Aux délices de la Torah

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Comment le peuple juif et les autres nations sont-ils nourris par Hachem?

+ Comment le peuple juif et les autres nations sont-ils nourris par Hachem? :

"Tu mangeras, tu seras rassasié et tu béniras Hachem ton D." (Ekev 8,10)

-> Rabbi Its'hak déclare : Heureux sont les Bné Israël car Hachem a voulu d'eux et les a rapprochés de Lui d'entre tous les peuples. Par le mérite d'Israël, Il nourrit et rassasie le monde entier. Et maintenant que le peuple d'Israël est en exil, le monde reçoit une double part afin que le reliquat suffise pour les Bné Israël.
Quand ces derniers résidaient en Terre sainte, la nourriture descendait pour eux et ils donnaient le reliquat aux peuples idolâtres pour leur subsistance. Maintenant qu'ils sont en exil, c'est l'inverse : la nourriture est attribuée aux nations et Israël en reçoit une part.

C'est comparable à un roi qui a préparé un repas pour les gens de sa maison: tant qu'ils accomplissent sa volonté, ils partagent son repas et on donne aux chiens les os à ronger.
Mais quand les gens de sa maison n'accomplissent pas sa volonté, le roi ne leur laisse, pour les punir, que les os et donne le reste du repas aux chiens.
De même, lorsque les Bné Israël accomplissent la volonté de leur Maître, ils mangent à la table du Roi et tout le repas est préparé en leur honneur; eux, ils donnent "les os", le reliquat, aux idolâtres.
Quand ils n'accomplissent pas la volonté de leur Maître (Hachem), ils partent en exil et le repas est donné aux chiens ; eux, ils ne reçoivent que les restes.
"Hachem dit : Ainsi les Bné Israël mangeront leur pain souillé chez les peuples où Je les disperserai" (Yéhézkel 4,13), car ils consomment le reliquat de leur repas immonde.
Malheur au fils du roi qui doit attendre de recevoir les miettes de la table du serviteur!
[Zohar - Térouma 152b]

Parfois, un juif(ve) est soumis à des influences astrales néfastes, mais s'il est bon (tov), on lui fait du bien et la chance lui sourit, car il reçoit une assistance directement d'Hachem, et non des astres (mazal) [à la différence des autres nations].
C'est le sens du verset : "L'homme bon s'attire la bienveillance d'Hachem" (Michlé 12,2). Lui-même, et non celle des astres.
[Gaon de Vilna]

Aspirer à davantage – le Michkan Supérieur et inférieur

+ Aspirer à davantage - le Michkan Supérieur et inférieur :

"Moché vit tout le travail et voici, ils l'avaient fait comme Hachem l'avait ordonné, ainsi avaient-ils fait. Et Moché les bénit." (Pékoudé 39,43)

-> Le séfer Likouté Yéhouda explique la répétition de "ils l'avaient fait ... ainsi avaient-ils fait" par l'explication suivante, au nom de son grand-père, le Imré Emet :
Rachi (Béchala'h 16,17) dit qu'il existe un "Michkan Supérieur" qui correspond en parallèle au "Mikdach inférieur".
Lorsque nous sanctifions le Mikdash en ce monde et accomplissons Sa volonté, nous consolidons également le Mikdach Supérieur au Ciel.

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-> Le verset dit que Moché vit le travail accompli par le peuple selon l'ordre d'Hachem, et comment le peuple d'Israël construisit un Michkan pour accomplir la parole d'Hachem, il vit qu' "ainsi avaient-ils fait", ce qui signifie qu'ils avaient également construit un Michkan au Ciel.
Le verset dit que Moché vit cela car lui seul était capable de voir ce qui se passait au Ciel.

Une fois le Michkan achevé, Moché donna la bénédiction citée par Rachi au peuple d'Israël.
[Il leur dit : "Que ce soit la volonté de D. que la Chékhina repose sur l'oeuvre de vos mains", puis a récité le verset : "Que la bienveillance d'Hachem soit sur vous ..." (Téhilim 90,17). ]
Le Imré Emet explique cette bénédiction en disant qu'après l'achèvement du Michkan, le peuple commença à se sentir mal, estimant qu'il aurait pu faire encore plus et créer un Michkan encore plus parfait.
[d'une certaine façon, si on savait l'impact de toute mitsva au Ciel, à quel point cela fait plaisir et rend fier Hachem, à quel point cela impact positivement tous les mondes, tous les juifs (morts comme vivants) ... on ne l'aurait pas fait avec tant de légèreté. ]

Voyant leur cœur brisé, Moché dit que ce désir de servir Hachem encore mieux qu'avant était si précieux qu'il semblait qu'ils avaient construit un autre Michkan à partir de zéro.

