Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La matsa éveille notre conscience d’Hachem

+ La matsa éveille notre conscience d'Hachem :

-> Un roi ... avait un fils unique qui devint faible (et malade). Un jour, le fils eut envie de manger.
(Les conseillers médicaux) dirent : "Le fils du roi doit manger cet aliment médicinal, mais jusqu'à ce qu'il le mange, aucun autre type de nourriture ou de subsistance ne doit être présent dans la maison" (soulignant l'urgence de ce remède particulier).
Ces instructions ont été suivies. Une fois la nourriture médicinale consommée, (le médecin) dit : "Désormais, (le fils) peut manger tout ce qu'il veut ; (ayant pris le remède) rien d'autre ne lui fera du mal."

(Cette parabole sert à illustrer ce qui suit : ) Lorsque les Bné Israël quittèrent l'Égypte, ils ne connaissaient pas l'essence fondamentale de la émouna. Hachem a déclaré : "Les Bné Israël doivent prendre ce remède (la matsa), mais jusqu'à ce qu'ils le fassent, aucun autre aliment (c'est-à-dire le 'hametz) n'est acceptable pour eux".
Une fois qu'ils ont mangé de la matsa, qui est elle-même le remède pour commencer à acquérir la connaissance de l'essence de la émouna, Hachem a déclaré : "À partir de maintenant, (même) le 'hametz leur est permis. Ils peuvent le consommer, car (après avoir mangé de la matsa) cela n'aura pas d'effet négatif sur eux".
[Zohar - paracha Tétsavé]

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-> Lorsqu'une personne entre dans ce monde, elle ne sait rien jusqu'à qu'elle atteigne l'âge de prendre du pain. Une fois qu'il a mangé du pain, sa conscience intellectuelle s'éveille en elle.
De la même manière, lorsque les Bné Israel quittèrent l'Égypte, ils ne savaient rien (des questions spirituelles) jusqu'à ce qu'Hachem leur fasse manger du pain (la matsa spéciale) ... C'est alors que les Bné Israel commencèrent à acquérir une conscience plus profonde d'Hachem.
[Zohar - paracha Vayétsé ]

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-> Rabbi Ména'hem Mendel de Rimanov parle de la puissance de la matsa.
Il affirme que le fait de manger de la matsa aide à éliminer les désirs étrangers de l'âme.
[Torat Emet]

Mitsvot avec enthousiasme = brûlez toutes les fautes :

+ Mitsvot avec enthousiasme = brûlez toutes les fautes :

-> Le Shem miShmouel (sur Shékalim) explique que Moché comprenait la valeur inestimable de chaque âme juive. Il savait qu'un seul juif vaut plus que tout l'argent du monde entier. Sachant cela, il ne comprenait pas comment une personne ayant corrompu son âme pouvait compenser ses fautes en donnant un demi-shekel en guise de paiement. Comment une petite pièce pouvait-elle compenser la destruction d'un bien aussi précieux qu'une âme juive?

Pour répondre à sa question, Hachem lui montra une vision d'une pièce de feu. Celle-ci symbolisait le feu et la passion d'un juif passionné par la Torah et la avoda.
Le feu qu'un juif crée par l'enthousiasme pour sa Torah, ses prières et ses mitsvot est si puissant qu'il peut brûler toute la saleté, l'impureté et les taches de nos fautes.
Cela ne peut se faire que si un juif est ardent et passionné dans sa Torah et sa avoda. S'il possède ce feu intérieur (non uniquement une action extérieure), il peut purifier son âme et la ramener à son état originel.

Une personne devrait garder cette leçon à l’esprit et ne pas laisser passer un jour sans servir Hachem avec passion et feu.

Donner la tsédaka, c’est comme apporter un Korban

+ Donner la tsédaka, c'est comme apporter un Korban :

-> Nos Sages (Yérouchalmi Shékalim 1:1) disent que Moïse était confus au sujet du shekel jusqu'à ce que Hachem lui montre une "pièce de feu".

