Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"J’aime le 9 Av parce que seul un peuple qui peut pleurer pourra un jour rire."

[rav Emmanuel Feldman]

-> Alors que pleurer peut sembler dramatique ou même morbide, il y a beaucoup à gagner à agir ainsi.
Pleurer nous lie à la réalité et donne une profondeur de l’expérience ressentie pour nous réveiller.

-> Le fait que nous continuions à pleurer nous montre que nous en tenons encore compte, que nous reconnaissons que notre monde n’est pas parfait et que nous avons encore beaucoup à améliorer et à reconstruire.

"’Il n’y a rien [qui donne du sens] d’autre que la Torah."

[Rav Aaron Kotler - michnat Rabbi Aaron - vol.II]

"Ils voyagèrent du désert de Sinaï, ils campèrent à Kivrot haTaava." (Massé 33,16)

Le Har Tsevi explique que ce verset nous apprend, de manière allusive, que celui qui s'éloigne de la Torah, laquelle fut donné au Sinaï, où se retrouve-t-il finalement?

A Kivrot haTaava, littéralement : "dans les tombes du désir".

Il est impossible de réprimer le désir, si ce n'est par la force de la Torah.
=> Nous écarter de celle-ci revient à nous soumettre à l'emprise de nos appétits.

Source (b"h) : dvar Torah issu du "Talélei Oroth" du rav Yissa'har Dov Rubin

"Et les rois de Midyan, ils les tuèrent sur leurs dépouilles." (Matot 31,8)

Que signifie cette étonnante expression : "sur leurs dépouilles"?

Le rav Yonathan Eybeschuetz explique que sous l'effet de la peur inspirée par les enfants d'Israël, les rois midyanites s'étaient cachés parmi les cadavres, afin de passer pour morts et d'être ainsi épargnés.

Mais les Israélites ne furent pas dupes.
S'étant parfaitement rendu compte de ce stratagème, ils tuèrent les rois de Midyan au milieu des cadavres, "sur leurs dépouilles".

"Il ne profanera pas sa parole, selon tout ce qui sortira de sa bouche il fera." (Matot 30,3)

-> Le 'Hida explique :
"Lorsque l'homme surveille attentivement sa langue et la préserve de paroles futiles et de propos interdits, tout ce qu'il demandera à D. sera exaucé."

-> Le Rav 'Haïm Vital, rapporte l'explication suivante au nom de Rav Chimon Tirano :
"Toute parole émise par l'homme exerce une influence et agit sur les mondes supérieurs : pour le meilleur et pour le pire.
Si les mots qu'il formule sont empreints de sainteté, il stimule les sphères de spiritualités et de kédoucha.
Mais si (à D. ne plaise!), il émet des propos interdits, il ne fait qu’aiguillonner les forces du mal."

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-> A propos du fait de ne pas profaner sa parole, le rabbi Ména’hem Mendel de Kossov dit : "celui qui fait toujours attention à ne pas rendre ses paroles profanes et veille à respecter chaque mot qu’il a prononcé comme si c’était une chose sainte mérite que le Saint béni soit-Il respecte Lui aussi ce qui est sorti de sa bouche et ce que ses lèvres ont murmuré, et accomplisse pour lui "Il fera tout ce qui est sorti de sa bouche", car le tsadik décrète et Hachem accomplit."

"Parmi les villes que vous donnerez aux Lévites, il y aura les 6 villes de refuge que vous accorderez comme [lieu] où le meurtrier pourra fuir. En plus de ces [6 villes], vous donnerez 42 villes supplémentaires." (Massé 35,6)

-> Les 6 villes de refuge évoquent les 6 mots du verset : Chéma Israël (chéma Israël, Hachem élokénou, Hachem é'had)
Dans ces mots de foi, tout juif peut y mettre sa confiance en Hachem et trouver refuge des influences extérieures néfastes ;
-> et le : "42 villes supplémentaires" = c'est une référence aux 42 mots qui sont présents dans le 1er paragraphe de la lecture du Shéma , et qui commence par "vé'aavta ét Hachem" (et tu aimeras Hachem), ce qui doit développer en chaque âme juive un profond amour pour Hachem.

=> Le verset Chéma Israël et le 1er paragraphe commençant par véa'avta sont "les villes de refuge", où chaque juif peut trouver abri et protection contre toute nuisible, et ce même s'il a fauté.

