Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Tout celui qui dit : Hachem me pardonnera, on lui enlèvera sa vie et d'après un autre avis, il aura une maladie des intestins" (guémara Baba Kama 50a).

=> Pourquoi cela? Hachem ne pardonne-t-ll pas les fautes de l'homme?

Rabbi David Ekcher enseigne :
"Il n'y a personne sur terre qui soit tsadik sans avoir jamais fautée".
Personne n'est exempt de trébucher dans une faute. Hachem nous a amenés dans le monde où il y a un yétser ara" qui essaye à chaque instant de faire fauter l'homme.
Le yétser ara est un ange, et l'homme n'est fait que de chair et de sang, et il est difficile de résister au yétser ara. Mais quand l'homme a la crainte de la punition, quand il tremble et craint la puissance d'Hachem, c'est le signe qu'il n'a pas encore tout abandonné ; il a encore la crainte du Roi.
Mais un homme qui ne craint rien, qui est sûr qu'une pomme trempée dans le miel, des carottes et de la grenade" (à Roch Hachana) seront pour lui un remède mystique pour faire pardonner toutes ses fautes, Hachem ne sera pas prêt à lui pardonner. S'il n'a pas la crainte de la Royauté, la peur de la punition, c'est le signe qu'il a délaissé toute ordonnance de la Torah.
"D. a arrangé les choses de telle sorte qu'on Le craigne" (Kohélet 3,14), c'est le but de la Création ; si l'homme ne craint pas Hachem, il n'a pas de quoi être pardonné.
[rapporté par le rav Barou'h Rozenblum]

<--->

-> Le roi Shlomo dit : "Il en est qui se perdent par l'absence de toute règle" (Michlé 13,23).

Comment quelqu'un peut-il être puni sans jugement?
Sur ce sujet le Maharal dit : "on parle de quelqu'un qui dit qu'il ne craint pas le jugement, il ne craint pas la sentence redoutable, c'est ça qui va provoquer sa mort, car celui qui dit : j'aurai la paix', la Torah dit sur lui : 'Hachem ne consentira jamais à lui pardonner!'
C'est pourquoi le fondement de la réussite au jour du jugement est la crainte et la peur, redouter et ne jamais penser j'aurai la paix.
Seul l'homme qui se prépare en vérité et franchise, craint le jour du jugement et devant qui il se tiendra il aura alors une possibilité de sortir acquitté de ce jugement."

Lecture du Téhilim 27 pendant le mois d’Elloul

+ Lecture du Téhilim 27 pendant le mois d'Elloul :

-> De nombreuses personnes, on l'habitude de réciter, entre Roch 'Hodech Elloul et Hochana Rabba, le Téhilim 27 qui commence par le verset : "De David. Le Seigneur est ma lumière et mon salut : de qui aurais-je peur? Le Seigneur est le rempart qui protège ma vie : qui redouterais-je?"
Si Hachem est "ma lumière et mon salut" et "le rempart qui protège ma vie", alors il n'y a pas de place pour la moindre crainte ou peur.

-> En ce qui concerne la grandeur de ce Téhilim, voici ce qui est rapporté dans le livre de prières de Rabbi Chabétaï de Rachkov : «
"Toute personne qui récite le Téhilim 27, 'De David. Le Seigneur est ma lumière et mon salut, depuis Roch 'Hodech Elloul jusqu'à Sim'hat Torah, tous les soirs et tous les matins, aura l'assurance de jouir de belles années, bonnes et agréables. Il pourra même annuler un mauvais décret qui aurait été fixé sur lui depuis le Ciel, se débarrasser de tous les accusateurs, écarter de lui toutes les sentences dures et mauvaises, et ressortir innocent du jugement".