Le Imré Emet explique que c'est pourquoi Moché les bénit avec le verset (Téhilim 90,17) qui semble se répéter : "Que la bienveillance d'Hachem soit sur vous, et puisse-t-Il faire établir fermement l'oeuvre de nos mains ; oui, l'oeuvre de nos mains puisse-t-Il l'établri fermement".
Il explique qu'ils avaient d'abord établi un Michkan, mais qu'il était incomplet, car il manquait le cœur brisé. Une fois leurs cœurs brisés, c'était comme s'ils l'avaient établi une fois de plus, cette fois de manière complète.

Pensées distrayantes pendant la prière

Nos séfarim hakédochim disent qu'en acceptant d'aimer tous nos concitoyens juifs avant de prier, nous sommes sauvés des pensées impures qui ruinent les prières.
[Yisma'h Yisraël - Michpatim 21,1]

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[en ce sens nous donnons de la tsédaka avant la prière, le matin nous lisons les paroles du Arizal affirmant que nous aimons tout juif, nous prononçons le "léchem yi'houd" avec "béchem kol Israël", nous faisons la prière et nos demandes en employons le "nous" (et non le JE), ...]

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-> Le meilleur moyen d’éviter que des pensées distrayantes ne surgissent dans notre esprit pendant la prière est d’étudier la Torah avant de commencer la prière.
[Tiféret Shmouel - sur Esther 9,25]

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-> Le Gaon de Vilna (sur Esther 9,25) conseillait de prier avec un sidour (même si on connaît le texte par coeur), car c'est une ségoula pour éviter les pensées distrayantes.

Shavouot – lien entre dirigeants spirituels & peuple

+ Shavouot - lien entre dirigeants spirituels & peuple :

-> Les Bné Israël ont surmonté la paresse et le manque de zèle pour l'étude de la Torah qu'avait amené sur eux Amalek, allant plein d'enthousiasme pour recevoir la Torah et s'engager à observer la Torah avec le même enthousiasme.
De plus, face au mont Sinaï, les juifs ont fait preuve d'une unité totale (comme un seul homme).

C'est grâce à ces mérites que Moché a pu monter au mont Sinaï et recevoir la Torah.
Leur travail acharné pour se préparer au don de la Torah, grâce à leur unité et à leur effort dans la Torah, l'a élevé à son haut niveau spirituel.
Moché n'a pas reçu la Torah pour lui-même, mais en tant que représentant de la nation juive. Si nous avions été indignes, Moché n'aurait pas pu recevoir la Torah, peu importe à quel point il pouvait être saint (kadoch).

Ce principe est démontré par la guémara (Sanhédrin 11a), qui affirme qu'à l'époque du Talmud, une voix céleste a été entendue proclamant : "Il y a quelqu'un parmi vous qui est digne de voir la Chékhina reposer sur lui comme elle a reposé sur Moché Rabbénou, mais sa génération n'en est pas digne".
A partir de là, nous voyons qu'à [toute génération] un leader de la Torah peut être digne en soi que la Chékhina repose sur lui, mais que l'indignité de sa génération l'empêchera de le faire.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam - Yitro]

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[cela nous responsabilise d'agir au mieux pour la Torah et dans l'unité, pour donner de la force à nos "têtes/ailes" spirituelles.
Et lorsque nous avons un don de connaissances en Torah du Ciel, on ne doit pas s'enorgueillir, mais savoir que cela vient par le mérite d'autres personnes. ]

Lorsqu'une personne se rend [humble] comme le désert qui est libre pour tous, la Torah lui est présentée comme un cadeau.
[guémara Nedarim 55a]

Le signe de Sivan – gémeaux

+ Le signe de Sivan - gémeaux :