==> En acceptant le joug de la royauté céleste et de l'amour pour D., il sera sauvé des accusateurs qui le poursuivent.

[Ohev Israël - rabbi Avraham Yéhochoua Heshel]

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-> "Même si dans la terre de Canaan y vivaient 9 tribus, et là bas (de l'autre côté du Jourdain) uniquement 2 (tribu) et demi, elles nécessitaient le même nombre de villes de refuge, en raison du fait qu'à Gilaad il y avait une profusion de meurtriers" (guémara Makot 9)

Nos Sages expliquent que bien que les villes de refuge étaient destinées aux tueurs involontaires, qui au sens véritable du terme ne sont pas considérés comme des "meurtriers", néanmoins la guémara nous enseigne une leçon importante.
Dans une société qui regarde la vie comme ayant peu de valeur, et où le fait de tuer est un événement fréquent, même les bonnes personnes deviennent infectées par ce comportement sans pitié d'autrui.
Ces bonnes personnes sont moins vigilantes et font alors moins attention à empêcher des accidents mortels.
C'est pourquoi à Gilaad, où les meurtriers étaient répandus, il y avait inévitablement plus d'accidents mortels (involontaires par une négligence accrue) et donc un besoin plus important de villes de refuge.

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-> Pourquoi 42 villes supplémentaires?
La paracha liste 42 campements où les Bné Israël ont campé dans le désert.
Chacun était un lieu désolé (désert oblige!), mais Hachem l'a transformé en un lieu accueillant, habitable.
Pour témoigner leur gratitude, on a dit aux Bné Israël de donner aux serviteurs d'Hachem, les Lévi'im, 42 villes, qu'ils pourront appeler maison (les Lévi'im n'ayant pas de territoire propre contrairement aux autres tribus).
[Imré Shéfer]

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-> Lorsque nous récitons le Shéma Israël, et que nous nous rappelons que c'est Hachem uniquement qui gouverne sur les 4 coins de l'univers, nous ne devons pas oublier un détail très important : nous sommes inclut dans l'univers.
[rav Israël Salanter]

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-> Dans le midrach (Chir haChirim 8,16), il est écrit : lorsque les juifs lisent ensemble le Shéma Israël avec la communauté d'une seule voix, Hachem et Ses anges se mettent à écouter ce Shéma Israël.
Par contre, si à la synagogue chacun lit le Shéma Israël séparément, l'un devançant l'autre et sans concentration, l'esprit saint (roua'h hakodech) s'exprime et dit : "Béra'h Dodi", la Présence Divine s'éloigne alors de ce lieu.
[rav 'Haïm Palaggi - Roua'h 'Haïm (chap.66)
Il explique c'est pourquoi on dit "Ecoute Israël" et non pas "écoutez", car le Shéma de tous doit être dit d'une seule voix]

-> Dans le Zohar (Ruth 109b), il est écrit que celui qui lit le Shéma Israël correctement et avec la ferveur (kavana) adéquate méritera que 60 anges le ceignent de couronnes saintes, et que nos ancêtres Avraham, Its'hak et Yaakov acceptent sa lecture et en embrassent les lettres.
Tous les tsadikim du Gan Eden viendront également se réjouir avec eux.
A la fin de sa vie, celui qui aura tâché tout au long de ses jours de lire correctement le Shéma méritera de s'asseoir près des Patriarches, et 2 fois par jour Hachem répandra sur lui la rosée céleste, grâce à laquelle il pourra savoir ce qui se passe dans le monde et ce qui adviendra dans le futur.
[Kaf ha'Haïm 61,1]

-> Dans le Zohar (Balak), il est écrit que celui qui n'a pas lu le Shéma en son temps est un Nidouï durant toute la journée.

Dans la guémara (Béra'hot 26a) et à d'autres endroits, il est rapporté que celui qui n'a pas accompli la mitsva du Shéma, même une seule fois au cours de sa vie, subit une perte irrécupérable, car cette mitsva est aussi importante que l'ensemble de toutes les mitsvot. (midrach rabba Réé)

De plus, dans la guémara (Shabbath 119b), il est écrit que la destruction de Jérusalem est due au fait que les juifs n'accomplissaient plus la mitsva du Shéma matin et soir.

