Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"[Moché dit à Hachem : ] ... Est-ce donc moi qui ai conçu tout ce peuple, moi qui l'ai enfanté  pour que Tu me dises : Porte-le  dans ton sein comme le nourricier porte le nourrisson." (Béha'aloté'ha 11,12)

-> "Rabbi Samlaï enseigne : Ces mots sont une mise en garde adressée au juge rabbinique [le sommant de] se montrer patient envers sa communauté.
Jusqu'où doit aller sa patience?
Rabbi 'Hanan dit : ... comme un nourricier porte le nourrisson."
[guémara Sanhédrin 8a]

-> Que signifie cette image?
Pourquoi la Torah a-t-elle choisi précisément ce symbole du nourricier portant le petit?

Le Nétsiv de Volozhin (Mékor Barou'h) répond :
Quand une mère porte son bébé, même si celui-ci est sale comme peut l'être un bébé, même s'il la salit elle aussi, en viendra-t-elle à le jeter par-dessus ses bras en s'énervant?
A D. ne plaise!

Bien au contraire, cela ne l'empêchera pas de continuer de s'en occuper patiemment et affectueusement.
Avec amour, elle ira le laver, puis elle lui mettra des habits tout propres.
Elle se changera, elle aussi, avant de le reprendre dans ses bras ; elle l'embrassera et le câlinera, elle lui parlera et l'allaitera comme si de rien n'était.

Voilà ce que nos Sages imposent au chef communautaire : en supporter et en assumer le joug à part entière.
Même si un membre de la collectivité le fait souffrir au plus haut point, s'il le dérange et lui cause de l'énervement, même s'il le blesse profondément, surtout, qu'il n'en vienne pas à le repousser, à crier contre lui avec colère, ou à le chasser de sa vue.
Bien au contraire, il lui incombe de le rapprocher de lui, de l'entendre et de lui parler patiemment, de déployer tous les efforts pour le comprendre et le mettre sur la bonne voie, avec gentillesse et calme, en le respectant et en l'honorant.

=> La Torah nous apprend ce que doivent être la patience et l'amour avec lesquels un dirigeant a l'obligation de mener sa communauté en employant ces mots : "comme le nourricier porte le nourrisson."

D'ailleurs, on doit avoir cela à l'esprit en acceptant une telle responsabilité (en ne se focalisant pas uniquement sur l'honneur qu'un tel poste peut nous apporter!).
De même que le fait d'avoir un bébé nous entraîne forcément les contrariétés qui vont avec, de même en devenant responsable nous aurons forcément des contrariétés avec des fidèles de la communauté.
En effet, une communauté étant par définition une mosaïque de personnalités et de tempéraments, sa gestion risque fort de conduire à des moments d'impatience, de déception, de colère, d'ingratitude, ...
C'est pourquoi la Torah impose à un tel responsable d'entretenir avec les personnes dont il a la charge, la même relation qu'une mère avec son enfant. [dont le but est l'épanouissement, le bien ultime de son bébé, et non la facilité, ses intérêts perso!]

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+ Supplément :

A la veille de la sortie d'Egypte (juste avant qu'ils ne deviennent les dirigeants du peuple juif), le message de D. à Moché et Aharon était clair.
Sur le verset : "Il leur donna des instructions concernant les enfants d'Israël" (Chémot 6,16), le Sifri nous explique que D. leur dit :
"Sachez que Mes enfants sont rebelles ... Votre mission vous expose au risque d'essuyer des coups de pierres et de vous faire insulter."

Au moment où le peuple d'Israël était écrasé sous le joug égyptien, il a dirigé toute son amertume vers Moché et Aharon en leur déclarant : "C'est à cause de vous" (Chémot 5,21) ou encore : "Est-ce par manque de tombes en Egypte que vous nous avez conduits pour mourir dans le désert" (Béchala'h 14,11)

Ces réflexions dénotent un état de détresse, appelant le dirigeant à porter le peuple "comme l'on porte un nourrisson", à le diriger avec patience et compréhension.

Le rav Chakh de dire que l'attitude consistant à se montrer indulgent et compréhensif envers le peuple, est de nature à lui apporter l'apaisement dans les moments difficiles qu'il traverse.

Là où règne une atmosphère de tension et d'agressivité, un geste de bonté, de solidarité, constitue le meilleur moyen de la désamorcer.

"Bilti ("sans que") vers la manne [voient] nos yeux." (Béha'aloté'ha 11,5)

La guémara (Yoma 74b) nous enseigne : "Celui qui voit et mange ne peut être comparé à celui qui ne voit pas et mange.
De là on trouve une allusion au fait que les aveugles mangent sans être rassasiés."

Le Likoutei Ritsba de dire qu'il en allait de même pour ceux qui consommaient la manne.
Certes, le goût de tous les aliments se manifestaient dans celle-ci ; chacun y trouvait la saveur du met qu'il désirait.
Cependant, elle n'en présentait ni la forme, ni l'aspect. En cela, la jouissance que les enfants d'Israël en retiraient était incomplète.

=> Telle fut donc leur critique : Nos yeux ne perçoivent pas l'aspect des aliments dont la manne nous offre la saveur, si bien que nous n'en jouissons pas véritablement, à la différence de ceux qui voient ce qu'ils introduisent dans leurs bouches et en retirent un véritable plaisir gustatif.