Et il poursuit ensuite ses explications de manière plus approfondie : "À partir de Roch 'Hodech Elloul s'ouvrent 13 sources issues des treize pôles de miséricorde, qui se dévoilent et apportent leur lumière dans les mondes inférieurs.
Et c'est pour cette raison que le Tétragramme apparaît 13 fois dans ce Téhilim 27, en lien avec ces 13 pôles de miséricorde. Et en prononçant ce téhilim, nous agissons sur le Tribunal Céleste, nous controns tous les Accusateurs, et nous les empêchons de s'approcher et de participer au jugement. Celui-ci ne sera donc prononcé que par Hachem Lui-même, et alors, nous serons complètement innocentés."

"Parmi tous les jours particuliers qui furent créés, il existe le jour de Kippour destiné au peuple juif, et Hachem fut rempli de joie lorsqu'll l'a donné avec un grand amour au peuple d'Israël".
[Tana déBé Eliyahou rabba - chap.1, lettre 3]

<--->

-> Si nous comprenions vraiment la grandeur de Kippour, nous compterions les heures et les minutes jusqu'à ce jour grandiose ! Et pourquoi n'agissons-nous pas de la sorte?
La réponse est simple : parce que nous ne ressentons pas le poids de nos fautes.
[rav Barou'h Rozenblum]

Des juges et des officiers – les téfilines

+ Des juges et des officiers - Téfilines de la tête et du bras :

"Des juges et des officiers tu nommeras dans toutes tes villes" (Choftim 16,18)

-> Le Chla haKadoch rapporte les paroles du Séfer Yétsira qui dit que l'homme a reçu l'ordre de garder les 7 'portes' de sa tête qui sont : les deux yeux, les deux oreilles, les deux narines et la bouche.

-> Le Bné Yissa'har dit : la paracha Choftim inaugure le mois d'Elloul pour te dire que le moyen d'accéder au repentir est de faire en sorte que l'homme garde les 7 portes de son corps.

-> Le Sfat Emet (Paracha Choftim) explique : "Des juges et des officiers tu nommeras" = "des juges" désigne les téfilines de la tête, et "des officiers" désigne les téfilines du bras.

Les téfilines de la tête, dont l'emplacement est au-dessus du cerveau, ont pour rôle d'influencer l'âme qui est située dans le cerveau, afin que l'intellect soit pur pour diriger et contrôler sa pensée et ses membres.
On retrouve cette idée dans le langage du Yéhi Ratson que les Achkénazim prononcent avant de mettre les téfilines : "Que l'âme qui est dans mon cerveau, avec mes sens et mes forces soient tous assujettis au service de D., béni soit Son Nom".
Et les téfilines du bras représentent l'officier qui contraint le peuple avec le bâton et la ceinture.

Ainsi il est écrit dans le livre Ohr haTsévi : c'est pour cette raison qu'il y a 2 lettres Shin (ש) gravées dans les Téfilines de la tête, un à trois branches et un à quatre branches, pour te dire que le rôle des téfilines de la tête est d'être comme "un juge" pour superviser les sept portes.

Avec les Téfilines du bras nous faisons 7 enroulements autour du bras, pour te dire que leur rôle est de veiller aux instructions du juge pour qu'elles puissent agir sur toutes les 7 portes. Et si l'homme ne respecte pas les instructions, l'officier a le pouvoir de frapper ces membres.

<--->

+ Les téfilines préservent de la faute :

-> Le Rambam écrit (Lois sur les téfilines 4,25) :
"La sainteté des téfilines est grande, car tout le temps où les téfilines sont sur la tête de l'homme et sur son bras il est humble et craint le Ciel. Il ne se laisse pas aller à la plaisanterie ou à des discussions vaines, et il ne produit pas de mauvaises pensées, mais il oriente son cœur vers des paroles de vérité et de justice. C'est pourquoi l'homme doit s'efforcer de les porter toute la journée, car c'est ainsi que se pratique ce commandement."

-> Le Méiri dit :
l'homme qui est orné de ses téfilines n'a aucune crainte d'être entraîné vers des choses méprisables, car la sainteté des téfilines conduit à la crainte du Ciel.

