Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ "Tu ordonneras (tétsavé) aux enfants d'Israël ... " (Tétsavé 27,20)

Le Or ha'Hayim = le mot tétsavé (tu ordonneras) évoque un lien (tsavta).
D. dit à Moché : "Tu te 'lieras' aux enfants d'Israël".
== en chaque Juif, de chaque génération, se trouve une étincelle de Moché.

Le Sfat Emet = comme Moché s'est dévoué pour le peuple juif, il a mérité que sa force demeure éternellement à l'intérieur du peuple juif.

D'ailleurs, certains expliquent que "personne ne connaît l'endroit de la sépulture de Moché" ; car il est enfoui dans le cœur de chaque juif.

 

Source (b"h) : le livre "Mayana chel Torah" du Rav Alexander Zoucha Friedman

+ "Quant à toi, ordonne aux enfants d'Israël et ils prendront pour toi de l'huile pressée pour l'éclairage, afin d'allumer la lampe perpétuellement" (Tétsavé 27,20)

Rachi explique que lorsque que l'on pressait une olive, la 1ere goutte correspondait au meilleur de l'olive, et était destinée à l'allumage de la ménora.
Le restant de l'huile, d'une pureté moindre que la 1ere goutte, était utilisé pour les offrandes (les korban min'ha étaient mangés ensuite!).

Normalement, on utilise la meilleure huile pour cuisiner et la moins bonne pour allumer une bougie.
Pourquoi est-ce l'inverse dans le Michkan?

- La ménora est la représentation de la spiritualité, et représente la Torah et les mitsvot ("nér mitsva véTorah or" - Les Proverbes 6;23)
- Les offrandes renvoient à la matérialité et aux besoins matériels d'une personne.

Malheureusement, beaucoup de personnes invoquent le fait de manquer de moyen quand il s'agit de dépenser de l'argent pour la Torah et les mitsvot, mais ont plein d'argent lorsqu'il s'agit de le consacrer à leurs affaires personnelles.

Nous pouvons apprendre les vraies priorités de la façon de faire dans le michkan :
- pour la Torah et les mitsvot = il faut y consacrer du temps et ce qu'on a de meilleur et de plus pur ;
- pour les plaisirs personnels = il faut savoir se retenir et se suffire de peu.

 

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky (livre : védibarta bam)

+ "Quant à toi, ordonne (véata tétsavé) aux enfants d'Israël ... afin d'allumer la lampe perpétuellement (léaalot nér tamid) :

Pourquoi n'est-il pas écrit "véata tsavé"?

Notre paracha parle de l'allumage de la ménora dans le Michkan et ensuite dans le Temple.

Nos Sages disent qu'en absence du Temple, la table au sein d'un foyer juif est comparable à l'autel des sacrifices (guémara 'Haguiga 27a).
Dans le même ordre d'idée, les bougies de Shabbath sont à mettre en parallèle avec la ménora.

Un allusion se trouve dans le mot tétsavé, qui peut se décomposer en :
- la lettre tav = 400 = guématria du mot : nachim (= les femmes) ;
- et le mot : tsiva (= une obligation).

Ainsi :
- véata tétsavé (=tav + tsiva) = et vous, le commandement/l'obligation des femmes ;
- léaalot nér tamid = de toujours perpétuer la mitsva d'allumer les bougies de Shabbath.

 

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky (livre : védibarta bam)

"Un bon caractère est une condition préalable à l'accomplissement des 613 mitsvot [...]
Se laisser aller à un mauvais caractère est beaucoup plus sérieux que transgresser un commandement [...]
Il faut être extrêmement attentif aux mauvaises réactions, plus encore qu'à l'observance des commandements positifs et négatifs."