Pourquoi dans ce cas : "la colère de D. s'enflamma grandement" (11,10) suite au désir d'avoir de la viande à manger.
Pourquoi cette réclamation est-elle si grave (ne combler-t-elle pas ce manque de voir l'aliment mangé)?

Le Kéhilat Yits'hak nous dit que pendant toutes leurs pérégrinations dans le désert, les enfants d'Israël étaient quasiment privés de libre arbitre, dans la mesure où, aussitôt qu'ils commettaient une faute, ils étaient punis.
-> Ils ont érigé le veau d'or et l'ont idolâtré, immédiatement après : "D. frappa le peuple parce qu'ils avaient fait le veau" (Chémot 32,35).
-> Ils ont gravement failli dans l'épisode des explorateurs. Dès ensuite, "les hommes ayant médit du pays moururent" (Bamidbar 14,37).
-> Kora'h et ses complices commirent un péché ; aussitôt : "la terre ouvrit sa bouche, elle les engloutit avec leurs maisons" (Bamidbar 16,32).
-> Les enfants d'Israël osèrent récriminer contre D. et contre Moché. Immédiatement après, "D. envoya contre le peuple des serpents brûlants" (Bamidbar 21,6).

=> Ainsi, ils n'avaient pratiquement pas de libre choix, puisqu'ils voyaient le châtiment s'abattre dès que le péché avait été perpétré.
Mais ce mode de conduite était la seule manière de leur faire acquérir une foi véritable, une conscience de la veille permanente de D.

Cette leçon, D. l'a donné dans le désert à la nation entière, mais également à chaque individu.
C'est dans cet objectif "pédagogique" qu'Il les a nourri de la manne, par laquelle chacun était puni aussitôt après avoir péché.

-> Nos Sages expliquent en effet (guémara Yoma 75a) : "Il est écrit [sur la manne] qu'elle était du "pain" (Chémot 16,4), ou encore qu' "ils la pilaient dans le mortier" (Chémot 16,4).
Pour les justes, elles étaient comme du pain [Rachi : après cuisson] ; pour les gens moyens, comme des gâteaux [Rachi : avant cuisson].
Quant aux impies, ils devaient la piler."

=> Autrement dit, chacun recevait, dans la manne qu'il ramassait ce à quoi son niveau spirituel lui donnait droit.
Les tsadikim recueillaient un pain cuit à point.
Les Israélites "moyens" devaient encore la faire cuire, et les pécheurs devaient même la broyer à la meule.

La manne révélait le niveau de chacun.
Celui qui, un jour, avait commis un péché devait, dès le lendemain, faire cuire sa manne, ou, pire encore, cueillir du blé, le moudre et en confectionner son pain.
Outre la honte qu'il éprouvait certainement devant les membres de sa maisonnée, ceux-là devaient encore supporter la longue attente due à ces préparatifs avant de pouvoir "se mettre à table" ...

-> Il est écrit dans la guémara (Yoma 75a) : "Les vertueux trouvaient la manne devant leurs seuils ; les gens moyens sortaient du camps et la glanaient.
Quant aux impies, ils devaient se disperser loin du camp pour la glaner."

Cette mise à l'épreuve était bien plus difficile que la précédente.
En effet, au cours de la 1ere, même si le pécheur avait dû subir les affres de la honte, cela se passait entre les murs de sa maison, aux yeux de ses proches.
Mais lorsqu'il devait aller au loin, hors du camp, pour rechercher sa portion de manne, c'était bien la preuve, pour tous, qu'il avait péché.

-> Nos Sages ajoutent (guémara Yoma 75a) : "De même que le prophète était capable de leur dire ce qu'il y avait dans les trous et les fentes, de même la manne divulguait-elle ce qu'il y avait dans les trous et les fentes."

Si des époux venaient trouver Moché en se plaignant chacun de ce que l'autre avait mal agi, la manne permettait de savoir qui avait raison.
Comment cela?
Eh bien, tout simplement, si le Omer de manne de l'épouse apparaissait dans la maison de son père, cela signifiait que son mari était réellement fautif.
Mais, s'il se manifestait dans le domaine de son mari, cela voulait dire qu'elle était dans son tort.

=> La manne révélait aux yeux du peuple entier qui était réellement un être "moyen" et qui était un impie.
Les gens ne pouvaient raisonnablement pas "se permettre" de pécher, sachant que dès le lendemain matin, au moment où tous glaneraient leurs rations, ils seraient couverts d'opprobre.

=> Ces impies (le érev rav : le les hommes du "ramassis"), ont donc cherché à se débarrasser de ce révélateur encombrant (mettant à nu quotidiennement la situation spirituelle de chacun, jusqu'aux pensées les plus intimes).

Ils savaient qu'en faisant part à haute voix de leur projet, et en le divulguant publiquement, la majeure partie du peuple le rejetterait.
Car, dans leur grande majorité, les enfants d'Israël étaient des justes.

Voilà pourquoi les membres du ramassis ont commencé par réclamer de la "viande".
En réalité, ils voulaient ainsi susciter le besoin d'acheter des bêtes auprès des nations voisines, ce qui leur permettrait par la même occasion de rapporter avec eux du blé et de la farine.
De cette manière, ils n'auraient plus besoin, au moins pour un certain temps, d'aller glaner leurs portions de manne.
Ils pourraient alors agir selon les désirs de leurs cœurs ...

=> Nous comprenons maintenant pourquoi "la colère de D. s'enflamma grandement, et aux yeux de Moché, cela fut mauvais ..."

