Aux délices de la Torah

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Le Shofar

+ Le Shofar :

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 1ere partie - drouch 5) nous enseigne que l'histoire de Balak et de Bilam, qui voulaient maudire le peuple d'Israël, s'est déroulée pendant les 10 jours de repentir. Balak a appelé Bilam durant cette période, en pensant éveiller le souvenir de la faute d'Adam Harichon, qui était à Roch Hachana.
De ce fait, Hachem avait de bonnes raisons de se mettre en colère et la malédiction aurait alors prise sur les enfants d'Israël. Mais Hachem a contrecarré ses projets et n'a pas exprimé Son courroux ces jours-là.

-> Comment transformer le jugement et la colère en clémence? Par le Shofar.
Nos Sages (midrach Vayikra rabba 29,4) nous enseignent :
Rabbi Yochiya écrit : "Heureux soit le peuple qui connaît la Téroua", les nations du monde ne savent-elles pas sonner? Les Bné Israël savent séduire leur Créateur avec leurs sonneries. Il se tient sur le trône de justice et passe à celui de la miséricorde. Il s'emplit de clémence à leur égard.
Le jugement se métamorphose et quand cela se produit-il? Le septième mois.

Le Shofar permet à l'attribut de justice de devenir l'attribut de miséricorde et Hachem ne se met pas en colère ces jours-ci. Ces jours ont été consacrés éternellement au repentir. Ce sont des jours d'agrément.
C'est ce que Bilam a dit : "Comment pourrai-je les maudire et 'Il n'aperçoit point d'iniquité en Yaakov, Il ne voit point de mal en Israël. Hachem son Dest avec lui et l'amitié d'un Roi le protège'." (Balak 23,21)
Rachi commente : Il n'aperçoit point d'iniquité = lorsqu'ils transgressent Ses paroles, Il n'est pas pointilleux avec eux, en regardant leurs mauvais agissements. Hachem son D. est avec lui = même s'ils Le mettent en colère, Il ne s'éloigne pas deux. Il fait preuve d'amitié envers eux.

Acquérir la crainte de la faute :

+ Acquérir la crainte de la faute :

-> Pour faire face à la capacité d'imagination du yétser ara (qui sait si bien nous vendre du vide), le Sabba de Kelm parle de la "la sagesse de la visualisation".
Il explique que toute la différence entre le tsadik et le racha réside dans la force de visualisation.
Le tsadik se représente dans son imagination ce qu'il adviendra dans le futur, essaye de visionner les terribles punitions qui sévissent en enfer, et grâce à tout ce travail, il parvient à la crainte de la faute.
En revanche, le racha n'utilise pas du tout cette force de visualisation, car il ne vit que dans le moment présent. Il n'a pas peur de commettre une transgression, car il n'arrive pas à se projeter dans le futur et à réaliser que son acte risque de lui faire perdre le monde futur.

La qualité qui consiste à "percevoir les conséquences", est donc la base permettant d'acquérir la crainte de la faute.

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[nos Sages nous conseillent de prendre ce petit temps pour s'interroger froidement : qu'est-ce que gagne - qu'est-ce que je perds? ]

Yéhochoua – l’importance de servir un sage par rapport à apprendre de lui

"Yéhochoua fils de Noun, qui se tient devant toi, lui y viendra ; fortifie-le, car lui le fera hériter à Israël" (Dévarim, 1,38)

-> Moché Rabbénou rappelle comment Hachem lui a annoncé qu’il n’entrerait pas en terre d'Israël et qu’il serait remplacé par Yéhochoua bin Noun. Le Baal Hatourim rapporte un enseignement de nos Sages pour expliquer ceci : "Le fait de servir un grand homme (en Torah) est plus grand que d’apprendre de lui."
Le rav Moché Sternbuch (Dévarim 1,38) explique que l’emploi des mots du verset : "qui se tient devant toi", plutôt que "celui qui apprend de toi" montre que le service de Yéhochoua fut un élément clé, celui qui lui octroya le mérite de devenir le dirigeant du vertueux peuple de l’époque.

