Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Si quelqu'un prie Hachem de l'empêcher de s'enliser dans le matérialisme et les plaisirs de ce monde, il parviendra à éviter ce piège.
[rabbi de Kobrin ]

Le plus beau cadeau que vous puissiez faire à quelqu'un est votre temps, car vous donnez une partie de votre vie que vous ne récupérerez jamais.
[ rabbi Noa'h Weinberg ]

"Et Its'hak préférait Essav parce qu'il mettait du gibier dans sa bouche ; mais Rivka préférait Yaakov" (Toldot 25,28)

-> Rachi explique qu'Essav a trompé son père par ses mots. Il dupa Its'hak en lui faisant croire qu'il était un tsadik en lui posant des questions telles que comment prendre le maaser sur le blé et le sel.

-> Le 'Hidouché haRim note que cela est difficile à comprendre. Même si cela était vrai qu'Essav prenait le maaser sur le blé, Its'hak l'aimerait-il plus que Yaakov, qui passait toutes ses journées à étudier la Torah?

Il répond que Its'hak pensait que Yaakov était une personne simple (tamim) qui étudiait la Torah toute la journée, mais qui n'avait aucun lien avec les affaires du monde.
Essav, quant à lui, se décrivait comme un marchand intelligent et mondain, qui avait des relations avec le monde, mais qui restait une personne droite et pieuse.

Yaakov appréciait davantage les mitsvot d'Essav parce qu'il était dans le monde, où il faisait face à de nombreux défis, et qu'il agissait toujours comme s'il restait un tsadik. Il considérait que ses mitsvot avaient plus de valeur que celles de Yaakov parce que ce dernier n'était pas dans le monde et n'avait jamais été confronté à ces défis.

Cependant, après que Yaakov eut donné les bénédictions à Yaakov et qu'il eut appris d'Essav comment Yaakov l'avait piégé, il s'aperçut que même si Yaakov était assis et étudiait dans sa tente toute la journée, il était encore plus intelligent qu'Essav. Il vit qu'il comprenait le monde. Par conséquent, il conclut que Yaakov méritait les bénédictions.

[tamim tiyé im Hachem Eloké'ha = on doit agir avec simplicité (conscient qu'on comprend rien, que tout vient d'Hachem, ...), cela ne veut pas dire être simplet, paresseux, ... Au contraire, on doit faire une hichtadlout pour se défendre d'autrui, pour gagner sa vie, ...

On voit également de ce verset : si 2 personnes (une étudiant à plein temps et une qui doit travailler) font de leur mieux pour tendre vers une vie de tsadik (juste), alors celui qui évolue dans le monde par son travail et reste malgré tout juste, alors il fait quelque chose de sublime, "Its'hak préférait Essav". ]

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-> Le Séfer miZékénim Etbonen demande pourquoi l'étalage de piété d'Essav a incité Its'hak à l'aimer, mais n'a pas fonctionné pour Rivka. Il répond que Its'hak a grandi dans la maison d'Avrahom, qui était imprégnée de témimout et de vérité (émet). Il ne connaissait pas la ruse et pensait qu'Essav était sincère dans ses paroles.
Rivka, en revanche, a grandi dans la maison de Bétouel et de Lavan, qui étaient des menteurs et des tricheurs. Elle savait comment repérer un imposteur et elle était capable de voir qu'Essav n'était pas vraiment juste (tsadik).

Le louz

"Its’hak avait quarante ans lorsqu’il prit pour épouse Rivka, fille de Bétouel l’Araméen, du territoire d’Aram, soeur de Lavan, l’Araméen" (Toldot 25,20)

-> Le Zohar (I, 137a) interprète notre verset en rapport avec la Délivrance finale et la résurrection des morts (té’hiyat hamétim) : Its’hak symbolise l’âme et Rivka, le corps.
La résurrection des morts (le "mariage" indélébile de la fin des temps entre l’âme [Its’hak] et le corps [Rivka]) aura lieu 40 ans après le rassemblement des Exils sur la terre d’Israël.
[on peut noter que le nom יצחק (Its’hak) se décompose en קץ חי (Kets ‘Haï - "fin des temps vivante" [Zohar] : allusion au kéts hayamin (קץ הימין) de la résurrection (voir Marharcha sur Pessa’him 56a), et que le nom רבקה (Rivka) est formé des mêmes lettres que הַבֹקֶר (haboker - le matin = allusion à la Lumière de la Délivrance [suite à l'obscurité de l'exil])].