Le séfer Divré Shmouel explique que Moché ne comprenait pas comment on pouvait obtenir le pardon de ses fautes en donnant un objet inanimé (domem) comme de l'argent en tsédaka.
Il comprenait qu'un korban pouvait expier une personne, car un animal n'est qu'à un pas d'elle, tout comme un animal est un 'haï (un être vivant), et une personne un "médaber" (un être doué de parole).
Cependant, l'argent étant si éloigné d'une personne, comment peut-il expier pour elle?

Hachem lui montra alors une pièce de monnaie enflammée pour lui apprendre que lorsqu'une personne donne de la tsédaka avec ardeur et passion, même si elle désire vraiment conserver son argent, et qu'elle s'efforce de le donner malgré tout, cela équivaut littéralement à apporter un korban pour Hachem avec abnégation et enthousiasme.

Cela explique également la guémara (Baba Batra 10b) qui dit que Rabbi Éliézer donnait de la tsédaka avant de prier. Avant de prier, il faut donner quelque chose de soi-même. Si quelqu'un prend son argent, qu'il souhaite vraiment garder pour lui, et s'efforce de le donner afin d'accomplir la mitsva de Hachem, il peut alors prier pour Lui par le mérite de son sacrifice.

Faire sa hichtadlout pour recevoir la lumière divine

+ Faire sa hichtadlout pour recevoir la lumière divine :

"Moché dit aux Bné Israël : "Voyez, Hachem a désigné nominativement Bétsalel, fils d'Ouri, fils de 'Hour, de la tribu de Yéhouda"." (Vayakel 35,30)

-> Le séfer Yessod Ha'avoda écrit que ce verset suggère que pour mériter d'être influencé par la lumière divine, une personne doit d'abord faire son hichtadlout, plutôt que d'attendre que la lumière vienne à elle.

Le verset peut être interprété comme disant : "Ben Ouri" (בֶּן אוּרִי) = comment mérite-t-on de recevoir la lumière divine (ohr)? En étant un "fils 'Hour". Le mot : 'Hour peut désigner un petit trou.
Ceci peut être interprété comme une référence aux paroles de nos Sages (Chir Hachirim rabba 5,3) selon lesquelles "si quelqu'un ouvre une ouverture de la taille d'un trou d'aiguille, Hachem ouvrira pour lui une ouverture de la taille d'une immense salle".
Ainsi, le verset dit qu'il faut faire une petite hichtadlout, et l'on recevra alors l'aide divine.

Shabbath ha’Hodech

+ Shabbath ha'Hodech :

-> Le Shabbath ha'Hodech est le Shabbath, qui précède roch 'hodech Nissan, où l'on va annoncer ce premier mois où le peuple juif a été créé (suite à la sortie d'Egypte). En ce sens, dans la Torah, les mois sont comptés par rapport à Nissan (1er mois de l'année).
Le terme "ha'Hodech" renvoie à la notion de renouvellement, de renaissance sur une nouvelle base encore plus spirituelle.

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+ Une Providence Divine constante :

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Shekalim) écrit que la paracha Ha'hodech nous apprend qu’il ne faut pas, dire qu’une fois Hachem a créé le monde, Il ne s’en soucie plus.
Au contraire, il faut croire qu’Hachem guide constamment le monde et le renouvelle en permanence (mé'hadech - tout est comme nouveau - 'hadach = rien ne peut exister un seul seconde sans Hachem le décrète), comme nous le disons dans la prière du matin avant le Shéma : "dans Sa bonté, Hachem renouvelle perpétuellement l'œuvre de la Création" (mé'hadech bétouvo bé'hol yom tamid maassé béréchit).

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+ Un renouveau de la Kédoucha :

-> Le séfer Torat Emet écrit que durant le mois de Nissan, un niveau de sainteté renouvelé s'éveille dans chaque partie de l'âme juive.
Tout comme le monde a été créé en Nissan, la sainteté de chaque juive est renouvelée en ce mois. C'est donc le moment où nous pouvons sortir de la klipa d'Égypte et retrouver notre sainteté innée.

C'est pourquoi le Shabbat précédant Roch 'Hodech Nissan est appelé 'paracha ha'Hodech".
Ce Shabbat marque le début du renouveau de nos âmes (car il est connu que toute chose sainte trouve son origine dans le Shabbat précédent).