-> Le signe du zodiaque du mois de Sivan est : "Téomim" (les gémeaux).
En acceptant la Torah, les juifs se sont attachés à Hachem, comme une paire de jumeaux.
[Bné Yissa'har]

-> Le signe de Sivan suggère également que l'on ne devrait pas étudier la Torah seul, mais avec un partenaire d'étude.
[ Torat Hachélamim ]

Shavouot – Nécessité de prier pour acquérir la Torah

+ Shavouot - Nécessité de prier pour acquérir la Torah :

-> Un juif ne doit pas perdre une occasion d'abonder en prières pour sa réussite spirituelle.
Le 'Hidouché Harim explique la coutume de lire le livre de Ruth pour la fête de Shavouot par le fait que celle-ci se termine par la naissance du roi David qui a abreuvé Hachem de chants et de louanges (guémara Béra'hot 7b). Cet enseignement est basé sur la ressemblance du nom רות (Ruth) et du verbe להרוות (léarvot - abreuver).
Or, le roi David lui-même s'est exclamé en disant : "Vaani Téfila" (je suis une prière - Téhilim 119,4), cela pour nous enseigner qu'il est impossible d'acquérir la Torah sans prier comme il est impossible de dissocier la prière de la Torah (et c'est pourquoi le jour du don de la Torah, il est coutume de lire le livre de Ruth qui évoque les prières composées par son descendant David Hamélekh).

-> Le rav de Monkacht (dans son Chaaré Yissa'har - Shavouot) écrit : "Les tsadikim fervents ont coutume de s’étendre longuement le jour de Shavouot, dans la bénédiction de Ahava Rabba (Ahavat Olam dans le rite Sépharade, passage juste avant le Shéma où l'on prire pour pouvoir écouter, comprendre, étudier, ... la Torah)."
[Hachem donne à chaque juif une part dans la Torah dans l'année à venir (avec les aides matérielles nécessaires), d'où l'importance de prier, de montrer notre aspiration sincère, pour avoir une part la plus importante possible. ]

Nos Anciens de la Grande Assemblée ont établi la prière de Ahava Rabba. Celle-ci débute par une requête : "Puisses-tu Hachem entendre la voix de nos prières en l'honneur de Ton Grand Nom!". On y mentionne ensuite le mérite de nos Patriarches : "En l'honneur de nos Pères qui ont placé leur confiance en Toi". Tout ceci afin que nous puissions mériter la bénédiction : "Fais-nous grâce en nous enseignant Ta Torah".
Puis, on continue à solliciter la Miséricorde Divine en invoquant à nouveau notre relation d’un fils avec son Père envers Hachem en disant ''Notre Père, Père miséricordieux'', en rappelant en outre que cette miséricorde pour nous est permanente et en Le suppliant ainsi, que même à présent, Il ait pitié de nous : "Aie pitié de nous et donne à notre coeur le discernement et l'intelligence afin de comprendre, d'étudier et de transmettre, de conserver, d'appliquer et d'accomplir toutes les paroles d'enseignement de Ta Torah, avec amour".
De telles formules ne se trouvent dans aucune autre prière, car le fondement de tout notre travail spirituel débute par la compréhension de la Torah, sans laquelle notre existence même est menacée.

On trouve à cela une allusion dans l'enseignement de nos Sages (Mékhilta Chemot 20) : au moment du don de la Torah, Hachem est apparu comme ''un vieillard rempli de miséricorde", afin d'indiquer à l'homme qu'il doit abonder en prières pour solliciter la miséricorde du Tout-Puissant et mériter ainsi de comprendre Sa Sainte Torah.
La réussite dans la Torah nécessite d'épancher son coeur en prières devant Hachem. Néanmoins, sitôt après avoir prié, on devra s'adonner à l'étude. Il est en effet illusoire de supplier dans la prière de Ahava Rabba si lorsqu'il s'agit de mettre les choses en pratique, l'homme est absent.

Il est connu que Rabbi Mendel de Riminov (Béérot Hamayim) disait qu'à partir de Roch 'Hodech Sivan lorsque les Bné Israël commencèrent à voyager dans le désert jusqu'à leur arrivée au Mont Sinaï où ils reçurent la Torah, ils prononçaient la prière de Ahava Rabba avec application et une dévotion particulière et ils suppliaient du fond du coeur ''éclaire-nous de Ta Torah et attache nos coeurs à tes préceptes" afin de se préparer au don de la Torah.
Il nous incombe en particulier pendant cette période, de veiller à prononcer les bénédictions de la Torah avec d'autant plus de concentration.