Le Zohar poursuit et explique que c’est à partir d’un minuscule os de la colonne vertébrale, désigné dans notre verset par l’expression : "Bétouel l’araméen" (בְּתוּאֵל הָאֲרַמִּי - Bétouel haarami) que D. reconstituera les corps.
Cet os est aussi désigné sous deux autres appellations : "louz (לוז) d’après le midrach et "niskoï"
(נסכוי) d’après les anciens maîtres [voir Beth Yossef sur Ch. A. Ora’h ‘Haïm 130]). Aussi, les trois initiales de ces noms forment-ils le mot לבן (Lavan), qui, d’une part, rappelle l’expression de notre verset : "soeur de Lavan l’Araméen" [Ben Ich ‘Haï], et d’autre part, indique le caractère pure et unitaire de cet os, à l’instar du "blanc" (לבן - Lavan), pur de tout mélange de couleur.

Ainsi, n’étant pas un élément composite, cet os est alors indestructible.
Rabbi Yéhochoua Ben ‘Hanania en fit la démonstration devant l’empereur Adrien. Il tenta de le broyer sous une meule, sans succès. De le brûler, sans y parvenir. De le faire s’effriter dans l’eau, sans résultat. Il le mit sur une enclume pour le frapper, c’est l’enclume qui se fendit, le marteau se cassa mais l’os resta entier. [midrach Béréchit rabba 28,3]

Le Zohar rapproche le terme הָאֲרַמִּי (haarami) au mot הרמאי (haramaï), "le trompeur", à l’instar du yétser ara appelé aussi רמאי (Ramaï).

=> Pourquoi l’os, à partir duquel D. opérera la résurrection des morts (l’étape ultime de la guéoula qui verra la disparition du mal), est-il appelé du nom d’un racha, comparable au yétser ara, "Bétouel le trompeur?
Le nom "Bétouel" (בתואל) est en rapport avec la résurrection. Le Zohar nous dit qu’il s’agit d’une allusion à la "fille de D." (bito chel El - בתו של א־ל) [littéralement, la "fille" du Nom E-l ].
Or, la résurrection des morts et le Nom de D. (א־ל - E-l) sont justement intimement liés. En effet, le mot א־ל (E-l) [D. Tout puissant] étant le premier des "13 Attributs de Miséricorde" (אֵל רַחוּם וְחַנּוּן - Tout puissant, Clément, Miséricordieux - [voir Ki Tissa 34,6]), il est relié au premier des 13 Principes d’interprétation de la Torah enseignés dans la braïta de Rabbi Ichmaël (קל וחומר - kal va'homer [raisonnement à fortiori], גזרה שוה [Gzéra Chava - raisonnement par analogie]).
Ainsi, le Nom א־ל (E-l) de l’os de la Résurrection est lié avec le Principe de "Kal V'ahomer"[raisonnement à fortiori] comme cela ressort de l’enseignement du Talmud (prouvant la Résurrection) [Sanhédrin 91a - Rachi] : "Ceux qui n’ont jamais vécu [naissent et viennent à la vie], ceux qui ont déjà vécu, n’est-ce pas, à plus forte raison qu’ils vont revivre".

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=> Pourquoi cet os est appelé : ramaï (trompeur)? On peut citer :

1°/ Il donne l’apparence de profiter de la nourriture et de la boisson, comme toute autre partie du corps, alors qu’en réalité il ne se nourrit que du repas de Mélavé Malka (le repas de la sortie du Shabbath) [Sidour du Yaavets]
[étant déjà rassasié par les trois repas du Shabbath, l’homme qui consomme cette Séouda, appelée aussi "repas du roi David oint" (vivant et existant - 'haï végayam - חי וקים), n’a pour seul plaisir véritable que celui d’"accompagner la reine Shabbath"].

2°/ Il donne l’impression de connaître la mort, après le retrait de l’âme, alors qu’en réalité il est indestructible et immortel [le Yaavets note que la valeur numérique du nom בְּתוּאֵל (Bétouel) - 439 est, à une unité près, la valeur numérique du mot מת (mét - mort) - 440, pour dire qu’il semble mourir comme le reste du squelette, mais en réalité n’est pas touché par la mort].

