Aux délices de la Torah

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La réaction juive face à la chute de son ennemi

+++ Bo - la réaction juive face à la chute de son ennemi :

+ "Que pas un d'entre vous ne franchisse le seuil de sa porte jusqu'au matin". (Bo 12;22)

Pourquoi D. interdit-il aux enfants d'Israël de ne pas franchir le seuil de leur maison, les privant ainsi de voir l'intervention divine, se manifester contre l'ennemi?

S'agissant d'un miracle, n'est-il pas mieux pour les enfants d'Israël de le voir pour s'en convaincre?

Le Ralbag trouve dans ce commandement la recommandation de ne pas se réjouir de la chute de l'ennemi, ce qui serait de nature à développer en nous le sentiment de vengeance et de haine.

+ Comme il est dit : "Si ton ennemi tombe, ne te réjouis pas!" (Michlé 24;17)

+ Dans la guémara Sanhédrin 39b = D. n'a pas permis aux anges d'entonner des cantiques pendant que les Égyptiens se noyaient.

D. ne se réjouit pas de la chute des impies.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, on récite le Hallel complet que le 1er jour de Pessa'h (les 2 premiers en dehors d'Israël), et non les jours suivants.

+ Lors du 1er Pessa'h célébré en Égypte, l'interdiction du 'hamets ne s'est appliquée que le 1er jour, et non durant 7 jours comme cela a été le cas par la suite.
L'interdiction du travail n'a pas été du tout en vigueur lors de ce 1er Pessa'h.

Pourquoi les juifs ont-ils reçu des ordres concernant l'observance future de Pessa'h alors qu'il était encore en Égypte?
Pourquoi ces lois n'ont-elles pas été promulguées avec le reste de la Torah au mont Sinaï?

= D. a donné aux juifs les instructions nécessaires pour les futures fêtes de Pessa'h avant même que leurs ennemis soient noyés dans la mer, établissant ainsi clairement qu'il n'existe aucun rapport entre leur fin catastrophique et notre célébration.

=== Pessa'h commémore uniquement le fait que D. nous a fait passer de la servitude à la liberté.

 

Sources (b"h) : compilation issue d'un commentaire du Méchè'h 'Ho'hma (repris dans le livre "talelei Oroth" du Rav Yissa’har Dov Rubin) + un commentaire issu du livre "Guévourot aTorah" de Gabriel Cohen

"Mon fils (Yossef) est encore vivant" (od Yossef bni 'haï - Vayigach 45,28)

-> En déclarant que Yossef est toujours en vie, Yaakov laisse entendre que Yossef a conservé sa droiture (c'est-à-dire sa véritable "vie"). Bien qu'il ait vécu en Égypte, Yossef n'avait pas appris de leur comportement dépravé.

Le principe sous-jacent est le suivant : la bienveillance divine qui descend dans le monde est destinée en premier lieu au peuple juif. La vitalité reçue par les autres nations provient des restes de cette bienfaisance divine destinée au peuple juif (Zohar 2:152b).

"Mon fils (Yossef) est encore (od) vivant". Le terme "od" signifie aussi quelque chose de plus que nécessaire, ou "les restes".
Voici donc le sens mystique du verset : bien qu'à l'heure actuelle, Yossef vive parmi les "restes" (les non juifs ayant le restant de la bienveillance divine), il mène toujours une vie de sainteté.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

"Yaakov a quitté Beershéva" (Vayétsé 28,10)

-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique :
Sur les mots "Yaakov a quitté", Rachi commente que "tant qu'un tsadik réside dans la ville, il en est la gloire".
Rachi tente de résoudre une difficulté dans le verset. Pourquoi la Torah doit-elle dire : "Yaakov quitta Beerchéva et se rendit à 'Haran"? Elle aurait dû simplement dire : "Yaakov est descendu à 'Haran", comme dans la terminologie employée en de nombreux endroits (ex: vayoridou élénou - Dévarim 1,25).
Celui qui quitte la Terre d'Israël est toujours décrit avec le verbe indiquant la descente, car la Terre d'Israël est spirituellement plus élevée que toutes les autres terres.

Mais c'est avant tout la terre d'Israël elle-même qui est plus sainte que les terres situées en dehors d'elle. C'est la raison pour laquelle, dans ces autres endroits, la phrase "il est descendu" est écrite.
Alors que lorsqu'un tsadik comme Yaakov quitte Beerchéva, Rachi dit que son illumination est partie, ce qui signifie que sa gloire est partie en même temps que Yaakov. La sainteté de la terre d'Israël est partie avec lui, ce qui était sa gloire.
C'est pourquoi le verset dit "et il alla à 'Haran", et non "et il descendit à 'Haran". Le départ de Yaakov n'a entraîné aucune descente spirituelle.