Source (b"h) : compilation personnelle issue du "Talelei Oroth" du rav Yissa'har Dov Rubin

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+ "Des concombres et des melons, des poireaux, des oignons et de l'ail" (Béaaloté'ha 11,5)

-> Rachi commente : Pourquoi la manne prenait-elle tous les goûts à l’exception de ceux-là? Parce qu’ils sont malsains pour les nourrices.

=> Etait-il permis de vouloir que sa manne est le goût d'un aliment interdit : comme un mélange de lait et de viande ou bien du 'hamets à Pessa'h?

-> Dans son commentaire sur le midrach Plia, le Binat Névonim écrit que cela était possible et permis de le faire.

-> Le Shaar bat Rabim dit que c'était interdit d'agir ainsi, et il est d'avis que cela constituait le test de la manne dont la Torah écrit : "afin que Je l'éprouve" (Béchala'h 16,4).

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-> "Il nous souvient du poisson que nous mangions pour rien en Egypte, des concombres et des melons, des poireaux, des oignons et de l'ail" (v.11,5)

=> Quel est donc le lien entre tous ces légumes et le poisson ?

L’auteur du Zikhron Israël explique que Yaakov avait béni Pharaon en lui souhaitant que le Nil monte à sa rencontre et abreuve les champs de l’Egypte, de sorte que les Egyptiens pourraient étendre leurs filets dans ce fleuve traversant leurs champs et attraper ainsi de nombreux poissons.

C’est la raison pour laquelle, lorsque les enfants d’Israël évoquèrent le souvenir du poisson consommé en Egypte, ils mentionnèrent également les concombres, melons, poireaux, oignons et aulx, car le poisson était récolté en même temps que ces légumes, dans les champs égyptiens.

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-> Rabbi 'Hanania segane HaCohanim a dit :
"Tout celui qui place sur son cœur des pensées de Torah, on lui enlèvera de son cœur les pensées de peur de l'épée (même en temps de guerre), les pensées de peur de la famine (même en temps de famine), les pensées futiles, les pensées de débauche, des pensées concernant une femme mariée, ou des pensées folles, la peur des hommes ...
Mais celui qui ne place pas sur son cœur des divré Torah, on lui mettra dans son cœur la peur de l'épée, la peur de la faim, des pensées qui ne servent à rien, des pensées de débauche, des pensées concernant une femme mariée, des pensées idiotes et la peur des hommes".
[ Avot déRabbi Nathan (chap.20, michna 1)]

-> Rabbenou Bé’hayé ('Hovot haLévavot - prichout chap.2) au sujet des effets de l'étude :
"l'intention de la Torah est que l'esprit dirige tous les penchants et désirs de l'âme et tous les plaisirs du corps ; et que l'esprit soit plus fort qu'eux.
Il est très connu que le renforcement des désirs (taavot) contre l'esprit est la racine de toutes les fautes et la raison de toutes les dégénérescences. Je sais que le Peuple ne s'est rapproché de la matière qu'après s'être éloigné de l'étude de la Torah".

-> "Celui qui demande le désir (taava) se sépare (nifrad)" (Michlé 18,1).
Le Gaon de Vilna explique : le roi Shlomo vient enseigner que seul celui qui se sépare de la Torah réclame la taava, car la Torah casse les taavot. Quand l'homme s'éloigne de la Torah alors les taavote le poursuivent et il les poursuit également.

=> Immédiatement après le départ du mont Sinaï se mettent à désirer de la pastèque, des oignons, du poireau, non parce que ces goûts-là manquaient à la manne, mais en réalité le feu de la taava (désir) s'est mis à brûler chez les Bné Israël par manque de Torah.
Il s'est canalisé là où il pouvait bien se canaliser : c'est-à-dire vers les choses que les Bné Israël n'avaient pas comme le poireau et l'ail.

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+ Exemple de l'application du "pouvoir" de la manne dans le cas de la femme Sota :

-> "Hachem a parlé à Moché en disant" (Nasso 5,11)

Ce verset, qui introduit ici le passage de la Sota (la femme suspectée d’adultère), est expliqué dans le midrach comme devant être appliqué pour les générations futures. Pourquoi cela?

C’est que dans le désert, la loi de la Sota n’était pas d’actualité. En effet, nos Sages enseignent que la manne permettait d'élucider si la femme avait fauté ou non.
Quand un homme suspectait sa femme de l’avoir trompé, si la portion de manne revenant à cette femme se déposait à la porte de la maison du mari, on savait que la femme était innocente. Mais si sa part tombait près de la porte de la maison du père de cette femme, on savait alors qu’elle avait fauté. On n’avait donc pas besoin de tout le processus de la Sota avec l’eau amère qu’elle devait boire pour savoir si elle avait trompé son mari.
=> Tout cela n’était donc nécessaire que dans le futur, après l’entrée en terre sainte, quand la Manne cessera de tomber.
[Tiféret Yéonatan]

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"La populace qui était parmi eux eurent un désir… Ils dirent : “Qui nous donnera à manger de la viande" (Béaaloté'ha 11,4)

De façon littérale, le verset dit qu’ils ; "désirèrent un désir" (it'avou taava). Pourquoi n’est-il pas plutôt dit qu’ils "désirèrent de la viande"?