Le Noda Beyouda (Tsa'h Brakhot 64a) affirme que selon lui la bénédiction sur la Torah (birkat haTorah) possède la propriété miraculeuse de faire que l'on n'oublie pas ce que l'on étudie.

Shavouot – le rôle de la Torah

+ Shavouot - le rôle de la Torah :

-> Nos Sages (guémara Shabbath 88b) présentent un dialogue entre Moché et les anges lorsqu'il est monté au ciel pour recevoir la Torah. Les anges s'opposent à ce que l'humanité reçoive la Torah : "Qu'est-ce que l'homme pour que Tu te souviennes de lui? (Téhilim 8,5)". Ils lui demandèrent : "Que fait cet être terrestre ici, au ciel? Comment pouvez-vous lui donner la Torah? Après tout, il est matériel et la Torah est spirituelle!"
Hachem dit à Moché : "Réponds-leur." Moché répondit : "Que dit la Torah? ... Honore ton père et ta mère. Les anges ont-ils un père et une mère? ... Tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas les biens de ton prochain, tu ne tueras pas. Les anges sont-ils envieux? Ont-ils de tels désirs?"

En bref, Moché affirmait que le contenu de la Torah démontrait qu'elle était destinée à des êtres humains physiques qui possédaient un mauvais penchant.
Que pensaient les anges au départ? Ils étaient certainement conscients que la Torah s'adressait à des êtres humains. Pourquoi pensaient-ils que la Torah les concerne? En effet, sur quelle base pourraient-ils prétendre que la Torah devrait rester avec eux?

Le rav 'Haïm Friedlander explique que les anges savaient effectivement que la Torah s'adressait au mauvais penchant. Cependant, il ne s'agit là que du niveau de compréhension de base du verset.
Au-delà du niveau de base, la Torah contient d'innombrables secrets. Même les mékoubalim ne comprennent qu'une partie infime de ces secrets. En effet, le Ramban (introduction à Béréchit) affirme que la Torah entière est composée de Saints Noms d'Hachem, qui sont au-delà de notre compréhension.
Ainsi, la grande majorité de la Torah n'a aucun lien avec les êtres humains. Tel était le raisonnement des anges.

Dans ce cas, comment pouvons-nous comprendre la réponse de Moché aux anges?
Moché disait à ces anges que le but premier de la Torah est de contrôler le mauvais penchant. C'est pourquoi elle doit être donnée à des personnes qui possèdent un corps et une âme.
L'homme doit s'élever d'un état inférieur à un état de perfection, et cela ne peut être réalisé que par la Torah. Aux yeux d'Hachem, c'est là le rôle le plus important de la Torah.

-> Le Beit haLévi (Yitro) reflète cette idée en expliquant une guémara (Pessa'him 68b), dans laquelle les Tanaïm discutent de la question de savoir s'il existe une mitsva d'organiser une séouda (repas festif) les yamim tovim. Certains disent qu'à Pessa'h ou à Souccot, il est permis de célébrer soit en festoyant toute la journée, soit en étudiant la Torah toute la journée (la halakha veut que l'on divise la journée en deux, en participant à la fois aux plaisirs physiques et aux prières et à l'étude).
Cependant, tous les Tanaïm s'accordent à dire que le jour de Shavouot, il y a une mitsva d'organiser un repas de fête.

Cela semble contre-intuitif. Si certains Sages ont soutenu que nous avons le droit de fêter uniquement en étudiant la Torah pour les autres fêtes, à Shavouot, le jour où la Torah a été donnée, devrait certainement être qualifié pour le célébrer en étant entièrement immergé dans la Torah (selon ces avis)!
Le Beis haLévi explique que la Torah ne nous a été donnée, et n'a pas été gardée par les anges, que parce que nous avons un corps et que nous devons travailler pour le perfectionner.
Ainsi, nous démontrons ce fait à Shavouot en mangeant et en buvant dans l'intention d'accomplir la mitsva de festoyer à Yom Tov.

