Aux délices de la Torah

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"Le maître échanson parla devant Pharaon : "[Ce sont] mes fautes [que] je rappelle aujourd'hui" (Mikets 41,9)

-> Le Imré Emet discerne dans ces excuses une allusion à l'esprit du jour. Nos Sages (tant dans la guémara (Roch Hachana 10b) que dans le Zohar (Vaéra 30b)) nous disent que cet événement s'est produit à Roch Hachana, un jour où la confession des fautes est découragée (voir Magen Avraham 584,2).
En tant que tel, le maître échanson s'est excusé de rappeler son infraction, ne le faisant que pour le plus grand bien de Pharaon.

"Puis, il y eut ce jour opportun où il vint à la maison pour faire sa besogne" (Vayéchev 39,11)

-> Le Imré Emet (5687) donne un aperçu du degré de difficulté auquel Yossef a été confronté lors de son épreuve avec la femme de son maître. Comme Rachi le cite dans le midrach, la femme de Potiphar avait des intentions positives dans ses avances à Yossef, car elle prévoyait qu'elle était destinée à s'unir à lui. En effet, le plan divin prévoyait que Yossef siphonne les étincelles de sainteté logées dans cette famille (même si c'était par l'intermédiaire de leur fille, d'une manière autorisée).
Elle partagea ces nobles objectifs avec Yossef, offrant ainsi une tentation doublée d'un objectif spirituel justifiable, voire nécessaire.

C'est pour cette raison que le salut de Yossef est venu par l'apparition de l'image de son père Yaakov. En tant que modèle de Vérité, l'exemple de Yaakov a donné à Yossef la force de reconnaître les choses pour ce qu'elles étaient, perçant le vernis de la justification de ce qui aurait été un outrage moral.

"Pharaon nomma Yossef Tsafnat-panéa'h" (Mikets 41,45)

-> Rachi explique le nom Tsafnat-panéa'h comme signifiant "Révélateur des choses cachées" - tsafnat signifiant "caché" et panéa'h signifiant "révélation", faisant référence au penchant de Yossef pour l'interprétation des rêves.
Le Sfat Emet (5644) demande : pourquoi n'est-il pas alors nommé : "Panéa'h-tsafnat" ?

Il explique qu'il existe 12 portails célestes par lesquels sont acheminées toutes les richesses matérielles de ce monde, un pour chaque mois de l'année.
Conformément au principe selon lequel notre monde se compose de trois dimensions parallèles (l'espace, le temps et l'homme), chacun de ces portails correspond à l'un des 12 Shévatim. (à l'instar de ce système, le roi Shlomo a nommé 12 fonctionnaires pour gérer les revenus royaux, un par mois).

Au-delà de ces portails, il existe une valve de contrôle qui régule la bonté avant qu'elle ne soit convertie de sa forme éthérée à son état plus physique.
Le parallèle avec cette situation dans le temps est le jour du Shabbath, qui est la source de toute subsistance et qui, paradoxalement, n'est pas ouvertement manifesté, c'est-à-dire qu'aucune manne n'est tombée et que nous ne prions pas pour la subsistance dans les prières du Shabbath (voir Zohar Yitro 88a).

Le parallèle humain est Yossef, qui se trouvait lui aussi sur un échelon plus élevé que les autres Shévatim. C'est pour cette raison qu'il est décrit (Béréchit 42,6) comme le "monarque sur la terre (c'est-à-dire maître de tout le système de portails), car il était le seul à distribuer la nourriture pour tout le peuple (c'est-à-dire par lequel toute la générosité est régulée)" (Mikets 42,6).
À l'instar de la valve de contrôle céleste et du Chabbath, Yossef est caché en dépit de sa suprématie. C'est pourquoi son titre le décrit comme un "dissimulateur de choses révélées".

Cela permet également de comprendre le manque d'appréciation des frères à l'égard de la suprématie de Yossef, puisqu'elle leur a été dissimulée de manière caractéristique. Nous pouvons également mieux comprendre l'importance de l'identité de Yossef qui est restée cachée aux frères pendant leur rencontre en Égypte.

Que faut-il faire pendant que le ‘Hazan « traîne »?

 

Rabbi Its'hak Ména'hem d'Alexender appréciait beaucoup les chants qui accompagnaient les prières de Roch Hachana et de Yom Kippour.

L'un de ses fidèles vint, une fois, le voir à propos de ces chants qui le dérangeaient quelque peu.

"Que faut-il faire, demanda-t-il, pendant que le 'Hazan traîne durant les passages "chantés"?

Quelque peu étonné, le Rabbi lui lança : "Tu es déjà un homme d'un certain âge et tu ne sais pas ce qu'il faut faire durant ces passages!

Mais à ce moment-là, il faut faire Téchouva!".