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+ Renouveau le Shabbat Ha'hodech :

-> Le séfer Sifté Tsadik (parachat Za'hor - ot 8) écrit que le jour de la parachat Ha'hodech, une étincelle de lumière nouvelle apparaît dans ce monde, permettant de recommencer sa vie littéralement comme un homme nouveau.

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+ Comme un homme nouveau :

-> Le Beit Avraham écrit que ce mois [qu'on annonce en ce Shabbath - Nissan] est appelé "roch" car c'est un moment propice pour se remettre dans l'ordre. Même si l'esprit est rempli de pensées impures, il peut être renouvelé et repartir de zéro.
Il dit que c'est le sommet de l'année entière, car celui qui se renouvelle à ce moment et accepte de servir Hachem constatera qu'il reçoit Son aide toute l'année.

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+ Renouveau de la Torah :

-> Le rav Tsadok de Lublin (séfer Pri Tsadik) écrit que ce Shabbat est marqué par les influences célestes. Il y a des choses qui, dans ce monde, aident une personne à accroître son étude de la Torah.
Il rapporte que le rabbi Bounim de Peshischa dit qu'en ce Shabbat, il y a un renouveau des influences divines de la Torah.

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+ Elever les plaisirs terrestres à la sainteté :

-> "Ce mois-ci [Nissan] est pour vous le commencement des mois ; il sera pour vous le premier des mois de l'année. " (Bo 12,2).

Le rav Moché de Kobryn (Imrot Moché) écrit que le mot "la'hem" (לָכֶם) possède les mêmes lettres que le mot "mélé'h" (roi - מלך). Cela indique que le peuple a accepté Hachem comme roi à cette époque.

Il est ensuite dit que ce sera "richon" (le premier). Le mot "richon" symbolise les plaisirs terrestres, comme l’indique le verset : " Les prémices nouvelles de ta terre" (réchit bikouré admaté'ha - Ki Tissa 34,26).
Ainsi, le verset peut être compris comme affirmant que la principale façon d'accepter la règne de la divinité est d'élever les plaisirs terrestres et de les sanctifier.

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+ Le salut à crédit :

-> Certains, récite un piyout à Shabbath Ha'hodech, où il est écrit : "Le mois entouré (makifot) des saluts de Hachem".

Le séfer Bé'érot Hamayim explique que durant ce mois [de Nissan], Hachem nous paie "à crédit". (le mot "makif" peut signifier "entourer" ou "accorder du crédit").
Hachem nous paie à crédit en nous envoyant des saluts, même si nous ne les méritons pas, dans l'espoir que nous les "rembourserons" en les méritant plus tard.

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+ Hachem tire du plaisir de chaque mitsva de chaque juif :

-> "Et Hachem dit à Moïse ... ce mois est pour toi" (Bo 12,2).

Le séfer Avodat Israël (paracha Ha'hodech) explique que le but principal de la Création est que les juifs accomplissent la volonté de Hachem. Et Hachem en tire du plaisir.

Les philosophes affirment qu'il est impossible à un D. tout-puissant de tirer du plaisir d'êtres humains chétifs. Par conséquent, ils n'accordent aucune importance à Son service et préfèrent servir des idoles.
Les juifs, quant à eux, croient que notre service envers Hachem Lui procure du plaisir.

En conséquence, le verset dit : "Ce 'hodech est pour toi". La voie vers le renouvellement de Sa gloire (le mot : " 'hodech" peut signifier "mois" ou "nouveau") dépend de toi.
Si nous faisons Sa volonté, Il sera heureux.

"Voici les comptes (élé pékoudé) du Michkan, le Michkan du Témoignage, qui furent établis sur l'ordre de Moché" (Pékoudé 38,21)

-> Rachi déclare : "haMichkan, Michkan" (Le mot Michkan est écrit deux fois). Cela fait allusion au Mikdach, qui a servi de garantie (machkon) lors des 2 destructions [les 2 Temples], pour les fautes d'Israël ... Le Michkan du Témoignage. Le Michkan était le témoignage pour Israël qu'Hachem leur avait pardonné l'incident du Veau d'or, car Il avait fait reposer Sa Chékhina parmi eux."