3°/ Il trompe la vigilance du "Grand Trompeur" (le yétser ara, à l’origine le Serpent). [‘Hidouché haRim]
En effet, ne profitant pas de la nourriture de la semaine, cet os n’a pas été nourri du fruit de la Connaissance du Bien et du Mal, consommé par Adam Harichone le 6e jour de la Création, suite à l’incitation du Serpent. Aussi, n’est-il pas concerné par le décret de mortalité engendré par la faute originelle : "Le jour où tu en mangeras, tu mourras" (Béréchit 2, 17). C’est pourquoi, la mort et la décomposition n’ont aucune prise sur lui.
Au contraire, c’est à partir de cet os que s’opérera la résurrection, mettant ainsi un terme au Mal et à son instigateur, le yétser ara (identique au Satan et à l’Ange de la Mort - voir guémara Baba Bathra 16a).
[d'après feuillet de la communauté Sarcelles - 5783 ]

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+ Egalement sur le louz :

-> le passage : Comment l'âme peut-elle réintégrer un corps qui a été totalement désintégré? : https://todahm.com/2022/11/23/37925

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-> Rava dit : Pourquoi la Torah demande-t-elle (au Cohen) de mettre de la poussière (afar) dans l'eau que doit boire la femme Sota (soupçonnée d'adultère par son époux)?
C'est parce que si elle est innocente, elle aura un fils comme Avraham qui avait dit : "Et moi qui ne suis que poussière et cendres" (Béréchit 18,27), et si elle est coupable, la femme Sota retournera dans la poussière. [guémara Sota 17a]

=> Comment comprendre : "si elle est coupable, la femme Sota retournera dans la poussière"?

-> Le Tiféret Tsion explique :
C'est à partir du petit os nommé : louz (לוז), habituellement indestructible, que s'effectuera la résurrection des morts.
Cependant, pour la femme Sota, si elle meurt après avoir bu les eaux "amères", ce qui prouve sa culpabilité, son louz redeviendra poussière et elle ne pourra pas bénéficier de la résurrection.
Pourquoi? Du fait qu'en ne reconnaissant pas sa faute, elle a provoqué l'effacement du Nom Divin qui ne doit pas être effacé inutilement, alors mesure pour mesure, son louz sera réduit en poussière alors qu'il est indestructible pour les autres personnes.

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-> Selon la Tradition (voir midrach Béréchit rabba 28,3), il existe un "os" de la taille d’un grain d’orge, appelé en hébreu "Louz" (לוז), qui se trouve au-dessus de la colonne vertébrale [à l’intérieur du crâne sous le cerveau].
Cet "os" ne reçoit sa nourriture que de ce que l’on mange le samedi soir à la séouda de Mélavé Malka. Il est indestructible.
La future Résurrection des morts aura lieu à partir de cet "os" (voir Michna Beroura – Choul'han Aroukh Ora'h ‘Haïm 300,2).
Le Kotel ressemble à cet égard au Louz : de même que le Louz ne sera jamais détruit, et il deviendra le point de départ de la Résurrection des Morts, de même, le Kotel ne sera jamais détruit et c’est à partir de lui que sera construit le 3e Temple. [Séfer Emouna VéHachga’ha]
Il est remarquable de noter que "Yom Yérouchalaïm" tombe le 43e jour du Omer ; nombre [43] qui correspond précisément à la valeur numérique du mot "Louz" (לוז).
[d'après le feuillet de la communauté Sarcelles - Bé'houkotaï 5782]

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-> L'os du Louz est l'os à partir duquel il y aura la résurrection des morts. [midrach Béréchit rabba 28,3]
Il est indestructible (Vayikra rabba 1,18), et se nourrit du repas de Mélavé Malka (Kaf ha'Haïm 300:1-2).
Il est également appelé Neskvi (michna Broura Ohr Ha'haïm 300:6), ou Bétouel Harama (midrach Hanelem 1, Toldot 137).

Où se situe-t-il sur le corps humain?
Il existe une multitude de réponses. Soit à l'extrémité de la colonne vertébrale (Kliboses) (Shabbath 152a ; midrach Talpiot Adam), soit tout en haut de la colonne vertébrale (séfer Habrit 1:11,10), soit à l'endroit de la tête où l'on place ses Téfilin (Zohar - Noa'h 69a), soit le petit os qui se trouve sous le cerveau dans le crâne ('Hessed léAvraham 4:52).