-> La guémara (Béra'hot 30b) rapporte qu'Abbayé était assis devant Rabba et remarqua qu'il était joyeux et rempli d'allégresse, à tel point qu'il "semblait rejeter le joug" (Rachi).
Abbayé lui dit : comment peux-tu être si joyeux et rempli d'allégresse, il est pourtant écrit : "Et réjouissez-vous (en D.) avec tremblement?"
Rabba lui répondit : "Je mets les téfilines". Et Rachi explique la grandeur des téfilines qui étaient sur lui : "Ils sont un témoignage que l'autorité de mon Créateur est sur moi".

=> Lorsque l'homme met ses Téfilines, il a le contrôle sur les sept portes et il n'y a aucun risque qu'il faute, et donc il peut se permettre de se réjouir et de se laisser aller à la joie.

<--->

-> La guémara (Ména'hot 43b) dit : "Heureux est le peuple d'Israël, car Hachem l'a entouré de mitsvot. Ils portent les téfilines sur leurs têtes et sur leurs bras, ils installent les tsitsit sur leurs habits, et ils posent la mézouza à leurs portes. Et David s'est exprimé à propos des mitsvot : 'Sept fois par jour je célèbre Tes louanges, en raison de Tes justes arrêts' (Téhilim 119,164).
Rabbi Éliézer ben Yaakov dit : tout celui qui a des téfilines sur sa tête et sur son bras, et des tsitsit sur son habit, et une mézouza sur sa porte, il est fort probable qu'il ne fautera pas, comme il est dit : 'Mais un triple lien est encore moins facile à rompre' (Kohélet 4,12)."

À première vue, la chose est difficilement compréhensible lorsqu'on se penche sur la réalité concrète, car tous les gens qui respectent la Torah et ses Commandements mettent leurs téfilines, portent des tsitsit, et ils ont tous des mézouzot aux portes de leurs maisons, et malgré tout ils ne sont pas "propres de toute faute".

Le Gaon de Vilna explique : il n'est pas dit "tout celui qui a des téfilines sur sa tête et sur son bras", mais (si on traduit de façon vraiment littérale) : "Tout celui qui a des téfilines dans sa tête et dans son bras".
Si les téfilines sont vraiment "dans notre tête et dans notre bras", alors nous aurons la garantie que nous ne fauterons pas.

Quelle est la signification de ces paroles?
La mise des téfilines n'est pas une simple action extérieure, mais l'homme doit accomplir cette mitsva avec toute sa signification intérieure.
Le Rama (Ora'h Haïm 1,1) a écrit : " 'Je place Hachem en face de moi en permanence' est une grande règle dans la Torah". Il n'y a pas de plus grand niveau que celui-ci. Et pourquoi?
Car lorsque l'homme installe Hachem en face de ses yeux, il ne peut pas fauter.
Il en est de même pour la mitsva des téfilines: lorsque les téfilines seront "à l'intérieur de sa tête et à l'intérieur de son bras", intégrés et unifiés avec lui, aucun membre n'agira contre la volonté de Hachem.

La mitsva des bikourim sert d’expiation à la faute d’Adam Harichon

+ La mitsva des prémices sert d'expiation à la faute d'Adam Harichon :

-> La faute d'Adam Harichon était aussi incluse une faute d'ingratitude envers Hachem, puisqu'il s'est exprimé : "La femme que Tu m'as adjointe, c'est elle qui m'a donné de l'arbre et j'ai mangé".
En revanche, l'objectif de la mitsva des prémices (Ki Tavo 26,10) est d'implanter en l'homme la qualité de reconnaissance envers Hachem.