-> Le Maguid de Doubno souligne que ces deux affirmations semblent contradictoires, l'une ayant une connotation négative et l'autre une connotation positive.
D'une part, le mot "Michkan" est écrit deux fois pour indiquer que nos fautes ont causé la destruction du Temple. D'autre part, les mots "Michkan Ha'édout" suggèrent que Hachem nous a pardonné notre faute.

La Torah nous enseigne que même si nous avons perdu le Temple à cause de nos fautes, nous l'avons simplement donné comme un machkon (garantie).
Très bientôt, le machkon nous sera rendu, avec la reconstruction du temple dans toute sa splendeur.

"Vous pensez que vous pouvez amasser beaucoup de richesses et que votre yétser ara restera la même que lorsque vous étiez pauvre.
En réalité, plus vous vous enrichissez, plus votre yétser ara de ne pas donner la tsédaka grandira, et votre mida d'avarice deviendra de plus en plus grande."
['Hafets 'Haïm]

Yossef a béni toute la terre d’Egypte

+ Yossef a béni toute la terre d'Egypte :

"Yossef se retira de devant Pharaon et parcourut tout le pays d'Egypte" (Mikets 41,46)

-> Le séfer miZékénim Et'bonen note que tout ce qu'Hachem a fait arriver à Yossef, cela l'a amené à traverser tout le pays d'Égypte.
Il explique la raison pour laquelle il était si important pour lui de le faire à l'aide du récit suivant :
Le Saba Kadicha de Léchovitch avait un élève nommé rav Yéchaya de Zachovitz. Le rav Yéchaya possédait un certain nombre d'animaux, avec lesquels il gagnait sa vie. Les non-juifs chassaient ses animaux dans leurs champs, de sorte qu'il devait les récupérer et les ramener à la maison. Lorsqu'on leur demandait pourquoi ils agissaient ainsi, ils répondaient : "Partout où cet homme juste se promène, il trouve la bénédiction. Lorsqu'il marche dans nos champs, nos récoltes poussent bien.

En conséquence, le verset dit que Yossef a marché à travers tout le pays d'Egypte et que partout où il est allé, la terre a été bénie et les champs ont produit de bonnes récoltes. Cela a été très bénéfique pour Yossef, car tout le monde a reconnu qu'il était un saint homme et, par conséquent, ils l'ont traité avec beaucoup d'honneur et de respect.

Le mois d’Adar – un mois dissimulé + 2e Adar

+ Le mois d'Adar - un mois dissimulé :

-> L'année juive commence avec Nissan, un mois de miracles merveilleux (en Egypte et ensuite) démontrant la présence, la puissance et l'amour d'Hachem.
La lumière éclatante de Nissan illumine dans l'année, ainsi que le mois que suit : Iyar, puis Sivan, ... Mais au fur et à mesure que la lumière s'éloigne de sa source (Nissan), elle devient de plus en plus faible.

Enfin, nous arrivons à Adar, qui est le dernier mois. Adar (אדר) est similaire au mot אדרת (adéret), qui signifie un manteau. Lorsque la lumière de Nissan atteint Adar, elle est pratiquement invisible, imperceptible. Par conséquent, il n'y a pas de miracles révélés. Hachem est caché, dissimulé et invisible sous le voile de la nature.

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-> Lorsque Haman voulait détruire la nation juive, il tira au sort le moment le plus propice. Il commença par les jours, mais ceux-ci protestèrent. Le dimanche dit : "Hachem, tu as créé les cieux et la terre le premier jour. Israël respecte l'alliance qui permet aux [cieux et à la terre] d'exister. Si vous voulez déraciner Israël, déracinez d'abord le ciel et la terre!"
De la même manière, chaque jour protestait contre la destruction du peuple juif.