Les commentateurs prouvent par ailleurs que Yéhochoua n'était pas l’homme le plus éminent du peuple juif (Michbétsot Zahav - Yéhochoua).
Le Ramban écrit que les 12 explorateurs furent énumérés par ordre de vertu spirituelle : Yéhochoua est le 5e de la liste ; il y avait donc 4 personnes plus prestigieuses que lui. De plus, le Ramban (introduction Yad 'Hazaka) décrit Yéhochoua comme le disciple de Moché, après Elazar et Pin’has, laissant sous-entendre que ceux-ci étaient plus élevés.
Toutefois, le midrach (Bamidbar rabba 24,14) affirme que Yéhochoua eut le mérite de succéder à Moché, parce qu’il le servit en déployant toutes ses forces et pouvait donc servir de dirigeant pour le peuple juif. C’est pourquoi, parmi toutes les qualités et les bonnes actions de Yéhochoua c’est le fait qu’il servit Moché qui est retenu par le Navi.

Ce n’est pas la seule fois que l’on constate que celui qui se met au service d’un grand homme mérita d’atteindre un niveau supérieur à celui d’individus qui auraient, sinon, été plus grands. Le Navi (prophète) raconte qu’Eliyahou était sur le point de monter aux cieux. Cinquante autres prophètes, appelé "Bné haNévi'im" demandèrent à Elicha ce qu’il advenait d’Eliyahou.
Rachi (sur Méla'him II 2,3) souligne qu’en parlant de ce dernier à Elicha, ils l’appelèrent "Adonékha" (ton maître) et non "notre maître".
Ceci nous prouve qu’ils étaient au même niveau qu’Eliyahou et qu’ils auraient donc dû bénéficier d’un niveau de prophétie supérieur à celui d’Elicha. Alors pourquoi mérita-t-il de prendre sa suite, et non eux?

Le Béer Moché (rapporté dans Michbétsot Zahav - Mélakhim II,p.24.) explique qu’Elicha mérita cet honneur parce qu’il excellait dans le domaine du Chimouch 'Hakhamim (se mettre au service du Sage). D’ailleurs, quand nos Sages rapportent l’adage "Chimoucha Guédola Milimouda" (le fait de servir un Sage est plus que d'aprendre de lui), ils prennent l’exemple d’Elicha qui sert Eliyahou. Le verset affirme qu' "il [Elicha] se leva et suivit Eliyahou et devint son serviteur" (Mélakhim I 19,21).
Le Tana déBé Eliyahou (chap.5) souligne que le verset ne dit pas qu’Elicha "apprit" d’Eliyahou, mais qu’il le "servit" ; or le fait de servir un homme sage est plus important que d’apprendre de lui. C’est la raison pour laquelle il mérita de diriger le peuple plutôt que les Bné haNéviim, bien que ceux-ci fussent d’un niveau supérieur au sien.

La Michna de Pirké Avot (6,5) prouve que le Chimouch 'Hakhamim est fondamental pour réussir dans la Torah, c’est l’une des 48 façons de l’acquérir.
Cela signifie que même si quelqu’un étudie constamment, voire devient apte à enseigner, il ne peut atteindre son plein potentiel en Torah s’il ne se met pas, d’une certaine manière, au service des ’Hakhamim (sages en Torah).
Le rav Yaakov Emden (Léchem Chamaïm - Pirké Avot 6,5) explique pourquoi le Chimouch ’Hakhamim est tellement important. Il écrit : "Par ce service, on ne se détache pas du maître, comme il est écrit, au sujet de Yéhochoua : "Il ne bougea pas de la tente". Ainsi, on voit et connait toutes les conduites de son maître. De même, dans le dére'h érets (façon d’agir dans la vie de tous les jours), rien ne lui est caché et même les "paroles futiles" des érudits en Torah sont analysées. C’est pourquoi, dans les générations antérieures, où les juifs craignaient et tremblaient devant les paroles d’Hachem, même un sujet "banal" et des discussions mondaines, entendus de leurs maîtres leur étaient chers."

Le rav Emden nous enseigne que le Chimouch ’Hakhamim ne signifie pas seulement "les servir", mais, à travers leur service, passer du temps avec eux et observer chacune de leurs actions et de leurs paroles. Il semble que cette qualité élève les Guédolim au-dessus de certains érudits en Torah, bien qu’étant de grands Matmidim (assidus à l’étude), ils se dévouaient invariablement et consacraient autant de temps que possible avec leurs éminents maîtres.

Le rav El’hanan Wasserman personnifiait cette vertu de l’élève qui fit tous les efforts possibles, non seulement apprendre de son maître, le ‘Hafets ‘Haïm, mais aussi à le servir et à l’observer. Tandis que les autres disciples apprenaient la Torah du ‘Hafets ‘Haïm, le rav El’hanan le considérait comme un Séfer Torah vivant et s’efforçait d’apprendre de chaque mot et de chaque acte. Dès qu’il entendait que quelqu’un parlait avec son Rav, il demandait à cette personne de lui révéler ce qu’il avait dit (si ce n’était pas secret), selon la version exacte. Son dévouement était tel qu’il devint une nouvelle personne en servant et en observant son maître.