C'est pourquoi, selon le Maor vaChémech, la mitsva des "prémices" (bikourim) vient racheter la faute d'Adam Harichon.
[ à l'époque du Temple, une mitsva incombait à quiconque possédait un champ où poussaient des fruits des 7 espèces, d'apporter les prémices de ses fruits au Temple et de les donner aux Cohanim. Quand on voyait, en son champ, les premiers fruits qui commençaient à mûrir, on attachait un morceau d'osier sur la queue du fruit, et l'on disait : "Haré, Élou Bikourim" (Voici, ce sont les prémices). Et quand ils étaient mûrs, on les prenait, afin de les apporter au Temple. ]

D'après cela, on comprend pourquoi la michna commence par la figue lorsqu'elle traite de cette mitsva : "Si un homme descend dans son champ et aperçoit une figue qui a commencé à mûrir... il l'entoure avec une ficelle", car d'après un des avis (dans la guémara Sanhédrin 70a), "l'arbre dont Adam Harichon a mangé le fruit était un figuier".
Cet avis tire sa preuve du verset : «"Ils cousirent alors une feuille de figuier" (Béréchit 3,7) : "la chose qui leur a servi à fauter a également été utilisée pour réparer le mal causé".

Le Maor vaChémech écrit : lorsqu'un homme descend dans son champ et aperçoit une figue qui a commencé à mûrir, il ressent une forte envie de la consommer, comme cette fameuse figue de l'arbre de la connaissance qu'Adam Harichon désirait manger.
"Il l'attache avec une ficelle" = cela signifie qu'il résiste à son désir et qu'il "l'enferme à clé". Et comment fait-il pour ne pas succomber?
En méditant bien sur le fait qu'il n'est que chair et que demain, "des herbes monteront sur ses joues" (c'est-à-dire : il sera dans la tombe).
Et à cause de quoi a-t-il été décrété que le corps devait se décomposer dans la terre? C'est à cause de la faute d'Adam Harichon qui a été provoquée par le fait qu'il a cédé à son désir. Et par voie de conséquence, s'est attachée à lui ainsi qu'à toute sa descendance l'impureté du serpent originel, dont on ne peut se débarrasser que par le biais de la mort et de l'enterrement.
Et en y réfléchissant, il laissera tomber son envie et il raffinera sa matérialité de son vivant.

<------>

-> Le Baal haTourim fait remarquer que dans le passage traitant des prémices (bikourim) n'apparaît pas la lettre hébraïque samekh. Cette lettre fait allusion au mauvais penchant (Samaël - סמאל).
Un homme qui fait preuve de reconnaissance envers Hachem, en prenant conscience que tout ce qu'il possède provient de Lui, ne pourra pas fauter.
C'est pourquoi au moment où l'homme apporte ses prémices, le Satan ne peut pas avoir d'emprise sur lui, étant donné qu'il est en train d'exprimer toute sa gratitude à son Créateur.
Quant au Satan, il symbolise l'extrême inverse : l'ingratitude.

C'est pourquoi la lettre samekh ne figure nullement dans le passage évoquant les prémices, pour faire allusion au fait que le Satan ne peut pas nuire aux individus qui apportent leurs premiers fruits et qui viennent remercier le Créateur.

<--->

-> "Moché a vu grâce à l'Esprit Saint que le Temple serait détruit et que les prémices (bikourim) arrêteraient d'être offertes, il a alors institué que les juifs devraient réciter 3 prières quotidiennes, car la prière est plus précieuse aux yeux de Hachem que toutes les bonnes actions et que tous les sacrifices."
[midrach Tan'houma Ki Tavo 1]

-> "Le but de toutes les mitsvot est que nous ayons confiance en notre D. et que nous Le remerciions de nous avoir créés, et c'est le but de la Création, car il n'y a pas d'autre raison à la Création Première, et le D. suprême ne désire qu'une seule chose, c'est que l'homme prenne conscience d'avoir été créé et qu'il Le remercie pour ça."
[Ramban - Bo]