En réalité, la manne était tellement sainte que ceux qui la mangèrent s’en trouvaient raffinés au point d’en perdre le fait d’avoir des désirs et de l’envie pour la matérialité. Et cela dérangeait le peuple, car ils voulaient servir Hachem en ayant aussi des désirs négatifs pour les combattre et avoir un plus grand mérite.

=> Ainsi, ce qu’ils désirèrent en réalité, c’était d’avoir "du désir" ("ils désirèrent le désir").
C’est ainsi qu’ils demandèrent de manger de la viande, souhaitant que cela crée en eux de l’élan pour le monde matériel, dans le but de grandir leurs efforts dans le service d’Hachem, qui n'en sortira que plus méritoire et encore plus précieux.

[le Baal Kétsot ha'Hochène - dans son Chèv Chema'tata]

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+ "Nous nous souvenons du poisson que nous mangions pour rien en Egypte, des concombres et des melons, des poireaux, des oignons et de l'ail. Maintenant ... point d'autres perspectives que la manne" (Béaaloté'ha 11,5-6)

-> La génération du désert avaient tous ses membres "remplis de sagesse" (midrach Yalkout Chimoni - Mélakhim 1,5)
[c'était la génération de la sagesse (la dor déa), celle qui a été digne de recevoir la Torah au mont Sinaï, qui a bénéficié des miracles incroyables de la sortie d'Egypte, ...]

-> Le Saba de Slabodka (Or haTsafoun - tome III) enseigne l'idée qu'en refusant de se contenter de la manne, cette nourriture spirituelle "descendue du Ciel", les juifs souhaitaient manger des aliments authentiquement matériels : de la viande, du poisson, des melons et des poireaux, dans l'objectif de les changer en "pain céleste".
Ils les auraient ainsi consommés "devant Hachem", leur attribuant la valeur de sacrifices.
=> Ainsi, leur aspiration était en quelque sorte de sanctifier, d'élever la matière en désincarnant son essence originelle.

=> Quelle était leur faute, au point où D. les punit si sévèrement?
La réponse est qu'un homme ne doit jamais désirer autre chose que ce que le Créateur lui a accordé.
S'il a choisi de les nourrir en faisant tomber la manne du Ciel, et non en leur procurant des aliments plus conventionnels, c'est que telle était Sa volonté.
Par conséquent, D. n'attendait d'eux que d'exploiter au mieux les dimensions révélées par la manne.
D. qui sonde les reins, comprit qu'une tendance sourde et pernicieuse se dissimulait dans les replis de leur cœur, dans le sens où ils : "désirèrent un désir" (it'avou taava) = comme si leur unique ambition était effectivement de "manger du poisson, des concombres et des melons ..."

[ => il faut être vigilant à ne pas vouloir être plus intelligent que Hachem, en pensant agir au nom du Ciel, alors qu'en réalité au plus profond de nous-même, ce que nous servons est : notre égo, notre divinité personnelle!]

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-> "La populace qui était parmi eux eurent des désirs et les bnei Israël se mirent eux aussi (vayachouvou) à pleurer" (v.11,4)

Il y a un proverbe populaire : "Le renégat ne se repent que pour entraîner aussi sa femme et ses enfants à tout renier!"
Le ‘Hatam Sofer dit que c’est par ce proverbe qu’il faut expliquer le verset : au début il y avait seulement la populace (le erev rav) qui avaient des désirs, mais ensuite ils ont réfléchi et se sont repentis, afin d’entraîner aussi les bnei Israël à ces désirs.
Comme "ils ont fait téchouva (vayachouvou), immédiatement «les bnei Israël ont pleuré" eux aussi.

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"Ce n'est pas pendant 1 jour ni 2 que vous en mangerez, ce n'est pas 5 jours, ni 10 jours, ni 20 ... c'est pendant 1 mois entier [que vous en mangerez], jusqu'à ce qu'elle vous sorte par le nez et que vous en soyez écœurés.
Car vous avez rejeté D. de parmi vous et vous avez pleuré devant Lui en disant : "Pourquoi avons-nous quitté l'Egypte".
[...]
La viande était encore entre leurs dents que [le peuple] commença à périr. La colère de D. se déversa contre le peuple et Il les frappa d'une plaie redoutable." (Béaaloté'ha 11,19-20 & 33)

-> Le Méam Loez commente :
"Cette viande vous révulsera ; son goût vous deviendra insupportable et vous tuera. Vous vous rendrez alors compte que vous êtes frappées par une punition Divine. Votre désir de viande a été si fort que finalement votre corps en sera dégoûté. Vous mourrez pour avoir blasphémé".

Leur période d'agonie est indiqué par la Torah : "un jour ... 2 jours ... 5 jours ... 10 jours ... 20 jours ... un mois entier".
Certains moururent en un jour (avec la viande encore entre leurs dents), d'autres en 2, d'autres en 5 jours, en 10 jours, en 20 jours, et d'autres après un mois.
Ceux qui étaient totalement pervers expirèrent tout de suite, en un jour, tandis que les autres moururent après plusieurs jours.

Selon une autre opinion, les moins coupables moururent tout de suite ; ceux qui étaient très mauvais souffrirent longtemps au point qu'ils prièrent que la mort vienne mettre fin à leur agonie ...

Au bout d'un mois, tous ceux qui avaient réclamé de la viande étaient morts, comme Hachem l'avait annoncé.

"L'orgueilleux n'est pas un pécheur, mais un insensé, car un homme n'a vraiment aucune raison de s'enorgueillir."