L'enseignement de Rabbi Akiva : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même est un grand principe de la Torah (klal gadol baTorah)" (guémara Yérouchalmi Nédarim 9,4), peut être traduite d'une manière différente.
Le mot "klal" peut faire référence à Klal Israël, la nation juive. Ainsi, l'observation de Rabbi Akiva peut également signifier : "le commandement d'aimer son prochain comme soi-même fait d'Israël une nation grande dans la Torah."
Par conséquent, l'adhésion commune à la Torah favorise l'unité entre les juifs.
[Sfat Emet - Shavouot 5662 ]

Paroles du rav Ovadia Yossef sur les soldats israéliens

+ Paroles du rav Ovadia Yossef sur les soldats israéliens :

-> Dans une interview que le rav Ovadia Yossef donna quand il fut choisi Grand Rabbin, l’interviewer du journal Yédiot A’haronot lui demanda si les élèves de Yéchiva devaient être exemptés de l’Armée?
Il répondit par l’affirmative. Nous croyons que la Torah sur laquelle ces étudiants peinent jour et nuit protège les soldats dans tous leurs conflits quels qu’ils soient "non par la force, non par la puissance mais par l’esprit, dit Hachem" (לא בחיל ולא בכח כי אם ברוחי אמר ה - Zé'hariya 4,6 ).

Durant l’Opération Bouclier Protecteur en 2002 (opération de grande envergure durant la seconde intifada) qui eut lieu pendant "ben hazmanim (la pause des yéchivot à Pessa’h), le rav Ovadia Yossef appela publiquement les étudiants de Yéchiva à annuler cette pause de Pessa’h et servir de base-arrière spirituelle pour soutenir l’Armée.

Le rav Ovadia dit :
"les soldats de l’armée accomplissent une œuvre sainte, protégeant Israël. Ce sont les soldats qui mettent leur vie en danger pour permettre aux ba’hourei yéchiva d’étudier la Torah, de prier dans une synagogue, ... Sans l’Armée, nos ennemis nous laisseraient-ils pacifiquement étudier la Torah? Non! Seulement grâce au dévouement des soldats, cela reste possible.
Puisse Hachem les garder pour toujours! Puissent-ils revenir chez eux sains et saufs ! Tout un chacun doit les apprécier, les bénir et prier pour eux.
Si l’on voit un soldat, on peut l’embrasser : après tout, il protège chaque juif en Israël au péril de sa propre vie."

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+ Le cas des Cohen :

-> Le Choulkhan Aroukh (Ora’h ‘Haïm 128:35) tranche qu’un Cohen qui a tué involontairement une personne ne pourra plus réciter la bénédiction des Cohanim (לא ישא את כפיו).

-> Certains soldats Cohanim de Tsahal combattirent dans les guerres contre l’Egypte, la Jordanie et la Syrie et firent des blessés et des morts parmi leurs ennemis. Rav Ovadia Yossef (Yé’havé Daat, volume 2, siman 14) fut interrogé pour savoir s’ils pourraient continuer à faire la Bircat Cohanim. [ puisqu'il y a des exceptions à cela (voir Michna Broura 128:128) ]
Le rav Ovadia Yossef considéra qu’il fallait encourager et louer de tels Cohanim pour leur action et leur permit, sans hésitation, à continuer à dispenser la bircat Cohanim.
[selon le rav Ovadia, les guerres de l’Etat d’Israel étaient des mil’hémet mitsva.]

-> Rav Ovadia (Méor Ysrael, Tabaat Ha-melekh) fut par ailleurs interrogé par un soldat Cohen, se tenant à son poste de protection contre de dangereux Arabes, quand il réalisa qu’ils se rapprochaient de lui. Il tua alors plusieurs d’entre eux. Il demanda à Rav Ovadia s’il pouvait continuer à observer la mitsva de Bircat Cohanim.
Après lui avoir donné son assentiment, le rav Ovadia Yossef écrivit que les soldats protégeant Israël étaient dignes de louanges. Leur récompense céleste était double et ils recevraient toutes les bénédictions de la Torah ... Les soldats mettant leur vie en jeu au front pour sauver des vies juives méritaient tout l’honneur et le plus grand respect.

Celui qui aspire à la vérité et se prépare à partir en guerre pour la vérité gagne toujours.
[rabbi Nathan de Breslev - Etsot Yécharot ]

"Lorsqu'une personne comprend que tout ce qu'Hachem fait est pour son bien, qu'il s'agisse de quelque chose qui affecte sa santé physique ou son bien-être financier, et que, malgré son incapacité à voir comment c'est pour son bien, et qu'elle sait que c'est très certainement pour son bien, alors son amour pour Hachem ne s'affaiblira pas à cause des épreuves ou des difficultés.
Au contraire, ses expériences ne feront que la renforcer et la faire grandir (spirituellement, et plus proche d'Hachem)".
[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.19]

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-> "Tout ce qui est donné à une personne par Hachem lui amènera de la joie et de l'allégresse".
[ rabbénou Bé'hayé - 'Hovot haLévavot - chaar haBita'hon ]