"Le but de toutes les mitsvot est que nous ayons confiance en notre D. et que nous Le remerciions de nous avoir créés, et c'est le but de la Création, car il n'y a pas d'autre raison à la Création Première, et le D. suprême ne désire qu'une seule chose, c'est que l'homme prenne conscience d'avoir été créé et qu'il Le remercie pour ça."
[Ramban - paracha Bo]

La Torah de celui qui peine pour elle, a plus de valeur

+ Dévarim - la Torah de celui qui peine pour elle, a plus de valeur :

-> "Je [Moché] vous ai parlé en ce temps-là ainsi : "Je ne peux assumer, moi seul, votre charge"." (Dévarim 1,9)
-> "Choisissez parmi vous des hommes sages, judicieux et éprouvés, dans vos tribus et je les établirai vos chefs". Vous m’avez répondu en disant : "Ce que tu conseilles de faire est bien" (Dévarim 1,13-14)

-> Rachi explique sur les mots "Vous m’avez répondu" = votre décision était intéressée. Vous auriez dû répondre : "Notre maître Moché, de qui est-il plus agréable d’apprendre? De toi ou de tes disciples?! N’est-ce pas de toi [qu’il est préférable d’apprendre la Torah], car tu as souffert pour elle?"

=> La paracha Dévarim commence par une série de reproches adressés par Moché Rabbénou. L’un d’eux se rapporte au conseil donné par Yitro de nommer des hommes pour soulager Moché dans l’enseignement qu’il devait dispenser au peuple. Les Bné Israël acceptèrent volontiers la proposition. Moché les réprimanda ; ils auraient dû insister et demander à n’apprendre que de lui.

Rachi précise que Moché avait un avantage exclusif : il avait souffert (mitstaer) pour la Torah.
=> À quel type de souffrance fait-il référence ?

Ce terme peut être compris de 2 façons.

1°/ La première interprétation est proposée par le rav Moché Feinstein (Darach Moché - Dévarim 1,14).
Il demande pourquoi Rachi n’a pas simplement dit qu’ils auraient dû vouloir l’enseignement de Moché du fait de son érudition suprême. À quoi sert l’ajout de sa souffrance pour la Torah?
Il répond que l’instruction d’une personne ne détermine pas sa capacité à transmettre un savoir. Un homme peut être moins cultivé qu’un autre et mieux enseigner. Ce sont ses efforts pour approfondir le sujet qui sont plus significatifs.
Le rav Moché Feinstein estime donc que la souffrance en question fait référence à la messirout néfech (don de soi, dévouement) pour comprendre parfaitement le sujet étudié. C’est parce que Moché avait atteint ce haut niveau de clarté à travers ses efforts, que le peuple aurait dû désirer apprendre de lui uniquement.

2°/ Le rav Steinman (Ayélét haCha'har - Dévarim 1,14) explique la souffrance endurée par Moché d’une autre façon.
Il se concentre sur les 40 jours où Moché apprit la Torah sur le mont Sinaï. Il passa cette période sans manger ni boire. Selon Rachi, bien que Moché fût doté d’une force miraculeuse lui permettant de survivre sans s’alimenter pendant si longtemps, Moché ressentit la faim et fut incommodé par ce jeûne. C’est pour cette raison que les Bné Israël auraient dû vouloir apprendre directement de Moché.

En quoi l’inconfort physique de Moché expliquerait-il ce désir du peuple juif? [en effet, d'après l’explication du rav Moché Feinstein, cela ne pose pas de problème ; étant donné que la souffrance dont parle Rachi correspond aux efforts fournis pour acquérir plus de clarté, on comprend pourquoi Moché avait une meilleure compréhension de la Torah.]

Le fait que Moché accepte ce désagrément pendant son étude de la Torah prouve son dévouement infini pour acquérir une compréhension réelle de la Torah. Sa messirout néfech inégalée nous laisse présumer qu’il fit tout son possible pour apprendre avec le maximum de clarté. Il convenait donc de ne vouloir apprendre que de lui.