(Rabbi 'Haïm Vital)

"Arrange ta personnalité et ensuite tu pourras arranger les autres."
(Guémara Baba Métsia 107b)

" Tout érudit dont l'intérieur n'est pas comme l'extérieur n'est pas un érudit." (Guémara Yoma 72)

["Recouvre-la à l'intérieur et à l'extérieur..." - Paracha Térouma 25;11]

« Quiconque fait souffrir Israël devient un dirigeant. » (Guittin 56b)

+ "Ce fut, aux jours d'A'hachvéroch, c'est A'hachvéroch régnant de Hodou jusqu'à Kouch" (Méguilat Esther 1;1)

Guémara Guittin 56b = "Quiconque fait souffrir Israël devient un dirigeant."

Puisque D. combat celui qui s'en prend à Son peuple, il ne sied pas à Sa gloire de livrer la guerre à un roi ayant un faible pouvoir.

A'hachvéroch n'était pas digne de régner ; il n'avait aucune aptitude à la royauté (cf.guémara Méguila 11a), mais du fait même qu'il s'en prenait à Israël et le tourmentait, il a pris de l'importance et a été hissé à la tête de tous les royaumes.

Après qu'il fut hissé à la tête des royaumes et qu'il devint un puissant chef "régnant de Hodou jusqu'à Kouch", c'est alors qu'est venue la délivrance ...

 

Source (b"h) : compilation d'un dvar Torah issu du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

"Tu feras une Ménora d'or pur, d'une seul pièce battue sera faite la Ménora." (Térouma 25,31)

L'expression "sera faite la Ménora" (téassé aMénora) est une forme passive.
Rachi l'explique ainsi = "comme Moché éprouvait des difficultés, D. lui a dit : "Jette au feu le bloc de métal, et elle se fera d'elle-même!" "

Si la Ménora s'est faite d'elle-même, s'étonne le Sfat Emet, pourquoi D. devait-Il montrer à Moché comment la confectionner?

-> Le Sfat Emet répond que cela nous apprendre un principe fondamental.
Quand on essaie de toutes ses forces de réaliser une mitsva, même ce qui dépasse nos possibilités s'accomplit tout seul.
On peut être assuré que le Ciel s'en occupera pour nous : "Jette le bloc dans les flammes (=le feu de l'action que nous aurons initié) , et elle se fera d'elle-même!"

En effet, il est certainement hors de nos possibilités d'exécuter les mitsvot à la perfection, mais ce n'est pas ce qu'on attend de nous.
Notre devoir est de déployer les plus grands efforts possibles, et ensuite D. s'occupera du reste, comme il est écrit dans la guémara (Shabbath 104a) : "Quiconque vient pour être purifié est aidé par le Ciel."

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-> Rachi commente : "Moché éprouvait des difficultés à concevoir la construction du candélabre. Hachem lui dit alors : “Jette le bloc d’or au feu et il se fera de lui-même.” C’est pourquoi il n’est pas écrit “Tu feras”."
Rabbi Israël de Mozits en déduisit un conseil pour toute personne en proie à des difficultés de quelque nature que ce soit : "Il suffit de s’en remettre à D. et Il pourvoira à nos besoins, la chose se fera d’elle-même."

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+ La primauté de nos efforts, sur nos résultats :

Au début de la paracha (v.25,7), nous pouvons remarquer que les pierres à enchâsser étaient les objets les plus précieux dans l'inventaire des dons destinées au Michkan. Mais alors pourquoi ne sont-elles mentionnées qu'à la fin de la liste (après l'or, l'argent et le cuivre), au lieu d'y figurer en tête?

Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique qu'elles étaient ce qui coûtait le plus cher, mais elles représentaient une moindre valeur que d'autres objets quant à l'acte même de donner.
Tous les autres matériaux avaient été acquis par les efforts de ceux qui les ont offerts au Michkan. Mais ce n'était pas le cas des pierres précieuses à enchâsser qui ont été apportées par les colonnes de Nuée depuis la rivière Pichone et le Jardin d'Eden (Targoum Yonathan ben Ouziel 35;27-28).

Puisqu'elles n'ont coûté aux juifs aucune difficulté/effort (leur tombant dans les bras!), ni aucune dépense, elles n'ont pas été aussi précieuses aux yeux de D. que les autres contributions.