Nous ne pouvons pas aspirer à atteindre le même niveau de Chimouch ’Hakhamim que ces grands hommes, mais les exemples de Yéhochoua, d’Elicha et de Rav El’hanan Wasserman nous montrent qu’il ne suffit pas d’étudier la Torah, sans tenter de servir et d’apprendre de la conduite d’un érudit en Torah.
Malheureusement, il est courant que cet aspect de la Avodat Hachem soit mis de côté, parce que l’on n’a pas conscience de son importance. On peut trouver difficile de se lier à un érudit en Torah, ce qui est certes vrai, mais plusieurs personnes ont prouvé qu’avec suffisamment d’efforts, ceci est possible et ces personnes atteignent souvent des niveaux plus élevés que leurs contemporains, qui sont peut-être plus intelligents et plus Matmidim.
[rav Yéhonathan Gefen ]

Les enfants que nous mettons au monde

"Qu’Hachem, le D. de vos pères, ajoute sur vous mille fois, comme vous, et qu’Il vous bénisse comme Il vous a parlé" (Dévarim 1,11)

-> D’après Rachi, les Bné Israël dirent à Moché : "Tu nous as accordé une bénédiction limitée [à 1 000], alors qu’Hachem a déjà promis à Avraham que sa descendance serait comme la poussière de la terre, qui est innombrable".
Moché leur répondit qu’il donnait, dans le verset précité, sa bénédiction personnelle, mais que celle faite par Hachem leur serait également accordée. Moché leur expliquait donc qu’il les avait bénis au mieux de ses capacités. Mais on ne comprend pas en quoi cette bénédiction supplémentaire fut bénéfique au peuple juif, s’il avait déjà reçu celle, illimitée, d’Hachem.

Le "Hatam Sofer précise que Moché testait les Bné Israël. Il voulait savoir pourquoi ils désiraient avoir des enfants. L’individu peut vouloir une progéniture, car elle lui sera utile (ex: dans les travaux de la maison, pour aider à subvenir aux besoins de la famille, pour servir de compagnie et d’assistance dans son vieil âge, ...). Mais il peut, par ailleurs, désirer mettre des enfants au monde, parce que chaque vie contient une étincelle divine, chaque nouvel être est créé "bétsélem Élokim" (à l’image de D.) et constitue un cadeau inestimable de la part d’Hachem.

Ainsi, Moché mit le peuple juif à l’épreuve. Il le bénit en lui souhaitant une progéniture multipliée par mille. Si les juifs désiraient avoir des enfants pour leur propre bénéfice, ils auraient estimé qu’une telle bénédiction suffisait, plus que cela aurait été inutile, voire une charge trop lourde.
Mais ce n’est pas ce qu’ils souhaitaient, car ils demandèrent des enfants "trop nombreux pour être comptés".
Pourquoi voulaient-ils tant d’enfants? Bien évidemment, ils ne cherchaient pas à satisfaire leurs besoins matériels ou émotionnels, mais visaient la bénédiction illimitée que chaque enfant mis au monde apporte. Ils se prouvèrent ainsi dignes de la bénédiction d’Hachem.

Plusieurs siècles plus tôt, ces attitudes contradictoires opposèrent Yaakov à son frère Essav. Ce dernier voulait profiter de ce monde tandis que Yaakov aspirait au monde futur. Quand celui-ci revint de son voyage en dehors de la terre d'Israël, Essav vint à sa rencontre. Il remarqua immédiatement la famille nombreuse qui suivait Yaakov et lui demanda qui étaient ces personnes. Yaakov répondit qu’ils étaient les enfants qu’Hachem lui avait donnés.

Le Pirké Dérabbi Éliézer détaille ce dialogue entre Yaakov et Essav et nous révèle leur débat sous-jacent. Essav demandait à Yaakov pourquoi il avait tant d’enfants, car ceux-ci représentaient, à ses yeux, le monde matériel ; or Yaakov était censé hériter du monde futur uniquement.
Sa question provenait donc de l’idée qu’il se faisait du rôle des enfants, ils sont là pour assister l’individu dans le Olam Hazé.
Yaakov répondit qu’il ne partageait pas l’opinion de son frère à ce sujet, les enfants ont une âme, une étincelle divine, ils représentent une opportunité de se rapprocher d’Hachem, de transformer le Olam Hazé (ce monde-ci) en mission spirituelle et de la mener à bien.
En revanche, Essav les considérait comme un moyen de profiter de la matérialité (les enfants sont là pour traire les vaches et participer aux nombreuses tâches ménagères qui doivent être quotidiennement remplies).

