Aux délices de la Torah

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"Israël vit la grande main que Hachem avait déployée contre l'Egypte et le peuple révéra Hachem, ils eurent foi en Hachem et en Moché, son serviteur" (Béchala'h 14,31)

=> Que signifie le fait que le peuple a eu foi en Moché à la suite de ce qui s'est passé?
Ce que signifie ce verset, c'est qu'au bord de la mer Rouge, le peuple juif lui-même avait atteint une compréhension profonde de la Divinité. Comme l'affirment les Sages, "une servante à l'ouverture de la mer [Rouge] a vu ce que le prophète Yé'hezkel n'a pas vu" (Mékhilta Béchala'h 2).
Les juifs croyaient maintenant qu'il était possible pour un homme mortel d'atteindre la stature exaltée que Moché avait atteinte.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béchala'h 14,31]

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=> L'ouverture de la mer Rouge nous a appris que nous pouvons tous (chaque juif) atteindre le niveau de conscience de la divinité de Moché.

"Aharon et ses enfants viendront ... et recouvriront l'arche" (Bamidbar 4,5)

=> La Torah confie aux Cohanim le rôle de couvrir les ustensiles du Michkan, et non aux simples Lévi'im. Ce qui paraît étonnant. Qu'y avait-il de si important dans ce travail qui ne le rendait possible que par les Cohanim?
Même le rôle de transporter l'arche sainte, qui semble être une tâche plus noble, revenait aux Lévi'im de la famille de Kehat, et non obligatoirement à des Cohanim !

-> Le rav Moché Feinstein explique :
C'est que normalement les ustensiles de sainteté doivent être découverts. On ne doit pas cacher la vérité de la Torah ni en omettre certains détails. Cela porte atteinte à l'entièreté de la Torah. On a le devoir d'appliquer la Torah dans toute son entièreté. On n'est pas habileté à manipuler les paroles de Torah avec une sorte de légèreté pour se permettre certaines choses qui pourraient nous arranger, dans un cas où la Torah se montre rigoureuse.
On ne fait pas ce qu'on veut des lois pour les adapter à nos intérêts. La Torah est Divine et absolue et on ne s'amuse pas avec ses lois. Malgré tout, dans certains cas extrêmes, il existe quand même une possibilité de "couvrir" les saints ustensiles. Hachem ne demande pas l'impossible et si la situation l'oblige, il peut parfois y avoir une attitude exceptionnelle à adopter, qui pourrait sortir de la ligne habituelle, pour rendre la Parole Divine accessible à la réalité. Mais seuls les plus grands de la génération, reconnus par leur Sagesse et leur crainte du Ciel, sont habiletés de prendre sur eux cette responsabilité. Seul le Cohen, représentant l'élite, l'autorité suprême, est apte à prendre sur lui cette charge et personne d'autre, pas même d'autres grands érudits comparés aux autres Lévi'im.
Absolue mais en même temps accessible, ce sont les deux aspects de la perfection de la Thora.

Lorsqu'une personne décède, Hachem vient et se révèle à elle.
[voir Yalkout Chimoni sur Iyov - chap.922]

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-> Dans les descriptions de ce que les gens ont vu et ressenti lorsqu'ils étaient cliniquement morts, le thème commun à de nombreux récits est celui d'une personne voyageant dans un tunnel sombre. Au bout du tunnel, une immense lumière engloutissait totalement la personne, qui était submergée par un sentiment d'amour et de sécurité extraordinaires. Elle se sent sans souci, à l'aise, belle, détendue et totalement heureuse d'être là.
Quel est ce sentiment qui est éprouvé?
Le verset nous dit que tant que nous sommes en vie, il est impossible pour l'homme de voir Hachem. Cependant, nos Sages nous disent que lorsqu'une personne décède, Hachem vient et se révèle à elle (voir Yalkout Chimoni sur Iyov - chap.922) et de nombreuses sources se réfèrent à la présence d'Hachem comme à une lumière brillante.

Faire téchouva avant d’étudier la Torah

"Ils partirent de Réfidim et arrivèrent au désert du Sinaï" (Yitro 19,2)

-> Rachi cite la comparaison faite par la Mékhilta entre ces deux événements :
tout comme le départ du peuple juif de Réfidim s'est fait dans un état de repentance (après avoir subi l'attaque d'Amalek), leur arrivée au Sinaï s'est faite dans un état de repentance (téchouva).