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-> Le rav 'Haïm Kanievsky (Taima déKra) fait remarquer que dans la partie décrivant les lois des villes de refuge (Massé 35,6-34), le mot : "rotséa'h" (l'assassin, le meurtrier) apparaît 17 fois.
Il enseigne que c'est une allusion aux 17 meurtriers que nous retrouvons dans tout le Tana'h.

Par exemple, on peut citer : Kayin qui a tué Hevel (Béréchit 4,8) ; Avimélé'h ben Guidéon qui a tué ses 7 frères (Shoftim 9,5) ; Shaül qui a ordonné à Doèg de tuer les habitants de Nov, la ville des Cohanim (Shmouël I 22,16-19) ; (Shmouël II 1,5-10) ; (Shmouël II 4,5-6) ; ...

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-> Il y avait un total de 48 prophètes (névi'im) dont les prophéties sont consignées pour la postérité dans le Tana'h. [guémara Méguila 14a]
Chaque révélation prophétique était une continuation de la Torah en tant que parole d’Hachem. La fonction première d’un prophète (navi) était de servir de porte-parole d’Hachem. Ceci est dérivé des mots "niv chéfataïm" (ניב שפתים - discours des lèvres - Yéchayahou 57,19), représentant le prophète comme un porte-parole diffusant publiquement la parole divine Hachem (Choftim 18,18).

L’une des principales tâches confiées aux 48 prophètes était de donner des avertissements pour inspirer les réchaïm au repentir. (voir Rambam - Hilkhot Téchouva 4,2)
Il y a un parallèle entre les 48 prophètes et les 48 villes de refuge. (Tana déBé Eliyahou 16)
Les Lévi'im n’ont pas reçu de part en terre d'Israël. Au lieu de cela, on leur a attribué 48 villes : 6 villes refuges et 42 autres villes. (Massé 35,7 ; Yéchayahou 21,39) ...

Il réside parmi les Lévi'im, tribu à l’écart du monde matériel pour consacrer leur vie à servir D., étudier et enseigner la Torah.
La connexion éternelle que l’homme a avec Hachem comme sa force de vie éternelle trouve son allusion dans le Shéma dont le verset introducteur compte 6 mots et le 1er paragraphe 42, ce qui porte à un total de 48.
[rav Yéhochoua Alt]

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-> Selon certains commentateurs, la période des "Chovavim" est évoquée dans le verset des villes-refuges du meurtrier involontaire : "6 villes de refuge que vous accorderez pour que le meurtrier s’y retire, en outre, vous y ajouterez 42 villes" (Massé 35,6).

Car, au total, les "Chovavim" comptent 6 semaines, soit 42 jours, qui sont à mettre en parallèle avec les 6 villes de refuge et les 42 villes supplémentaires. Cela suggère que cette période est propice pour fuir vers les "villes de refuge" (autrement dit le repentir), et que tout ‘meurtrier’, celui qui aurait fauté (à D. ne plaise), peut alors échapper au yétser ara qui cherche à le faire périr (à l’instar du vengeur de sang qui poursuit le meurtrier involontaire pour le tuer).

"Le désir qui anime les forces vives de la nation à revenir sur sa terre, à retrouver son essence, son âme, sa spécificité : est en réalité l'effet d'un retour à D."

[Rav Kook - Orot haTéchouva - chap.17,2]

"Je prends le ciel et la terre pour témoins de ce que toute personne, homme ou femme, juif ou non juif, homme libre ou esclave, peut obtenir le don de l'inspiration divine.
Tout dépend de ses actes."

[le prophète Elyahou à ses disciples - Tana Débé Elyahou Rabba 9 ]

"En vérité, Jérusalem sera reconstruite quand les enfants d'Israël en auront une nostalgie extrême, à tel point, qu'ils chériront ses pierres et sa poussière."

[Rabbi Yéhouda haLévi - le Kouzari 5,27]

"Quand on voit qu'un homme désire rechercher D. et Le servir dans la joie, de tout son cœur, de toute son âme et d'une volonté entière, on peut en conclure avec certitude que la présence divine repose sur lui."

[Zohar - Térouma 128b]

Le Rabbi Yaakov Hillel a dit à ce sujet :
"Il faut considérer avec méfiance tout prétendu tsadik ne respectant pas scrupuleusement toutes les mitsvot.
Le signe le plus authentique d'un véritable tsadik ne peut être en effet que son observance parfaite des commandements".