Les descendants de Yaakov et d’Essav, le peuple juif et le monde occidental, héritèrent de cette différence d’approches.
Certes, de nombreux changements survenus dans le monde provoquèrent des distinctions encore plus drastiques à ce sujet. Tandis qu’à l’époque d’Essav, les enfants étaient considérés comme un avantage, comme une aide financière pour la famille, ceci n’est plus le cas de nos jours. Nous ne vivons plus dans une société agricole et au lieu de travailler pour subvenir aux besoins de la famille dès leur plus jeune âge, les enfants passent de nombreuses années à vivre pour eux-mêmes, et à coûter très cher à leurs parents.
Ils sont donc considérés comme une lourde charge financière, sans compter le temps passé à s’occuper d’eux ainsi que les soucis qu’ils occasionnent. Il est certainement plus facile d’avoir peu d’enfants, ou de ne pas en avoir du tout. Quant à ceux qui estiment que les enfants sont de bonne compagnie, ils peuvent facilement satisfaire ce besoin avec des animaux domestiques, moins coûteux et moins tracassants.
Ainsi, au fil du temps, le taux de natalité a considérablement diminué dans le monde occidental et continue à dégringoler, la plupart des familles ont deux enfants, au maximum, et il n’est pas rare de rencontrer des couples sans enfants, et ce, de leur plein gré.

Ceci contraste énormément avec la conception du judaïsme authentique. Un juif pratiquant sait bien que les enfants ne sont pas mis au monde pour son profit, ni pour lui rendre la vie meilleure. Chaque enfant a une mission spirituelle, il a en lui une étincelle divine, et nous a été confié, pour être guidé, pour accomplir la volonté divine, et avoir une part au monde futur. Par conséquent, les familles nombreuses sont bien plus fréquentes dans le milieu pratiquant, bien qu’il soit plus "facile" de vivre avec moins d’enfants. [la contraception peut être justifié, mais ce n'est pas le sujet ici, voir cela avec un rav expérimenté]

On dirait pourtant que l’idéologie d’Essav à ce propos s’infiltre parfois chez les juifs orthodoxes. Un parent oublie parfois l’objectif ultime de sa noble tâche et considère ses enfants comme une source de plaisir. Évidemment, il n’y a rien de mal à se réjouir des réussites de nos enfants, mais si telle est l’attitude générale, nous traverserons inévitablement des périodes difficiles, où les défis liés à l’éducation nous sembleront trop grands.
D’ailleurs, le rav Noa’h Orlowek enseigne qu’il ne faut jamais s’imaginer que les enfants sont des "machines à Na’hat (satisfaction/plaisir)", censés nous combler de satisfaction. Non seulement cela nous mènera forcément à certaines déceptions, mais cela va à l’encontre de l’approche prônée par Yaakov Avinou.

Puissions-nous tous mériter de nous inspirer de l’exemple de Yaacov, dans notre rôle de parents.
[rav Yéhonathan Gefen]

"C'est une alliance éternelle de sel" (Kora'h 18,19)

-> Cette déclaration a été faite spécifiquement après l'épisode de la rebellion de Kora'h. Cela s'explique par le fait que Kora'h voulait que tous les membres de sa tribu soient des Cohanim et non des Léviim.
Le niveau d'un Cohen symbolise la bonté (Zohar 1,256b), tandis que le niveau d'un Lévi symbolise la sévérité/rigueur (Zohar 1,236a).
Kora'h voulait que tout soit régi par l'amour bienveillant. La réalité, cependant, est qu'il doit y avoir à la fois de la sévérité, c'est-à-dire du jugement, et de la compassion dans le monde.

Le Ramban (sur Vayikra 2,13) écrit que le sel incarne le pouvoir latent du feu dans l'eau.
Par conséquent, le sel contient à la fois les pouvoirs du feu et de l'eau : le jugement et la bonté (Zohar 3,255a), les deux traits par lesquels le monde est gouverné.
La douceur est synonyme de 'hessed (bonté), tandis que le sel est synonyme de guévoura (sévérité et jugement sévère). L'eau, dont la nature est de descendre du haut vers le bas, symbolise la bonté, l'acte du bienfaiteur qui donne à celui qui reçoit.