"C'est un fils plein de grâce que Yossef, un fils plein de grâce pour l'oeil (ben porat Yossef, ben porat alé ayin), chacune des filles a grimpé sur la muraille pour contempler (banot tsaada alé chour)" (Vayé'hi 49,22)

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
De ce verset tiré de la bénédiction que Yaakov a faite à Yossef nous trouvons une allusion au fait que Yossef a gagné, grâce à sa conduite exemplaire : la kéhouna et la malkhout (la prêtrise et la royauté) ...
Le verset dit : "ben porat Yossef" = il a gagné la royauté, et "ben porat alei ayin" = il a mérité la prêtrise car il n’a pas porté les yeux sur la femme de Potifar, "banot tsaada alé chour" = ses filles vont et s’élèvent au plus haut, c’est-a-dire qu’elles intègrent la tribu de Levy en se mariant avec les Cohanim.

-> Autre explication du Ben Ich 'Haï :
Les fautes à caractère sexuel (‘arayot, znout, ...) comportent 3 niveaux. L’acte lui-même, la vue et la pensée. La vue et la pensée des ‘arayot sont des interdits en soi, et non des barrières simplement posées devant l’acte, et il faut se renforcer dans les 3 par ne jamais fauter.
C’est ce que Yaakov dit de Yossef dans le verset : "ben porat Yossef" = il est resté Yossef, pur dans l’acte, mais également "ben porat alé ayin" = il est resté pur dans la vue ainsi que dans la pensée au dessus de la vue (‘ayin = oeil).

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-> Une explication rapportée par Rachi :
"alé ayin" (sur l’œil) peut être lu : "olé ayin" (au-dessus de l’œil), en ce sens que la descendance de Yossef est invulnérable au mauvais œil (guémara Béra'hot 20a).
De même, lorsque Yaakov a béni Menaché et Efraïm (Vayé'hi 48,16), il a souhaité qu’ils se multiplient comme les poissons, sur lesquels le mauvais œil n’a aucune prise.

"Il eut confiance en Hachem et Il le lui compta comme un mérite" (Lé'h Lé'ha 15,6)

Nous avons traduit ce verset selon l'explication de Rachi. Le Ramban se demande pourquoi Hachem considéra-t-Il la confiance d'Avraham comme un mérite. En effet, Avraham avait une confiance totale en Hachem. Il savait qu'Hachem peut tout et n'en avait aucun doute.
=> Ainsi, quand Hachem lui promit une grande descendance et que Avraham eut foi en cette promesse, comment peut-on considérer cela comme un mérite? Comme si cette confiance représentait un effort pour Avraham et que ce n'était pas évident pour lui, au point de le lui compter comme un mérite!

-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin explique qu'évidemment, Avraham savait bien que rien n'est impossible pour Hachem et qu'Il peut absolument tout. Seulement, Avraham savait aussi qu'Hachem prend en compte le mérite de la personne pour lui accorder Ses bénédictions. Bien plus, il savait aussi que même si Hachem fait une promesse à un homme, il se peut qu'une faute commise par la suite lui fasse perdre cette promesse. Et Avraham était tellement humble qu'il pensait ne pas mériter cette promesse Divine. Il se considérait si petit, ayant tellement de défauts et de fautes, qu'il lui était clair qu'il ne méritait pas cette promesse. D'autant qu'il risquait par la suite de commettre d'autres erreurs qui allaient assurément lui faire perdre cette promesse. Et malgré tout, il fit confiance à Hachem et crut en Sa Parole en toute simplicité, malgré le fait que cela allait pour lui à l'encontre de toute logique.

C'est cette si grande modestie qui lui fut considérée comme mérite. Pour lui, qui se voyait si défaillant et si manquant, le fait de mériter cette Promesse dépassait totalement la logique et le fait d'y croire était bien un effort et n'allait pas de soi.
Si Avraham, qui servait Hachem de toutes ses forces, tous les instants de sa vie, continuait de voir dans son comportement de si grands manques et tant de choses à se reprocher, qu'avons-nous à dire, nous qui n'arrivons pas à sa cheville? Et pourtant, est-ce que nous voyons tant d'erreurs dans notre comportement, ou bien sommes-nous plutôt satisfaits de notre Service d'Hachem?

[il faut faire attention à ce que cette optique d'humilité ne vire pas au désespoir, mais plutôt à ne pas se reposer sous nos lauriers, à toujours donner le meilleur de nous mêmes. ]