-> Nous retrouvons également cette idée dans les propos du Maharal (Tiféret Israël 25).
La discussion sur l'offrande de pain unique qui était offerte à Shavouot dans le Temple : les "deux pains". C'était la seule offrande de blé faite avec du pain levé, parce que (dans le langage des Sages) la pâte qui lève est une analogie du mauvais penchant. Cependant, à Shavouot, le jour où la Torah a été donnée, du pain levé était offert. Cela montre que la Torah est le moyen de maîtriser son mauvais penchant.

-> Naturellement, cela ne se produit pas automatiquement. Lorsque l'on ouvre une guémara, les désirs ne disparaissent pas d'eux-mêmes. Il faut étudier le moussar et s'efforcer de contrôler ses mauvais traits de caractère.
Même après avoir réussi, les mauvais penchants d'une personne sont toujours présents, ils sont simplement sous contrôle. Néanmoins, lorsqu'un juif s'accroche à l'étude de la Torah, celle-ci le sanctifie et même ces tendances sont diminuées (voir Bét haLévi II 15).

-> Le rav Yossef Shalom Eliyachiv note que nos Sages comparent la Torah à du miel. Le miel a la capacité d'absorber et de neutraliser les éléments étrangers qui y sont introduits. Les abeilles produisent du miel, et le miel brut contient généralement des restes de ces abeilles. Si on les laisse tranquilles, ces restes d'abeilles disparaissent littéralement et deviennent partie intégrante du miel.
Il en va de même pour la Torah. Si un Juif s'y plonge autant que possible, la Torah aura un effet similaire à celui du miel : elle éliminera ses mauvais désirs et les mettra en accord avec la Torah elle-même.

-> Cela ressemble à un niveau d'étude de la Torah bien supérieur au nôtre. Est-il possible que notre Torah se situe à un tel niveau?
Le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm 3,9) nous montre un moyen de mettre ce pouvoir à notre portée. Il écrit qu'avant de commencer à étudier, nous devrions d'abord prier Hachem : "Hachem, je sais que je suis un être humain qui a un mauvais penchant. J'ai de mauvaises tendances, comme la jalousie et la paresse. Je ne veux pas commettre de telles fautes. S'il Te plaît, faites que la Torah que je vais apprendre m'aide à les surmonter".
Si une personne prie ainsi avant d'étudier, son étude est appelé Torah lichma, une Torah pour l'amour d'Hachem (désintéressée d'intérêts personnels), et cela peut effectivement l'aider à combattre son mauvais penchant.

-> Il est certain que l'on doit accorder de l'importance à l'étude de la Torah, sinon on ne s'y engagera pas suffisamment, et cela ne nous aidera pas. De même, nous ne pouvons pas tirer profit de choses que nous n'apprécions pas, et cela s'applique tout autant aux questions spirituelles.
Ainsi, si quelqu'un n'apprécie pas son rav ou son roch yéchiva, il n'en sortira pas grandi. Si quelqu'un n'apprécie pas la Torah ou ne croit pas qu'elle a le pouvoir de le changer, elle ne le changera pas, même s'il prononce une telle prière.
Le rav Its'hak Blazer voit cette idée reflétée dans la guémara (Nédarim 81a), qui demande pourquoi le Temple a été détruit alors que les juifs de l'époque étudiaient la Torah. La guémara rapporte que tous les prophètes et les Sages de l'époque ne comprenaient pas pourquoi il en était ainsi, jusqu'à ce qu'Hachem leur révèle la réponse : ils ne disaient pas la bénédiction sur la Torah avant de l'étudier.
Le Ran explique que [ce n'est pas qu'ils ne la disaient pas, mais plutôt], ils n'appréciaient pas la Torah à sa juste valeur.