L’explication de rav Steinman montre que la Torah étudiée dans des conditions difficiles a une grande valeur. (cela n'est pas contradictoire de faire la mitsva d'étudier avec joie)
Le rav Pin'has Scheinberg insistait beaucoup sur l’importance d’un tel effort. Il disait que nombreux sont ceux qui ne sont prêts à étudier que quand tout va bien, ils ont besoin de chambres spacieuses, d’un climatiseur, ..., et si tout ne fonctionne pas comme ils le désirent, ils ne peuvent pas continuer.
Les disciples les plus illustres sont ceux qui poursuivent leur étude en toutes circonstances.
[les embuches sur le chemin (ex: fatigue, paresse, chaleur, ...) nous permettre de témoigner d'à quel point la Torah est importante à notre cœur, à quel point on l'aime et on lui est dévouée.]

C’est le sens de la michna (Pirké Avot 6,4) : "Tel est le chemin de la Torah ; du pain [trempé] dans du sel tu mangeras, tu boiras de l’eau par petites quantités et tu dormiras sur la terre". Cela ne signifie pas que l’on doit vivre ainsi pour pouvoir étudier, mais qu’il faut être capable d’étudier même dans des circonstances tellement défavorables.
Comme le disait rav Scheinberg, seule une personne de cette envergure peut atteindre une véritable érudition en Torah. Il ajoutait que la récompense d’une telle étude est extrêmement grande. Il rapportait les propos de rav Yérou’ham Leibowitz : "Si une personne patauge péniblement dans la boue pour aller étudier ; elle emportera, à sa mort, cette terre au Gan Éden et recevra une récompense pour la boue qui salit ses chaussures ainsi que pour la contrariété éprouvée." (on peut éventuellement le comprendre physiquement, et moralement. Patauger sur le chemin de l'étude de la Torah, c'est aussi magnifique! [regarde la boue que j'ai par amour pour toi Hachem! ] )

Le rav Yéhonatan Gefen ajoute : ceci ne s’applique pas seulement aux hommes et à leur étude, mais également aux femmes qui doivent parfaire leur étude et leurs prières. Par ailleurs, la messirout néfech qu’une femme déploie pour permettre à son mari et à ses enfants d’étudier entre certainement dans le cadre de cet enseignement. Et plus la tâche est difficile, plus la récompense est grande.

Si je n'étais pas tombé, je ne me serais pas relevé, si je n'avais pas été assis dans l'obscurité, Hachem n'aurait pas été une lumière pour moi.
[midrach Shocher Tov - Téhilim 5 ]

[nos souffrances, nos moments obscurs de la vie peuvent être ce qui va générer finalement beaucoup de belles choses, de lumière, dans notre vie. ]

"L'homme dispose son cœur [ses pensées], et c'est d'Hachem que viennent les paroles de sa bouche" (l'adam ma'arché lèv, oumé'Hachem maané lachon - Michlé 16,1).
La seule chose qu'une personne puisse faire est de préparer les pensées dans son cœur.
Ensuite, "les paroles de sa bouche viennent d'Hachem". Même la parole d'une personne n'est pas sous son propre contrôle ; elle est contrôlée par Hachem.

Au cours de sa vie, une personne dit le "Kriat Shéma" deux fois par jour, tous les jours. Mais elle ne remarque même pas l'avertissement qu'il contient : "ichamérou la'hem" (prends garde). De quoi doit-on se prémunir?
"Pen yifté lévavé'hem" = de peur que ton cœur ne soit égaré.
Les gens n'ont aucune idée qu'il existe un tel concept, que leur cœur peut être égaré!
[rabbi Nathan Watchfogel]

L’humilité de Hillel, et comment elle fut récompensée

+ L'humilité de Hillel, et comment elle fut récompensée :

-> Rabbi Pin'has Goldwasser nous enseigne que l'on trouve dans la guémara (Beitsa 20a) l'exemple du comportement que nous devons adopter dans un cas de désaccord, et combien il est bénéfique. Elle rapporte deux histoires. Prenons-en d'abord connaissance, avant d'approfondir leur compréhension pour en puiser le merveilleux message.