Telle est l'intention de nos Sages (guémara 'Houlin 91b) que Rachi cite dans son commentaire sur le verset "Ceci n'est autre que la Maison de D." (Vayétsé 28,17) - "Le mont Moriah a été déraciné et transporté". Voir les commentaires de Rachi à ce sujet.

Yaakov était affligé par la nécessité de quitter la terre d'Israël ... en conséquence, D. montra à Yaakov que le mont Moriah avait été déraciné et transporté avec lui, et cela devait servir de signe qu'il n'avait rien à craindre, car pour son compte, la sainteté de la terre d'Israël irait de pair avec lui, tout comme pour son bénéfice, le mont Moriah avait été transplanté. Comprenez bien ceci.

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=> Yaakov est bouleversé par le fait qu'il doit quitter la terre d'Israël. Hachem l'a donc assuré que la sainteté de la terre d'Israël l'accompagnerait.

"Moché et Aharon vinrent auprès de Pharaon et lui dirent : "Ainsi a dit Hachem, D. des Hébreux : jusqu'à quand refuseras-tu de t'humilier devant Moi? Laisse partir Mon peuple pour qu'il Me serve!" " (Bo 10,3)

-> Le 'Hida (séfer 'Homat Anakh) explique que le message est le suivant : "Jusqu'à quand refuserez-vous de vous humilier devant Moi? Combien de temps refuserez-vous de M'écouter en raison de Ma grandeur et de Ma reconnaissance du fait que Je suis le maître du monde, plutôt que d'obéir uniquement parce que vous avez peur des plaies?"

Ne jamais abandonner un enfant égaré

+ Ne jamais abandonner un enfant égaré :

"Et il adviendra (vé'aya) que lorsque vos fils vous diront : 'Qu'est-ce que ce service pour vous?' (ma aavoda azot la'hem) " (Bo 12,26)

-> Le séfer Tséma'h David pose la question suivante : Il semble que ce soit la même question que pose le fils racha, et il est réprimandé pour avoir dit que la avoda est "pour vous" (la'hem) et non pour lui. Si c'est le cas, pourquoi le mot "vé'aya" est-il utilisé ici, alors que ce mot évoque toujours la joie (midrach Béréchit rabba 42,3).

Il répond en citant nos Sages (voir Pessa'him 49b et Baba Kama 119a), qui disent qu'il est ordonné à un père de ne jamais repousser un fils rebelle parce que sa progéniture pourrait être bonne. Par conséquent, le mot vé'aya est utilisé pour nous enseigner qu'il faut montrer de la joie à tous ses enfants, même s'ils ne suivent pas la bonne voie, parce qu'ils peuvent avoir des enfants honnêtes.

Tous les Attributs Divin ont une finalité = l’Amour

+++ Tous les Attributs Divin ont une finalité = l'Amour :

"Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai et je rendrai ton nom grand" (Lé'h Lé'ha 12,2)

-> La guémara (Pessa'him 117a) explique que :
- la promesse de D. à Avraham, exprimée dans la phrase "Je ferai de toi une grande nation", était que nous, les descendants d'Avraham, nous adresserions à D. à l'avenir, dans la première bénédiction de la Amida, en tant que "D. d'Avraham" ;
- la promesse de D. à Avraham exprimée dans la phrase "et Je te bénirai" était que, dans ce même contexte, nous nous adresserions également à D. en tant que "Dieu d'Its'hak" ;
- et que la promesse de D. à Avraham exprimée dans la phrase "et je rendrai ton nom grand" était que, dans ce même contexte, nous nous adresserions également à D. en tant que "D. de Yaakov."

La guémara explique ensuite qu'afin qu'Avraham ne pense pas que nous conclurions la bénédiction en mentionnant les noms des 3 Patriarches, D. conclut : "et tu seras une bénédiction", ce qui signifie que les juifs (ses des descendants) concluront la bénédiction en ne mentionnant que toi, et non les autres, en s'adressant à D. comme étant le "bouclier d'Avraham".