[le 'Hafets 'Haïm]

-> Le 'Hafets 'Haïm se déplaça un jour dans la ville de Grodno pour des problèmes liés à l'organisme de soutient des yéchivot, et des milliers de notables de la ville vinrent l'accueillir à la gare et les policiers durent lui frayer un chemin à travers la foule jusqu'à la voiture mise à sa disposition.

Il demanda la raison de ce grand rassemblement, et on lui répondit que tous ces gens étaient venus en son honneur, pour s'approcher de lui et le contempler.

Il a alors dit : "En quoi suis-je différent de n'importe qui d'autre?
Ai-je des cornes sur la tête?"

-> Un homme déclara à un célèbre rabbin : "Les Sages affirment que les honneurs poursuivent celui qui les fuit (guémara Erouvin 13b) ; pourtant, moi je les fuis depuis des années et ils ne me poursuivent pas encore."

Le Rabbin lui répondit : "C'est de ta faute, car tu te retournes sans cesse pour voir si les honneurs te poursuivent, et eux ils s'enfuient dès qu'on les regarde."
Un soir du Séder, le 'Hafets 'Haïm attira l'attention des convives sur le fait que la Haggada ne mentionne pas le nom de Moché.
En raison de sa grande modestie, on fait silence sur son rôle principal dans le miracle de la sortie d'Egypte, car "Il accomplit la volonté de ceux qui Le craignent."

"J'ai fait très attention pour ne pas risquer d'être ingrat envers ceux qui m'avaient rendu service, ainsi que l'ont dit nos Sages :

"Celui qui manifeste de l'ingratitude envers son prochain, est considéré comme ingrat envers D." ;

et (Midrach rabba Chémot 4,2) : "Celui qui a reçu l'hospitalité doit être prêt à offrir sa vie pour son hôte".

Ceci m'a toujours aidé."

[extrait du testament du Rav Arié Lévine]

"L'essentiel de la Torah consiste à réjouir les autres êtres humain."

[le Gaon de Vilna - Iguéret haGra]

"Parle ainsi à Aaron et à ses fils: Voici comment vous bénirez les enfants d'Israël" (Nasso 6,23)

Selon la loi juive (Ora'h 'Haïm 128,5), lorsque le Cohen récite la bénédiction des Cohanim, il doit retirer sa chaussure.
Pourquoi cela?

Au moment du miracle du buisson ardant, D. a ordonné à Moché : "N'approche pas d'ici! Ôte ta chaussure, car l'endroit que tu foules est un sol sacré!" (Chémot 3,5).

Les paroles introductrices de l'ordre divin de retirer sa chaussure sont : "al tikrav alom" (N'approche pas d'ici!).
Le mot "alom" (d'ici - הֲלֹם) a pour valeur numérique : 75, qui est la même que le mot : "Cohen".

Ainsi, ce verset est un message aux Cohanim : "N'approche pas Cohen, ôte ta chaussure."

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Par ailleurs, selon la guémara (Sotah 40a), si un Cohen a un lacet qui est cassé, et qu'il s'assoit en plein milieu de la bénédiction des Cohanim afin de l'arranger, on risque d'en venir à le suspecter de s'être arrêté en cours, car il est un Cohen non qualifié (ex : c'est le fils d'une femme non permise à un Cohen).

Nos Rabbins ont ainsi interdit aux Cohanim de garder leurs chaussures durant la bénédiction (même s'il n'y a pas de lacet).

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+ La bénédiction des Cohanim :

-> Rabbi Yossef ben Yakar rapporte : "Jusqu'à présent, Je devais les bénir Moi-même, comme il est écrit : D. bénit Noa'h" (Noa'h 9,1) ; "Hachem bénit Avraham" ('Hayé Sarah 24,1).
A partir de ce jour, ce seront les Cohanim et les tsadikim qui vous béniront!"
[midrach Tan'houma Lé'h Lé'ha 5]

-> Les disciples de Rabbi Akiva lui demandèrent : "Par quel mérite avez-vous accédé à une telle sagesse?"
Parmi ses réponses, il leur dit : "Je n'ai jamais regardé les Cohanim pendant qu'ils bénissent l'assemblée"
[Raavad - Chil'hé Tamid]

-> Qu'est-il écrit dans la Torah à propos de la bénédiction des Cohanim?
"Et moi, Je les bénirai" (Nasso 6,27). Cette bénédiction émane de Hachem en Personne!"
[rav Its'hak Zeev Soloveitchik]

-> "Aharon éleva ses mains vers le peuple, il les bénit" (Chémini 9,22)
Le midrach (Yalkout Chimoni) écrit : "A ce moment, Aharon recueillit la mitsva de l'élévation des mains [c'est-à-dire la bénédiction des Cohanim] pour lui et pour tous ses descendants, jusqu'à la résurrection des morts."
Le Dovèr Shalom enseigne que la 1ere fois que Aharon a béni le peuple juif, il n'y était pas tenu et n'en avait pas l'obligation, mais il a agi ainsi de sa propre initiative.
C'est par son mérite qu'il a été enjoint aux Cohanim de procéder à la bénédiciton pour toute les générations.
[on voit l'importance de sans cesse prendre l'initiative de bénir les juifs individuellement et collectivement!]

La guémara (Sota 38a) affirme que c'est de ce verset que l'on déduit l'obligation des Cohanim d'élever les mains pendant qu'ils prononcent la bénédiction.