Lorsque Haman vit qu'aucun des jours de la semaine n'était propice à la destruction du peuple juif, il se concentra sur les mois. Mais Nissan avait le mérite de Pessa'h, Iyar celui de Pessa'h Shéni, et Sivan celui du don Torah. Tamouz et Av ont protesté en disant que Israël avait déjà enduré suffisamment de souffrances au cours de ces mois. Elloul eut le mérite d'achever le mur autour de Jérusalem à l'époque de Né'hémia ; Tichri, celui du shofar, de Yom Kippour et de Souccot ; 'Hechvan, celui de Sarah, qui mourut alors ; Kislev, celui de Hanoucca ; Tévet, celui de la séparation d'avec les épouses non juives à l'époque d'Esdras ; en Shevat, le peuple juif se rassembla pour prendre des mesures concernant la pilguech dans l'idole de Giva et Mikha (voir Shoftim chap.17-21). [certains événements se produiront après Pourim]

Puis vint Adar. En Adar, Haman n'a pu discerner aucun mérite.
De plus, Haman a parcouru tous les mazalot des mois et s'est rendu compte que chacun d'entre eux comportait des mérites pour le peuple juif. Cependant, le mazal d'Adar, le poisson, n'avait aucun mérite. De plus, Moshé est mort en Adar, et Haman ne savait pas que Moché était également né en Adar.
[d'après le midrach rabba Esther 7,11]

-> Il est logique que la naissance de Moché ait été oubliée et inconnue, car le mois d'Adar, sombre et lointain, est un mois d'oubli. En fait, avec la mort de Moché, la Torah a commencé à être oubliée. Immédiatement après sa mort, 3 000 halakhot ont été oubliées" (Témoura 16a).
Adar est une période où Tsion s'inquiète : "Hachem m'a abandonné et Hachem m'a oublié" (Yéchayahou 49,14).

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-> S'il y a une période qui se trouve au bas de l'année, oubliée et dans l'obscurité (Adar), il y a aussi des gens qui se trouvent au bas de l'échelle, oubliés et dans l'obscurité. Ce sont les âmes les plus basses qui fonctionnent à peine spirituellement, voire pas du tout.

Et dans le grand cycle du temps qu'est l'histoire, ces âmes les plus basses naissent à la fin, pendant la période de ikvéta dé'méchi'ha (talon du machia'h, période juste avant la guéoula).
À l'instar de l'anatomie humaine, le peuple juif débute par la génération de la tête, qui a reçu la Torah au mont Sinaï, descend à la génération du cœur, qui a construit le Temple, et se déplace continuellement vers l'extérieur et vers le bas jusqu'aux autres organes du corps.

Tout en bas de l'échelle se trouvent les âmes situées sur la plante des pieds, les talons.
Les dernières générations avant machia'h vivent dans un contexte de hester panim (dissimulation de la face d'Hachem) extraordinaire. C'est pourquoi la plupart des juifs d'aujourd'hui ne savent même pas qu'il y a un D., et encore moins qu'ils perçoivent Sa présence.

Les juifs de l'histoire de Pourim se trouvaient également dans une sorte d'ikvéta dé'méchi'ha.
Eux aussi se trouvaient à la fin d'un exil (celui de Bavel), et ils étaient confrontés aux résultats dévastateurs de la face cachée d'Hachem, car le peuple avait commencé à s'assimiler et à se marier entre lui et les autres.

Sans prophète pour les guider, les juifs se sentaient perdus face à la menace de l'anéantissement.
La guémara ('Houlin 139b) voit une allusion au nom Esther dans la prédiction selon laquelle Hachem doublerait la dissimulation de Sa face à la fin des temps : "véano'hi aster astir" (Vayélé'h 31,18).

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-> Qu'est-il arrivé à Pourim?

"Vénaafo'h ou" (Esther 9,1) = "Il a été transformé" d'un jour où les ennemis des juifs devaient les dominer, les anéantir, en un jour où les juifs ont dominé leurs ennemis.
De même, "le mois [Adar] a été transformé" (véha'hodech acher nééfa'h - Esther 9,22). Tout a été mis sens dessus dessous. Ce qui est toujours en bas est en haut à Adar.