=> Cela nous apprend comment Hachem observe, juge nos actes.
Nous n'aurons pas de compte à rendre sur les résultats de nos actions, mais sur nos efforts investis dans les moyens mis en œuvre pour les accomplir.
[quel est ton ratio : efforts réellement dépensés durant ta vie/efforts que tu pouvais potentiellement y dépenser]
A la fin de notre vie, nous n'emporterons rien de ce monde, à part l'énergie que l'on aura investie pour faire la volonté de D.

Source (b"h) : compilation issue du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

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+ "Tu feras une Ménora d'or pur, d'une seul pièce"

-> Le terme "d’une seul pièce" se dit dans la Torah : "Mikcha" (מקשה), que l'on peut rapprocher du terme "Kaché" (קשה), qui signifie : "difficulté".

Le verset peut alors se lire : "Une difficulté c’est l’or pur" = l’une des grandes difficulté c’est de trouver de l’or (ou argent) pur, c’est-à-dire étant obtenu de la façon la plus pure et la plus honnête possible : ne provenant ni d’un vol, ni d’une tromperie, ...
[le Maharam Schick]

-> Dans le même sens, on peut comprendre pourquoi cette paracha de Térouma suit celle de Michpatim : c’est pour nous apprendre que les dons et la charité ne sont valables que si l’argent donné provient d’une source droite.
La Térouma (un prélèvement), allusion aux dons, ne peuvent venir qu’après avoir bien vérifié que l’argent est valable d’un point de vue judiciaire (Michpatim : paracha traitant des lois civiles).
[le Beit haLévi]

-> C'est vrai que c'est une tâche difficile (kaché) à atteindre (de vivre au niveau de l'or pur = notre argent est 100% casher, sans impureté/faute), mais celui qui y parvient est comparé à la Ménorah elle-même, dont la pureté illuminait le Ciel lui-même.
[le Richpé Aish - Rabbi Mordé'haï de Neshchiz]

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-> "Ses calices, ses boutons et ses fleurs feront corps avec elle" (Térouma 25,31)

Le 'Hatam Sofer donne à partir de ce verset une instruction pratique qui s’y trouvait en allusion : on ne doit pas décorer les paroles de la Torah par des décorations étrangères venant de l’extérieur, en expliquant les paroles de la Torah par des sagesses extérieures.
Mais même "ses calices, ses boutons et ses fleurs" doivent "faire corps avec elle", c’est-à-dire que même les explications et les commentaires de la Torah doivent venir d’une source pure.

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-> b'h, divré Torah sur la Ménora : https://todahm.com/2016/06/30/4624

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-> "Tu feras une Ménora d'or pur ... vois et exécute, d'après les plans que l'on t'a fait voir sur la montagne" (Térouma 25,31-40)

-> Rachi explique, d'après la guémara (Ména'hot 29a), que Moché avait des difficultés à réaliser la Ménora jusqu'à ce que Hachem lui montre une Ménora de feu.

-> Moché n'arrivait pas à comprendre comme une Ménora, qui est un élément matériel, pouvait avoir une influence spirituelle.
Ainsi, nous devons savoir que la Ménora recèle des secrets d'une telle profondeur qu'il est impossible à un être humain de les saisir intellectuellement.
[Tsor ha'Haïm - Térouma]

-> Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou) écrit :
Les Sages (guémara Baba Batra 25b) nous ont enseigné : "Celui qui souhaite la sagesse s'oriente vers le sud, et celui qui souhaite s'enrichir s'orientera vers le nord. Voici une indication pour s'en souvenir : la Table au Temple était au nord tandis que la Ménora était au sud".
Il ressort de cet enseignement de la guémara que l'allumage des bougies de la Ménora fait allusion à la lumière de la Torah qui est descendue du Ciel.
Il est également enseigné par nos Sages (guémara Roch Hachana 21b) : "50 portes de compréhension furent créées dans le monde, toutes furent données à Moché, sauf une".