Deux points opposent les tenants de Hillel et les tenants de Chamaï au sujet des lois du Yom Tov, comme il est écrit dans la Michna (Beitsa19b) : "Ceux qui suivent Chamaï disent qu'on apporte des Chelamim sacrifices consommés par le propriétaire- sans apposer les mains sur leur tête, mais qu'on n'apporte pas de Ola - sacrifices entièrement consumés. Ceux qui suivent Hillel disent qu'on apporte des Chelamim et des Olot, et qu'on appose les mains sur leur tête".

Le premier point de désaccord est : faut-il apporter le sacrifice Ola à Yom Tov ou seulement Chelamim? Selon les tenants de Chamaï, on ne devait apporter que les Chelamim, car le propriétaire en consommait, on pouvait donc tuer l'animal et le cuire, mais le Ola, dont le propriétaire ne mangeait pas, ne devait pas être sacrifié. Selon les tenants de Hillel, on pouvait aussi apporter le sacrifice de Ola.
Le deuxième point de désaccord est : faut-il ou non apposer les mains sur la tête de la bête le jour de Yom Tov?

La guémara raconte : "Nos Maîtres nous enseignent l'histoire de Hillel l'Ancien, qui avait apporté des sacrifices de Ola dans la cour du Temple et s'apprêtait à apposer ses mains sur leur tête, le jour de Yom Tov" ; il agissait donc selon l'opinion qu'il avait formulée.
"Des élèves de Chamaï l'Ancien s'approchèrent de lui et lui demandèrent : 'À quoi est destinée cette bête? Il leur répondit : 'C'est une femelle, et je l'ai apportée pour la sacrifier comme Chelamim' ". Rachi explique : "Hillel avait un tel degré d'humilité, qu'il était prêt à déguiser la réalité pour la paix."
Afin d'éviter un conflit avec les élèves de Chamaï, il leur a caché le fait qu'il amenait un sacrifice Ola. Il leur dit que c'était une femelle apportée comme Chelamim, et pour accréditer ses propos "il secoua la queue de la bête", pour leur donner l'impression que c'était une femelle, "et ils s'en allèrent".
Hillel, dans son humilité, préférait ne pas entrer avec eux dans un débat. Il leur fit croire qu'il se rangeait à leur avis : "Vous avez raison. Comment ça, un sacrifice Ola? Mais non, c'est une femelle pour le sacrifice Chelamim!"

"Ce même jour", continue la guémara, "la mouvance de Chamaï prit le dessus sur celle de Hillel, et les premiers voulurent que la loi soit fixée selon leur avis. Il y avait là un vieil homme du nom de Baba ben Bouta, qui était élève de Hillel l'Ancien. Il était convaincu que la loi correspondait à l'avis de Hillel. Aussi fit-il amener tous les troupeaux de Kédar de Jérusalem, ce qui représentait des milliers de bêtes, dans la cour du Temple, et il s'exclama : Celui qui veut apposer ses mains sur la bête, qu'il vienne le faire!". Il y eut tant de personnes qui le firent ce jour-là que l'avis qui interdisait d'apposer les mains le jour de Yom Tov semblait définitivement écarté.
"Ce jour-là, la mouvance de Hillel prit le dessus, la loi fut tranchée selon son avis, et il n'y eut aucune contestation."