La plante des pieds est toujours au ras du sol, en bas et dans l'obscurité. Mais que se passe-t-il si une personne se tient à l'envers?
Que se passe-t-il si la génération de précédent la venue du machia'h [ikvéta dé'méchi'ha = talons du machia'h = à la fois parce qu'on entend les pas du machia'h qui arrive, mais aussi parce qu'on sera une génération qui sera basse spirituellement comparée aux précédente, comme aux talons/bas des juifs de l'Histoire) devient la génération qui va vivre la guéoula qui construira le 3e Temple, comme la génération de l'histoire de Pourim qui a construit du 2e Temple (avec fin de l'exil de Bavel)?

Dans l'émerveillement de la transformation de Adar (אדר), nous réalisons que א' דר (aléf dar), Hachem, l'Unique (alouf aolam - Maître du monde), veut résider parmi nous.
En Adar, on passe de l'occultation de la présence d'Hachem et de l'oubli à : "le souvenir et l'éblouissement" (nizkarim vénaassim - Méguila 9,28).

C'est ainsi que : "Lorsque Adar arrive, nous augmentons notre joie" (guémara Taanit 29a).
"Vénaafo'h ou" (Esther 9,1) = "Il a été transformé" = en un instant tout peut être modifier au que si on est au talon (plus bas que bas, tout semble perdu), et bien on devenir à la tête (être la génération qui va permettre la venue du machia'h, qui va faire que Hachem se dévoilera complétement.)
[on est tellement convaincu de cela, qu'on est déjà dans un état où la joie est grande (on voit déjà le machia'h et ce que ça implique)! ]

[ cela est valable collectivement comme individuellement. On doit réaliser que derrière le masque de la naturalité de ce monde, se cache Hachem (rien ne peut se passer sans un décret de sa part), et à tout moment "vénaafo'h ou", tout peut être bouleversé. ]

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+ Adar = un mois de bénédiction :

-> Adar est passé du statut de dernier mois de l'année juive, le plus bas (le talon) et le plus sombre, à celui de mois lumineux et plein de bénédictions.
Son mazal de poissons, qui augmente de façon exponentielle, exprime la nature bénie de ce mois.

Le Mégalé Amoukot (Vaét'hanan - ofen 44) enseigne que chaque mois a un ange, et le nom de celui d'Adar est Avarchiel, de la racine de béra'ha (bénédiction).
Cet ange a 25 autres anges sous lui, tous chargés de la bénédiction, ce qui correspond aux 26 fois où l'on récite hodou l'Hachem ki tov le Shabbath matin.
Au cours du mois d'Adar, Moché a commencé à bénir le peuple juif juste avant sa mort.

C'est en raison de la nature bénie de ce mois que nos Sages conseillent d'investir dans des opportunités financières pendant Adar ('Hatam Sofer [7 Adar 5591] ; Bné Yissa'har [maamaré Kislev 4,83]) et de programmer d'enventuels procès contre des non-juifs pendant ce mois (guémara Taanit 29b).

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-> "Lorsque commence le mois de Av nous diminuons notre joie, de même lorsque commence le mois d'Adar, nous augmentons notre joie" (guémara Taanit 29a)

-> En tant que mois de bénédiction (béra'ha) et de délivrance (yéchoua), Adar est synonyme de joie. Et cette joie n'est pas statique, elle ne cesse de croître.
La guémara compare l'augmentation de la joie d'Adar à la diminution de la joie en Av.
En Av, la joie diminue par étapes : d'abord les neuf jours avec leurs restrictions sur les activités joyeuses, puis le 7 Av avec plus de restrictions, puis la veille du 9 Av, et enfin le 9 Av lui-même, où nous n'avons même pas le droit d'étudier la Torah (sauf rares exceptions).

De même, la joie d'Adar devient de plus en plus forte, atteignant son point culminant avec Pourim, qui nous transporte ensuite vers Nissan et Pessa'h.
C'est pourquoi nous nous demandons comment nous pouvons profiter de la joie d'Adar.

Une personne plongée dans la matérialité est déprimée par son vide. On est constamment à la recherche du bonheur, sans vraiment le vivre.

