messager d'un roi qui parle en son nom ; il n'a à craindre de punition de personne.
De même, si le juge n'invente pas ses décisions mais applique toute ce qui est écrit dans la Torah, le Maître du jugement [Hachem] le protégera.
[Méam Loez - Dévarim 1,17]