Le Imré Emet voient dans ce repentir préalable à la révélation un modèle pour toute étude de la Torah.
En s'engageant dans une introspection avant d'étudier, une personne purifie son âme, ce qui la rend plus réceptive à l'influence de la Torah.
C'est l'une des significations de notre prière quotidienne "achivénou Hachem léToraté'ha" = aide-nous à nous repentir afin de nous permettre d'apprendre Ta Torah correctement.

"Vous ne les reverrez plus jamais (lo tossifou lir'otam od ad olam). Hachem combattra pour vous, et vous resterez silencieux" (Béchala'h 14,14-15)

-> La Mékhilta déduit de la juxtaposition de ces deux versets qu'Hachem assure les juifs qu'Il défendra leur cause contre leurs ennemis non seulement maintenant, mais aussi "ad olam", à tout jamais.

Le Imré Emet (Likouté Yéhouda) ajoute que l'on peut développer ce point avec les mots de conclusion "véatem ta'harichoun" (et vous resterez silencieux).
Même s'il y a des moments où il n'y a personne pour prier en faveur de la nation, Hachem la défendra.

"Afin que la Torah d'Hachem soit dans ta bouche" (Bo 13,9)

-> Nos Sages (Kidouchin 36a ; Mékhilta Bo) voient dans cette formule une équivalence entre les mitsvot des tefillin et de l'étude de la Torah.

Le Sfat Emet développe cette idée en proposant que, tout comme le roi juif portait un rouleau de Torah personnel, chaque homme juif est un "prince" qui porte une version condensée de la Torah sous la forme de ses tefillin.

Un parallèle entre les deux : Les 5livres de la Torah peuvent être divisés en deux groupes, les quatre premiers et le dernier livre de Michné Torah qui englobe les autres.
De même, la paire de tefillin se compose de cinq récipients : quatre dans le chel roch, et un dans le chel yad qui englobe le matériel des quatre autres.

[Cela peut être mieux apprécié à la lumière de la formulation du Maharal de Prague (Tiféret Israël -chap.43) selon laquelle la Torah est bidimensionnelle, l'une reflétant la perspective de celui qui l'a donnée, Hachem, et l'autre celle de celui qui l'a reçue, le peuple juif.
Les quatre premiers livres constituent la première dimension et le Michné Torah la seconde, qui, pour cette raison, est rédigée du point de vue de Moché.
Selon le Sfat Emet, les téfillin suivent le même modèle. Le chel roch, placé sur l'esprit, est le plus élevé des deux et reflète la dimension abstraite et intellectuelle, l'élément d'Hahcem.
Il est donc composé de quatre parchemins, tout comme Sa dimension de la Torah contient quatre livres.
Le chel yad, placé sur le siège de l'activité, est l'élément du peuple juif. Il s'apparente donc au Michné Torah, constitué d'un seul parchemin].

"C'est le décret de l'offrande de Pessa'h" (zot 'houkat haPassa'h - Bo 12,43)

-> Le terme " 'hok" est souvent utilisé pour désigner une loi qui défie la raison.
Le Imré Emet expliquent son utilisation dans ce contexte comme une allusion à la nature incompréhensible de la sortie d'Egypte. Le peuple juif s'était enlisé dans l'idolâtrie, au bord de l'abîme spirituel.
Après toutes les explications sur la façon dont ils ont mérité la délivrance, l'essentiel est qu'elle ne peut être comprise autrement que comme le reflet de l'élection essentielle et immuable d'Israël, qui transcende leur mérite ou leur démérite.

"Si c'est un fils, vous le tuerez, et si c'est une fille, elle vivra" (Chémot 1,16)

-> Puisque les sages-femmes avaient reçu l'instruction de tuer spécifiquement les garçons, pourquoi était-il nécessaire d'ajouter que les filles devaient être laissées en vie?

Le Sfat Emet explique que l'intention de Pharaon était que les sages-femmes se surinvestissent délibérément dans le soin des filles afin de donner l'impression qu'elles étaient compatissantes.
Cela leur permettait de couvrir leurs actes délictueux à l'égard des bébés garçons.
Bien entendu, les sages-femmes ont désobéi à l'ordre de Pharaon, non seulement en s'abstenant d'assassiner les garçons, mais aussi en s'occupant activement d'eux.
Ainsi, l'instruction de Pharaon de s'occuper des filles était fortuite, fournissant une couverture à leurs efforts humanitaires pour s'occuper des garçons vulnérables.