Le rav Blazer en déduit que l'étude de la Torah par les juifs n'a pas pu les protéger de commettre les fautes qui ont conduit à la destruction du Temple. Si leur Torah n'a pas pu les protéger, c'est parce qu'ils n'accordaient pas suffisamment de valeur à leur étude de la Torah.
[b'h, voir : 9 Av - Que la Torah soit importante à nos yeux : https://todahm.com/2023/08/20/9-av-que-la-torah-soit-importante-a-nos-yeux
N'oublions pas que selon nos Sages (Béra'hot 32b) : "Quatre choses nécessitent un renforcement et un effort constant pour s'améliorer, et ce sont : la Torah, les bonnes actions (maassim tovim), la prière et le déré'h érets."
Rachi ajoute : ce type de 'hizouk (renforcement/encouragement) est nécessaire constamment (tamid), et de toutes ses forces (békol ko'ho).
(l'étude de la Torah a un pouvoir et une importance phénoménale, et la tendance naturelle est de la traité avec légèreté. D'où l'importance de constamment renforcer son importance à nos yeux). ]

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-> Comment pouvons-nous nous efforcer d'apprécier davantage la Torah?
Le Ba'h (Ora'h 'Haïm 47) note que l'une des 7 mitsvot perpétuelles est de se souvenir du don de la Torah (voir Dévarim 4:9,10).
Cette mitsva exige que l'on se souvienne non seulement du don de la Torah, mais aussi de l'événement spectaculaire qu'a constitué la destruction du Temple.
Il faut également se souvenir de l'événement spectaculaire par lequel la Torah est arrivée dans ce monde. Il y eut un feu impressionnant, des tonnerres et des éclairs, et le monde trembla.
Le Ba'h explique que cette révélation avait pour but de démontrer la puissance et la sainteté impressionnantes de la Torah. Chaque jour, nous devons nous rappeler que la Torah est ce feu invincible de la sainteté.
[libre arbitre oblige, c'est à nous de réveiller notre perception de la grandeur de la Torah. ]

Une autre façon d'apprécier la Torah est de nous rappeler son pouvoir. Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4:25-26) nous dit qu'un moment où aucune Torah n'était étudiée dans le monde provoquerait (à D. ne plaise) l'arrêt de l'existence de l'univers tout entier.
Il nous dit également (ibid. 17) que l'étude de la Torah apporte la bénédiction sur nous et sur l'univers tout entier.
Le fait de considérer de telles idées devrait nous faire prendre conscience de la grandeur de la Torah et nous aider à l'apprécier à sa juste valeur.

-> Le 'Hafets 'Haïm conseille aux gens de s'imaginer la déclaration suivante de nos Sages (Méguila 16b) : "L'étude de la Torah est plus importante que de sauver des vies".
Imaginez un tremblement de terre et des centaines de victimes blessées. Un médecin arrive et se précipite d'une victime à l'autre, s'empressant de la réanimer, de la panser, de lui administrer un traitement et des médicaments, bref, de sauver des vies.
Il travaille sans relâche pendant des heures, sans interruption. Le soir, il s'effondre d'épuisement, pour se lever une heure plus tard et se précipiter à nouveau d'une victime à l'autre, sauvant ainsi d'autres personnes. Ce médecin est incontestablement un héros.
Mais pensez-y : un juif qui étudie la Torah pendant le même laps de temps est encore plus grand que ce médecin!
Le 'Hafets 'Haïm (Torat haBayit chap 5) dit : "chaque moment où l'on a la possibilité d'étudier la Torah et qu'on ne le fait pas, c'est comme si on avait la possibilité de sauver des vies et qu'on ne l'a pas fait."

L'observation des grands érudits de la Torah est un autre moyen de renforcer notre attachement à la Torah. Lorsque l'on est témoin de leur sagesse et de leur caractère exceptionnel, cela nous incite à apprécier la Torah qui les a façonnés.

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-> Nos Sages (Yérouchalmi - Roch Hachana 4:8) affirment qu'un juif doit accepter de nouveau l'étude de la Torah à Shavouot. Ils nous promettent de grandes choses si nous le faisons.

=> Pourquoi une nouvelle acceptation de la Torah est-elle nécessaire?
Après tout, la nation juive tout entière a accepté la Torah au mont Sinaï, et cette acceptation devait être valable pour toutes les générations, y compris la nôtre!

-> Le Torat 'Haïm (Baba Métsia 85a) explique que lorsque la Torah a été donnée au Sinaï, elle a continué à être donnée jusqu'à aujourd'hui. Le verset (Vaét'hanan 5,19) nous dit qu'au mont Sinaï, il y eut un "grand bruit qui ne cessa pas". Rachi explique que le don de la Torah "se poursuit éternellement".