L'explication mystique est la suivante. En gouvernant tous les mondes, D. utilise 3 Attributs Divins principaux : l'attribut de l'Amour (ahava), l'attribut du Jugement (guévoura) et l'attribut de la Gloire (tiféret). Lorsque D. entretient des relations d'amour avec Ses créatures, tous les mondes sont remplis de toutes sortes de bienfaits. Lorsqu'Il se comporte avec ses créatures avec jugement, D. nous en préserve, le contraire est parfois vrai. Et lorsque Dieu entretient des rapports de gloire avec ses créatures, les mondes sont alors remplis de toutes sortes de bienfaits, parce qu'en fin de compte, le but de l'attribut de Gloire est l'amour.
En effet, l'attribut de Gloire est le fait que D. se glorifie, pour ainsi dire, auprès de ses créatures. Cela éveille donc l'attribut d'Amour de D., qui leur donne toutes sortes de bienfaits.
[le rabbi de Berditchev définit l'attribut de Gloire (Tiféret) comme la sensation d'orgueil (hitpaarout). Lorsque Dieu regarde ses créatures, il est fier de l'excellence de ce qu'il a créé. Cela l'amène à aimer ses créatures, ce qui l'amène à les combler de bienfaits. ]

Bien que l'attribut de sévérité semble être l'opposé de l'attribut d'amour, car il exécute parfois (à D. ne plaise) un jugement sur le monde, son but ultime est aussi d'exprimer l'amour de D.
C'est parce que le but de l'attribut de sévérité est d'exercer parfois un jugement sur le monde (à D. ne plaise) afin qu'ensuite la bienveillance divine soit accordée.

De même, le sage de la guémara Na'houm Ich Gamzou déclarait à propos de tout ce qui lui arrivait de négatif : "Cela aussi est pour le bien" (guémara Taanit 28a). Même lorsqu'il lui arrivait quelque chose qui semblait initialement négatif, il savait qu'en fin de compte cela se révélerait positif, et que la raison pour laquelle cela apparaissait initialement mauvais était uniquement pour que cela puisse émerger ensuite comme un bien.
Dans cette optique, nous voyons que même le but de l'attribut de sévérité est l'amour.

[il est parfois possible qu'un bon résultat ne se produise que s'il est précédé d'un événement apparemment mauvais. Na'houm Ich Gamzou enseigne qu'un bon résultat ultime suivra toujours un événement apparemment mauvais, et que c'est en fait la seule raison pour laquelle les mauvaises choses se produisent.
Ainsi, le rabbi de Berditchev démontre que l'amour n'est pas seulement le premier Attribut Divin ; c'est le premier attribut divin, auquel tous les autres attributs divins peuvent être réduits en fin de compte. ]

Avraham personnifie l'Attribut de l'Amour, Its'hak personnifie l'Attribut de la Sévérité/Jugement, et Yaakov personnifie l'Attribut de la Splendeur. C'est donc de manière allégorique ce que la guémara a voulu dire lorsqu'il a déclaré : "On pourrait penser que nous concluons la bénédiction en mentionnant les 3 Patriarches, c'est-à-dire que l'on pourrait penser que la sévérité est le but de l'attribut de sévérité, et que la sévérité est également le but de l'attribut de Gloire.
[si la première bénédiction de la Amida se terminait comme elle a commencé, en mentionnant les 3 Patriarches, nous en déduirions que les 3 bénédictions Divines sont leur propre fin, c'est la raison pour laquelle elles sont mentionnées à la fin et au début de cette bénédiction.]

La guémara répond donc que D. a dit à Avraham : "Ils concluront la bénédiction en ne mentionnant que toi", ce qui indique que le but de la Gloire et de la Sévérité/Jugement est uniquement que l'attribut de l'Amour soit ensuite manifeste, car la conclusion de quelque chose révèle son but.
[ le fait que seul Avraham soit mentionné à la fin de la bénédiction indique que l'amour est le but, la finalité, des 3 Attributs. ]

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Lé'h Lé'ha 12,2]

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[de même que la motivation première de D. pour créer et gouverner le monde est l'amour. Nous devrions, nous aussi, faire de l'amour notre motivation première pour Le servir.]

"Ne crains pas, Avram, je suis Ton bouclier" (Lé'h Lé'ha 15,1)

-> Comme le souligne Rachi, après la victoire miraculeuse d'Avraham sur les 4 rois, il craignait d'avoir épuisé tous les mérites qu'il avait accumulés grâce à sa vertu jusqu'à ce moment-là.
Hachem l'a donc assuré que ce n'était pas le cas, en lui disant : "Ta récompense sera [encore] très grande". Rachi n'explique cependant pas pourquoi la victoire miraculeuse d'Avraham ne lui a rien coûté en termes de mérite.

-> Le rabbi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique pourquoi il en est ainsi :
En d'autres termes, D. a assuré à Avraham ce qui suit : "La raison pour laquelle tu t'es vengé de tes ennemis est qu'ils voulaient te faire du mal, mais j'ai agi comme ton bouclier protecteur pour qu'il ne t'arrive rien de mal. C'est moi qui les ai empêchés de te faire du mal en les tuant pour qu'ils ne puissent pas te nuire. Il s'ensuit que la raison principale de la vengeance que j'ai exercée sur eux est que je vous aime et que j'ai donc agi comme votre bouclier.
Mais si j'ai agi ainsi, ce n'est pas par désir de me venger d'eux, c'est en raison de la haine que je leur porte. Il s'ensuit qu'il n'y a aucune raison de réduire la récompense que vous êtes destinés à recevoir pour votre service divin".