Lorsque nous observons la Ménora, nous constatons qu'elle est constituée de 7 branches, 11 pommeaux, 9 fleurs, 22 coupes, ce qui représente un total de 49 éléments correspond aux 49 portes de compréhension qui furent données à Moché.
En comptabilisant la Ménora elle-même, nous obtenons 50 éléments soit la 50e porte manquante.
Ainsi, la raison pour laquelle il fut si difficile pour Moché de concevoir la Ménora était que la Ménora elle-même, qui symbolisait la 50e porte de compréhension, ne lui fut pas transmise.
Hachem fit donc apparaître une Ménora de feu.

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-> Le Arizal nous enseigne : avant que le peuple d'Israël ne faute avec le veau d'or, Moché réussit à atteindre la 50e porte de la Torah. Mais après la faute du veau d'or, cette 50e porte lui fut reprise.

-> Le Chla haKadoch ajoute à cet enseignement que le jour où Moché rendit son âme au Créateur, il réussit de nouveau à atteindre la 50e porte de compréhension.

"Ils feront une Arche (Aron) en bois de Chittim, de 2 coudées et demie de longueur ; une coudée et demie de largeur, et une coudée et demie de hauteur" (Térouma 25,10)

"Tu feras une Table (Choul'han) en bois de Chittim, de 2 coudées de longueur, une coudée de largeur et une coudeé et demie de hauteur" (Térouma 25,23)

"Tu feras l'Autel (Mizbéa'h) en bois de Chittim, 5 coudées de long et 5 coudées de large, l'Autel sera carré, et 3 coudées de hauteur" (Térouma 27,1)

Comment expliquer que :
- pour l'Arche = toutes les mesures sont fractionnées ;
- pour la Table = uniquement la hauteur est fractionnée ;
- pour l'Autel = toutes les mesures sont entières.

+++ Pour l'Arche (renfermant les 10 Commandements, représentants la Torah) :
-> Selon le Baal haTourim, le fait qu'il n'y a aucun nombre entier, nous montre que ceux qui étudient la Torah doivent briser leur fierté et se comporter avec humilité.
-> Le Kli Yakar suggère que les mesures ne sont pas complètes, en allusion au fait que nous devons toujours nous considérer comme incomplets dans notre connaissance de la Torah.
- Le midrach Talpiyot fait remarquer qu'au total les mesures de l'Arche sont de 5,5 coudées (2,5 longueur, 1,5 largeur, 1,5 hauteur). Cela fait allusion aux 5 Livres de la Torah Écrite (5 coudées), plus une demie coudée pour la Torah Orale, renvoyant à l'idée que ces Livres sont d'origine Divine (complets, infinis), tandis que la Torah Orale n'est qu'une partie des explications qui s'y trouvent.

+++ Pour la Table :
-> Les dimensions de la Table sont principalement entières en allusion au fait que nous devons être satisfaits de nos possessions matérielles, et que nous devons nous voir comme ne manquant de rien.
Cependant, la mesure de la hauteur est incomplète, pour nous enseigner que nous ne devons pas chercher à satisfaire tous nos désirs matériels.
Selon le Séfer haMaguid, c'est également un message aux riches : la largeur et la longueur de votre richesse ont beaux être énormes, mais cependant, vous ne devez pas en devenir hautain (prendre une hauteur totale), mais rester fractionné (c'est grâce à D.!).

-> Le rav Ouri Klerman enseigne :
- La largeur et la longueur représentent l'intégralité de ce monde (de long en large!), espace dans lequel nous nous devons d'évoluer en étant content de notre sort.
- La hauteur n'est pas une donnée complète, car chaque élément matériel a potentiellement une capacité à nous élever spirituellement, et c'est uniquement en ce sens que nous pouvons considérer que nos besoins matériels sont manquants (comme moyen nécessaire à notre spiritualité!).
[La mesure incomplète de la hauteur peut également renvoyer à notre désir d'empiler les plaisirs de ce monde (les uns sur les autres : en hauteur). Or, nos Sages nous ont avertis qu'il est impossible de rassasier tous nos besoins physiques (on en veut toujours plus!).]