C'est pourquoi ce verset est énoncé après l'épisode de Kora'h, afin de préciser que l'objectif de Kora'h, gérer le monde exclusivement par la bonté, a été contrecarré. En effet, le monde ne peut être géré de cette manière ; il a besoin à la fois de sévérité et de bonté.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> La "douceur" divine (la bienveillance) doit être tempérée par la sévérité divine.

Nos Sages disent que la Torah est un remède contre le mauvais penchant (Kidouchin 30b), mais cela ne fonctionne que pour celui qui s'efforce de l'étudier.
Le 'Hazon Ich (Iguéret 1,37) explique que le labeur/efforts dans l'étude de la Torah nous amène à la pureté du cœur et nous permet de nous détacher des désirs vides du mauvais penchant.

"Faire des efforts dans la Torah" semble s'appliquer aux jeunes étudiants de yéchiva. Cependant, le rav Dessler souligne que cela est à la portée de chaque juif. Lorsque l'on étudie, on doit y consacrer toute son énergie. Même si l'on doit arrêter d'étudier pour aller travailler, on doit le faire avec l'attitude qu'une tâche différente lui est demandée, et que l'on reviendra à l'étude dès qu'on le pourra.
Celui qui adopte cette attitude ne s'arrête vraiment pas, car tout ce qu'il fait dans l'intervalle est aussi dans l'intérêt de la Torah qu'il étudiera lorsqu'il aura terminé.
Par exemple, il gagne sa vie pour que ses enfants puissent étudier la Torah dans des institutions de Torah.
La Torah d'un juif qui vit de cette manière, même s'il n'étudie pas toute la journée, l'aidera à vaincre son mauvais penchant (voir Tossafot, Béra'hot 11a).

Le Gaon de Vilna (Aderes Eliyahu, Shoftim) affirme que l'effort dans l'étude de la Torah peut changer la nature même d'une personne. Les désirs basiques, et même les désirs fauteurs, sont redirigés vers des voies bonnes et appropriées.

"Les scientifiques laïques ont essayé de trouver un endroit dans le monde pour l'existence d'Hachem.
Les Sages de la Torah ont essayé de trouver un endroit dans Hachem pour l'existence de l'univers!"
[rav Its'hak Hutner]

En d'autres termes, celui qui pense que le monde est dirigé par la nature ne trouvera pas Hachem dans l'univers. Par contre, celui qui comprend qu'il n'existe rien dans l'univers à part Hachem ne comprendra pas comment la "nature" peut faire quoi que ce soit.

"Atarot, et Divon, Yazer, Nimra, 'Hechbon et El'alé, Sévam, Névo et Béôn" (Mattot 32,3)

-> La guémara (Béra'hot 8a-b) discute de la mitsva d'étudier la paracha de la semaine 2 fois avec le targoum. La guémara dit que l'on doit suivre cette pratique même avec le verset de la paracha Mattot qui mentionne les villes de Si'hon et Og (Mattot 32,3).
Les Tossafot demande : Qu'y a-t-il d'unique dans ce verset pour que la guémara l'utilise comme exemple?

-> Rabbénou Bé'hayé (Mattot 32,3) explique que la guémara souligne que cette mitsva doit être accomplie avec chaque verset du 'houmach, même celui qui énumère les noms de villes non juives.
La Torah entière nous a été donnée par Hachem comme une seule unité. Ce verset doit donc être considéré comme tout aussi important que les versets des 10 Commandements.

-> La guémara (Baba Métsia 85b) raconte qu'à l'époque de la destruction du Temple, les néviim (prophètes) et les 'hakhamim (sages) étaient incapables d'expliquer ce qui l'avait provoqué, et finalement Hachem lui-même leur révéla que c'était le résultat du fait que le peuple juif n'étudiait pas la Torah.
La guémara explique que le peuple juif n'avait pas littéralement cessé d'étudier la Torah, mais qu'il avait plutôt cessé de faire des bénédictions sur son étude de la Torah.
Pourquoi le fait de ne pas faire les bénédictions sur leur étude de la Torah a-t-il été considéré comme une fuat aussi grave?
Le Ba'h (Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 47,2) explique que le peuple juif avait cessé de faire des bénédictions sur la Torah parce qu'il abordait l'étude de la Torah comme on aborde n'importe quel type de connaissance, et c'est ce qui a conduit à la destruction du Temple.
Etudier la Torah sans apprécier sa grande importance en tant que don d'Hachem a conduit la Chékhina à s'éloigner du peuple juif, ce qui a finalement conduit à la destruction du Temple.