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-> "La crainte inspirée par l'assemblée doit t'animer constamment.
[D'où le savons-nous?] Du fait que les Cohanim, [lorsqu'ils prononcent leur bénédiction,] ont le visage dirigé vers l'assemblée, et tournent le dos à la présence Divine."
[guémara Sota 40a]

-> La Tora Témima ajoute : C'est également sur cet enseignement qu'est fondée l'autorisation faite aux rabbanim et aux orateurs de prononcer leurs discours en étant tournés vers l'assistance, le dos tourné à l'armoire sainte [contenant les Séfer Torah].

=> On apprend de là l'importance de témoigner du respect à la communauté juive.

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-> Les Cohanim, ceux qui s'occupent du Service Divin dans le Temple, font face aux restants de leurs frères juifs, les implorant de s'améliorer, d'amener la présence Divine dans leur vie. C'est ainsi que : "ils (les Cohanim) placeront Mon Nom sur les enfants d'Israël".
Et ce n'est qu'ensuite : "Je (D.) vais les bénir".
[d'après Rabbi Moché Yé'hezkel Salah de Baghdad]

-> "Ils mettront Mon Nom sur les bnei Israël" (Nasso 6,27)
Le mot "vésamou" (ils mettront - וְשָׂמוּ) est l’acrostiche de "VéCohen Chémévarekh Mitbarekh OuMitgadel" (Un cohen qui béni est béni et grandit).
[Avné haChoham]

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-> "Ainsi vous bénirez les enfants d'Israël" (Nasso 7,23)

Rachi explique que la bénédiction (des Cohanim) doit se faire "en langue sainte", c'est à dire en Hébreu.

Mais d'après le Tiferet Chelomo cela suggère aussi que pour qu'une bénédiction ait de l'effet, il faut sanctifier sa langue. Une bénédiction qui sort d'une bouche qui prononce des paroles interdites (médisance, mensonge, moqueries, ...), n'aura pas tant d'effet. Mais celui qui sanctifie sa langue pour ne prononcer que des paroles permises ou même sacrées (étude de Torah, prière, bienveillance...), alors Hachem valorisera sa parole, et ses bénédictions auront une grande force.
Pour avoir le plus d'effet, la bénédiction doit donc provenir d'une "langue sainte".

[d'une manière générale, nous pouvons apprendre de là que plus nous utilisons notre bouche pour dire du lachon ara, plus nous réduisons notre force de prière!]

"Parle ainsi à Aaron et à ses fils: Voici comment vous bénirez les enfants d'Israël ; vous leur direz : "Que D. te bénisse et te protège!" " (Nasso 6,23-24)

Avant de réciter leur bénédiction, les Cohanim récitent la prière : "Qui nous a sanctifié avec ses commandements et qui nous a ordonné de bénir Son peuple d'Israël avec amour (bé'aava - cf.Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 128,11 ; et Magen Avraham 18).

Où est-ce que l'on peut voir que les Cohanim doivent nous bénir avec amour?

1°/ La bénédiction des Cohanim commence par : "Que D. te bénisse (yévaré'hé'ha) et te protège!".
Sachant que D. a demandé aux Cohanim : "vous bénirez les enfants d'Israël" ; n'aurait-il pas été plus logique qu'ils disent : "Que D. vous bénisse (yévaré'hé'hém) et vous protège!" (au pluriel)?

Bien que les Cohanim bénissent tout le peuple juif (une pluralité de personnes), ils le font en utilisant le singulier, afin d'indiquer que D. désire bénir les juifs, unis par un amour d'autrui.

Ainsi, par la bénédiction des Cohanim faite au singulier, un Cohen annonce son respect du commandement de D. de bénir le peuple d'Israël "avec amour" (bé a'ava).

[ D'ailleurs, le mot a'ava (amour) a une valeur numérique de : 13, qui est aussi celle de : é'had (Un). ]

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2°/ On peut noter également que : "bé aava" a comme valeur numérique : 15.
Dans la bénédiction des Cohanim, à partir du mot "Yévaré'hé'ha" jusqu'au mot : "shalom", il y a un total de : 15 mots.

Ainsi, les Cohanim font référence au commandement de bénir les juifs bé'aava, avec les 15 mots de la bénédiction des Cohanim que D. a amoureusement donné à Son peuple.

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-> "Ainsi bénirez-vous les enfants d'Israël, dis-leur" (amor laèm - אָמוֹר לָהֶם - Nassso 6,23).
Le midrach (Bamidbar rabba 11) explique : "Le verbe "amor" est écrit d'une façon pleine, avec un vav (אָמוֹר), pour montrer que vous devez les bénir avec recueillement et de tout cœur, afin que la bénédiction soit opérante."

Selon le Nétsiv, cela nous enseigne qu'un Cohen doit avoir une intention sincère (kavanat halèv) afin que ses bénédictions marchent pleinement.
C'est en ce sens que nos Sages ont inclus dans le texte de la birkat Cohanim, le terme : "aava" (amour).
[Avant de réciter leur bénédiction, les Cohanim doivent réciter les mots suivants : "Qui nous a sanctifié avec ses commandements et qui nous a ordonné de bénir Son peuple d'Israël avec amour" (bé'aava - cf.Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 128,11 ; et Magen Avraham 18)]

-> Le Zohar (paracha Nasso) enseigne : "Si un Cohen n'éprouve pas de compassion à l'égard de ses prochains, ou si les gens ne sont pas animés d'un tel sentiment à son égard, il ne peut les bénir, comme il est écrit : "Celui qui a un œil bienveillant sera béni" (Michlé 22,9).
Ne lis pas "yévora'h" (sera béni), mais "yévaré'h" (bénira)."