Après ce récit, la Guemara continue :
"Cette histoire parle encore d'un élève de Hillel, qui avait amené des Olot dans la cour du Temple pour apposer les mains (Semikha) avant de les offrir en sacrifice. L'un des élèves de Chamaï le trouva et l'interpella : 'Qu'est-ce que cette Semikha?'", comme pour demander : "Pourquoi t'apprêtes-tu à faire cela?
Nous sommes d'avis, contrairement à vous, qu'une telle action est interdite le jour de Yom Tov.
"Il lui répondit : 'Qu'en est-il de se taire?'", c'est-à-dire : 'Tu aurais dû te taire'.
"Il s'en tint à cette réprimande et s'en fut." La discussion prit fin là-dessus.

Abayé tire de cette histoire un enseignement sur la conduite à tenir : "Lorsqu'un Sage fait l'objet d'une réprimande non justifiée, il ne doit pas répondre avec des paroles plus dures que celles qui lui ont été adressées.
De même que l'un a dit 'qu'est-ce que cette Semikha et que l'autre a répondu qu'en est-il de se taire ?, rien de plus."

<--->

-> Le rav Yaakov Israël Pozen (Adéraba) explique :
C'est un enseignement très précieux qui nous est transmis là. Nous ne sommes pas tous capables de nous taire quand on nous fait des reproches ni de céder. Mais il y a une chose adaptée et très concrète que nous pouvons faire.

Que se passe-t-il en général dans une dispute? L'autre nous dit un mot désagréable, nous lui faisons une réponse encore plus blessante. Il s'empresse de nous dénigrer sans pitié, de nous faire honte en public.
On doit rééquilibrer la balance, on lève la main, l'autre répond avec un bâton ... Le problème, c'est que la dispute suit un processus d'escalade.

Si nous nous contentions de maintenir le même niveau au cours de la dispute, ce serait totalement différent. Certes, on ne veut pas être en reste, on ne parvient pas à se retenir de réagir quand on nous a blessés. Mais si on répondait à notre interlocuteur sur le même registre, avec la même intensité, il n'y aurait pas d'escalade et au final on pourrait faire la paix.

C'est ce que nous apprenons de la deuxième histoire de la guémara : prendre garde, au moins, à répondre dans les mêmes proportions, sans en rajouter.
Il est à noter qu'il s'agit, dans la deuxième histoire, d'un des élèves de Hillel. Un élève ne peut pas céder quand le respect de son maître est en jeu, "Ils ont poignardé leur Maître?", il devait donc répliquer.
Mais il a su répliquer dans la juste mesure, sans en rajouter. En conséquence de quoi, la dispute s'est arrêtée net, au lieu de s'envenimer.

Parallèlement à cela, la première histoire se passe avec Hillel lui-même. Lui n'est pas du tout entré dans le conflit. Au contraire, il a menti pour la paix, pour faire semblant qu'il se rangeait à l'avis de Chamaï. Et quelle en a été la conséquence?
La guémara nous raconte qu'on était sur le point de fixer la loi selon l'avis de Chamaï, et que soudain tout a basculé. Baba Ben Bouta, qui savait qu'Hillel avait raison, fit apporter le troupeau de Kédar de Jérusalem, des milliers de gens ont sacrifié des Ola, en apposant leurs mains sur leurs têtes, et ce jour-là la loi fut fixée selon l'avis de Hillel.

C'était un événement extraordinaire, défiant l'entendement. Alors que l'on s'apprêtait à fixer la loi selon l'avis de Chamaï, tout à coup, il y a eu un retournement de situation. Ce qui s'est passé, c'est que Hillel a cédé, il a baissé la tête, humblement, n'a pas fait la guerre en défendant son avis. De ce fait, c'est D. Lui-même qui a mené son combat. Et quand c'est D. qui mène un combat, l'issue en est bien plus sûre!

Cet exemple est magnifique : Celui qui veut vaincre a intérêt à céder. Il arrivera ainsi à une victoire authentique, et ce pour deux raisons : tout d'abord, céder, c'est une grande victoire. Et au-delà de ça,
La-haut, c'est D. qui dirige les combats, et si tu ne fais pas la guerre toi-même, Lui mènera les choses comme tu le souhaites.