+++ Pour l'Autel :
-> Les mesures sont complètes pour nous enseigner que l'Autel répare les dégâts générés par nos fautes, nous rendant alors de nouveau complet, parfaitement pur.

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Rabbi Chimon dit : "Il y a 3 couronnes : la couronne de la Torah, la couronne de la prêtrise et la couronne de la royauté ; quant à la couronne de la bonne renommée, elle les surpasse toutes." (Pirké Avot 4,13)

Le rav Zelig Epstein rapporte que ces 3 couronnes sont positionnées sur les 3 éléments essentiels du Michkan. D'une façon légèrement adaptée, il enseigne que :
-> sur le Aron = c'est la couronne de la de la Torah (kéter Torah).
La guémara (Yoma 72b) enseigne que l'Arche fait allusion à la couronne de la Torah.
De même que les Tables de la Loi étaient entreposées à l'intérieur de l'Arche, de même nous devons nous purifier et faire de la place en nous-même, afin de pouvoir être un réceptacle pour la Torah, de pouvoir faire un avec elle.
C'est pour cela que la couronne n'est pas mise directement sur la Torah, mais sur l'Aron.

-> sur le Mizbéa'h = la couronne de la prêtrise (kéter Kéhouna).
L'Autel symbolise la mission des Kohanim : la capacité à réaliser les services nécessaires dans le Michkan.

-> sur la Choul'han = la couronne de la royauté (kéter Mal'hout).
La guémara (Yoma 72b) enseigne que la Table était ornée d'une "couronne" rappelant la "couronne de royauté".
En effet, tout comme c'est par la grâce du souverain que le peuple jouit d'une vie tranquille et prospère, de même est-ce grâce à la Table qu'Israël connaissait la prospérité.
La guémara rapporte l'idée que le pain déposé chaque semaine sur la Table (Choul'han) amenait une abondante prospérité sur tout le peuple, et de plus lorsqu'un Cohen en mangeait même un petit morceau, il se trouvait immédiatement rassasié.
[La Table était garnie en permanence de 12 "pains de proposition" (lé'hem apanim), disposés en 2 rangés de 6 pains, qui restaient totalement frais et chauds pendant une semaine entière (où ils étaient alors remplacés par de nouveaux), renvoyant à la notion de royauté : un étalage d'honneur, de respect et de puissance (bien au-delà de la normalité!).]
[cf. Rachi 25,24 : "Symbole de la couronne de royauté (Yoma 72b), car la table évoque la richesse et la grandeur"]

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-> Chimon haTsadik dit : "Le monde repose sur 3 piliers : [L'étude de] la Torah, le service [de D.] et les actes de bienveillance (guémilout 'hassadim)." [Pirké Avot 1,2]

Le rav Zalman Sorotskin (le Oznayim laTorah) s'interroge : "Pourquoi Hachem a-t-Il demandé de construire l'arche d'Alliance avant tous les autres ustensiles, et même avant l'ordre d'élever un sanctuaire? Surtout que tant que celui-ci n'était pas construit, il n'était pas possible d'y entreposer quoi que ce soit.

Le rav Sorotskin répond que même si le sanctuaire devait être le lieu où seraient offerts des sacrifices [sur l'Autel], en tant que service Divin (l'un des 3 piliers sur lesquels repose le monde), il faut cependant remarquer que le Saint des Saints (kodéch hakodachim) en était l'endroit le plus élevé : là était posée l'arche qui contenait le Séfer Torah ainsi que les Tables de la Loi (c'est un 2e pilier).
Selon certains Sages, les poutres du sanctuaire provenaient du verger d'Avraham, dont il offrait les fruits à ses invités ; ces poutres représentaient la vertu de 'hessed, la bonté (c'est un 3e pilier) [de même une table renvoie à l'idée d'hospitalité, de penser à donner de la tsédaka à autrui pour qu'il puisse par exemple manger à sa faim, ...]
[Selon nos Sages, le Michkan (sanctuaire) correspond à la Création et fait allusion à l’ensemble du monde, il est donc nécessaire d'avoir présent en lui les 3 piliers sur lesquels reposent le monde.]