Que signifie ce don éternel?
Cela signifie que chaque fois que nous étudions, Hachem nous enseigne littéralement la Torah. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous bénissons Hachem chaque matin en tant que "celui qui donne" la Torah (notèn aTorah), le verbe employé est au présent (notèn).
Ainsi, lorsque nous parvenons à une nouvelle compréhension de la Torah, cette compréhension nous vient directement [comme un don direct] d'Hachem.
Le midrach (Vayikra rabba 22:1) enseigne : "Chaque nouveauté [de la Torah] qu'un étudiant pourrait trouver a déjà été donnée à Moché".

-> Selon le rav Shlomo Yossef Kahaneman, la Torah doit être notre "joie de vie".
Le rav Kahaneman apporterait une preuve intéressante tirée de la guémara (Méguila 3a), qui relate un épisode de la conquête de la terre d'Israël.
C'était la nuit précédant la guerre contre Yéricho. Préoccupée par l'effort de guerre, la nation juive n'avait pas apporté le korban tamid (sacrifice quotidien) et n'avait pas non plus suivi le cours habituel d'étude de la Torah. Lorsque Yéhochoua fut confronté à un ange portant une épée, il comprit qu'il s'agissait d'une réponse à l'une de ces 2 omissions, et il demanda laquelle d'entre elles avait incité l'ange à venir.
L'ange répondit : "Je suis venu maintenant". Tosafos (Méguila 3a) explique qu'il s'agit d'une allusion au verset : "Et maintenant, écrivez pour vous ce chant" (Vayélé'h 31,19). L'ange venait à cause de l'annulation de l'étude de la Torah, et non à cause de l'absence du korban tamid.

Yéhochoua comprit cette allusion, et le verset déclare qu'il passa la nuit "dans l'émek (la vallée)".
Emek a la même racine que le mot amok, profondeur. Nos Sages expliquent que Yéhochoua a passé une nuit entière "dans les profondeurs de la halakha".
Le rav Kahaneman demande comment l'ange a pu critiquer Yéhochoua pour avoir annulé un seder d'étude de Torah. Après tout, la nation était en état de guerre (cas d'urgence)!
Il explique que cela ne serait une excuse que si la Torah n'était qu'une obligation. Cependant, la Torah doit aussi être la "joie de vivre" (chirat 'haïm) d'un juif!
Cette attitude doit lui donner les moyens de l'étudier continuellement, en temps de guerre comme en temps de paix.

-> Le rav Barou'h Ber Lévowitz écoutait un jour un cours sur l'importance de l'étude de la Torah. L'orateur comparait la Torah à de l'oxygène, disant que l'on ne peut pas vivre sans elle.
Le rav Barou'h Ber, cependant, se leva et annonça que les mots du rav devaient être corrigés. La Torah, a-t-il dit, n'est pas comme l'oxygène, qui permet seulement de vivre ; au contraire, la Torah est la vie elle-même.

-> La Torah est notre vie, et sans elle nous sommes incomplets et nous ne pouvons pas survivre.
Lorsque nous avons reçu la Torah [au mont Sinaï], c'était comme si la vie nous avait été donnée, et nous avons alors ressenti une joie énorme.
Nous aussi, nous devons prendre conscience de cela, et reconnaître chaque jour que la Torah nous donne la vie, et alors ressentir cette joie [immense]. (Rav Its'hak Hutner - Pa'had Its'hak - Shavouot 5,11)

-> Si tu considères la Torah comme l’air que tu respires, tu finiras par oublier les difficultés. Tu percevras ainsi la Torah comme une perfusion qui te maintient en vie. (rav Yossef Shalom Eliyachiv).

"La sagesse d'une personne illumine son visage"
['hokhmat adam ta'ir panav - Kohélet 8,1]

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-> Moché a mérité les rayons de gloire, car D. rend mesure pour mesure.
Comme Moché ne voulait pas que l'on sache qu'il avait mérité la sagesse, D. lui donna ces rayons de gloire, un visage lumineux, par lequel tout le monde se rendrait compte que Moché avait effectivement mérité d'acquérir la sagesse.
[Kédouchat Lévi - Vayakel 35,1-2 ]