Comment les juifs peuvent-ils profiter de la joie d'Adar?
Les juifs peuvent boire, danser et chanter, mais pas pour se réjouir. La fête de Pourim exprime une joie intérieure qui jaillit à cette époque de l'année dans le cœur de ceux qui sont plongés dans la Torah, la prière et le 'hessed.
[la Torah et les mitsvot sont des moyens de nous lier avec Hachem, or il n'y a pas de plus grande joie que le sentiment d'être proche de sa source de vie, de notre papa Hachem.
Alors oui, à pourim on se rend joyeux dans la matérialité, mais on réalise surtout que l'essentiel de la joie est ce sentiment où notre intériorité (âme) est en accord avec ce qu'on doit réellement faire de notre vie, avec la volonté de D. ]

[d'après le rav Moché Wolfson ]

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+ Le 2e mois d'Adar :

-> Nous avons expliqué comment Adar se situe aux confins de l'année, absorbant à peine la lumière émanant de Nissan.
Adar est un mois de hester panim, où Hachem est caché et où le peuple juif se sent oublié dans l'obscurité.

Mais il y a un mois qui est encore plus éloigné de Nissan que le 12e mois de l'année, c'est le 13e mois.

Même si un Adar ordinaire se trouve tout au bord, il fait toujours partie de la communauté des mois (il y a 12 noms différents). Chaque mois correspond à l'une des 12 tribus qui ont voyagé dans le désert dans l'étreinte sacrée des Nuées de Gloire. Chaque tribu et chaque mois portent un arrangement du nom d'Hachem (tsirouf - les 4 lettre יהוה peuvent être réarrangées en 12 tsiroufim différents).
Mais il n'y a pas de 13e arrangement du nom d'Hachem pour le 2e Adar, ni de tribu à laquelle il correspond.

Mais le 2e Adar (Adar Shéni) correspond aux juifs. À l'arrière de la procession dans le désert, se trouvait un groupe de juifs qui avaient été expulsés des Nuées de Gloire (anané hakavod).
La plupart de ces personnes étaient membres de la tribu de Dan et portaient avec elles une idolâtrie 'avoda zara) ou avaient commis d'autres fautes graves.
Lorsqu'Amalek a attaqué, il n'a pu accéder qu'en "se jetant sur (וַיְזַנֵּב - vayézanev) ces faibles qui traînaient derrière vous" (vayézanev bé'ha kol ané'héchalim a'haré'ha - Ki Tétsé 25,18).
[on note que וַיְזַנֵּב est similaire à זנב (zanav), puisqu'Amalek s'est attaqué à ceux situé à la queue du peuple juif, comme exclus du corps principal de l'entité juif.]

Dans les recoins les plus extrêmes du temps (13e mois après Nissan), privé d'un arrangement du nom d'Hachem, le 2e Adar correspond à ces juifs à la traîne qui rejettent La Royauté d'Hachem et ne veulent pas porter un tsirouf.

Mais dans la surprise du "Vénaafo'h ou" (Il a été transformé (la tristesse en joie, de l'anéantissement à la domination) - Esther 9,1) du mois d'Adar, c'est précisément là où Amalek attaque, que nous avons Pourim.
Dans la transformation qui s'opère, nous réalisons que si l'amour le plus grand d'Hachem est démontré aux juifs d'Adar, il est encore plus fortement souligné pour les juifs du 2e Adar.
Pour eux, Hachem Lui-même combine les douze tsiroufim (arrangements du Nom Divin) pour créer un tsirouf complet et devient leur Source et leur Protection.

Nous nous rendons compte que cet ajout supplémentaire d'un mois est ce qui ramène réellement les juifs à Hachem. Un 2e Adar est ajouté pour aider la lune, qui symbolise les juifs, à rattraper le soleil, qui symbolise Hachem. Même les âmes les plus rejetées et les plus rebelles feront téchouva.

C'est pourquoi, lorsqu'il y a un 2e Adar, nous appelons son Pourim : Pourim Gadol, le grand Pourim, par opposition au Purim Katan, le petit Purim, du premier Adar.
Mais le Pourim d'un 2e Adar est plus important que le Pourim d'une année normale.

Car si Pourim consiste à tout renverser ("vénaafo'h ou"), ce qui était bas devient haut, le mois d'Adar inférieur est encore plus élevé que le mois d'Adar d'une année normale.
En fait, la guémara (Yérouchalmi Méguila 1:5) affirme que le miracle de Pourim a eu lieu pendant un 2e Adar. Du plus bas niveau, nous sommes hissés vers les plus hauts sommets.