Ainsi, Hachem fit-Il donner d'abord l'ordre de construire l'arche d'Alliance pour nous enseigner que l'étude de la Torah est plus importante que les 2 autres piliers : la bonté et les sacrifices.

Le rav Sorotskin ajoute que, même si le Séfer Torah et les Tables qui se trouvaient dans l'arche n'étaient pas destinés à l'étude, ils avaient pour but de montrer que la Torah doit être préservée de tout changement, de toute falsification ou adaptation.

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"Ils feront une Arche (Aron) en bois de Chittim" (Térouma 25,10)

"Tu feras une Table (Choul'han) en bois de Chittim" (Térouma 25,23)

"Tu feras l'Autel (Mizbéa'h) en bois de Chittim" (Térouma 27,1)

=> Pourquoi la Torah utilise-t-elle : "ils feront" uniquement pour l'Arche, et non "tu feras" comme avec la Table et l'Autel?

-> Le Alshich haKadoch donne la réponse suivante :
La couronne de la prêtrise (kéter kéhouna) repose uniquement sur Aharon et ses descendants.
La couronne de la royauté (kéter mal'hout) est destinée uniquement à David et à ses descendants.
Par contre, la couronne de la Torah (kéter Torah) peut être acquise pas tout juif qui est prêt à se consacrer à l'étude de la Torah.
C'est ainsi que la guémara (Horayot 13a) nous enseigne qu'un mamzer qui est érudit en Torah (talmid 'hacham), il  priorité sur un Cohen gadol qui est ignorant.
=> L'emploi du pluriel pour l'Arche qui contient la Torah, témoigne du fait qu'absolument tout juif a l'opportunité d'y prendre part, contrairement à la prêtrise et à la royauté.

-> Le rav Yaakov Galinsky apporte une autre explication.
- "Ils feront une Arche (Aron - contient la Torah)" = c'est une allusion à la spiritualité, domaine dans lequel nous devons nous efforcer de faire partie d'un groupe d'étude.
[Selon le 'Hatam Sofer, les Chérubins symbolisent la nécessité pour les étudiants en Torah d'étudier en 'havrouta, uniquement dans une optique de comprendre ce qui est attaché aux Chérubins : les Lou'hot (Torah), et non pas dans une recherche d'honneurs, d'intérêts personnels.]
- "Tu feras une Table (Choul'han)" = c'est relatif à la matérialité, où l'on ne doit pas regarder avec jalousie ce que les autres possèdent. Il faut savoir se satisfaire avec ce que l'on a personnellement (d'où l'emploi du singulier)!
- ["Tu feras l'Autel" = le mizbéa'h fait essentiellement partie du processus d'expiation, de purification des fautes propres à chacun => au singulier]

+ Hachem dit à Moshé : "Va vers le peuple et tu les sanctifieras aujourd'hui et demain, et ils laveront leurs vêtements" (Yitro 19,10)

-> Le séfer Beit Avraham explique que le yétser ara vient souvent voir une personne et lui dit : "Je sais que tu veux être droit et bon et que tu ne veux faire que ce qui est juste. Tu pourras le faire demain. Mais sois mon ami juste pour aujourd'hui. Écoute-moi encore un jour (ça va, c'est juste un seul!)."
Une personne doit se renforcer et dire au yétser ara : "vékidachtam hayom!" Je veux être sanctifié aujourd'hui!"
Dites-lui que vous ne pouvez pas l'écouter aujourd'hui et qu'il pourra réessayer demain.

[d'une certaine façon, il faut le prendre à son propre jeu : laisse moi me sanctifier juste une seule journée, juste aujourd'hui, et demain on verra pour peut être t'écouter. ]