 

Source : le Rav Gérard Touaty (A.J. du 29 Août 2012)

Noms des enfants de Zévouloun = 3 règles pour réussir dans les affaires

+++ Noms des enfants de Zévouloun = 3 règles pour réussir dans les affaires :

"Les fils de Zévouloun furent Séred, Elon et Ya'hléel" (Vayigach 46,14)

-> Sefer Erché Yéhochoua explique que la Shévet (tribu) Zévouloun étaient des marchands qui dirigeaient des entreprises. Chaque affaire commerciale est une inconnue, car personne ne peut savoir quelle affaire apportera du succès et laquelle n’en apportera pas (guémara Pessa'him 54b).
En effet, le succès dépend en réalité de la volonté de Hachem.

Un homme d’affaires doit être conscient de trois choses :
1°/ Son entreprise doit être gérée de manière ordonnée et sensée, plutôt que de manière aléatoire.
2°/ Il doit avoir un esprit fort. Il ne doit pas abandonner et tomber dans le désespoir s’il subit des revers.
3°/ Il doit compter uniquement sur Hachem pour réussir.

Ces trois idées sont suggérées dans les noms des 3 fils de Zévouloun. "
Séred" a les mêmes lettres que le mot "séder", qui signifie être organisé.
"Elon" peut être traduit par "être fort d’esprit" (comme dans Yé'hezkel 17,13).
"Ya'hléel" peut être lu comme "yahal lé'Kel" = faire confiance à Hachem.
Ainsi, les trois noms représentent les trois règles importantes des affaires.

Répandre le nom d’Hachem en Egypte

+ Répandre le nom d'Hachem en Egypte :

"Hâtez-vous, remontez auprès de mon père et dites-lui : "Ainsi a dit ton fils (ko amar bin'ha) : Hachem m'a rendu maître de toute l'Egypte"" (Vayigach 45,9)

-> Pourquoi Yossef a-t-il jugé nécessaire d’informer son père qu’il était un dirigeant de l'Egypte?
Le Rabbi de Rouzhin répond en traduisant le verset comme suit :
"ko" = c’est une allusion à la Chékhina. La Chékhina dit que ton fils Yossef "m’a fait maître de l’Egypte". En d’autres termes, Yossef a parcouru l'Egypte et a répandu la connaissance d'Hachem dans toute l’Egypte et a ainsi fait de Lui leur maître.

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-> Rabbi Moché de Kobrin explique :
Yossef a dit à ses frères d’informer son père de tout l’honneur qu’il avait en Egypte. Pourquoi a-t-il dit cela?
La réponse est que Yossef disait à son père, qui était un modèle d’humilité, qu’il savait comment gérer l’honneur qu’il recevait en Egypte et qu’il n’avait pas à s’inquiéter car cela ne lui ferait pas de mal non plus.

"D. dit à Moshé : "... Que chaque homme demande à son ami des objets d'or et d'argent. Et que chaque femme fasse [la même] requête à ses amies". D. donna aux Egyptiens une haute opinion du peuple [d'Israël]." (Bo  11;2-3)

Selon le Rabbi d'Ostrova (dans son Toldot Adam) = si les enfants d'Israël s'entraident et se rendent service mutuellement, D. donne une haute opinion d'eux à leurs ennemis.
Leur attitude bienfaisante éveille au Ciel une attitude de bienfaisance envers le peuple juif et leur fait trouver grâce aux yeux de tous, y compris leurs ennemis.

 

Source (b"h) : le livre "Mayana chel Torah" du Rav Alexander Zoucha Friedman

"Personne ne se voyait l'un l'autre ; personne ne quitta sa place pendant 3 jours". (Bo  10;23)

Selon le 'Hidouchei HaRim = les pires ténèbres sont celles où l'homme refuse de voir son prochain souffrir et de l'aider.
Quand l'homme ignore la détresse de son prochain, lui-même devient incapable de quitter sa place.

Source (b"h) : le livre "Mayana chel Torah" du Rav Alexander Zoucha Friedman

La mitsva d’aimer son prochain

+++ La mitsva d'aimer son prochain :

+ Il est écrit : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l’Éternel" (Vayikra 19;18)

== c'est un devoir pour chaque juif d'aimer son prochain comme soi-même.
Selon nos Sages = ne fais pas à autrui, ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse.
Rabbi Akiva (dans le Sifra) = "c'est là un grand klal (principe général) de la Torah", voulant dire par là que de très nombreux commandements et lois en dépendent.
Le Rambam (Hil'hot Téchouva) compte cette faute parmi celles qui peuvent compromettre notre part au monde futur.

Celui qui dans ses relations avec son prochain recherche la paix, l'amitié malgré les épreuves et les conflits d'intérêts, celui qui se réjouit du succès de son ami et de son bonheur, comme du sien, appliquent véritablement ce commandement.

== Par ailleurs, quel rapport y a t-il entre cette injonction (aimer son prochain comme soi-même) et les mots 'Je suis l’Éternel'?

Nos Sages expliquent : si tu ne trouves pas de raison pour aimer ton prochain, aime-le car Je suis D. ; tel un homme qui demanderait à son ami : "aime mon fils, fais-le pour moi".

La valeur numérique du mot : aava (amour) = 13 = valeur numérique du mot : é'had (un)
En effet, l'amour pour chaque juif (sans exception) n'est possible que si nous prenons conscience que nous sommes tous unis par les liens de parenté = enfants de D. (comme le dit le verset : "Tu es mon fils aîné Israël").