-> "Un Cohen qui est détesté par la communauté ou qui lui-même l'a en abomination, se mettrait en danger en la bénissant!
De ce fait, s'il lui est vraiment impossible de dominer son instinct et de retirer la haine de son cœur, il lui incombe de quitter l'office avant le rétsé.
Car la bénédiction stipule explicitement : "de bénir Son peuple, Israël, avec amour"."
[michna Broura 127,20]

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-> Rabbi Yéhochoua ben Lévi (guémara Soucca 38b) dit que chaque Cohen qui bénit l'assemblée (tsibour) est lui-même béni, mais celui qui ne bénit pas l'assemblée n'est pas béni.
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) interroge : N'est-ce pas évident? Que nous apprend de nouveau Rabbi Yéhochoua ben Lévi?

Le Ben Ich 'Haï de répondre :
La bénédiction des Cohanim se termine par le mot : "aava" (amour). Nous apprenons de là qu'il n'est pas suffisant qu'un Cohanim bénisse le peuple juif uniquement avec sa bouche, la bénédiction doit également venir du plus profond de son cœur, avec amour.

Deux fois la guématria du mot : "aava" (אהבה - amour), est égale à 26, qui est la guématria du Nom de D. (יהוה).
Un Cohen a besoin de 2 formes d'amour pour bénir la nation juive : un amour avec sa bouche (aava bépé) et un amour avec le cœur (aava bélev).
Si la bénédiction des Cohanim (birkat Cohanim) est réalisée comme il le faut, alors le Cohen place le Nom de D. sur le peuple juif, comme il est écrit : "Qu'ils placent Mon Nom sur les enfants d'Israël, et Je les bénirai" (Nasso 6,27).

C'est cela la nouveauté de l'enseignement de Rabbi Yéhochouva ben Lévi. On aurait pu penser qu'un Cohen qui bénissait la nation juive avec sa bouche, serait également béni. Mais il nous apprend que le verset nous avertit, que si un Cohen ne bénit pas le peuple juif avec les 2 formes d'amour (bouche et cœur), il n'est pas béni.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Soucca 38b]

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-> "Que D. te bénisse et te protège!" (Nasso 6,23)

=> Peut-on donc être béni sans être protégé et vice-versa? Ne s'agit-il pas d'une seule et même chose?

-> Selon nos Sages, en vérité quand un homme voit ses affaires prospérer, il est amené à ressentir de la fierté et de l'orgueil. C'est contre ce sentiment-là qu'on sollicite une protection.

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch propose une autre interprétation : la bénédiction elle-même peut se transformer en malédiction si on ne sait pas la gérer. Et c'est contre ce risque que l'on invoque protection.

-> Rachi (v.6,23) enseigne : "Que ne t’agressent pas des pillards pour prendre ta fortune. Lorsqu’un maître offre un cadeau à son serviteur, il ne lui est pas possible de le protéger contre toutes les agressions, de sorte que, si des voleurs viennent le lui enlever, il n’aura retiré aucun profit de ce qu’on lui a donné.
Hachem, en revanche, est à la fois celui qui donne et celui qui protège."

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"Ainsi bénirez-vous les enfants d'Israël, en leur disant (amor lahém)" (Nasso 6,23)

-> Rachi commente : "le mot "amor" est écrit avec un vav, pour marquer qu'on ne doit pas les bénir à la hâte et avec précipitation, mais avec recueillement et de tout cœur."

-> Rabbi Lévi Yits'hak de Berditchev fait remarquer que le mot : amor (en disant - אָמוֹר), signifie aussi : "amour", comme dans le verset : "Et Hachem t'a aimé (éémiré'ha - הֶאֱמִירְךָ) aujourd'hui".

Le Rabbi de Berditchev dit que c'est ainsi uniquement celui qui aime les enfants d'Israël qui a le droit de les bénir.
[si tu veux les bénir, il faut "amor lahém" : les aimer]

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-> "Ainsi bénirez-vous les enfants d'Israël"
La Torah fait ici allusion au fait qu’il convient de bénir chacun tel qu’il est.
On ne doit pas attendre qu’il se se parfasse et devienne un tsadik pour le bénir.
"Ainsi" = c’est-à-dire "tel qu’il est", "ainsi qu’il est", "vous bénirez les enfants d’Israël"
[l'Admour de Modzits]

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+ "Moché dit à Aharon : C’est cela dont avait parlé Hachem, en disant : ‘Je serai sanctifié par ceux qui Me sont les plus proches et Je serai glorifié devant tout le peuple’, et Aharon se tut" (Chémini 10,3)

-> Le Ménorat haMaor enseigne qu’en récompense de la grande humilité démontrée par Aharon (telle est la volonté de D., et j’accepte avec amour de ne pas comprendre pourquoi mes 2 enfants sont morts), il a mérité (ainsi que ses descendants) de pouvoir bénir tout le peuple juif par la bénédictions des Cohanim (birkat Cohanim), qui contient 60 lettres, comme la guématria du mot : "il se tut" (vayidom – וַיִּדֹּם).