[d'après le rav Moché Wolfson ]

"Voici l'histoire de la descendance de Yaakov : Yaakov, âgé de 17 ans, était berger avec ses frères [auprès] du menu bétail (aya roé ét é'hav batson)" (Vayéchev 37,2)

-> Le mot "berger" (roé - רֹעֶה) implique "d'unir, de joindre ou de relier", comme dans les mots "fraternité" et "amitié" (réout).

Un berger est appelé "roé" parce qu'il rassemble le troupeau en un seul endroit, de peur qu'il ne se disperse.
C'est ainsi que Yossef a réuni ses frères, c'est-à-dire tout Israël et les étincelles de la Présence divine.
Il les a tous élevés et réparés grâce aux saintes unifications mystiques qu'il a réalisées. Il le fit avec le "troupeau" (tson), ce qui implique des Unifications.
[Dégel Ma'hané Efraïm - Vayéchev ]

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-> Le concept d'unifications mystiques (yi'houdim) est l'un des enseignements centraux du Baal Shem Tov et opère à plusieurs niveaux.
Le niveau de base est la reconnaissance de la présence du Créateur dans tous les aspects de la création, qu'ils soient physiques, émotionnels, conceptuels et même spirituels.
C'est ainsi que le Baal Shem Tov (Tsivat haRivach p.3b) déclare :
"Quoi que vous voyiez, souvenez-vous d'Hachem. Si vous ressentez de l'amour, souvenez-vous de l'amour de Dieu. Si vous éprouvez de la crainte, rappelez-vous la crainte d'Hachem.
Même lorsque vous allez aux toilettes, pensez à vous-même : je retire le mauvais du bon, de sorte que le bon reste au service d'Hachem. C'est le sens de l'unification".

À un niveau plus profond, cela signifie la recombinaison mystique des lettres de la création, en particulier dans la prière et l'étude de la Torah, qui peut produire une révélation de l'unité divine dans le monde.
Dans le verset ci-dessus, le Baal Shem Tov dit que Yossef, qui représente le tsadik, est capable de voir la divinité dans chaque juif et, par ce biais, d'élever tout Israël vers le Père céleste.
Par ailleurs, Yossef pourrait voir les lettres hébraïques qui constituent toute la réalité et les combiner selon des schémas qui révèleraient la présence divine dans la création.

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-> Les 3 lettres du mot "tson" (צֹּאן - troupeau) peuvent être divisées en tsadik et alef , dont la valeur numérique est 91, et noun.
Le nombre 91 est également la valeur numérique de 2 des noms sacrés de D. réunis : le Tétragramme (יהוה de valeur : 26), et le nom Adonaï (אדני de valeur : 65). L'union de ces noms représente l'intégration complète du spirituel et du physique, depuis les premières émanations d'Hachem jusqu'à mal'hout (Royauté), le monde dans lequel nous vivons.

La lettre noun représente généralement le monde de la Bina, qui correspond à la révélation du monde à Venir, et est la séfira par laquelle la bénédiction divine s'écoule dans le monde.

Tout cela est évoqué dans le mot "tson" (צֹּאן), l'union des deux noms d'Hachem, qui conduit à un flux ultérieur de bénédiction dans le monde.

Ainsi, rav Yaakov Yosef de Polnoye écrit, au nom du Baal Shem Tov : "Un être humain dans ce monde est composé de matière et de forme (c'est-à-dire le matériel et le spirituel), et à travers lui, le monde inférieur et le monde supérieur sont réunis, et une union est créée entre les deux noms יהוה et אדני, qui ont la valeur numérique de 91, à partir du monde tson.
Tandis que l'effluve qui se déverse de là est l'expansion du noun.

Il est également possible que le Baal Shem Tov utilise le terme "tson" pour représenter cette idée, parce qu'un troupeau est un groupe d'animaux qui sont réunis et qui véhiculent l'idée d'union.
De plus, le mot tson (צֹּאן) vient du mot hébreu "tsé", qui signifie "sortir", et représente l'idée de ce qui émane d'une source.