Lorsqu'il y a union et amour dans notre peuple, la présence divine repose alors sur nous.
En effet, si l'on additionne : 13 (un) + 13 (amour) = 26 = valeur numérique du nom de D. dans son attribut de bonté.

Le Rav Moché Feinstein remarque que la valeur numérique des mots "tu aimeras ton prochain comme toi-même" = à celle du verset : "Tu aimeras Hachem' = valeur de 820.

+ Le 'Hida explique que l'amour entre les juifs adoucit la rigueur divine.
Il remarque que la valeur numérique de 'kamo'ha' (comme toi-même) = 86 = celle du mot 'Elokim' (nom de D. dans son attribut de justice).
=== ainsi, lorsqu'un juif parvient à aimer son prochain "comme lui-même", il transforme le nom de D. dans son attribut de justice par le nom de D. dans son attribut de bonté (אֲנִי יְהוָה) [Passage de la justice à la bonté!]

+ D'après le Rambam, la mitsva d'aimer son prochain est la 32e mitsva de la paracha Kédochim.
La valeur numérique du mot lév (cœur) est aussi de 32, signe que pour accomplir cette mitsva au mieux, il faut y mettre le meilleur de son cœur.

+ Le Rav Dessler explique que l'amour est engendré par le fait de donner (acte facilement réalisable).
En effet, lorsque l'on fait du bien à l'autre (matériellement, moralement, ...), c'est comme si on lui donnait un peu de nous-même et on finit par retrouver en lui cette part de nous-même.

+ Le Rav Moché Luzzato (Messilat Yécharim) écrit : "Aimer son prochain comme soi-même sans aucune différence découle d'une identification totale avec lui, de cœur et d'âme".

+ Le Rav Dessler a écrit (Mikhtav MiEliyahou 4;5) : "Les âmes de toute l'humanité sont reliées et se reconnaissent.
Leurs vies émanent d'une même racine spirituelle et par conséquent, elles dépendent toutes les unes des autres".

+ Avant de prier, le Ari zal enseigne qu'il faut absolument recevoir sur soit la mitsva "d'aimer son prochain comme soi-même" et d'aimer tout Israël comme son âme, et ce afin que nos prières puissent s'élever et venir devant D.
Cet enseignement lui était tellement cher qu'il est inscrit sur sa propre tombe à Tsfat, encore accessible aujourd'hui.

+ Guémara Yébamot 79a = "Ce peuple [Israël] se distingue par 3 caractéristiques : la modestie, la compassion et le fait de prodiguer des bontés (le 'hessed).
Celui qui ne les possède pas ne mérite pas d'être rattaché à ce peuple".

Source (b"h) : compilation des livres : "la Mitsva et son histoire" de C. et J.Hagège + "la pensée positive" de Sarah Yossef (belle-fille du Rav Ovadia Yossef)

+ Le Ram'hal a écrit dans son livre 'Messilat yécharim' :

C'est véritablement l’une des ruses du mauvais penchant, d’alourdir le travail en permanence pour les hommes au point qu’il ne leur reste plus l’énergie de réfléchir et de se demander quelle voie il convient de suivre.
En effet, le yétser ara sait que s’ils prêtaient la moindre attention à leur conduite, ils commenceraient sûrement tout de suite à regretter leurs actes, et ces regrets iraient en s’amplifiant, au point qu’ils abandonneraient complètement la faute.

Cela rappelle l’idée de Paro quand il a dit : "Que soit alourdi le travail sur les hommes!" (Chémot 5,9), c’était une recette pour ne plus leur laisser aucune énergie afin qu’ils n’aient pas l’idée de se révolter contre lui.
Il s’efforçait d’empêcher chez eux toute réflexion par la force de la permanence du travail ininterrompu. C’est vraiment un artifice du mauvais penchant (yétser ara), qui mène une guerre contre l’homme et enseigne des ruses.
Il n’est possible de lui échapper que par beaucoup de sagesse et une grande réflexion.
Et nos Sages ont dit (guémara Moéd Katan 5a) : "Quiconque pèse sa conduite
en ce monde mérite de voir le salut de Hachem".

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+ Le Chem Michmouél fait remarquer que le même stratagème peut être utilisé pour le bien.

Celui qui est entièrement absorbé dans des bonnes actions n'a aucune occasion de prêter attention aux tentations qui cherchent à l'en détourner.
D'ailleurs, c'est là une des caractéristiques essentielles de la mitsva d'étudier la Torah sans interruption.
Nous devons nous y absorber totalement, au point que rien d'autre ne vienne s'introduire dans notre conscience.

-> Guémara Shabbath 88a = Rava se concentrait tellement dans son étude qu'il ne se rendait pas compte que ses orteils saignaient.

-> Rav Mendel de Kotzk a dit un jour à ses disciples : "Je voudrais que vous vous écartiez du péché, non pas parce que vous en êtes dissuadés par son impureté et sa bassesse, mais simplement parce que vous n'avez pas de temps à lui consacrer!"