Pour contrer cette erreur, nous devons garder à l'esprit l'approche correcte de tous les aspects de l'étude de la Torah, et c'est ainsi que nous mériterons la reconstruction du Temple.

Tout les juifs sont liés entre eux

+ Tout les juifs sont liés entre eux (kol Israël arévim) :

La Torah nous dit qu'une personne qui a assassiné accidentellement quelqu'un quittera la ville de refuge (la ir miklat) à la mort du Cohen Gadol (Massé 35,25).
=> Quelle est le lien entre la mort du Cohen Gadol et une personne qui a tué accidentellement?

-> Rachi (Massé 35,25) affirme que le meurtre accidentel n'a pu se produire que parce que le Cohen Gadol n'avait pas suffisamment prié pour le peuple juif.
De même, le Ibn Ezra affirme que, puisque les actions du Cohen Gadol servent à expier sa génération, le fait que quelqu'un ait pu tuer quelqu'un d'autre accidentellement reflète un manque dans sa avoda (service d'Hachem).

Non seulement l'avoda du Cohen Gadol affecte les autres, mais comme l'explique le Ibn Ezra à propos de la mitsva de la égla aroufa (Choftim 21,7), cela est également vrai pour toute personne du peuple juif.
Lorsqu'un cadavre est trouvé à l'extérieur d'une ville, la ville la plus proche du cadavre est partiellement tenue pour responsable de la mort, car celle-ci n'a pu se produire qu'en raison d'une déficience de sa part.
Nous voyons ici que toutes les mitsvot que nous faisons et la manière dont nous les faisons ont des répercussions sur tout le peuple juif.

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,2-3) explique que le nom Elokim signifie "avoir tous les ko'hot (forces)". Lorsque Adam a été créé bétselem Elokim (l'image d'Hachem), il a également reçu tous les ko'hot du monde.
Par conséquent, les ramifications de nos actions affectent le monde entier.

Le Ram'hal (Mesillat Yécharim - chap.19) affirme que, pour cette raison, lorsqu'une personne accomplit une mitsva, elle doit avoir l'intention que son action profite à la génération toute entière et sert à la protéger.

Les Cohanim imitent Hachem

+++ Les Cohanim imitent Hachem :

Hachem dit à Moché : "Parle à Aharon et à ses fils, et dis-leur : "C'est ainsi que vous bénirez les enfants d'Israël, en leur disant" (Nasso 6,22-23).

-> Le principe mystique sous-jacent est le suivant :
Le Baal Chem Tov réprimandait souvent les gens en se référant au verset "Hachem est ton ombre" (Téhilim 121,5). Tout comme une ombre reflète les mouvements d'une personne, de même, Hachem, pour ainsi dire, reflète la conduite d'une personne.
Par conséquent, une personne doit s'efforcer d'accomplir continuellement les mitsvot, de donner la tsédaka et d'être miséricordieuse envers les pauvres, afin que Hachem accorde Ses faveurs à Sa nation.

la Mishna dit "si tu as appris beaucoup de Torah, ne sois pas fier, car tu as été créé pour cela". Cette directive implique que toutes nos actions doivent être accomplies non pas pour se gratifier par orgueil, mais uniquement pour plaire à notre Créateur, qui nous a créés pour cette raison spécifique.

C'est pourquoi, lors de la Birkat Cohanim, appelée "l'élévation des mains" (nessi'at kapayim), les Cohanim positionnent le dos de leurs mains vers leur visage, indiquant ainsi leur désir de donner.
Telle est donc la signification profonde du verset "Vous bénirez ainsi les Bné Israël". Les Cohanim reçoivent l'instruction de bénir le peuple juif d'une manière "ainsi" (ko) afin de plaire à Hachem (D. désire plus que tout combler de bontés les juifs, Sa nation).
Ce faisant, les Cohanim deviennent en quelque sorte des donateurs pour Hachem.
En retour, Hachem accorde toutes sortes de bontés et de bénédictions au peuple juif.
Cette réciprocité est désignée par le terme "ainsi" (ko). D. imite en quelque sorte le comportement du peuple juif, lui accordant faveurs, bénédictions, vie et paix. Amen.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Nasso 6,22-23]

=> Notre motivation pour servir Hachem devrait être uniquement de Lui faire plaisir.
Il nous rend la pareille en comblant Son désir de nous donner du plaisir.