-> La guémara (Roch Hachana 28b) enseigne qu'un Cohen n'a pas le droit d'ajouter une bénédiction au texte d'origine de la birkat Cohanim.
Le Méïri précise que même si sans faire exprès, un Cohen accorde une bénédiction supplémentaire, il transgresse l'interdit d'ajouter (bal tossef).

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-> "Quand Moché levait la main, Israël dominait" (Béchala'h 17,11)

Il levait la main pour les bénir avec la birkat cohanim.
C’est pourquoi Rabbi Yo’hanan a dit : "Que signifie ce qui est écrit : "Quand Moché levait la main, Israël dominait, et quand il baissait la main Amalek dominait"?
Cela nous enseigne que le monde subsiste grâce à la "nessiat kapaïm" des cohanim."
[Séfer haBahir]

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b'h, voir également :
- https://todahm.com/2020/07/21/la-birkat-cohanim
- https://todahm.com/2019/01/23/9306-2

"Le véritable croyant est celui que l'angoisse empêche de dormir : qu'ai-je fait aujourd'hui pour soulager mon prochain? "

[Rav Arié Lévine]

"Et les 1ers jours tomberont ..." (Nasso 6,12)

-> Le 'Hafets 'Haïm de commenter à ce sujet :
"Contrairement à ce qu'on pense généralement, les jours passés n'ont pas disparu à jamais ; nous y serons confrontés au jour du Jugement et nous n'aurons pas à en rougir s'ils ont été bien remplis par l'étude de la Torah et les bonnes actions.

C'est le sens de : "Quel est l'homme qui désire la vie, qui aime les jours pour voir le bien?" (Téhilim 34,13)
= S'il a aimé les jours en y faisant le bien, il aura la chance de ne pas rougir lorsqu'il se retrouvera en face d'eux."

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-> "Quand un homme meurt, tous ses actes sont décomptés en sa présence, et on lui dit : "Tu as fait ceci ... et cela ..." "
[guémara Taanit 11a]

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"Les (choses) sacrées d'un homme seront à lui, et ce qu'un homme donne au Cohen sera à lui" (Nasso 5,10)

-> Selon le 'Hafets 'Haïm, ce verset évoque en allusion un principe fondamental, que chacun devrait se remémorer à chaque instant de son existence : les seuls biens que nous acquérons pendant notre vie sont les fruits de notre engagement spirituel.
Toutes les œuvres de sainteté auxquelles nous nous consacrons (l'étude de la Torah, les mitsvot, la prière, ...) sont notre capital pour l'éternité.
C'est ce qu'affirme le verset : "Les (choses) sacrées d'un homme seront à lui".

A l'inverse, ce que nous réalisons sous impulsion du yétser ara, finira tôt ou tard par nous abandonner.

-> "ce qu'un homme donne au Cohen sera à lui" = la guémara (Béra'hot 63a) déduit que la Torah, nous fait ici une promesse et nous garantit que celui qui remet son dû au Cohen ne subira aucune perte. Au contraire : "ils seront lui" (lo yiyé), D. le récompensera largement de ses dons (Rachi).

Le rav Zalman Sorotskin (Oznaïm laTorah) dit :
- "ce qu'un homme donne au Cohen" = toutes les sommes qu'un homme consacre à des œuvres de bienfaisance
- "sera à lui" = elles lui appartiennent pour l'éternité, et nul ne pourra jamais l'en priver.

-> "Au moment de son décès, l'homme se voit abandonné par son argent, son or, ses joyaux et ses pierres précieuses.
Seules la Torah et les bonnes actions l'accompagnent."
[Pirké Avot 6,9]

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-> "Possesseur d’une chose sainte, on peut en disposer" (Nasso 5,10)

-> Dans la guémara (Brakhot 63a), il est écrit : "Rabbi Yo’hanan s’interroge : pourquoi l’épisode de l’épouse soupçonnée d’infidélité est-il juxtaposé à celui des troumot et maasrot?
Pour t’enseigner que quiconque a en sa possession des prélèvements et ne les remet pas au Cohen finira par avoir besoin de lui à cause de sa femme".

-> Le Ben Ich 'Haï (dans son Bénayahou) explique qu’il est question d’un homme faisant les prélèvements conformément à la loi, mais qui, au lieu de les apporter au Cohen, les dépose chez lui jusqu’à ce que celui-ci vienne les récupérer. D’où sa punition, mesure pour mesure : ayant refusé de se rendre auprès du Cohen pour lui donner ce qui lui revient, il sera contraint d’aller le trouver pour qu’il fasse boire à son épouse les eaux amères.

-> Le Téhila léDavid explique d’une autre manière l’équité de la punition infligée à cet homme.
La première femme de l’humanité, ‘Hava, fut créée à partir de la côte d’Adam. Le mot tséla (côte) équivaut numériquement à 190, tandis que le nom ‘Hava équivaut à 19. Il en résulte que la femme est un dixième de la côte, donc de l’homme.
Ainsi, celui qui tarde à donner ses maasrot au Cohen, les gardant chez lui, finira par devoir lui présenter son propre maasser, c’est-à-dire son épouse, la soupçonnant d’infidélité.

"Tout mensonge sans un commencement de vérité ne tient pas."

[Rachi - Bamidbar - Chéla'h Lé'ha 13,27 -> les explorateurs commençant leur rapport sur la terre d'Israël par : "(le pays) Où coule le lait et le miel" ; avant de poursuivre par ce fameux mot : MAIS ...]