La grandeur de l’homme sur les autres créations

+ La grandeur de l'homme sur les autres créations :

Rachi (Béréchit 1,27) souligne que l'homme a été créé avec les mains d'Hachem, et non avec Sa parole. En fait, Rachi laisse entendre que le fait même que nous ayons été façonnés de Ses mains est ce qui qualifie l'homme comme ayant été créé uniquement à Son image.
Quelle est la signification du fait que la création de l'homme était différente (du restant de la création), et pourquoi est-ce, en particulier, la façon dont nous avons été créés à Son image?

La parole est une cristallisation du monde intérieur de l'orateur dans le domaine physique de ses mots. L'intérieur de l'orateur est transmis par les mots qu'il prononce. Les mots eux-mêmes ne sont que des contenants pour l'intention de celui qui les a prononcés.

Le monde est la parole d'Hachem. Ce qui signifie que le monde que nous voyons n'est qu'un contenant pour l'expression d'Hachem.
L'essence n'est pas ce que nous voyons. Nous voyons le récipient qui la contient.

L'homme, lui, est différent. Nous ne sommes pas un récipient fabriqué par les mots d'Hachem avec Son essence à l'intérieur. Nous sommes plutôt, dans notre totalité, l'œuvre d'Hachem, et même notre contenant exprime Son essence.
L'idée est que les choses créées avec des mots ont une intériorité qui exprime leur source, mais sont enfermées dans les mots qui les contiennent. Les choses qui sont faites avec les mains ont une réalité qui exprime son créateur.

C'est pourquoi la stature de l'homme dépasse celle du reste du monde.
Le reste du monde est constitué des mots d'Hachem, expression interne d'Hachem, mais enfermée dans une enveloppe physique.
Le corps même de l'homme est une expression d'Hachem, littéralement à Son image. C'est pourquoi l'homme est plus grand que le reste du monde.
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Balak 5700 (1940)]

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[un juif a une âme provenant de l'intériorité d'Hachem, des mondes les plus élevés, ce qui n'est pas le cas des non juifs qui proviennent de l'extériorité d'Hachem, de niveaux plus bas.
Ainsi, chaque juif doit être fier de sa grandeur innée, et responsable pour l'utiliser au mieux. ]

"Et quand bien même notre bouche serait pleine de cantiques comme la mer ; notre langue, de chants, comme la multitude de ses vagues, et nos lèvres, de louanges, comme les espaces du firmament ; quand bien même nos yeux seraient lumineux comme le soleil et la lune, et nos mains déployées comme les aigles des cieux, et nos pieds rapides comme les biches ; nous ne pourrions épuiser l’hommage qui t’est dû, ô Hachem, notre D., bénir ton nom, ô notre roi, ne serait-ce que pour un seul des milliers de milliers, des myriades de myriades de bonté que tu as accomplis pour nos ancêtres.
[Nichmat kol 'haï prière de Shabbath matin - que la guémara (Pessa'him 118a) appelle "birkat aChir" (la bénédiction du chant)]

=> En bref, nous disons que même si nous possédions des capacités surnaturelles, nous serions incapables de remercier convenablement Hachem pour ne serait-ce qu'un seul acte de bonté qu'Il a accompli pour nous.

Le 'Hovot haLévavot (chaar Bitachon, chap.6) écrit que si nous devions combiner tous les mérites de chaque personne ayant vécu depuis la création du monde, cela ne suffirait toujours pas à remercier Hachem pour un seul acte de bonté qu'Il a accordé à l'homme.

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-> Le dernier Téhilim appelle tout le monde à louer Hachem pour Sa grandeur, à danser et à chanter, accompagné d'un ensemble d'instruments de musique (lyre, harpe, tambour, orgue, flûte, cymbales et trompettes).
Il se termine par le verset : "kol néchama téhallel Ya Hallélouya", qui signifie littéralement : "Que toutes les âmes louent Hachem, Hallélouya".
Le midrach (Béréchit rabba 14:8) donne une explication différente en lisant le mot "néchama" comme "néchima", de sorte que le verset se lit : "Avec chaque souffle, louez Hachem."
Pour ne serait-ce qu'un seul souffle qu'Hachem nous a permis de respirer, nous devrions nous sentir inspirés à sauter, à chanter et à danser, accompagnés d'un orchestre complet, en remerciement de la grande bonté qu'Il nous a accordée.