[Si la motivation de D. avait été uniquement de se venger des rois réchaïm, Avraham aurait bénéficié d'un miracle que D. a accompli pour une raison qui n'avait rien à voir avec lui, et il serait donc logique de supposer que ce bénéfice non mérité devrait lui "coûter" au moins une partie de ses mérites accumulés.
Mais puisque D. a accompli ce miracle en raison de Son amour pour Abraham, il n'y a aucune raison pour que le mérite de ce dernier soit réduit pour cette raison. ]

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=> Le bien que D. nous fait n'utilise pas nécessairement les mérites que nous avons accumulés. Il se peut que Dieu soit bon envers nous simplement parce qu'Il nous aime.

"Moché dit : "Tu as bien parlé, je ne reverrai plus jamais ton visage!" " (Bo 10,29)

-> Le Ramban demande : Comment Moshé a-t-il pu dire qu'il ne verrait plus le visage de Pharaon si nous savons qu'il a revu son visage lorsque la nation a quitté l'Égypte ?

Le séfer Zichron Shmouël répond en citant le verset (Béréchit) qui dit qu'Hachem a demandé à Kayin : "Pourquoi ton visage est-il tombé? ". Il explique que lorsqu'une personne est inquiète dans son cœur, cela se voit sur son visage. En effet, les expressions faciales d'une personne agissent comme un miroir de ce qui se trouve dans son cœur. Par conséquent, lorsque Kayin est contrarié, son visage se décompose.

Il utilise ce concept pour expliquer que Moché disait à Pharaon qu'il ne verrait plus son visage tel qu'il apparaissait maintenant. Il savait que lorsque le peuple juif quitterait l'Egypte, son visage tomberait à cause de sa colère et ne serait plus le même qu'auparavant.

Hachem dit à Moché : "Lève-toi de bon matin, tiens-toi droit devant Pharaon et dis-lui : "Ainsi a dit Hachem"." (Vaéra 9,13).

-> Le Ohr ha'Haïm Hakadoch explique :
dans ce verset, Hachem a donné trois commandements à Moché.
1°/ Se lever tôt.
2°/ Se tenir droit devant Pharaon et ne pas baisser la tête comme il est d'usage de le faire devant un roi.
Il lui dit de faire cela pour montrer qu'il était désormais le chef de Pharaon et que son message devait être obéi.
Hachem avait besoin d'ordonner à Moché de faire cela parce que la posture normale de Moché était légèrement courbée en raison de sa grande humilité.

Hachem lui dit qu'il ne doit pas avoir le dos vouté devant Pharaon. Il a également fait allusion au fait qu'il ne devait se tenir debout et complètement droit que "devant Pharaon". Le reste du temps, il devait rester légèrement courbé en signe de soumission et d'honneur à Hachem.

3°/ pour transmettre le message.

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-> Le midrach raconte que la porte menant à la chambre de Pharaon était très basse, courte. Quiconque la franchissait était obligé de se pencher et, par conséquent, de se prosterner devant l'idole que Pharaon avait placée à côté de la porte.
Cependant, lorsque Yaakov, Moché et Aharon entrèrent dans la chambre de Pharaon, la porte devint plus haute et ils purent entrer sans se pencher.

Le séfer Likouté Yéhouda cite le Alchikh hakadoch qui utilise ce midrach pour expliquer ce verset.
Hachem a dit à Moché de "se tenir droit" devant Pharaon. Il lui dit qu'il n'aura pas à se pencher et à se prosterner devant l'idole de Pharaon.

"Pourquoi as-Tu fait tant de mal à ce peuple?" (Chémot 5,22)

=> Comment comprendre de tels propos si durs de la part de Moché?

Moché est appelé "berger de la foi". Tout son but était de renforcer le peuple d'Israël dans sa confiance en Hachem. Or, suite aux grandes souffrances, certains pouvaient ressentir un affaiblissement dans leur foi. Moché se devait de renforcer également ces personnes-là.
C'est pourquoi, sa mission lui imposait d'être aussi leur porte-parole et de transmettre leurs doutes à Hachem pour obtenir une réponse. La réponse Divine leur permettrait de rétablir et de nourrir leur confiance en Hachem.
Cette question que Moché adressa à Hachem faisait donc justement partie de son rôle d'apaiser les coeurs, renforcer la foi des Juifs et faire disparaître leurs doutes.
[Likouté Si'hot]